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Chez Clarabel
21 mars 2015

L'Incroyable journal (top secret) de monsieur Cochon, d'Emer Stamp

Monsieur Cochon

Ha, ha ! quelle histoire incroyable et tellement drôle ! C'est une petite merveille d'humour anglais, racontant les aventures désopilantes d'un cochon qui veut s'échapper de sa ferme pour ne pas terminer en gigot.

Cochon est un animal gras, niais et placide. Il n'aime pas les Poulets qu'il trouve trop méchants et a pour meilleur ami Canard qui ne cesse de lui conseiller de prendre soin de sa ligne. Cochon reçoit des portions généreuses de pâtée de la part du fermier, qui lui gratouille le dos et lui chuchote des mots doux. Si ce n'est pas une preuve d'amour, il n'y comprend plus rien !

Dans l'esprit de Cochon, « Fermier m'aime gros. Alors je vais grossir le plus possible pour que Fermier m'aime encore plus. »

Et vrai, plus il mange, plus il grossit. Le fermier vient désormais avec son épouse pour câliner Cochon. Le couple est comblé et babille de bonheur en évoquant leur prochain festin de rôti et saucisses ! L'ampoule s'allume au plafond. Canard avait raison, ce n'était pas de l'amour sincère mais une trahison en bonne et due forme.

Aussitôt, il rallie le clan des Poulets pour devenir le cobaye de leur expérience (ils construisent une fusée pour Pluton) et fuir le plus loin possible de la ferme où l'attend un sort funeste.

La suite est une série de péripéties intrépides et complètement folles. Cela dure une petite centaine de pages, largement parsemées d'illustrations rigolotes, où l'ensemble n'est qu'exaltation et étourdissement. Le ton du récit est exagérément grotesque, car c'est Cochon lui-même le narrateur. L'éditeur nous prévient : l'animal n'est jamais allé à l'école et fait plein de fautes très bizarres. Il faut lui pardonner.

Oui, on lui pardonne car son histoire est très, très drôle, dans le genre loufoque et grand-guignolesque. C'est à lire dans la joie et la bonne humeur, ou l'histoire vous forcera à rire de bon cœur parce que c'est impensable de résister à cette lecture délicieusement extravagante ! ;-)

Seuil jeunesse, février 2015 ♦ traduit par Cécile Nelson (The Unbelievable Top Secret Diary of Pig)

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7 février 2015

Ma famille, le collège et autres cauchemars, de Carol Midgley

« Quand je le regarde, j'ai des papillons dans le ventre. Ou plutôt de grosses mites qui battent des ailes. »

Ma famille, le collège et autres cauchemars

Un soupçon de légèreté avec la lecture du journal de Dany, jeune anglaise de 12-13 ans, nous racontant joyeusement sa vie, sa famille, ses amis, ses amours et la jungle du collège... Et qu'est-ce qu'on se régale ! Dany possède ce solide sens de la répartie, de l'humour et du sarcasme dont seuls les British ont le secret.

Son univers n'est que dinguerie et futilité : oui, elle est amoureuse d'un garçon qui préfère la peste de l'école. Oui, elle a la honte de sa vie depuis l'accident du sachet dégoulinant des selles liquides de son chien. Oui, ses parents sont mortellement amoureux et l'affichent encore. (Mais la roue tourne, à force de messes basses, l'ambiance à la maison est devenue étrange et ses problèmes sont pris à la légère.)

Ajoutez une grand-mère qui ne pense qu'au transit intestinal (“avez-vous fait vos paquets ?”), une meilleure amie géniale dont elle n'écoute jamais les bons conseils, des promenades dans le parc, des tentatives de se métamorphoser en objet du désir, un garçon adorable et timide, de l'obstination, des échecs, des bulles de morve et de grosses mites qui battent des ailes !

Le ton est donné, décalé et déjanté, même si la base n'est pas neuve (Dany Dench ressemble à une vague cousine de Georgia Nicolson ou Jess Jordan) mais ça le fait à chaque fois. Cette propension qu'ont les adolescents à dramatiser leur quotidien est toujours source de fous rires ! Du moins, j'ai vraiment passé un bon moment. Lecture rapide et distrayante, totalement déculpabilisante. ;-)

La Martinière J. , août 2014 ♦ traduit par Corinne Julve (My Family and Other Freaks) ♦ illustrations et couverture : Hubert Van Rie

22 janvier 2015

Astra et les gâteaux de l'espace, de Philip Reeve & Sarah McIntyre

Astra

Astra et sa famille s'envolent pour la planète Nova Mundi pour un voyage spatial qui durera 199 ans ! Les passagers sont bien entendu plongés dans un sommeil artificiel, au chaud, dans une bulle, avec tout le confort possible. La petite Astra est excitée comme une puce, veut parcourir le vaisseau de fond en comble et découvre ainsi une machine révolutionnaire, capable de synthétiser n'importe quel aliment. D'abord sceptique, Astra se prend vite au jeu et passe des commandes délirantes pour assouvir sa gourmandise... jusqu'à ce que retentisse la sonnerie de rappel.

Tout le monde au lit ! Synthétisor n'a pas fini d'accomplir ses merveilles, la fillette est bien embêtée mais retrouve ses parents et se niche dans sa cabine avec son doudou préféré. Peu de temps après, Astra ouvre de nouveau les yeux. C'est la fin du voyage ? sont-ils arrivés à bon port ? Hélas, non. L'enfant quitte sa couchette et part se gambader seule dans le couloirs du vaisseau. Elle croise son ami robot Pilbeam et ensemble ils se rendent dans la salle du Synthétisor où une catastrophe les attend !

Voilà une lecture enjouée et adorable, avec des illustrations pétillantes et débordantes d'énergie !
On sent que Philip Reeve et Sarah McIntyre prennent plaisir à concocter cette série de livres pour enfants, cf. Oliver et les îles vagabondesLe ton est facétieux, l'imagination galopante, l'aventure riche et originale. Les personnages sont aussi croqués avec délice. Ils sont attachants, font des bêtises, adorent les friandises. C'est une histoire amusante et pleine de fraîcheur, qu'on peut découvrir à tous les âges.

Seuil jeunesse, novembre 2014 ♦ traduit par Raphaële Eschenbrenner

3 décembre 2014

Mes animaux, par Agnès Desarthe & Anaïs Vaugelade

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Ce livre rassemble quatre histoires déjà parues dans la collection Mouche : C'est qui le plus beau ?, Yankel le Teckel, Je veux être un cheval et Igor le Labrador.

Quartet gagnant avec ce recueil nous invitant à découvrir des histoires d'animaux assez extraordinaires ! 

Ben Bouboule est un âne qui s'ennuie dans son carré de pré et rêve d'Ailleurs, à chevaucher les plaines et sentir sa crinière voler dans les airs, tout comme le cheval qu'il admire et rêve de ressembler... Milos, un gnou ravissant, persuadé d'être le plus beau depuis que sa mère le lui serine chaque matin, décide de participer à un concours de beauté où il fait la rencontre d'un pingouin. Celui-ci veut remporter le gros lot pour retrouver sa douce qui vit à Paris. Gnou, beaucoup trop sentimental, laisse sa place et fait l'admiration de ses proches en se montrant le plus brave de toute l'assistance. 

Igor le labrador a réussi dans les affaires mais s'ennuie de plus en plus dans sa petite vie. Il envie presque Félicien le vieux dalmatien, qui affiche constamment un air de ravi de la crèche, même si on raconte qu'il a vendu son âme au diable. Qu'importe, Igor veut aussi goûter au bonheur et part à la recherche du diable en personne. Yankel le teckel a lui aussi connu la gloire et les honneurs grâce à son flair hors du commun, puis un drame a bouleversé sa vie et Yankel s'est replié dans une grotte, loin de tout. Mais l'histoire réserve une fin joyeuse, car tout le monde a décidément droit au bonheur ! 

Pour le trouver, il faut parfois savoir « se perdre et se perdre encore, et partir très loin pour le dénicher... juste sous ses pattes. »

Cette lecture est truculente, avec des illustrations au poil, preuve que le duo Agnès Desarthe et Anaïs Vaugelade fait toujours des merveilles. C'est simple et charmant, et puis les histoires avec des animaux ont toujours la cote auprès des enfants.

École des Loisirs, Grand format, octobre 2014 pour la présente édition

25 novembre 2014

Les Vacances du Petit Nicolas, de Sempé et Goscinny

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Les vacances, c'est chouette ! Avec le Petit Nicolas, c'est double plaisir assuré ! 

Bidonnade assurée à la lecture de cette chronique déjantée, et interprétée avec brio par Benoît Poelvoorde en version audio : l'énergie du comédien belge colle formidablement à l'esprit ludique et facétieux du Petit Nicolas. Ce sont deux heures d'écoute pleinement réjouissantes ! J'en demande encore.

Pour les vacances, Nicolas et ses parents partent à la mer dans un hôtel assez chic, où ils vont d'ailleurs retrouver de vieilles connaissances. Golf, châteaux de sable, balade en mer remplissent les journées du petit garçon turbulent, alors que son papa tente, tant bien que mal, de garder son self-control en canalisant les bêtises de son fiston et oublie l'idée même de se reposer !

Puis, Nicolas part en colonie de vacances pour la première fois de sa jeune existence. Tandis que ses parents s'étranglent d'émotion et d'angoisse, l'enfant laisse éclater sa joie à la perspective de partir à l'aventure (camping dans la forêt, nuit à la belle étoile, feux de camp etc.). Sur place, Nicolas se fait des tas de nouveaux copains, tous plus délurés les uns que les autres, naturellement. C'est leur moniteur qui va vivre un séjour à cent à l'heure ! 

Et enfin, retour à la maison. Tout le monde vaque à ses occupations : papa sur son canapé, à lire son journal, maman aux fourneaux (ouh ! les vieux clichés qui démangent la lectrice de 2014)... et Nicolas qui s'ennuie. Pourquoi ne pas faire germer un haricot sur un bout de coton, tiens ? Ou toquer à la porte de la petite voisine, Marie-Hedwige, pour se raconter ce fabuleux été !? 

Je n'avais jamais pris le temps de découvrir cette série, je la découvre avec ravissement et je n'ai fait que rire du début à la fin ! Il y a un petit parfum de tendre nostalgie, le goût de l'enfance, de la bonne humeur, de la simplicité, une vraie joie de vivre, des bêtises, de la dérision, bref tout ça fait qu'on ne s'ennuie pas un seul instant. J'ai adoré. 

Gallimard jeunesse, coll. écoutez lire, juin 2014 ♦ Folio junior, édition spéciale comprenant : Le Petit Nicolas - Les récrés du Petit Nicolas - Les vacances du Petit Nicolas (avril 2014)

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6 novembre 2014

Chitty Chitty Bang Bang et la course contre le temps, de Frank Cottrell Boyce

Chitty Chitty Bang Bang et la course contre le temps

Le retour de la famille Klaxon au volant de la célèbre voiture Chitty Chitty Bang Bang

Et cela démarre sur les chapeaux de roue pour notre famille, qui a atterri au beau milieu de la préhistoire et se trouve nez à nez avec un tyrannosaure affamé. Branle-bas de combat, les Klaxon prennent la fuite dans la jungle tandis que Petit Harry fait des siennes : émerveillé par ce monstre, il tape dans les mains comme au spectacle. Ce petit bout d'homme n'a pas fini d'interpeller le tyrannosaure et douze de ses congénères !

Heureusement, Chitty Chitty Bang Bang va les tirer de ce mauvais pas en s'envolant toujours plus haut, toujours plus loin. À peine remise de ses émotions, la famille apprend, en route, que leurs ennemis jurés (Nounou et Mini Jack) ont pu s'introduire chez eux pendant leur absence. Quelle infamie. Pour les combattre, les parents Klaxon décident d'aller chercher des alliés. Qui mieux que les précédents propriétaires de Chitty - la famille Pott, en 1966 - pour les aider ?

Au lieu de ça, ils débarquent à New York en 1926, en pleine période de Prohibition, et rencontrent le sémillant comte Zborowski. Pilote de courses virtuose et tout premier propriétaire de la célèbre Chitty, avec laquelle il a remporté la Course de l'Éclair en 1922. L'homme est sur des charbons ardents, prêt pour un nouveau titre de champion, et carbure de bonheur en buvant du champagne et en écoutant du jazz avec ses amis Duke Ellington et Count Basie. Ambiance grisante pour notre famille, qui en oublierait presque ses objectifs. Pourquoi ce voyage choisi exprès par Chitty ? La famille Klaxon n'est pas au bout de ses surprises.

Aventure en cascade, course-poursuite haletante et voyage dans le temps sont le trio gagnant de cette sympathique série. Les péripéties sont nombreuses, mêlant rencontre, danger et suspense, de quoi emballer les jeunes lecteurs ! Le ton du récit est vif et trépidant. Pas un seul instant on ne s'ennuie ! Et on a aussi le sentiment d'apprendre en s'amusant, à travers les découvertes de nouvelles cultures et autres anecdotes historiques. Les illustrations de Joe Berger se fondent à ravir dans le décor, et la fin du tome appelle une suite imminente !

Gallimard jeunesse, juin 2014 ♦ traduit par Catherine Gibert (Chitty Chitty Bang Bang and the Race against the time) ♦ illustrations de Joe Berger

30 octobre 2014

L'Étrangleur est de retour, de Sandrine Beau

L'étrangleur est de retour, de Sandrine Beau

Quel doux paradoxe de se réjouir du retour de l'étrangleur ! En fait, c'est l'idée d'avoir une suite à ce petit roman (L'étrangleur du 15 août) qui avait su me surprendre et m'enchanter, mais surtout procurer des émotions fortes, condensées en un minimum de pages, qui me délecte. De plus, ce livre est destiné à un lectorat plus jeune (entendez, facile, lisse, léger, pas méchant), sauf que cela ne lui pose aucun problème de distiller suspense, tension psychologique et clin d'œil au Maître du genre (M. Hitchcock)... Tout ça, tout ça... Sandrine Beau sait nous gâter !

Nous retrouvons donc Thomas et sa mère Juliette, un an après les événements tragiques de ce fameux 15 août. Le criminel est sous les verrous, du moins il l'était jusqu'à ce qu'il parvienne à s'échapper lors d'un simple transfert. Argh, le lieutenant Lebarre court aussitôt prévenir le garçon et sa maman car il suppose que l'individu va chercher à se venger. Bingo, en un claquement de doigts, le danger est déjà là, il rôde, plus pressant que jamais.

Et il faut saluer toute la prouesse de l'auteur qui réussit facilement à nous plonger dans l'ambiance : c'est flippant, flippant, flippant. Rien que par quelques phrases, le couperet tombe et on n'en mène pas large. Je trouve ça particulièrement génial de trouver un bouquin pour enfants qui les initie déjà aux règles du polar ou du roman noir. C'est fait avec intelligence, beaucoup de minutie et avec aussi de l'humour (Momo est un copain formidable). Thomas et lui font souvent preuve d'inconscience, mais c'est ce qui rend la lecture aussi saisissante et prenante. Un retour gagnant, j'ai follement aimé !

Oskar éditeur, coll. Court-Métrage, octobre 2014 ♦ design & illustration de couverture : Jean-François Saada 

28 octobre 2014

Lili Goth et la souris fantôme, de Chris Riddell

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Nouvelle série pour Chris Riddell, à qui l'on doit déjà l'excellente Apolline.

Lili Goth est la fille unique de lord Goth du manoir des Frissons frissonnants (sa mère a fait une chute mortelle lors d'un exercice de funambulisme). Depuis, père et fille se croisent autour du rituel du thé, une fois par semaine. Le reste du temps, c'est une gouvernante qui est chargée d'instruire la demoiselle au caractère bien affirmé. Pour signaler le moindre de ses déplacements, Lili est tenue de porter de gros godillots très bruyants. Elle peut ainsi parcourir de fond et comble le manoir, ses pas résonnent à des kilomètres à la ronde ! Il y a cependant une zone qui lui est strictement interdite : l'aile brisée, où le garde-chasse d'intérieur élève des créatures pour la prochaine grande fête de lord Goth. C'est une cérémonie qui est réputée dans le microcosme intellectuel qu'affectionne le père de Lili. Les invités se bousculent pour avoir l'honneur d'être reçus au manoir des Frissons frissonnants et aussi la chance de participer à la course de bicyclettes métaphorique et la fameuse chasse d'intérieur ! Toutefois il se passe des petites anomalies qui intriguent notre héroïne et ses nouveaux amis du Club du grenier.

L'univers de Chris Riddell est toujours fourmillant de détails, d'inventions et de jeux de mots délirants qui rendent l'ensemble follement excentrique et drôle. Peut-être parfois au détriment de l'intrigue, qui passe au second plan, mais je pense qu'à travers ce 1er livre, l'auteur avait envie de placer ses pions et de tracer son décor avant de laisser libre cours à son imagination. Même l'emballage est extrêmement bien pensé, peaufiné au centimètre près. C'est à la fois beau, chic, extravagant et cocasse. Un cocktail détonnant !

Milan, octobre 2014 ♦ traduit par Amélie Sarn (Goth Girl and the Ghost of a Mouse)

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17 octobre 2014

Eleanor, de Holly Black

Eleanor

Zach, Poppy et Alice ont toujours joué ensemble avec des poupées en s'inventant des histoires. Mais le jour où le père de Zach fait le grand ménage dans sa chambre, jetant ses jouets à la poubelle, le garçon est tellement anéanti qu'il n'ose pas se confier à ses amies et leur annonce abruptement qu'il arrête tout. Il ne veut plus jouer avec elles, c'est terminé. Les filles s'y refusent et tentent de l'intéresser une dernière fois avec une histoire de fantôme, celui de la vieille poupée de porcelaine, qui incarnait la « Reine Sublime » dans leurs jeux. Elle aurait été créée à partir des cendres d'une fillette, une certaine Eleanor Kerchner, et réclame aujourd'hui d'être enterrée auprès de sa famille. Si Poppy et ses amis refusent, la poupée viendra les hanter pour le restant de leurs jours.

L'escapade qui suivra sera finalement une belle occasion de ressouder les liens fragilisés du groupe suite à la défection du garçon. Ensemble, galvanisés par ces retrouvailles, ils donnent libre cours à leur imagination, se figurent être dans un roman de fantasy et ont le sentiment que tout est comme avant.  Mais il n'y aura absolument rien de terrifiant dans cette histoire ! Ou faut-il considérer l'adolescence comme étant un événement affreux et affolant ? Car c'est ce à quoi nos trois personnages sont confrontés : ils ont douze ans, ils grandissent et quittent l'enfance, avec ses jeux et son insouciance. Pour certains, l'imagination reste un refuge et ils s'y agrippent comme à une bouée de sauvetage.

L'histoire du fantôme n'est qu'un prétexte gentillet, une intention cachée pour consolider le groupe, et non pour tapisser un décor fantastique et effrayant. Le nom de Holly Black m'a induite en erreur... Mais ce roman est destiné à un jeune public, peut-être plus impressionnable, ou du moins se sentira-t-il plus en phase avec les atermoiements des personnages confrontés aux affres de l'adolescence (du moins, ses prémices). On sort de là sans la moindre fébrilité. Mais la couverture est très jolie.

Bayard jeunesse, octobre 2014 ♦ traduit par Jean-Baptiste Dupin (Doll Bones)

11 octobre 2014

Dark Lord : Un démon au collège, de Jamie Thomson

DARK LORD,

Dark Lord est un prince du mal démoniaque, projeté depuis son monde à notre époque contemporaine, sous l'apparence d'un adolescent de 13 ans. Pourquoi, comment, lui aussi voudrait bien le savoir ! Ajoutez qu'il a perdu ses pouvoirs (sa bague et sa cape ne sont plus que de vulgaires accessoires aux allures gothiques) et qu'on le nomme désormais « Dirk Lloyd ». Placé dans une famille d'accueil, les Purejoie, Dirk découvre par leur fils Christopher la galaxie ado : Battlecraft, Star Wars, Darth Vader etc. Le démon est stupéfait. Ainsi, on entraîne les humains à se battre dès le plus jeune âge... Nul doute possible, il devra lutter pour survivre dans ce monde hostile !

Quelle partie de rigolade. On partage les pensées de ce prince des ténèbres (qui jure, vitupère, imagine les pires sévices à infliger aux autres), coincé dans un corps d'adolescent quelconque, à la découverte d'un univers nouveau (les téléphones, les voitures, la police etc.) mais surtout avec ses codes et ses contraintes (le collège !). Lui voit tout ça en tant que démon soupçonneux et défiant, il se sent constamment menacé, prêt à la riposte (impuissance, impuissance). Bref, il est ulcéré d'être pris pour un nigaud : son langage fleuri et ses manières rustres font glousser la foule en délire.

Ce récit plein d'humour se distingue par ses répliques vachardes et ses situations absurdes, pourtant ancrées dans un contexte familier, proche du lecteur. L'école, pour Dirk ? « Une séance de torture abominable qui ne cesserait jamais. Même lui, passé maître dans l'invention de châtiments cruels, n'aurait jamais pu imaginer un supplice pareil. » Ha, ha. Il en va ainsi pendant 295 pages... Seul regret : j'aurais préféré un récit à la 1ère personne. Et les illustrations ne sont pas très avenantes.

Seuil jeunesse, octobre 2014 ♦ illustré par Freya Hartas ♦ traduit par Yves Sarda (Dark Lord : The Teenage Years)

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