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Chez Clarabel
12 mars 2014

Céleste, ma planète (conte symphonique) de Timothée de Fombelle & Sébastien Gaxie

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Ciel. Sieste. Ouest. Est. Céleste.
Sept lettres tombées dans ma vie
comme des météorites. Céleste.
Faites qu'elle reste... Faites qu'elle reste : Céleste.

« Si la planète était une personne, on ferait tout pour la sauver ».
Céleste, ma planète est une fable écologique futuriste et une histoire d'amour bouleversante. Le texte de Timothée de Fombelle est ici mis en musique par le compositeur Sébastien Gaxie en un merveilleux conte symphonique interprété par l'Orchestre national d'Île-de-France.

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Je connaissais déjà le roman, lu il y a 5 ans maintenant, et j'avais été totalement séduite par cette fable mêlant une belle histoire d'amour à une prise de conscience écologique, concernant l'état de la planète. Le roman vise tous les abus, comme la pollution, la consommation à outrance, l'individualisme... Résultat, la planète ne tourne plus rond. La planète est malade.

Aussi, pour illustrer son propos, l'auteur se sert d'une histoire d'amour entre un garçon de 14 ans et la jolie Céleste. Il a suffi d'une seule rencontre, un coup de foudre, pour faire vaciller cet éternel solitaire. Puis la demoiselle disparaît. Le garçon va tout mettre en oeuvre pour la retrouver, puis pour la sauver (car Céleste est gravement malade). 

C'est une très belle lecture, intelligente, poignante, bien écrite et qui invite à la réflexion. Par contre, il n'est pas nécessaire d'en faire la découverte via le conte symphonique, que je trouve peu accessible pour des jeunes lecteurs. (Constat réalisé après avoir fait écouter des extraits à des enfants / adolescents qui n'ont pas du tout été emballés par tant de lyrisme !) 

Folio junior ♦ Tirages limités sous étui (comprenant 1 livre + 1 CD + 1 livret) ♦ Février 2014

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7 mars 2014

L'étonnant talent de Kevin Kale, par Ingrid Law

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La vie de Kevin Kale connaît un véritable bouleversement le jour de son 13ème anniversaire. Comme il est de coutume dans sa famille, chaque membre reçoit un pouvoir très particulier, comme celui de courir plus vite que son ombre par exemple. C'est du moins ce qu'aurait souhaité Kevin ! Il en rêvait même la nuit et se fourvoyait dans des projets ambitieux et insensés. Au lieu de ça, le garçon a reçu le pouvoir de détruire tout ce qui se trouve dans son rayon. La poisse, la vraie, l'unique.

Kevin est effondré, ses parents le supplient de canaliser son énergie, mais le drame se produit le jour du mariage de son cousin, à force de trop se contenir, le garçon libère un flot de puissance destructrice qui fait voler en éclats la grange de son oncle. La famille est dépitée et comprend que Kevin doit rester au ranch pour mieux assimiler sa nouvelle condition.

Ce que tous ignorent également, c'est l'intrusion d'une fouine répondant au nom de Sarah Jane Cabot, apprentie journaliste, qui a été témoin de toute la scène et en a profité pour chiper un bocal magique, probablement pour le refiler à son père, qui possède une collection impressionnante d'objets incongrus dans son cabinet des curiosités. Ah, mais ce monsieur a aussi quelques contentieux avec la famille Beaumont - O'Connell, puisqu'il lorgne sur les terres du ranch d'un oeil torve et suspicieux. Une nouvelle tempête s'annonce sur les terres bénies de ce petit havre de paix !

Voilà un petit roman fort sympathique, qui s'avale en une lampée, tout en ricanant sans honte face aux nombreux déboires du jeune Kevin Kale, ainsi qu'aux frasques de son exubérante famille. Le lecteur aura déjà eu l'occasion de s'y familiariser via le précédent roman de l'auteur, Le formidable voyage de Missi Beaumont, mais sinon il n'est pas utile de l'avoir lu puisque tout y est bien expliqué ici. C'est une nouvelle forme d'apprentissage, où Kevin doit gérer une situation qui le dépasse, se confronter au monde extérieur, assumer de nouvelles responsabilités et quitter sa petite bulle d'insouciance.

Pendant longtemps, il considère son pouvoir comme une malédiction, avant d'en tirer parti et de comprendre l'utilité qu'il pourrait présenter. En attendant, l'histoire se lit vite et bien, même si elle compte 350 pages (un peu beaucoup pour de jeunes lecteurs !), l'imagination est fourmillante, l'action fébrile, les personnages tous très attachants, avec une intrigue qui implique des sujets aussi divers que les histoires de famille, les querelles de voisinage, le premier amour, l'amitié, les déceptions et les nouveaux départs. C'est super entraînant, agréable et pétillant !

Bayard jeunesse, janvier 2014 - traduit par Catherine Makarius

20 février 2014

Big Nate est tombé sur la tête, par Lincoln Peirce

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Il s'agit déjà du 5ème titre de la série Big Nate ! Une lecture toujours aussi réjouissante pour les 8/11 ans (et plus) qui n'aiment pas trop lire et qui jugent opportun ce mélange de roman et BD assaisonné de situations comiques, et mettant en scène des collégiens auxquels ils pourront aisément se reconnaître.

Au centre, Nate est un personnage impayable : son sens de la répartie et son don pour s'attirer les ennuis font de lui un héros très attachant ! Cette nouvelle histoire met en avant son problème de rangement : le garçon est un grand, grand bordélique. Son casier ne ressemble à rien. Ses copies sont sales. Même les livres empruntés à la bibliothèque ont l'air de vieux chiffons usés après un passage entre ses mains.

Aussi, lorsqu'il a besoin de l'appareil photo de l'école, il supplie son meilleur pote Francis de se griller pour lui. Il a promis, juré, il y veillera comme à la prunelle de ses yeux. Et pourtant, l'appareil photo va disparaître du casier. Les deux amis se disputent, Nate se sent responsable et ne peut compter que sur cette chère Dee Dee pour trouver une solution.

Une séance d'hypnose plus tard, Nate est méconnaissable : appliqué, scrupuleux, consciencieux, il fait le bonheur de ses professeurs (rend des devoirs impeccables et devient un élève modèle), mais déconcerte son entourage (son père est encore sous le choc !). L'enquête suit en cours et Dee Dee s'improvise Super Espionne. C'est franchement très drôle. Quid de son amitié avec Francis ? Là aussi, tout va finalement rentré dans l'ordre. La morale est sauve.

Voilà une lecture simple et amusante, qui réussit toujours à gagner l'intérêt de ceux qui n'aiment pas trop lire... chaque rendez-vous avec Big Nate est la promesse d'une bonne partie de rigolade. Dans cet épisode, on trouve aussi des messages codés que les lecteurs devront déchiffrer s'ils veulent connaître les propos tenus par Nate et ses potes. (J'en connais qui adore ça !)

Gallimard jeunesse, novembre 2013 - traduit par Jean-François Ménard

****************

Actuellement, sur le marché, on trouve de plus en plus de livres dans le même goût, c'est-à-dire qui mélangent le roman et la bande dessinée (ou les illustrations en pagaille). Les livres se permettent ainsi d'afficher plus de 300 pages, en mettant l'accent sur les situations comiques et l'humour saugrenu, c'est plus facile pour les lecteurs réticents qui ne voient pas le temps passer et prennent aussi beaucoup de plaisir à suivre les péripéties de personnages ordinaires, dans lesquels ils peuvent se reconnaître.

LA référence absolue, c'est bien sûr Le Journal d'un dégonflé de Jeff Kinney. La série compte déjà 7 tomes. Nul besoin de les suivre dans l'ordre - l'humour est toujours de mise. Greg Heffley incarne l'anti-héros par excellence (mauvaise foi et maladresse sont son lot quotidien). À chaque fois, la lecture fait mouche, les lecteurs en redemandent  ! 

Journal d'un dégonflé, tome 7 : Un coeur à prendre par Jeff Kinney (Seuil jeunesse, février 2014)

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... mais les aventures de Tom Gates, le héros de la série écrite par Liz Pichon, sont excellentissimes dans le même style ! Lui aussi peut se targuer d'être un gentil clown sympathique, qui arrive toujours en retard à l'école et oublie souvent ses devoirs à rendre, il adore dessiner en classe et a pour meilleur pote Derek avec lequel il tente de lancer un groupe de rock (les clebs zombies)... Délires assurés. ☺

Tom Gates, Tome 3 : Tout est génial ! (... ou presque) par Liz Pichon (Seuil jeunesse, mai 2013)

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Sans oublier les incroyables aventures d'Origami Yoda et du Kraft Vador (pour les fans de Star Wars, les allusions sont impayables... pour les autres aussi, je vous rassure) ! Cela se présente telle une série de témoignages drôles et touchants qui démontre qu'au collège comme ailleurs, « une vertu la solidarité est ». On sourit tout le temps, le style est décomplexé, les personnages tous attachants... il existe d'autres livres à paraître dans cette série, j'espère que l'éditeur français continuera sur cette belle lancée !

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Origami Yoda, tome 2 : Kraft Vador contre-attaque, par Tom Angleberger  (Seuil jeunesse, avril 2013)

Tous trois traduits par N. Zimmermann

19 février 2014

Brochettes à gogo, d'Anne Fine

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Prié de débarrasser le plancher durant les travaux de rénovation de la cuisine, Harry supplie son oncle Tristram de l'inclure dans ses projets, à savoir passer une semaine de vacances sur une île, où habite sa petite copine prénommée Belle de Jour. Cette dernière est une baba-cool, qui loge dans une vieille maison près d'un ruisseau, et qui passe son temps à entrer en harmonisation avec l'Univers ou à communiquer avec les fées dans les champs.

Les garçons, eux, sont sceptiques. Ajoutez que le régime alimentaire constitué de thé à l'oseille, terrine d'orties ou pâte à tartiner à base de pissenlits ne les fait pas sauter au plafond ! Mais ils sont coincés là une semaine, plus de bateau avant le samedi suivant, les carottes sont cuites. Aussi, voient-ils en lot de consolation la perspective de la fête du village où ils pourront se gaver de frites et participer au concours de brochettes.

Pour tuer l'attente, Harry et son oncle nous font vivre des péripéties déjantées au coeur d'une campagne sauvage, hantée par des silhouettes fantomatiques, mais carrément excentriques sitôt qu'on s'accroche d'elles ! Les habitants baragouinent un langage incompréhensible et portent tous la barbe, à l'exception d'un jeune agent de police... Belle de Jour n'y serait pas étrangère. Méfiance !

Quelle lecture joyeuse et farfelue ! Anne Fine s'est fait plaisir à écrire cette histoire, tout comme Agnès Desarthe a pris autant de bonheur à la traduire, cela se ressent tout de suite. Le lecteur est ainsi embarqué dans une aventure débordante d'humour et de dérision. C'est un vrai régal, surtout que certaines scènes sont franchement cocasses et qu'on trouve une belle brochette de doux-dingues prêts à être internés ! Chouette couverture d'Adrien Albert, au passage...

Neuf de l'École des Loisirs, traduit par Agnès Desarthe - illustration de couverture : Adrien Albert

17 février 2014

Un auteur, deux livres : Christine Avel

« Hier, c'était mon anniversaire. Pour mes onze ans, j'étais sûr qu'il allait m'arriver quelque chose d'incroyable. Comme à Harry Potter.
L'an dernier en CM2, j'ai lu Harry Potter. Toute la série, de 1 à 7, sans m'arrêter. À la fin, j'étais sûr d'une chose : pour mes onze ans j'allais recevoir, comme Harry, une lettre m'annonçant que je suis un sorcier né par erreur dans une famille de non-sorciers, des Moldus. La lettre m'inviterait à poursuivre mes études dans une école de magie où on m'aurait inscrit, en secret, depuis des années. Là, je découvrirais enfin mes dons pour me transformer en animal, par exemple, ou pour l'arithmancie : c'est la science des chiffres magiques.
Je ne l'ai dit à personne, bien sûr. Ni à mes amis à l'école, ni à mes frères, encore moins à mes parents. Personne ne m'aurait cru.
Mais moi, j'en étais sûr. Des mois que j'attendais ça.
Je savais qu'il allait m'arriver quelque chose. J'avais raison. »

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Une histoire qui commence ainsi, en faisant allusion à Harry Potter... forcément, il ne m'en fallait pas davantage ! J'ai plongé. Bon, évidemment il arrivera au jeune garçon (Abel) une autre aventure, puisqu'il va se voir offrir un voyage en Finlande, par le concours de circonstances très bizarres. Le hic, avec ce périple, c'est qu'il doit passer une semaine chez un mathématicien de renom... alors qu'il n'a franchement pas la bosse scientifique. C'est se moquer du monde ! Abel est en pétard.

Mais heureusement, cette évasion lui sera bénéfique, on s'en doute, et lui apportera ce petit regain de confiance en lui qui lui faisait cruellement défaut. En effet, contrairement à tous les membres de sa famille, des génies en puissance, lui est un élève quelconque, il a ce que sa mère appelle “le creux des maths” (pas la bosse, non, le creux !).

Libéré de cette pression, le garçon, seul en Finlande, va vivre des aventures complètement farfelues (j'ai hélas trouvé que c'était trop court, pas assez détaillé, mais je pense qu'un enfant n'y verra que du feu !) car la conclusion est super apaisante et nous rappelle que nos enfants ont “le temps de grandir, le temps de voir” et qu'ils peuvent faire “des tonnes de choses dans leur vie”.
Une petite lecture pour le plaisir, racontée sur un ton rafraîchissant !

Le creux des maths (Neuf de l'École des Loisirs, mars 2012 - ill. de couverture : Séverin Millet) 

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Deuxième bonne surprise avec ce petit roman se passant dans l'obscur village de Nébouzat-le-Froid, en Auvergne. Depuis des générations, les habitants se sentent floués au détriment de leurs voisins d'en face, à Nébouzat-le-Chaud, qui se trouve sur le bon versant de la colline, toujours au soleil. Mais surtout, ils sont les détenteurs de précieux trésors, comprenant des “traces de dinosaure authentiques et grottes troglodytes”.

Tout ça turlupine Éloi, son grand-père et son grand frère Fabien. Jusqu'au jour où la chance va leur sourire, enfin... Le chien Jojo a trouvé un os, sans nul doute une pièce rare et inestimable, et il n'y a plus qu'à fouiller le jardin pour trouver le reste du trésor !

L'aventure va partir dans tous les sens, pour le plus grand plaisir du jeune lecteur. Les personnages sont attachants, animés par une soif de reconnaissance et de gloire qui leur ferait presque perdre la raison. C'est raconté avec panache, beaucoup d'humour et un soupçon de dérision. On passe un très bon moment, c'est toujours aussi frais et divertissant.

La revanche de Nébouzat-le-Froid (Neuf de l'École des Loisirs, avril 2013 - ill. de couverture : Gabriel Gay)

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22 janvier 2014

L'Aventure selon Mo, de Sheila Turnage

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Voilà un petit roman réjouissant et assez original ! La narratrice de l'histoire a 11 ans, elle s'appelle Mo (pour Moïse) car elle a été trouvée près du fleuve, après un ouragan, quand elle était bébé. Aujourd'hui, elle vit auprès du Colonel et de Miss Lana, qui entretiennent une relation tumultueuse et gèrent ensemble un café dans la petite ville de Port-Tupelo ... où “les ennuis ont déboulé à midi sept minutes tapantes, le mercredi 3 juin, au volant d'une Chevrolet Impala terreuse de la police”.

Le nouveau venu, l'inspecteur Joe Starr, semble s'intéresser de très près aux agissements du Colonel, soudain fébrile et plus grincheux que jamais. Mais c'est surtout le meurtre de Mr Jesse, qui s'était plaint du vol de sa barque, qui va ébranler la petite communauté. Mo veut d'autant plus s'investir dans l'enquête, car la dernière personne à avoir vu la victime en vie n'est autre que son meilleur ami Dale. Celui-ci n'est pas fortiche pour plaider sa cause et défendre son bout de steak. Alors, les deux amis fondent une association de privés, les Détectives Desperados, et entendent résoudre l'affaire avant ce satané Joe Starr !

La petite Mo est unique dans sa façon de rapporter les faits, de parler d'elle et de sa mère disparue, surnommée la “mère d'Amont”, à qui elle envoie régulièrement des bouteilles dans le fleuve. Elle rédige aussi son autobiographie qu'elle a sobrement intitulée “Les chroniques de Piggly Wiggly” (elle en est déjà à son 6ème tome !) car elle cherche à percer le mystère de ses origines. Et enfin, elle en pince sérieusement pour le beau Lavender Shade, le grand frère de Dale, un passionné de voitures et de courses automobiles (à ce propos, le livre peut s'enorgueillir d'être le festival des patronymes hors du commun !).

Tout ça mis bout à bout constitue un ensemble délicieusement cocasse et insolite, un condensé d'humour et d'impertinence. Sérieusement, on se régale ! (Je ne sais pas si les jeunes lecteurs y percevront la même ironie, mais ils ne manqueront pas de se passionner pour l'intrigue policière ... qui tient en haleine !) J'ai donc pris un grand plaisir à parcourir les rues de Port-Tupelo, qui répond elle aussi à toutes les attentes en matière de petite ville américaine fidèle à ses clichés. Tous les habitants sont hauts en couleur, excentriques et complètement barrés.

C'est définitivement une lecture truculente, qu'on absorbe comme une bouffée d'air frais et qu'on repose avec un sourire conquis.

Seuil jeunesse, janvier 2014 - traduit par Cécile Nelson - illustration de couverture : Renaud Perrin

17 janvier 2014

La maison des secrets, Tome 4 : Une mystérieuse disparition, par Jacqueline West

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Nous sommes déjà au quatrième et avant-dernier tome de la série, inutile de vous préciser que l'étau se resserre pour Olive Dunwoody, en prise avec les maléfiques McMartin. Ces derniers veulent coûte que coûte récupérer la maison qu'occupent Olive et ses parents. Il semblerait qu'ils aient procédé à la ruse ultime en enlevant ces derniers, mystérieusement disparus le soir d'Halloween. La fillette est dépitée.

Bien qu'entourée par ses fidèles amis, Rutherford et sa grand-mère, le jeune Morton et aussi les trois chats qui parlent, Olive veut prendre seule ses décisions et agir au plus vite tellement elle se fait du souci. De plus, Olive se méfie de l'arrivée des trois nouveaux venus à Linden Street, le couple Delora et Byron Widdecombe, et leur neveu Walter, pourtant membres actifs de la lutte contre la magie noire.

Mais à force d'être désespérée, Olive est capable de prendre tous les risques, d'accepter tous les sacrifices pour sauver ses parents, et forcément cela attire les esprits les plus fourbes et pernicieux. Attention, attention, un vent de panique va souffler sur les pages du livre et semer la zizanie ! L'intrigue s'enveloppe ainsi d'une certaine épaisseur, le climat est plus lourd, plus flippant. C'est du moins ce qu'un jeune lecteur (9-12 ans) ressentira pour son plus grand plaisir.

Cette série s'inscrit parmi les meilleures, dans son créneau, sur le marché actuel. Elle propose un condensé d'émotions fortes, goupillant du mystère, de l'amitié, de la magie, du courage, de la solidarité, de la roublardise, du danger et de l'humour. C'est toujours écrit avec élégance et les dessins confèrent un charme noir et pénétrant très appréciable ! Oui, j'aime beaucoup cette série.

Seuil jeunesse, octobre 2013. Traduit par Raphaële Eschenbrenner, illustré par Poly Bernatene.

15 janvier 2014

Le Manoir, tome 2 : Cléa et la Porte des fantômes, par Evelyne Brisou-Pellen

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Voici la suite de Liam et la Carte d'éternité, et croyez-moi c'est vraiment très, très bon ! Plus besoin de présenter l'univers du manoir victorien, de la présence des habitants, de leur lutte contre les fantômes gris et du travail de deuil à accomplir (en cernant les raisons de leur colère, qui les cantonne dans cet entre-deux).

Le roman s'attarde sur Cléa, principale narratrice de l'histoire. À 14 ans, elle a été kidnappée puis assassinée par son ravisseur. Parmi ses souvenirs confus, elle tente de rassembler des morceaux du puzzle et demande à Liam de l'aider pour démasquer le criminel impuni. Le garçon, sans l'avouer, est plutôt bougon et réfractaire. Il suppose que cette quête implique le départ prochain de Cléa, alors qu'il est amoureux d'elle en secret.

Inutile de craindre des atermoiements larmoyants, l'intrigue nous transporte aux quatre coins du Manoir, menacé par la fuite de deux fantômes gris, puis par la disparition d'Emmerance, inconsolable depuis la mort de son fiancé, Cléa décide alors de lui venir en aide et suggère à Liam de plonger dans la Carte d'éternité pour démêler ce casse-tête sentimental, qui date du Moyen-Âge. Mais la fameuse carte manifeste ses premiers signes de faiblesse, devient capricieuse, capture en longueur le garçon au cours de ses sauts dans le temps, au début il n'en prend pas garde, mais il risque d'y être contraint par la force des choses ! ...

Bref, bref, bref, c'est passionnant ! Ce deuxième tome confirme tout le bien aperçu dans le début des aventures, imaginées par Evelyne Brisou-Pellen. On y retrouve la finesse et l'élégance dans l'écriture, un peu de dialecte breton (j'en suis “spontée” !), une bonne intrigue menée tambour battant, des personnages sensibles, attachants, avec de la matière grise, et beaucoup d'empathie. Le troisième tome est annoncé pour l'été 2014, en attendant je conseille fortement cette série aux jeunes lecteurs (dès 9-10 ans). Le livre fait plus de 300 pages, mais il se lit vite et bien.

Bayard jeunesse, novembre 2013

9 janvier 2014

Chevaliers et princesses avec gigot, de Christian Oster

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Chevaliers et princesses avec gigot est une compilation de trois contes de Christian Oster : Le chevalier qui cherchait ses chaussettes (illustré par Pascal Lemaître), Le géant et le gigot (illustré par Audrey Poussier) et Princesse pas douée (illustré par Delphine Perret).

J'ai testé cette lecture auprès d'un jeune public, d'une moyenne d'âge entre 5 et 14 ans, et j'ai rencontré un succès fou ! Qu'est-ce qui fait mouche ? Le ton humoristique, le détournement des contes classiques, des personnages sympathiques et benêts, des histoires tendrement saugrenues. Tout ça, tout ça.

Vous trouvez ainsi un chevalier sans chaussettes, complètement chamboulé par cette perte, qui ne sait plus trop dans quel ordre il doit accomplir ses missions, et refuse de descendre de sa monture tant qu'il sera pieds nus ! Vous vous régalez aussi du casse-tête du géant qui veut devenir lutin pour varier son alimentation (dans cette forêt, on ne peut se nourrir que par des choses commençant par la même lettre). Pourquoi pas ? Et enfin, vous faites connaissance d'une princesse pas douée qui doit trouver un prince à épouser, mais rencontre un ours et se met à lire dans sa tanière, à une vitesse d'escargot, ce qui ne contrarie nullement notre bête à poil.

L'ensemble est drôle et fabuleusement dérisoire, avec des illustrations tout aussi délirantes.
Succès garanti auprès des enfants (et des plus grands, qui se régaleront à l'évocation de tous les jeux de mots) !

Ecole des Loisirs, novembre 2013. Illustration de couverture : Pascal Lemaître.

20 décembre 2013

Un auteur, deux livres : Nathalie Kuperman

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Il y a un monstre dans le cartable de Joseph ! Il fait des bruits bizarres qui l'empêchent de se concentrer sur la leçon de géographie. Quand il se décide à y jeter un petit coup d'oeil, le garçon manque de tomber à la renverse : il a sous les yeux une représentation minuscule de sa mère, en train de grignoter le croissant qu'elle avait promis à son fils pour son goûter.

Quelle histoire ! Peu de temps après, sa mère fait encore des siennes en se pointant derrière lui aussi grande que Gulliver ! Elle fait fuir les petits caïds qui cherchaient à intimider son rejeton et lui donne de gros bisous baveux en l'étouffant de câlins. Mais la coupe est pleine, pour Joseph, il est temps d'en finir avec cette maman abusive et débordante d'amour. Trop, c'est trop.

Le garçonnet entre en rébellion et impose ses nouvelles conditions, le revers de la médaille risque toutefois de sérieusement le chambouler. C'est qu'il ne sait plus ce qu'il veut, notre little Jo, il veut s'assurer qu'on l'aime, mais pas qu'on l'oppresse. Pour sa maman aussi, la conversion s'annonce quelque peu délicate.

Mais ce roman est drôle, farceur, tendre et follement amusant. Il dresse un portrait haut en couleur d'une maman envahissante, capable de démarrer au quart de tour sitôt que son gros bébé chouine, tempête ou manifeste un soupçon d'indépendance. En parallèle, les réactions du garçonnet valent aussi leur pesant de cacahuètes !

Le résultat est délicieusement cocasse, on ne fait que sourire du début à la fin ! Et les illustrations d'Aurélie Guillerey sont tout simplement parfaites.

Ma mère est partout (Mouche de L'École des Loisirs, avril 2013 - ill. d'Aurélie Guillerey)

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Celui-ci est tout aussi poilant et s'adresse aux jeunes ados (niveau collège).

On suit l'histoire de Louis, 13 ans, qui est fou amoureux de son amie d'enfance, Mona. Hélas, cet amour est à sens unique car la demoiselle en aime un autre. Louis a le cœur brisé et décide de changer de tactique en jouant les indifférents et en s'affichant avec une autre fille. Ce sera Déborah, la meilleure amie de Mona.

S'enchaîne alors une étourdissante valse des sentiments, au centre de laquelle notre ami Louis se sent carrément chavirer. C'est qu'il ne sait plus qui il aime, pourquoi il aime, s'il est aimé en retour, et pourquoi toute cette confusion s'empare de lui, pourquoi se sent-il aussi bête et paralysé, pourquoi c'est devenu soudain aussi compliqué d'être en présence d'une fille qu'on a connu depuis la crèche ! ?

Que de questions pertinentes et perspicaces dans ce petit roman ! C'est une lecture qui a su brillamment interpréter la délicate phase de transition qui se joue dans la tête de nos adolescents “en crise”, notamment au sujet des rapports entre filles et garçons et des premiers émois amoureux. Naturellement, c'est traité avec beaucoup d'humour et de légèreté !

Le garçon qui aimait deux filles qui ne l'aimaient pas (Médium de L'École des Loisirs, octobre 2013, ill. de couv. : Magali Bardos)

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