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Chez Clarabel
14 mars 2011

Un auteur : Bjarne Reuter

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Derrière ce titre bien curieux - Le Capitaine Bimse et le Gogguelet - et cette couverture hallucinante (toute noire avec ses paires d'yeux), se trouve une histoire pour le moins surprenante. Le soir dans son lit, Anna, une petite fille planquée sous sa couette, avec son M. Johnson, un ours en peluche à l'oeil qui pendouille, bien calé sous son bras, songe avec tristesse à sa poupée Sophie qu'elle a oubliée dans la maison des vacances. C'est beaucoup trop loin pour aller la rechercher, ont dit ses parents. C'est alors qu'elle surprend l'arrivée d'un incroyable équipage à bord du Zanzibar, un avion qui carbure aux raisins secs. Le Capitaine Bimse et le Gogguelet - son copilote - oeuvrent pour le bien des doudous perdus et acceptent - après un plaidoyer simple et convaincant - d'embarquer la fillette et son ours pour retrouver Sophie. Leur épopée va les mener vers d'étranges contrées et les conduire à rencontrer d'autres espèces hors du commun (le Comte Double, le criquet Valdo, le Micro-microbe, le Monstre-Lune...). 
Si le début peut surprendre, l'histoire au ton facétieux, poétique et drôle parvient facilement à nous conquérir. La traduction de Nils Ahl apporte une vraie dynamique au récit qui nous balade dans un imaginaire auquel seront très sensibles les enfants. C'est un petit roman très original, qui ravira les fans de Toy Story !

Le Capitaine Bimse et le Gogguelet - Bjarne Reuter
traduit du danois par Nils Ahl
Neuf de l'Ecole des Loisirs (2011) - 165 pages - 9,50€
illustration de couverture : Gwen Le Gac 

Changement de programme avec Le Monde selon Buster, où je me suis sentie moins à l'aise et d'humeur chagrine, peut-être parce que l'histoire est ancrée dans la vie ordinaire et, même si elle se veut drôle, elle est loin d'être légère.
On suit les aventures de Buster Oregon Mortensen, futur grand magicien, qui passe donc son temps à faire des tours de passe-passe, insouciant et indifférent au reste. Les adultes pensent qu'il est perdu et finira chômeur comme son père, ses camarades le considèrent comme un clown, seule sa soeur le porte aux nues. Elle lui est reconnaissante de venir à la rescousse lorsque Lars, le gaillard à la mobylette, se moque d'elle à cause de son handicap. (Buster va inonder son réservoir avec du sucre, se moquant des conséquences car Lars n'est pas un tendre.)
Il est comme ça, Buster. Et j'avoue que, contre toute attente, ça m'a fichu un coup au moral... C'est un bon gamin, attachant et compatissant, il aime passer du temps avec sa vieille voisine malade, habituée à ses pitreries, et fait craquer la femme de l'épicier (il lui rappelle son enfance et les exploits de son grand-père). Il inspire autant la tendresse que l'agacement, parce que sa vie, dans le fond, n'est pas rose. On devine sa mère au bout du rouleau, les fins de mois sont difficiles, son père est alcoolique, et Buster n'a personne à qui se confier. Sa façon d'être, c'est aussi pour oublier ce qui rend son existence bancale et incertaine.
Alors, on valse entre la gravité et l'humour. On sait bien que cela ne sert à rien de s'appesantir, Buster le dit lui-même, il s'en sortira toujours ! Hélas, je me sens tristement résignée en ce qui le concerne, comme s'il s'agissait d'une cause perdue ou pathétique. On voudrait tellement que tout roule pour lui, alors qu'on se doute que ce sera difficile. Je sais bien que ce n'était pas l'intention de l'auteur, l'histoire veut tirer par le haut, et moi je suis restée en bas, trop terre à terre...  

Ktl en parle mieux.

Le Monde selon Buster - Bjarne Reuter
traduit du danois par Jean Renaud
Neuf de l'Ecole des Loisirs (1989, rééd. 2011) - 164 pages - 9,50€
illustration de couverture : Gwen le Gac

Bjarne Reuter est également l'auteur de Je suis Hodder et L'Anneau du Prince. Il est dit sur le site de l'Ecole des loisirs : Ses romans ouvrent toutes les portes de l’imaginaire sans réserve, des amitiés délirantes, de la drôlerie surgissant comme un diable aigu et tendre. Dans ses romans, on peut décider de sauver le monde à cause d’une fée, de cacher un lion boulimique et amateur de contes saugrenus dans sa chambre à coucher ou même de fabriquer un élixir d’immortalité à partir d’une rognure d’ongle du Malin…

J'aime !

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10 mars 2011

Skeleton Creek, tome 1 : Psychose

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Il faut replacer le contexte : j'ai lu ce livre après avoir regardé The Mist en DVD, puis deux vieux épisodes de X-Files, et en songeant fortement au Projet Blair Witch. Imaginez le topo !
Le premier tome porte bien son nom : Psychose. Il s'agit du journal de Ryan, l'un des deux adolescents vivant à Skeleton Creek et pensant que leur ville cache un secret lié à la drague, ce lieu abandonné qui a servi à exploiter l'or et où un ouvrier a trouvé la mort. Depuis, on chuchote que son fantôme hante l'endroit.
Ryan et Sarah se sont rendus en pleine nuit sur place, mais le garçon a chuté et s'en est sorti avec une jambe dans le plâtre. Depuis, ses parents lui interdisent de revoir son amie et ont coupé toute communication entre eux. Par des moyens détournés, Sarah et Ryan réussisent à s'échanger les quelques tuyaux qu'ils dénichent concernant leur affaire.
Sarah, en fait, ne se sépare jamais de sa caméra et les vidéos qu'elle envoie sont parfaitement flippantes ! Au début, je pensais les zapper mais je suis allée par curiosité sur le site, j'en suis sortie les nerfs à vif.
C'est glaçant.
Si l'auteur a cherché à créer l'ambiance, à tendre l'atmosphère pour la rendre insupportable et angoissante, à rendre suspects la ville et ses propres habitants, bref c'est réussi. L'action est lente, et c'est essentiellement sur sa tension psychologique que ce tome 1 tient son pari.
En ce qui me concerne, je suis la cliente idéale pour mordre à l'hameçon et me laisse facilement embarquer dans ce genre d'histoires tordues ! Trois tomes restent à venir, frissons garantis.

Skeleton Creek #1 : Psychose - Patrick Carman
Bayard jeunesse (2011) - 190 pages - 13,90€
traduit de l'anglais (USA) par Marie-Hélène Delval

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4 mars 2011

On peut voler sans être voleur, mentir sans être menteur, et finir chez les fous sans en être un.

IMG_2927Ce fut bien agréable de prendre des nouvelles de Malo, même si son existence a connu du changement et qu'elle n'est toujours pas de tout repos. Le voici désormais agent secret, chargé de missions gentilles mais qui commencent à l'ennuyer, jusqu'au jour où il va s'infiltrer chez un duc qui sera retrouvé pendu. Malo est aussitôt arrêté et jugé coupable du vol d'un diamant. Expédié au bagne, Malo nous fait vivre un plan incroyable même si - personnellement - j'ai trouvé le tout un peu long et lassant.
J'ai beaucoup aimé les nouveaux personnages de ce deuxième livre - Moïra de Feuillère, en tête. Et Nini Guibole, rien que pour le nom ! C'est un petit roman fort sympathique, truffé d'arguche encore une fois, on y prend goût ou on tique. J'étais partagée, je ne saurai l'expliquer (peut-être parce qu'il n'y avait plus l'effet de nouveauté). Par contre, les révélations finales ont su m'alpaguer, l'intrigue se solde avec habileté et beaucoup de tact. Je n'étais pas au bout de mes surprises et c'est sur cette impression avenante que j'ai fermé le livre.

Malo de Lange, fils de Personne - Marie Aude Murail
Neuf de l'Ecole des Loisirs (2011) - 250 pages - 10,00€
illustration de couverture : Yvan Pommaux

Découvrir :

 

17 février 2011

Même moi, qui ne prête pas toujours grande attention au beau sexe, je dois reconnaître que vous êtes ravissante.

IMG_2602Ce dernier tome ne déçoit pas, il est à l'image de toute la série : élégant, palpitant, révélant des faits importants sur la condition féminine du 19ème siècle, dénonçant les violences des bas quartiers londoniens. En gros, c'est une série à la fois instructive et distrayante.
La jeune Enola a fait du chemin depuis un an, suite à la disparition de sa mère ayant entraîné son émancipation précoce, contre l'avis de ses frères aînés. Elle a mûri, trouvé un sens à sa vie, affirmé ses choix en faisant preuve d'intelligence. C'est un bel exemple ! Une héroïne sympathique, forte mais pas infaillible non plus.
Ce 6ème tome se conclut sur des retrouvailles, des réconciliations, des explications. Le secret de la mère d'Enola est enfin dévoilé - et quelle surprise ! Il y a beaucoup de douceur et de sensibilité dans ce dernier tome, même si l'enquête sur la disparition de l'épouse du duc espagnol est aussi poignante et révoltante.
La série trouve un point final convaincant, s'appuyant sur son sens des valeurs, du raffinement et confirmant ainsi toutes les qualités indéniables qu'elle avait su déployer tome après tome.

Les Enquêtes d'Enola Holmes #6 : Métro Baker Street - Nancy Springer    smileyc381
Nathan (2011) - 200 pages - 13,90€
traduit de l'anglais par Rose-Marie Vassallo
Couverture : Raphaël Gauthey

10 février 2011

Pêle-mêle Clarabel #22

La Cité de l'Ombre - Jeanne DuPrau : Une ville souterraine créée pour sauver l'humanité. Le temps qui passe. La boîte de survie qui s'égare. Un maire tyrannique, qui s'enrichit sur le compte des autres. Un couple de jeunes héros prêt à comprendre, décoder, risquer et découvrir la vérité. Ou la réalité. C'est selon. Ma foi, l'histoire sur le papier est intéressante mais son traitement est frustrant. Clairement l'écriture est trop simple, cette série se destine à un lectorat jeune - dès 11 ans. Donc voilà, suis un poil déçue !

Ce livre a également été l'objet d'une adaptation cinématographique par Gil Kenan - qui a vu le film ? C'est bien ?

Folio junior (2008) - 294 pages - 6,70€
traduit de l'anglais par Julien Ramel

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Airman - Eoin Colfer : Un jeune garçon, né dans un ballon dirigeable, va ainsi être marqué à vie par les airs. Enfant intrépide et rêveur, il s'intéresse à la science et prévoit de créer sa propre machine à voler. Hélas, son destin connaîtra un sinistre revirement puisqu'il sera condamné à l'exil. Loin de lui, ses parents panseront leurs plaies, sa meilleure amie assumera ses fonctions royales, les vieux souvenirs seront enfouis. Pourtant l'heure de la vengeance a sonné et Conor s'est juré de rétablir son honneur et de faire éclater la vérité. Ce roman enlevé et au ton humoristique nous fait découvrir une autre étendue du talent du papa d'Artemis Fowl - Eoin Colfer nous embarque dans son monde chargé de références, et malgré quelques longueurs, le rythme ne manque pas de souffle et l'aventure de panache. Cela se lit vite, et avec grand plaisir !

Les dialogues font mouche - par exemple :

- Traverserez-vous le ciel pour venir me voir, sir Airman ?
- Je ne suis qu'un sir. N'est-ce pas trop roturier pour une reine ?
- C'est facile à arranger. Une simple piqûre de mon épingle à chapeau peut faire de toi un prince.
- Une épingle à chapeau ? Est-ce légal ?
- Il n'est pas nécessaire d'utiliser une épingle à chapeau, du moment que le sang coule et que tu souffres terriblement.
Conor prit sa main dans la sienne.
- Je crois maintenant que je vais terriblement souffrir jusqu'à mon retour.

Une adaptation pour le cinéma est actuellement en cours.

Folio junior (2011) - 506 pages - 8,10€
traduit de l'anglais par Philippe Giraudon

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7 février 2011

Pêle-Mêle Clarabel #21

IMG_2289L'histoire est simple et gentille, mais elle s'est révélée super émouvante, en fait. Ninon apprend que sa mère, âgée de 38 ans, attend son 2ème enfant. La jeune ado n'est pas franchement emballée, elle se braque dès que son beau-père tente de s'immiscer dans leur quotidien, elle fait de la résistance passive pour attirer l'attention car elle se sent de plus en plus délaissée. Il n'en a que pour le bébé dans le ventre ! C'est d'un ridicule, pense Ninon, qui ne s'interroge pas sur ce qu'elle ressent. Serait-elle jalouse ou ennuyée par les changements à venir ? Elle verra ça plus tard. Pour l'instant, elle soupire fort, très fort et regrette de devoir partager sa mère. Puis, arrive la naissance prématurée. Longtemps le bébé sera entre la vie et la mort, toute la famille est bouleversée, Ninon est toujours tenue à l'écart, sa mère n'est plus qu'un zombie, Stéphane, lui, avance ses billes avec précaution mais efficacité. Je ne sais pas l'expliquer, mais j'ai été vraiment émue par le stress et la détresse qui gagnent la jeune fille concernant le sort de sa soeur, entre la découvrir totalement indifférente puis fondre pour ce gnome qu'elle trouvait inutile et affreux. A croire que son statut d'aînée la conduit à se montrer moins exclusive dans sa relation avec sa mère - et là encore, c'est un sujet qui me touche beaucoup ! Enfin bref, cela a été une lecture surprise fort agréable.

- Tu vois tous ces petits bébés ? Ils se battent pour vivre. Ils se battent jour et nuit. On ne peut pas les fragiliser avec des microbes.
J'ai pensé que mes microbes n'étaient pas pires que ceux de maman ou de Stéphane, mais je n'ai rien dit. Quand quelqu'un vous fait une faveur exceptionnelle, ce n'est pas le moment de chipoter.

La petite fille dans une boîte en verre - Marie Leymarie
Gallimard jeunesse, coll. Hors-piste (2010) - 154 pages - 8€
illustrations de Pierre Bailly

A signaler en sortie(s) poche :

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Ce que j'ai vu et pourquoi j'ai menti, roman de Judy Blundell : New York, 1947. Evie vit dans le Queens avec sa mère et Joe. Lorsque ce dernier reçoit un coup de fil insistant, il décide de partir en vacances en Floride. A Palm Beach, ville fantôme où seul un petit hôtel minable est ouvert, les Spooner vont lier connaissance avec un autre couple, les Grayson, et un ancien soldat qui a connu Joe en Europe, Peter Coleridge. Evie tombe immédiatement amoureuse de lui, elle a quinze ans, elle est naïve et a toujours vécu dans un cocon, elle voue une vraie fascination pour sa mère, Bev, qui est belle comme Lana Turner. A côté, Evie se sent comme le vilain petit canard, quelconque, transparent jusqu'à ce que Peter l'aborde, l'invite à danser, lui sourit, propose de la balader dans sa voiture et l'embrasse.

Sous ce climat lourd et pesant, la tension monte, donne du suspense au récit, lequel va très mal se terminer, mais le lecteur s'en rend compte tout seul, au fur et à mesure que l'histoire avance, l'amertume gagne du terrain, les masques tombent, certaines révélations apparaissent, les confiances se perdent, et au milieu Evie se prend la plus grande claque de sa vie. Son passage à l'âge adulte résonnera comme une lente tombée du haut d'un ravin, tant elle comprendra qu'autour d'elle il n'y a que duperie, mensonge et trahison. C'est ahurissant, et le décor de l'après-guerre apporte aussi son lot en dramaturgie et autres horreurs à dévoiler, c'est franchement flippant et hallucinant. La voix d'Evie devient encore plus poignante et magnifique, on partage longtemps cette dualité qui naît en elle, en même temps que la tragédie va fragiliser son petit monde.

C'est un roman à lire d'une traite, écrit dans un style proche des films noirs d'après-guerre, classique et envoûtant, aussi amer qu'un chocolat. Une atmosphère à laquelle j'ai été très sensible.

Coll. Pôle Fiction chez Gallimard jeunesse - 6,60€

A venir : Les confidences de Calypso - Romance royale.

15 janvier 2011

Minuscule, farouche et rousse.

IMG_2085Quelle bonne surprise ! Tout ce qui paraissait dernièrement sous la plume de Jacqueline Wilson avait tendance à me décevoir, mais cette fois, grâce à Millie Plume, j'ai éprouvé beaucoup de plaisir et pas seulement ! Car J. Wilson a su donner à son roman victorien un ton moderne, avec des effets secondaires plutôt inattendus.
Tout d'abord, l'histoire ne commence pas de façon très guillerette. Nous sommes en 1876, à Londres. Millie est un bébé abandonné, aussitôt placé en famille d'accueil où elle y passera cinq années joyeuses et insouciantes. Puis, la séparation. Les larmes. La déchirure. L'incompréhension. Retour à l'Hôpital des Enfants-Trouvés où l'attend une éducation stricte. Millie ne rigolera pas tous les jours, mais avec sa nature et sa force de caractère elle parvient à surmonter les sales coups montés par ses petites copines de chambrée, par supporter la rigueur du froid dans le lit, le manque de nourriture, les leçons de couture, la discipline des anciennes. Millie souvent se sent seule, même quand elle retrouve par hasard ses soeurs ou frères d'adoption, ou quand elle s'attache à Polly, une nouvelle venue, ou Ida, qui travaille en cuisine et lui file en douce des raisins secs ou du sucre pour adoucir son porridge.
En vrai, Millie n'arrive pas à se satisfaire de son existence. Elle rêve de liberté, ne veut pas finir soubrette, aspire à autre chose, à retrouver sa véritable mère (ne serait-ce point cette écuyère rencontrée un jour au village ?) et à revoir Jem, son grand frère chéri.
Ce qui est très délicat dans le roman, c'est le soupçon de mélange entre l'humour et la tendresse, la générosité et la détresse, la peine, le chagrin, la triste réalité d'un avenir bouché. L'histoire trouvera d'ailleurs une fin un peu trop édulcorée, mais c'est un bonheur pour Millie. Petite rouquine au tempérament volcanique, débordant d'énergie, elle n'a jamais baissé les bras face à l'adversité et s'est toujours promis de bouleverser ce que la vie avait de plus plat à lui offrir.
Voilà une lecture qui a su conquérir mon coeur de lectrice renfrognée contre les histoires sirupeuses de J. Wilson, en se révélant attachante, essentiellement grâce à Millie, mais aussi pétillante et pleine de sensibilité. J'ai passé un bien joli moment, ma foi.

Les malheurs de Millie Plume - Jacqueline Wilson
Gallimard jeunesse (2011) - 350 pages - 13,50€
traduit de l'anglais par Cécile Dutheil de la Rochère
illustrations de Nick Sharratt

illustration de couverture : Anne Simon

11 janvier 2011

Des choses qu'on raconte.

IMG_2033Je ne sais pas ce qui a fait qu'entre ce roman et moi, le déclic n'a plus eu lieu. Pourquoi je me suis d'abord sentie enthousiaste et emballée, puis complètement larguée, déboussolée et lasse. A un moment de l'histoire, le virage a été fatal et j'ai perdu le fil. La mayonnaise ne prenait plus.
Pourtant, l'histoire de Miranda, douze ans, grouille de tendresse, d'humour et de petites anecdotes qui font toujours plaisir à lire. Un jour, elle reçoit une lettre d'un inconnu qui lui demande d'écrire elle aussi une lettre - pour sauver Sal, son meilleur ami. Mais qu'est-ce que cela veut dire ?! Passé le premier étonnement, on aimerait pousser du coude Miranda pour qu'elle se décide à prendre la plume. Vas-y, raconte tout. Mais quelle histoire doit-elle raconter ?
Celle de sa mère qui va participer à un jeu télévisé. Celle de Sal qui se fait taper dessus et qui ne lui adressera plus jamais la parole après cela. Celle de Suzanne, sa nouvelle copine, qui mange du pain et boit du soda comme si c'était la première fois de sa vie. Celle de l'homme qui rit et qui dort sous la boîte aux lettres, en pleine rue. Celle de la bande de garçons qui cherche bagarre sur le chemin de l'école. Celle de Marcus, ce garçon lunatique, aux idées loufoques, qui évoque le voyage dans le temps comme une réalité existentielle.
Ce ne sont pas les idées qui manquent dans le roman. Et je dois reconnaître que tous ces morceaux de puzzle donnent envie de vouloir les rassembler pour en savoir plus. Néanmoins, je ne sais plus quand, ni pourquoi, ni comment, j'ai fini par ne plus mordre à l'hameçon. J'ai délaissé l'appât. L'histoire a alors amorcé un tournant inattendu, et je suis restée sur le carreau. (Vous connaissez Madeleine L'Engle ? Moi non. Apparemment j'aurais dû, ça aurait aidé.)
Enfin bref, c'est un chouette petit bouquin aux personnages attachants, l'histoire n'est pas mal non plus même si je ne m'attendais pas à un tel revirement. A bien y réfléchir, oui le procédé est ingénieux, la fin bluffante, je crains, néanmoins, n'avoir pas été totalement réceptive parce que ce n'était pas le moment non plus. J'y reviendrai, sans nul doute.

Hier tu comprendras - Rebecca Stead
Nathan (2011) - 250 pages - 13,50€
traduit de l'anglais (USA) par Anne Delcourt
couverture : Laurent Moreau

Lauréat du Newberry Medal 2010.

7 janvier 2011

Pêle-Mêle Clarabel #17

De nouvelles petites gouttes de lecture...

IMG_1922Un joli roman d'été, Amis de coeur de Kate Banks. Lou et Ollie sont les meilleurs amis du monde, ils ont grandi ensemble jusqu'à l'âge de 8 ans. La famille d'Ollie déménage, Lou a le sentiment de perdre une partie d'elle. En dépit de la séparation, ils ne cesseront jamais de se voir et passent toutes leurs vacances côte à côte. Vient l'été de leurs treize ans, l'été qui n'aurait pas dû exister. Leurs familles avaient prévu de visiter le nord de l'Europe, mais suite à un contretemps professionnel, tout ce petit monde a annulé leurs projets pour se retrouver dans la maison des grands-parents. Nous sommes en Italie, il fait beau, on mange des glaces, on se dore la pilule au soleil, on fait de la voile et de la poterie, c'est reposant, envoûtant, le charme opère... Cet été-là, il y a aussi Martin, le petit-fils des voisins. Sa présence met un peu de piment dans les sentiments des uns et des autres, donne à réfléchir sur le temps qui passe et le corps qui change, sur l'enfance qu'on quitte tout doucement et sur ce monde inconnu qui attend en tapant du pied. Il faut s'arracher du nid douillet, et hélas la vie va drôlement chambouler cette tendre quiétude. Car la fin est vraiment très triiiste. Je ne m'y étais pas du tout attendue, ou j'avais imaginé autre chose. Quelle déchirure. J'ai tourné la dernière page avec un gros poids sur le coeur. Mais je ne regrette pas le voyage non plus.
Cette lecture m'avait été suggérée par Bauchette, merci.
Gallimard, coll. Scripto (2006). Traduit de l'anglais par Anne Krief.

IMG_1924Honte sur moi ! J'avais prévu de lire le roman de David Walliams depuis au moins un an. Pfff, qu'est-ce que ça passe. Et puis c'était une lecture que je voulais partager avec ma fille. C'est intéressant de lire à deux, cela donne une autre dimension à l'histoire et ça rappelle aussi que les attentes ne sont jamais les mêmes... Bref, voici donc l'histoire d'un jeune anglais de douze ans qui, comme l'indique le titre du roman (Le jour où je me suis déguisé en fille), va vivre une expérience complètement loufoque. Depuis le départ de sa mère, Dennis vit avec son frère et son père dans une maison où le câlin est proscrit et où le foot, rien que le foot, et encore le foot est la seule religion pratiquée. Dennis est un champion, ça tombe bien. Par contre, sa mère lui manque cruellement. Pour pallier cette absence, Dennis aime feuilleter le magazine Vogue. Il aime les belles robes, cela lui rappelle sa mère sur la seule photographie qu'il possède d'elle. Bien entendu, son père lui interdit formellement de continuer à acheter de la presse féminine. Son frère se moque de lui. Qu'importe, il vient de rencontrer Lisa, la plus jolie fille de l'école. Elle aussi est passionnée de mode. Ensemble, à force de passer du temps et de papoter sur ce qui leur tient à coeur, ils vont donc se lancer dans un projet fou. Cocasse. Délirant. Epatant. Cette affirmation de soi et de vouloir être soi envers et contre tout est une belle leçon de tolérance et du droit à la différence. Et puis, c'est drôle ! C'est un roman qui se lit facilement, le ton est délicieusement facétieux (on croirait du Roald Dahl), le texte très aéré et le tout merveilleusement illustré par Quentin Blake. THE Quentin Blake. La classe, quoi. En bref, un petit roman à l'humour anglais, très sympathique.
Lu et conseillé par Gaëlle, merci tout court.
Gallimard jeunesse (2009). Traduit de l'anglais par Catherine Gibert.

Plus j'écoute le dernier album de Nouvelle Vague et plus la séduction opère... Au départ ce n'était pas gagné. C'est bon de se tromper !

28 décembre 2010

But then I met you...

Voilà mes dernières lectures !

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Les deux titres conviennent mieux à des jeunes lecteurs. J'ai beaucoup aimé le packaging du roman Un Flingue et du chocolat. L'histoire, elle, est un croisement entre Sherlock Holmes, Arsène Lupin et le mystérieux docteur Fu Manchu. (Gaëlle en a déjà parlé !) Le deuxième, Ce livre cache un très grand secret, mise sur l'humour et le suspense. La mise en scène est intéressante, et stimulante (mine de rien). Et comme j'ai la flemme, je vous suggère le billet chez Mobylivres. ;o)

Bleh. Mauvaise pioche avec Care Santos, L'Amour au-delà de la mort.

IMG_1379 Vous connaissez le film Ghost avec Patrick Swayze, Demi Moore et Whoopi Goldberg ? C'est strictement pareil ! ! !

Quelle déception ! C'est l'histoire de Bel, seize ans, qui réalise qu'elle est morte un 22 décembre. Son petit copain est dans le coma. Et elle est revenue sur Terre en tant que fantôme. Pourquoi ? Elle l'ignore totalement. Ses parents sont complètement déprimés, sa meilleure amie Amanda est inconsolable, elle ne se rappelle pas du tout les circonstances de son accident, elle décide alors de mener son enquête. Et vous savez quoi ? J'avais deviné le scénario, le coupable, le pourquoi, le comment, etc. Pff. C'est du vu, du revu et du archi vu et revu. On passe. Ou sauf si vous aimez le trip mélo poignant et dramatique, avec une fin qui vous sort les violons (en pompant généreusement sur Rose et Jake dans Titanic, on n'en est pas à une référence cinématographique près...) : "Je t'attendrai, le temps qu'il faudra, mais pendant ce temps, tu dois me promettre que tu seras heureux" ...

Huh ?! smileyc017bis

A venir :  Brightly Woven, par Alexandra Bracken - un premier roman pétri de magie, d'aventure, de romance et de mystère. C'est 100% divertissant. Mais aussi truculent, savoureux, drôle et bourré d'action. Le couple de Sydelle et North n'est pas sans me rappeller Elena et Valek !!!   

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Un extrait ?   

Genet raised his hand, and I squeezed my eyes shut, sure I would be receiving the worst backhanded slap of my life.
Genet froze ans whimpered, but didn't back away.
"Oh, ho," said a familiar voice. "That was close !" I opened my eyes as North's free hand - the one that hadn't caught Genet's wrist - gently pulled my arm free. I pushed myself away from both of them.
"You interrupt my business ?" Genet sputtered. "Do you know what this wench just accused me of being ?"
"A filthy pig," North said good-naturedly. "But there's only one filthy pig allowed in her life, and the position's been filled."

(La scène se passe dans une taverne. Sydelle et North viennent de marcher pendant des heures, ils sont sales et crevés. Après avoir avalé plusieurs bières, North est en forme et fait le fanfaron en titillant Sydelle, qui est profondément agacée. En voulant rejoindre sa chambre, elle tombe sur un individu qui lui sort le grand jeu, mais la demoiselle n'est pas d'humeur et le lui fait comprendre. Le monsieur est vexé comme un pou, il compte bien montrer à Sydelle qui est le maître, c'est alors que surgit North ... ouarf !!!!! C'est génial.) ♥

But then I met you
You took away my blues
But I don’t want to fall in love with you

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