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Chez Clarabel
8 avril 2007

La poule de chocolat qui cherchait le printemps

Ce matin-là, veille de Pâques, au petit jour, il se passa quelque chose d'extraordinaire dans la boutique du confiseur. Toutes les cloches en chocolat se mirent à sooner : ding, ding, fit légèrement la plus petite. Ding, don ! répondit la suivante. L'une chanta plus fort : Ding, ding, don ! La plus grosse alors, gravement, approuva ! Baoum ! Baoum ! Et toutes ensemble carillonnèrent.

Elles réveillèrent Chocoline, la grosse poule de chocolat, pleine de petits oeufs à la liqueur, qui dormait sur son nid. Elle voulut s'étirer, mais le grand noeud de ruban rouge qui l'enserrait l'obligea à rester tranquille :

- Qu'est-ce que c'est ? demanda-t-elle.

Toutes les cloches répondirent :

- Pâques arrive... Pâques, Pâques !  C'est le printemps ! Ding ! Ding, don ! Ding, ding, don !

- Comment est-il le printemps ?

- Oh ! Elle ne sait pas ce que c'est que le printemps !  rirent toutes les cloches ! Au fait, comment lui expliquer cette chose ineffable ? L'une murmura :

- C'est comme un petit enfant aux yeux clairs, tout neuf, avec des fleurs plein les mains.

- Non, corrigea la voisine, c'est un beau jeune homme, habillé de vert tendre, et qui sourit.

- Non, chantonna une autre, c'est une jeune fille aux cheveux blonds, avec une robe fleurie et des guirlandes aux doigts.

- Non, non protesta la foule des cloches, et elles se mirent à parler toutes à la fois ; on entendait des mots : fleurs, nids, chansons, soleil, ailes... en un gai carillon.

- Je n'y comprends rien dit la poule ; si vous vous exprimez toutes en même temps je ne saurai jamais comment est le printemps.

Mais les cloches étaient lancées, impossible de les arrêter !

Chocoline se dit : je voudrais pourtant bien connaître le printemps, comment le trouverais-je ? Bah ! On me renseignera en route ; je vais partir au-devant de lui.

Elle réussit à se couler hors du large ruban rouge, étira ses pattes, quitta son nid en chocolat, et sortit dans la rue.

Il n'y avait encore presque personne dehors. Nul ne s'étonna de voir Chocoline qui ressemblait à une poule ordinaire, et qui marchait. Il y avait bien, dans son ventre, ces petits oeufs sucrés qui ballottaient et lui pesaient, mais elle s'y habitua.

Passant près d'un panier qu'on avait apporté des halles, elle aperçut de belles jonquilles jaune pâle :

- Jonquilles ! Dites-moi où est le printemps, je vous prie, je le cherche.

- Le printemps ? Mais c'est un peu nous, dirent-elles.

Chocoline se crut mal renseignée et, comme un chien se précipitait vers elle, elle s'enfuit très vite.

Plus loin, sur le bord d'une fenêtre, un petit pot de jacinthe bleue la regardait de toutes ses clochettes ouvertes :

- Jacinthe, dis-moi où est le printemps, je vais à sa rencontre.

- Le printemps ? C'est un peu moi, mais tu ne le trouveras guère dans la ville, il se plaît mieux à la campagne.

La poulette repartit. Elle marcha longtemps et arriva devant une ferme.

Elle entra dans un poulailler pour se renseigner, mais les poules se lèvent de bonne heure : elles étaient parties et grattaient la terre dans le jardin pour y trouver des vers dont elles se régalaient. Avisant un nid vide, Chocoline se débarrassa des petits oeufs qui encombraient son ventre : cot, cot, cot... coline ! si bien que, dans la matinée, les enfants de la ferme trouvèrent des petits oeufs à la liqueur entre les gros oeufs des poules, pour fêter Pâques.

Elle repartit plus légère. Il faisait bon ; le soleil lui caressait les ailes. De petites pâquerettes faisaient la roue dans l'herbe, gentiment, pour qu'on les voie. Des buissons, pressés d'être jolis, s'étaient garnis de fleurs en grosses houppes, sans attendre les feuilles.

Elle appela :

- Pâquerettes ! Buissons ! Dites-moi où est le printemps, je voudrais le trouver...

- Le printemps ? Mais, c'est un peu nous, répondirent-ils ensemble.

- Vous vous moquez de moi, se fâcha Chocoline. Je veux voir le printemps ! Où donc est-il ?

- Cherche ! siffla le merle.

Notre poule était à la lisière d'un bosquet, et soudain deux notes chantèrent : Coucou ! Coucou !

- Maman, demanda un bambin, entends-tu le coucou ?

- Oui, c'est le printemps, répondit la mère.

C'est le printemps ! A ces mots un contentement merveilleux entraîna Chocoline. Voilà, pensa-t-elle, c'est lui ! Je comprends, il est dans le bois ; il joue à cache-cache. Je le trouverai maintenant. Comment est-il ? Est-ce un enfant, un jeune homme ? Est-ce lui qui laisse tomber de ses mains toutes ces fleurettes ?

Elle s'enfonça sous bois, et la voix mystérieuse semblait la suivre, et s'éloigner, et revenir comme un feu follet : Coucou ! Mais de printemps ? Point ! Elle n'aperçut qu'un oiseau qui sautillait dans les branches.

Elle déboucha dans une jolie clairière ensoleillée. Une maisonnette proche souriait de toutes ses fenêtres ouvertes. Pour quelle fête étaient dressés dans le jardin ces gros bouquets : amandiers blancs et pêchers roses ? Et toutes ces ailes menues des pétales, vers qui volaient-elles ?

Deux pigeons roucoulaient doucement. Chocoline avançait et ses pattes froissaient des violettes, tant il y en avait ! de ces violettes mauves qui se serrent les unes contre les autres sur chaque motte de terre.

Comme je suis  bien ! murmura la poulette. Le soleil réchauffait si agréablement ses plumes, qu'elle s'accroupit dans un creux, écarta un peu les ailes et ne bougea plus. Elle comprit soudain qu'elle avait trouvé le printemps !

Certes, on ne pouvait le voir près de soi, comme une personne, mais il était là cependant. L'oiseau du bois avait bien raison d'entraîner les passants pour leur faire trouver le printemps. Coucou ! Le printemps est là sur la branche de saule aux chatons de velours gris. Coucou ! Il est là, dans le parfum de l'aubépine. Coucou ! Coucou ! Il chante dans l'arbre. Il est au sol : c'est la mousse nouvelle, c'est le brin d'herbe, c'est la fleurette... Il est au ciel, plus clair et plus bleu. Il est partout quand son heure est venue, coucou !

Comme je suis bien, répète Chocoline : je me sens toute amollie. Je n'ai nulle envie de retourner dans la boutique du confiseur... Je suis bien, bien... Mais... qu'est-ce qui m'arrive ? Elle se tait. Son cou se ploie, sa tête touche le sol... C'est le soleil, déjà chaud, qui fait doucement fondre la poule en chocolat !

Et ce fut Nanou, la petite fille de la maison, qui la ramassa. Elle pensa que c'était un cadeau et se régala des débris de Chocoline qui était morte de bonheur pour avoir rencontré le printemps.

Extrait du livre Chocoline et le printemps - écrit par Marie Louise Vert - publié chez Magnard en 1960 !

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15 mars 2007

FBI et les neuf vies du chat - Sophie de Mullenheim

FBI_neuf_vies_du_chatFabien Barthélémy Isthory, plus connu sous le diminutif de FBI, est détective historique. A l'aide de livres anciens et de sa secrète machine à remonter le temps, le VART, il accomplit des miracles dans son bureau 1515 au 110ème étage d'une tour new-yorkaise. Installé depuis deux ans aux Etats-Unis, ce jeune français connaît une reconnaissance florissante, ce qui lui a permis d'embaucher une femme de ménage, la jeune et jolie Marilyn.

La grande aventure rocambolesque de Fabien commence par le plus grand des hasards, après deux voyages dans le temps et un constat aberrant : un chat au pelage bleuté et sans queue semble être un agent déterminant dans le cours des événements historiques. En rencontrant le Pr Colley, maître de conférences sur les chats, Fabien partage ses déductions, auxquelles s'ajoutent les précieuses informations du professeur : ce chat dénommé Cobalt compte neuf vies à son actif, il faut retrouver sa trace pour mieux cerner son incroyable mission.

Sophie de Mullenheim n'en rajoute pas des tonnes pour placer aussitôt son lectorat dans l'ambiance et l'action trépidante. Cette chasse au matou prend une singulière tournure, enrichie par des sauts dans le temps, nous offrant la possibilité de revivre des scènes historiques d'une certaine envergure (la mort de Cléôpatre, le naufrage du Méduse, les contes de Charles Perrault, etc.). L'auteur est très scrupuleuse pour expliquer ses théories et le concept de "détective historique" au bord d'un "VART" plutôt original, mais bien pensé, bien étudié. Les lecteurs pourront ainsi apprécier ce mélange, l'idée n'est nullement rebutante, bien au contraire !
On soulignera cependant le détail qui "dénonce" le roman pour la jeunesse à travers le personnage de Marilyn, franchement un peu niais, qui trouve son patron "trop mignon", "trop craquant". Mais il est vrai que c'est un roman avant tout destiné pour séduire les adolescents, aucun doute possible qu'ils puissent demeurer hermétiques à cet univers nimbé d'investigations, de rebondissements et de vrais instants marquants dans la grande histoire. Voilà une sympathique invitation à plonger le nez dans un manuel sensé et captivant !

Plon jeunesse, 305 pages  (janvier 2007).

20 décembre 2006

Les Origimots - Claude Duneton

origimotsClaude Duneton est un détective un peu particulier, il poursuit les mots, il les débusque et les découvre pour raconter leur histoire. D'où viennent les mots ? Quels sont leurs secrets ? Il faut savoir peu ou beaucoup de choses pour pouvoir l'expliquer mais Claude Duneton a privilégié la méthode douce pour son "coup d'oeil touristique" concernant quelques-unes des créations de la langue française au fil des époques, en remontant le temps, de siècle en siècle...

Cette méthode implique qu'elle va remonter aux sources, vers les racines des mots, et leur sens véritable - cette démarche s'appelle étymologie. Le 20ème siècle, qui marque l'époque des chaos, des progrès et des bouleversements, donne naissance au terme de la "vie moderne" avec l'émergence du cinéma, de la télévision, de l'avion, des vacances, des satellites, etc. Des nouveaux mots fleurissent dans la bouche des français : baladeur, basquets (!), carte à puce, DVD, internet, micro-ondes... et il est très intéressant de remarquer que leurs sens dérivent des termes anglo-saxons mais aussi du latin. Le 20ème siècle est donc le joyeux chamboule-tout  entre la modernité et la tactique "à l'ancienne".

En fait, au fil des pages, grâce à l'enseignement malicieux de Claude Duneton, le lecteur s'aperçoit que tout mot ne se laisse pas facilement prendre au piège, plusieurs sont insaisissables et glissent comme des anguilles entre les mains. Les mots, de tout temps, ont voyagé, ce qui explique la naissance des nouveaux mots, des sens cachés et des orthographes belliqueuses !

Les mots bougent, les mots changent... Le mot "cacahuète" est rigolo et vient de l'espagnol lui-même adapté d'un mot aztèque, qui signifie "cacao de terre". Le "camembert" tire son nom d'une petite ville de Normandie où il fut fabriqué avec du bon lait des vaches normandes ! "Clochard" vient de l'expression d'argot "filer la cloche" ou "être à la cloche" / "ne pas avoir de maison". Le "croissant" possède une histoire qui vaut son pesant de beurre ! Une "gifle" désignait seulement la "joue" avant d'être ce que vous savez... Un "kaléidoscope" est une vraie salade grecque. La "mayonnaise" devrait être déconseillée en Angleterre car elle représente là-bas la célébration d'une défaite. Le "chignon", dans sa signification du début du 17ème siècle, rappelle mollement l'art de séduction que cette coiffure inspire, vive le 18ème pour lui donner ses lettres de noblesse ! La "coccinelle" prévoit la météo, un "orang-outang" est un "homme des forêts" en Malaisie, un "moustique" s'est toujours appelé "moustique" (les sales bêtes !). L'abricot, originaire de la Chine, a été découvert par les Arabes qui l'appelèrent "fruit précoce", puis les Espagnols le trouvèrent bon aussi et transformèrent le mot en "albaricoque", avant d'être amputés par les Français, toujours plus pressés que la musique, en "abricot". Un "arlequin" vient du nom d'un diable très ancien en vieux français "hellequin", le "boucan" est né au Brésil. Le "bouquin" désigna d'abord de vieux livres au 16ème siècle, la "patate" vient du centre du Chili et la "marmelade" des Grecs anciens. Etc etc ...

Les exemples pullulent dans ce livre très amusant et instructif. Il rappelle également que le mot "Papa" date du 13ème siècle, désignant en latin "aïeul, grand-père". Je pourrais en tartiner des lignes sur les nombreux modèles cités par Claude Duneton, aussi je vous le conseille, à vous et vos enfants, s'ils sont curieux de découvrir ce que signifie plus exactement les mots "enfant", "maison", "fantôme" ou "ogre"... On peut lire ce livre à sa guise, selon son rythme, quelques pages ou deux-trois mots par soir, même une seule découverte par jour peut amplement suffire ! Claude Duneton a également introduit chaque siècle en un bref chapitre récapitulant avec burlesque la tendance de l'époque. On en apprend à chaque instant, "Les Origimots" (création personnelle du magicien Duneton) est une lecture perspicace, intelligente et drôle !

Gallimard jeunesse, coll. Giboulées

20 décembre 2006

Le voleur de lettres - François Caradec

voleur_de_lettresFrançois Caradec est le grand-père d'une petite fille prénommée Camille, elle a 7 ans et apprend à lire. Pour faire de cet apprentissage un amusement, l'écrivain s'est mis à la plume pour rédiger une collection dédiée à sa petite-fille. Sont déjà parus "Les Histoires pour Camille" et "Les cinq diamants du diable".

"Le voleur de lettres" est dans le même esprit un exercice à la fois ludique et instructif sur l'initiation à la typographie. L'histoire se passe dans le quartier des Graphes, les commerçants se réveillent en constatant chacun qu'une ou plusieurs lettres de leurs enseignes ont été dérobés. Auprès de l'inspecteur Quoi, les victimes font leur déposition et constatent ainsi qu'il existe un "tableau d'identité des lettres".  Il y a donc les caractère romains et italiques, majuscules ou minuscules, gras ou maigres, plus les empattements où l'on croise les Antique, Elzévir, Egyptienne, Auriol, Mistral etc.

Le texte est suivi de : La maison de Camille, sous forme de ritournelle, La tarte de la princesse, ou comment peupler un royaume, Le Corbeau et le Renard, façon terrine, Histoire de Plume le distrait et de sa bonne fée, Une omelette sans oeufs (n'est pas possible, il faut au moins trois E plus un O, sans E tu sais rôtir un gigot ou blanchir un chou farci... ), La légende du lac sans fond, histoire typiquement irlandaise.

Cette lecture est accessible pour les lecteurs d'au moins 7-8 ans, capables de jongler avec les subtilités de la langue française, qui parfois rechignent à retenir leurs leçons d'orthographe ou leurs comptines. En lisant ce livre de François Caradec, illustré par Jean-Pierre Cagnat (le plaisir de lire est adouci par les dessins fantaisistes), tout lecteur peut donc retenir en s'amusant. C'est astucieux, les histoires sont drôles, plutôt courtes. Le plaisir de lire s'associe véritablement au pouvoir mystérieux du bonheur d'apprendre... les jeunes lecteurs apprécieront, sans s'en rendre compte !

Gallimard jeunesse, coll. Giboulées

18 décembre 2006

Nancy Drew, Tome 1 : Vol sans effraction - Carolyn Keene

nancy_drew_1J'ai l'impression d'avoir de nouveau 10 ans, me plongeant dans la collection de la Bibliothèque Rose, ah douce nostalgie, je retrouve ce sentiment en lisant ce 1er tome de la série Nancy Drew. C'est une jeune fille qui vit à River Heights, dans le Middle-West, et qui est détective amateur avec ses deux amies, les cousines Bess et George. Dans "Vol sans effraction", on assiste d'abord à un "massacre" de courgettes, l'emménagement d'une française d'origine russe à deux pas de chez Nancy, puis du vol d'un oeuf de Fabergé, un vol sans effraction.

L'histoire se lit très rapidement, elle convient aux jeunes lectrices dès 10 ans, oui plutôt lectrices car la forme baigne un tantinet dans le futile et le superflu (histoire de fringues, de badinages amoureux, etc.). L'enquête est gentille, j'ai trouvé que c'était un petit livre accessible et qui véhicule de bonnes idées, simples et bienfaisantes. Honnêtement une série "positive", déjà connue, reconnue et réexploitée de nos jours par un syndicat d'écrivains (etc, etc...). Offrez ces livres à vos enfants !

Ce qu'il se dit : Rédigée par un syndicat d'auteurs américains, cette série est née dans les années 30 aux Etats-Unis et a investi la France dans les années 60 sous le titre d'"Alice".

Bayard jeunesse

 

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18 décembre 2006

Les Clefs du Temps, Tome 1 - Ulysse Moore

clefs_du_tempsA Kilmore Cove, en Cornouaille, la famille Covenant emménage dans une somptueuse demeure au bord de la falaise, une maison ancienne où l'ancien propriétaire, le vieil Ulysse Moore, vivait caché et dans le secret. Cette demeure porte un nom : la Villa Argo. Elle est captivante, elle est immense, ses couloirs zigzagants promettent mille et une découvertes aux jumeaux Jason et Julia, très vite rejoints par un nouveau camarade du village, Rick.

A trois, ils débusquent des grottes secrètes, des messages codés, une porte dissimulée derrière une armoire, fermée par quatre serrures. L'aventure commence, dans ce tome 1 "Les clefs du temps", les trois jeunes adolescents deviennent d'intrépides Sherlock Holmes, sous la surveillance grincheuse du jardinier Nestor, qui semble en savoir bien plus qu'il ne le suppose...

Ce roman est avant tout un objet astucieux qui s'ouvre sur un courriel aux éditions Bayard avec documents joints, photographies et avant-propos annonciateur de trouvailles "incroyables". Il se complète par des illustrations qui donnent véritablement l'impression d'avoir en main un vieux carnet maintes fois manipulé, griffonné, illustré, etc. Puis, l'idée de caractériser le personnage d'Ulysse Moore, également auteur (soit-disant) du roman, est la preuve d'un esprit ingénieux (l'expérience avait déjà été goûtée dans la série des Orphelins Baudelaire où le narrateur et auteur Lemony Snicket s'introduit en tant que personnage dans le récit !). C'est en fait l'italien Pierdomenico Baccalario qui a écrit cette aventure, qui se décompose en plusieurs tomes. Ce 1er livre convient aux plus jeunes lecteurs, dès 9-10 ans, et se lit très facilement. Les Clefs du Temps est une invitation à l'aventure passionnante servie par trois jeunes héros attachants et sympathiques. A suivre avec bonheur !

Couverture, illustrations et graphisme : Iacopo Bruno et Laura Zuccotti. Adapation des illustrations et des clefs : Alice Gilles.

Bayard jeunesse

17 décembre 2006

On ira voir la mer ~ Olivier Adam

Ce roman jeunesse d'Olivier Adam n'est pas à remettre entre toutes les mains : il relate la violence des adolescents en mal d'être. Un garçon solitaire, Olivier, rencontre une jeune fille désoeuvrée, Lorette. Cette dernière porte la meurtrissure d'un deuil jamais accompli depuis la mort de son frère jumeau quelques mois après leur naissance. Par un étrange hasard, ce frère s'appelait aussi Olivier, d'où l'étrange et ambigue relation entre les deux nouveaux amis qui se rencontrent au CM2, deviennent des frère et soeur et ne se quitteront plus. Au collège, Lorette devient de plus en plus révoltée, rebelle, violente et coupée du système. A quatorze ans, les cernes sous ses yeux se creusent de plus en plus, l'alcool commence à la détruire mais son amitié avec Olivier se teinte toujours de ce rapport de soumission / initiation. Lorette entreprend, Olivier suit. Tous deux dépassent les limites, de renvois d'école aux éclats de violence dans "la cité", ils mettent en péril leur histoire. D'emblée, on sent Olivier très fragilisé par ce passé très proche. Il est désormais au lycée, devient ami avec Romain qui lui parle de Lorette, qui n'est plus là. Disparue ou partie, bref la jeune fille continue de hanter Olivier qui se décharge du récit d'un ton très plombant pour le moral. Le style est fluide, sensible, touchant et délicat. Mais le contenu est lourd, poignant et à manipuler avec précaution. C'est un roman qui traite de la détresse des adolescents, de leurs dérives, de leurs traumastismes et des limites qu'on dépasse, qui finissent souvent mal. Et tout ça fait mal, très mal.

lu en décembre 2004

8 décembre 2006

Les années cerise ~ Claudie Gallay

"Les années cerises" est le premier roman que Claudie Gallay écrit pour la jeunesse. C'est l'histoire de l'Anéanti, un gamin qui vit avec ses parents dans une maison au bord de la falaise. Poussée à partir car tout risque de s'effondrer, la famille rechigne et met à jour ses failles.

D'abord la mère pète les plombs, elle prend des médicaments, ne va plus travailler et s'enfonce dans une dépression nerveuse. Le garçon est en échec scolaire, il est sujet à des troubles du comportement et est secrètement amoureux de la soeur de son meilleur ami, Paulo. Le grand-père cherche à lui changer les idées en l'emmenant pêcher, mais l'homme aussi est usé.

Claudie Gallay adresse aux jeunes ados un roman assez en pagaille, où l'on pressent une catastrophe imminente, où le sentiment de désarroi enveloppe le récit au fil des pages et où on s'attend à une issue irrémédiable. Difficile de ne pas s'attacher au jeune narrateur, de compatir à son désoeuvrement, de chercher des solutions pour lui. On finit par aimer ce roman sensible, un peu rongé par le chagrin et la morosité.

lu en décembre 2004

8 décembre 2006

Voilà pourquoi les vieillards sourient ~ Marie Sophie Vermot

Décidément la collection Do A Do des Editions du Rouergue jeunesse ne cesse de me surprendre ! Le choix éditorial est assez ambigu, assez osé et percutant. "Voilà pourquoi les vieillards sourient" est un livre assez triste où un vieil homme de quatre-vingt ans, Gramp, vend sa ferme pour partir en résidence pour personnes âgées. Au même instant, son petit-fils Harold s'envole vers l'Amérique pour un stage d'un an. Cette dernière journée se ponctue par les derniers préparatifs avant le départ : les cartons, les meubles, les adieux aux paysages de la vigne. Gramp est assis sur son banc et affronte son petit-fils sur les secrets de la famille : la disparition de ses parents, la véritable identité de sa grand-mère, la discorde de Gramp avec son frère Jacob, chez qui Harold part séjourner. Gramp va tenter d'expliquer au garçon des secrets vieux de cinquante ans. Mais il s'aperçoit tristement que ce passé ne touche pas le garçon de vingt ans comme il aurait espéré. Des histoires du passé, dit-il ... Marie-Sophie Vermot aborde délicatement le sujet de la mémoire et du passé qui s'effrite et qui s'appréhende différemment selon les générations. Dans ce livre, elle laisse découler une peine et un chagrin refoulés et que les concernés ont du mal à exprimer. C'est un peu triste de voir cet homme quitter un endroit qui lui reste cher, de voir les choses s'en aller, de tourner la page. Jusqu'au bout on s'attend à un sursaut ou un revirement de situation. Mais jusqu'au bout la boule reste ancrée chez le lecteur, comme chez les personnages du roman. On a beau cracher, disent-ils, elle reste là... Ce qui rend la lecture assez poignante et tristounette.

lu en décembre 2004

8 décembre 2006

Artemis Fowl - Eoin Colfer

artemis_fowlFaut-il aimer Artemis Fowl ?

D'abord, qui est-il ? Un gamin de douze ans, héritier d'une fortune et fils d'un père aux activités louches (d'ailleurs porté disparu aux large des côtes russes depuis deux ans) et d'une mère déclarée folle qui s'enferme dans sa chambre. Artemis s'élève tout seul, aidé d'un homme à tout faire du nom de Butler, puissant colosse dévoué pour son jeune maître.  Artemis est aussi un génie, son récent exploit est d'avoir dérobé le Livre des Fées puis d'avoir kidnappé une certaine Holly Short (officier féminin du corps d'élite des fées) pour réclamer une rançon en tonnes d'or et arrondir ses fins de mois !...

Voilà pour le 1er tome. Dans le tome 2, Artemis Fowl devient l'allié des fées ! ... Hum, c'est louche ? Que signifie ce pacte d'alliance ? En fait, il réunit à nouveau Artemis et Holly pour une mission périlleuse et désespérante. Artemis veut sauver son père de la mafia russe, Holly doit enrailler l'insurrection des Gobelins qui veut prendre le pouvoir du pays des Fées. La série d'aventures ne laisse aucun repos à ces deux guerriers, la bataille est rude et le temps est compté !

mission_polaireQuoi retenir de ce début de série ? 1- c'est facétieux, malicieux, ingénieux... 2- Artemis Fowl est un anti-héros qui veut des sous et ne recule jamais devant l'interdit. 3- l'histoire est drôle, inattendue, riche en rebondissements 4-  on n'hésite pas à fantasmer sur un croisement entre James Bond et Indiana Jones habitant un pays imaginaire.  5- en plus de la féérie, des légendes et des contes, on découvre un univers opposé fait de technologies avancées et futuristes.  6- les dialogues sont percutants et incisifs. 7- Holly Short est un sacré bout de petite fée au caractère bien trempé 8- les personnages secondaires sont aussi attachants que les protaganistes "héros".  9- Artemis est drapé d'un flegme britannique absolument craquant.  10- finalement Artemis Fowl est un type bien, qui ne manque pas de jugeotte. Le tome 2 casse un peu son image de "génie du mal", il s'investit dans une mission d'équipe, ça le change. Toutefois il reste un gredin, un chenapan, un garnement, une canaille (etc...) mais on l'aime tout court !

Gallimard jeunesse / Folio jeunesse

  • A suivre :  Code Eternité (3) & Opération Opale (4) & parution récente en anglais The lost colony (5)
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