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Chez Clarabel
22 février 2007

Une femme à sa fenêtre (1976)

une_femme_a_sa_fenetreRico et Margot Santorini ne s'aiment plus. Lui, play-boy vaguement diplomate, collectionne les aventures féminines; Margot, belle, riche, courtisée, est dans l'attente d'un grand amour. En cette année 1936, le monde décadent et sans âme de la grande bourgeoisie grecque n'offre guère d'occasions de vivre intensément comme le souhaiterait la romanesque Margot, qui cache sa véritable nature sous un masque de cynisme et de frivolité. Cette chaude nuit d'août au cours de laquelle, de sa fenêtre, Margot est le témoin d'une chasse à l'homme, va bouleverser la destinée de la jeune femme.

Adapté du roman de Pierre Drieu de La Rochelle, avec des dialogues signés de Jorge Semprun, "Une femme à sa fenêtre" est incontestablement un film "classique" dans le sens strict du terme. Ambiance, jeu des acteurs, histoire nonchalante, etc. Romy Schneider y balade sa silhouette gracile et non dénuée de sensualité, toujours impeccable et élégante, mais lointaine. Elle interprète une riche bourgeoise qui plonge dans la tourmente de l'Histoire pour suivre l'homme qu'elle aime, un révolutionnaire pétri du dogme marxiste (incarné par Victor Lanoux, trop bourru pour la circonstance).

Une nouvelle fois, Romy est très proche de son personnage de Margot. Les deux femmes se ressemblent jusqu'à parfois se confondre. Même caractère entier, même soif d'absolu, mêmes cicatrices indélébiles... Les paroles de Margot résonnent tel un écho chez Romy Schneider, seune_femme_a_sa_fenetre_2s rêves appellent son propre destin. Dans ce film, elle interprète également la fille de Margot qui retourne en Grèce sur les traces de ses parents pour connaître leur histoire. A ce propos, la mise en scène est impeccable, il y a des flash-backs, des allées et venues entre le passé et le présent. On comprend peu à peu ce qui pousse Romy Schneider à délaisser son mari, interprété par Umberto Orsini, pour tomber dans les bras de Victor Lanoux. La fin apporte vraiment une touche essentielle à l'histoire, lui donnant une profondeur qui avait tendance à faire défaut.

Car hélas, même si l'histoire sur le papier est terriblement passionnante, attirante et intriguante, sur la pellicule l'atmosphère manque un peu de cette flamboyance. Il y a un côté un peu trop précieux qui rend le film froid et statique. Voir, parfois embrouillé. Tout était pourtant réuni pour un film envoûtant, l'effet obtenu tient toujours par le jeu et la présence de Romy Schneider. Mais "Une femme à sa fenêtre" a des qualités et des défauts, heureusement les dernières notes du film s'emballent et raccrochent l'intérêt du spectateur. A noter aussi un pilier de choix, Philippe Noiret, à qui on ne peut décidément rien reprocher !

Une femme à sa fenêtre, film de Pierre Granier-Deferre (1976) avec Romy Schneider, Philippe Noiret, Victor Lanoux & Umberto Orsini.

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21 février 2007

César et Rosalie (1972)

romy_cesar_rosalie_3Rosalie vit avec César, un self-made man, un type retentissant, bon vivant et fou amoureux de sa belle. Elle a une petite fille, Catherine, de son précédent divorce. Leur vie repose sur un confort simple et heureux. Mais un vent de panique souffle avec le retour de David, que Rosalie a passionnément aimé avant d'épouser son meilleur ami, Antoine.
Incapable de dompter la jalousie qui le ronge, César va commettre l'irréparable (mentir, faire du chantage, être violent, etc.). Résultat, Rosalie va le quitter. Elle n'est pas sa chose, elle n'accepte pas sa volonté de domination, elle court rejoindre David dans l'espoir de jours meilleurs.
Mais l'harmonie passe comme les nuages... Il manque à Rosalie son équilibre, d'un côté David, d'un autre César, mais les deux ensemble, non ce n'est pas supportable, elle étouffe.

romy_cesar_et_rosalie"César et Rosalie" n'est pas qu'un film sur la relation amoureuse à trois, ce film de Claude Sautet pousse la complexité à analyser les sentiments d'un homme entre 40 et 50 ans, miné par l'amour exclusif et qui ne comprend pas qu'on puisse se détacher sans crier gare.
C'est aussi un portrait de femme émouvant. Romy Schneider incarne Rosalie, une créature légère, sensuelle et qui aime sans faux-semblants, n'acceptant pas qu'on lui dicte sa conduite, ni à qui donner son coeur... bref ce film offre encore une fois à Romy la possibilité d'affirmer son talent de grande actrice et sa beauté illumine la pellicule du début à la fin.
C'est à vous couper le souffle. Les dialogues sont étonnament simples, mais il ne faut pas s'y tromper, leurs propos sont bien souvent percutants et touchants.
Samy Frey interprète l'homme dangereux, au charme mystérieux et inquiétant, c'est lui le pôle nord vers qui l'aiguille de la boussole de Rosalie s'aimante instinctivement. Yves Montand, qui joue avec panache César, a obtenu le rôle par chance, après le refus de Vittorio Gassman. Claude Sautet romy_cesar_rosalie_2ne sait pas tromper, il est définitivement l'homme de la situation, où son art de vivre rabelaisien se susbtitue à ses angoisses, ses démons intérieurs, où le petit garçon se chamaille avec l'amoureux éploré.

C'est très beau et filmé avec la maestria habituelle de Sautet, l'expert à analyser l'époque contemporaine dans les rapports humains, à rendre juste et faussement simple les sentiments des quadras. De duo amoureux en grande tablée familiale, le bonheur de vivre s'y respire à grandes bouffées. Le film sorti en 1972 est un succès triomphal, Romy Schneider a imposé son nom dans le cinéma français et son visage, sa voix ont conquis le public.

César et Rosalie (1972) - film de Claude Sautet avec Yves Montand, Romy Schneider et Sami Frey.

20 février 2007

Les choses de la vie (1969)

piccoli_choses_vieUn grave accident de voiture vient d'avoir lieu. Un homme se trouve entre la vie et la mort. Plongé dans son semi-coma, Pierre pense et revoit par flashes successifs les plus belles séquences de sa vie.
Tout commence par son histoire d'amour avec la ravissante Hélène, avec laquelle il a décidé de tout quitter pour partir en Tunisie. Mais Hélène est entière, elle veut son homme pour elle toute seule, elle attend de son amour qu'il lui soit totalement dédié.
Pourtant, c'est difficile car Pierre a une autre vie, une autre femme, Catherine, avec qui il a eu un fils. Leur vie conjugale coulait sans heurts, avec des vacances idylliques dans leur maison sur l'île de Ré. Et puis, il y a eu la rencontre avec Hélène...

Tout au long du film, on sent cet homme accablé, oppressé par sa vie dans lequel il semble largué. Regrette-t-il sa vie auprès de Catherine ? Pense-t-il passer à côté de l'éducation de son fils, aujourd'hui jeune homme brillant et inventif ? Et Hélène, l'aime-t-il encore passionnément, après leur coup de foudre ? Est-il prêt à quitter la France pour une nouvelle vie en Tunisie ? Tient-il rancune à son père d'avoir abandonné la maison alors qu'il n'était qu'un enfant ? ... Ces chapitres sont alternés par la scène de l'accident, un moment violent, fracassant, que la caméra a filmé avec lenteur, mais sans voyeurisme déplacé.

romy_choses_de_la_vieLa vie de Pierre est faite de ces petites "choses de la vie" qui font décidément un tout, un poids lourd et accablant. Le film de Claude Sautet trace le portrait d'un homme ordinaire, pris entre mille feux. C'est Michel Piccoli qui interprète Pierre avec une sensibilité rare, une exactitude confondante. Il retrouve sur ce tournage son amie Romy Schneider, avec laquelle une grande complicité existe depuis quatre ans.

Romy sort d'un gros succès ("La piscine") qui a eu l'effet de relancer sa carrière dans un registre neuf, révélant sa réelle capacité dramatique. En 1969, Sautet rencontre l'actrice et décide de la mettre en valeur comme jamais : il lui conseille de tirer ses cheveux en arrière afin de mettre en pleine lumière l'expression de son visage et aussi de parler plus bas pour mieux moduler la musique de sa voix. L'osmose entre Romy et le réalisateur est magique, le souci de perfection étant un de leurs points communs, tout deux se comprennent aussitôt. (Deux ans plus tard, ils se retrouvent pour le film "Max et les ferrailleurs", et trois autres films suivront.)

romy_choses_de_la_vie_4"Les Choses de la vie" imposera définitivement Romy Schneider comme l'égérie radieuse des seventies naissantes. Son personnage d'Hélène demeurera l'un des rôles les plus marquants, le public assimilant rapidement cette femme amoureuse, volontaire et indépendante à la figure de Romy (hélas, au moment du tournage, son couple battait de l'aile et Romy noyait son chagrin dans l'alcool, mais c'est une anedocte qui sera connue plus tard, pour l'heure Romy incarnait la grâce et l'élégance, un caractère trempé, un soupçon romantique, bref une passionnée !).

Il ne faut pas oublier de voir et revoir ce film, absolument poignant, émouvant, où les acteurs sont troublants de sincérité, dont l'italienne Léa Massari que j'ai trouvée époustouflante. Inoubliable aussi, la musique de Philippe Sarde... (Un détail m'a toutefois marquée : la grande consommation de cigarettes au cours de ces 80 minutes de film ! C'est impressionnant.)

Les Choses de la Vie, film de Claude Sautet (1969) - avec Michel Piccoli et Romy Schneider

18 février 2007

Soupçons (1941)

suspicionDans un wagon de 1ère classe, Lina Mc Laidlaw, petite bonne femme camouflée derrière son vilain chapeau, ses lunettes et son livre de psychologie, croise le très séduisant Johnnie Aysgarth.
Charmant et charmeur, l'homme va découvrir en Lina une demoiselle séduisante, un peu farouche et guindée, qu'il traite avec tendresse de "Monkey face". Cet épisode est lié à un tête à tête maladroit sur une colline éventée où Lina, complètement échevelée, frissonne aux avances de Johnnie tout en le repoussant.

Lina est la fille d'un couple très riche qui ne voit pas d'un bon oeil la fréquentation de ce Aysgarth, réputé "dévoyé" suite à une sombre histoire de divorce, de tricherie et de conquêtes féminines.
Pourtant, Lina épousera en cachette cet homme qu'elle aime follement, le suivant en lune de miel dans les plus belles villes d'Europe avant de s'installer dans leur maison cossue et bourgeoise.
Là Lina va découvrir que Johnnie est sans le sou, ruiné, endetté et guère motivé pour travailler et gagner sa vie honnêtement. Mais amoureuse, éblouie et aveugle, Lina croit en ses belles paroles.

Un camarade de Johnnie va surgir dans leur vie, un dénommé Beaky, qui dit haut et droit devant lui la véritable nature du mari de Lina. Mrs Aysgarth est abasourdie, toujours poussée par son amour inconditionnel, elle refuse de porter crédit aux affabulations de cet inconnu.
suspicion_trioPourtant, il lui faudra bien admettre qu'il n'avait pas tort : Johnnie n'a pas renoncé aux paris, aux courses, aux dettes, etc. Il n'a pas de travail et ment depuis des semaines.
Cette situation angoisse Lina qui se pose des questions sur l'amour sincère de son époux, et commence à imaginer un scénario incroyable où des visions de meurtre et d'empoisonnement se croisent au sortir d'un dîner chez des amis (une grande romancière de policiers !).
Johnnie est-il vraiment ce qu'on prétend qu'il est ? Un joueur, un tricheur impénitent. Un hommes sans paroles, dont les promesses ne valent pas un clou. Un mari trompeur, qui ne voit que la richesse de sa femme.

Pour Lina, commence le début de l'angoisse où les nerfs seront aiguisés avec une lime grinçante. Elle est de plus en plus convaincue que Johnnie veut sa peau, qu'il serait prêt à passer au crime pour obtenir fortune et assouvir son ambition.
Un meurtre aura-t-il lieu ?

Ce film à suspense d'Alfred Hitchcock est un monstre de tension tirée telle une corde raide, prête à céder sous la pression des émotions, lesquelles sont à fleur de peau !
L'intrigue nichée au coeur d'un foyer bourgeois d'un couple marié est un faux semblant d'histoire romanesque, car tout commence merveilleusement bien, avant de céder le pas à quelques doutes, quelques questions incongrues.

Les personnages interprétés par Cary Grant et Joan Fontaine sont parfaitement nuancés : l'un s'adoube d'une personnalité trouble, un peu ange et démon, et l'autre frise l'hystérie paranoïaque lié à son sentimentalisme exarcerbé.

suspicion_milkHitchcock laisse mijoter dans sa marmite un sentiment de défiance et de suspicion (d'où le titre, sobre et efficace !). L'ambivalence est tenace, portée au paroxysme par des scènes comme la montée de l'escalier de Grant qui apporte un verre de lait à sa jeune épouse, malade de dépression, la partie de scrabble ou la course en voiture le long des falaises... 

Ce qui est sûr chez le cinéaste anglais, c'est sa maîtrise du sujet, son exercice toujours accompli avec rigueur et maestria. La RKO, le producteur du film, avait imposé une fin optimiste au réalisateur. La première version du scénario était cependant différente et donnait à Grant son premier personnage noir. C'était un risque commercial que personne ne voulait prendre. Ainsi Hitchcock a concocté une nouvelle fin, tout aussi controversée et fidèle au cynisme britannique du cinéaste !

Ce film est l'adaptation du roman noir de Francis Iles.
Révélée dans "Rebecca", Joan Fontaine tournait là son deuxième film avec Hitchcock, ce rôle allait d'ailleurs être récompensé par l'Oscar de la meilleure actrice en 1941.
Film méconnu, Suspicion gagne à être découvert.

suspicion_general

Un film d'Alfred Hitchcock, 1941, avec Cary Grant, Joan Fontaine, Sir Cedric Hardwicke, Nigel Bruce... Titre original : Suspicion.

17 février 2007

Le Prince et la Danseuse (1957)

marilyn_the_prince_and_the_showgirl_3Marilyn incarne Elsie Marina, danseuse dans le cabaret Coconut Girl, dans un quartier de Londres. La famille royale de Carpathie vient d'arriver en Angleterre pour célébrer le couronnement du roi George V.
Pour se distraire le temps d'une soirée, le Grand-Duc Charles rencontre cette américaine et s'émoustille à la vue d'une bretelle qui lâche sur la blanche et ronde poitrine d'Elsie. Il décide de l'inviter pour un souper dans ses appartements et pousser plus en avant quelques entreprises coquines.
Toutefois, Elsie n'est pas dupe. Elle boit vodka et champagne, fait des entorses au protocole, pourtant son esprit vif se rebiffe en rejetant les avances du régent ! Ce dernier, habitué à dominer son petit monde, voit rouge, s'esclaffe et s'époumonne... non vraiment, cette petite américaine le déconcerte et ça ne l'enchante guère.
Malgré cela, suivant les doux aléas du scénario aux gentils rebondissements, Elsie s'installe dans cette ambassade, opine du chef face au français impeccable de la reine mère, prétend connaître une certaine Sarah Bernhardt, surprend le fils du régent en conversation téléphonique suspicieuse, mais jamais elle ne se départit de son humour ni de sa fraîcheur qui vont permettre de dérider le caractère autoritaire et intempestif du Grand-Duc !...

Inutile de revenir sur les conditions de tournage difficiles du film... Il n'en demeure pas moins douteux d'admirer ce couple se séduire à l'écran alors que leurs rapports étaient teintés de froideur et d'arrogance sur les plateaux.
C'est étrange, troublant. Comme souvent, les aléas de la vie personnelle de Marilyn ont empoisonné son travail, la rendant complètement invivable et entretenant une fausse réputation d'enquiquineuse au boulot.
Laurence Olivier, qui s'était avoué enchanté de collaborer avec la méga star américaine, fut vite désappointé par certains caprices de celle-ci (mais qui s'expliquent si on se penche davantage sur les circonstances entourant la vie de Marilyn en cette année 1956).
marilyn_the_prince_and_the_showgirl_2Le film est en fait adapté d'une pièce qui s'intitule "The sleeping prince", et c'était le couple Laurence Olivier - Vivien Leigh qui avait interprété ce rôle sur les planches. L'acteur anglais accepta donc la proposition des Productions MM, à la condition d'en être le réalisateur, le co-producteur et le premier rôle.
Mais les deux acteurs n'ont jamais su s'accorder. Marilyn était blessée des attentes d'Olivier : il voulait qu'elle soit sexy, c'est tout. Cela correspondait très mal avec ses envies de se forger une nouvelle identité de comédienne.
Effectivement dans le film, Marilyn est au premier abord ce qu'on attend absolument d'elle : elle est blonde, sexy et bécasse ! Pourtant, à bien y regarder, Marilyn interprète une Elsie Marina plus mutine et espiègle qu'on n'y pensait. La star jubile, elle rayonne, son jeu fait montre de sa large palette en étant irrésistiblement drôle. Elle comprend qu'elle n'est qu'une conquête parmi d'autres aux yeux du régent, et pourtant elle entreprend un jeu du chat et de la souris exquis et délicieux. Ce qu'elle souhaite, c'est être aimée, tomber amoureuse et donner de l'amour à cet homme solitaire et au coeur de pierre.
Parviendra-t-elle à ce qu'elle veut ? La fin est justement une lettre ouverte à la question : l'amour n'est-il qu'enfantillage ?

marilyn_the_prince_and_the_showgirl_5"The Prince and the showgirl" n'a malheureusement rencontré qu'un succès mitigé auprès du public à sa sortie, les critiques étaient clémentes, saluant le potentiel de Marilyn qui surpassait de très loin son partenaire. Le seul reproche du film réside, justement, sur le fait que l'histoire était un tantinet pauvrette et peu crédible. Son scénario laisse entendre une belle comédie sentimentale, avec des éclats de rire et de séduction, mais ce n'est pas suffisant pour emballer les foules. De plus, Laurence Olivier a privilégié une réalisation lisse et classique, qui émousse le charme dans lequel l'interprétation de Marilyn désirait l'entraîner.
Un peu dommage. Il ne faut cependant pas se priver de voir ce film car c'est toujours un bonheur d'admirer la blonde et sublime Marilyn.

Le Prince et la Danseuse / The Prince and the Showgirl -

film réalisé par Laurence Olivier (1957)

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16 février 2007

Peau d'Âne

Trente ans après, je revois Peau d'Ane, non plus avec des yeux d'enfant ! Quel choc ! J'en avais un vague souvenir de couleurs vives, d'une belle princesse aux robes invraisemblables (couleur du temps, de la lune, du soleil), toutes plus ravissantes les unes que les autres, et puis les royaumes en bleu et en rouge, du pied à la tête, l'âne qui donne de l'or en faisant hi-han, l'hélicoptère qui intervient au cours de la cérémonie du mariage, la marraine la fée et cette peau d'âne ... hideuse ! Bref mon souvenir était parfait et je craignais d'entâcher cette idéologie en revoyant le coffret remasterisé pour célébrer le trentième anniversaire. D'abord, en fait, j'ai beaucoup ri ! Je ne pouvais pas m'en empêcher en voyant Jean Marais ! Que de ronds de jambes, de maniérismes exacerbés, de courbettes et de bouches en coeur ! C'est simplement risible ! Je le trouve moyennement crédible dans son rôle de Père, du roi bon, généreux et aimant, ça me choque qu'il veuille épouser sa propre fille ! Quelle indécence ! Une pointe d'humour que j'ai beaucoup de mal à ingurgiter, pardon. Par contre, j'ai toujours autant apprécié les décors, les costumes, l'ambiance du film. Cette très libre adaptation de Perrault est ravissante ! Enthousiasmante ! Catherine Deneuve est un peu falote, toutefois. Même si sa blondeur est étourdissante, son teint de lait parfait et sa fraîcheur incomparable, elle me semble si timide... Mais tous ces commentaires n'amenuisent en rien l'appréciation générale que j'ai & conserve du film ! Un grand classique ! Un film de trente ans sans aucune ride ! Les élans amoureux sont poussifs et forcément drôles ! Le prince "se meurt d'amour", par exemple, grand malheur dans le royaume !! Et cette marraine la fée, rouée, mutine et calculée... fantastique, je trouve ! Les compléments bonus sont eux aussi très riches, c'est un coffret très rentable & incontournable !

vu en février 2005

15 février 2007

La chatte sur un toit brûlant

Père Chéri rentre chez lui après des résultats d'analyses médicales que tous pensent satisfaisantes. La famille est réunie pour célébrer son 65eme anniversaire. Mais au coeur de cette maison, les tensions sont multiples : à l'étage, Brick, ancien joueur de foot vedette, se noie dans l'alcool, tourmenté par le suicide de son meilleur ami. Il noie aussi son mariage avec la brûlante Maggie The Cat - "la chatte sur un toit brûlant". Celle-ci espère sauver son mariage, reconquérir son mari qui la rejette. Dans la chambre voisine, il y a le frère aîné de Brick et son épouse, qui espionnent et complotent pour l'héritage, parents d'une tribu nombreuse, espiègles et sournois.

Alors que tous semblent se réjouir du retour de Père Chéri, de sa bonne santé, le médecin apprend à Brick, plâtré au pied suite à une mauvaise chute, que son père est mourant. Brick décide de partir de la maison, quitter son épouse mais affronte son père. Les démons doivent être expurgés, chacun devant se débattre de leurs mensonges. En une soirée, dans cette Amérique sudiste des années 50, par un temps anormalement chaud et orageux, c'est au sein même de la grande demeure de Père Chéri que les éclairs vont tomber !

CAT ON A HOT TIN ROOF est une fidèle et intelligente adaptation de la pièce de Tennessee Williams. Film de 1958, il n'a vraiment pris aucune ride ! Vêtue de blanc, Elizabeth Taylor explose de sensualité, de suavité & de rage. Femme bafouée, femme amoureuse, elle défend cette passion de manière admirable et bouleversante. A ses côtés, Paul Newman broie ses idées noires, déchu, dégoûté, cynique et railleur. Son tête-à-tête avec son père (Burl Ives) est l'un des moments les plus intenses. Ce même Burl Ives est imposant, tonitruant et émouvant dans son vacillement.
Un film d'une très grande intensité avec des rôles inoubliables ! L'allusion à l'homosexualité de Brick demeure toutefois très ambivalente, mais bon... Vraiment un inconditionnel à posséder, voir et revoir !

vu en février 2005

7 février 2007

Chéri, divorçons !

Inclure ce "Let's make it legal" dans la collection Marilyn, c'est tirer parti de la notoriété de l'actrice pour tenter de vendre un film où finalement Marilyn n'apparaît qu'à peine une dizaine de minutes au total !

Grande désillusion ! Marilyn n'a qu'un très modeste second rôle: Joyce Mannering, une jeune mannequin débutante, chaperonnée par le personnage central, Hugh Halsworth (MacDonald Carey). Hugh, pourtant marié à Miriam (Claudette Colbert) depuis vingt ans, a été conduit au divorce par celle-ci. La coincidence veut qu'elle retrouve son amour de jeunesse, Victor MacFarland (Zachary Scott), et qu'elle se laisse à nouveau séduire par lui, au grand dam de son ex-époux, de plus en plus jaloux et aidé par leur fille Barbara pour ramener Miriam à la raison.

Une comédie légère, en noir & blanc, sortie en 1951 autour d'un trio cocasse, avec quiproquos sentimentaux et rebondissements attendus. De très loin, un non-indispensable pour les accros de Marilyn ! Elle y tient un rôle dans l'ombre, elle est certes ravissante, jeune & tout fraîche. Pas si aguicheuse que la jaquette du Dvd le prétend ! Un absolument commercial, complètement trompeur !
A voir toutefois pour l'exquise Claudette Colbert.

vu en février 2005

2 février 2007

Marilyn : Les derniers jours

C'est à la fois troublant et émouvant de regarder ce documentaire, lequel j'ai longtemps hésité à me procurer car je craignais une telle frustration dont j'allais évidemment me sentir perdante ! Dans ce documentaire qui offre pour la toute première fois et en exclusivité les 35 minutes de "Something's got to give" mises bout à bout et remasterisées, on voit Marilyn de manière totalement inédite. Fragilisée, marquée par le temps et les souffrances, la star vit ses derniers jours. Et combien le tournage du film fut éprouvant ! Sous la houlette de George Cukor, "Something's got to give" devait servir d'éponge pour pallier les dettes et les caprices d'une autre diva. En effet la Fox tournait au même instant "Cleopatra" avec Elizabeth Taylor, un autre tournage éprouvant pour les nerfs, qui s'éternise et coûte de plus en plus d'argent. Marilyn, liée par contrat, se voit dans l'obligation de tourner dans "Something's got to give" mais les relations sont tendues entre l'actrice, la production et Cukor. Le documentaire mène une enquète minutieuse et révèle un compte à rebours effroyable : des petits cailloux s'accumulant, et ce vers une fin tragique. Marilyn sera renvoyée, à force d'absences répétées et d'un comportement jugé trop peu professionnel, le film ne verra pas le jour, Hollywood menace d'en finir avec la carrière de l'actrice, Marilyn est acculée. Ce documentaire est dans un sens poignant car minutieux et impartial dans son explication, il laisse espérer une fin plus heureuse, avec des si ... Toutefois ce Dvd, indispensable pour les images inédites de "Something's got to give", n'en demeure pas moins très triste, très touchant et révèle ô combien Marilyn était une Star intemporelle, mais incomprise.

vu en février 2005

1 février 2007

CASABLANCA figure parmi ces incontournables que

CASABLANCA figure parmi ces incontournables que tout être humain se doit d'avoir vu au moins une fois dans sa courte existence ! Qu'on nous ressasse la scène mythique du couple Humphrey Bogart & Ingrid Bergman se séparant dans un aéroport, le brouillard aidant pour effacer les silhouettes et les larmes... Ce film recèle d'autres moments forts, d'autres scènes capitales et inoubliables ! Un couple immortel, dit-on.. Oui ! Quand Rick et Ilsa se rencontrent la première fois à Paris, ils vivent un amour fort et passionnel, mais les Allemands sont aux portes de la ville, Rick doit partir pour Marseille, Ilsa à ses côtés, mais la belle se défile à la dernière minute, ne lui laissant qu'une petite lettre d'excuse pour séparation. Tous deux vont se retrouver à Casablanca, en 41. Lui est désormais propriétaire du Rick's Café Américain, où l'on vient brûler sa fortune, boire du champagne et écouter jouer Sam au piano. Elle arrive avec son mari, Victor Lazlo (Paul Henreid), un échappé d'un camp de concentration, recherché par les Allemands, & grand chef de la résistance internationale. Rick seul peut les aider à quitter la ville pour Lisbonne, mais son amertume ronge son coeur, le rend cynique et blessé. Ilsa tentera de corrompre cet homme brisé, devenu peu scrupuleux en affaires. Mais le passé encore trop présent ne peut laisser insensible les deux amants.
Un film en noir & blanc, retravaillé par les studios pour une qualité d'images soit-disante meilleure. CASABLANCA est difficilement résumable en quelques lignes, il y a dans le film plusieurs liens qui se nouent, serrent l'intrigue et rendent l'atmosphère de plus en plus palpitante. Le sursaut d'idéalisme de tous les réfugiés qui entonnent "La Marseille" au nez des soldats allemands reflète la volonté hollywoodienne de polir l'acte de résistance contre la barbarie dans cette Amérique de 1943. Sentimental ou pas, Bogart à lui seul attire tous les feux de la rampe. Mais comme est belle, élégante & raffinée Ingrid Bergman ! Vous vous surprendrez à murmurer "You must remember this", la ritournelle du film ...
Un film aux 8 Oscars !

vu en février 2005

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