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Chez Clarabel

15 février 2017

Les Super Méchants : Opération Toutous, de Aaron Blabey

les super mechants

FEUILLETER

Grosse partie de rigolade à la lecture de ce roman illustré comme une BD ! C'est l'histoire du Grand Méchant Loup qui réunit quelques potes pour fonder un nouveau club et briser leur image pourrie. Lui est accusé de croquer des vieilles dames et des enfants, Bill le Reptile de gober une animalerie complète, Señor Piranha de persécuter des milliers de touristes et Bob l'Enclume de semer la terreur dans la mer. Eh bien, cher lecteur, tout ceci est absolument FAUX. Notre super gang va prouver qu'ils ont l'intention de redorer leur blason en accomplissant de vraies missions de bienfaisance. Oui, oui. Et cela commence par sauver un chat en détresse, coincé dans un arbre. Puis, par une meute de toutous prisonniers dans une fourrière. Certes, ce n'est pas toujours facile de convaincre le public de vos intentions honorables, surtout quand votre réputation vous précède, mais nos Super Méchants ont de la ressource à revendre et ne manqueront pas de le prouver. 

Humour décalé, scénario cocasse et dérision en pagaille. J'ai franchement adoré et j'ai gloussé tout du long. Le ton est alerte, la mauvaise foi délectable, et les expressions faciales sont impayables. Je sens que cette série va devenir pour moi incontournable. Le Tome 2 - Opération Poulets - est paru simultanément. ♥

Casterman, 2017 - Traduit par Emmanuel Gros [The Bad Guys]

 

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source : Aaron Blabey

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14 février 2017

Phobie douce, de John Corey Whaley

Phobie douceSolomon vit depuis trois ans cloîtré chez lui, après une grosse crise de panique survenue dans la cour du lycée, durant laquelle il a plongé nu dans la fontaine, devant tout le monde. Depuis, le garçon a disparu de la circulation. La vie au lycée a repris ses droits - chacun pour soi. Seule Lisa n'a pas oublié cet adolescent désœuvré, qui est aussi le fils de sa dentiste. Avec sa permission, elle lui écrit une lettre pour le rencontrer. Solomon est perplexe mais, poussé par sa grand-mère, il accepte un premier rendez-vous. Pour la jeune fille, c'est également la surprise de découvrir un garçon déjanté, intelligent et très lucide. Le sachant fan de la série Star Trek, elle décide rapidement de lui faire connaître son petit copain, Clark. Entre eux, la connivence est immédiate... si bien que Lisa se sent mise à l'écart et se pose des questions sur sa relation amoureuse et la distance émotionnelle qui s'est installée au sein de son couple. Ce sont aussi ses copines qui distillent le doute dans son esprit et lui font entrevoir la perpective d'une tromperie. Car l'histoire annonce clairement les intentions des uns et des autres - Lisa se sert de Solomon pour rédiger son mémoire et intégrer une fac de psycho, Clark cultive une ambigüité sexuelle et Solomon a avoué à la jeune fille son véritable penchant amoureux. À ce stade, je pensais avoir deviné la fin de l'histoire et je me voyais déjà déçue d'avoir une lecture aussi lisse et prévisible, d'où mon soulagement en réalisant que c'était beaucoup plus subtil et pertinent. Rien que par les sujets abordés, comme l'amitié, l'homosexualité, la famille, mais aussi la duperie, l'agoraphobie et le poids du  monde qui vous entoure. Et puis les personnages sont attachants et touchants, avec leurs complexes, leurs doutes et leurs non-dits. On ne verse jamais dans des situations dramatiques improbables et encore moins dans des solutions miraculeuses. Il y a, au contraire, un juste équilibre entre la considération d'une vie handicapée par des troubles phobiques et les tentatives pour appréhender la maladie en apportant des remèdes simples, fantasques et audacieux. Au final, ça se lit vite et bien. L'approche est intimiste, maniant une plume douce-amère, sans négliger la pointe d'humour. Le mélange est assez bon pour nous entraîner dans cette comédie réaliste et très pragmatique, qui n'en demeure pas moins sensible, drôle et touchante dans son approche jamais larmoyante. 

 Casterman, 2017 -  Publié aux USA sous le titre : Highly Illogical Behaviour

14 février 2017

L'homme qui a vu l'homme, de Marin Ledun

L'homme qui a vu l'hommeNostalgique de la lecture d'un autre roman se passant sur la côte Basque, cf. Du son sur les murs de F. Delplanque, j'étais curieuse de découvrir ce livre de Marin Ledun, dont j'avais déjà apprécié Les visages écrasés, pour son effet uppercut. 

L'histoire nous entraîne dans les étroits couloirs du mouvement basque (ETA), avec ses règlements de compte, ses kidnappings, ses conférences de presse solennelles et ses menaces sous-jacentes. Au départ, un jeune militant, Jokin Sasko, est porté disparu. Sa famille est à cran et sollicite tous les médias pour empêcher la justice d'étouffer le dossier. Iban Urtiz, un journaliste local, prend alors connaissance des enjeux et des guerres intestines qui se nouent entre les multiples vecteurs, depuis la communication jusqu'aux hautes instances du pouvoir. C'est un univers compacté, mais très oppressant et dangereux. Pas besoin d'être devin pour s'attendre à des trahisons et autres procédures d'intimidation visant à garder le contrôle de la situation. Urbiz se heurte aussi aux traditions et aux liens du sang, car on ne cesse de lui rappeler qu'il n'appartient pas à la “famille”, même s'il est né basque, il a quitté la région pour grandir en Savoie. Du coup, il ne parle pas la langue et ne connaît rien de l'organisation armée indépendantiste, du moins pas l'étendue de son influence. Qu'importe. Urbiz s'obstine et recueille des témoignages d'enlèvements, de séquestrations et de tortures. La naïveté du journaliste est fortement ébranlée, le meurtre de Jokin ne laissant plus de place au doute, la démonstration de force s'accentuant aussi, l'histoire braque son projecteur sur des mercenaires qui tentent d'étouffer la vérité et ne vont pas y mettre les formes.

C'est une guerre sans pitié qui se livre sous nos yeux, d'autant plus ahuris pour la profane que je suis, tant les circonstances sont floues et les règles du jeu purement inexistantes. Un point s'impose, nul ne décroche le rôle de héros ou de bourreau à juste titre, car tous les rôles sont implicitement mélangés. C'est d'ailleurs la réelle intention de l'auteur de dénoncer un imbroglio politique inextricable, où les premières victimes n'en demeurent pas moins les familles éplorées et en quête de vérité, même si cette dernière n'est pas bonne à entendre. Bref. J'ai eu une sensation d'apnée à l'écoute de ce livre - excellemment lu par Eric Herson Macarel - impression de revoir Daniel Craig sous les yeux - mais j'ai vécu une immersion glaçante et pénétrante. Cette ambiance du tout-pourri est désagréable, mais conforte l'idée d'un roman noir habilement exécuté, en plus d'être farouche et enragé. Le rythme est bon, malgré le sentiment de recevoir un cours accéléré de géopolitique, de recenser des faits et de distribuer des mauvais points, et puis la galerie des personnages est importante - faute de concentration, je m'embrouillais parfois avec les noms basques. :/ Ce ne sont que des détails négligeables, car le roman ajuste son coup et met souvent le lecteur k-o.
Cette fiction est inspirée de l’affaire Jon Anza, militant basque mort de façon suspecte en 2009.

Texte intégral interprétré par Eric Herson-Macarel pour les éditions Sixtrid (durée 11h 06) - Mai 2016

12 février 2017

Surtensions, d'Olivier Norek

surtensionsC'est peu de dire qu'Olivier Norek se bonifie au fil du temps. Sachant que ses deux premiers romans (Code 93 et Territoires) étaient déjà extrêmement bons, imaginez le niveau de celui-ci ! ... Renversant. Percutant. Poignant. Époustouflant. J'ai adoré.
On bascule pourtant dans une sombre histoire de kidnapping et de braquage, deux affaires différentes qui vont malencontreusement s'enchevêtrer et conduire au carnage que l'on sait. Le roman s'ouvre sur un capitaine Coste effondré, en pleine séance chez le psy. Son enquête a viré au cauchemar, le type est à bout de nerfs. Pourquoi, comment ? C'est ce que la lecture va s'appliquer à raconter, en remontant le long fil d'un imbroglio criminel dont le dénouement ne pourra que vous mettre k-o. Je suis sortie de là en miettes, les larmes aux yeux. C'est dire.
Pour le coup, le roman innove dans sa structure et sa méthode de narration. Ce sont comme des morceaux de puzzle qui s'imbriquent les uns avec les autres, mais au terme d'une évolution subtile et laborieuse. L'histoire nous propulse dans le milieu carcéral, avec toute la noirceur que l'on sait. Un gamin est enlevé à la sortie d'une discothèque, ses parents sont aux abois. Entre guerre des polices et spectre d'une nouvelle affaire Halimi, l'enquête est sur des charbons ardents. Une jolie corse réunit son gang pour libérer son frère de prison et débarque dans un pavillon de banlieue pour terroriser une famille sans histoire. À l'ombre, cinq individus voient leur vie se jouer sous les yeux après la subtilisation des scellés au tribunal de Bobigny.
Chapitre après chapitre, ces affaires faussement anodines viennent botter en touche le service de Victor Coste, qui se lance sans le savoir dans une course contre-la-montre aux allures d'une partie de dominos. La terrible loi de Murphy. C'est finalement tout un ensemble qu'on partage, la vie des policiers, celle des malfrats, autant de vies sur la corde raide, ce qui rend le roman tour à tour captivant et bouleversant. En bref, cette lecture m'a littéralement vampirisée. Je l'ai lue en très peu de temps et n'ai pas vu passer les 12 heures d'écoute. 100% addictif.

Texte intégral lu par François Montagut pour Audible Studios (durée : 12h 11) - Décembre 2016

>> en exclusivité & en téléchargement sur Audible FR

©2016 Michel Lafon (P)2017 Pocket (P)2016 Audible FR

 ** Petit sourire à l'écoute d'un oubli technique, une séquence de répétition qui n'a pas été coupée au montage. Une maladresse que je trouve toujours cocasse. **

 

11 février 2017

L'Effet Papillon / Les Enquêtes du Département V (n°5), par Jussi Adler Olsen

l'effet papillon

Ce cinquième tome signe mes retrouvailles avec le Département V, au sein duquel l’inspecteur Carl Mørck et son équipe continuent de crouler sous les dossiers “cold case” qui s'empilent sur leurs bureaux, piochant au gré des envies et du temps. Ce sont plus précisément Assad et Rose qui dictent désormais les règles à leur chef, lequel se charge d'adopter une attitude blasée et arrogante qui exaspère ses supérieurs. D'ailleurs, il y a du remue-ménage au niveau supérieur (départ en retraite, nouvelle direction, changement de politique). Carl doit se coltiner un stagiaire sans jugeote, Gordon Taylor, en guise de sanction. 
Après une première enquête sur le corps calciné d'une femme découvert dans une péniche (qui, entre nous, ne sert strictement à rien), le Département V s'intéresse à la disparition d'un dénommé William Stark dont la belle-fille a placardé des avis de recherche dans toute la ville depuis trois ans. Cet homme aurait été mêlé à une affaire de corruption au Cameroun, impliquant des fonds du gouvernement danois dédiés à une association humanitaire. Pour étouffer ce scandale, les grosses têtes ont donné carte blanche à un gang de gitans, auquel appartient le jeune Marco, sauf que celui-ci en a assez de ces combines crapuleuses et file sans demander son reste. Mais en quittant “la famille” Marco signe son arrêt de mort. Et ils sont nombreux à ses trousses, car le garçon est désormais la clé de voûte d'un engrenage infernal. 
Ce numéro de cache-cache interminable n'est pas nouveau, cf. Profanation où un seul personnage avait mis en branle une intrigue complète. Outre le sentiment du réchauffé, je n'ai pas été inspirée par cette course-poursuite dans les rues de Copenhague. Comment un môme de quinze ans parvient à déjouer toutes les polices et tous les tueurs les plus aguerris ? Pour moi, Jussi Adler Olsen se repose trop sur ses lauriers, l'intrigue criminelle est correcte, mais l'ensemble tombe parfois dans la caricature. Les personnages, Assad, Rose ou Carl, sont attachants mais n'évoluent plus. Le mystère du réfugié syrien reste entier, les excentricités de la jeune femme ne se renouvellent pas, le chef d'équipe est un goujat fini (il couche avec Lisbeth la bibliothécaire pour se consoler de sa rupture avec Mona puis s'en mord les doigts). Bref. J'aime bien la série du Département V - je suis une mordue des lectures se déroulant dans les pays nordiques - mais je lui trouve aussi un côté plan-plan, à la mécanique trop bien huilée, qui ne m'étourdit plus. Il faudrait sortir des clous maintenant, Hr. Jussi Adler Olsen ! 

Sur un plan technique, Julien Chatelet assure, comme à son habitude, une lecture impeccable, efficace et captivante. Par contre, ce serait bien si Audiolib pouvait raccrocher avec la cadence imposée par Albin Michel (le tome 6 est sorti en janvier 2016, le tome 7 en mars 2017). Help ! ☺

Audiolib - Janvier 2017 (durée : 16h 52)
Traduction de Caroline Berg pour les éditions Albin Michel

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10 février 2017

Alive, de Scott Sigler

Alive« J'ouvre les yeux dans le noir. Le noir total. J'entends ma propre respiration, mais rien d'autre. Je soulève la tête – elle bute sur une surface solide, qui ne bouge pas d'un pouce. Il y a un mur juste devant mon visage. Non, pas un mur... un couvercle. »

Pensant fêter leur douzième anniversaire, cinq jeunes gens se réveillent dans un semblant de sarcophage dont ils s'extirpent avec peine pour découvrir avec stupeur qu'ils ne sont plus de simples adolescents, qu'ils ont oublié leur nom et qu'ils ne savent absolument pas où ils se trouvent. Em prend aussitôt la tête du groupe et les entraîne dans un dédale inconnu et effrayant, plongé dans le noir et parmi des couches d'ossements. En chemin, ils croisent une autre tribu de jeunes égarés, confrontés aux mêmes questions, et décident de liguer leurs maigres forces après des tractations houleuses.

L'auteur a indiqué en postface la consigne de dévoiler le moins possible d'éléments ou de révélations sur l'intrigue, pour privilégier l'effet de surprise chez le futur lecteur. Une recommandation judicieuse, qui m'a d'ailleurs valu de plonger tout de go dans ce livre et d'avaler son contenu en une goulée, car je ne savais vraiment pas dans quoi je m'embarquais. Dès les premières pages, j'ai été cueillie par l'ambiance oppressante, le pourquoi de ces jeunes coincés dans un lieu dont on ne devine rien et où il se passe vraiment des choses bizarres et terrifiantes. Le fond n'est sans doute pas révolutionnaire, mais ça vaut le coup de se perdre quelques heures entre les pages de ce gros bouquin de 460 pages. Il est calibré exprès pour piquer le lecteur - rythme rapide et percutant, contexte flou et inquiétant, mystère entier et dénouement renversant. C'est assez radical. Par contre, légère déception concernant les personnages. Le groupe est cohérent, mais les personnalités individuelles sont fades et manquent d'étoffe (Em est obnubilée par son poste de chef, mais s'embrouille aussi avec deux garçons qui lui font à tour de rôle tourner la tête). C'est parfaitement inutile et superficiel. L'auteur aurait pu largement s'en abstenir et se concentrer sur de l'action pure et dure tant le format global nous absorbe dans son labyrinthe d'angoisse. Une lecture étonnante, vraiment flippante et qui captive d'entrée de jeu. Bonne pioche.

Traduit par Mathilde Montier pour les éditions Lumen - Février 2016

9 février 2017

Le Collège des Éplucheurs de Citrouilles, de Laure Deslandes

le collegeIntriguée par le titre et le résumé du livre, je me réjouissais d'avance de découvrir une lecture un brin fantasque. Au final, c'est assez loin du compte, ou disons qu'il s'agit plus platement d'une histoire contemporaine avec des détails insolites. Le sachant, la frustration sera évidemment moins grande !
Direction la campagne bretonne où se tient un minuscule collège qui regroupe les égarés du coin. Péline a grandi auprès d'une maman baba cool qui privilégie le fait-maison et se démène pour joindre les deux bouts. L'adolescente n'en a jamais souffert, mais comprend qu'avec l'arrivée de nouveaux élèves, débarqués de nulle part, leur regard sur sa petite vie risque fortement de la déstabiliser.
En effet, le collège des Museaux a augmenté son effectif en ouvrant durant l'été un internat rural. Dans sa classe, Péline compte cinq nouvelles têtes de lard dont l'attitude arrogante et grossière fait sortir la jeune fille de ses gonds. Résultat, les garçons se gaussent mais elle relève le défi de les intégrer dans leur système. Car le collège des Museaux n'est pas un établissement ordinaire - aucun réseau téléphonique ou internet, une pédagogie qui s'affranchit des codes et des enseignants hauts en couleur. Les élèves apprennent donc l'estonien ou s'entraînent à grimper dans les arbres, les professeurs traînent en chaussons, les livres peuvent se lire par la fin, et à la cantine on sert de bons petits plats mitonnés avec amour (sauté de porc aux tiges de bettes et tajine de quinoa au fenouil). Pour des habitués des nuggets et de la pizza, la coupe est pleine !
C'est donc une cohabitation explosive qui s'annonce entre les autochtones et les exilés, et qui donne lieu à une lecture agréablement surprenante. Elle ne verse pas non plus dans cette dose de folie douce que j'apprécie particulièrement, mais fait preuve d'audace et d'exubérance pour compenser. Ajoutez une intrigue policière impliquant un objet dérobé, une traque pas possible avec un forcené et un climat un poil grotesque pour absorber le tout... Ce premier roman est du genre foutraque mais se lit comme une aventure loufoque et allumée. Dans l'ensemble, c'est marrant.
Dernière phrase du livre : « Il y a un pommier dans le champ voisin. » ☺

L'école des Loisirs, 2017

« Le collège des Museaux, c'est le contraire de l'armée, c'est le bonheur. Enfin non ; ça, c'était avant. »

9 février 2017

Marcelle et les Indiens, de Delphine Bournay

marcelle et les indiens

Marcelle est une petite taupe, passionnée par les westerns et les indiens. À l'instar de nombreux enfants, elle n'aime pas trop ranger sa chambre et se plaît parmi ses jouets éparpillés sur le sol. Seulement, elle n'a plus trop le choix quand son papa la menace d'être privée de goûter, miam des petits choux fourrés de mousse au chocolat blanc avec coulis de framboise et des morceaux de meringues, c'est assez pour l'encourager ! Marcelle ne sait pas par où commencer, elle invoque la magie, fait chou blanc, puis rêve qu'elle rencontre des indiens, un peu trop farceurs à son goût, alors elle se fâche et leur dit ses quatre vérités. Les indiens font profil bas et promettent de lui filer un coup de main. La bonne blague.
Marcelle et son papa ont également un autre rituel et ne loupent jamais leur soirée western. Tous deux s'installent dans le canapé, blottis sous un plaid, devant un bon vieux film où les cowboys et les indiens se livrent une guerre sans pitié. Mais l'heure du coucher arrive toujours trop tôt. Seule, dans son lit, la petite taupe n'a pas l'œil à dormir car elle revit chaque instant du film en se représentant des indiens dans sa chambre. Elle aimerait bien se glisser en douce sous la couette près de son papa sans qu'il rechigne. Ses doudous vont alors lui donner quelques tuyaux.
Delphine Bournay nous régale d'une lecture simple et adorable, avec ses illustrations en pastel, son humour et sa tendresse obsessionnelle pour les indiens. Cela n'égale pas l'excellence des Grignotin et Mentalo mais ça a du bon aussi. Marcelle est une petite taupe à l'imagination débordante et sa relation avec son papa est aussi exclusive que douce et attendrissante ! 
Le texte est aéré, le ton dynamique et délirant. Une chouette petite lecture, pour les débutants. 

Mouche de l'Ecole des Loisirs, 2017

8 février 2017

Pêle-Mêle : Vilain monstre ! - La vie de Smisse - Mon lapin Patate

vilain monstre

Oh ! Il y a un vilain monstre gourmand dans la maison ! Il chipe sans vergogne les gâteaux ou les bonbons, il vole aussi l'électricité et empêche la télé de fonctionner. Le petit loup harcèle son papa pour trouver la solution aux problèmes. D'accord. Il va passer un coup de fil à la brigade anti-monstre. Mais à peine le temps de tourner le dos, zou... le poulet sur la table disparaît à son tour !

Tel est pris qui croyait prendre ! Cette formidable histoire de roublardise est cocasse et fantastique à souhait. Elle met aussi en valeur la complicité entre le duo père et fils dans cette jolie mascarade stimulée par la gourmandise. C'est drôle et facétieux. Un album tout-carton qui donne le sourire aux lèvres. 

Vilain Monstre ! de Raphaël Fejtö

Seuil Jeunesse, 2017

 

 

la vie de smisse

La vie de Smisse est une nouvelle série qui s'adresse aux plus jeunes lecteurs et qui se propose de raconter le quotidien d'un garçon de trois ans pour coller au plus près de son public et lui donner ainsi la sensation de se retrouver dans l'histoire. Chaque expérience rapportée est aussi un moyen de rassurer l'enfant. Et cela commence, bien évidemment, par la rentrée des classes. Ce fameux jour où les enfants éprouvent la peur de l'inconnu, la cacophonie ambiante et la séparation avec un univers familier (la maison, la crèche, la nounou). 

Smisse se lance ainsi dans le bain, entre excitation et témérité, pour une journée riche en émotion ! Il se fait un nouveau copain, Boubou, avec lequel il va d'abord se chamailler. Il apprend à écouter la maîtresse, à jouer avec les autres, à se tenir en rang, à chanter et à dessiner, à faire la sieste sans son doudou, à mettre son manteau tout seul, à faire moins le difficile à la cantine ou au goûter de l'école.

Ce portrait est plus vrai que nature : le môme est turbulent, curieux, intrépide et capricieux. Sa sensibilité le rend également touchant, car vivre de telles aventures est forcément très éprouvant ! J'ai beaucoup souri à la lecture de cet album plein de fraîcheur et d'innocence. 

La vie de Smisse : Jours d'école, par Isabelle Chavigny, Ivan Grinbert & Marie Caudry

Seuil Jeunesse, 2016

 

 

Mon lapin patate

Quand on rêve d'un lapin nain rikiki, pas plus gros qu'un kiwi, qui vous chanterait du blues pour vous bercer, et qu'à la place vous recevez une espèce de grosse patate velue, aux oreilles ressemblant à deux poireaux flétris, avec des yeux globuleux et un gros nez en carotte fânée, au feu les pompiers ! Grosse colère rouge écarlate à l'horizon. Notre petit bonhomme de six ans est en pétard. Ce n'est pas du tout le cadeau de ses rêves !

Bon, une fois la tempête apaisée, l'enfant fait face à son lapin et le découvre sous un jour nouveau : craquant, rigolo, affectueux et attachant. Il est alors navré d'avoir réagi aussi violemment et explique que sa colère est souvent incontrôlable. Elle explose d'un seul coup, puis disparaît tout aussi vite. Il est temps désormais de repartir de bon pied. Et si tous deux devenaient amis ? En réponse, le lapin le bombarde de petites crottes. 

Un album adorable et tendre, non seulement pour les illustrations de Christine Roussey, mais également pour son texte plein d'humour et de sensibilité. L'histoire aborde avec simplicité le trop-plein d'émotion et la difficulté de gérer ce magma en fusion, tout en envisageant une issue de secours pour dédramatiser tout sentiment de catastrophe. Franchement top !

♥♥♥ Mon lapin Patate, de Christine Roussey ♥♥♥

De la Martinière J., 2017 

 

8 février 2017

Pêle-Mêle : Le pigeon qui voulait être un canard - La journée de Cookie et Nougat - Lou le loup

le pigeon

Gédéon ne veut plus être un pigeon, tout gris, mal-aimé dans les jardins, seul, grossier et triste. Il trouve, par contre, qu'être un canard est tellement plus noble. À lui la métamorphose ! Il commence par s'entraîner à dire coin-coin, puis trouve une paire de palmes près d'un arbre et comprend que son destin est en marche. Rien qu'en les enfilant, il sent son rêve devenir réalité. Mais son numéro ne produit pas l'effet escompté : les enfants près du bassin fuient en hurlant, les autres canards cancannent à n'en plus pouvoir et se moquent de lui. Gédéon est vexé. Et déçu. Il doit se rendre à l'évidence : pigeon il est, pigeon il restera. Qu'à cela ne tienne ! En fin de journée, Gédéon trouve un gant, l'enfile sur la tête et se dit qu'il pourrait devenir une poule. Après tout. ☺

Soledad Bravi nous réserve de bonnes séquences cocasses avec son pigeon qui se sent mal dans sa peau et qui aspire à être différent. On retrouve son gros trait noir, sa naïveté et sa facétie dans cette histoire délicieusement absurde. 

Le pigeon qui voulait être un canard, par Lili & Soledad Bravi

Bayard Jeunesse, 2016

 

la journée

Cookie et Nougat sont deux adorables bébés hamsters. Chaque jour, c'est tout un rituel auquel tous deux s'exercent avec application - se réveiller, se faufiler dans leurs nombreux tuyaux, se rouler dans le bain de sable, manger des céréales et des légumes, boire de l'eau au biberon, faire leur gymnastique dans la balançoire à bascule ou courir dans la roue.

Le jeune lecteur se passionnera pour leurs trépidantes activités et y participera par procuration en jouant avec les tirettes et les volets qui figurent au cœur de ce livre animé. Les illustrations sont simples et ravissantes, mais donnent aux petits hamsters des bouilles trop craquantes ! ☺

La journée de Cookie et Nougat, de Marc Clamens & Laurence Jammes

Bayard jeunesse, 2017

 

lou le loup grognon

Les lecteurs du magazine Tralalire auront plaisir à retrouver leur héros fétiche dans cette collection de livres cartonnés, contenant douze histoires courtes sous forme de bande dessinée. Chaque double page nous raconte une anecdote rigolote sur Lou le loup qui adore hurler, faire peur aux autres, découvrir le monde et jouer à la bagarre.

Toutes ces situations renvoient aussi aux enfants l'expression de leurs propres émotions (colère, caprice, peur, timidité, excitation...). Lou le loup gesticule beaucoup, mais chaque histoire se termine, évidemment, par un bon gros câlin dans les bras de sa maman. De quoi rassurer les mômes et conclure la lecture sur une note d'apaisement.

Lou le loup, Un p'tit loup grognon comme tout, illustré par Catherine Proteaux

Bayard jeunesse, 2017

Lou le loup

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