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Chez Clarabel

6 novembre 2015

La Bicyclette bleue, tome 3 : Le Diable en rit encore, de Régine Deforges

Après, La Bicyclette Bleue #1 & La Bicyclette Bleue #2 : 101, avenue Henri Martin ...

Le Diable en rit encore

Ce tome 3 s'ouvre à peine qu'il ne cesse d'enchaîner les drames, les trahisons et les coups durs. Quelle hécatombe ! On ne quitte plus Léa, en pleine campagne bordelaise, luttant avec l'énergie du désespoir pour sauver sa peau et celle de ses proches. Mais les représailles sont de plus en plus dures, la guerre est en train de prendre un nouveau tournant, en défaveur des allemands et des miliciens, leur hargne ne cesse de se décupler. Forcée de fuir le carnage, Léa court se réfugier à Paris, auprès de ses tantes, rue de l'Université. François aussi a disparu de la circulation, laissant la jeune femme plus désemparée que jamais. Ses repères ne cessent de s'effondrer les uns après les autres. Même à l'heure de la libération, la quiétude ne la gagne pas. Léa se sent lessivée. Éteinte. Comme morte. Elle comprend qu'il lui faut partir. Échapper à cette liesse populaire, dans laquelle elle ne se reconnaît pas. Tourner le dos aux scènes d'épuration, qui singent une justice dépassée par la situation. Fuir, toujours plus loin.

Ce 3ème tome sacre définitivement Léa Delmas en lui octroyant ses derniers galons d'Héroïne. Combative dans l'adversité, sensuelle dans l'amour, elle a su mener de front tous les combats, au risque de s'être perdue elle-même. Mais les épreuves lui ont apporté aussi un soupçon de douceur et de maturité. Ses sentiments pour Camille, pour Laurent, pour François, pour Mathias aussi (le bougre se rachète enfin) vont donc lui apparaître sous un jour nouveau. Et alors qu'on ne cesse d'essuyer nos larmes, on tombe sur la dernière phrase du roman, et là, tout vous paraît plus beau. Cette dernière note est radieuse. Magique. Éblouissante. Et boucle le cycle 1 avec maestria.

Fayard, 1985 ♦ Couverture de Jérôme Lo Monaco

 

# été 2015 : Je relis la saga #

La Bicyclette Bleue SAGA

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5 novembre 2015

Les Inconnus dans la maison, de Georges Simenon

Les inconnus dans la maison

Hector Loursat est un homme fini. Abandonné par sa femme, ressentant plus d'aigreur que de chagrin, il se console dans le vin qu'il boit pour brouiller toute conscience. Il a cessé de plaider. Il se moque complètement des qu'en-dira-t-on et des murmures en ville. Il occupe une grande maison qu'il ne quitte pratiquement plus et vit avec sa fille Nicole, qu'il n'aime pas. Leurs repas sont pris dans un silence de plomb, l'un et l'autre semblant avoir scellé un pacte tacite de non-intrusion dans l'intimité de l'autre. Un soir, alors qu'il monte se coucher, Loursat surprend du bruit dans les étages mais ne s'en formalise pas. C'est seulement le lendemain matin qu'il apprend la mort d'un invididu, assassiné sous son propre toit. Un incident fort regrettable, qui va cependant tirer notre avocat de sa léthargie.

Malgré une intrigue policière assez mince et sans grand suspense, la lecture a su me captiver durant les 4 heures d'écoute du livre audio. La mise en scène y est pour beaucoup, se révélant ingénieuse et réaliste. C'était comme être aux premières loges d'une pièce de théâtre qui s'interprète en y mettant les formes - la bouteille qu'on claque sur le zinc, le glouglou du vin, la sonnerie du téléphone qui rugit et nous fait sursauter... C'est toute une ambiance, sombre et pesante, qui s'installe, même dans la musique ou le jeu des comédiens, j'ai été pleinement conquise par cette réalisation soignée et élaborée. L'atmosphère poussiéreuse et ronronnante de Simenon en est complètement ragaillardie ! 

Et puis Loursat, dont le simple nom fait déjà penser à un ours mal léché, est un monstre fascinant. Le type est teigneux, grossier et méprisant. Il vit à l'écart de la bonne société de Moulins, sur laquelle il n'hésite pas à tirer à boulets rouges, et prend pour prétexte ce meurtre insolite pour épingler ses comparses, dont les rejetons sont impliqués jusqu'au cou dans l'affaire... On a là un portrait d'homme torturé, franchement bien troussé, qui se faufile sur le chemin de la rédemption... ou pas. En plus d'une ambiance vintage à souhait, voilà de quoi emballer les amateurs du genre policier à l'atmosphère oppressante ! 

Gallimard / coll. Écoutez Lire ♦ Réédition 2015 ♦ Lu par Thibault de Montalembert et 13 autres comédiens ♦ Adaptation de Patrick Liegibel, réalisation de Christine Bernard-Sugy

4 novembre 2015

Tempête au haras, de Chris Donner & Jérémie Moreau

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Jean-Philippe a toujours grandi parmi les chevaux. Né un soir dans les écuries, au même moment où une jument mettait bas, le garçon cultive la même passion que ses parents, rêve de monter à cheval, et surtout de voir un crack sortir de leur haras et remporter toutes les courses. Mais leurs rêves s'effondrent par une nuit de tempête. Jean-Philippe est victime d'un accident et devient tétraplégique. Le garçon n'est plus que l'ombre de lui-même et refuse qu'on s'apitoie sur son sort. Il devient maussade, colérique et bougon. Tous autour de lui tentent de lui adoucir l'existence et lui donnent le champ libre avec la pouliche Tempête, qui possède, selon lui, une graine de championne.

Cette bande dessinée est, en toute franchise, remarquable par son adaptation sourcilleuse du roman de Chris Donner, qui m'avait déjà beaucoup touchée et que je redécouvre avec des frissons sur la peau. L'histoire, chargée d'émotions, raconte le parcours déchirant d'un enfant qui voit ses espoirs brisés et qui vit son handicap comme une torture de chaque instant. Rassurez-vous, c'est retracé de façon judicieuse, sans complaisance et sans larmes, mais avec justesse et intensité. Et c'est très bon, tout à fait requinquant. Le trait nerveux de Jérémie Moreau souligne également, et avec efficacité, la communion entre l'enfant et le cheval. On plonge ainsi dans le monde des chevaux et des courses, avec un grand sens de la réalité (ambition, passion et prétention). Le récit nous transporte, les dessins nous touchent, et cet ensemble tout en force, puissance et combativité rend cette lecture passionnante.

« Si vous étiez passé, cette nuit-là, non loin du haras de St-James, vous auriez pu voir un étrange pantin désarticulé à dos de cheval... Un mystérieux chevalier nocturne. »

Rue de Sèvres / Octobre 2015

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3 novembre 2015

Les Autodafeurs, Tome 1 : Mon frère est un gardien, de Marine Carteron

Les autodafeurs - tome 1

À la mort de leur père, Auguste doit quitter Paris avec sa mère et sa petite sœur Césarine pour vivre chez leurs grands-parents à La Commanderie, une imposante demeure qui appartient à la famille depuis des générations. Le garçon tente de cacher sa détresse et son chagrin derrière des attitudes de guignol et des répliques sarcastiques mais la perte tragique de son père le taraude. Son entrée au lycée ne lui réussit pas non plus - épinglé par le directeur dès le premier jour, il récolte aussi coups et blessures par un trio de choc, qui fait la pluie et le beau temps sur leur école.

Finalement, son morne quotidien va s'éclairer avec la découverte d'une Confrérie secrète, laquelle s'oppose depuis des siècles aux Autodafeurs, dans le but sacré de protéger la connaissance qui se trouve dans les livres et qui sont jalousement conservés comme des trésors. Ouah ouah ouah... ça fait beaucoup à assimiler, d'autant plus que les enjeux sont énormes pour Auguste. Le garçon doit absorber vite et bien sa mission, ignorant que sa jeune sœur Césarine a déjà une longueur d'avance... en bonne «artiste» qui se respecte (comprendre : autiste).

Le duo frère/sœur est attachant et fonctionne à merveille dans la conduite de l'histoire (se glisser dans la peau de Césarine est d'ailleurs une expérience fantastique et incroyable). Pendant que l'un se débat avec ses problèmes d'ado, tentant de se mouiller à une entreprise périlleuse et inquiétante, l'autre collecte des informations précieuses, sans avoir l'air d'y toucher. Les deux pistes réunies donnent une ébauche intéressante et révélent notamment de lourds secrets de famille qui promettent une suite excitante à cette histoire de plus en plus sombre et inquiétante.

On répète... donc : il y a du danger, du suspense, de l'action, mais aussi de la tendresse et de l'émotion dans ce roman d'aventures, non seulement intelligent, drôle, original et passionnant. J'ai adoré et je me réjouis déjà de poursuivre cette trilogie pleine de surprises !

éditions du Rouergue / mai 2014 ♦ couverture : © Barrère & Simon

2 novembre 2015

Divergente 2 : L'insurrection, de Veronica Roth

Après une relecture au pas de course du tome 1 (Divergent), histoire de me rafraîchir la mémoire (Beatrice Prior, alias Tris, choisit de quitter sa faction des Altruistes, dont elle est native, pour rejoindre celle, plus excitante, des Audacieux, mais au cours de son initiation elle découvre qu'une guerre se prépare et qu'elle seule peut s'y opposer grâce à ses capacités de «divergente»), j'enchaîne -enfin- avec la suite des festivités. ;-)

Divergente 2 L'insurrection

C'est comme se réveiller le lendemain d'une beuverie, avec cette sensation confuse d'étourdissement, de remords et de culpabilité. Le monde de Tris est en train de sombrer dans le chaos et la jeune fille se morfond des crimes qu'elle a commis. Elle a perdu sa faction, mais aussi de nombreux proches lors des derniers événements, et n'a plus d'autre choix que de fuir pour échapper à la cabbale lancée par la leader des Érudites. Celle-ci a définitivement pris pour cible les Divergents, dont le secret a été mis à jour, et entend se servir d'eux pour atteindre ses objectifs. 

Je n'ai certes pas retrouvé dans ma lecture l'excitation de la nouveauté, mais j'ai tout de même apprécié replonger dans l'univers créé par Veronica Roth, un monde désormais en pleine cohue, où la tactique politique est si prégnante qu'elle en éclipse tout le reste (avis aux amateurs de romance). D'office, Tris est une héroïne complexe, par sa jeunesse et son tempérament impulsif, elle agit constamment avec un poids sur la conscience, mais est capable de prendre ses décisions sur un coup de tête. Elle triche, elle ment, elle trahit. C'est un personnage assez ambivalent, à la fois sensible, attachant et agaçant. Tobias, lui... est toujours aussi insaisissable. On ne devine rien de ses pensées ou de ses motivations. C'est un garçon qui cultive ses secrets, ses silences et ses blessures avec beaucoup de pudeur, aussi semble-t-il exaspéré de veiller au grain pour protéger la petite Tris, et ces deux-là passent beaucoup de leur temps à se prendre la tête pour se réconcilier deux pages plus loin. J'ai trouvé dommage d'en passer par là, mais bon...  L'histoire est globalement plus sombre et se déploie de façon nerveuse, mais également de manière éparpillée et plus lente, en alternant judicieusement l'émotion et l'action. Au final, j'ai gobé tout le bouquin avec les nerfs en pelote et j'ai aussitôt ouvert le troisième tome pour avoir ma dose.

Nathan / Novembre 2012 ♦ Traduit de l'anglais par Anne Delcourt (Insurgent)  

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31 octobre 2015

Harry Potter à l'école des sorciers, de J.K. Rowling, illustrations de Jim Kay

Le jour de ses onze ans, la vie de Harry Potter est bouleversée à jamais quand Rubéus Hagrid, un géant aux yeux brillants comme des scarabées, lui apporte une lettre ainsi que d'incroyables nouvelles. Harry Potter n'est pas un garçon comme les autres : c'est un sorcier. Et une aventure extraordinaire est sur le point de commencer.

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Séquence nostalgie. Séquence émotion. Feuilleter cet ouvrage a simplement été un bonheur sans fin. ♥♥♥

On y retrouve toute la belle histoire de Harry Potter, la découverte de ses origines, son héritage et son entrée à Poudlard, sa vilaine famille de Moldus, prête à s'exiler pour fuir les Hibous, ses rencontres avec Hagrid, Ron et Hermione, ses courses au chemin de Traverse, le rendez-vous sur la Voie 9 ¾, le choixpeau magique, le premier vol sur un balai, le Quidditch, les fantômes dans les couloirs, les copains et les festins dans la grande salle...

Si vous pensiez en avoir déjà fait le tour, ce serait une erreur. Cette version illustrée par Jim Kay nous rouvre les portes d'un monde qui n'a rien perdu de son enchantement et qui continue de produire son petit effet. La lecture se renouvelle et nous transporte - encore et toujours - vers un ailleurs merveilleux et ensorcelant. Le mariage des illustrations en couleur avec l'histoire magique de Harry Potter est lumineux, débordant de charme et de chaleur. Il est enrichi dans un écrin soigné, avec un album de grand format cartonné et une couverture rouge, recouvert d'une jaquette, garni d'un ruban marque-page rouge.

C'est une redécouverte fantastique de l'œuvre de J.K. Rowling, qui s'est personnellement investie dans le choix de l'illustrateur (en la personne de Jim Kay, talentueux et époustouflant, même pas peur d'endosser un tel projet) et qui offre ainsi un nouveau voyage extraordinaire dans son œuvre intemporelle. Ce premier tome rappelle aussi le goût de l'enfance et de l'innocence. C'est aussi celui qui m'émeut le plus. Pour toutes les promesses qu'il contient et qu'il ne manquera pas de tenir.

Les tomes suivants bénéficieront également du même traitement de faveur et paraîtront à raison d'un volume chaque année, à l'approche des fêtes (ça sent le sapin !). Mais n'hésitez pas, c'est un cadeau splendide qui ne décevra pas les plus mordus des moldus. ;-)

Gallimard / Octobre 2015 ♦ Illustrations de Jim KAY ♦ Traduit de l'anglais par Jean-François Ménard

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Et cette tendre connivence qui me serre le cœur à chaque fois...

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31 octobre 2015

Bilan du mois : Octobre 2015 ♪♫•*¨*•...•*¨*•♫♪

Witch red shoes

Un mois riche, exceptionnel et TERRIFIQUE. Jugez plutôt...

☠-☠-☠-☠

 Animale: La Malédiction de Boucle d'Or, de Victor Dixen

 Les Maudits, d'Édith Kabuya    Stone Rider, de David Hofmeyr

 Alice au pays des Zombies, de Gena Showalter

 Les Minuscules, de Roald Dahl    Lucile Finemouche & le Balafré : La Dimension Chronogyre

  

 Mes petites peurs, de Jo Witek & Christine Roussey

 Le Croque-lapin, de Rémi Courgeon    Les Aventuriers du soir, d'Anne Brouillard

 La Chasse au Loup, de Sally Grindley & Peter Utton

 Créatures fantastiques, de Paul Rouillac    Docteur Jekyll et Mister Hyde

 

 Horrorstör, de Grady Hendrix    Les Profondeurs, de James Grippando

 La Mort à nu, de Simon Beckett    Les Cendres froides, de Valentin Musso

 Psychose, de Robert Bloch    Diable Rouge, de Joe R. Lansdale

 Cadavre 19, de Belinda Bauer    À la vie, à la mort, de Colette McBeth

 Le Tribunal des Âmes, de Donato Carrisi    Millénium, de Stieg Larsson

 Pandemia, de Franck Thilliez    Une autre vie, de S.J. Watson

 

 Bouche d'Ombre, Tome 2 : Lucie 1900, de Carole Martinez & Maud Begon

 Les Royaumes du Nord (Volume 2), de Stéphane Melchior & Clément Oubrerie

 Le Retour du Chat assassin, de Véronique Deiss   ☠ Aliénor Mandragore, de Séverine Gauthier & Thomas Labourot

 

  ☠-☠-☠-☠

Côté séries TV, j'ai vu la saison 3 de Bates Motel qui s'enfonce toujours plus loin dans les rouages de la folie & schizophrénie. 

Bates Motel6   Bates Motel7

J'ai terminé True Blood avec une saison 7 que j'ai trouvée trop lisse et accommodante dans la résolution de ses intrigues, mais elle restera dans mon souvenir une série sexy (pas toujours de bon goût) et déjantée (humour second degré). Vive Pam, vive Lafayette ! ♥ 

TrueBlood2   TrueBlood6

Vu aussi UnREAL la nouvelle série sur Lifetime qui raconte les coulisses d'une émission de télé-réalité façon The Bachelor. Un jeune bellâtre anglais cherche à s'émanciper de sa richissime famille en lançant son propre business en Amérique, mais doit redorer son blason après la publication de photos volées révélant sa vie dissolue. Une dizaine de candidates toutes plus charmantes et sexy les unes que les autres défilent sur le tapis rouge pour conquérir notre célibataire et atteindre le but ultime - la cérémonie de mariage.

Unreal

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C'est une série subtile et cassante, qui dévoile toutes les vicissitudes du métier. Ici, le prince n'est pas charmant, les fiancées sont toutes vénales, chacun s'embrouille et se manipule, personne n'est dupe. C'est l'ANTI conte de fées dans sa version la plus trash et ignoble. Et ça appuie là où ça fait mal - voyeurisme, tabou et spectacle déshonorant. 

Vu aussi Death comes to Pemberley, d'après le roman de P.D James (adaptation de Daniel Percival pour la BBC). On y découvre le couple Darcy & Elizabeth en ménage, non sans heurt, du fait de la découverte d'un homme assassiné sur leurs terres et l'arrivée en fanfare de la jeune sœur Bennet et son époux Wickham. La personnification et l'interprétation sont correctes (Lydia, alias Jenna Coleman, est fantastique, ainsi que Matthew Goode, dans son arrogance superbe... on adore les détester). Le couple Darcy est tout à fait crédible, Matthew Rhys (The Americans) et Anna Maxwell Martin (Enquêtes codées ; South Riding) mais je trouve surprenant le laisser-aller à une scène intime et sensuelle dans l'épisode 3 qui semble à des années lumière de Jane Austen ! ☺

Death comes to Pemberley 2

 

Et je continue la série Haven (d'après la nouvelle de Stephen King, Colorado Kid) qui me plaît beaucoup, beaucoup, beaucoup. ☺

Haven3

 

☠-☠-☠-☠

Avis aux amateurs de livres audio, profitez du weekend pour découvrir Audible.fr

 

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30 octobre 2015

Mr. Mercedes, de Stephen King

MR MERCEDES

Délaissant le fantastique pour le polar, Stephen King nous propose une trilogie répondant à tous les codes du genre, selon une parfaite maîtrise de la mise en scène et de l'attente anxieuse, dont voici le premier volet.

Un an après le massacre de la Mercedes lancée à vive allure sur une foule de badauds, Bill Hodges, qui avait enquêté sans succès sur l'affaire, reçoit la lettre d'un individu revendiquant fièrement être l'auteur de la tuerie. C'est plus qu'une insulte pour notre flic désabusé et en retraite. Le but de la missive était de le pousser au suicide (notre homme file un mauvais coton) mais produit l'effet contraire en le convainquant de reprendre du service pour débusquer cette ordure. On connaît d'ailleurs son identité, Barry Hartsfield, un pauvre type flanqué d'une mère alcoolique et qui souffre passablement du syndrome Norman Bates (on se comprend). S'engage alors un duel sans pitié, via une messagerie sur internet et une série de provocations bêtes et méchantes. Hodges et Barry sont obsédés l'un par l'autre et résolus de faire tomber leur adversaire, en s'improvisant tour à tour proie et chasseur. Ce jeu de dupes est assez stressant, souvent déroutant, mais franchement captivant.

L'écoute du livre audio dure pas moins de 16 heures - un sacré marathon - et adopte l'allure d'une course folle et infernale. On se glisse dans la peau des personnages, on suit leurs enquêtes, on tente aussi de cerner leurs motivations mais on n'évite pas les pièges. Le final aussi est tiré au cordeau et s'égrène comme un interminable compte à rebours. C'est super angoissant et habilement accrocheur, pour servir un dénouement passablement dégonflé, lâche et convenu. Un peu décevant, le King... Et même si je trouve que son héros manque de prestance et d'empathie, j'aurais plaisir à le retrouver dans deux autres aventures au suspense bien troussé et aux émotions fortes garanties. C'est noté. 

Audiolib / Août 2015 ♦ Texte lu par Antoine Tomé (durée : 16h) ♦ Traduit par Océane Bies et Nadine Gassie pour les éditions Albin Michel

29 octobre 2015

Horrorstör, de Grady Hendrix

Horrorstör

Quelle singulière couverture, qui prête volontairement à confusion ! Eh non, ceci n'est pas le dernier catalogue d'un célèbre magasin d'ameublement suédois. Il s'agit tout simplement d'une tentative amusée d'un auteur américain qui cherche à faire parler de son roman, dont l'histoire se passe dans une grande enseigne de meubles (Orsk).

Basil, le responsable du magasin, est contrarié par des actes de vandalisme répétés, qui se passent la nuit, sans jamais alerter les caméras de surveillance. Il convoque donc deux employées, fiables et discrètes, Amy et Ruth Ann, pour une inspection nocturne et entend lever le mystère sur ces agissements incompréhensibles. Or, rien ne va se passer comme prévu. Et la nuit va être longue, très longue. On réalise assez vite que l'ambiance du magasin est oppressante, en plus d'être inquiétante, car des phénomènes dignes de figurer dans Paranormal Activity s'invitent à la fête. Youhou. La lecture prend enfin une tournure glaçante, alors qu'on s'imaginait débarquer dans une critique cinglante de la société de consommation, planquée sous des artifices anxiogènes. Mais le résultat est là, scotchant, sombre, poignant. On louvoie entre les émotions fortes et la réflexion suggestive, à l'ombre d'une histoire terrifiante et au suspense hyper efficace. C'est d'autant plus percutant que l'expérience est vécue par une jeune femme éreintée par son boulot, qu'elle ne supporte plus mais auquel elle reste enchaînée par obligation économique. La tension qui s'installe au fil des pages est donc pernicieuse. On devine le danger, plus qu'on ne le subit. Le rythme est lent, l'attente assez longue. Mais heureusement cette chasse aux fantômes prête aussi à sourire, dans les échanges entre les personnages et leur humour sarcastique, d'où certaines scènes surréalistes (cf. extrait ci-dessous). En bref, Horrorstör n'est pas juste un roman qui fait peur, qui dénonce l'esclavage moderne et qui a réussi un gros coup de pub. C'est avant tout une lecture qui fait ressentir des tas de choses et ce n'est déjà pas si mal. 

Milan et demi / Août 2015 ♦ Traduit par Amélie Sarn

♦ Lecture en commun avec Hilde - Sookee &  Lou ♦ 

« De l'autre côté de l'allée, le décor présentait la chambre Sylbian. Tonalité mauve, le moindre détail parfaitement agencé. Rien ne manquait, tout était à sa place. Sauf qu'une main dépassait du cache-sommier. Une main poilue avec une alliance en or.
Amy donna un coup de coude à Basil. Il suivit son doigt tendu et ses yeux s'écarquillèrent comme des soucoupes. 
Leur mouvement de recul alerta Matt qui se retourna. En voyant la main, il sursauta et essaya de tirer Trinity en arrière, mais elle se dégagea. Ruth Ann s'éloigna le plus possible.
- Hum, toussota Basil, nous vous voyons.
Rien. Pas de réaction.
- Sous le lit, poursuivit Basil d'une voix trop forte. Avec l'alliance. Nous voyons votre main poilue et... nous vous encerclons.
La main ne bougea pas, ne tressaillit même pas. Amy ferma les yeux. Ils avaient trouvé un cadavre, ça ne pouvait être que ça. Quelqu'un était mort dans la zone des Chambres, et il était évidemment hors de question que ce cadavre puisse être encore là à l'ouverture. Basil exigerait qu'il soit évacué avant l'arrivée du consultant de la maison mère. Cette nuit ne finirait jamais.
- Nous avons appelé la police, tenta de nouveau Basil. Vous devriez sortir de dessous ce lit de votre plein gré, maintenant. Sinon, ce sont les policiers qui vous y obligeront. Vous avez envie de goûter à leurs bombes lacrymogènes ? Ou à leurs Taser ?
Brusquement, Ruth Ann passa devant lui et poussa le lit. L'homme était étalé face contre le sol, les bras écartés, façon étoile de mer. »

♦♦♦♦♦♦

 

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28 octobre 2015

Zarf le Troll, Tome 1 : Barouf chez les fouines, de Rob Harrell

Zarf le Troll

Zarf le troll est une nouvelle série pour les enfants qui adorent les histoires qui font rire et trembler pour de faux. On y croise des personnages pittoresques, plantés dans un univers original, qui se partage entre tradition médiévale, référence fantastique et clins d'œil aux contes traditionnels.

On découvre alors le royaume de Pagagne, où règne le roi Chèzenote, réputé pour être juste et bon, tandis que son fils le prince Roquefort a déjà gagné sa réputation de mielleux et sournois. De l'avis de notre ami Zarf, entendons-nous bien. Zarf, qui appartient à une longue lignée de trolls, se situe tout en bas de l'échelle sociale. Au collège, il passe pour maladroit, bêta et n'est pas du tout populaire. Ses seuls amis sont Kevin Petit-Cochon (qui a peur de tout) et Chester Pierre à Eau, le fils du bouffon officiel (sauf que lui n'est pas drôle). Autant dire que ce trio de choc est souvent la cible des quolibets mais s'en soucie comme d'une guigne. Or, tout bascule le jour où Zarf perd son sang-froid et insulte le prince Roquefort devant toute l'école. Défié en joute à dos de grenouille des marais, Zarf est humilié, trompé, raillé une bonne fois de trop. Et c'est le pétage de plomb, en version troll. Les conséquences sont désastreuses. Le royaume apprend en même temps la disparition du roi, lors d'une périlleuse mission contre les farfouines. Le prince Roquefort accède au trône et scelle le destin de Zarf - sa vie va devenir un véritable enfer, sauf s'il part sauver le bon vieux Chèzenote des griffes de leurs ennemis. 

Attendez-vous à une lecture drôle, enlevée, intelligente et déjantée ! Car il est vrai qu'on passe un chouette moment avec Zarf et ses amis, à travers leurs aventures délirantes et cocasses, et aux rencontres insolites (une miss Boucles grises, défraîchie et railleuse, qui bosse à la cantine du collège). Les illustrations en noir & blanc sont tout aussi loufoques et se font une place au soleil dans cet écrin d'humour et de nonchalance. Un rendez-vous impayable ! ☺

Seuil jeunesse / Septembre 2015 ♦ Traduit par Yves Sarda (Life of Zarf: The Trouble with Weasels)

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