Un zeste de tendresse, un soupçon d'espièglerie, une pointe d'humour...

Six ans après une première édition très remarquée, Aldebert nous livre 17 nouvelles chansons dosées à la perfection dans un grand et beau livre illustré. Enfin, la chanson pour enfants n'est plus un domaine réservé à deux ou trois artistes indécrottables : un peu de chair fraîche, du son neuf, un tempo endiablé, des textes rigolos et des illustrations tout aussi enjouées.

Aldebert enchante son public (petits et grands compris, pas de jaloux !). Il s'entoure, pour l'occasion, d'autres comparses afin de pousser ensemble la chansonnette : Louis Chedid, Bénabar, Sanseverino, Alizée, Claire Keim, François Morel, Ben Ricour, Didier Wampas, Jocelyne Béroard, Alexis HK, Carmen Maria Vega, Sophie Tith et d'autres encore !

L'écoute du disque, d'approximativement 1 heure, est du plaisir sur toute la ligne. Il y en a pour tous les styles, sur des textes qui interpelleront les enfants (on parle d'école, des parents, des rêves, de l'amour, de la musique, des ordres qu'on n'aime pas recevoir, de fantaisie, d'imagination en folie...). Il y a peut-être deux, trois chansons auxquelles je n'ai pas accroché (dont Range ta piaule - rien que pour le vocabulaire trop familier).  Et puis surtout, on retrouve notre Super Mamie ! 

C'est clair que c'est enthousiasmant, drôle, poétique et enflammé, brassant un paysage musical très large, qui ne manquera pas de séduire bon nombre d'aficionados. 

Gallimard jeunesse Musique, octobre 2014 ♦ Aldebert est en tournée à travers toute la France, pour connaître les dates : http://www.aldebert.com/concert/

Tendresse particulière pour ce texte attachant et humoristique : 

Seuil jeunesse, octobre 2014

Rondes et chansons entraînantes, issues du répertoire traditionnel de la petite enfance : Il court, il court le furet, Dame Tartine, À la claire fontaine, C'est la mère Michel, J'ai vu le loup, Nous n'irons plus au bois... (en plus de quelques chansons inédites). Demandez le programme !  

Avec son format tout-carton, le livre pourra être manipulé par les jeunes mains malhabiles, qui parcouront avec envie ces pages illustrées par Aki (couleurs pimpantes, mise en scène audacieuse et imagination débordante). Les pages sont également couvertes d'un liseré rouge brillant qui rappelle merveilleusement les teintes festives. 

C'est donc un livre à regarder et à écouter : chacune des 20 chansons est revisitée en musique avec audace par Laurent Pradeau, interprétées avec simplicité par Laetitia Guyader. C'est dégoulinant de fraîcheur, de charme et de candeur. Hop, on adopte illico ! 

Pastel, août 2014

La chouette est dans l'arbre, elle n'a pas vu le chat qui se lèche les babines. Tournons le calque. L'image change et une autre histoire apparaît. Oh non ! Le chat a mangé la chouette ! Quelques pages plus loin, un ramassage scolaire démarre à toute berzingue, avec une nichée d'enfants scotchés aux vitres, le sourire aux lèvres et les yeux malicieux. Tournons le calque. Oh non ! Leur camarade a eu une panne d'oreiller et doit chausser ses rollers pour rattraper le bus !  

Certes, c'est assez drôle et original. À l'aide d'une simple page transparente, la même histoire affiche un côté pile, un côté face. C'est le double effet Kiss Cool (deux lectures différentes, suivant la position du calque). Le résultat n'en est que plus cocasse et surprendra à coup sûr les jeunes lecteurs. Certaines pages sont peut-être plus efficaces que d'autres, où maladroitement des indices sont abandonnés, annonçant le tour de passe-passe. 

C'est tout de même une lecture ingénieuse, capable d'épater la galerie. Les illustrations sont joliment naïves, et on suppose tout le travail de recherche et de précision qui se cache derrière ! 

Ce livre rassemble quatre histoires déjà parues dans la collection Mouche : C'est qui le plus beau ?, Yankel le Teckel, Je veux être un cheval et Igor le Labrador.

Quartet gagnant avec ce recueil nous invitant à découvrir des histoires d'animaux assez extraordinaires ! 

Ben Bouboule est un âne qui s'ennuie dans son carré de pré et rêve d'Ailleurs, à chevaucher les plaines et sentir sa crinière voler dans les airs, tout comme le cheval qu'il admire et rêve de ressembler... Milos, un gnou ravissant, persuadé d'être le plus beau depuis que sa mère le lui serine chaque matin, décide de participer à un concours de beauté où il fait la rencontre d'un pingouin. Celui-ci veut remporter le gros lot pour retrouver sa douce qui vit à Paris. Gnou, beaucoup trop sentimental, laisse sa place et fait l'admiration de ses proches en se montrant le plus brave de toute l'assistance. 

Igor le labrador a réussi dans les affaires mais s'ennuie de plus en plus dans sa petite vie. Il envie presque Félicien le vieux dalmatien, qui affiche constamment un air de ravi de la crèche, même si on raconte qu'il a vendu son âme au diable. Qu'importe, Igor veut aussi goûter au bonheur et part à la recherche du diable en personne. Yankel le teckel a lui aussi connu la gloire et les honneurs grâce à son flair hors du commun, puis un drame a bouleversé sa vie et Yankel s'est replié dans une grotte, loin de tout. Mais l'histoire réserve une fin joyeuse, car tout le monde a décidément droit au bonheur ! 

Pour le trouver, il faut parfois savoir « se perdre et se perdre encore, et partir très loin pour le dénicher... juste sous ses pattes. »

Cette lecture est truculente, avec des illustrations au poil, preuve que le duo Agnès Desarthe et Anaïs Vaugelade fait toujours des merveilles. C'est simple et charmant, et puis les histoires avec des animaux ont toujours la cote auprès des enfants.

École des Loisirs, Grand format, octobre 2014 pour la présente édition

Une collection pertinente, colorée et enjouée, pour familiariser le lecteur aux instruments de musique ! 

Ce soir, il y a un beau concert dans la forêt et Paco s'en réjouit. Il doit, toutefois, retrouver la trace des musiciens éparpillés et s'amuser à reconnaître leurs instruments. Et comme c'est un « livre sonore », une petite icône est glissée subrepticement pour permettre au lecteur d'écouter la clarinette, le piano, le violon, la contrebasse, le célesta, le xylophone, le piccolo, le violoncelle, la flûte traversière, le basson... interprétés par l'orchestre du Carnaval des animaux de Saint-Saëns.

Attention aux icônes vertes ! Celles-ci vous réservent quelques petites surprises (le concert des animaux) ! 

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Changement d'ambiance : Paco se rend au cirque, où toute la troupe répète le spectacle de ce soir. Notre ami s'invite à la fête et donne une fois encore une leçon musicale, enlevée et rigolote, pour permettre au lecteur de reconnaître (et écouter) le fifre, la clarinette, la trompette, le trombone, le tuba, le soubassophone, le banjo, le saxophone, la grosse caisse, la caisse claire et les cymbales.

Les icônes vertes viennent de nouveau jouer les trouble-fêtes en proposant des interludes rigolos et divertissants (petit bisou volé, chute maladroite etc.).

En somme, cette collection propose une très appréciable découverte de la musique et des instruments par le biais de l'interactivité, de l'humour et des illustrations guillerettes de Magali Le Huche. C'est tout bon. Nous avons été absolument conquises par cette collection !

Gallimard jeunesse, coll. Mes Petits Livres Sonores, octobre 2014

Loulou & Cie, novembre 2014

Bonjour, mon Lulu ! Un nouveau jour commence ! Lulu est fier d'annoncer qu'il n'a pas fait pipi au lit ! Woow, c'est une vraie grande nouvelle, qu'il convient d'apprendre à tout le monde ! Même le Roi se déplace en personne afin de féliciter Lulu et lui remettre une médaille en récompense !

Alex Sanders, c'est drôle, attachant, pétillant et tendrement exubérant (gros trait noir, silhouettes rondes, couleurs bariolées) avec un texte tout en point d'exclamation. Cela rend les expressions encore plus exaltantes et exaltées, les enfants adorent et seront sensibles à cette histoire autour d'un sujet intemporel : le fameux pipi au lit ! Ou quelle victoire de passer une nuit complète sans le moindre accident... c'est la vie, Andy. ☺

Henny est une petite poule pas comme les autres : au lieu d'avoir des ailes, elle est née avec des bras. Fatalement, toute la basse-cour se moque d'elle et Henny se sent seule, incomprise et rejetée. Plutôt que de s'apesantir sur son sort, Henny choisit d'optimiser sa différence. Eh oui, elle au moins peut à la fois se brosser les dents et peigner sa crête en même temps ! Et toc.

L'histoire adopte un ton humoristique très plaisant et affiche un esthétisme épuré, aux illustrations pleines de charme qui ne manqueront pas d'interpeller le jeune lecteur (une poule avec des bras ? il fallait y penser !). Certes, l'image peut aussi laisser perplexe, sauf que l'histoire est censée donner du baume au cœur et envoyer de bonnes ondes aux lecteurs en perte de confiance. Haut les cœurs, jeunes amis ! 

Seuil jeunesse, août 2014

Ce beau livre de 635 pages ne doit absolument pas impressionner le jeune lecteur, car il renferme de nombreux passages illustrés racontant l'histoire de Rose, une fillette triste et solitaire, qui voue une admiration sans borne pour l'actrice du muet, Lillian Mayhew. Nous sommes en 1927, à Hoboken dans le New Jersey. Contre l'avis de son père, Rose n'hésite d'ailleurs pas à se faufiler hors de sa chambre pour assouvir sa passion et se rendre au cinéma.

Son histoire rejoint étrangement celle de Ben, qui se passe dans le Minnesota, en 1977. Le garçon vient de perdre sa mère et vit chez ses cousins, mais une question subsiste : pourquoi rêve-t-il chaque nuit de loups ? Cette interrogation rappelle naturellement celle sur ses origines, car Ben ignore qui est son père. En fouillant les affaires de sa mère, il découvre un début d'indice, une adresse à New York et un numéro de téléphone.

Ce roman nous mène ainsi vers une piste fabuleuse, celle d'un univers mystérieux et ensorcelant, où chaque petit détail va compter et trouver sa place au bout des 635 pages (qui se lisent en moins d'une heure ! promis). C'est aussi la combinaison de deux histoires touchantes, avec des personnages attachants (sans se douter, Rose et Ben ont plusieurs points communs). Leurs deux récits ont le parfum des secrets de famille, des drames et des passions... C'est captivant !

Mais l'auteur excelle dans l'art de la discrétion et la pudeur, en produisant un ouvrage raffiné, où les émotions affleurent sans réellement déborder. C'est en cela une très jolie lecture, assez éblouissante par son esthétisme (illustrations en noir et blanc, étourdissantes de précision et s'enchaînant tel un scénario animé). Elle aborde aussi un thème rare en littérature : la culture des sourds en Amérique. Ce livre n'en est que plus sensible, pertinent et admirable ! 

Bayard jeunesse, mars 2012 ♦ traduit par Danièle Laruelle (Wonderstruck)  ♦ Brian Selznick est également l'auteur de L'invention de Hugo Cabret.

Pastel, octobre 2014

Bzou convoite la plus belle fleur sur la branche : Booh ! - Roukoul, glousse-t-il. - Rou rou, répond l'intéressée. Mais il n'est pas le seul en course, argh. - Rekul, lui retorque-t-on. Et là, bagarre générale à coup de Zbing Zbang Kronch. La trêve viendra d'une nouvelle petite beauté, “Chik Chik”.

Album original et fantaisiste, où les petites bestioles volantes s'affrontent dans une aventure vibrante et sonore, à base d'onomatopées rigolotes et inventées exprès pour exprimer en un seul mot des émotions fortes. C'est très éloquent. L'ensemble est joliment coloré pour une lecture assez inattendue et très plaisante ! 

Pastel, octobre 2014

Hou-Chi a fait une grosse bêtise (il a lancé trop fort une pierre et a cassé le toit d'une maison). Il doit donc payer les réparations. Sa mission : se rendre au marché pour vendre du blé. Mais son sac est percé et se vide de son contenu tout le long du trajet, de plus Hou-Chi ne voit pas les oiseaux qui picorent derrière son passage. Fatalement, en arrivant au village, il n'a plus de blé à vendre... Que faire ?

Un tout petit album très rigolo, mais surtout magnifiquement illustré à base de tissus. Le résultat est prodigieux. Le ton de l'histoire est drôle, cocasse et tellement pertinent qu'on tourne la dernière page avec un sourire jusqu'aux oreilles. Précisons aussi que Lina Mumgaudyte, au nom si poétique, est née à Klaipeda en Lituanie et a parfait sa formation à l'École des Arts Supérieurs de Bruxelles. Chouette découverte !