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Chez Clarabel

19 juin 2013

“Rien ne peut rivaliser avec la musique ! Elle te tiendra lieu de tout ! Parce que la musique console de tout !”

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Quentin doit prendre seul le train pour se rendre à Paris et passer son audition de piano pour l'entrée au conservatoire. Sa mère est absente, coincée par la maladie de la grand-mère, chez laquelle le garçon va séjourner. Tout ceci ne l'enchante guère, à vrai dire il a une peur bleue de l'inconnu, de son épreuve, de la séparation, de la solitude... Il est aussi en pétard contre sa mère, qu'il accuse de délaisser sa famille pour une femme qui n'en a rien eu à faire de sa pomme, ces quatre dernières années.

Dans le train, Quentin croise son professeur de français, Sylvain Authier, il doit donner une conférence à la Sorbonne et vient de se disputer avec sa petite copine, qui lui reproche de ne faire aucun effort. Sans comprendre pourquoi, Quentin va déballer à son prof tout ce qu'il a sur le cœur : d'abord il a oublié sa partition chez lui, puis il n'est pas sûr d'avoir envie de passer son audition, et enfin il pense que c'est surtout pour faire plaisir à sa mère qu'il se donne autant de mal. Lui, par contre, ne sait plus trop où il en est...

Autre jolie coïncidence, Quentin fait la connaissance d'une jeune fille de son âge, Sylvia. Ça, plus ça, plus ça... soudain, tout semble plus léger au garçon, moins contraignant. Un professeur qui vous remet d'aplomb et vous sauve du marasme émotionnel, une demoiselle qui vit le même calvaire, bref le livre se termine aussi vite qu'il a commencé, en un battement de cils, une douce mélopée au piano, le temps d'éponger le cœur tout comprimé de notre grand adolescent, qui avait juste besoin d'écoute et d'attention.

C'est un livre doux, alerte, mélodique et spontané. Il ne fait que 90 pages et peut convenir aux plus jeunes, sans problème.

Quentin sur le quai, par Françoise Grard (Actes Sud junior, 2008)

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19 juin 2013

“Je mets du hip-hop dans mes flip-flaps et des tempos rebelles sous mes semelles !” (Un autre visage)

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Parce qu'il est sûr de son charme, avec son visage de beau gosse, Martin se prend pour le roi du monde. En cours, il fait le guignol. A la ville, il roule des mécaniques avec ses deux potes inséparables, Mark et Matthew. Un soir, pourtant, tout dérape : à bord d'une voiture volée, conduite par un dealer, Martin est victime d'un accident, grièvement brûlé, scotché sur un lit d'hôpital avec une tronche en compote.

Au lieu de s'effondrer, Martin décide de reprendre place dans sa vie mais se confronte au regard, et surtout aux jugements des autres. On cherche à lui attribuer des sentiments qu'il n'éprouve pas, car il est loin de se considérer perdu ou minable. Même ses potes n'osent plus le regarder en face, sa petite copine devient distante... C'est une totale remise en question pour lui.

J'avais une certaine appréhension au début de ma lecture, j'avais un peu de mal à encadrer le personnage de Martin, et puis son histoire a fini par me bluffer. Jamais, à aucun moment, celui-ci ne nous joue la petite sérénade du type désespéré, mal dans sa peau. Martin fait preuve d'une grande acuité sur son handicap, sur le comportement de son entourage, qui se sent mal à l'aise en sa présence. Mais lui refuse de se laisser abattre.

Sa vie va d'ailleurs prendre une nouvelle orientation, en mieux, grâce à son expérience, ses nouvelles rencontres et les désillusions suite à son accident et sa tentative de retour à la “vie normale”. C'est un roman qui se lit vite, il est assez prenant et vivifiant dans l'âme. On y découvre aussi l'écriture belle et envoûtante de Benjamin Zephaniah, écrivain et poète rastafari.

Un autre visage, par Benjamin Zephaniah
Actes Sud junior, 2010 - traduit par Dominique Piat

19 juin 2013

“... dans n'importe quel choix, il y a toujours une part de hasard.” (Un coeur noir)

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Au cours d'un cambriolage dans une maison qu'il croyait abandonnée, Melkior tombe sur un type, qui vit seul, entouré de livres, avec son vieux chien Chaussette. L'homme s'appelle François et accepte de lui donner de l'argent, mais en échange il prête un roman au garçon en lui demandant de le lire puis de revenir lui en parler.

Contre toute attente, Melkior se surprend à apprécier sa lecture et retourne chez l'homme, qui manifeste un sincère intérêt pour les tourments du garçon (au boulot, son patron le harcèle moralement, et chez lui il trouve que ses parents s'aiment trop et vivent dans leur bulle).

Melkior traîne aussi avec un petit caïd qui va vite le provoquer au sujet de son amitié avec François et lui colle une étiquette d'homosexuel dans tout le quartier. C'en est trop pour le garçon, qui est déjà au bout du rouleau et voit de vieux souvenirs remonter à la surface.

Ce roman au rythme soutenu et au charme inquiétant se lit d'une traite. J'ai en effet été happée par la spirale dans laquelle glisse le jeune héros, en totale perdition, hésitant entre la violence et l'indifférence, cherchant plus loin pour libérer ce trop-plein qui l'étouffe, d'où cet énigmatique “coeur noir” qui ne demande qu'à exploser. La fin peut troubler, mais doit s'interpréter selon ses attentes.

Un coeur noir, par Olivier Ka  (Plon, 2013)

18 juin 2013

L'île des oubliés, lu par Pulcherie Gadmer (Audiolib)

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Quelle lecture envoûtante ! A priori, l'histoire traitant d'une léproserie n'avait pas lieu de m'attirer, mais j'ai tout de même tenté l'expérience car les avis sur ce livre étaient tous extrêmement positifs. Bien m'en a pris, j'ai succombé moi aussi à cette atmosphère douce, nostalgique et ensorcelante, qui s'annonce comme la lecture idéale pour les vacances !

A l'occasion de son excursion en Crète, Alexis se rend sur les terres où sa mère a passé son enfance, dans le petit village de Plaka, qui se situe face à l'île de Spinalonga, réputée pour avoir abrité une colonie de lépreux entre 1903 et 1957. En rencontrant une vieille amie de sa mère, Alexis découvre alors la bouleversante destinée de ses aïeux, que sa mère avait choisi de fuir sans jamais expliquer les véritables raisons à ses propres enfants.

Se dévoile alors une histoire de famille avec ses drames, ses secrets mais aussi ses passions. Sans mentir, j'ai plongé tête la première dans ce décor paradisiaque, baigné par le soleil éclatant de la Crète, pourtant marqué par des tragédies, mais duquel se dégage un formidable élan d'optimisme et d'amour. Même la vie à Spinalonga est captivante, on y découvre une communauté attachante, qui va mener une vie presque ordinaire, en s'organisant pour ne jamais baisser les bras.

C'est vraiment un beau et doux roman, qu'on savoure avec délectation. La lecture de Pulcherie Gadmer a également fortement contribué à mon état d'ébahissement et de fascination. Son timbre de voix est apaisant, une vraie caresse, la promesse tenue d'un instant d'évasion et d'une lecture dépaysante. Forte de cette rencontre, je tente prochainement Le fil des souvenirs du même auteur, Victoria Hislop.

L'île des oubliés, par Victoria Hislop
Audiolib / Livre de poche (2013) ; éditions Les Escales, 2012 - Traduit par Alice Delarbre
Texte intégral lu par Pulcherie Gadmer (durée : 14 h 35)

18 juin 2013

Teaser Tuesday #47

Les chansons. Ah, elles peuvent être tellement parfaites... Une chanson. Une simple chanson. Trois minutes et demie d'instruments et de voix, rien de plus en général. Et pourtant ces trois minutes et demie peuvent vous faire voir le monde, dans toute son horreur ou dans toute sa gloire ; elles peuvent vous émouvoir aux larmes ou bien vous faire danser en pantoufles dans votre cuisine. Elles peuvent exprimer une émotion que vous n'aviez pas conscience de ressentir, ou bien une aspiration profondément ancrée en vous. Je sais que j'ai l'air de me la jouer quand je parle de musique, mais j'ai passé trop d'heures à écouter en boucle la même chanson, les yeux écarquillés d'émerveillement, pour qu'il en soit autrement.

Marilyn elvis

Gracie Flowers, la petite vingtaine, agent immobilier à Londres, avec une voix en or (et l'incapacité de se produire en public pour chanter depuis la mort de son père), a tracé son avenir selon un Plan en 5 ans, mais celui-ci mord la poussière sitôt qu'elle loupe sa promotion au boulot. Les ennuis ne cessent de s'enchaîner : elle court dans toute la ville pour s'acheter la pilule du lendemain, vole au secours de sa mère au bord de la banqueroute, veut sauver le lopin de terre où est enterré son père, loin des griffes de promoteurs avides, et cerise sur le gâteau, reçoit un coup de fil de sa belle-mère lui annonçant que son petit copain la quitte !

Mais Gracie Flowers ne manque pas de ressources et nous entraîne dans sa course folle avec une fraîcheur et un bonheur qui donnent des étoiles dans les yeux. En effet, cette lecture m'est apparue pétillante, tartinée de belles réflexions sur l'amour paternel et sur la musique, les chansons, l'amour aussi... C'est un régal à lire !

Marilyn, Elvis, le prince William et moi, par Lucy-Anne Holmes
Pocket, 2013 - traduit de l'anglais par Odile Carton

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17 juin 2013

“The peace sign is with two fingers not one.”

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Cela faisait quelques années qu'on avait quitté Heather Wells à son activité de détective malgré elle, amoureuse épanouie, jeune femme aux formes généreuses et bien dans sa peau (cf. Une (irrésistible) envie de dire oui). Et puis, ô surprise, notre héroïne fétiche est de retour, comme si les séparations dataient d'hier.

Ce quatrième tome inattendu nous propose une intrigue davantage centrée sur la jeune épouse de Jordan Cartwright, l'ex de Heather du temps de son passé de lolita de la pop. Tania est à cran, car son garde du corps a reçu une balle perdue lors d'une fusillade et a échappé à une tentative d'empoisonnement. La jeune femme est souffrante (elle est enceinte) mais tient à protéger ses petits secrets. Une fois encore, Heather se retrouve au cœur de l'action, Cooper officie en tant que nouveau garde du corps et notre petit couple doit cacher leur liaison à toute la famille Cartwright, dont on fait l'époustouflante rencontre pour un grand moment de rigolade !

Et pourtant, malgré cet alléchant programme, on tourne vite en rond, l'action est poussive, l'humour aussi, on brode autour d'une intrigue pas très folichonne, Heather est pétillante, son histoire d'amour avec Cooper toujours craquante, mais on ne vibre plus autant qu'à leurs débuts (l'harmonie entre eux est intacte, mais la tension sexuelle d'avant était tout de même plus excitante !). Je n'ai pas compris pourquoi Meg Cabot revenait à cette série, soit cinq ans après le troisième tome paru, à part combler les attentes des fidèles de Heather Wells (dont j'en suis, tout naturellement). Je l'ai lu par curiosité, mais je suis un peu frustrée car ce n'est plus aussi bon qu'au tout début.

Ajoutez que l'auteur va publier un 5ème tome ! The Bride Wore Size 12 sort en septembre 2013 pour la VO ! Fichtre.

Ready to rock ! (Heather Well #4), par Meg Cabot
Albin Michel jeunesse, coll. Wiz, 2013 - traduit par Florence Schneider

17 juin 2013

sur les bords de Seine

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grande parade de l'Armada, 16 juin 2013

14 juin 2013

La Pâle figure - La trilogie berlinoise 2 (Audiolib)

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Nous sommes en 1938, Bernie s'est trouvé un associé et enquête pour le compte d'une éditrice victime d'un maître-chanteur, qui menace de dénoncer son fils homosexuel. Ah oui, il était courant de faire du ménage, les déviances sexuelles et autres troubles psychiques étaient rapidement éradiqués de la circulation. Tout ce désordre ne convenait décemment pas aux exigences de suprématie raciale du régime national-socialiste.

Peu de temps après, Bernie est contraint de rejoindre les rangs de la police pour arrêter un criminel en série qui s'en prend aux adolescentes allemandes. La presse a interdiction d'ébruiter l'affaire, mais déjà les esprits s'échauffent en incriminant les juifs. Bernie va devoir fouiller dans les milieux glauques de la prostitution et de la pornographie, avant de mettre à jour un plan diabolique.

Je suis toujours bluffée par cette série et sa capacité à nous plonger dans la noirceur en nous tenant par les poignets. C'est aussi le contexte historique qui fait que je n'en démords pas, car l'intrigue policière insiste parfois trop lourdement sur l'aspect sordide et repoussant, la personnalité de Bernie Gunther n'étant pas non plus très noble (le type est cynique, à juste titre, mais son attitude avec les femmes a tendance à m'exaspérer). Malgré tout, j'ai bien aimé l'enquête de ce deuxième tome, que j'ai trouvée mieux tenue et plus cohérente. Ça reste bon, très bon même !

La pâle figure - La trilogie berlinoise 2, par Philip Kerr
Audiolib (2012) / éditions du Masque (2008) - traduit par Gilles Berton
Texte intégral lu par Julien Châtelet  (durée : 8 h 35)

14 juin 2013

L'été de cristal - La trilogie berlinoise 1 (Audiolib)

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Berlin, 1936. Bernie Gunther, ancien inspecteur de police qui a démissionné pour marquer son désaccord avec les purges effectuées au sein de leurs rangs, s'est mis à son compte en devenant détective privé, spécialisé dans la recherche des personnes disparues. Et comme il le souligne, c'est devenu chose courante depuis l'accession au pouvoir du régime national-socialiste. Il vient de se voir confier une nouvelle enquête : retrouver un bijou de grande valeur, qui aurait disparu dans un incendie, dans lequel la fille du client a trouvé la mort, avec son époux, tout ça dans la plus grande discrétion, s'il vous plaît.

Enquête de routine, pense-t-on. Les premiers chapitres nous baladent, c'est plaisant, un peu à la façon d'un polar à la sauce Dashiell Hammett, en plus on aime détester Bernie Gunther, un type cynique, enjôleur et insolent. Tout est conforme à nos attentes. Puis, l'intrigue finit par nous surprendre, avec une avalanche de rebondissements et une montée en puissance de la violence, le dénouement lui-même nous met k-o. Je m'attendais à une lecture un brin désuète, trempée dans l'huile, avec un fond historique tout ce qu'il y a de plus captivant, et finalement j'en ai pris plein les loupes.

Mais je ne regrette pas un seul instant ! Le résultat est très fort et remue en nous des émotions complexes et variées. C'est même plus qu'un roman policier, le contexte historique apporte beaucoup à l'atmosphère et à l'impact que peut renvoyer la lecture. C'est passionnant, on y découvre un pays qui a déjà plongé dans la folie nazie, mais qui tente de faire profil bas à l'occasion des jeux olympiques, ceci n'enlevant en rien les actes bas et vicieux des brigades en place (gestapo, SS, etc.). Le personnage de Bernie est, lui, plus difficile à cerner. Pour l'instant, le monsieur aurait tendance à me taper sur le système. J'attends la suite pour mieux juger, car bien évidemment je me suis lancée illico dans La Pâle figure (le deuxième tome de cette brillante trilogie berlinoise).

L'été de cristal - La trilogie berlinoise 1, par Philip Kerr
Audiolib (2011) / éditions du Masque (2008) - traduit par Gilles Berton
Texte intégral lu par Julien Châtelet (durée : 8 h 50)

Existe aussi en format poche (Livre de poche, 2010)

13 juin 2013

“See you in dreamland” (Au bout du rêve)

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Le jour de son seizième anniversaire, Catlin apprend que sa sœur Cassandra a quitté le foyer familial pour voler de ses propres ailes et rejoindre son amoureux à New York. Suite à cette annonce, son père s'enferme dans son bureau, sa mère pleure toute la journée et Catlin rejoint la troupe des cheerleaders sur un coup de tête. Un soir, elle rencontre le beau Matthew et son cœur fait boum.

Catlin plonge dans un rêvé éveillé, elle est folle amoureuse, elle qui se sentait invisible ou l'éternelle seconde existe enfin aux yeux d'un autre, un garçon différent, brillant, mystérieux et fascinant. Progressivement, elle s'éloigne de son petit univers ouaté, elle largue les amarres, elle plane sur son petit nuage, elle oublie ses soucis, car rien n'a plus d'importance que son bonheur avec Matthew.

Voilà un roman de Sarah Dessen qui ne verse pas seulement dans la douce félicité, la tendresse et l'émotion. C'est au contraire une histoire beaucoup plus complexe et déchirante que l'auteur nous propose. Au centre, Catlin est une jeune fille qui ne cesse de se dévaloriser et qui va se mettre en danger à force de douter d'elle-même. Elle bascule aussi dans une spirale infernale, car elle refuse d'avouer combien le départ de sa soeur a creusé un gouffre sans fond. Il devient pourtant urgent de sortir de l'ombre de son aînée, de parler à coeur ouvert avec ses parents, de fuir les paradis artificiels et les rêves qui virent au cauchemar.

C'est un roman bouleversant, qu'on lit avec intensité et beaucoup d'émotion. Les personnages sont à fleur de peau, et c'est donc tout naturel de ressentir leur détresse, leur amertume et leur désespoir, mais c'est aussi un petit cocon extrêmement attachant. C'est du Sarah Dessen, après tout. La famille de Catlin n'est pas parfaite, mais leurs amis et voisins (Boo et Stewart) sont des gens en or. Je pense que ce livre nous fait vivre une multitude de sensations, entre révolte, agacement, compassion et bouleversement. C'est un très beau rendez-vous, fort et poignant.

Au bout du rêve, par Sarah Dessen
PKJ (2013) - traduit par Véronique Minder

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