Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

Chez Clarabel

24 avril 2013

♪♫ Le Grand Bazar du Weepers Circus ♫♪

IMG_8796

C'est un double rendez-vous qui s'offre au lecteur : d'abord la lecture, simple et légère, agrémentée par les illustrations pétillantes et colorées de Clotilde Perrin, entre humour, poésie et cocasserie.

C'est magnifique !

Puis, vous glissez le CD dans un mange-disque et vous en prenez plein les oreilles : c'est déjanté, dynamique, bariolé, ça swingue, ça groove, en bref c'est un concert enjoué et délirant. Les chansons sont toutes issues du répertoire classique du registre enfantin, mais remodelées, remixées au goût du jour.

Ainsi, vous découvrez un Petit Navire rock'n roll, une Arche de Noé façon ritournelle de bistro, ou une Pirouette Cacahuète en mode rap ! Album surprenant, explosif et détonnant, vous dis-je.

A tel point que je me demandais si c'était finalement une bonne idée de le faire écouter aux enfants juste avant d'aller dormir, à moins d'avoir un public surexcité en train de bondir sur les lits, et puis finalement ... ouiii, vous pouvez le prêter car le dernier tour de piste se conclut sur des mélodies douces et apaisantes (magnifique Claire Fontaine !). Nos trublions tirent leur révérence sur une épatante berceuse intitulée Chuuut ! avec le passage sifflé (Guten abend, gute Nacht) de J. Brahms.

Notre joyeuse troupe s'est également entourée d'une poignée d'interprètes (les Ogres de Barback, Aldebert, François Morel, Dick Rivers et Babet) et offre ainsi une belle affiche, pour une lecture virevoltante !

Le Grand Bazar du Weepers Circus, illustré par Clotilde Perrin
Gallimard jeunesse, coll. Hors Série Musique, 2012

Le groupe va créer à partir de ce livre-CD un spectacle pour enfants qui va tourner dans toute la France.

 IMG_8798   IMG_8797

IMG_8799   IMG_8800

Publicité
Publicité
24 avril 2013

☠ L'Hypnotiseur, de Lars Kepler ☠

IMG_8813

Après le massacre d'une famille, dont seul le fils est sorti grièvement blessé, la police fait appel aux services du psychiatre Eric Maria Bark qui avait pourtant juré de ne plus jamais pratiqué l'hypnose. Mais c'est une question de vie ou de mort, car la sœur aînée est portée disparue. L'enquête ne peut plus attendre. En rencontrant son patient, Bark n'ignore pas qu'il vient de remettre les pieds en enfer, et effectivement, peu de temps après, les événements vont se précipiter, la tragédie enfler et le passé lui revenir en pleine face.

J'ai mis un temps fou pour entrer dans l'histoire, jusqu'au chapitre 11 (soit la piste 15) car je n'arrivais pas à me situer, à m'attacher aux personnages, à comprendre leurs gesticulations, à saisir ce qu'il se passait, j'avais aussi l'impression qu'on ressassait toujours la même chose, que ça n'avançait pas. Finalement, j'ai réussi à me faire une place, non sans difficulté, car l'histoire m'inspirait souvent du dégoût (à plusieurs reprises, je l'ai trouvée vulgaire, glauque et passablement déprimante).

Je sors donc un peu mitigée de cette découverte, à cause des longueurs, à cause des fausses pistes, à cause de la violence gratuite, à cause de la maladresse qui fait cohabiter les deux affaires avec une logique parfaitement alambiquée, à cause du flashback qui dure des plombes, à cause du malaise ressenti également. Enfin bref je suis plus que mitigée, dépitée, perplexe. Je pense, néanmoins, que je donnerai une deuxième chance à l'auteur, Lars Kepler, histoire de retrouver le sympathique inspecteur Joona Linna. Mais pitié, que le traitement des enquêtes soit moins sordide !

L'écoute aura été longue, un peu plus de 17 heures, pour une interprétation glaçante, troublante, bien en phase avec ce qu'on nous raconte. De quoi se ronger les sangs.

L'hypnotiseur, par Lars Kepler
Audiolib, 2011 / Actes Sud noir, 2010 - traduit par Hege Roel-Rousson et Pascale Rosier
Texte intégral lu par Thierry Janssen

23 avril 2013

Small Change Girl

IMG_8814

Comme j'avais beaucoup moins d'attentes concernant ce deuxième tome, je l'ai donc davantage apprécié, ne cherchant plus à anticiper ce qu'il n'y avait pas raison d'être, et l'acceptant pour ce qu'il avait à me proposer : une intrigue habile, enrobée dans du beau papier, avec un zest de suspense et de stress. Forcément, je suis cliente !

Cette suite prend lieu après les évènements tragiques du tome précédent, Allie est de retour à Cimmeria, qu'il faut remettre sur pied. Isabelle vient également de lui offrir un passe-droit pour les Nocturnes, car il est temps pour elle de se préparer aux attaques de l'ennemi, qui cherche à la kidnapper. L'entraînement va se révéler intensif et sans pitié, Allie va perdre confiance en elle, confier sa détresse à son ex, au grand dam de son petit copain.

Ouiiiiiii, il y a du mélodrame romantique à l'horizon ! Etrangement cela ne m'a pas du tout dérangée, j'avais pourtant cru le contraire, finalement il faut croire que j'étais disposée à me balader dans cette Night School avec une bonhommie exemplaire ! Très sincèrement, j'ai beaucoup aimé ce deuxième tome, je l'ai même préféré car je ne me suis pas sentie flouée. Et comme il s'inscrit dans une série à cinq tomes, il prend aussi son temps pour placer ses pions, pour distiller le doute et pour faire naître des tas de théories.

Je suis franchement curieuse, curieuse de connaître l'identité de la taupe, curieuse de savoir si les nouvelles amours d'Allie trouveront enfin leur sens, je suis toujours aussi séduite par l'ambiance de l'école, charmée par son aura, je m'interroge sur les uns et les autres, je suspecte un peu tout le monde, en bref je suis parée pour connaître la suite des événements avec impatience ! Sûre de son rythme, faussement nonchalante, un poil fripouille, cette saga reprend du grade dans mon estime.

Night School, tome 2 : Héritage, par C.J. Daugherty
Robert Laffont, coll. R. (2012)  -  traduit par Francine Deroyan

23 avril 2013

"I've been looking for a suitable alternative, but the truth is... there's only you."

IMG_8810

La compétition entre les filles continue, la sélection s'est réduite à seulement six candidates et America figure toujours en tête de liste dans le cœur du prince Maxon. Du moins, c'est ce que l'on croit car très vite il apparaît que le jeune homme est las d'attendre après son élue, qui réclame du temps, toujours du temps. Elle manque de confiance en elle et en Maxon, elle ne sait plus où donner de la tête dès qu'elle revoit Aspen, ce dernier ne lui facilitant pas la mise puisqu'il devient tout sucre, tout miel et se présente comme le parfait amoureux transi.

Aussi, lorsque Maxon ose manifester un soupçon d'intérêt ou une marque d'affection plus poussée envers une autre candidate, America voit rouge et se comporte comme une gourde, en multipliant les frasques et les caprices. Soupirs, soupirs. Sans quoi, nous découvrons enfin le véritable visage du royaume d'Illéa, à travers le journal de son créateur. America a eu connaissance de ce journal, en a lu des extraits et a découvert la vérité. Résultat, elle est encore plus chamboulée et tentée de prendre une décision qui risque bien de nous arracher un battement de cœur !

Ajoutez les attaques répétées de l'ennemi, la pression de la compétition et ses épreuves (nigaudes), la haine non dissimulée du roi en personne, les amitiés fausses, les secrets mis à jour, les éclats de tendresse, les vérités jamais bonnes à dire, l'envie de claquer la porte et de faire la révolution ... Heureusement l'action frétille en fond de cale, sinon ce deuxième tome serait usant, car très centré sur la romance et sa ronde des émotions (et hésitations). Les sautes d'humeur et les changements d'attitude des uns et des autres rendent en effet l'ensemble compliqué, lassant et pénible.

Par contre, le roman se lit toujours aussi vite, l'ambiance générale est séduisante et l'impatience de connaître le dénouement est forcément très grande ! Il faudrait juste que cesse ce ballet des cœurs désaccordés, à la longue on n'y comprend plus rien !!! America, assume tes choix !

L'Elite (La sélection #2) par Kiera Cass
Robert Laffont, coll. R, 2013 - traduit par Madeleine Nasalik

22 avril 2013

"I'm your worst nightmare come to life."

IMG_8806 

Un matin, Jessica se réveille tordue par les douleurs de la transformation : elle est en train de devenir un loup garou ! Voilà qui n'était pas prévu. Ce phénomène extraordinaire doit aussitôt être tenu au secret, puisqu'une vieille légende court sur les femelles garou qui n'ont pas droit de vie car elles pourraient provoquer chaos et destruction. Heureusement, le père de Jessica est l'Alpha de la Meute et entend protéger sa fille coûte que coûte. Il lui astreint une garde rapprochée, protégeant ses moindres faits et gestes, à l'affût de l'ennemi qui opère plus vite que son ombre. Plus un doute n'est permis : un traître se cache parmi eux !

Nouvelle série, premier tome et une mythologie qui fait peau neuve : Amanda Carlson a su se retrousser les manches pour nous embarquer dans son univers particulièrement brut de décoffrage. L'héroïne n'est pas une mijaurée, elle est loup-garou, la seule et unique femelle à l'horizon, elle possède une force phénoménale et ne cesse d'appréhender des dons et talents cachés. C'est aussi une décidée, qui n'hésite pas à ruer dans les brancards, elle a pour boulet un flic teigneux qui ne la quitte pas d'une semelle et cherche à percer son secret. En même temps, Jessica veut prouver sa loyauté au clan, cerner sa louve, sans trop la brider non plus, et découvrir qui cherche à l'éliminer.

Résultat, l'ensemble est foisonnant, très cash mais un peu lourdaud aussi. Il n'y a pas une once de sensualité dans l'histoire, c'est de l'urban fantasy sans romance, et oui ça m'a manqué ! Même sa rencontre avec Rourke, l'inconnu à la voix sexy, ne vaut pas tripette. En un battement de cils, Jessica et lui réalisent que ... Mais franchement, c'est trop court, trop soudain, sans glamour. C'est du flan tout flasque, allégé en sucre. Par contre, l'histoire est menée à un train d'enfer, on a du rebondissement sur rebondissement, et énormément de bla-bla pour bien nous expliquer où l'on se trouve et comment cela fonctionne. La découverte est donc intéressante, mais pas aussi excitante que je l'avais supposé.

Sang nouveau (Jessica McClain #1), par Amanda Carlson
Livre de Poche, coll. Orbit, 2013 - traduit par Isabelle Pernot

Publicité
Publicité
22 avril 2013

►►► Etranges Rivages ◄◄◄

IMG_8811

Erlendur est de retour sur les terres de son enfance, précisément dans la ferme où il a grandi avec ses parents et son petit frère, avant le drame qui a coûté la vie de celui-ci. Toute la famille a été brisée, Erlendur, lui, est devenu cet homme solitaire et taciturne, hanté par le fantôme de son cadet. Apparemment, c'est suite à l'affaire d'Hypothermie (que je n'ai pas lu) qu'il aurait plié bagages pour effectuer son pèlerinage et guérir de son passé.

Donc, sur place il cherche, interroge et fouille. Il rencontre des hommes et des femmes âgés, mais bavards. Ainsi lui revient l'histoire de la disparition des soldats anglais, il y a une soixantaine d'années, lors d'une tempête de neige dans les fjords. Ce même soir, une jeune femme aussi aurait emprunté le même chemin, surprise par la météo et emportée sans laisser la moindre trace. Ses sœurs ont toutefois longtemps nourri une suspicion envers son époux, mais bon ...

Erlendur va prendre à cœur de démêler les nœuds de cette histoire, sensible à la détresse d'un homme, car lui-même se retrouve un peu dans cette histoire de fantôme et de revenant, de responsabilité et de culpabilité. Enfin, on lève le voile sur le mystère de son enfance, sur la tragédie qui a marqué toute sa vie. Petit à petit, on avance et on porte notre commissaire vers le monde des vivants, après avoir enterré ses morts, pour de bon. Ce retour aux sources est vivifiant, poignant, incroyablement doux et beau, c'est - je crois - l'un des meilleurs livres de la série !

A l'écoute, Jean-Marc Delhausse reprend du service et nous plonge dans des abymes noirs et profonds, ou ce qui s'apparentent le plus à de la mélancolie, de la tristesse et de la langueur. Mais jamais notre moral n'est plombé, au contraire l'histoire tire vers le haut et touche notre corde sensible. Durée d'écoute : 9h50 !

Etranges rivages, par Arnaldur Indridason
Audiolib / Métailié, 2013 - traduit par Eric Boury
Texte intégral lu par Jean-Marc Delhausse

19 avril 2013

Retrouver quelque chose d'essentiel, mais quoi ?

IMG_8803

Anaïa et ses parents viennent d'emménager dans le mas provençal, qui appartenait à son grand-père, et s'installent avec bonheur dans une nouvelle vie au pays des oliviers et de la lavande. Dès son premier jour de fac, Anaïa retrouve une amie d'enfance, Garance. Elles font route ensemble tous les matins, suivent à peu près les mêmes cours. Les premiers chapitres défilent ainsi, sur un train de vie routinier et très ordinaire. Seule ombre au tableau : toutes les nuits, Anaïa rêve qu'elle rencontre quelqu'un dans une tour. De plus, les grains de beauté sur sa main gauche commencent à se multiplier et forment un dessin étrange.

La vie amoureuse de la jeune fille est également plate, même si deux beaux garçons gravitent autour d'elle : Eidan, le musicien taciturne et aux humeurs changeantes, et Enry, le viking sûr de son charme. Mais toujours pas de cœur qui palpite ! A bientôt 18 ans, Anaïa ignore tout des élans passionnés. Même elle commence à trouver ça pénible. C'est d'autant plus bizarre que ni Eidan ou Enry ne lui font du rentre-dedans, tous deux demeurent évasifs avec leurs propos sibyllins, selon lesquels Anaïa doit plonger dans ses souvenirs pour découvrir qui elle est vraiment.

J'ai passé un moment très sympathique à parcourir ce livre, en compagnie d'une héroïne tantôt cruche, tantôt soupe-au-lait, mais jamais agaçante. Son cadre de vie est tout aussi ordinaire, on s'y sent comme un poisson dans l'eau, et sincèrement j'ai énormément apprécié l'ambiance générale. L'intrigue est plutôt simple, mais ponctuée de petites scènes attachantes, ou drôles, ou mystérieuses. C'est globalement bien fichu, j'ai été moi-même surprise du plaisir ressenti chaque fois que je reprenais ma lecture, c'est plutôt bon signe ! De plus, l'auteur saupoudre son histoire de petits détails pertinents, avec beaucoup de références musicales et un bon gros clin d'œil à Autant en emporte le vent (film fétiche). Donc, je suis séduite, conquise, curieuse de connaître la suite ... qui justement vient de paraître ! Cf. Le brasier des souvenirs.

Phaenix, tome 1 : Les Cendres de l'oubli, par Carina Rozenfeld
Robert Laffont, coll. R (2012)

... il y a une scène dans ce livre qui est bouleversante (merci la musica !)

18 avril 2013

“A Japanese can live on a teaspoonful of rice a day. We were the best breed of worker they had ever hired in their lives.”

IMG_8805

Au début du XXe siècle, des célibataires américains ont choisi, sur catalogue, leurs épouses d'origine japonaise, après avoir échangé quelques lettres et photographies. Ces demoiselles, de tous âges et de tous horizons, ont ainsi tout quitté dans l'espoir d'une vie meilleure, mais la réalité s'est finalement révélée différente. Car toutes ces jeunes filles, avec des rêves débordant des poches, n'ont malheureusement pas trouvé l'amour à leur arrivée. La plupart ont en fait été considérées comme du bétail, de la main d'œuvre docile et bon marché. Et les époux n'étaient pas des banquiers ou de riches négociants en soierie, mais de simples fermiers, logés dans des tentes ou des cabanes.

Amère désillusion pour toutes ces Japonaises, piégées dans un mariage sans âme, sans vie, sans tendresse ! Mais lorsque certaines d'entre elles ont appris à faire contre mauvaise fortune bon cœur, ou su établir une véritable harmonie familiale, elles ont ensuite été frappées par les horreurs de la guerre, l'attaque de Pearl Harbor et les mesures gouvernementales visant à parquer tous les immigrés d'origine japonaise dans des camps, perdus dans les montagnes. Partagées entre la honte, l'incompréhension, l'impuissance et l'amertume, nos héroïnes ont assumé leur nouveau destin sans broncher.

Le récit de Julie Otsuka est foncièrement intéressant, intelligent, poignant et instructif. Par contre, ce que je trouve dommage, même si cela fait partie du choix de l'auteur, c'est d'avoir délibérément parlé à la première personne du pluriel, montrant ainsi qu'il s'agit d'un témoignage collectif, toutes unies dans la même galère. Le problème, c'est que l'ensemble m'est apparu impersonnel, avec une distance établie, sans possibilité de s'attacher à une histoire ou un personnage en particulier. Ce ne sont finalement que des visages anonymes, on a beau ressentir ce que ces jeunes femmes ont pu éprouver dans cette expérience de vie, mais il en découle aussi un sentiment de vide. C'est assez déconcertant.

A la narration, nous avons Irène Jacob, dont le charme et la subtilité confèrent à l'écoute une mélodie gracieuse, aux accents doux et puissants selon les besoins. C'est particulièrement agréable ! Lecture courte, seulement 3h47 ! Dans le même registre, je vous conseille Le fil à recoudre les âmes de Jean-Jacques Greif.

Certaines n'avaient jamais vu la mer, par Julie Otsuka
Audiolib, 2013 / Phébus, 2012 - Traduit par Carine Chichereau
Texte intégral lu par Irène Jacob

PRIX FEMINA ETRANGER 2012

18 avril 2013

"Oui, je pense que tout ce qui vient du passé n'est pas dépassé."

IMG_8789

J'avais suivi de loin l'engouement des lecteurs et des libraires pour ce roman, dont j'ignorais absolument tout de l'histoire. J'avais supposé qu'il s'agissait d'une lecture tendre et délicate, aux doux pouvoirs apaisants. Eh bien, j'avais raison, un peu, mais j'avais tort aussi. En fait, cette histoire est beaucoup plus bouleversante que je ne l'aurais cru !

Nous découvrons une femme de 47 ans, Jocelyne, surnommée Jo, mercière à Arras, mariée à Jocelyn (!) depuis une vingtaine d'années et mère de deux enfants (sa troisième fille est morte à la naissance). C'est une femme heureuse et comblée, même si les épreuves, elle connaît aussi. Comme beaucoup de monde, elle avait rêvé d'une autre vie, mais les aléas du destin ont fait que ... Ce n'est pas de l'amertume qui accompagne ses mots, aujourd'hui. Après un rapide tour d'horizon, Jocelyne s'estime chanceuse.

Et puis, elle gagne au Loto une somme faramineuse. Elle conserve le chèque dans sa poche, n'en parle à personne. Parce que, "la convoitise brûle tout". Alors, Jo continue de mener son petit train de vie, avec ses copines, les jumelles coiffeuses, toujours fofolles, mais extrêmement perspicaces. Elle ne dit rien à son mari non plus, elle attend, elle part en weekend, elle est plus amoureuse que jamais, enfin détendue, après des années de hauts et de bas. Dans son coin, elle dresse des listes, de ses envies, de ses besoins, de ses rêves. Elle tient aussi un blog de tricot, qui connaît un succès fulgurant. Non, vraiment, Jocelyne a tout pour être heureuse. Alors, ces 18 millions et des pépettes pèsent de plus en plus dans la poche...

L'histoire, finalement, va nous surprendre, nous mettre k-o, nous choquer et nous bouleverser. Nous sommes plus près que jamais de Jocelyne, nous ressentons sa détresse, ses peurs, sa rancune, son désarroi. Sa belle histoire devient tragique. Elle qui se pâmait à la lecture de Belle du Seigneur prend conscience du gouffre qui l'attend lorsqu'on a longtemps cru à l'amour absolu. Qu'est-ce que c'est poignant ! D'un seul coup, ce roman qui m'apparaissait léger, attendrissant et drôle s'est revêtu d'un voile d'amertume, d'où l'on sort plus déboussolé que jamais. Enfin, c'est bon aussi ! C'est un roman généreux et honnête, qui nous porte à apprécier les petits plaisirs simples de la vie ordinaire. Sans mièvrerie, sans cynisme. Et quelle prouesse de la part de l'auteur, d'avoir su se glisser dans la peau d'une femme, avec les mots justes, les émotions à fleur de peau. C'est ce qui touche aussi.

Odile Cohen, également la voix d'Amy dans Les apparences, parfait à apporter à la musique des mots du roman un ton juste, tendre et profond. Encore un beau moment de lecture que nous offre Audiolib ! (Comptez seulement 3h30 de lecture, avec en bonus un entretien avec l'auteur.)

La liste de mes envies, par Grégoire Delacourt
Audiolib / JC Lattès, 2012 - Texte intégral lu par Odile Cohen

17 avril 2013

Pommes d'amis ♥

IMG_8786

Clo est une vieille dame, qui vit seule et passe ses journées à peindre. Le soir, elle écoute à la radio son émission préférée, animée par Gwendoline. Un jour, un chien sonne à sa porte. Il s'appelle Trotte et veut lui vendre des pommes. Une belle arnaque, songe Clo, et pourtant elle l'invite à partager son toit. Trotte a un avis très perspicace sur les peintures de Clo, ça tombe bien car elle cale sur sa dernière œuvre.

Mais Trotte doit absolument écouler son stock de pommes pour rembourser son emprunt bancaire. Ensemble, ils cherchent des solutions, font appel à un marabout et vont même jusqu'à troquer quelques pommes contre les blettes du voisin, également désargenté. Alors, tous ces bouts d'histoires et de rencontres vont bien évidemment conduire à un heureux dénouement.

Car Delphine Bournay est fortiche pour raconter des histoires d'amitié et d'entraide, cf. la série des Grignotin et Mentalo, c'est particulièrement cocasse et attendrissant, avec des dessins tout simples mais drôles et attachants. J'ai beaucoup aimé l'esprit du livre, l'humour des personnages, la simplicité avec laquelle ils trouvent des réponses à tous leurs petits soucis, et j'espère secrètement que d'autres livres verront jour, avec les mêmes personnages !

Pommes d'amis, par Delphine Bournay (Ecole des Loisirs, 2013)

Publicité
Publicité
Chez Clarabel
Publicité
Newsletter
2023 Reading Challenge
Clarabel has read 8 books toward her goal of 200 books.
hide
Sauveur & fils
Quatre sœurs : Geneviève
Audrey Retrouvée
Le sourire étrange de l'homme poisson
Calpurnia et Travis
L'homme idéal... ou presque
Trop beau pour être vrai
Tout sauf le grand amour
Amours et autres enchantements
Ps I Love You


Clarabel's favorite books »
Publicité