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Chez Clarabel

10 janvier 2011

Convaincre les grands, c'est comme vouloir qu'un chewing-gum mâchouillé une heure conserve son goût du début.

IMG_2024C'est sans aucune objectivité que j'accorde mes cinq étoiles à cette BD de Cati Baur adaptée des Quatre soeurs, le roman écrit par Malika Ferdjoukh. Cinq étoiles de bonheur. Cinq étoiles d'immersion totale. Cinq étoiles qui font du bien. Car lire le roman de Malika F., c'est déjà un régal en quatre tomes. Quant à l'idée de s'aventurer sur les traces de la bande dessinée, là je dis que c'est un pari tenu haut la main et qui ne déçoit nullement la lectrice qui avait adoré le roman ! L'univers des soeurs Verdelaine est parfaitement respecté, à la fin l'auteur explique qu'elle avait longuement partagé toutes les références cinématographiques qui ont pu nourrir son inspiration au moment d'écrire sa tétrade. Cati Baur a pris des notes, elle n'était pas sûre de tout respecter à la lettre, mais ce n'est pas important car finalement elle a réussi, elle a su transmettre l'essence même de cette série, elle a retranscrit le charme de la Vill'Hervé, une grande maison hantée par les courants d'air, elle a donné vie aux soeurs Verdelaine - Enid, Bettina, Charlie, Hortense et Geneviève - elle a donné un visage à ces personnages qui ont de l'humour, de la tendresse et de l'espièglerie à revendre. Leurs parents ont péri dans un accident de voiture, cela fait deux ans qu'elles se serrent les coudes et qu'elles veillent à ce que le navire ne prenne pas l'eau, elles ont des coups durs (le manque d'argent, la chaudière qui fait la tête, la tante Lucrèce qui se plaint de ses rhumatismes, les tempêtes qui menacent d'arracher le sycomore et tout ce qui l'entoure). Si vous connaissez la série, vous ne regretterez pas de prolonger ce plaisir de lecture. Tout y est, la nostalgie, la douceur, le charme, l'humour, la certitude d'y être encore... Qu'est-ce que c'est bien ! qu'est-ce que c'est bon ! Je crois que cela parle essentiellement à tous les lecteurs qui ont eu du mal à s'arracher du quatrième tome et qui se délectent de leurs retrouvailles avec les soeurs Verdelaine. C'est très fidèle à ce qu'on avait pu imaginer en lisant les livres, c'est exactement ça.
A quand la suite ? (Je sais, j'en demande beaucoup.)

smileyc002Delcourt (2011) - 155 pages - 14,95€
Scénario : Cati Baur & Malika Ferdjoukh
Dessin et couleur : Cati Baur

D'après l'oeuvre originale de Malika Ferdjoukh publiée à l'Ecole des Loisirs.

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8 janvier 2011

Everything was just beginning - she could feel it. She could smell it.

IMG_1905Contrairement à ce qu'indique le titre, il s'agit d'un roman en VO. Claire de Lune, en référence aux loups-garous bien entendu (Claire, pour le prénom de l'héroïne). Celle-ci apprend, le jour de son seizième anniversaire, qu'elle appartient à une longue lignée de lycanthropes, un héritage que les femmes (et seulement les femmes !) de la famille se passent dans le plus grand secret. C'est une question de vie ou de mort. Or, Claire a un peu de mal à digérer la nouvelle. Essentiellement parce qu'il lui faut désormais mentir à sa meilleure amie et se tenir à l'écart du garçon qui la faisait craquer. Viennent s'ajouter des relations tendues entre la mère et la fille, parce que la première est photographe de renommée internationale et doit s'absenter souvent, du coup la deuxième lui en veut de refiler son éducation à la jeune fille au pair (même si celle-ci est charmante et très sympa). De plus, la ville est sous tension depuis les attaques répétées d'un loup-garou à la soif sanguinaire - l'accusation est péremptoire, essentiellement portée par le Dr Engle, un scientifique allumé, en charge d'un projet du gouvernement qui viserait à traquer la créature pour des tests en laboratoire. Comble du hic, cet homme est aussi le père du petit copain de Claire. Le monde est petit, la menace rampante, la mère et la fille ne se comprennent plus, trop de choses sont tues, trop de confiance trompée ou mal placée, et zou... c'est le clash !
L'essentiel est dit, et quelle déception. J'ai trouvé l'histoire plate, les personnages sans relief, l'ensemble est froid et manque d'attrait. La couverture est jolie, mais son esthétisme en rappelle d'autres. Enfin bref, rien ne distingue ce roman de la masse déjà existante. C'est, à mon avis, un livre qui s'oubliera très vite !

Claire de Lune - Christine Johnson
Simon Pulse, 2010

LUENVO Lu en VO - 3

Aucune information sur une éventuelle traduction en français.

7 janvier 2011

Pêle-Mêle Clarabel #17

De nouvelles petites gouttes de lecture...

IMG_1922Un joli roman d'été, Amis de coeur de Kate Banks. Lou et Ollie sont les meilleurs amis du monde, ils ont grandi ensemble jusqu'à l'âge de 8 ans. La famille d'Ollie déménage, Lou a le sentiment de perdre une partie d'elle. En dépit de la séparation, ils ne cesseront jamais de se voir et passent toutes leurs vacances côte à côte. Vient l'été de leurs treize ans, l'été qui n'aurait pas dû exister. Leurs familles avaient prévu de visiter le nord de l'Europe, mais suite à un contretemps professionnel, tout ce petit monde a annulé leurs projets pour se retrouver dans la maison des grands-parents. Nous sommes en Italie, il fait beau, on mange des glaces, on se dore la pilule au soleil, on fait de la voile et de la poterie, c'est reposant, envoûtant, le charme opère... Cet été-là, il y a aussi Martin, le petit-fils des voisins. Sa présence met un peu de piment dans les sentiments des uns et des autres, donne à réfléchir sur le temps qui passe et le corps qui change, sur l'enfance qu'on quitte tout doucement et sur ce monde inconnu qui attend en tapant du pied. Il faut s'arracher du nid douillet, et hélas la vie va drôlement chambouler cette tendre quiétude. Car la fin est vraiment très triiiste. Je ne m'y étais pas du tout attendue, ou j'avais imaginé autre chose. Quelle déchirure. J'ai tourné la dernière page avec un gros poids sur le coeur. Mais je ne regrette pas le voyage non plus.
Cette lecture m'avait été suggérée par Bauchette, merci.
Gallimard, coll. Scripto (2006). Traduit de l'anglais par Anne Krief.

IMG_1924Honte sur moi ! J'avais prévu de lire le roman de David Walliams depuis au moins un an. Pfff, qu'est-ce que ça passe. Et puis c'était une lecture que je voulais partager avec ma fille. C'est intéressant de lire à deux, cela donne une autre dimension à l'histoire et ça rappelle aussi que les attentes ne sont jamais les mêmes... Bref, voici donc l'histoire d'un jeune anglais de douze ans qui, comme l'indique le titre du roman (Le jour où je me suis déguisé en fille), va vivre une expérience complètement loufoque. Depuis le départ de sa mère, Dennis vit avec son frère et son père dans une maison où le câlin est proscrit et où le foot, rien que le foot, et encore le foot est la seule religion pratiquée. Dennis est un champion, ça tombe bien. Par contre, sa mère lui manque cruellement. Pour pallier cette absence, Dennis aime feuilleter le magazine Vogue. Il aime les belles robes, cela lui rappelle sa mère sur la seule photographie qu'il possède d'elle. Bien entendu, son père lui interdit formellement de continuer à acheter de la presse féminine. Son frère se moque de lui. Qu'importe, il vient de rencontrer Lisa, la plus jolie fille de l'école. Elle aussi est passionnée de mode. Ensemble, à force de passer du temps et de papoter sur ce qui leur tient à coeur, ils vont donc se lancer dans un projet fou. Cocasse. Délirant. Epatant. Cette affirmation de soi et de vouloir être soi envers et contre tout est une belle leçon de tolérance et du droit à la différence. Et puis, c'est drôle ! C'est un roman qui se lit facilement, le ton est délicieusement facétieux (on croirait du Roald Dahl), le texte très aéré et le tout merveilleusement illustré par Quentin Blake. THE Quentin Blake. La classe, quoi. En bref, un petit roman à l'humour anglais, très sympathique.
Lu et conseillé par Gaëlle, merci tout court.
Gallimard jeunesse (2009). Traduit de l'anglais par Catherine Gibert.

Plus j'écoute le dernier album de Nouvelle Vague et plus la séduction opère... Au départ ce n'était pas gagné. C'est bon de se tromper !

7 janvier 2011

Série : The MacLeods of Skye

Et c'est reparti pour un tour ! Alex MacLeod (le frère de Rory) est de retour d'une mission longue et fastidieuse, lorsqu'il surprend l'attaque d'un convoi par des brigands sanguinaires. Là, il vole au secours d'une demoiselle en détresse - Meg Mckinnon, une petite chose trempée jusqu'aux os, qui tient en joue son agresseur et reste bouche bée devant son sauveur (il quittera la scène aussitôt, sans avoir prononcé le moindre mot). Quelques mois après, Alex et Meg se retrouvent à la cour du roi. Lui fait mine de ne pas la connaître, elle est persuadée du contraire. Il est toujours en mission secrète, cette péronnelle menace ses plans, à eux de se tenir à distance (car, accessoirement, Meg est à la recherche d'un époux, un homme loyal, fort et de confiance, et non un mercenaire qui vend ses services au plus fort, comme le prétend Alex - mauvais candidat, donc).

Bien entendu, plus ils essaient de s'éviter et plus ils se collent ! C'est LE schéma classique, et je mords à l'hameçon avec grand plaisir. Je n'oublie pas les à-côtés rebattus (le romantisme, les clichés, blablabla). L'auteur insiste également trop sur l'impossibilité de leur union, à tel point que le suspense est éventé (ils sont faits l'un pour l'autre, ils vont se marier et vaincre l'insurmontable, bah voyons !). Ce n'est pas une grande saga flamboyante, il manque de la passion sauvage et folle (oui, je sais) mais j'ai tout de même trouvé ce deuxième livre meilleur que son prédécesseur (lequel était potable, sans plus). Les premières rencontres entre Alex et Meg arrachent quelques sourires, ce n'est pas le nirvana non plus (le côté fleur bleue parfois me pèse) mais ça se lit avec plaisir ! Enfin j'ai bien aimé sur le moment.

Et le fameux passage qui marque LA rencontre entre nos héros (c'est vous dire...) :

Soudain, en une fraction de seconde, sa prière fut exaucée sous la forme d'un impressionnant destrier noir qui surgit d'entre les arbres.
Un chevalier. Non, un guerrier. Il ne portait pas d'armure, mais la cotte de mailles d'un chef. Sa carrure seule faisait de lui un être d'exception. Il était l'homme le plus puissant que Meg ait jamais vu. Grand et musclé, il semblait taillé dans la pierre, tant il était imposant.
La jeune femme fut parcourue d'un frisson de terreur. Un agresseur allait-il en remplacer un autre ? Leurs regards se croisèrent. Elle demeura bouche bée face à ses yeux d'un bleu limpide, dans un visage viril en partie dissimulé par une barbe de plusieurs jours. Elle décela une autorité incontestable chez cet homme, mais aussi quelque chose de rassurant.

 

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Je rappelle mon avis sur le premier livre (La Loi du Highlander) :

Lui, Rory MacLeod, fier Highlander, accepte pour promise Isabel MacDonald, fille du clan ennemi. Le pacte est signé pour un an et un jour, après cela c'est chacun chez soi. Turlututu, la belle demoiselle ne l'entend pas de cette oreille. Sur les conseils de son oncle, vil et sournois, elle doit tout mettre en oeuvre pour faire perdre la tête du Highlander, afin de lui dérober ses secrets. C'est facile quand on possède la beauté et l'intelligence d'Isabel... Et pourtant, Rory résiste ! Il ne veut pas, non, il résiste. Oh bien entendu, il brûle secrètement de passion pour la donzelle, il rêve de lui faire connaître les plaisirs de l'amour, mais le Highlander est un gentleman. Il ne veut pas abuser de la situation, bien qu'il partage le lit d'Isabel, où rien, jamais, ne se passe, pas un frémissement, à peine un effleurement, et encore par accident ! Notre Highlander se refuse d'enfreindre son code de l'honneur, il est noble, il restera chaste, on croit rêver !

Oui mais voilà, c'est une jolie histoire d'amour, teintée de romantisme et auréolée d'un voile d'érotisme, et si vous en attendiez plus, c'est bien dommage ! L'histoire aurait pu être un poil plus drôle et coquine, d'abord si l'auteur avait cessé de répéter quinze mille fois le terrible dilemme qui oppresse l'un et l'autre des protagonistes, ensuite s'il y avait eu un peu moins de longueurs et de maladresses, l'ensemble n'est rien d'autre que convenu et attendu.

Restent le fantastique paysage écossais, l'île de Skye dans toute sa splendeur, le sentiment d'appartenir à un clan car la famille de Rory MacLeod est attachante, et vivre à Dunvegan vous procure une délicieuse sensation de bulle réconfortante, sans oublier quelques bonnes scènes classiques (et efficaces), comme lorsque Isabel s'affiche dans une robe indécente au moment du souper, excitant la jalousie de Rory, qui l'entraîne aussitôt par le bras jusqu'à leur chambre pour l'obliger de se changer. Ou lors de l'agression dans les sous-bois par un vilain voisin, Rory intervient in extremis pour sauver la vertu de sa demoiselle en détresse et commence - enfin ! - à manifester son affection. Globalement, c'était gentil, mais j'espérais plus de sensations fortes ! ...

Traduit de l'américain par Elisabeth Luc - J'ai Lu, coll. Aventures & Passions (2010)

Le troisième tome sortira le 16 mars ! 

6 janvier 2011

And someday you'll love me the way you love your wolf.

Entice est le 3ème tome de la série comprenant Need & Captivate.
**spoilers ahead**

IMG_1901Déboussolée par la disparition de son petit copain et par les récentes agressions qui frappent la ville de Bedford, Zara a pris la décision de devenir une pixie et a choisi d'être reine aux côtés d'Astley. Ceci l'aidera-t-il à ramener Nick du royaume de Valhalla où il repose ? Les disparitions dans le Maine cesseront-elles enfin, et pourra-t-on éviter une guerre ? Le doute n'est plus permis, mais Zara agit toujours de façon irritante. Son obsession à vouloir sauver son copain occupe son esprit, à tel point qu'on ne parle plus que de ça. Ses amis ont accepté de l'aider, faisant contre mauvaise fortune bon coeur, ils n'ont pas digéré sa transformation et rejettent la faute sur Astley.

Et pourtant, ce dernier, dans ce livre, se révèle. C'est un garçon adorable, prêt à tout pour tenir ses promesses, se montrant irréprochable, compréhensif et tolérant. Il ne reviendra pas sur sa parole et fera tout ce qui est en son pouvoir pour aider Zara à retrouver Nick. Ne voit-elle pas que ce jeune roi pixie en pince sérieusement pour elle ?! Bon sang, c'est usant. Encore un triangle amoureux, encore un pari audacieux où le lecteur doit prendre ses précautions avant de risquer son coeur et craindre une déception !? Je n'en peux plus.

A part ça, c'est un tome riche en action, l'histoire tient la route et j'ai même trouvé que l'auteur avait amélioré son écriture. Il se dégage une vraie énergie et un enthousiasme débordant. L'intrigue fait bouger les événements et les personnages sont amenés à davantage se déplacer (ils se rendent en Islande !). Certes, la quête pour trouver Valhalla occupe l'essentiel de la trame romanesque, c'est légèrement agaçant, surtout que le danger est aux portes de la ville. Zara prend ses positions de reine trop à la légère et, fait étrange, agit en égoïste. Son caractère n'a pas évolué dans le bon sens, et je trouve ça dommage. J'espère qu'il en sera autrement pour la suite.
En attendant, ne boudons pas notre plaisir, c'est léger et divertissant, la mièvrerie ne dégouline pas trop, c'est drôle aussi et la suite demeure ouverte. J'espère fortement que Zara enlèvera ses oeillères, qu'elle laisse tomber son loup, il ne vaut plus le coup ! ;) .

"I want you to want me because you want me, not because of grief, not because he is not here. I want you to love me for me. I want you to kiss me first and not because you need me to help you, but because you need to kiss me."

A ce propos, je m'étais imaginée que cette série serait une trilogie, et puis non. Un quatrième tome paraîtra en 2012, il n'est pas dit que ce sera le dernier non plus.

Entice (Need #3) - Carrie Jones
Bloomsbury Publishing PLC, 2010

LUENVO Lu en VO - 2

A PARAITRE EN VF LE 2 FEVRIER 2011 !

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6 janvier 2011

Des filles de la côte Est

IMG_1916Bouh, la claque ! Enfin, celle qui fait mal et donne envie de pleurer. Parce que j'ai été ultra déçue par ce deuxième livre de Courtney Eldridge. J'avais aimé son roman, Record à battre (Phébus, 2005), c'était un bon coup de pied aux fesses au cours d'un été ronronnant, et je pensais que les retrouvailles seraient dans le même genre. Pas du tout ! D'abord, c'est un recueil de nouvelles - comptez sept titres pour 230 pages. Et qu'est-ce que c'est long ! Ohlala. Je n'ai rien contre l'exercice de la nouvelle, alors le problème ne se pose pas. Et Courtney Eldridge, oui j'aime bien. C'est frais, ça parle beaucoup, c'est parfois drôle et sarcastique, c'est fort aussi, car on sent la détresse derrière le grotesque (Becky, la cliente en fauteuil roulant, harcèle au téléphone Rachel, la vendeuse du bloomingdale's. Et pourquoi ? On se le demande !) (ou cette copine qui a la phobie des requins, jusqu'à les imaginer dans une piscine, et qui se prive de tremper le moindre orteil dans l'eau, pff, mais où va-t-on ?!). Non franchement je me suis ennuyée, l'auteur est la reine de la digression, sauf que cette fois l'effet est loupé. On perd vite le fil, on bâille, on soupire, on regarde les aiguilles tourner, on attend, on re-soupire, qu'est-ce que ça peut être bavard. Ahlala. Je ne cache pas mon ennui, malgré un soupçon d'intérêt pour le premier texte, qui évoque en long, en large et en travers le challenge des 5 premiers mots d'un texte. Ceux qui marquent et lancent l'histoire. Ceux qui font tout. Hélas ça duuure... Et finalement mon esprit s'évade. Bref, je suis déçue, vraiment déçue. J'espère que son prochain livre répondra davantage à mes attentes.

Des filles de la côte Est - Courtney Eldridge
Editions 10-18 (2010) - 234 pages - 7,40€
traduit de l'anglais (USA) par Evelyne Gauthier

Présentation de l'éditeur : Elles ont toutes un petit grain, ces filles de la côte Est ! A commencer par Courtney Eldridge elle-même, qui nous conte par le menu, dans la première nouvelle, tous les projets de récits déjantés qui ont fini au panier, étouffés dans l'oeuf par ses angoisses d'écrivain. On la devine ailleurs : dans cette vendeuse en papeterie prise en otage par une cliente névrosée... Et les proches - réels ou imaginaires - de l'auteur ne sont pas en reste : il y a sa meilleure amie et sa phobie des requins de piscine, il y a cette mère alcoolique qui peine à communiquer avec sa fille lesbienne... Courtney Eldridge est une sacrée conteuse, de celles qui savent, définitivement, capter l'air du temps.

5 janvier 2011

Mortels Petits Secrets #1

Petite piqûre de rappel  smileyc040

mortels_petits_secrets

disponible en VF chez Albin Michel jeunesse, coll. Wiz

 

Sur le parking de l'école, Camelia est sauvée in extremis par un inconnu alors qu'une voiture fonçait droit sur elle. Ce type lui touche le ventre puis s'enfuit. Trois mois plus tard, Camelia le retrouve dans son lycée. C'est le nouvel élève, il s'appelle Ben et il a une réputation affreuse. On raconte qu'il aurait poussé sa petite amie du haut d'une falaise, horreur ! Seule Camelia lui accorde le bénéfice du doute, elle tente de l'approcher pour le remercier de lui avoir sauvé la mise mais Ben la repousse et prétend que ce n'était pas lui, qu'elle se trompe. Vlan.

Ben et Camelia se retrouvent en cours de sciences, ils sont partenaires. Ils multiplient tous les efforts pour se tenir à distance, et puis arrive un léger incident lors d'une manipulation de produits chimiques et LE contact a lieu. Ben a posé la main sur Camelia, et alors là ... mazel tov ! Quelques jours après, son comportement change totalement et il propose à Camelia de sortir ensemble. Malgré les conseils de ses amis de refuser et fuir ce type, elle s'y précipite et ne sera pas au bout de ses peines !

En parallèle de cette semi romance balbutiante, nous suivons aussi les pensées d'un tordu qui traque Camelia. Fou amoureux, il prend des photos d'elle, glisse les clichés dans sa boîte aux lettres, lui envoie des cadeaux et lui téléphone le soir. Qui est-il, que veut-il. Impossible de le savoir, car cet individu devient progressivement menaçant par son insistance. Camelia est en pleine panique, doit-elle se méfier de Ben qui vient de lui annoncer qu'elle est en danger de mort. Est-ce lui l'inconnu qui la harcèle ? Soudainement, la vie de Camelia prend un tour plus sombre et vraiment flippant. Même dans sa maison, elle ne se sent plus en sécurité, elle ne sait plus à qui faire confiance, et Ben a une attitude inquiétante, c'en est trop, elle choisit de se tenir à l'écart. La menace, alors, devient plus oppressante.

Voilà un vrai roman à suspense, teinté d'un zest de fantastique, alors qu'aucun réel élément surnaturel n'intervient ! ... C'est le flip total, l'angoisse de partager la vie de cette lycéenne qui soudainement perd pied, tombe amoureuse, se découvre en danger, se méfie de son petit copain puis doute de tous ses acquis. Le lecteur est lui-même dans la confidence du maniaque, à surprendre ses pensées, sans jamais se douter de sa réelle identité. Plusieurs intervenants dans l'histoire ont la légitimité d'être suspectés, autant dire que le final est assez bluffant !

(roman lu en VO en janvier 2010)

Traduit de l'anglais (USA) par Cécile Chartres (l'auteur de Joyeux Ornithorynque ! ; Poil au nez ; Petit meurtre et menthe à l'eau ?)
280 pages - 13,50€

5 janvier 2011

Pêle-Mêle Clarabel #16

 

 

Avis de dernières lectures : smileyc052bis

Voici Lola et Lola agent secret d'Isabel Abedi. Une série drôle et punchy qui raconte les aventures rigolotes d'une petite allemande de 9 ans 1/2 qui rêve la nuit d'être une chanteuse de pop-rock et qui, le jour, aime beaucoup fourrer son nez dans les affaires des autres. Avec sa meilleure amie Flo (leur rencontre se passe dans le tome 1, et c'est déjà tout un programme !), Lola revêt la panoplie du parfait agent secret afin de s'introduire chez un critique gastronomique qui n'a pas digéré sa visite dans le restaurant familial, où bosse également la mère de Flo, et qui menace donc avec son article grognon de mettre en péril les affaires du père de Lola. En route, la demoiselle tombe amoureuse. A dix ans c'est terrible, beau, sérieux déjà et touchant - je n'oublie pas que c'est une lecture récréative, qui s'adresse à des mistinguettes qui ont l'âge de ma fille, et qui ont donc des attentes toutes propres, toutes lisses et bien gentilles. Et c'est tant mieux ! Car cette série aux allures girly (les illustrations d'Isabelle Maroger sont pour cela parfaites et craquantes) est fraîche, drôle et distrayante. A adopter ! Voir un aperçu sur le blog de l'illustratrice. (Bayard jeunesse, 2008 & 2010)

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Vous pensiez tout connaître des contes de fées et vous avez le goût de secouer tout ça en voulant des histoires qui partent dans tous les sens, tout en respectant la trame d'origine ? Optez donc pour les Anticontes de fées de Grégoire Solotareff ! Ce sont trois histoires à l'envers, trois histoires détournées des classiques et franchement c'est un régal. On découvre un Petit chaperon vert au caractère revêche, qui n'a pas peur du loup et qui peste de devoir mettre en garde sa copine au chaperon rouge, laquelle papillonne dans les bois sans craindre la bête féroce. Ha ha ! Non seulement Barbe Bleue cachait sa pièce secrète (sa salle des tortures) mais il aurait eu également un frère - Barbe Rose, un type gentil qui observait les crimes du tyran en attendant sagement son heure pour sauver les demoiselles trop curieuses. La cruauté de ce conte donne ici lieu à un grand moment d'humour. Barbe Rose, ou celui qui se rêvait nabab à la place du tortionnaire... le pied ! Et enfin, la Laide au bois dormant, ou comment une jumelle jugée trop laide a vécu à l'écart mais sans jalousie, profitant des 100 ans pour mener une vie heureuse et très calme (du moins, une petite vengeance envers la Reine mère n'est pas de refus, gnak gnak gnak). J'ai beaucoup aimé l'arrivée du prince charmant au look un peu voyou, qui vient enlever sa princesse avec sa tronçonneuse d'or. Les temps ne sont plus ce qu'ils étaient, et je trouve ça génial !  C'est une lecture originale, culottée et truculente. (L'école des loisirs, 2009) Illustrations de Nadja.

L'occasion de vous rappeler l'existence de Château l'attente de Linda Medley (Editions Ça et Là, novembre 2007) :

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Le poids de ce livre vous donnera des biscotos en béton, et c'est tant mieux aussi de découvrir son contenu alléchant, enchanteur, un peu barré et loufoque comme j'aime. Cela commence par une version de la Belle au bois dormant, classique et intéressante, mais après le départ de la princesse... Le château est abandonné, quelques âmes vont alors prendre possession des lieux et tous ont en commun d'être soit déboussolés ou incompris, rejetés par la vie ou touchés par un coup du sort. Ce Château l'Attente devient donc le rendez-vous de tous ceux qui veulent vivre une autre vie, en harmonie et en paix. C'est reposant, on s'y sent comme dans du coton, c'est doux et rassurant. On y croise un peu de tout - des humains, des animaux ou des créatures fantastiques. Tous ont une histoire attachante, chaque chapitre offre l'occasion d'en apprendre plus sur chacun d'eux. Et 450 pages plus loin, on a le sentiment d'être orphelin parce qu'il faut tous les quitter et retourner à sa vraie vie.
(Lecture destinée pour les plus adultes d'entre nous...)

Petite déception avec le nouveau roman de Colas Gutman, Les super-héros n'ont pas le vertige. smileyc089

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Comment vous dire ? Je suis une grande, GRANDE admiratrice des histoires de Colas Gutman. Et chacun de ses livres a été pour moi un régal de lecture. L'histoire de Maurice avait tout pour me plaire : on parle de super-héros. Et j'adore les super-héros ! Ajoutez cette ravissante couverture de Marc Boutavant, dont j'aime beaucoup le travail également, bref, les carottes étaient cuites. Mais non ! Quelle désillusion. Ce qui avait débuté dans un grand tourbillon d'humour a subitement glissé dans une certaine gravité inopinée. Oui, oui, il se passe un événement tragique, mais pourquoi ?! Je me suis posée la question sur son utilité. A la fin, je ne savais plus du tout où on allait, quel était le propos de l'histoire (la timidité, non ?...), pourquoi les parents ressemblaient à des pantins sans utilité, et si finalement la volonté de faire léger n'a pas été traitée trop maladroitement. Bon, on fera comme si. Et lisez La vie avant moi, c'est un petit bouquin génial !  (L'école des loisirs, 2010)

On change de registre, on opte pour un livre rigolo et qui NE SE PREND PAS DU TOUT AU SERIEUX : Krotokus 1er, Roi des Animaux de Caryl Ferey (Pocket jeunesse, 2010).

krotokusKrotokus est un monarque despotique, un monstre sanguinaire, particulièrement fainéant, qui se charge d'éliminer ses ennemis à force de coups bas. Pour mieux endormir son peuple, il mijote de marier son fils à une Danaïde - la princesse Papillon. Malheureusement celle-ci se fait enlever par des hyènes, au grand dam de sa dame de compagnie, la vache Pâquerette, complètement traumatisée par cette agression. La cour fait alors appel à Goupille, le renard qui craque pour le sexe féminin, le vin et les câlins. L'opération pour sauver la fiancée est lancée, les scènes à venir s'annoncent poilantes, délirantes, burlesques, cocasses et fatalement irrésistibles ! L'histoire s'adresse à la fois aux plus jeunes (la trame de l'histoire est simple, l'action trépidante, ça fonctionne toujours) et aux plus adultes (l'humour, les clins d'oeil font des étincelles, même si le second degré n'est pas toujours très clair pour les enfants, qu'importe...). C'est mieux que du prozac.

En voici un extrait,
- Tu me plais bien, petit renard, dit-elle. Mais ne m'appelle plus jamais reine : je renonce à ce titre idiot et me range près de mon peuple, et de tous les autres...
Les moustaches de Goupille frémirent de plaisir.
- Qu'à cela ne tienne, très, très chère... Je ne sais pas ce que vous avez prévu pour les cinquante prochaines années de votre vie, mais je suis d'accord pour les passer avec vous... si le coeur vous en dit, bien sûr.
Goupille souriait, mais son coeur battait comme des volets dans la tempête. La lionne prit son air le plus majestueux :
- Mon coeur est grand, dit-elle. Il y a bien assez de place pour un petit renard comme toi... Mais je te préviens : je n'aime que la douceur, l'amour et le rock'n roll.

Oh yeah.

Et pour terminer ce marathon de lectures cautionnées par mademoiselle ma fille... Dans la collection des destins extraordinaires des grands héros de la mythologie, je demande Lancelot du Lac. Cette version a été rédigée par Anne-Laure Bondoux. Oui, Anne-Laure Bondoux ! Hélas je n'ai pas trop retrouvé son brin de plume. Le style est simple, mis au service d'une histoire entraînante et instructive (notamment pour ceux qui ne connaissent pas !). Un peu trop simple, à mon goût. L'accent est porté sur l'amour fou de Lancelot pour Guenièvre - la fin ne dit pas ce qu'il adviendra d'eux après leur fuite de Camelot mais ce n'est pas ce qui compte... L'histoire ici veut montrer un Lancelot amoureux - un amoureux loyal et honnête, envers sa dame et envers lui-même. Un amoureux au coeur palpitant ! L'idée est noble et respectable. (Tourbillon, 2010) Illustrations de Joëlle Jolivet. 

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4 janvier 2011

Reprends-toi, ma fille. Reprends-toi.

IMG_1910New York sous une bulle de verre. New York sous la neige. New York rêvé ou fantasmé. New York comme jamais on ne pourrait l'imaginer. Mais c'est le pari. Planter un décor mirifique où l'héroïne se réveille complètement sonnée. Elle a été renversée par la voiture d'un type très riche, qui propose de l'aider mais elle fuit et rentre chez elle. Là où elle se réfugie, la demeure est grande et belle, hantée par la présence d'un majordome. Encore une fois, le décor semble sortir tout droit d'un rêve. C'est beau, c'est sacré, c'est précieux. Un silence religieux y règne. On entend les pages du livre qui se tournent, la cuillère dans l'assiette à soupe, les ailes de l'inséparable qui se débat dans sa cage, les rideaux qu'on ouvre et qu'on ferme, le bruissement de la couette... C'est un roman très, TRES étrange. Les premières pages sont irréelles, mais fascinantes. Vraiment cette ambiance, c'est tout un poème.
Puis, l'histoire finit par prendre le dessus, et c'est un peu regrettable. Anna est une jeune fille délicieuse, qui ne se souvient plus de rien. Elle rencontre Wynter qui lui sort le grand jeu de la séduction, elle est touchée, troublée. Elle n'en oublie pas les étranges messages qu'elle reçoit, ils sont signés par le Masque. C'est un individu à la réputation sulfureuse. Toutes les polices sont à ses trousses, il est accusé d'avoir kidnappé et tué d'autres jeunes filles. Anna sera-t-elle sa prochaine victime ? Wynter a juré de la protéger.
Comment vous dire ? C'est un peu trop bizarre finalement. Le charme éthéré de l'intrigue a fini par s'étioler, ou par peser. A force de faire planer le doute, de dessiner ce décor enchanteur mais un poil oppressant, l'histoire en est devenue étouffante. De plus, j'ai rapidement cru comprendre où on voulait en venir (ce n'est pas marrant d'anticiper les fins à chute, moi je vous le dis). J'avais quelques soupçons, aussi le dénouement n'a pas suscité de vif émoi. J'étais lasse, à vrai dire. La magie du début a fini par se briser. Je suis déçue !

Bal de Givre à New York - Fabrice Colin
Albin Michel jeunesse (2010) - 294 pages - 13,50€

On retrouve ce livre un peu partout sur la toile. Prenez garde à ne pas trop chercher la petite bête sous peine d'être spoilés ! (Ce serait dommage.)

4 janvier 2011

Teaser Tuesday #1

Teaser_Tuesday

Teaser Tuesday is a a weekly bookish meme, hosted by MizB of Should Be Reading.

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-Open to a random page
-Share two “teaser” sentences from somewhere on that page 
-BE CAREFUL NOT TO INCLUDE SPOILERS! (make sure that what you share doesn’t give too much away! You don’t want to ruin the book for others!)

"Thank you for a delightful visit," she said, smiling in a way she hoped looked predatory. "It has been most" - she paused, deliberating, choosing her words carefully - "educational."  Soulless, Gail Carriger

La première crise a eu lieu un jour où j'avais oublié de fermer ma porte à clef. Sauf que je n'avais absolument pas oublié de la fermer à clef - et que le mot crise est trop fort, ce n'était qu'un bref moment d'anxiété, une fraction de seconde où j'ai eu le souffle coupé. 
Des filles de la côte Est, Courtney Eldridge

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