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Chez Clarabel

17 novembre 2010

La douce tranquillité des samedis

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Je n'avais pas encore lu la série avec Isabel Dalhousie alors que j'apprécie beaucoup Alexander McCall Smith (Mma Ramotswe, Les chroniques d'Edimbourg) et le hasard faisant souvent bien les choses ... C'est donc avec La douce tranquillité des samedis que je me suis lancée.

Isabel est une femme d'une quarantaine d'années, fort aisée, qui dirige la très sérieuse Revue d'éthique appliquée. Elle a un enfant, Charlie, et un compagnon, Jamie, de quinze ans son cadet. Il faut vraiment que je me mette à jour concernant cette relation, car ici on découvre une femme amoureuse et sur la réserve, elle ne souhaite pas étouffer son jeune amant, et tremble à l'idée de le perdre. C'est donc une Isabel jalouse et peu sûre d'elle en amour que je rencontre, sauf que ce serait trop réducteur de la qualifier ainsi, aussi j'ai pesté in petto d'avoir loupé les précédents épisodes (mais je me suis promise de ne pas en rester là afin de mieux évaluer les personnalités et connaître les petites histoires de chacun).

En attendant, ce que j'aperçois me plaît beaucoup ! McCall Smith, une fois encore, réussit à nous bercer dans un cocon chaleureux et pratiquement familier. On s'y sent bien, à Edimbourg, dans les quartiers chics, les parcs municipaux, la boutique de Cat ou dans les couloirs du Queen's Hall. C'est confortable, je m'étais d'abord leurrée en m'imaginant à une autre époque que celle proposée par l'auteur (l'époque contemporaine, tout bonnement !), tant Edimbourg donne l'illusion d'appartenir à un autre temps.

Ce n'est bien évidemment pas l'intrigue policière qui retiendra mon attention, l'histoire d'un homme, un médecin, qui répugne d'avoir été mis au pilori suite à un scandale pharmaceutique. L'épouse de cet homme demande l'assistance d'Isabel, mais il est davantage intéressant de la suivre dans sa vie de tous les jours, d'apprendre à connaître Eddie, qui travaille chez Cat (laquelle part en vacances au Sri-Lanka et demande à Isabel de la remplacer), ou de discuter avec Grace, la gouvernante, sans oublier Jamie, pour qui son petit coeur de femme amoureuse bat fort, beaucoup trop fort. Et à raison ! (Jamie est charmant !) Bref, je compte bien rattraper mon retard, et découvrir un peu mieux cette série sympathique, pas révolutionnaire, mais qui possède le gros avantage de nous absorber dans son univers douillet.

La douce tranquillité des samedis - Alexander McCall Smith
10-18 coll. Grands détectives (2010) - 285 pages - 7,90€
Traduit de l'anglais par Martine Skopan

A découvrir (dans l'ordre) :

  • Le Club des philosophes amateurs

  • Amis, amants, chocolat

  • Une question d'attitude

  • Le bon usage des compliments

  • La douce tranquillité des samedis

  • L'importance d'être reconnaissant

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16 novembre 2010

Lecture du soir #2

Le mercredi, il a plu toute la matinée.
Par la fenêtre, j'ai regardé mon hamac se tremper, s'alourdir sous le poids de l'eau et dégouliner sur l'herbe.
J'ai vu les gouttes de pluie se rassembler et former des ruisseaux de boue le long de la terrasse et sous les rocailles de fleurs. J'ai vu que des animaux différents prenaient la place de ceux qui étaient partis se cacher dès les premières gouttes ; des escargots, des limaces, des grenouilles et les canards d'une maison voisine. Ils étaient cinq qui marchaient en se dandinant, l'eau glissait sur leurs plumes comme si de rien n'était. Je me suis dit que j'aimerais avoir ce pouvoir.
- Quel pouvoir ?
Maman avait lu dans mes pensées ?
- De quel pouvoir tu parles, ma chérie ? a-t-elle insisté.
J'avais dû encore penser tout haut comme ça m'arrive parfois. Maintenant, j'étais bien obligée de lui répondre :
- Que l'eau glisse sur mes plumes comme les canards. Que les choses désagréables ne me touchent pas.
- Mais elles nous touchent forcément, m'a répondu maman en souriant. Ce n'est pas toujours ce qu'on préfère mais il ne peut pas arriver que des choses agréables dans la vie.
- Alors, je veux bien qu'elles me touchent, je veux bien les sentir, mais qu'elles ne me fassent pas mal. Tu vois ? Comme les canards !
Maman a trouvé que c'était une très bonne façon de voir les choses, m'a félicitée et s'est replongée dans son livre.

extrait de : Comme le soleil, par Jérôme Lambert

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Non, ce n'est pas un roman de saison, mais qu'importe... Ou d'un autre côté, il a su nous apporter un peu de soleil en ces froides journées qui ont tout l'air de basculer dans l'hiver, brrr. C'est une histoire super mignonne, qui raconte les vacances de Laura, une petite fille solitaire, qui s'ennuie un peu mais n'ose pas s'ouvrir aux autres, alors elle s'invente un ami, Jérémy, un blondinet qui se cache pas très loin du hamac où elle se prélasse, qui lui montre les petits cailloux pour ne jamais perdre son chemin, qui n'aime pas la pluie et qui n'apparaît que lorsqu'il fait beau. Ses parents se font un peu de souci, tout en comprenant que l'imagination est précieuse chez les enfants, Laura par exemple s'en sert pour passer le temps, pour tuer l'ennui et la solitude. C'est une vision simpliste mais pas niaise non plus, la lecture se veut réconfortante, auréolée par les tendres illustrations de Kimiko, vraiment un atout de charme à ne pas négliger. Et puis, Jérôme Lambert nous souffle à l'oreille une histoire très jolie, pleine de douceur et de tendresse (je me répète), mais cela a été comme une bulle chaleureuse, une sensation de bonheur et de bien-être, c'est un livre que nous relirons à la belle saison, ou pas. Il est la garantie d'un grand coup d'amour, lui aussi !

Mouche de l'Ecole des Loisirs (2006) - 46 pages - 7,50€

15 novembre 2010

The Body Finder

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Violet Ambrose possède un don très particulier : elle perçoit les âmes mortes, principalement celles dont les vies ont été fauchées brutalement. C'est un secret qu'elle partage avec sa famille et son meilleur ami, Jay. Parlons-en de Jay... C'est un garçon adorable. Violet et lui se connaissent depuis l'enfance, ils sont inséparables, mais chose curieuse, depuis l'été, la jeune fille trouve le garçon différent, beaucoup plus attirant, et sent le béguin lui tordre le ventre. Elle n'est d'ailleurs pas la seule à être émoustillée par le jeune homme, toutes les filles du lycée sont folles de lui, chaque matin une nuée d'admiratrices se précipite dès sa venue et ne cesse de le coller, alors que lui, stoïque et charmant, n'y prête aucun réel intérêt. Son crush, c'est Violet. Oui, pour de vrai. Tout le monde le sait, le lecteur se pâme et secouerait volontiers la demoiselle d'être si aveugle !!!

En attendant, ce sont petites scènes de jalousie, gros doutes et remises en question perpétuelles entre eux. C'est le côté adolescent du roman, alors que se dessine une romance gentille, craquante et adorable, oui j'avoue, malgré certains aspects dépassés pour mon âge, j'ai aimé la tendresse entre Violet et Jay, l'évidence de leur relation, sincère et touchante, j'étais gaga.

Il n'y a pas que ça non plus dans le roman, il y a aussi une intrigue à vous filer quelques frissons par la faute d'un taré qui poursuit des jeunes filles, les kidnappe et les tue avant de les enterrer. C'est là qu'intervient Violet, en découvrant les corps des disparues, en aidant son oncle shérif de la ville et en devenant une cible pour le criminel, qui comprend le danger qu'elle représente, même s'il ne saisit pas ce qu'elle est vraiment.

Voilà pour ce roman qui se lit facilement, qui a su varier le genre de la romance adolescente en introduisant une enquête policière. C'est facile, un peu flippant, mais risqué aussi car c'est difficilement crédible (une jeune fille de seize ans seule capable de tenir tête à un tueur en série !?), enfin Jay et Violet forment un couple adorable et tellement authentique. Ils m'ont fait craquer, vraiment. Un deuxième livre va paraître en février 2011,
Desires of the Dead, mais franchement je n'en vois pas l'utilité... (Il n'est pas dit que je ne le lirai pas non plus !)

> l'avis de Francesca, qui nous annonce une probable parution française courant mai 2011 chez Pocket.

The Body Finder - Kimberly Derting (Harper, 2010)

Challenge Lire en VO - 34LireEnVo

13 novembre 2010

PIng POng

COUP DE COEUR pour l'album de Gaëtan Dorémus !!!

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Deux éléphants vont tromper leur ennui en jouant au ping pong, lorsque la balle sort du champ et s'envole, s'envole, s'envole...

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C'est un album de toute beauté, qui privilégie le rêve, l'évasion et la contemplation. Chaque page nous offre une multitude de détails tous plus affolants et ravissants les uns que les autres, et avec son grand format, croyez-moi, il y a de quoi faire ! Nous avons lu et relu cet album, même en sens inverse, pour un effet de lecture parfaitement réussi. Les couleurs sont superbes, la représentation de l'ailleurs est fantasque mais ne néglige aucune exploration - la ville, le cercle polaire, les profondeurs marines, les airs, et j'en passe... Je ne suis pas prête de m'en lasser ! Les découvertes se renouvellent sans cesse, c'est prodigieux ! Je suis définitivement fan du travail de Gaëtan Dorémus !!!

Ping Pong - Gaëtan Dorémus
Seuil jeunesse (2010) - 19,90€

12 novembre 2010

Mon Beau Jardin

Une découverte avec cet album de Rob Ryan pour illustrer le poème de Carol Ann Duffy : le résultat est beau et émouvant !

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C'est l'histoire d'une petite fille qui découvre un jardin extraordinaire. Elle y fait la rencontre d'une vieille dame qui lui promet d'exaucer son voeu si, en échange, la fillette lui donne son collier de fleurs. Le temps va passer, la petite fille va grandir, vivre une vie ponctuée de jolis moments (l'amour, la maternité, la peinture, la quiétude) et toujours elle se rend dans son beau jardin au milieu des bois pour peindre, rêvasser, planter des fleurs et attendre ce jour où elle pourra s'y reposer à jamais. C'est plutôt mélancolique, mais l'essentiel se raconte dans les images et les émotions que cet album dégage. Le principe de découper le papier pour illustrer les silhouettes et les paysages est tout à fait bluffant !

Mon Beau Jardin - Carol Ann Duffy / Rob Ryan
Gautier Languereau (2010- 13,50€

N'hésitez pas à vous offrir une autre promenade bucolique avec Le jardin en chantier d'Aurélia Grandin !

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11 novembre 2010

Maintenant, c'est ma vie

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Ce roman n'a pas usurpé son étiquette de : petit objet littéraire non-identifié ! Premier roman de Meg Rosoff, et quel roman ! Il ne ressemble à nulle autre lecture, il est sévère et sauvage, mystérieux et inquiétant, il dit des choses mais n'en dévoile pas la moitié, il est bizarre, très bizarre.

C'est l'histoire de Daisy, une new-yorkaise de quinze ans. Elle est envoyée par son père et sa nouvelle épouse en Angleterre, chez la tante Penn et ses quatre enfants. Tante Penn n'est pas beaucoup présente, et les enfants sont habitués à se débrouiller tout seuls. Leur maison est un refuge chaleureux, perdu en pleine campagne, où Daisy se sent comme dans du coton et cela lui convient plutôt bien. Et puis, tout bascule. Une bombe éclate dans une gare londonienne, le pays prend peur et se replie sur lui-même, les frontières sont fermées, la tante Penn est en déplacement à l'étranger, incapable de rentrer, les enfants vont alors vivre en autarcie.

Ce qu'il y a de terrible, et de génial, dans cette histoire, c'est la grande inconnue qui plane tout du long. Rien n'est défini, tout est décrit approximativement mais en des faits si véridiques et qui collent à toutes ces situations catastrophiques quand un pays entre en état de guerre. Ne pas savoir rend aussi le récit plus troublant et impénétrable. "On aurait pu interroger mille personnes sur sept continents en leur demandant ce qui se passait sans obtenir deux fois la même réponse ; personne ne savait au juste, mais on pouvait être sûr qu'un des mots suivants allait figurer dans leur version des faits : le pétrole, l'argent, la patrie, les sanctions, la démocratie."

Daisy nous raconte cette période inimaginable en des termes décousus et hallucinés, ce n'est plus une charmante partie de campagne avec premiers émois adolescents, c'est un rapport de survie et de colère. A quinze ans, Daisy est en crise avec la nouvelle femme de son père, qui attend un bébé, et inflige à son corps ce qu'elle ne parvient pas à exprimer. En Angleterre, elle rencontre Edmond (en plus de Piper, Isaac et Osbert), mais Edmond est le plus important, tous les deux peuvent se parler par télépathie, ils se comprennent, ressentent les mêmes choses. Et paf.

Naît un premier grand amour, oui ils sont cousins, mais leur relation ne m'a pas du tout choquée (je vous choque ?) car ce qui pourrait déranger est éludé, nous sommes dans quelque chose de beau, de doux, de tendre et d'évident. De plus, rien n'est facile à cause de la guerre. Viendra aussi la séparation, et franchement j'en ai eu le coeur fendu pour eux, car les conséquences sont affreuses !

Maintenant, c'est ma vie est un petit roman qui vous parle de violence, sans vous la claquer en pleine figure, et l'effet est tout aussi saisissant ! J'ai trouvé cette histoire émouvante et magnifique, très difficile à cerner ou à raconter, et c'est tant mieux.

  Maintenant, c'est ma vie - Meg Rosoff
Editions Albin Michel, 2006 / Hachette Livre LdP jeunesse, 2008
255 pages - 5,50€
traduit de l'anglais par Hélène Collon

10 novembre 2010

Kokeshi is my friend !

Comment fêter son anniversaire dans l’univers des kokeshi grâce à ce kit complet !

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On trouvera dans ce kit : * des enveloppes et des cartons d’invitation ; * des serviettes de table ; * des baguettes chinoises ; * des pailles ; * des stickers pour marquer les verres, fermer les enveloppes… * des tattoos pour garder un bon souvenir de la fête ; * un livre de conseils et d’idées pour préparer la fête, des recettes, des idées brico, des jeux d’intérieur et d’extérieur, une partie livre d’or, le tout dans un esprit japonisant très kokeshi.

N'hésitez pas à visiter le site : http://kokeshi-leclub.com/kokeshi/

Mon Anniversaire - collection Kokeshi - d'Annelore Parot
éditions Milan (2010) - 18€

9 novembre 2010

La fille qui voulait être Jane Austen

IMG_0727Vous avez moins de quinze ans et vous aimez les histoires sentimentales, vous apprécierez le roman de Polly Shulman. Cela parle de deux amies, Julie et Ashleigh, l'une est sage comme une image, l'autre est fofolle et épuisante. Sa dernière passion : rencontrer un Darcy, un vrai, comme dans le roman de Jane Austen. Comme toujours, Ashleigh pousse le bouchon beaucoup trop loin, tandis que sa copine suit sans protester et subit d'un ton résigné.
L'ennui me gagne déjà, mais je continue.
Les deux copines se rendent donc à un bal dans une école privée réservée aux garçons, pour elles c'est l'endroit idéal pour trouver un Darcy, et la pêche est fructueuse : deux garçons pour chacune d'elles. Quelle aubaine ! Et quelle coincidence, pour Julie, car elle vient enfin de mettre un nom sur l'inconnu qui lui fait battre le coeur depuis plusieurs semaines, chaque fois qu'elle le croise en ville.
Il s'agit de Charles Grandison Parr (le énième du nom, j'ai oublié).
Blablabla. Je regrette qu'il n'existe aucune touche pour accélérer dans un livre. C'est gentil, mais je m'ennuie toujours.
Tout notre petit monde va se retrouver autour d'une comédie musicale qu'ils vont créer et répéter ensemble. Le pied, encore une fois ! Cela s'amourache dans tous les coins, Julie panique, Ashleigh a le béguin pour Parr, les deux amies sont face à un terrible dilemme, aussi Julie renonce, la mort dans l'âme. L'amitié, c'est vraiment beau (et ça rend niais).
Je vous fais l'impasse sur le reste, ce ne sera pas une grande surprise non plus, l'histoire est prévisible (je m'attendais à ce qu'on sorte un lapin blanc du chapeau magique, même pas !), je m'y suis aussi beaucoup ennuyée (est-ce parce que je sortais d'une lecture qui avait su me tenir en haleine de bout en bout ?), j'ai gagné en cynisme (c'est quoi ce charmant jeune homme qui écrit des vers et se balade sous les fenêtres des filles pour clamer sa passion !?!), bref j'ai loupé mon rendez-vous avec ce roman. Nul doute qu'il plaira aux plus jeunes lectrices (moins de 15 ans), il décevra les amoureux de Jane Austen (les références sont pauvres et inappropriées) et il enchantera les amateurs de bluette sentimentale légère et au goût sucré, très sucré.

La fille qui voulait être Jane Austen - Polly Shulman
Albin Michel, coll. Wiz (2010) - 276 pages - 12,50€
traduit de l'anglais (USA) par Cécile Moran

8 novembre 2010

Glam Girls #1 (c'est déjà suffisant !)

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Vous vous intéressez au monde de la mode et ambitionnez de tâter du mannequinat ? Vous avez en moyenne 13 ans, vous vous sentez d'attaque pour supporter l'hypocrisie d'un milieu futile et ancré sur l'apparence ? Ou pour tenter de vous apitoyer sur une héroïne artificielle et pathétique ? Bref, ce livre est pour vous (mais je vous aurai prévenues) ! 
La nana, Laura, décrite avec des "rondeurs" (elle doit passer sous la barre des soixante kilos alors qu'elle frise le mètre soixante-dix ! Gosh.), pensait avoir décroché la timbale en remportant le premier prix d'une émission de téléréalité, mais elle constate que son existence est devenu un vrai poison (il faut qu'elle maigrisse, qu'elle subisse les sarcasmes des professionnels, qu'elle lambine chez elle dans l'attente d'un coup de fil, qu'elle soit pouffe et naïve à la fois...). 
Sa vie sociale et sentimentale vire aussi à la catastrophe (en gros, son petit copain ne la comprend plus, embrasse une autre fille un soir de beuverie, en réponse elle casse et fait des cochonneries avec un type quelconque, ses copines lui mentent et sont forcément jalouses de son succès, c'est donc la crise !). Comble de tout, elle doit expliquer à sa mère qu'elle ne peut plus avaler ses spaghettis à la bolognaise ni son tiramisu parce que trop de glucides a des conséquences horriiibles sur son organisme... 
N'en jetez plus, la coupe est pleine. C'est une lecture agaçante et je suis déçue de savoir que c'est Sarra Manning (l'auteur de Let's get lost) qui a pondu un truc pareil !

Glam Girls, tome 1 : Laura par Sarra Manning
Pocket jeunesse, 2009. Traduit de l'anglais par Odile Carton. 

8 novembre 2010

Lettre à mon ravisseur

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Un thriller psychologique qu'on ne peut ni arrêter, ni oublier. Une petite phrase anecdotique, glissée en quatrième de couverture, à laquelle je ne prête plus attention depuis longtemps, et là, si j'avais su... l'aurais-je cru ? Car c'est la stricte vérité ! Ce roman envoûte, embobine, assomme, subjugue et assène une grosse claque. Ce roman est incroyable ! J'ai été incapable de fermer l'oeil de la nuit, incapable de reposer le livre avant de l'avoir fini, incapable de prendre du recul, incapable d'avoir le moindre discernement, la plus petite lucidité. J'étais dupée, complètement bluffée.

C'est l'histoire d'une jeune anglaise de 16 ans, Gemma, kidnappée à l'aéroport, pratiquement sous les yeux de ses parents, par Ty, un marginal qui vit dans le désert australien, où il va l'emmener, après l'avoir droguée et avoir masqué son identité, parce qu'il l'a choisie. Elle, et pas une autre. Objectivement, ce comportement criminel est condamnable, je ne reviens pas là-dessus, mais l'histoire démontre que le contraire est possible aussi, on peut aimer et détester la personne qui nous a fait du mal, on peut nouer une relation de confort et de sécurité avec son bourreau, c'est complètement dingue et c'est le pari réussi de l'auteur.

L'histoire est absolument inattendue, elle dépasse les considérations psychologiques visant le syndrome de Stockholm, même si elle ne les écarte pas non plus, et nous raconte plus simplement comment cela est possible. C'est à travers une lettre adressée à son agresseur que Gemma nous raconte ce qu'il s'est passé, ce qu'elle a vécu et éprouvé, sans tabou, puisqu'on parle aussi bien de colère, d'anéantissement, d'incrédulité, de dégoût et de fascination aussi. On plonge alors dans une ambiance hallucinante, à huis clos, dans la cabane au beau milieu de nulle part.

Et c'est avec la rage du désespoir que Gemma va chercher à s'enfuir, par tous les moyens. Cela lui sera d'autant plus douloureux de réaliser qu'elle est bloquée et dépendante de Ty, elle le déteste tellement, elle s'en veut aussi de le trouver beau et attirant et de penser à lui de cette façon. Mais ce n'est pas ce qu'il y a de plus étrange, car leur relation n'est jamais violente, au contraire. Ty va trouver des trésors de patience pour amadouer la jeune fille, pour partager son monde et ses mystères, pour espérer la séduire. Gemma sera sensible à ses efforts, appréciera ce qu'il aime (la nature, les étoiles), sera attendrie par son histoire d'enfance malheureuse, touchée par ses déclarations d'amour. C'est mal, se dit-on, il ne faut pas. Hélas, tout comme Gemma, on cesse de voir Ty comme un psychopathe, l'effroyable et inexplicable fascination glisse sur le lecteur. Au risque de nous faire oublier son crime, ou presque. C'est fou ce que ce livre inspire, en plus de l'angoisse, du stress et de l'envie de savoir comment tout cela va finir. C'est fort et bizarre. Limite malsain. Mais c'est un livre inscrit pour durer et hanter nos mémoires. 

« Et regardons les choses en face, tu m'as bien enlevée, mais tu m'as sauvé la vie aussi. Et entre les deux, tu m'as fait connaître un endroit différent et magnifique, que je ne pourrai jamais m'arracher de l'esprit. Pas plus que toi d'ailleurs, tu es inscrit en moi à jamais. »

Lettre à mon ravisseur - Lucy Christopher
Gallimard, coll. Scripto (2010) - 340 pages - 13€
traduit de l'anglais par Catherine Gibert

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