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Chez Clarabel

26 octobre 2010

Les petites BD de Rita et Machin

C'est une histoire d'amour... la mienne, la leur et la vôtre aussi,

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Parce que Rita et Machin, ça ne s'explique pas, c'est un coup d'amour, un coup de je t'aime (chabadabada), un coup de coeur qui dure depuis quelques années, et qui ne se dément pas, il y a tout ce que j'aime dans une lecture : c'est drôle, ça ne se prend pas au sérieux, cela me rappelle aussi la paire inséparable que j'ai à la maison, Rita et Machin, c'est donc l'humour, l'amitié, les 400 coups, les clins d'oeil et les répliques qui font mouche !

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Tous les épisodes ont été publiés en dernière de couverture de Pomme d'Api et dans la revue japonaise J-Nude, soit 24 planches de BD, dont 9 inédites.

Les petites BD de Rita et Machin - Jean Philippe Arrou-Vignod & Olivier Tallec
Gallimard jeunesse (2010) - 14€

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25 octobre 2010

Azilis : L'Epée de la Liberté

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Gros coup de coeur pour ce roman !
Il y a tout ce qu'on peut souhaiter rêver : l'aventure, l'amour, l'héroïsme, la trahison, la mort, la beauté, la magie, la folie, et j'en passe. C'est un premier tome annonciateur d'une trilogie passionnante, riche et intelligente ! Franchement, n'hésitez pas à vous faire plaisir et à découvrir ce pur moment de bonheur romanesque.

Nous sommes en Gaule, Azilis est fille de notable, elle est belle, riche, intelligente. Depuis son enfance, elle a bénéficié d'une éducation libre, coupée du reste du monde, élevée dans un cocon, par un père érudit et une mère que la mort viendra frapper trop tôt. Dès lors, la jeune fille perdra peu à peu ses repères, se sentira seule et préfèrera s'isoler en chevauchant les routes de campagne en compagnie de son esclave, Kian, ou à apprendre l'art de la guérison auprès de l'Ancienne de la forêt, Rhiannon.

De nouveaux bouleversements sont attendus, anticipés par le retour d'Aneurin, le cousin barde, qui revient de son long périple qui l'avait conduit jusqu'à Constantinople. Il est animé d'une flamme qui est proche de la folie, prétend posséder une épée taillée pour un Roi, Kaledvour, l'épée capable de faire saigner le vent. Azilis est fascinée, totalement admirative, boit ses paroles, tombe amoureuse, refuse l'autorité de son frère aîné qui veut la marier à un de ses amis proches, préfère prendre en main son destin, au prix de toutes les peines, tous les risques, mais l'aventure se mérite !

L'histoire est captivante, pas un temps mort n'est constaté, les personnages sont de toute beauté, on s'attache beaucoup à cet univers créé avec talent par Valérie Guinot. Je suis totalement sous le charme, absolument conquise, la suite n'attend plus que moi !

Un petit extrait, au hasard ...

Des larmes surgirent sans qu'elle puisse les arrêter.
Il la serra doucement, caressant ses cheveux. Ses doigts glissèrent le long de sa joue, descendirent dans son cou. Elle frissonna, s'abandonnant à sa tendresse. La douleur s'estompait, remplacée par une douceur étrange qui l'envahissait tout entière, coupait sa respiration. Elle ne pouvait détacher ses yeux de ce regard qui la fixait avec une telle intensité. Il avait le souffle court et elle sentait son coeur battre contre sa poitrine. Ils restèrent ainsi un long moment, comme en équilibre au bord d'un gouffre. Puis Kian plongea. D'un mouvement rapide, il la coucha sur le sol et l'embrassa.
C'était la seconde fois qu'un homme embrassait Azilis et ce baiser-là n'avait rien à voir avec le premier. Les lèvres chaudes de Kian ne provoquèrent en elle aucun dégoût. Au contraire. Sans se l'avouer, elle les avait attendues, espérées. Et ce baiser, le poids de Kian sur son corps, éveillaient en elle des sensations intenses que ses nerfs épuisés exaspéraient encore.
Elle ne résista pas quand les mains de Kian glissèrent sur elle, épousant ses courbes, faisant naître des frissons qui hérissaient sa peau. Elle s'abandonna aux émotions qui l'emportaient, bloquant l'accès à sa raison. Seuls existaient ces baisers, ces caresses, le sang qui battait dans ses veines à une vitesse folle.

Merci encore Anne, Alya & Bladelor !!!

Azilis, tome 1 : L'épée de la liberté - Valérie Guinot
Rageot (2007) - 426 pages - 16€
couverture : Stéphanie Hans

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25 octobre 2010

Quelle mouche nous pique ?

Quelle_mouche_nous_pique__de_Herv__GiraudSont-ce réellement des nouvelles ? Ou ne seraient-ce point des petites histoires mises bout à bout, avec toujours le même narrateur, ses potes Joseph et Eyup, Verboten le prof d'allemand, la grand-mère Fernande, les parties de rire, les vacances à la campagne, les premières boums et le trafic clandestin de DVD olé-olé ? Oui, c'est exactement ça. Un condensé d'adolescence en crise, en panique, en délire. C'est drôle, parfois non. Cela vous met face à des situations qui sentent le vécu, qui rappellent des doux souvenirs, qui ne vous inspirent rien du tout ou qui vous donnent le bourdon ou le sourire aux lèvres.
Au choix, j'ai préféré la deuxième option.
Mais, même si les histoires se suivent, elles donnent un sentiment de liberté, d'impertinence et d'impatience. Besoin de passer le cap, de changer de vitesse ou de faire marche arrière. Avec Visnia, l'immigrée roumaine, qui est sapée comme un as de pîque, qui s'exprime mal en français, qui est gaffeuse, brouillonne, la cible des moqueries, notre garçon se rend compte, bien malgré lui, qu'il est tombé fou amoureux d'elle. Qu'il ne sait pas comment lui avouer, qu'il ne sait pas non plus s'il se sent capable de l'assumer, et si enfin ce n'est pas trop tard pour se faire pardonner ses erreurs. "Il n'y a pas que quand on est triste qu'on pleure."
Cette petite phrase m'a fait penser qu'on n'était pas toujours dans la rigolade, qu'on pouvait s'éclater entre copains à manger des frites et à regarder des versions détournées de Tintin et les oranges bleues, il y avait aussi la vie à côté, la vie qui vous tord le ventre parce que, non nous ne sommes plus des enfants, nous ne sommes pas encore des adultes, nous sommes dans l'entre-deux, et c'est drôlement délicat.
"Je suis un ado. Le genre de bestiole toujours à l'affût derrière une porte, en apnée au fond d'une piscine, en équilibre perché sur le toit du garage, vautré à la fenêtre, flasque et étendu sur son lit la tête pendue dans le vide. Je suis l'animal roi d'une jungle qui pue la chaussette."
L'adolescence dans toute sa superbe ! Beaucoup de vérités et quelques nuances plus tard, on a le sentiment de n'avoir pas trouvé le mode d'emploi non plus, mais on s'y rapproche, car "le pire n'est jamais décevant quand on fait l'effort de s'adapter" ou alors "le temps passé est perdu pour toujours".
Qu'on se le dise !

Quelle mouche nous pique ? - Hervé Giraud
Ed. Thierry Magnier (2010) - 185 pages - 9,80€

23 octobre 2010

Pêle-Mêle Clarabel #11

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3 romans, 3 univers, 3 lectures savoureuses ...

Mathis nous propose un western, un vrai. Au casting, nous avons un shérif, un bandit, un papa appelé à l'aide et une petite fille qui a peur de le perdre, et aussi un maître d'école affreusement sadique et méchant. Lorsque le bandit des grands chemins se présente à Creek Village, les enfants lui sautent aussitôt dessus, prenant les devants sur les adultes, leur plan est redoutable ET efficace. En prime, Jane Smith, dix ans, obtient du shérif d'être entendue et prise au sérieux pour régler le problème de discipline ultra-réglementaire qui sévit dans leur classe. C'est très sympa à lire, et parfaitement dépaysant, cela m'a beaucoup plu. (Les enfants, le shérif et les affreux, par Mathis)

Emmanuel Bourdier met en scène un quartier - le bâtiment E de la cité Marcel-Pagnol. Il est 13 h 23. Un par un, minute après minute, les habitants se souviennent, ont une pensée, réfléchissent, ont le sourire aux lèvres, la boule au ventre, mais partout règne le silence. Car l'heure est grave : on rase un bout de chacun. Il est 14 heures, il n'y aura pas d'autre feu d'artifice et tout le monde peut rentrer dans son nouveau chez-soi. Et manger du cassoulet, pourquoi pas ? Voilà un petit roman basé sur les instantanés d'une vie, de personnages et de leur quartier. Les souvenirs sont autant de poussières qui vont et viennent, sans aucune nostalgie, mais plutôt comme des notes de musique. C'est joli. (Ça s’est passé là, par Emmanuel Bourdier)

Et enfin, Frédéric Kessler nous propose une histoire complètement folle et pleine d'imagination. Géraldine et Olivier sont des gosses de fées prépubères, ils ont toujours les poches pleines à craquer, avec des ustensiles pratiques et magiques, des poupées à troquer pour Géraldine, des outils pour Olivier. Et la demoiselle en a ras-le-bol et décide de braver les interdits : ne pas manger ce que cuisine la dame du quatrième, ne pas emprunter le passe-partout du monsieur du cinquième, se rendre dans la mansarde du sixième. L'interdit est excitant ! Au diable l'ogre et la sorcière, Géraldine est fille de fées, elle connaît les formules pour déjouer les plans des vilains. C'est une fable absolument délirante et déjantée, je me moque de savoir quel est le crédit de cette histoire, ce qui m'importe c'est d'avoir été étonnée, ravie, séduite et d'en redemander encore !!! (La fée Tralala, par Frédéric Kessler)

Place au défoulement, (merci Lili Scratchy !)

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Faites de la place dans votre cervelle et immergez-vous dans ce coloriage poétique ! Un univers où se côtoient une biche, des saucisses, des méduses et des citrons, du football et de l'amour...
Un concentré de folie et de bonne humeur pour tous les âges !

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Ne vous jetez pas sur votre feuille de coloriage avec vos feutres sans réfléchir ! Il faut d'abord répondre à quelques questions pour étaler votre talent. On ne dirait pas, mais c'est un livre de coloriage qui vous fait triturer vos méninges. Exemple sur l'illustration de gauche : qui ne boit pas avec une paille ? qui avale de l'air ? qui va aspirer le petit pois ? et où est l'oeuf ? Vous avec quinze minutes !!!

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Et toujours le même fil rouge : l'oeuf, l'avez-vous vu ?!!!!!

Fou-fou Coloriage par Lili Scratchy (éditions Thierry Magnier)

22 octobre 2010

Fièvre - Les loups de Mercy Falls #2

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Dès les premières pages, ce qui nous frappe, c'est l'impression de retourner sur un territoire déjà conquis. Mercy Falls, petite bourgade paisible, environnée par les bois, peuplés par des loups. C'est toute une ambiance qui nous retombe dessus, le froid, l'inertie, le romantisme, l'attente. Ce n'est plus une nouveauté, puisqu'il s'agit du deuxième livre, nous savons où nous mettons les pieds et nous nous y sentons parfaitement à l'aise, sans plus d'attente que de connaître la suite. Où en sont Sam et Grace ? Nous réservent-ils la même sérénade - une histoire d'amour terriblement romantique, sans accroc, acquise de longue date, comme une certitude que 1 + 1 = 2 ?

Oui, Sam et Grace s'aiment toujours d'amour tendre et romantique. C'est beau, c'est touchant, c'est poétique et lyrique. Mais le sort en a décidé autrement. Cela commence par des migraines, Grace se plaint de ne pas être en forme, puis elle est frappée de fortes fièvres, de douleurs, de rêves hallucinatoires (la jeune fille est toujours obsédée par les loups et par sa non-transformation). Ses parents découvrent Sam dans son lit, ils se fâchent et décident de se comporter comme des adultes, en punissant leur fille et en interdisant Sam de revenir chez eux. C'est la partie la plus rasoire de l'histoire, mais il faut passer par là. Cela rend la fin encore plus poignante...

Au milieu du roman, l'histoire piétine un peu et ce n'est pas la présence de Cole, un chanteur de rock très sexy, mais qui veut garder l'anonymat, et qui a choisi de changer de vie en acceptant de devenir un loup, ni la présence d'Isabel, la soeur de Jack (cf. Frisson), très belle, intelligente et arrogante, qui réhaussent l'intérêt du roman. Leurs personnages reboostent la romance trop mélancolique de Sam et Grace, donnent du piment à la lecture, mais ne sauvent pas le tâtonnement perçu à mi-parcours. Et encore une fois, c'est à la fin que tout bascule, que les idées volent dans tous les sens, que ça s'éparpille en laissant le lecteur à bout de souffle. Ou à peu près.

Je crois que cette série me laissera le souvenir d'une écriture romantique, propre à l'histoire, une écriture parfaitement reconnaissable, avec un rythme, un son, une musique, même si celle-ci n'est pas perceptible en VF (la traduction n'est pas mauvaise, mais maladroite, distribuant trop souvent des "mon amie" pour "my girlfriend", ou pour éviter de répéter le prénom de Grace dans un même paragraphe, des "mon grand loup" pour "bucko", etc. C'est dommage. Cela altère la magie, le ton n'y est plus, ou cela sonne différent.)

Maggie Stiefvater, par sa sensibilité et son sens de l'évocation, de ressentir les choses, sait admirablement nous troubler. Je ne suis pas une grande fan de cette série, et pourtant je m'y retrouve à chaque fois engluée, non seulement curieuse de connaître les soubresauts de la trame romanesque, mais surtout fascinée par ce style littéraire, si propre, si cher et si rare dans les romans catalogués pour *jeunes adultes*. L'action n'est pas privilégiée, place davantage à l'émotion et aux sentiments, c'est du domaine du cérébral (et beaucoup moins hormonal) ! Et c'est bien aussi !!!

Fièvre, de Maggie Stiefvater
Traduit de l'anglais (USA) par Camille Croqueloup - titre VO : Linger
Hachette, coll. Black Moon (2010) - 400 pages - 18€

 

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21 octobre 2010

La légendaire histoire des douze soeurs Flûte

COUP DE COEUR pour ce nouvel album de Vincent Cuvellier !!!

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Racontée avec humour, l'histoire de la famille Flûte, qui compte pas moins de douze filles, est absolument désopilante ! Le père, Monsieur Flûte, centième du nom, est un type débonnaire qui passe son temps à chercher une aiguille dans une meule de foin, tout en réfléchissant longuement devant l'ampleur de sa tâche.

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Sa tendre épouse est décrite comme « charmante, oh! légèrement dodue, mais charmante »Et d'ailleurs... «  Au fil de ses grossesses, elle finit par ressembler à une énorme boule de graisse surmontée de deux petits yeux méchants. »

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Sur ce ravissant postulat, les héritières de la famille Flûte voient donc le jour : toutes plus différentes les unes des autres, l'une est renfrognée, l'autre se tient à genoux et prie toute la sainte journée, l'autre encore est quelconque, l'une sourit à la lune, une autre fait tout le contraire de ce qu'on attend d'elle, les jumelles sont des copies carbones, impossible de les distinguer, mais ce n'est pas grave, car les soeurs Flûte se suivent, à un train d'enfer, le château grouille de petites Flûte qui portent parfois le même prénom, le narrateur ne sait plus où donner de la tête ... et le lecteur s'esclaffe !

Vraiment, c'est GENIAL ! Et puis, c'est drôle.

Arrive, cependant, LE drame : « Alors qu'on fêtait le douzième anniversaire de la première et le premier de la douzième, vint au monde un bébé, aussi rose, aussi blond, aussi dodu qu'on le pouvait rêver. Monsieur et madame Flûte, par dépit, allaient le nommer Béatrice, quand madame Flûte, bien que harassée, vit dépasser entre les jambes du nourrisson un petit truc aussi exceptionnel qu'inattendu : un zizi. »

Le choc est rude : madame Flûte claque sur le champ, monsieur Flûte perd la boule. Les petites filles prennent sous leur aile leur petit frère et le bichonnent comme une poupée. Un autre événement va frapper cette quiétude familiale, contraignant la petite troupe à aller loin, loin, loin, le dos à la mer...

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Je me suis régalée à suivre l'aventure de cette famille très productive, où tout est conté avec une pétillante légèreté. Les illustrations de Ronan Badel nous transportent au-delà des siècles, les demoiselles ont des frimousses craquantes, le texte de Vincent Cuvellier y trouve une mise en valeur inestimable. Il suffit de fermer les yeux pour s'entendre raconter cette histoire foldingue, c'est déjà un bonheur garanti. L'ensemble vaut bien un grand moment de swoushitude (copyright : gaëlle la libraire). Bravo ! Et j'en veux encore !!!

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  La légendaire histoire des douze soeurs Flûte - Vincent Cuvellier / Ronan Badel
Gallimard jeunesse (2010), coll. Giboulées - 14,50€

20 octobre 2010

Histoire(s) sans paroles

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Après "Le Jacquot de M. Hulot" paru en 2006, on retrouve avec bonheur ce même personnage sorti tout droit des films de Jacques Tati dans une succession de gags et de références cinématographiques ou littéraires, cette fois-ci dans un format BD.  Un vrai COUP DE COEUR pour cet album facétieux, classieux et intelligent.

Hello Monsieur Hulot - David Merveille d'après Jacques Tati (Rouergue, 2010)

20 octobre 2010

Fièvre Fatale - Karen Marie Moning

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A la fin de FaeFever, nous avions laissé MacKayla dans une situation critique. Le début de Dreamfever (Fièvre Fatale) ne nous laisse entrevoir aucun espoir. La jeune femme n'est plus elle-même, le monde d'ailleurs a basculé dans l'horreur, le contraste est énorme. La Mac 4.0 dit non au rose et ne porte que du cuir, du noir et du rouge. Elle a juré de se venger et ne fait plus confiance en personne. Elle s'associe néanmoins avec Dani, la plus jeune des sidhe-seers vivant à l'abbaye sous la houlette de Rowena, et décide de provoquer la vieille dame pour la faire sortir de ses gonds. Il est fini le temps des palabres, il faut agir et chaque heure compte.

Avant-dernier tome de la série, Dreamfever a fait monter d'un cran la pression. L'atmosphère est sombre, poignante et angoissante. MacKayla est une femme écoeurée et meurtrie. Autour d'elle, ce ne sont que mensonges, trahisons et convoitises qui esquintent ses dernières défenses. Barrons cultive toujours ses secrets, les quelques incursions de Mac dans son esprit laissent apercevoir un passé troublant, n'auréolant guère de gloire les intentions du libraire. Il veut le Livre Noir dans un but égoïste, il est menteur et dangereux, Mac n'est pas dupe mais continue de collaborer avec lui car cela sert également sa propre mission.

Est-ce que leur relation évolue un peu ? Oui, et non. Elle atteint un pic d'érotisme au début, mais très vite le souffle retombe. Barrons va s'en tenir à des provocations gratuites face à une Mac qui ne se pardonne pas d'avoir été abusée. C'est frustrant, tout le glamour lâché dans FaeFever s'est fait la malle dans ce tome 4. Même V'lane reste désespérément absent, ou trop peu présent. Tout comme Christian MacKeltar.

J'ai conscience que ce livre est aussi un tournant dans la série et que l'action a été davantage privilégiée parce que le monde est tombé dans un chaos indéfinissable. J'ai bien aimé ce tourbillon, j'admire la nouvelle Mac prête à bouffer de l'unseelie pour les renvoyer en enfer, et pourtant je reste sur ma faim. Frustrée, en fait. Je préfère quand Mac est en compagnie des *hommes* de sa vie ou avec Dani, l'humour ou la séduction ont la part belle, tandis que Mac en solo ne songe qu'à sa guerre. Par contre, elle avance, elle fait des découvertes sur ses propres origines, tente d'approcher le Sinsar Dubh, souvent elle tombe mais c'est pour mieux se relever.

Encore une fois, le dernier chapitre est une tuerie qui nous fait pousser des cris d'horreur, ce n'est plus une nouveauté, KMM a beau glissé une note en fin de livre pour nous rassurer, elle sait se montrer particulièrement sadique et perverse avec nous.

Le dernier tome - Shadowfever - paraîtra en janvier 2011 pour la VO !

Les Chroniques de MacKayla Lane #4
Traduit de l'anglais (USA) par Cécile Desthuilliez
J'ai Lu semi-poche (2010) - 590 pages - 12€

Lu en VO LireEnVo 

19 octobre 2010

Fièvre, LA série de Karen Marie Moning !

Rappel : le 20 octobre, sort le 4° tome de la série de Karen Marie Moning !

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Besoin de vous mettre au parfum ? Allons-y.

MacKayla Lane perd sa soeur Alina, victime à Dublin d'un assassinat aussi cruel qu'inexplicable. Devant la mollesse de la police locale, elle quitte le sud des Etats-Unis pour l'Irlande afin de mener sa propre enquête. Elle y découvre que sa soeur y vivait une double existence pleine de mystère au milieu de créatures démoniaques.
Sur place, elle fait la connaissance de Jéricho Barrons, libraire et bibliophile, un beau brun ténébreux, macho et goujat, qui lui secoue les puces en lui ordonnant de rentrer au pays, pauvre petite agnelle qu'elle est, à se jeter dans la fosse aux loups affamés. Et ce n'est pas qu'une image, car la suite promet des révélations toutes plus sordides et mortifiantes les unes que les autres !

Fièvre Noire est une lecture facile, agréable et distrayante, où l'on passe du rose au noir en toute impunité, sans ciller. Karen Marie Moning nous fait en effet pénétrer un monde obscur peuplé de faës et autres créatures délicieuses (ahem, ahem) avec une facilité qui ne nous laisse guère le temps d'être décoiffés ! Personnellement cela me convient tout à fait, car je déteste me triturer les méninges pour comprendre les intentions de l'auteur.
Bref, on ne fait pas que broyer du noir non plus... il y a aussi de la sensualité et un zest d'érotisme, entre MacKayla et le sombre Barrons, l'antagonisme est évident, cela provoque des étincelles, les échanges verbaux sont cinglants, mais dans le même temps il y a un truc comme une attirance physique pas bien définie, et là encore, c'est tant mieux car cela va permettre à l'histoire de mieux se développer.
Ah, et il y a aussi un autre personnage dont la fonction est d'être dotée d'une telle puissance sexuelle qu'il tue toute humaine avec qui il a des relations, à moins qu'il ne décide de la protéger de son érotisme mortel. Hiiiii ! La rencontre m'a bien fait rire, c'est un passage hallucinant et cocasse. Vivement la suite !

Tome 2 : Fièvre Rouge

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Dans ce tome 2, assez riche en découvertes et en rebondissements, MacKayla continue d'approfondir ses connaissances sur sa condition de sidhe-seer, cherche à mieux cerner son adversaire pour assouvir sa vengeance, se découvre d'autres ennemis, rencontre la vieille femme qui la somme de choisir son camp, comprend aussi qu'elle est soupçonnée par la police dans une affaire de meurtre et se sent poursuivie par un spectre, en plus des autres Traqueurs ou rhino-boys qui courent les rues ou flottent dans les cieux de Dublin.

En somme, la série se révèle toujours passionnante. La personnalité de Mac continue de naviguer entre deux eaux, soit elle donne libre cours à son instinct primitif, soit elle se dévoile prude, cruche et naïve dans de nombreuses situations. Oui, cela m'agace ! Néanmoins, cela participe à la rendre attachante. A nous la rendre humaine et proche de nous. Car il fallait que la poupée Barbie évolue, cela la rendait si peu crédible dans son nouveau rôle (sans compter que cela aurait été insupportable). Loué soit Barrons ! 

Ce tome 2 se termine sur une note assez frustrante, il vous faut absolument le 3° tome à portée de main. Je sens que les zones d'ombre ne cessent de grapiller du terrain. Avec cela, de nouvelles personnalités sont apparues : Christian MacKeltar, V'lane le faë de la volupté fatale (déjà son titre, c'est tout un programme ! j'adore, je succombe, même si je ne devrais pas), Ryodan, Rowena, Dani ... Et Barrons, au centre, campe sur son socle. J'ai été frappée par de terribles soupçons, mais toutes mes théories partent souvent en éclat tant les révélations ne cessent de surprendre.   

Un petit extrait :

Recevoir une marque de tendresse de la part de Jéricho Barrons est une expérience unique et inoubliable. Cela vous donne le sentiment d'être la personne la plus extraordinaire au monde. Imaginez-vous marchant droit vers le lion le plus puissant, le plus sanguinaire de la jungle, vous étendant devant lui, plaçant votre tête dans sa gueule... et, alors que vous vous attendez à être dévoré, l'entendre ronronner comme un gros chat avant de vous lécher affectueusement la joue. Voilà à peu près ce que je ressentis en cet instant.

 

 

 

 

Tome 3 : Fièvre Faë

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MacKayla Lane est toujours à la recherche du fameux Livre Noir, lequel est déjà convoité par trop de monde, et toutes les intentions ne sont pas honorables. A ce sujet, Mac a bien du mal à accorder sa confiance, car elle a besoin de la protection de Barrons, des connaissances de V'lane et des archives de ses soeurs cachées à l'Abbaye. Et même l'inspecteur Jayne a mis un pied dans cet échiquier infernal, un peu sous l'impulsion pas très digne de la jeune femme. C'est un peu la cohue, car à l'instar de Mac on piétine, on tâtonne, on ne sait plus trop à qui se fier. Et tant de méfiance affichée rend le climat lourd, instable et proche du gouffre. Longtemps, MacKayla tente de manger dans toutes les gamelles, sauf qu'à ce petit jeu perfide on gagne difficilement la partie.

Comment vous décrire la chute de ce livre ? C'est incroyable, tout simplement aberrant et hallucinant. J'étais bouche bée, yeux ronds comme des billes, je relisais ce que je venais de lire, je n'avais pas l'impression que ça s'imprimait, je n'en croyais pas un mot, j'avais peur de louper des passages, j'étais tétanisée. C'est vous dire combien cette fin est inattendue ! De plus, elle vous abandonne sur cette immense frustration, cette sensation de vide et d'incompréhension. KMM est cruelle, sadique, faussement mielleuse, et même sa petite note au lecteur, pouah, elle peut bien la ranger dans ses tiroirs, merci, je n'en veux pas ! De qui se moque-t-on ?

J'ai donc beaucoup aimé ce tome 3 ! La série se peaufine et s'étoffe, certes ce n'est pas du grand style littéraire, ne nous emballons pas, mais c'est un petit monde sombre, qui se définit de plus en plus et qui ne cesse d'être captivant. C'est particulièrement effrayant aussi, de part les révélations qui se profilent, et même la nature de célèbre Jéricho Z Barrons reste un grand mystère et attise les plus folles spéculations.

C'est aussi beaucoup plus érotique, beaucoup plus sensuel, et la lecture n'en est que plus excitante ! Entre V'lane (oui je l'adore) et Christian MacKeltar (ohlala), sans oublier le ténébreux Barrons (brrr, c'est quoi son truc ?), la lectrice ne sait plus où donner de la tête. Par contre, c'est aussi plutôt frustrant, l'herbe est souvent coupée sous le pied, ou alors (argh) ça n'est pas du tout le scénario qu'on avait en tête ! Après avoir tourné la dernière page, j'avoue que je suis complètement paumée ! Toutes mes théories sont sens dessus dessous, c'est le bazar dans mes idées, je ne sais plus ... non, je ne sais plus.

traduit de l'anglais (USA) par Cécile Desthuilliers
J'ai Lu, 2010.

A suivre : Fièvre Fatale : Les chroniques de MacKayla Lane - 4 !!!

18 octobre 2010

Pêle-Mêle Clarabel #10

Véritable COUP DE COEUR pour :

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C'est écrit en couverture, entrez ! N'attendez plus, ça vaut le détour.

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« Mon père et ma mère.
Et moi.
Qu'est-ce que j'ai oublié,
entre mon père et ma mère et moi ?
Le vent ? La lumière ?
»

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Cet album est MAGNIFIQUE : entre les illustrations de Joanna Concejo et le texte de Sébastien Joanniez, l'alchimie est juste parfaite ! Beaucoup de poésie, de douceur, au service de la rêverie, et une petite ritournelle qui revient en fond sonore... c'est tout simplement prodigieux. L'enfant se découvre au fil des pages, comme il découvre sa place dans le monde, l'approche est sensible, cernée avec tact, c'est même d'ailleurs une terrible injustice de tenter d'évoquer cette magie, car je ne trouve pas les mots équivalents à ce que j'ai pu ressentir.  Il faut dire aussi que le lecteur n'est pas seulement spectateur pépère, juste bon à tourner les pages, à pousser des cris d'exclamation et de ravissement, il est également convié à compléter le tableau, oui, toi, toi qui me regardes, ta place est parmi tous. C'est FASCINANT !

Entrez ! de Sébastien Joanniez / Joanna Concejo (rouergue, 2010)

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Chic ! Un nouvel album de Maurizio A.C. Quarello ! Un album qui mêle humour et moquerie en dénonçant l'hypocondrie, la surmédication, la posologie excessive, sans prendre note des effets secondaires, la manie de se rendre trop vite chez le médecin pour le moindre petit bobo.

Monsieur X se réveille et constate qu'il perd ses cheveux. Un premier docteur lui prescrit une lotion qui développe un effet secondaire. Le lendemain, Monsieur X. se découvre un conjonctivite et se rend chez l'ophtalmo. Il prend ses gouttes mais de nouveau un autre effet secondaire se manifeste et lui refile des boutons sur le visage. Un autre spécialiste lui conseille une pommade, Monsieur X s'en tartine et rebelote : encore des effets secondaires, encore des visites chez des docteurs et des remèdes qui n'en finissent pas de lui en faire voir de toutes les couleurs. Spectateur de ce ridicule manège, le chien de Monsieur X exprime tout ce que nous ressentons. C'est pathétique, et un peu triste d'en être rendu à ce stade, mais c'est drôle ! Et la fin n'est pas mal... Monsieur X revient à son point de départ, tant pis, il s'en contentera,

en fin de compte, cela aurait pu être pire.

Effets secondaires, Maurizio A.C. Quarello (Le Rouergue, 2010)

Nous avons également aimé La Tour de Léo, essentiellement pour ses illustrations.

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Léo est un petit garçon qui aime entasser ses jouets et admirer la tour en contemplant son équilibre. Puis, il pousse le tout et redécouvre ses jouets. C'est tout simple. (En fait, je me suis amusée à reconnaître les titres des livres dans la tour de Léo.) J'aime beaucoup les illustrations de Julie Mercier. L'histoire n'a pas retenu mon attention (je pense que cet album s'adresse aux plus jeunes).

La tour de Léo, André Benchetrit / Julie Mercier (Le Rouergue, 2010)

 

 

et enfin, l'heure du drame a frappé...

 

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le doudou de Lola a disparu !!!

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panique générale, la maison est passée au peigne fin, mais le doudou reste introuvable !

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aux grands maux les grands remèdes : un avis de recherche est lancé...

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tout le monde se mobilise et très vite Lola se retrouve avec 22 petits carrés pour son doudou - patchwork, avec tous une odeur particulière : de rôti, de frites, de gratin doré, de cambouis, de terre séchée, de jasmin et d'oeillets. Maman lave et recoud ensemble tous les morceaux ...

« Mais Lola trouve que le doudou ne sent rien et qu'elle est trop grande maintenant. On range le doudou au fond de la grande armoire. Et Lola fait du vélo avec Lili, devant la maison, sur le trottoir. »

Cette fin m'a laissée sur ma faim. Je sais bien que l'histoire voulait aider la petite Lola à dépasser le manque et à retrouver son sourire en jouant avec ses camarades. Le doudou, c'est le compagnon idéal durant la petite enfance. Vivre sans, cela veut dire grandir, se joindre aux autres, accepter de perdre les dernières traces de l'enfance. Bref. Tout le monde est sensible à la perte d'un doudou, d'ailleurs les habitants du quartier se serrent les coudes pour lui venir en aide. C'est étrange, parfois, ce qu'on s'imagine et ce qu'on pense ... J'ai l'impression d'être passée à côté, je ne vois pas le lien entre la solidarité des uns et des autres et le détachement sec et brutal de la petite fille quand elle retrouve un doudou. J'ai besoin d'y réfléchir encore, cet album m'est bien sympathique mais me chiffonne aussi.

Le doudou de Lola, Irène Cohen-Janca / Natacha Sicaud (Rouergue, 2010)

NB : Natacha Sicaud avait illustré le roman d'Alex Cousseau, Prune et Rigoberto (que j'adore), c'est donc un vrai bonheur - et une surprise ! - de la retrouver ici !!!

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