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Chez Clarabel

12 juillet 2010

Incarceron

Incarceron_de_Catherine_Fisher

  

Au-delà de cette très belle couverture, se trouve une histoire riche en promesses sombres et captivantes. Incarceron est une prison créée de toutes pièces, une prison vivante, avec des gorges qui s'ouvrent et avalent ses occupants, une prison qui se gausse et agit à sa guise pour punir, réglementer et organiser ce monde difficile. Finn fait partie de cet univers, il appartient au groupe des Racailles (qui pillent, tuent et font régner un climat de terreur). Or, le garçon est convaincu d'avoir un passé et force sa mémoire à raviver ses souvenirs enfouis. Il pense venir de l'Extérieur, son frère de sang cherche à le convaincre du contraire, jusqu'au jour où Finn trouve une clé.

Il existe bel et bien un autre monde, à l'Extérieur. Claudia est la fille du directeur de la prison Incarceron. Elle a été élevée pour être préparée à devenir reine, promise à un héritier imbu de sa personne, fainéant et prétentieux, qu'elle ne tient pas en haute estime. Elle est persuadée que son premier prétendant a été assassiné par son père et la reine en puissance. Claudia veut donc déjouer les complots, cesser la comédie qui consiste à créer une illusion permanente d'une société de l'Epoque (proche du 18° siècle), et percer le secret de la prison Incarceron, qu'on décrit comme idyllique. Claudia vient aussi de trouver une clé, et par la même occasion, parvient à entrer en communication avec Finn.

J'ai été totalement emballée au début de ma lecture par cette atmosphère étouffante, mystérieuse et donc captivante, avant de sombrer peu à peu dans un certain ennui. Ma fascination a cédé le pas à un malaise. A force d'être oppressant, Incarceron est devenu accablant. C'est sec, assez dur et froid. De plus, l'intrigue est assez lente, que ce soit du côté de Finn ou de Claudia, sans compter que ça reste plutôt prévisible. Cela m'a embêtée, très clairement. Incarceron propose un univers complexe, mais il manque LE truc pour rendre l'ensemble fluide et passionnant. Pas de place pour l'émotion, ni pour un zest de passion. Tout est tellement bridé, à l'exemple de la politique établie à l'Extérieur, où règnent la méfiance et la peur.

Claudia est une jeune fille modelée pour assumer de grandes responsabilités, du coup elle n'est nullement sujette à la sensiblerie, non pas que ceci représente un atout majeur, mais cela handicape la personnalité de la demoiselle, qui n'est donc pas très attirante.  Ce n'est pas mieux pour Finn, qui se débat dans son univers carcéral, trop alambiqué et poisseux, le garçon ne se révèle pas très attachant non plus, sans pouvoir l'expliquer véritablement, mais encore une fois, ça coince.

J'ai été désappointée par ma lecture, au fil des pages. Je n'avais plus envie de continuer, mon intérêt pour l'histoire a flanché et je ne suis pas sûre de vouloir connaître la suite. Incarceron manque singulièrement de souffle et de tension, le suspense est trop étalé, c'est lent, c'est long. En bref, j'ai trouvé que ça restait plat et austère. Je m'y suis ennuyée, j'ai été déçue.

Parution rapprochée du tome 2, Le cygne noir (Incarceron #2) le 21 octobre 2010.

Incarceron ~ Catherine Fisher
Pocket jeunesse (2010) - 500 pages - 14,50€
traduit de l'anglais par Cécile Chartres

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12 juillet 2010

The Iron King

 

The_Iron_King

Meghan, bientôt seize ans, est une adolescente à l'existence banale, quasi transparente. Elle vit avec sa mère, son petit frère et son beau-père dans une ferme paumée, avec pour seul voisin, son meilleur ami, Robbie. Au lycée, Meghan a le béguin pour le beau gosse le plus populaire, Scott, qui l'ignore. Pire, il va même monter un sale coup avec sa bande de snobs pour se venger de Meghan qu'il croit responsable d'une blague douteuse lancée sur internet.

Et c'est justement le jour de son anniversaire que cela lui arrive ! Minable, elle se traîne jusque chez elle, en compagnie de Robbie qui tente de lui remonter le moral. Il est aussi très protecteur et promet à Meghan une soirée inoubliable avec champagne à gogo. A la place, c'est un autre liquide qu'elle va boire et qui lui révèlera le monde qui l'entoure - un monde peuplé de créatures féériques. Robbie lui-même décline sa véritable identité, " Call me Puck. " THE Puck.

Yes, nous y sommes. A Midsummer Night's Dream + Alice in Wonderland + Narnia Chronicles = The Iron King.

Parce que son petit frère a été kidnappé, Meghan rejoint the Nevernever aux côtés de Puck (ou Robin Goodfellow). C'est un monde divisé en deux royaumes - the Seelie Court, avec King Oberon, et the Unseelie Court, où se trouve sur le trône Queen Mab. L'été contre l'hiver. Le feu contre le froid. Régulièrement les meilleurs ennemis se retrouvent au cours de l'Elysium pour conclure un pacte de paix.

Durant cette cérémonie, Meghan fait la rencontre de Ash. C'est le plus jeune fils de la reine Mab. Il est dépeint en des termes dégoulinants de beauté suprême, de classe folle, de regard froid et déterminé, d'une arrogance innommable bien qu'irrésistible. C'est le bad boy à sa façon. Celui qu'on nous interdit d'adorer, mais pour lequel on craque inévitablement.

C'est un roman qui ne paie pas de mine, pour commencer. J'avais un doute affreux, d'abord car il est édité par Harlequin Teen et ensuite parce que je ne suis pas hyper fan de tout ce qui touche à la faery. Heureusement le livre de Julie Kagawa est très différent et vraiment passionnant.

L'auteur a su créer un univers original et riche en allusions littéraires, on apprend à le connaître au fil des pages et des aventures trépidantes que rencontre l'héroïne. C'est vif, enlevé, bien rythmé, mené tambour battant, drôle aussi. Belle réussite des personnages également, c'est important. Meghan apprend à se découvrir, à s'accepter et à trouver une place où elle ne compterait pas pour des prunes. Son histoire avec Ash s'annonce bien compliquée, entre enjeux politiques et codes féériques (il ne faut jamais dire merci, ni demander de l'aide car cela implique une âpre négociation qui peut vous coûter plus que vous ne l'imaginez). Meghan Chase, fille de King Oberon, devient un pion pour les ennemis de the Seelie Court, parmi lesquels se trouve Prince Ash. Han, han. Et Puck, aussi. Impossible d'en dire plus, mais c'est juste, tout simplement, horrible de ne pas savoir.

La fin est, quelque part, frustrante car je n'avais pas du tout envie d'être mise à la porte tant je voulais rester aux côtés de Meghan. Enfin, c'est aussi rageant de ne pas savoir où son chemin la mène, c'est tellement injuste de nous laisser sur cette chute. Suite prévue : The Iron Daughter.

... un petit passage pour terminer en beauté !

A dark shape glided out of the trees, a portion of shadow come to life. The satyrs blinked and hastily stepped back as Ash strode into the middle of the herd. Looming up behind me, he slid an arm around my shoulders and pulled me to his chest. My heart sped up, and my stomach did a backflip. " This one, " Ash growled, " is off-limits. "
" Prince Ash ? " graped the lead satyr, as the rest of the herd bowed their heads. He paled and held up his hands. " Sorry, Your Highness, I didn't know she was yours. My apologies. No harm done, okay ? "
" No one touches her, " Ash said, his voice coated with frost. " Touch her, and I'll freeze your testicles and put them in a jar. Understand ? "

The Iron King / Julie Kagawa
Harlequin Teen (2010) - 363 pages

LireEnVochallenge Lire en VO - 18

10 juillet 2010

It's not summer without you

Il s'agit de la suite de L'été où je suis devenue jolie.

its_not_summer

Un an a passé. Belly n'est pas retournée à la maison de Cousins Beach, quand Jeremiah téléphone pour lui apprendre que Conrad a disparu... Le début de l'histoire est très triste, Susannah manque énormément, et c'est un roman débordant de chagrin qu'on a entre les mains. C'est vif, l'émotion nous prend à la gorge, on sent toute la fragilité et la détresse des personnages. Le premier livre était déjà doux-amer, celui-ci accentue la tonalité, et pourtant c'est incroyablement beau et touchant. Car petit à petit, l'histoire va grandir, va ouvrir les vannes et laisser les larmes couler pour faire place au sourire. C'est bon de voir Belly, Jeremiah et Conrad redonner vie à la maison de Cousins, de les sentir reprendre pied et de jouer cartes sur table.

Néanmoins, leur relation demeure sur un fil. Cette fois, Jeremiah intervient aussi comme narrateur dans l'histoire. On apprend à mieux le connaître, à saisir son amour fou pour Belly et évidemment on ressent un élan de tendresse pour lui. On s'attache et on attend. Ce que la jeune fille a dans le coeur n'est pas un secret. Depuis ses dix ans, elle est amoureuse de Conrad. Inversement, le garçon est sauvage, fuyant, secret et décevant. Du moins, il faut lui laisser le temps, car peu à peu lui aussi nous surprend, se révèle sous un autre jour. Est-ce à dire que la relation triangulaire de cette série est une perte de temps, une prise de tête ? Non. C'est tellement bien écrit, bien amené, bien présenté. Il nous est impossible de ne pas ressentir de l'affection pour l'un ou l'autre des personnages.

En attendant, ce deuxième roman est un tournant. Une page a été tournée, pour Belly et pour les garçons. Chacun a su avancer, recoller les morceaux, ouvrir leur coeur, libérer le trop-plein d'émotions. Je suis complètement tombée amoureuse de ce livre, de cette ambiance nostalgique, nonchalante, douce et reposante. Il règne une sensation de quiétude qui fait du bien, et j'ai hâte de lire le troisième et dernier livre de la série !

... un passage, parmi d'autres :

He started to say something, maybe an apology and maybe not, and then he stopped, he leaned over and pulled me toward him - like by gravitational force. He kissed me, hard, and his skin was stubbly and rough against my cheek. My first thought was, I guess he didn't have time to shave this morning, and then - I was kissing him back, my fingers winding through his soft yellow hair and my eyes closed. He kissed like he was drowning and I was air. It was passionate, and desperate, and like nothing I had ever experienced before.
This was what people meant when they said the earth stopped turning. It felt like a world outside of that car, that moment, didn't exist. It was just us.

LireEnVo challenge Lire en VO - 17

9 juillet 2010

Pêle-mêle Polly

Le Mot de l'éditeur : Pêle-mêle Polly

Déjà le premier jour de septembre et bientôt la rentrée. Polly n’a aucune envie de reprendre les cours ni de retrouver les autres. À coup sûr, pour être heureuse, il faudrait fuir. Fuguer. Maintenant. Pourtant, avant la fin de l’été, les choses étaient différentes. Polly croyait qu’il existait des sésames pour le bonheur. Comme cette Cléo aux yeux bleus dansant pour elle sur la plage d’Houlgate. Mais tout se perd. Tout s’abandonne, même les amies. Polly n’a pas pu faire autrement. Elle a fait comme son père : abandonner avant de l’être. À Houlgate, Polly s’est souvenue de lui, de leur unique rencontre, l’été de ses six ans. Une angoisse terrible, comme une bulle pleine de rien, l’a envahie. Depuis, Polly ne voit plus que lui. Elle doit reconstruire le puzzle de ce père absent. Maintenant. Mais avec quoi attrape-t-on un fantôme ?

 

pele_mele_polly

Ce roman figure parmi les titres conseillés pour l'été par L'école des loisirs. Aussitôt, mon esprit s'est imaginé une lecture légère et rafraîchissante, d'ailleurs le résumé parle de la plage d'Houlgate, mon petit coeur a fait un bond, j'ai foncé tête baissée.
Ouch.
Ce roman est d'une sensibilité, c'est inattendu et extrêmement délicat. Très à fleur de peau. Je m'y sentais comme sur des coquilles d'oeufs. Donc, j'ai tout repris à zéro pour mieux plonger dans cette histoire de quête des origines. Polly, la narratrice, est une adolescente mature, réfléchie, solitaire et malheureuse. Elle ne connaît pas son père, ni sa mère ni sa grand-mère ne lui en parlent, elle ne dispose que d'une photographie très floue de lui et se souvient l'avoir vu pour la première (et seule) fois à l'âge de six ans. Elle se rappelle des détails et des contours mais a oublié les mots, les paroles, les traits de son visage.
Aujourd'hui, en cette veille de la rentrée, Polly vide et range les cartons de sa famille en nous offrant un pêle-mêle raffiné de ses émotions, ses souvenirs, ses doutes, ses besoins. Sur la plage, à Houlgate, Polly a rencontré Cléo qui dansait et dessinait des arabesques sur le sable. Et puis Cléo est partie... Sans le vouloir, cette rencontre a bouleversé Polly. Il faut que sa grand-mère lui explique pourquoi ceux qu'elle aime la quittent, car elle en souffre et sa bulle pleine de rien est en train de se crever.
Je me suis noyée de plaisir parmi les lignes de Gabriel Martiarena, c'est un roman admirablement bien écrit, très élégant, classique, guindé sans être pédant, et au charme suranné. Par contre, ce classicisme marque aussi une certaine distance et il n'est pas facile de se fondre dans l'histoire. C'est beau, très sensible mais l'histoire ne nous transporte pas. Il faut davantage considérer ce roman comme un brillant exercice stylistique.
A conseiller aux très bons lecteurs (adolescents) et plus.

Pourquoi faut-il que tout ait une fin ? En ce premier jour de septembre, une nostalgie lourde me serre la gorge. Je repense à cet été qui s'achève, aux arabesques de Cléo sur le sable de l'immense plage normande. Bientôt, il faudra retrouver la compagnie étouffante et imposée de camarades de classe. Je sens poindre l'envie de fuguer. Le goût de la fuite me taquine. Je ne suis pas courageuse, non, vraiment pas. J'ai le sentiment profond que seuls les fuyards sont heureux. Soyons lâches, évitons les contraintes !
J'ai perdu Cléo, l'escalier bigarré... Il me reste Mamée, maman. Et l'absence obsédante de mon père.

Si j'oublie son absence ? Si j'oublie son absence ! Est-il seulement possible de s'affranchir de ce qui n'est pas ? Oublier revient à soustraire quelque chose de sa mémoire. Mais quand cette chose est un néant, comment s'en délivre-t-on ? Par quel bout s'empoigne le vide quand on veut le flanquer dehors, le bazarder ?
Je ne connais pas mon père, ou si peu. Pourtant il me pourrit l'existence. Je voudrais le frapper, lui hurler ma haine. Mes poings s'agitent dans le vent, mes cris ne rebondissent sur aucune chair. Lutter contre un fantôme.

Pêle-mêle Polly ~ Gabriel Martiarena
Médium de l'école des loisirs (2010) - 118 pages - 8,00€
illustration de couverture : Franck Juery

5 juillet 2010

Beautiful Dead, Livre 1 : Jonas

Le lycée d'Ellerton serait-il frappé d'une malédiction ? Quatre jeunes ont trouvé la mort, en un laps de temps très rapproché. Parmi eux, il y a Phoenix, le petit copain de Darina. Bien évidemment, celle-ci est inconsolable, choquée et veut des réponses. Son amoureux s'est fait poignarder dans une bagarre entre gangs, alors qu'il se rendait au rendez-vous fixé par la jeune fille. C'est trop pour elle, du chagrin à la colère il n'y a qu'un pas. Darina nous impose une narration sèche, écoeurée et meurtrie, jusqu'à sa rencontre surréaliste avec les Beautiful Dead.

beautiful_dead_jonas

Ils sont beaux, mais intouchables. Ce ne sont pas des anges, peut-être des zombies, ils sont ici et ailleurs, morts et revenus sur Terre pour accomplir une dernière mise au point. Ils ont un an pour comprendre leur mort brutale, avant de faire le grand saut. Personne ne peut les voir, à l'exception de Darina. Et parmi eux, il y a Phoenix. Leur histoire est brisée et désormais illusoire. Pourtant, Darina s'accroche, résiste à la menace de Hunter, le guide spirituel des Beautiful Dead, et prête son concours pour aider Jonas à comprendre la cause de son accident de moto. Il y a presque un an, le temps lui est donc compté, de plus sa petite amie est sortie de son coma, elle est clouée dans un fauteuil roulant et est totalement amnésique et déboussolée.

Premier tome d'une série qui en comptera probablement quatre, chaque volume correspondant à chaque Beautiful Dead, ce livre paie un peu le prix de l'introduction. C'est sur lui que repose toute l'explication, la mise en place du contexte, la présentation des personnages, etc. Je n'ai pas été follement séduite, et je suis même rentrée assez péniblement dans cette histoire. Le ton donné à la narration est âpre, un peu trop à mon goût. Je n'accuse pas la traduction, mais j'ai trouvé pénible les commentaires de Darina sur "son aimé" ou "son chéri" qui rendent le tout assez gnan-gnan. Par simple curiosité, je laisserai une chance au prochain tome mais je n'en fais pas non plus ma priorité.

Beautiful Dead, Livre 1 : Jonas ~ Eden Maguire
Flammarion (2010) - 358 pages - 13€
traduit de l'anglais (USA) par Luc Rigoureau

couverture de Julia Starr

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2 juillet 2010

L'Affaire Amanda

affaire_amanda

L'affaire Amanda, c'est l'histoire d'une disparition. Une lycéenne n'a plus donné signe de vie, depuis le matin où la voiture du proviseur a été retrouvée couverte par les dessins de la jeune fille. En fait, c'est le début d'une longue suite d'indices mis en scène sciemment par celle-ci, dans quel but, c'est trop tôt pour le dire. Du moins, Callie, la narratrice, est troublée par cette autre facette qu'elle découvre chez son amie, même s'il lui faut admettre qu'elle n'a elle-même pas toujours été très honnête non plus. Callie fait partie des iGirls, un groupe de filles superficielles, prétentieuses et hautaines, pourtant la crème du bahut. Ce qui lui semblait un honneur au début lui paraît plus lourd et contraignant au fur et à mesure que l'affaire Amanda accapare son temps libre. Car Callie réalise que ses copines sont fausses, qu'elle ne peut compter sur elles pour confier ce qui lui pèse (sa mère est partie sans donner de nouvelles, son père a sombré dans l'alcool) et d'ailleurs elle aussi ment ou leur cache qu'elle était amie avec Amanda.

Cette dernière a donc orchestré une autre alliance, entre Callie, Nia et Hal. Deux parias de l'école, du moins aux yeux des iGirls. Tous trois connaissaient Amanda, mais aucun des trois n'a en fait la même version sur l'histoire de la jeune fille. Vexés d'avoir été dupés, ils vont jeter l'éponge et en vouloir à la disparue. De plus, ils subissent un harcèlement du proviseur qui est convaincu que les trois élèves savent où se cache leur camarade. Finalement, trop d'indices troublants font douter Callie, Nia et Hal. Ils décident de reprendre l'affaire, Amanda est probablement en danger. Elle n'est aussi peut-être pas loin, car elle semble toujours au courant de leurs faits et gestes, n'hésitant pas à les relancer pour continuer leurs recherches. Alors, pourquoi ? Pourquoi un tel cinéma ?

Ces derniers temps, je regarde souvent Veronica Mars et cette série m'a fait penser à L'Affaire Amanda, ou inversement. On retrouve dans cette lecture la même construction qu'une série tv : une héroïne prise entre deux eaux, avec ses secrets, des personnages secondaires attachants, qui se révèlent au fil des pages, la bande de pestes incontournable, comme un poussoir pour l'héroïne, le petit copain transparent, un proviseur qui semble en savoir plus qu'il ne prétend, un père déchu, une mère étrangement absente, tous jetés au coeur d'un mystère, une disparition mijotée aux petits oignons, et des indices qui tombent comme l'eau de pluie, un zest d'espionnage, un soupçon de chantage, pas mal de suspense, des messages codés ou des appels à l'aide...

Ce livre a été souvent comparé à Cathy's Book pour son ambition interactive (le lecteur est en effet convié à surfer sur le net afin de participer à l'enquête). J'avais beaucoup aimé ce bouquin, par contre ce ne sera pas la même chose avec celui-ci. Qu'on ne se trompe pas, j'ai aimé et j'ai été totalement captivée. C'est un bon roman à suspense, inquiétant et habile à tisser encore plus de liens étroits dans l'intrigue. Néanmoins, j'ai aussi trouvé qu'on piétinait beaucoup pour un début et que cette lecture ressemblait trop à une série tv (huit tomes sont d'ailleurs prévus).

Sous le pseudonyme de Stella Lennon, se cache un comité d'auteurs dont Melissa Kantor pour le tome 1.

L'Affaire Amanda (Livre 1) ~ Stella Lennon
Bayard (2010) - 320 pages - 16,90€
traduit de l'anglais (USA) par Sidonie Van den Dries
le site : http://www.laffaireamanda.fr/

1 juillet 2010

A l'école

Super ! a dit ma fille. Je vais pouvoir préparer mon cartable pour la rentrée ! (sic)

Et pourtant, nous sommes à la veille des vacances. Je sais, c'est strictement incompréhensible. Proprement inacceptable. Dans la bouche de ma fille, non mais, je rêve ! ! ! (Je suis prête à la renier, tsss.)

Mais peut-on lui en vouloir lorsqu'elle découvre dans son courrier ...

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une pochette d'Annelore Parot et son univers fétiche des kokeshis (nous sommes FANS !)

qui, pour cette fois, porte sur l'école avec son nécessaire indispensable pour une rentrée réussie (dans deux mois).

Ce kit comprend : un livre de conseils, un style six couleurs, un crayon à papier (ou crayon de bois), deux cahiers, une règle, une gomme, une planche d'autocollants, le tout dans une jolie pochette qu'on aimerait bien piquer à son enfant ! ...

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Totally kawai ! ! !

ça coûte 14,90€ - disponible chez Milan Jeunesse.

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30 juin 2010

Swap littérature jeunesse 2010

merci Mélanie !

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les titres des livres sont : forbidden, de tabitha suzuma ; raised by wolves, de jennifer lynn barnes ; possessing rayne, de kate cann ; the other countess, d'eve edwards ; generation dead, de daniel waters.

(concernant les badges, ils sont à l'effigie de vampire academy !!! hiiii)

+ des friandises, du chocolat, des surprises pour la fille, un marque-page marqué du sceau vampirique, etc.

rholala ! 

swap jeunesse 2010, repris haut la main par ori et charlotte.

30 juin 2010

Rock & Love

Alors qu'elle brique à fond la maison, Evangeline découvre, dans la chambre de sa mère, sa planque de romans à l'eau de rose. En voilà une surprise ! Ni une ni deux, la demoiselle plonge son nez dans ces histoires pleines de types torse nu et de femmes en pâmoison. Non, ce n'est pas sa tasse de thé. Et pourtant, Evangeline ne décolle pas d'un bouquin intitulé Un baiser rouge passion et s'identifie même à l'héroïne. Elle est comme sonnée. Suite à cela, un constat s'impose, sa vie est trop triste et sans saveur (son père a quitté le foyer et sa mère est totalement déprimée). Du coup, l'adolescente change de look, range au placard sa tenue de petite fille sage et compte bien vivre ses fantasmes, à commencer par décrocher son baiser rouge passion. Plus facile à espérer qu'à concrétiser ! Evangeline embrasse les candidats tous plus canons les uns que les autres, mais point de septième ciel au bout. Terriiiiible déception.

Rock___love_de_Wendelin_Van_Draanen

J'ai trouvé le début enthousiasmant, frais, rigolo et pétillant, avant de peu à peu sombrer dans l'ennui. Autant la collection Wiz peut m'arracher des cris de joie et me faire taper dans les mains, autant j'ai du mal à prendre mon pied avec Bliss. Rock & Love, le roman de Wendelin Van Draanen, confirme. Ce n'est pas uniquement une imitation de chick-lit, le but de la ligne éditoriale est de divertir tout en ne prenant pas les lecteurs pour des imbéciles. Le fond du problème n'est donc pas ici de savoir si Evangeline atteindra ou pas son but, mais plutôt pourquoi elle agit de la sorte. Car en fait on découvre qu'elle est fâchée avec son père, elle refuse de lui parler depuis le divorce et lui fait porter le chapeau du naufrage de leur vie de famille.

Tout ceci me lasse. Finalement je n'ai pas été sensible à l'humour d'Evangeline, j'étais incapable d'excuser son attitude très girly (le gloss, la poudre, la coupe de cheveux, la tenue glamour) et encore moins d'encourager son marathon du baiser qui donne des frissons. Plus jeune, oui, j'aurais sans doute rigolé. Mais là, ce n'est plus possible. J'étais parfois tentée de trouver ça lamentable, peu crédible et superficiel. Le conflit familial sert d'excuse, mais est-ce assez pour légitimer le délire du baiser rouge passion (embrasser tout et n'importe quoi, au risque de se tailler une réputation déplorable) ? Le lecteur en jugera par lui-même.

Couverture illustrée par Pénélope Bagieu.

Rock & Love ~ Wendelin Van Draanen
Bliss chez Albin Michel (2010) - 338 pages - 12,90€
traduit de l'anglais (USA) par Cécile Moran
 

28 juin 2010

Selon Faustin

Croyant lire un roman d'été, avec cette jolie couverture écarlate illustrant un longboard, la plage, le surf, bref je m'y voyais déjà et finalement je me retrouve en hiver ! Complètement à l'ouest, donc, j'avance dans cette histoire où Faustin, le narrateur, parle de sa vie auprès de ses potes et ses parents, tous fous de surf, alors que lui, non franchement, ce n'est pas son trip. En fait, sa passion s'appelle Lise, sa meilleure amie de toujours, celle pour qui son coeur bat très fort, celle avec qui il sait qu'un jour il quittera tout. Comme son frère, exilé à Paris, il changera de vie, il aura le goût de n'en faire qu'à sa tête, de ne plus chercher à convenir aux rêves de son père, interdit de surf depuis son accident. A lire comme ça, son existence n'est pas rigolote ni idyllique. C'est loin d'être l'extase, pas conforme à l'image d'Epinal. Sea, sex and sun.

selon_faustin

Cet hiver-là, Charlie fait son entrée dans la bande et aussitôt Lise ne voit plus que lui. Faustin assiste à son naufrage romantique avec toute la violence de ses quinze ans. Il boit beaucoup de bière, il fume, il refuse d'aller en cours, il dort et il se remet sur sa planche pour participer à une compétition, avant de tout plaquer. Le temps que durera l'amourette entre Charlie et Lise, Faustin va s'enfoncer dans la haine, la rancune et faire n'importe quoi. C'est aussi sa vie qu'il remet en cause, ses désirs qu'il affronte. Cela va partir un peu dans tous les sens, mais ça finira par toucher son but. La frustration, autour de l'amitié et de l'amour, déploie toutes ses ailes et rend ce texte poignant, charmant car poétique, teinté de mélancolie et de désarroi, mais c'est tellement propre à ce que vit, ressent Faustin qu'on ne peut que s'identifier, faire corps avec son coup de blues. Au passage, on saisit des éclats de phrases, des bouts de vie, des éclairs de lucidité, des mots justes, des mots forts. On ne sait plus pourquoi on aime ce livre, mais on sait qu'il cache toute la douceur, toute la rancune et toute la véhémence de l'adolescence. Donc, non ce n'est pas une lecture légère et tout sourire. Pas vraiment. Cela n'empêche pas qu'on aime ça aussi...

Selon Faustin ~ Emmanuelle Richard
Médium de l'école des loisirs (2010) - 180 pages - 10,00€
illustration de couverture : Hélène Millot

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