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Chez Clarabel

9 novembre 2009

La promesse de Noël ~ Anne Perry

10-18, coll. grands détectives, 2009 - 185 pages - 10€
traduit de l'anglais par Pascale Haas

la_promesse_de_noelMine de rien, il s'agit du 5ème livre des Petits Crimes de Noël où se retrouvent pour la plupart des hors-série mettant en scène des personnages déjà croisés dans d'autres séries d'Anne Perry. Cette fois, il s'agit du commissaire Runcorn, le supérieur de William Monk. Les fêtes de fin d'année approchent et notre homme est en vacances sur l'île d'Anglesey lorsqu'un crime est commis. Le corps d'une jeune femme, Olivia Costain, est retrouvé sauvagement assassiné dans le cimetière. Elle était la soeur cadette du pasteur du village, c'était une demoiselle charmante et insouciante, qui refusait une par une toutes les demandes en mariage. Serait-ce la raison du crime ? Olivia connaissait son meurtrier, elle a été surprise par lui, ne s'est pas débattue et soudain l'enquête apparaît plus sombre et plus mortifiante pour tous les membres de cette communauté proprette, qui vit recluse sur elle-même. Selon Runcorn, ce n'est pas l'acte d'un fou mais bien la marque d'une haine farouche qu'aurait voué l'un ou l'autre des bons chrétiens d'Anglesey. Sir Alan Faraday est appelé pour résoudre l'affaire, hélas son manque d'expérience n'apaise pas la psychose ambiante. Runcorn, qu'on avait judicieusement mis de côté en le priant de ne pas se mêler des affaires privées de la communauté, est finalement sollicité pour apporter son aide. Et très vite, l'homme va flairer une piste, rencontrer les habitants et discuter tout de go avec eux. Ses questions dérangent et mettent à nu des secrets dont leurs auteurs auraient souhaité ne jamais déterrer. Runcorn n'appartient pas au même monde, celui de la gentry, une vieille connaissance le lui fait bien sentir, mais il a à coeur de boucler ce dossier épineux, surtout depuis qu'une jeune femme veuve, Melisande Ewart, lui a confié tous ses espoirs pour une issue heureuse et diligente.
En fait, je n'ai pas tellement aimé ce livre. A l'image du personnage central (Runcorn), l'ensemble m'est apparu fade, sans flamme et incroyablement mou. Je n'ai même pas frétillé de l'oeil pour suivre l'enquête criminelle, pas été étonnée non plus par l'identité du coupable. L'intrigue sentimentale entre Runcorn et Melisande est un vulgaire détail sans importance. Non, très franchement, je n'ai pas été renversée par cette lecture.
Le roman de l'an dernier, Le secret de Noël, était bien meilleur par exemple !
Néanmoins, c'est un rendez-vous agréable, incontournable pour les lecteurs qui, comme moi, apprécient cette jolie édition à la couverture cartonnée (même si je suis déçue par ce titre, car j'espérais mieux).

> Les autres livres des Petits Crimes de Noël.

 

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9 novembre 2009

Une femme sans peur ~ Lee Jackson

10-18, coll. Grands Détectives, 2009 - 380 pages - 8,20€
traduit de l'anglais par Eric Moreau

une_femme_sans_peurSarah Tanner vient s'établir dans un quartier populaire de Londres, à Leather Lane, où elle ouvre son propre café sans faire état de son passé. Une femme célibataire, jolie, en bonne santé, voilà de quoi nourrir les conjonctures de la clique des mégères ! (Et c'est vrai que notre héroïne a bien roulé sa bosse, comme on va le découvrir petit à petit.) Ceci, on l'apprend après les retrouvailles par hasard avec George Phelps, une ancienne connaissance de Sarah, qui hélas est saigné à blanc quelques minutes après, dans une rue près du Dining & Coffee Rooms. Sarah n'est pas sûre d'elle, mais elle pense avoir vu le coupable. Un roussin à la carrure d'une brute épaisse, en clair il ne fait pas bon traîner dans les parages. Sarah se rend donc chez son ancienne protectrice, une tenancière qui répond au nom de Son Altesse, et qui a encore un certain courroux envers Sarah. L'entretien se passe mal, et les ennuis ne font que commencer pour Sarah.
La jeune femme se lance toute seule dans une enquête pour rendre justice à la disparition tragique de son ancien camarade. Ses pas l'entraînent dans les bas-fonds de Londres, dans des bouges répugnants, des maisons closes et des salles de jeux interdites, lesquelles sont fréquentées par le beau monde et la pègre, les ordures et les artistes maudits, des pauvres types désargentés, une noblesse parvenue et la gentry. Sarah Tanner est à l'aise partout, elle se drape dans les plus jolies toilettes ou préfère l'anonymat, elle change de patronyme comme de chemise, mais plus d'une fois elle flirte avec le diable et les dangers ne sont jamais très loin !
Heureusement, elle peut compter sur l'appui de son serveur, le vieux Ralph Grundy, et un ancien soupirant, Arthur DeSalle. Ensemble, ils vont découvrir un fabuleux traquenard dans lequel la cupidité et la duplicité font sacrément bon ménage.
C'est un excellent livre que j'ai pris plaisir à lire d'une traite, une plongée à donner des frissons dans un Londres victorien loin des fastes et du glamour, mais plutôt dans les ruelles sombres et nauséabondes. La crapule n'a pas de nom, et le crime n'a aucune limite. J'ai carrément dévoré les dernières pages tant j'étais abasourdie par ce que je découvrais.
Sarah Tanner est une nouvelle héroïne qui m'est apparue sympathique et attachante, je compte bien lire la suite de ses aventures dans L'Ange de Leather Lane (qui vient de paraître en septembre 09).

 

> le blog de l'auteur : http://catsmeatshop.blogspot.com/

Lee Jackson est un passionné du Londres victorien, décor de ses romans policiers historiques. Après Les secrets de Londres, sélectionné en 2003 pour l'Ellis Peters Historical Dagger Award, il a publié 5 romans dont Le Cadavre du métropolitain, premier tome d'une trilogie conduite par l'inspecteur Webb. Membre de la Crime Writers Association, il anime également un site consacré à l’histoire sociale et culturelle de l'Angleterre victorienne : www.victorianlondon.org

 

 

7 novembre 2009

Bargain with the Devil ~ Enid Wilson

*****

In Jane Austen's Pride and Prejudice, Fitzwilliam Darcy learns of the debacle involving Elizabeth Bennet's sister several months after he was rejected by Elizabeth, and volunteers to help find her sister, of his own accord. But what if Mr. Darcy demanded a reward to help her ?

*****

bargain_with_the_devilL'histoire commence juste après le couac de Hunsford. Lydia s'est enfuie avec Wickham, Elizabeth et son père sont à Londres pour les retrouver. En chemin pour Bond Street, Elizabeth rencontre Darcy à Hyde Park (on se rappelle avec émotion l'épisode de la lettre), malgré tout la demoiselle n'hésite pas à lui demander son aide. Darcy accepte, on croit relire le roman original, sauf que Darcy décide de négocier. Le monsieur est encore froissé du refus de la belle, il compte bien lui rappeler la sensation de gifle cinglante qu'elle lui a infligée précédemment et qui continue de le meurtrir. Pour l'heure, ses conditions sont encore vagues. Liz, qui n'a pas le temps de faire la fine bouche, se demande in petto s'il est temps pour elle de prier pour sa vertu ! ^-^
D'après la couverture, c'est fort probable !
Soyons fous, cette bluette écrite par l'australienne Enid Wilson est une petite chose coquine et insensée. Liz et Darcy sont beaucoup  plus entreprenants, leurs regards sont sous-jacents, les sourires démoniaques et leurs gestes tellement plus explicites. Amis puristes, passez votre chemin !
C'est simple, tout commence lorsque Liz et Darcy se retrouvent aux trousses du couple en fuite, quelque part dans une petite ville de pêcheurs. Liz s'est déguisée en garçon, elle a choisi, contre l'avis de Darcy, de se joindre à lui car elle craint sa colère d'avoir été dupé par deux fois par Wickham, elle souhaite éviter le duel. Ainsi, elle se présente à lui, la cheville foulée et les habits trempés (elle vient de glisser dans l'eau). Darcy est légèrement en pétard, de plus l'orage approche et il est temps de se mettre à l'abri. Le couple trouve rapidement refuge chez l'habitant.
Liz et Darcy vont alors passer toute une nuit dans la même chambre, ajoutez qu'ils sont nus (leurs vêtements sèchent près du feu) et Darcy va bien arroser sa soirée. Résultat, il est complètement ivre lorsqu'il se glisse sous la couette en prodiguant moults caresses et paroles interdites aux moins de 16 ans !!!
Hihihi. Ce n'est pourtant qu'une mise en bouche.
Las, le dossier Lydia-Wickham connaît une triste fin. Liz et Darcy ne vont plus se voir pendant six mois, jusqu'à l'invitation à Pemberley. Je passe à vive allure les atermoiements respectifs, notre couple est enfin nez à nez dans le labyrinthe du parc et s'avoue leurs sentiments (en s'échangeant quelques baisers hardis). Le soir même, la douce Elizabeth brise sa coquille et sussure, franco, "Fitzwilliam, make me yours" !!!
Les Janeites viennent de pousser leur dernier cri d'horreur.
Verdict, empreint d'une grande clémence : voilà un petit roman de 100 pages, polisson, pas bien méchant, avec du bon et du moins bon aussi (après tout, c'est à la base une fanfiction !). Ceux qui n'imaginent pas Liz et Darcy autrement que s'échangeant des billets doux, le regard énamouré, les courbettes respectueuses, et où seule
la scène du lac atteint son plus haut degré d'érotisme, oui effectivement passez votre chemin, ce roman n'est pas pour vous ! ;o)

> lire le 1er chapitre (en anglais) 

LireEnVo
challenge Lire en vo - 2 

7 novembre 2009

Orgueil et préjugés et zombies ~ Seth Grahame-Smith

 

 

 

 

 

 

Orgueil_et_pr_juges_et_zombies

Flammarion, 2009 - 317 pages - 17€
traduit de l'anglais par Laurent Bury

« - Elle est tolérable, mais pas assez jolie pour me tenter, et je ne suis pas d'humeur à accorder de l'intérêt aux demoiselles que les autres hommes dédaignent.
Alors que Mr Darcy s'éloignait, Elizabeth sentit son sang se glacer. Jamais de sa vie elle n'avait été insultée de la sorte. Le code des guerriers exigeait qu'elle vengeât son honneur. En veillant à ne pas attirer l'attention, Elizabeth baissa la main jusqu'à sa cheville, où elle trouva la dague qu'elle dissimulait sous sa robe. Elle avait l'intention de suivre cet orgueilleux Mr Darcy à l'extérieur et de lui trancher la gorge.
Cependant, à peine avait-elle saisi la poignée de son arme que la salle se remplit d'un choeur de hurlements, aussitôt accompagnés d'un bris de vitres. Des innommables se répandirent dans la pièce, avec des mouvements gauches mais rapides ; les habits dans lesquels ils avaient été inhumés illustraient toutes les formes de désordre possibles. Certains portaient des robes en lambeaux, si bien que leur nudité en était scandaleuse ; d'autres, des costumes si crasseux qu'on les aurait crus faits de terre et de sang séché. Leur chair présentait des degrés divers de putréfaction ; chez ceux qui venaient de trépasser, elle était souple et légèrement verdâtre, alors que chez ceux dont la mort remontait à plus longtemps, elle était grise et friable. Leurs yeux et leur langue étaient de longue date tombés en poussière, et leurs lèvres se retroussaient en un perpétuel sourire de squelette.
Quelques-uns des invités, qui avaient la malchance de se trouver près des fenêtres, furent aussitôt capturés pour être dévorés. Lorsque Elizabeth se redressa, elle vit Mrs Long tenter de se dégager alors que deux monstres femelles lui mordaient la tête. Le crâne craqua comme une noix et projeta des éclaboussures de sang noir jusqu'aux lustres.
Tandis que les invités fuyaient en tous sens, la voix de Mr Bennet retentit à travers le vacarme.
- Mesdemoiselles ! Pentagramme de la Mort !
Elizabeth rejoignit aussitôt ses quatre soeurs, Jane, Mary, Catherine et Lydia, au centre de la pièce. Chacune des filles détacha un poignard de sa cheville et elles se disposèrent de manière à former les cinq branches d'une étoile, puis s'avancèrent simultanément. Chacun brandissait d'une main un poignard tranchant comme un rasoir, l'autre main pudiquement rangée dans le dos.
D'un angle de la salle, Mr Darcy regarda Elizabeth et ses soeurs progresser vers les murs, décapitant zombie après zombie sur leur passage. Il ne connaissait qu'une seule autre femme dans toute l'Angleterre qui maniait le poignard avec autant d'habileté, avec autant de grâce et avec la même précision mortelle.
Lorsque les filles atteignirent les murs de la pièce, le dernier des innommables gisait au sol, inerte.
En dehors de cette attaque, la soirée se déroula agréablement pour toute la famille.
(...)
»

Orgueil_et_pr_juges_et_zombies_de_Seth_Grahame_Smith

Une farce, ce roman !
Pas le temps d'avoir une petite pensée pour Jane Austen, ou tout juste, qui doit se retourner dans sa tombe. Cette parodie est à prendre à la légère, l'intrigue de base est la même que l'oeuvre originale (Orgueil et Préjugés) mais cette fois le Hertfordshire est ravagé par un terrible fléau : des attaques de zombies. M. Bennet ne gamberge plus dans son bureau, parmi ses livres poussiéreux, il a le souci de veiller à la défense de sa maison et passe son temps à aiguiser son poignard, nettoyer son mousquet et entraîner sa progéniture. Les filles Bennet sont des fines mouches, elles constituent l'armée de faction (en jupons et dentelles) à Longbourn et ses environs (elles ont même suivi un entraînement intensif dans l'art du combat à mort !).
Netherfield Park accueille ses nouveaux locataires, soit M. Bingley et toute la clique londonienne, dont le très orgueilleux Darcy. Vous l'avez compris, 85 pour cent du texte original ont été préservés, Grahame-Smith s'est ensuite contenté de fondre son grabuge du zombie ultraviolent pour un roman au-delà de toute morale. Les puristes crieront au scandale, les autres lecteurs penseront juste que c'est à prendre au second degré !
Car c'est effectivement cocasse, absurde, grand-guignolesque, invraisemblable, terrifiant et ridicule. Et pourtant, ce n'est pas totalement mauvais non plus, sauf si vous n'aimez pas les zombies et ce qui s'apparente à de la comédie très gore ! 
Pour ma part, j'ai ricané. J'ai franchement passé un bon moment, en reconnaissant que c'était osé, maladroit, en perte de vitesse au fil des pages et proche du sacrilège.
Ce livre de Grahame-Smith n'a aucune prétention, l'auteur a d'ailleurs de l'humour puisqu'il se présente lui-même comme un écrivain et scénariste américain qui ne s'est jamais remis de la lecture de Jane Austen ! Bien sûr, son délire littéraire est voué à l'oubli, en attendant il est bon de rire...
Et c'est à souhaiter que les lecteurs qui trouveront ce livre, sans connaître l'original, auront l'envie de découvrir la véritable pépite sans attendre ! 

 

> l'avis d'Isil

D'autres facéties sont à craindre pour la suite :  Sense and Sensibility and Sea Monsters ;  Mansfield Park and Mummies ... Et  un prequel à Pride and Prejudice and Zombies va paraître en mars 2010 sous le titre de Dawn of the dreadfuls, où Liz Bennet devient cette stupéfiante tueuse de zombies qu'on connaît.
Les Janeites sont sous le choc !  :o)

 

6 novembre 2009

La jeune fille à la plume ~ Katherine Sturtevant

Bayard jeunesse, coll. MilléZime, 2009 - 320 pages - 11,90€
traduit de l'anglais (USA) par Maïca Sanconie
illustration de couverture : Aline Bureau

la_jeune_fille_plumeLondres, 1681. Meg a seize ans et passe son temps dans les livres. Elle lit beaucoup, elle vit dans la librairie de son père et elle rêve d'écrire. Or, nous sommes au XVII° siècle et il est strictement mal venu pour une demoiselle d'assouvir sa passion au lieu de s'accomplir dans le mariage. Et voici qu'un jeune prétendant, Edward Gosse, le frère de sa meilleure amie, vient lui présenter ses hommages. Embarrassée, la jeune fille l'éconduit proprement. Elle commet même la sottise de lui suggérer d'être kidnappé par des pirates mauresques alors que le chemin d'Edward le mène toutes voiles dehors vers la Toscane, dans la ville de Livourne, où il est appelé à suivre un apprentissage de plusieurs années.
Les mois passent. Un malheur frappe la famille Gosse et Edward doit rentrer au pays en toute urgence. Et c'est alors que la prophétie de Meg se réalise : Edward est aux mains des pirates, il va être vendu comme esclave en Afrique du Nord !
Parce qu'elle se sent responsable, Meg entreprend donc de rédiger des lettres de doléances auprès des vicaires pour apitoyer les ouailles et récolter la somme nécessaire pour payer la rançon qui délivrera Edward Gosse.
L'aventure ne s'arrêtera pas là ! Ce roman est absolument charmant. Il montre la difficulté pour une jeune anglaise de seize ans d'aller au bout de ses envies, de composer avec sa condition féminine et de revendiquer un droit à son goût de l'écriture, alors que c'était considéré comme une activité malsaine pour l'époque. Les femmes aux fourneaux ! Meg doit répondre à l'autorité de son père, elle se devra également obéissance à son futur époux, lequel devra être libraire, pour mieux comprendre ses ambitions secrètes. Ainsi s'imagine-t-elle vivre sa vie.
Or, la réalité n'est pas l'égale des nourritures romanesques et Meg risque fort de l'apprendre à ses dépens. Le coeur pris en étau, les émotions en ébullition, notre héroïne au tempérament frondeur et décidé fera la lourde expérience de la désillusion, du remords et du chagrin. Néanmoins, c'est avant tout un livre vif et intelligent, porté par une narratrice pleine d'esprit, qui ne s'avoue jamais vaincue, et qui suivra sa voie en même temps que la voix de la sagesse !
Très bonne lecture. Dès 12 ans.

NB : Meg Moore est également l'héroïne du premier roman de Katherine Sturtevant, At the Sign of the Star, qui n'a pas été traduit en français.

 

 

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5 novembre 2009

Marked ~ P.C. & Kristin Cast

The House of Night series, book #1
St.Martin's Griffin, 2007 - 306 pages - $8.95

markedAlors qu'elle est en train de babiller dans les couloirs de son lycée avec sa meilleure amie Kayla, Zoey voit surgit un Traqueur qui la pointe du doigt en la désignant comme Marquée. Une trace apparaît sur son front, et pourtant la nouvelle n'est pas aussi effrayante qu'elle y paraît car il est coutume de voir de jeunes adolescents américains appelés pour rejoindre the House of Night, soit un pensionnat réservé aux élus qui suivront alors un apprentissage pour devenir des vampires. Quatre années sont nécessaires pour le Changement, avec à la clef une transformation réussie ou la mort.

Zoey porte néanmoins une Marque différente de la normale, le symbole de la lune est déjà dessiné et une couleur bleue est apparue. Cette distinction lui vient de la déesse Nyx en personne. Alors qu'elle était tombée dans les pommes, Zoey a vu dans son rêve la déesse des vampires. Celle-ci l'a choisie en l'embrassant sur le front et attend de Zoey d'être ses yeux et ses oreilles dans le nouveau monde à venir. Cela peut sembler fantasmagorique, pour l'instant, mais l'histoire racontée est plus limpide.

En fait, cette série ne met pas seulement en scène des vampires, mais elle fait aussi des incursions dans la magie, la sorcellerie, le rêve et la mythologie, ce qui la rend particulièrement intéressante. J'avoue, au début je trouvais que c'était gentillet. Fluide, pas désagréable, mais simple, un peu long à décoller aussi. Ceci étant, il s'agit du tout premier tome d'une série qui en comptera neuf au total ! Ce n'est pas une paille. Du coup, l'histoire prend son temps, elle s'installe, le cadre est planté, les personnages brossés.

Il y a Zoey, la narratrice, une jeune fille de seize ans qui souhaitait ardemment changer de vie car elle se sentait incomprise dans sa famille et auprès de son petit ami, Heath, un joueur de football de plus en plus accro à la bière et à la fumette. (Pathétique, le garçon !) Dans sa nouvelle école, Zoey est devenue copine avec sa compagne de chambre, Stevie Rae, un pur produit d'Oklahoma, elle aime la country music et croque la vie à pleines dents. C'est une gentille fille, qui cadre moyennement avec l'archétype du vampire, mais laissons venir. Elle se lie également d'amitié avec les Jumelles, Erin et Shaunee, deux nanas physiquement dissemblables mais qui n'ont pas leur langue dans leur poche, et Damien, le seul garçon de la bande, un type extra, homo, doué de bon sens, très intelligent, la tête pensante du groupe.

The House of Night compte aussi sa superbe peste, blonde et arrogante, j'ai nommé Aphrodite. Elle est sans pitié, très snob avec les plus faibles, sous prétexte qu'elle est à la tête des Dark Daughters (un club sélect qui trie sur le volet les membres, et dont la vocation est d'offrir des rituels de danse et de prière à la déesse Nyx). Aphrodite ambitionne de devenir Grande Prêtresse, simplement l'arrivée de Zoey va menacer sa suprématie. Le conflit entre les deux filles est né très rapidement, dès la première rencontre. Une animosité palpable. On devine Aphrodite jalouse et menacée. Zoey collectionne les honneurs et semble posséder des talents hors normes, de plus un certain Erik Night, étudiant de 5ème année, a l'air séduit par la demoiselle, qui n'ignore pas que ce garçon est aussi l'ex-petit ami de son ennemie jurée.

Autant j'ai pu trouver l'action lente et l'histoire tranquille, je n'ai jamais ressenti le moindre ennui. Je ne sais pas comment l'exprimer, mais le roman dégage un petit effet qui incite le lecteur à en vouloir plus, et ainsi à tourner, tourner la page suivante. Je me suis surprise à entrer dans la ronde, à aimer l'ambiance et à apprécier les personnages. L'esprit est assez drôle aussi, Zoey ne manque pas de répartie, elle a un caractère fort, ce qui change des lycéennes éthérées et balbutiantes d'émotion face au beau gosse du coin, là j'ai trouvé que le couple fonctionnait plutôt bien, sans trop vouloir en dévoiler bien entendu ! Par contre, j'ai trouvé dommage les leçons de morale glissées dans les dialogues de la narratrice, contre l'alcool, la drogue ou certaines pratiques sexuelles. Huh. C'est légèrement hypocrite, sachant que la première rencontre entre Zoey, Erik et Aphrodite se passe dans l'obscurité, alors que... je vous laisse découvrir la suite !

Donc, oui j'ai bien aimé. Ce n'est pas un coup de coeur non plus, mais ce 1er tome est suffisamment engageant pour vouloir y jeter un oeil. Pour ma part, j'ai déjà acheté la suite ! (On ne se refait pas, je suis une mordue de séries !!!)

LireEnVo challenge Lire en vo - 1
 

A noter :

marquee

Parution française chez pocket jeunesse en janvier 2010 sous le titre : Marquée.
(La couverture est la même ! Tant mieux.)
Le tome 2 Betrayed sort en juin 2010 et le tome 3 Chosen en novembre 2010.
un site est en cours de préparation :
http://www.lamaisondelanuit.fr/

*-*-*-*-*-*-*-*-*

5 novembre 2009

Mes Deux Allemagne ~ Anne C. Voorhoeve

Bayard jeunesse, coll. Millézime, 2009 - 348 pages - 11,90€
traduit de l'allemand par Florence Quillet

mes_deux_allemagneMes Deux Allemagne est un roman plein de surprises, un roman avec des tiroirs, bref un roman dans le roman, et plus encore... Au début, la narratrice est une jeune adulte qui fait la connaissance d'un type dont le nom lui rappelle son propre passé, dans les deux Allemagne. En plus de sa propre histoire, c'est aussi celle de sa maman Rita et de sa tante Lena que Lilly va revivre et nous raconter. Un roman dans le roman, donc. L'histoire se tisse d'après les souvenirs et les flashbacks, pour un ensemble homogène et nécessaire pour dresser le portrait de cette famille tiraillée, déchirée par la carte géopolitique.
L'arbre de cette famille a du mal à se dessiner, les secrets sont encore présents, Rita a perdu son père très tôt, c'était un héros et c'est grâce à lui et à son amour pour Rita que sa mère a pu se sauver de l'Est pour se réfugier à Hambourg. Puis, Rita aussi décède, emportée par son cancer. Lilly se retrouve sans famille et va alors faire la connaissance de sa tante, qui vit dans l'autre Allemagne.
C'est un peu comme un coup de foudre entre la jeune fille et son aînée, mais l'heure des séparations sonne trop tôt et Lilly comprend qu'elle ne peut plus vivre sans elle et va prendre la décision de traverser la frontière pour vivre avec Lena.
A la fois oeuvre romanesque et ouvrage pédagogique, ce livre nous apporte un éclairage intéressant sur le climat pesant qui a longtemps régné sur cette parcelle d'Europe, un pays séparé en deux, des générations à jamais marquées, des familles chamboulées etc. Au centre, Lilly, treize ans, est encore trop jeune pour saisir toutes les nuances politiques, d'autant plus que sa propre mère était restée secrète sur son enfance en Allemagne de l'Est. C'est un peu le choc des cultures, une Wessi pour les uns, une Ossi pour les autres, bref Lilly conservera longtemps cette double identité, la preuve aussi d'un traumatisme certain, que les jeunes lecteurs tenteront aujourd'hui de cerner puisqu'on fête cette année les vingt ans de la chute du mur de Berlin (le 9 novembre).
Un très bon roman, écrit avec sensibilité et justesse, sans misérabilisme.

Comme dit l'éditeur : Ce livre émouvant met en scène l’antagonisme Est-Ouest vu par le prisme d’une famille, avec un luxe de détails proches de l’histoire vraie, et sans pour autant porter de jugement de valeur.  C’est un bel hommage à la réunification de l’Allemagne.

 

 

4 novembre 2009

J'irai au Pays des licornes ~ Jean-François Chabas

Médium de l'Ecole des Loisirs, 2009 - 180 pages - 9,00€
illustration de couverture : Franck Juery

jirai_au_pays_des_licornesMalédiction ! Il fallait que ça m'arrive, j'étais trop étourdie de bonheur et d'amour, cela devait cesser. Jean-François Chabas est pour moi MA fantastique révélation littéraire de cette année, et je lis chacun de ses livres avec la garantie d'être émue et bouleversée par son contenu.
Oui, jusque là tout était émerveillement et petit lait à boire... sauf que je suis tombée des nues avec ce titre, J"irai au Pays des licornes. Pourtant, tout était réuni pour me plaire. Hélas, la magie n'a pas eu lieu.
L'histoire se passe en Ukraine. Pavlo n'a pas douze ans, il est orphelin et a été recueilli dans un établissement mauvais, sale et dégoûtant, où les pires sévices se jouent en toute impunité, le directeur ferme les yeux, qui ne dit mot consent ? Un soir, Pavlo manque d'être violé par un plus grand et il se rebiffe. Un oeil crevé pour son adversaire, la mise en quarantaine dans une cellule fermée pendant deux ou trois semaines pour lui.  La punition lui semble sévère et injuste, cela va forger son caractère. Pavlo devient un gamin dur, qui n'accepte plus de courber l'échine, il se découvre aussi une faculté au combat qui l'étonne lui-même.
Bref, le garçon va se sauver de l'orphelinat et se retrouver dans la rue. Une autre galère commence, il a faim, il a froid et il est seul au monde. Chaque minute, il doit sauver sa peau, surtout qu'un type costaud et idiot l'a choisi comme bouc émissaire et lui mène la vie dure. Jusqu'au jour où il est ^kidnappé^ par deux individus dans leur camionnette vers une autre étape de son existence vraiment pas rose du tout...
De mal en pis, l'histoire ne cesse d'aller. J'ai eu un mal fou à m'y accrocher, à me sentir à l'aise dans mes baskets, d'ailleurs j'ai fini par passer plusieurs pages, je n'en pouvais plus de lire autant de noirceur, d'amertume, de rudesse et de coup dur. C'est un roman pas facile, pas gai non plus et vraiment pas optimiste. Il fiche le moral à zéro, en dépit de l'écriture toujours impeccable de Chabas.
Je n'ai pas trouvé que ce roman pouvait me mener quelque part, ou disons que je n'ai pas accepté de suivre cette voie. J'ai bifurqué, j'ai moi aussi voulu trouver mon Pays des licornes, cette histoire était en fait un conte raconté par la maman de Pavlo et le garçon aime y repenser, comme s'il s'accrochait à une chimère, pour se consoler, s'évader de son univers âpre et douloureux.
Pfiou, ça fait du bien d'en sortir... tant ça fait mal et ça pèse lourd dans le ventre, et aussi dans le coeur.

ce qu'en dit l'éditeur : La rue, ses menaces et ses combats, Jean-François Chabas connaît bien. Mais c’est la situation de la Thaïlande contemporaine qui a été le déclic de ce roman. Là-bas, les combats d’enfants sont légaux et les fortunes gagnées grâce aux paris, colossales. Avec amertume, poésie, réalisme et pudeur, c’est la face sombre de sa Boxe du Grand Accomplissement que l’auteur nous livre ici, ainsi que sa façon, subtile, originale, de parler de l’antisémitisme.

Madeline de la Libraire L'Eau Vive explique pourquoi la fin du roman la dérange...

 

3 novembre 2009

Le Baiser du Vampire ~ Melissa de la Cruz

Albin Michel, coll. WiZ, 2009 - 410 pages - 13,50€
traduit de l'anglais (USA) par Valérie Le Plouhinec
titre vo : The Van Alen Legacy

le_baiser_du_vampireLecteurs français de la série de Melissa de la Cruz, cette sortie inopinée du tome 4 est une excellente nouvelle ! Elle coincidence approximativement avec celle des USA, soit un mois après, alors qu'en juin dernier, nous tournions la dernière page des Sang d'Argent avec une certaine fébrilité.
L'histoire se bouclait à Rio, le Conclave avait déménagé de New York pour une réunion exceptionnelle qui avait viré à la catastrophe. Beaucoup de pertes parmi les vampires sont à déplorer, et Theodora est dans un sacré pétrin. Un an a déjà passé, elle a fui le pays avec Oliver et se réfugie à travers le monde pour échapper aux Venator. La jeune fille est en effet suspectée d'avoir tué son propre grand-père !
Ce quatrième tome s'articule autour des trois personnages féminins : Theodora, Mimi et Bliss. Elles sont chacune les maillons forts de l'intrigue : la première, la sang-mêlée, doit donc se cacher ; Mimi, de son côté, nous surprend totalement car elle s'est lancée aux côtés de Kingsley dans des missions d'aventure en tant que Venator et recherche activement Jordan, la jeune soeur de Bliss ; et cette dernière, dont la véritable identité a été révélée à la fin du t3, est en plein cauchemar. Son existence a viré au noir, mais je ne peux pas en dire plus.
En fait, j'ai trouvé ce livre excellent ! Le tome précédent avait été longuet, mis à part le final explosif. C'était attendu que la suite devait nous fournir des réponses, accélérer la cadence et expliquer, donner des pistes, débroussailler les sentiers perdus.
Je vous assure que l'intrigue ne manque pas de piquant ! Et les révélations pleuvent, accompagnées d'un festival d'action. Je retiens ma langue, mais il faut reconnaître que M. de la Cruz a su nous régaler grâce à une mise en scène très théâtrale et parfaitement maîtrisée. Des instants forts, dramatiques et émouvants sont à prévoir !
Côté sentimental, une fois encore, ça s'éclaircit. Avec d'étonnantes perspectives, qui ne sont pas pour me déplaire.
Le titre original est cependant tellement plus révélateur, the Van Alen legacy fait référence à l'héritage de la famille de Theodora, et connaissant son pedigree, le cadeau risque d'être empoisonné. Vivement la suite, donc. L'auteur est en train de l'écrire, mais on connaît déjà le titre : Misguided Angel (sortie US : octobre 2010). De quoi alimenter les plus folles spéculations...

Keys to the Repository - le guide de la saga - sortira en juin 2010.

 

Très franchement, je ne suis pas fan des couvertures françaises. Ce qui expliquerait peut-être pourquoi j'ai toujours un mal fou à me représenter, mentalement, les personnages. Et finalement, en vagabondant sur le net, j'ai trouvé une vidéo faite par un internaute dont voici le ^casting^ (que j'approuve, dans l'ensemble, même si, hélas, il manque Oliver),  le lien. :-)
Oui, j'assume, j'aime bien ce genre de fantaisie...

NB : à ce jour, aucun projet cinématographique n'est envisagé pour cette série ; par contre, warner a acheté les droits de l'autre série de Melissa de la Cruz, Filles au pair (en 4 tomes).

comme c'est de plus en plus coutume, il existe un excellent trailer (officiel) du tome 4 : the Van Alen Legacy / le Baiser du Vampire :

2 novembre 2009

1 seconde, 1 minute, 1 siècle... ~ Catherine Grive

illustrations de Muriel Kerba
Gallimard jeunesse, 2009 - 40 pages - 14€

1_seconde1 seconde.
Le temps de tomber amoureux. Le temps pour quatre enfants de naître quelque part dans le monde. Le temps pour le coeur d'une personne de battre au moins une Fois.

1 minute. Le temps d'hésiter entre vanille ou chocolat... et de choisir pistache. Le temps de se fâcher ou de se réconcilier. Le temps qu'on met normalement pour faire pipi.

1 siècle.
Le temps qu'il faut à un arbre pour repousser après avoir brûlé. Le temps qu'a dormi la Belle au Bois dormant. Le temps d'avoir des enfants qui ont eux-mêmes des enfants qui ont eux-mêmes des enfants.

Catherine Grive a su me faire battre le coeur avec son inventaire de réflexions ponctuées de photographies (de Carole Bellaïche), elle parvient maintenant à m'enchanter sur la question du temps.

1 seconde, 1 minute, 1 siècle... c'est le temps de quoi ?

Tour à tour espiègles et facétieuses, mutines et coquines, sensées et profondes, légères et cocasses, les idées ne manquent pas. On attend quelques secondes de trop devant l'ascenceur et c'est l'éternité. On va deux heures au cinéma et c'est déjà fini. C'est long comment une seconde, trois minutes, un siècle ? Contrairement aux apparences, les montres ne disent rien sur la question. Combien dure le temps ?

Chaque page est chaque fois plus étourdissante, plus enchanteresse grâce aux illustrations pleines de couleurs de Muriel Kerba.

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C'est définitivement un album magnifique, avec beaucoup de poésie et de sensibilité, qu'on peut consulter à tous les âges !!!

Et notre quotidien nous apparaît alors plus gai, plus coloré, plus fantaisiste, plus imagé et plus éclairé !

J'ai adoré.

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