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Chez Clarabel

1 mai 2009

lectures du mois #4

Avril est passé, damned... (c'est passé vite, non ?) Ou c'est sûr que le temps court plus vite quand de belles, belles choses nous arrivent.
Le bilan du mois, côté lecture, s'annonce aussi réjouissant !

En avril, j'ai aimé :

  • la_finorgue_de_quinteL'Orgue de Quinte, par Hervé Picart
  • Il était une fois peut-être pas, par Akli Tadjer
  • Jours tranquilles, par Lizzie Doron
  • Boomerang, par Tatiana de Rosnay
  • A la recherche de Marie, par Madeleine Bourdouxhe
  • Surdouée, par Nikita Lalwani
  • Mausolée, par Rouja Lazarova
  • L'année brouillard, par Michelle Richmond
  • La fin n'est que le début, par Katarina Mazannee_brouillardetti
  • Kiki Strike, par Kirsten Miller
  • La saga Mendelson, par Fabrice Colin
  • Un swing parfait, par JP Nozière
  • Apolline et le fantôme de l'école, par Chris Riddell
  • Zoé tout court, par CM Harper
  • La Mammouth académie, par Neal Layton
  • Amulet, livre un : Le gardien de la pierre
  • Le rapetissement de Treehorn, par Florence Parry Heide

Et deux excellentes sorties :

le_mec_de_la_tombe     cercle_litteraire

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30 avril 2009

Apolline et le fantôme de l'école ~ Chris Riddell

Voici un livre 5 5.0 étoiles sur 5décrété par mademoiselle ma fille (et elle a bon goût !) :

appoline_fantome_ecole

Les plus fidèles lecteurs reconnaissent le deuxième livre de Chris Riddell, seul aux commandes, après une rouge introduction portant le titre d' Apolline et le chat masqué (publié en mai l'an dernier).

Quoi de neuf chez cette jolie blondinette qui vit seule dans l'appartement 243 de la tour P.W. Huffledinck, que tout le monde surnomme le Poivrier ? La routine, bien sûr. Des parents en déplacement, emportés par leur passion de la collection d'objets insolites. Une batterie de services en tous genres pour subvenir aux besoins de l'enfant, du repas à domicile aux changeurs d'ampoules, en passant par les techniciens rapetasseurs d'oreillers et tireurs de rideaux. Et heureusement, le plus fidèle compagnon et ami  : M. Munroe (de Norvège).

Lors d'une promenade dans le jardin ornemental, Apolline fait la rencontre de Cécilie Forbes-Laurence, troisième du nom, et Bredouille, son poney de Patagonie. Cette fille est étonnante, elle a sans cesse des histoires extraordinaires à raconter, Apolline s'attache et décide de devenir son amie. Mais les festivités touchent à leur fin, car Cécilie doit retourner à l'école. L'endroit a tout pour plaire et fasciner Apolline : l'Ecole Alice B. Dupont a été créée pour aider chacun à découvrir son don spécial. Notre héroïne écrit aussitôt à ses parents pour en faire partie !

L'ambiance dans cette école est épatante, totalement hors du commun, le décor est celui d'un manoir sur le sommet d'une colline, on y vient en bus et un majordome vous accueille. L'emploi du temps privilégie des activités réjouissantes, comme l'étude de rires, la rêverie appliquée ou les compétences inutiles. Cerise sur le gâteau, Cécilie est fière de rapporter les vieilles histoires qui hantent la maison, les légendes avec des fantômes ou le conte à dormir debout du cheval des Hammerstein qui revient la nuit pour se venger... Ses camarades sont transis de peur, mais Apolline n'est pas dupe. Même M. Munroe, isolé dans l'aile est, a pris l'initiative de mener sa petite enquête.

ottoline_english

Cette série est une vraie réussite, par son humour et son intelligence d'une part, par le talent de l'auteur et illustrateur Chris Riddell bien entendu, et d'autre part par l'imagination, par la création et par l'originalité dans le produit. Couverture cartonnée, reliure dorée, à l'intérieur les teintes utilisées sont exclusivement en noir et bleu. Les personnages sont amoureusement peignés, on ressent même un élan d'amitié pour M. Munroe, injustement délaissé par Apolline, mais ce n'est pas méchant, juste tout nouveau pour elle (avoir une amie de son âge, aller pour la première fois à l'école). Il y a des scènes hilarantes, comme l'invitation au pique-nique des ours, et un décalage sans cesse renouvellé dans l'atmosphère, entre le rire, les frissons, le suspense, le rétro. Je reconnais, je n'ai absolument pas honte de chiper ces livres à ma fille !!!

Peut être lu dès 7-8 ans. La lecture peut paraître ambitieuse avec ses 175 pages, mais il y a très peu de texte et beaucoup d'illustrations (où il faut retrouver tous les fantômes de l'école !). Ludique, en plus, c'est génial ! J'avais beaucoup aimé le premier livre, mais j'ai adoré celui-ci. Encore mieux, est-ce possible !?!

Milan jeunesse, 2009 - 175 pages - 11€
traduit de l'anglais par Amélie Sarn

l'avis de Mélanie (en anglais)

30 avril 2009

Le dernier patriarche ~ Najat El Hachmi

« tu dois m'appartenir pour que je t'apprivoise »

le_dernier_patriarche

 

Le dernier patriarche, c'est Mimoun le bienheureux. Premier fils d'une famille qui comptait déjà trois filles, Mimoun s'illustre dès son enfance par son caractère colérique et violent. A six mois, il reçoit sa première gifle par son père, est-ce le geste de trop ? Celui qui, selon la grand-mère, justifierait le comportement bizarre de Mimoun.
A seize ans, il sait déjà que le monde où il vit n'est pas celui où il aurait dû vivre, il sait également qu'il veut une nombreuse progéniture d'une femme qui ne doit être qu'à lui. Tout cela lui devient une évidence.
Il part en Espagne, connaît des galères, rentre au pays et épouse sa promise, qui tombe enceinte d'un fils. Mimoun repart, fait fortune, devient père une deuxième fois, d'une fille qu'il soupçonne ne pas être sienne. C'est son vilain tempérament qui macère, lui le coureur de jupons accuse sa propre femme de le tromper !
A la faveur du regroupement familial, l'immigré marocain fait venir sa famille en Catalogne et continue de lui faire subir son lot de misère et d'humiliation.

Ce n'est pas un secret, au début on apprend que Mimoun va tout perdre, c'est lui le dernier patriarche. Une rupture va survenir dans cette tradition familiale, par la volonté d'une personne, sa fille, la narratrice de l'histoire.

Comment s'y prend-elle ? On le découvre à la toute fin. Et quelle surprise ! La demoiselle n'est pas née de la dernière pluie, « Moi je suis née avec ce devoir affectif envers une mère sauvage domptée dès le début de son mariage et un père que je voyais rarement. C'est avec cet héritage que je devais me soumettre à mes devoirs affectifs. ». Parce qu'elle décide de raconter leur vie de famille, elle rompt ainsi avec le silence. Elle avoue tout de la violence du père, de sa jalousie, de ses colères, de son despotisme et de ses attitudes de macho.

La jeune fille a grandi en Espagne, s'est nourrie d'une culture en décalage des préceptes de ses parents, elle comprend l'affirmation, le goût d'indépendance. Elle rejette la dictature patriarcale. A travers son histoire, c'est aussi le soleil du bassin méditerranéen qu'on reçoit, une façon de vivre, un cocon qui protège ses acquis, un cercle qui se ferme et ne transmet son savoir qu'à travers sa propre génération. Avec la fille de Mimoun, la tradition change, les mots cognent comme des poings, et elle n'y va pas de main morte ! Le texte est cependant baigné par un souffle romanesque, une écriture chatoyante et magique ; il est raconté dans la grande tradition orale, semblable à ses contes et légendes du Sud où on retrouve les larmes, les rires, la beauté, l'insouciance, l'exil, la solitude. Une vraie épopée familiale, avec son lot de mariages, de naissances, de tromperies, de départs et de renouveau.

C'est une lecture agréable, mais qui comporte des longueurs, en plus d'une fin déconcertante (mais la vengeance, même culottée, est belle !). On déteste Mimoun, toutefois on suit son parcours avec passion. Quel charisme ! 

Actes Sud, 2009 - 366 pages - 22,80€
roman traduit du catalan par Anne Charlon

Lu (entre deux épisodes d'Hercule Poirot) pour le prix de la révélation littéraire auFeminin.com   logo

30 avril 2009

Traques ~ Frédérique Clémençon

« je devenais une jungle d'histoires que moi seule connaissais, une jungle rétive et imperméable à leurs tourments tapageurs, je devenais une île »

traques

« Car les mots, dans notre maison, ceux qu'on disait entre nous mais aussi ceux qui cavalaient comme de beaux diables dans notre cerveau sans jamais quitter leur prison, avaient dressé autour de nous un mur plus haut que les plus hautes falaises au bord desquelles grand-père et moi nous promenions pour fuir le bruit, le fracas, les tempêtes, jusqu'à ce qu'il renonce pour de bon à la lumière de jour, à la rumeur sans fin de leurs chagrins, mots et mains distribuant de drôles de caresses qui laissaient sur ma joue, mon visage tout entier, des souvenirs sales, des images sans joie. »

Sans joie, effectivement. Ce texte qui laisse se croiser quatre portraits d'hommes et de femmes aux vies tourmentées est dénué d'artifices. Il est totalement sobre, retenu, pudique et plat. Pas ennuyeux, juste indéchiffrable et déroutant. A tour de rôle, Elisabeth, Jeanne, Anatole et Vincent parlent de leur vie, c'est d'un triste à pleurer (mais on ne pleure pas !), c'est plutôt sombre et usé.

Que ce soit Elisabeth, vieille femme de quatre-vingt ans qui croupit dans une maison de retraite, ou Vincent, son fils, cadre dans une entreprise où il est sans cesse scruté, repris, surveillé, houspillé, la vision est d'un pessimisme profond. Jeanne, elle, se confie à Anatole, qui a fui son pays pour longtemps errer dans des marais, avec d'autres compagnons d'infortune qu'il a perdus à force d'épreuves rudes et épuisantes. Donc, Jeanne a quitté son foyer où cohabitaient la grand-mère, la mère et Claire, la soeur. C'était celle-ci qui ambitionnait de tout plaquer, mais c'est finalement Jeanne qui est partie. Elle a tourné le dos à cette vie de chagrins, peuplée de fantômes (des morts, partout !). La maison se trouve près d'une falaise qui s'écroule au fil du temps, les disparitions surviennent à tour de bras.

Bref, ce sont des bouts de vie qui s'envoient et se renvoient comme des balles de tennis, elles résonnent dans le vide, leur écho nous glace le sang. J'étais pressée de sortir de cette ambiance, un peu trop sinistrée à mon goût. Mais l'écriture de Frédérique Clémençon est nette, précise, habile car elle jongle sans trembler entre longues phrases et rythme syncopé pour un résultat étonnant, mais séduisant. 

Editions de l'Olivier, 2009 - 160 pages - 16€

A été lu (après un vernissage arrosé) pour le prix de la révélation littéraire auFeminin.com   logo

29 avril 2009

Chouette, une ride ! ~ Agnès Abécassis

Dix ans dans la tête, ça fait dix ans que je te guette, ma première ride... Dix ans c'est flippant, comme le premier cheveu blanc.

Dix ans plus mon âge, j'encaisse encore davantage, ma première ride... Rien n'est comme avant, teinture, pot d'crème, traitement... voilà ma première ride.

chouette_une_ride

Anouchka Davidson est auteur (célèbre) de romans d'épouvante, elle travaille chez elle, mais elle commence à s'ennuyer ferme. Ras-le-bol du ménage, de la cuisine, des enfants et du mari, Anouchka a trente-six ans, et elle comprend par des remarques mesquines que le temps file à ses côtés et qu'elle ne s'en est pas rendue compte. Il est temps de changer de peau, en profitant d'une invitation pour un mariage, Anouchka s'envole avec son amie et voisine Clotilde pour des petites vacances relaxantes, ou revitalisantes, du moins le croit-elle.

Ne vous attendez pas à une recette miracle, sauf celle de se dire que le rire est la meilleure arme pour sauver toute situation critique ! Les frasques d'Anouchka, jeune femme moderne, bavarde, pleine d'énergie, sont racontées avec beaucoup d'humour et d'insouciance. Comme elle, on se pose les mêmes questions sur le temps qui passe, sur le quotidien qui vous englue dans sa routine, sur les enfants qui grandissent et deviennent des ados indécodables, sur la légèreté de paraître, sur le constat flippant, un matin, de se réveiller avec cette ride aux yeux, et de vouloir vous reprendre en main, vous offrir une escapade pour chasser la morosité qui vous gagne !

La solution offerte : se dire qu'il n'existe pas d'âge meilleur qu'un autre, que chaque décennie comprend son lot de bonnes et mauvaises choses, le principal serait juste de vivre l'instant présent et d'apprécier son âge comme une cadeau du ciel ! (Promis, demain je m'y mets !)

Blague à part, j'ai trouvé ce roman distrayant, même si l'héroïne est parfois saoulante, avec des situations qui traînent un tantinet en longueur, mais cela n'a nullement gâché mon plaisir. J'ai ri, n'est-ce pas le principal ?   ;o)

Mon mantra du moment : « En quoi une petite ride empêche-t-elle de vivre ? L'âge n'est pas une maladie, au contraire, c'est la récompense d'être parvenus à exister. »

Calmann-lévy, 2009 - 255 pages - 17€

Le site de l'auteur : http://www.agnesabecassis.com/  (qui déjà donne le ton)

l'avis de Loulou 

Des petites chansons qui me collent à la peau... :)

 

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29 avril 2009

Comment je suis devenue célèbre (malgré moi) ~ Robin Benway

Audrey vient de rompre avec son petit ami, Evan. Leader d'un groupe de rock, ce dernier écrit une chanson narrant leur rupture. La jeune fille la découvre sur scène, rouge de honte, mais sans se douter du début de son calvaire. Le groupe a été repéré par un directeur artistique, la chanson va devenir un vrai succès avec passage radio en boucle, couverture médiatique intensive, promo sur le net et déchaînement des passions. Bien malgré elle, Audrey est propulsée dans cette spirale - popularité soudaine, star-system opportun, manipulation des journaux, photos volées et j'en passe.

comment_je_suis_devenu

Récit très rock'n roll malgré ses apparences futiles et puériles, le roman s'enorgueillit de références musicales très pointues pour chaque ouverture de chapitre. Pour ça, j'ai aimé ! L'héroïne livre donc son propre vécu sur ce qu'elle nomme la grande Affaire de LA chanson ! Sur un ton résolument mordant, ironique et tonique, elle apparaît autrement qu'une potiche charmante et souriante, c'est une nana avec du tempérament, pas nunuche pour deux sous, qui craque pour des chanteurs très mignons (dix-sept ans, ça s'excuse !), qui a beaucoup d'humour, une meilleure amie, Victoria, comme pas deux, et des parents confiants et complices, des gens attentifs et ouverts, qui savent mettre en garde tout en se sentant dépassés, mais pas des parents copains non plus (tant mieux !). Ce roman est une dénonciation déguisée de la starification à outrance et de ses dérives, c'est loin d'être girly, ou juste assez pour fluidifier l'ensemble. Globalement j'ai bien aimé, cependant j'ai largement dépassé l'âge (public requis, selon moi, adolescents et jeunes adultes), car j'ai tiqué sur certains codes du langage inhérents à la génération actuelle (et en écrivant cela, j'ai l'impression de vieillir d'un coup !). 
En 4ème de couverture, on nous apprend que Meg Cabot a trouvé ce roman irrésistible et drôle !

A consulter, le site : http://www.commentjesuisdevenuecelebre.com/playlist.html  (avec l'excellente playlist d'Audrey)

Nathan, 2009 - 430 pages - 15,95€
traduit de l'anglais (USA) par Anne Delcourt

28 avril 2009

Le sabre sacré ~ Yves-Marie Clément

Jigoro, étudiant japonais de vingt ans, a perdu la vue trois ans auparavant, dans un accident qui a également coûté la vie de ses parents. Elevé chez son oncle, Jigoro est cependant totalement indépendant, il continue de pratiquer le judo, se rend au lycée seul mais a choisi de s'enfermer dans sa bulle. Un soir, il reçoit un coup de fil et apprend que son oncle est hospitalisé, victime d'une agression. La police vise le tueur en série qui sévit dans le quartier mal famé de Hara-Ga, mais Jigoro et son oncle pensent autrement. La famille possède effectivement un dojo privé, et des légendes prétendent qu'un sabre sacré y serait enterré.

sabre_sacre

Chapitres courts, narration alternée entre Jigoro et Ochika, une camarade d'école éperdument amoureuse, on entre vite dans le vif du sujet, avec une économie de mots, l'immersion dans la tête des protagonistes, la compréhension du handicap du garçon qui apprivoise son monde en s'appuyant sur ses sensations odorantes et auditives, et à ceci s'ajoutent le poids des mystères, les crimes en série, les légendes du Japon impérial, les guerres féodales, la culture judoka. Et c'est un français - Yves Marie Clément - qui nous offre cette plongée hallucinante, fidèlement retranscrite, troublante d'authenticité, pour un polar japonais efficace, froid, implacable. Belle découverte, j'ai bien aimé !

Seuil, coll. Karactère(s), 2009 - 140 pages - 8€

Couverture : Frédérique Deviller

 

27 avril 2009

La fin n'est que le début ~ Katarina Mazetti

 

la_fin

Voici enfin le troisième volet de la saga Linnea Nilsson, lycéenne suédoise, grande asperge d'un mètre quatre-vingt, de l'humour, du répondant, des questions et des doutes dans chaque poche. C'est l'année du bac, après bien des péripéties (sa meilleure amie s'est suicidée, Linnea a sombré puis s'est offerte une escapade à Los Angeles). Au générique, elle nous promet encore un peu de drame, de l'action, de la comédie, des sketchs humoristiques et de l'amour (surtout !).

Tout commence par la rencontre avec l'ange de la mort sur une terrasse, en fait il s'agit de Per, le grand frère de Pia la disparue, et il a suffi d'une paire de sourcils broussailleux pour faire craquer notre adolescente rêveuse, caractérielle et impertinente. L'histoire entre ces deux-là vaut un vrai feu d'artifices, avec étincelles, éclats et exclamations (d'extase, pour démarrer). Coeurs de midinette, bienvenue dans la ronde !

A vrai dire, chez Katarina Mazetti, c'est de l'anti Harlequin en puissance. Il faut que ça se sache. Entendons-nous bien : le ton est hilarant, le souffle ne manque pas, avec romance, élans du coeur à gogo, et pourtant dans le fond on découvre aussi les incompatibilités d'humeur, les tentatives de corruption, les figures sous hypnose... bref, malgré des pages très roses (merci gaïa !), le propos se protège d'être cucul la praline ! En quelque sorte, c'est plutôt le règne des illusions perdues, le temps de l'innocence et la fin annonciatrice d'un début (comprenez, apprendre à tirer un trait, à tourner une nouvelle page, si vous voulez). Cela sonne terriblement amer et sinistre, cette petite histoire, que nenni ! Le livre déborde d'humour, la narratrice et héroïne ne manque ni de charme ni de bagou, et son histoire avec Per sait nous tirer quelques sourires béats (je parle pour moi, chut !).
Avis aux déçus du tome 2 (Entre le chaperon rouge et le loup, c'est fini), celui-ci est bien meilleur ! Il confirme le plaisir simple et efficace de se plonger dans un nouveau roman de Katarina Mazetti, tel un rendez-vous fort attendu (pour ma part) et apprécié jusqu'au bout des ongles !

(Argh ! j'en voudrais encore !!!)

Gaia, 2009 - 192 pages / 16 €
Traduit du suédois par Max Stadler et Lucile Clauss
 

Illustration : Jenny (l'auteur de Pink Diary !).

27 avril 2009

Jours tranquilles ~ Lizzie Doron

Trente années défilent dans le regard triste et amer de Leyele, une orpheline polonaise, arrivée dans le quartier de Tel-Aviv à l'âge de seize ans, mariée et mère d'un enfant, puis veuve et prise en charge par le meilleur ami de son compagnon, le coiffeur Zaytshik, toujours impeccable dans son costume blanc, les cheveux gominés et la raie sur le côté, chez qui elle deviendra manucure.

Leyele, ou Léa, vient de perdre son ami, son confident. Elle reste inconsolable, le temps a passé, Leyele pense de plus en plus à la mort, c'est maintenant une femme d'une soixantaine d'années, qui s'est nourrie des histoires des habitants du quartier au point d'épuiser toute son énergie. Tous sont des gens de "là-bas", des rescapés des camps, des écorchés vifs, des traumatisés à vie. Ils portent en eux leurs blessures et leurs secrets, mais ce n'est pas si simple d'en parler, les plaies sont encore ouvertes, « il était très facile d'apprendre ce qui allait se produire demain, mais impossible de savoir ce qui était arrivé hier ».

De son côté, Leyele n'a aucun souvenir de son propre passé. « A chaque fois que je pense à ma vie, mon coeur se glace, tout mon corps devient fébrile, mais mes larmes, elles, ne coulent pas et les sanglots sont étouffés dans ma gorge. » Mais tous ces silences et ces secrets, ces jardins secrets cultivés avec préciosité, cachent bien plus que des douleurs, aussi des vérités qu'on refuse d'accepter. 

jours_tranquilles

L'impression générale qui se dégage du roman est donc cette profonde nostalgie et la mélancolie qui colle à la peau de la narratrice. Leyele se voile souvent la face, rêve d'une vie au conditionnel et protège son monde. Cela ne rend pas ce livre follement réjouissant, puisqu'il s'imprègne des chagrins et des secrets des gens de "là-bas", il n'en reste pas moins un roman vivifiant, porteur d'espoir et désireux de croquer la vie à pleines dents. Il est drôle aussi. Les personnages sont parfois de sacrés phénomènes, ils ne sont pas là pour épater la galerie ni pour faire pleurer dans les chaumières. Ils sont justes, beaux, émouvants, attachants. Que sais-je ? Cela reste pour moi une très, très belle découverte. Un très touchant instant de lecture.

Editions Héloïse d'Ormesson, 2009 - 200 pages - 20€
traduit de l'hébreu par Dominique Rotermund

26 avril 2009

just the two of us !

pour nous ce n'est pas un dimanche comme un autre... à bientôt ! 

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