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Chez Clarabel

25 avril 2009

Jamais le temps ! ~ Christiane Legris-Desportes

Virginie, dix ans, voudrait que ses parents soient moins esclaves de leur boulot pour passer plus de temps avec elle. Elle prépare en douce quelques plans pour les avoir rien que pour elle, en écrivant une lettre de démission ou en sabotant le travail d'ébénisterie de sa mère. A défaut de remporter la palme d'or de l'intelligence, Virginie espère au moins attirer leur attention.
Chou blanc.
L'ambiance à la maison devient de plus en plus électrique. Son père vit sur 100.000 volts, il est odieux et insupportable. Virginie ne soupçonne pas qu'il rencontre de gros soucis dans son entreprise. De son côté, après une nouvelle rentrée scolaire, des affinités plus ou moins sélectives avec ses camarades, la demoiselle prépare un concours de bande dessinée. Elle adore ça, même si ses parents lui refusent le droit de prendre des cours de dessin et l'inscrivent en danse pour son maintien corporel.

Et ce qu'elle avait tant souhaité finit par arriver, son père passe désormais tout son temps à la maison ! Il est même devenu trop collant. Virginie regrette presque l'époque où ses parents n'étaient que des ombres de passage ! Elle comprend enfin que s'investir dans quelque chose qui nous plaît demande énormément de temps, ce qui ne signifie pas pour autant qu'on oublie ou qu'on n'aime plus ceux qui vivent auprès de nous. Il faut du temps pour soi, du temps pour les autres, bref un juste équilibre, et la famille va parvenir à le trouver. Je ne dis pas comment !

jamais_le_temps

Sur le thème des parents trop occupés, ce petit roman se lit agréablement. La jeune narratrice de dix ans est mignonne, elle pose des questions intéressantes pour son âge, peut-être un peu trop pertinentes, je trouve. C'est toujours le souci d'avoir un roman qui donne la parole à un enfant, il faut être sensé sans pour autant tomber dans le bêtifiant.
Comment fait-on pour devenir importante, se demande Virginie. Elle pense qu'il faudrait sortir du rang pour intéresser son père et sa mère, alors qu'elle se trouve juste normale, "tristement normale".
C'est une réflexion à la fois drôle et touchante d'une fillette qui réclame un peu d'attention, il n'y a pas de morale dans tout ça, c'est simplement un constat sans prétention sur le temps qui file trop vite entre nos doigts.
Jolie découverte d'une petite maison d'édition. Le ton est humoristique, avec des illustrations sympathiques.

Illustrations de Sylviane Lausdat.

Les 2 Encres, collection Encre juniors, 2007 - 80 pages - 9,50€

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25 avril 2009

Ma tante est épatante ~ Gladys Marciano

Illustrations de Thomas Gosselin

Les vacances aidant, nous lisons beaucoup de romans pour la jeunesse... et au soleil, s'il vous plaît. Sans dépenser un copec, vous voyageons aussi beaucoup, nous traversons les frontières, nous sommes ainsi allées à Londres, en Ecosse, quelque part dans des royaumes inconnus, peuplés de magie et de créatures fantastiques. C'est sûr que ça ne remplace pas l'expérience sur le terrain (snif snif), mais on se console comme on peut. Et puis on sait qu'on se vengera très bientôt, et on se rattrapera dignement !!! Gnak gnak gnak. Y'a pas de raison. En attendant, cette fois-ci nous partons en Espagne, à Barcelone !

tante_epatante

 

Clara passe quelques jours avec sa tante Zarie à Barcelone. La découverte de la ville ne manque pas d'étonner la fillette, entre les chambres avec la vista tant désirée, maître mot dans ce dédale touristique, ou les immeubles en forme de vague, la Sagrada Familia qui est une église pas terminée, belle, très belle avec des tours comme des immenses bougies qui seraient en train de fondre, le métro qui débouche sur la plage... A Barcelone, on goûte aux tapas, on se promène sur les Ramblas et on peut s'acheter une magnifique robe rouge avec de gros pois noirs, des volants et une traîne, comme les danseuses espagnoles.

Tante Zarie a aussi l'âme nostalgique, car Barcelone lui rappelle son amour perdu, Paco, qui était son mari espagnol. Entre eux, ce fut le coup de foudre et dès le début de leur rencontre, Zarie lui a dit : « Si tu m'aimes, ne me parle plus qu'en espagnol » et il m'a dit : « D'accord, mi querida, mi amor. » Et leur histoire d'amour a été comme une histoire au cinéma, sans les sous-titres (dixit la tante épatante).

Tante Zarie est aussi la meilleure pour expliquer ce qu'est la mort, pour ne plus en avoir peur et pour chasser les cauchemars, grâce à une petite cuillère avec du sucre à l'intérieur. « Les cauchemars sont amers, et ils sont attirés par ce qui est sucré. La nuit ils se colleront à ta cuillère, et pris comme une mouche sur du miel, ils ne pourront plus t'attaquer. »

Ce roman apprend à cultiver le bonheur, à saisir l'instant et à chasser les pensées tristes. L'histoire s'ouvre d'ailleurs sur la meilleure façon de bien préparer sa valise ! Ou comment emporter sa maison et les êtres qu'on aime le plus à l'autre bout de la planète.

J'ai bien aimé ce texte, qui propose un joyeux voyage à Barcelone, mais j'ai aussi trouvé qu'il était un peu fourre-tout. On évoque l'amour, la mort et les cauchemars en plus de présenter la cité espagnole, son architecture, sa culture, et son historique. C'est un roman à cent à l'heure. La figure de la tante épatante est admirablement brossée, d'ailleurs ma fille lance de grands appels pour que ses tantes chéries lui paient un voyage à Barcelone !
A bon entendeur...

Rouergue, coll. ZigZag, 2009 - 112 pages - 6,50€

le blog de thomas gosselin: http://rocambolebijou.over-blog.com/

24 avril 2009

La Mammouth Académie ~ Neal Layton

mammouth_academie

Voici un premier tome d'une série mammouth-ement géniale !
Tout y est : l'humour, la caricature, les dessins brouillons, les héros peu ordinaires, la légèreté, l'aventure et l'action.
Oscar et Arabella sont des mammouths laineux. C'est la rentrée des classes, ils se rendent à la Mammouth Académie pour apprendre à compter, lire et craindre leurs ennemis jurés - les humains. Contrairement à Arabella, Oscar n'est pas un élève zélé, il aime se perdre dans les dédales de l'académie, surtout lorsqu'il découvre des empreintes qui conduisent en cuisine, mais les choses se corsent. Le stock d'oranges a été volé ! Aussitôt les soupçons se portent sur Oscar, qui jure son innocence. Il a d'ailleurs réalisé avec horreur que la menace humaine se rapprochait de l'académie, un camp se cache quelque part, il faut le trouver, propager l'information, mais comment alerter ses camarades, tous alités à cause d'une grippe, et surtout lorsqu'ils vous suspectent tous - à tort - de raconter des fariboles !?
C'est une lecture plus que sympathique pour lecteurs débutants, dès 6-7 ans. L'ouvrage peut paraître épais (145 pages) mais il faut relativiser , car il y a beaucoup d'illustrations, avec parfois très peu de texte sur une page, donc ça se dévore facilement. Et puis l'histoire est entraînante, Oscar est un mammouth pataud dont les pitreries amuseront beaucoup vos enfants (et même les parents) !

Casterman benjamin, 2007 - 145 pages - 8,50€
traduit de l'anglais par Rémi Stefani 

Egalement lu et apprécié par Mélanie

24 avril 2009

Le Bon Gros Géant ~ Roald Dahl

bon_gros_geant

Adaptée fidèlement du roman de Roald Dahl, cette pièce de théâtre mise en scène par David Wood est aussi un guide pertinent pour les lecteurs qui souhaiteraient passer du rêve aux planches. D'excellentes indications sont données, en guise de décors, de personnages, d'accessoires, de bruitages et d'éclairage.
Plusieurs scènes sont ensuite proposées, qui reprennent l'intrigue principale du Bon Gros Géant, et qui se découpent comme suit : L'enlèvement de Sophie ; Sophie au pays des géants ; Schnockombre et Frambouille ; La pêche aux rêves et le spectacle des rêves ; Sophie et la reine ; Petit déjeuner au palais de Buckingham ; L'enlèvement des géants.

L'histoire ne change pas : Sophie, une orpheline, est enlevée par le BGG. Heureusement pour elle, ce géant, contrairement à ses acolytes, ne mange pas les mouflets. Toutefois, il est préférable de cacher la fillette car dans le pays des géants la menace est partout.
Le BGG est aussi un attrapeur de rêves, il s'en ressert ensuite pour les distribuer grâce à sa trompette. Autre particularité : notre BGG est un poème à lui tout seul, son langage n'appartient qu'à lui, c'est un baragouinage permanent, Sophie, qui ne s'y trompe pas, « trouve qu'il parle magnifiquement », le lecteur, lui, est totalement béat.
« Pour moi, les mots c'est un problème horripilateur. Je sais exactement les mots que je vais dire, mais ils finissent toujours pas s'entortillembrouiller à la sortie. »
Un peu d'action vient saupoudrer cette belle amitié entre un géant et la fillette, des rencontres royales aussi vont survenir, telles des petites notes saugrenues mais pourvues d'un humour rafraîchissant.
On sort de cette lecture (une sorte de raccourci au roman, j'avoue) en se sentant l'âme « fantastoc et faramidable » !

Folio junior, 2008 - 150 pages - 5,50€
Adaptation de David Wood
Traduction de l'anglais de Jean Esch
Illustrations de Jane Walmsley

Le roman a été lu par Erzebeth et Alice

23 avril 2009

Amulet, Livre Un : Le gardien de la pierre ~ Kazu Kibuishi

Ce livre traînait dans la chambre de ma fille depuis plusieurs mois, je voyais bien le marque-page dépassé, à mi-parcours, donc la demoiselle avait soit calé, soit pas aimé du tout... ou que sais-je. J'ai donc chipé le bouquin pour m'en faire une idée, et j'ai compris le dilemme : en fait mademoiselle ma fille a eu les jetons ! :))

amulet

Deux ans après l'accident qui a coûté la vie de son père, Emily, son petit frère Navin et leur mère emménagent dans une maison de famille abandonnée depuis des années, héritée d'un grand-père mystérieusement disparu, Silas Charnon. Il y règne une drôle d'ambiance dans cette maison sans électricité, sans confort, et seul le bureau du grand-père rutile, tel un modèle de laboratoire pour ingénieur fou. Emily fait une étrange découverte, un collier avec une amulette qu'elle décide de porter autour du cou. Ce médaillon est en fait magique, la nuit une voix murmure de faire très attention car la famille est en danger.

Quelques heures plus tard, la mère d'Emily est enlevée sous les yeux des enfants, avalée par une créature immonde. N'écoutant que son courage, la fillette et son frère partent à l'aventure pour sauver leur maman. Ils vont se rendre dans des territoires inconnus, croiser des êtres extraordinaires, devoir affronter des dangers et se frotter à un inconnu au teint pâle et aux yeux lumineux qui convoite Emily et l'amulette qu'elle ne quitte plus. Ce médaillon dégage un vrai pouvoir, mais exerce une ascendance qui n'est pas du goût de Navin. Et on se rend compte qu'il y a une succession d'événements pas toujours profitables, enfin bref je ne raconte pas davantage !

**********

J'ai beaucoup aimé ce premier tome (trilogie en route) et j'ai trouvé certaines planches d'une beauté à couper le souffle, par contre j'ai aussi trouvé que les visages de la mère étaient souvent loupés... L'ambiance d'Amulet est magique, fantastique, épique, ok le scénario est parfois exagéré en mettant en scène cette fillette pleine d'énergie et de courage qui affronte des monstres plus gros qu'elle sans trembler une seconde. Ouah, chapeau ! ;o))

Certaines scènes peuvent choquer les plus jeunes lecteurs (il faut compter à partir de 10 ans, je crois), on parle de disparition, de mort, de kidnapping et les créatures ne sont pas toujours très sympathiques, il faut se méfier ! D'un autre côté, l'aventure est au coeur de l'histoire, les décors sont splendides, l'intrigue ne manque pas d'originalité, on trouve aussi des personnages attachants, des petits robots très rigolos, ou un doudou peureux. Cette épopée qui plonge dans une dimension fantastique ne manque décidément pas de souffle ! Le tome 2 sort très prochainement.

Akileos, 2008 - 192 pages - 12€

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23 avril 2009

Le rapetissement de Treehorn ~ Florence Parry Heide & Edward Gorey

Le rapetissement de Treehorn est un livre très connu aux Etats-Unis, publié pour le première fois en 1971, enfin remis au goût du jour, car injustement méconnu en France !

treehorn

Treehorn est un petit garçon ordinaire qui découvre un matin qu'il est en train de rapetisser, il se noie dans ses vêtements, montre à peine son bout de nez à table et tombe de son lit devenu trop haut. Autour de lui, ses parents ne font pas attention, sa mère s'occupe du ménage ou du gâteau qui cuit dans le four, son père suppose qu'il veut se faire remarquer, le chauffeur de bus le prend pour son petit frère et la maîtresse d'école l'envoie dans le bureau du directeur.

« Rapetissement ? Ah bon, dit le proviseur. Je suis bien embêté de l'apprendre, Treehorn. Tu as eu raison de venir me voir. C'est pour cela que je suis ici. Pour montrer la voie. Pas pour punir, mais pour montrer la voie. Montrer la voie à tous ceux de mon équipe. Résoudre tous leurs problèmes.
- Mais je n'ai pas de problème, dit Treehorn. C'est juste que je rapetisse.
- Bien, bien, Treehorn, sache que je suis là quand tu as besoin de moi, dit le proviseur. Et je suis heureux d'avoir pu t'aider. Car la valeur d'une équipe se mesure à celle de son entraîneur, n'est-ce pas ?
Le proviseur se leva.
- Au revoir, Treehorn. Si jamais tu as d'autres problèmes, n'hésite pas à venir me voir, et je t'aiderai à nouveau. Car un problème résolu n'est plus un problème, n'est-ce pas ? »

Une édition soignée et impeccable sert ce petit livre, le premier d'une courte série (deux autres titres sont à paraître). L'histoire signée par Florence Parry Heide est un enchantement, une histoire mystérieuse, un brin onirique, étrange et qui se termine par trois petits points de suspension... Le ton est cocasse, farfelu, et montre certaines absurdités de la part des adultes, enfermés dans leur bulle d'indifférence et allergiques au désordre, au changement, à ce qui empêche de tourner rond.

Comptons aussi sur le charme des illustrations d'Edward Gorey pour parfaire la magie de cette rencontre. L'univers singulier d'Edward Gorey est pur, vraiment fascinant. Ce n'est pas un hasard si Tim Burton le revendique comme son maître.

C'est une révélation à découvrir sans attendre !

Editions Attila, 2009 - 11€
Conte de Florence Parry Heide, traduit de l'anglais (USA) par Oskar.
Couverture et illustrations d'Edward Gorey

http://www.edwardgoreyhouse.org/

22 avril 2009

Les histoires de la salade ~ Bénédicte Guettier

C'est la panique dans le potager, la salade en raconte des vertes et des pas mûres à un public - jeune - composé de petites carottes et de petits lapins. L'inspecteur Lapou intervient. Sévère, il explique à la salade que ses sornettes sèment la terreur chez les jeunes pousses. Il faut que ça cesse.

Mais la salade est râleuse. Têtue aussi, elle fait fi des avertissements de Lapou et enchaîne ses histoires ineptes comme des perles sur un collier. Et puis arrive un navet qui aime les histoires tirées par les cheveux, mais c'est un mauvais coucheur, qui n'en veut pas de toutes ses salades - l'adresse pour se faire poser des dents, comme la courgette, il la veut, et tout de suite !

histoires_de_la_salade

L'univers de Bénédicte Guettier, et particulièrement dans ses albums de l'inspecteur Lapou, offre un monde coloré, drôle et ludique. Cette fois-ci il n'y a pas de mystère et d'enquête à résoudre pour l'inspecteur Lapou, devenu simple spectateur d'un potager sens dessus dessous, et on se régale de tous ces jeux de mots, de tous ces bons mots qui illustrent les histoires de la salade !

Bénédicte Guettier ne s'adresse pas qu'aux petits enfants (ou restez-en à L'âne Trotro), je trouve dans les albums de l'inspecteur Lapou une certaine impudence, pas du tout choquante, au contraire l'ambiance est délicieusement malicieuse et folle, dans le bon sens du terme. L'inspecteur Lapou cultive un flegme et un humour pince-sans-rire qui nous le rendent irrésistible ! Adoptez le ton décalé et farfelu de cette série, une fois goûtée vous ne vous en lasserez plus ! ;o)

Gallimard jeunesse, coll. Giboulées, 2009 - 7,00€

22 avril 2009

La ferme de grand-père ~ Patricia MacLachlan

ferme_de_grandpere

Oubliez la famille Ingals et faites désormais connaissance avec les Witting, grâce à cette série commencée avec Sarah la pas belle (publié en 2004) et qui se boucle avec ce cinquième tome.

C'est donc l'histoire d'une famille de pionniers dans la grande prairie américaine, un père veuf vivait seul avec ses deux enfants, grâce à une petite annonce il a rencontré Sarah, la famille s'est agrandie, les petits ont quitté le nid, dans ce dernier tome, par exemple, Anna se marie. C'est l'occasion de faire une grande fête et de réunir tous les oisillons éparpillés.

J'ai trouvé dommage de ne pas avoir respecté le titre original, Grandfather's dance, parce que cela symbolise un passage très important dans l'histoire. Bonpa est réapparu dans la vie des Witting en cours de route (cf. Le Journal de Caleb, tome 3), depuis il occupe une place cruciale, surtout pour le petit Jack, le dernier né. Une vraie complicité s'est créée entre eux.
Quand l'enfant fait pour la première fois une crise de colère, seul Bonpa arrive à le calmer en le grondant sévèrement. L'enfant se tait. Il a compris. Mais grand-père se sent mal d'avoir haussé le ton, alors pour s'excuser, sous un rayon de lune, il danse une gigue exprès pour son petit-fils. Sa façon à lui de dire pardon.

Bref, afin d'éviter de vous raconter toute l'histoire, je vous invite à la découvrir car c'est un bijou de tendresse, c'est même très émouvant, drôle aussi. C'est une série attendrissante, qui mérite d'être davantage connue et conseillée aux enfants dès 8 ans.

Illustrations de Quentin Blake

Folio Cadet, 2009 - 105 pages - 7,90€
traduit de l'anglais (USA) par Anne Krief

La série comporte cinq titres :

  1. L'histoire de Sarah la pas belle
  2. Sarah la pas belle se marie
  3. Le journal de Caleb
  4. Un cadeau pour Cassie
  5. La ferme de grand-père
21 avril 2009

Le camp des éléphants ~ Frédéric Lepage

camp_des_elephants

Micah a totalement renié ses origines thaïlandaises et vit depuis douze ans avec son père, Antoine, ses frère et soeur, Bart et Charlie, dans la région bordelaise. Leur mère est décédée, le moral est en berne dans la maison, quand arrive une lettre d'Asie qui annonce l'héritage d'un bout de jungle. Toute la famille (à l'exception de Micah) est excitée et décide de faire le voyage.
Sur place, le garçon n'ouvre pas la bouche. Il a l'intention de refuser cet héritage, mais en découvrant un vieux camp d'éléphants malades hanté par une poignée de cornacs, sa soeur Charlie s'excite et propose de créer un centre pour touristes fatigués, qui aimeraient se ressourcer au coeur la jungle. Et l'aventure commence.

Au début toute la logistique est réglée sans peine ni problème. Au diable les avertissements de l'avocat qui a raconté que cette terre était maudite, qu'il fallait vendre et fuir au plus vite. Or, peu de temps après, la famille a des doutes. Elle découvre qu'un crime abominable a eu lieu cinq ans auparavant, un cornac a été tué, son assassin n'a jamais été arrêté. Les rares témoins disent même que le criminel rôderait encore dans les parages pour revenir accomplir sa folie meurtrière !

Dans cette ambiance exotique, dépaysante et palpitante, l'histoire passionnante de Micah et des siens nous transporte. Le cadre est admirablement décrit, en mettant le doigt sur les religions, les croyances, la culture d'un peuple qui vit à l'écart de tout. On en apprend aussi sur les éléphants et les cornacs, sur les gibbons, et une étrange créature phosphorescente. Parce qu'il se passe aussi des événements peu banals, la menace plane sur Micah (qu'on tente d'étrangler), mais ce garçon découvre aussi un don qu'il a en lui et qu'un vieil homme du camp va aider à exploiter. Un peu comme une deuxième naissance.

Pour un premier tome, c'est une très bonne découverte. Le Tome 2 vient de paraître. Le troisième est annoncé pour l'automne 2009.

Msk, 2008 - 200 pages - 10€
Le livre a obtenu le Prix des lecteurs du Journal de Mickey.

Quelques adresses en rapport avec l'histoire :

malediction_de_mara (à suivre... bientôt !)

21 avril 2009

Surdouée ~ Nikita Lalwani

« un paysage d'amours et de désirs qui luttaient pour respirer »

surdouee

A voir cette couverture, on est en droit de s'attendre à un livre qui décolle, avec une héroïne prête à s'éclater. En fait, ce n'est pas tout à fait le cas. Surtout au début. A dix ans, Rumi est reconnue surdouée en maths. Ses parents tombent des nues mais n'en perdent pas une miette. Aussitôt un programme d'entraînement intensif est fixé, l'enfant va bosser dur, s'enfermer dans sa chambre ou réviser à la bibliothèque, pas de temps à perdre pour jouer, se lier avec d'autres camarades de son âge, il faut saisir cette chance unique, cultiver ce don. L'objectif : entrer à Oxford avant les quinze ans de la jeune fille.

Cela paraît dingue à lire comme ça, mais ça l'est véritablement ! On compatit avec Rumi, coincée dans ce carcan d'éducation, en ballotage entre ses désirs et son souhait de complaisance. Soumise et obéissante, Rumi ne veut pas décevoir ses parents. Ses derniers ont quitté l'Inde pour s'installer en Angleterre, mais Shreene, la mère, ne s'y plaît pas du tout. Tout va à l'encontre des principes de leur éducation, la femme va de dépit en dépit en constatant que son enfant lui échappe, qu'elle n'a pas les bases essentielles pour rentrer dans le moule, tel qu'on lui a appris dans son pays natal. Et Manesh, le père, ne plaisante pas avec la discipline. Il est intransigeant, n'autorise pas que sa fille perde son temps à lire des oeuvres romanesques (en cachette, dans sa chambre ou à la bibliothèque, Rumi double de ruses).

A quatorze ans, c'est une adolescente en pleine crise hormonale qui brûle d'aimer et d'être aimée. Elle en a soupé des attentes de ses parents, lesquels fondent sur elle des espoirs insensés. Malgré eux, ils rendent leur fille malheureuse et sont trop aveugles pour l'apercevoir. Ils appartiennent à une autre génération et comptent élever leur enfant selon leurs propres valeurs fondamentales, hélas elles ne correspondent pas à l'Angleterre dans laquelle ils vivent et où Rumi grandit chaque jour, s'inspirant de sa culture, de ses modes et ses codes. La jeune fille se détache et ce n'est pas du goût des parents. Toute discussion semble impossible, que faire ?

L'épilogue du roman est poignant, car il vient expliquer les leitmotivs des parents dépassés par le tapage médiatique créé par le phénomène de Rumi, surdouée de quatorze ans qui entre à Oxford. C'est à travers leur façon de vivre qu'ils seront jugés, d'où la dénonciation d'un certain fondamentalisme de part et d'autre. A ce moment-là, oui j'avoue, j'ai ressenti une immense sympathie pour eux, tant ils étaient désarmés (cela survient très tard, hélas). Je soutiens malgré tout le goût de liberté de Rumi, cette jeune fille sympathique, intelligente et cruche à la fois (elle n'y connaît rien à la vraie vie !), elle a bu des litres de sagas à l'eau de rose ou visionné des tonnes de films bollywoodiens, qui évoquent l'amour tel un cliché énorme, mais pas du tout vraisemblable. Toutefois Rumi l'ignore et vit sa vie comme dans ses rêves, c'est totalement incompatible et cela la plonge dans des situations comiques, où elle pense pouvoir tout résoudre grâce à sa logique mathématique (ou en ingurgitant des graines de cumin !).

J'ai pris grand plaisir à lire ce roman, après un début assez lent (toute la première partie, en fait). La suite est un régal d'humour, le portrait d'une adolescente empêchée de vivre une vie ordinaire, parce qu'elle est surdouée et fille d'immigrés indiens, etc. etc. C'est aussi écrit avec beaucoup de sensibilité et une grande justesse, enfin bref j'ai beaucoup aimé !
A conseiller, encore une fois. :)

Flammarion, 2009 - 334 pages - 19€
traduit de l'anglais par Alexandre Boldrini

Lu (un soir, très tard) pour le prix de la révélation littéraire auFeminin.com   logo

 

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