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Chez Clarabel

3 janvier 2009

Tatiana sous les toits - Gisèle Bienne

412abFXzsiL__SS500_Encore une bonne pioche chez l'école des loisirs, avec ce titre de Gisèle Bienne. Tatiana sous les toits, c'est une jeune et belle comédienne qui aime les fleurs, porte de longues jupes et un châle, écoute de la musique toute la journée. Elle habite sous les toits, un appartement au-dessus de la narratrice, Aurore, qui est littéralement fascinée. L'adolescente balbutie un vague bonjour lorsqu'elle la croise, fait d'ailleurs exprès de l'apercevoir et d'être aperçue. Un jour, elle est invitée à pénétrer dans l'enceinte rêvée...

Tatiana incarne la liberté, l'insouciance, l'espoir, le choix. Pour Aurore, adolescente en mal de repères, c'est un déclic. Elle comprend que la vie d'artiste signifie une vie différente. Avec un nom comme le sien, Aurore Dupin (qui était aussi celui de George Sand), cela n'est pas anodin. Marquée par une tragédie, sa famille ne tourne plus rond, ses parents sont dépassés, accaparés par le petit frère tyrannique. Aurore cherche à discuter, et c'est auprès de Tatiana qu'elle trouve les mots qui lui pèsent. Ce portrait sur l'adolescence en souffrance est porté par sa délicatesse, sa sensibilité, sa perplexité et ses nuances. On sort de cette lecture avec le poids des rires et des larmes. C'est une superbe histoire d'amitié et d'amour, qui communique une envie folle de se plonger dans La Ménagerie de verre, de Tennessee Williams. Et Nougaro, en fond musical, c'est tout à fait ça...

Ecole des Loisirs, coll. Medium - 2008 - 140 pages / 8,50€

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2 janvier 2009

Où en étais-je ? - Philippe Beaussant

41tNV2PdDfL__SS500_Un écrivain, assis à sa table devant la fenêtre, scrute la rue qui s'offre à lui et s'invite dans son activité de noircisseur de pages. En un coup de crayon, sans ternir ni réfléchir, l'homme plonge dans la digression avec une élégance rare et appréciable. Il nous croque des histoires empruntées au précieux 17ème siècle, mouille sa plume dans les pièces de Molière ou redessine les contours flous des créatures croisées ci et là dans la rue. Tout commence par une voiture rouge, non pas une berline classique, d'abord le véhicule est d'un beau rouge coquelicot, mais un rien plus acide, tirant sur le corail, et il s'agit ensuite d'une belle américaine... d'un rêve galbé. Je n'invente rien, je suis, je souris car notre homme est un idolâtre du mot juste. A travers son récit, il nous explique en long, en large et en travers les dessous de son métier, celui d'écrivain. C'est une activité intense, épuisante, excitante aussi. Il soupire d'être incompris, il brûle d'évoquer le roman tel un civet de lapin qui se hume et s'apprécie avant et après... Tout un programme.
Cette lecture est une invitation au voyage littéraire, de façon poétique et juste elle déploie les ailes de la digression. Il est conseillé au lecteur de se prêter au jeu, sous peine d'être recalé, sinon perdu en chemin.
De l'intelligence, de la poésie, de l'imagination, de l'effronterie, de la folie, de l'étrangeté aussi... l'académicien Philippe Beaussant nous en offre comme sur un plateau.

Fayard, 2008 - 202 pages - 17€

2 janvier 2009

Les chroniques de Khëradön 1. L'éveil du roi - Chris Debien

518JQioa9HL__SS500_A Everlaine, capitale des Terres tranquilles, le couple royal, Hazel et Adön, vit des heures sombres. La reine se meurt, épuisée par un accouchement interminable. Son époux aux abois prend une décision radicale, qui outre-passe ses convictions profondes, en acceptant de faire intervenir la magie noire. Le pire se produit, mais un fils naît. L'hériter Luther Khëradön.

Huit ans vont passer, le garçon assiste à la mort violente de son père et est élevé en retrait du pouvoir, sous la tutelle d'un magicien sage et puissant, Arax. C'est Kharän, un autre mage, qui assure la régence. Celui-ci prône une magie de l'éclat, en totale opposition avec les idées d'Arax, le fidèle de Luther. Ce dernier grandit donc en chérissant l'idée du partage, de la combinaison des magies, mais il est bien seul à penser ainsi. D'abord, parmi ses proches et ses partisans. Puis, au large du royaume, sur d'autres territoires, les mouvements de protestation grondent. La jalousie, la colère et les complots grossissent de toutes parts.

Luther, âgé d'une vingtaine d'années, est à son tour victime d'une tentative d'assassinat. L'épée de sa lignée est brisée, et le jeune homme va être frappé d'une inexplicable léthargie.

Aucun remède ne semble exister pour le sauver. Les fidèles protègent l'héritier du trône, pour maintenir un semblant de paix, laquelle est de plus en plus fragilisée. Dans l'ombre, la voluptueuse Maë est convoquée pour accomplir des miracles, sans se douter que le souverain est en train de tomber amoureux d'elle. Et la menace s'envole, par miracle. Mais les conséquences sur Luther sont profondes, marquantes et obligent le jeune homme à porter un masque en cuir.

Les Terres tranquilles sont totalement ravagées. Les disparitions mystérieuses du jeune roi, les attaques successives pour le supprimer, les trahisons des alliés et la montée en puissance d'une force occulte poussent Luther à prendre les armes pour sauver son statut. Une grande bataille l'attend, qui dépassera de très loin ce à quoi il avait été préparé.

**********

De la fantasy, moi j'avoue que j'en lis très peu. Ou pas assez. Ce n'est pas par faute de goût, mais par timidité. J'hésite, même si les résumés me tentent souvent. J'ai toujours peur de m'embarquer dans des mondes impossibles, à suivre des personnages qui portent des noms à coucher dehors, à devoir me concentrer pour recouper les relations entre les différents clans, bref j'ai une idée un peu usurpée de la fantasy... Mea culpa.

Ce premier tome d'une trilogie est en fait assez surprenant : tout de suite il accapare notre attention, il a une écriture vive et un rythme haletant. L'ambiance est cependant assez sombre, oppressante, faite d'apparitions glauques, de magies spectaculaires, de peuples bigarrés aux physiques repoussants. Et le combat est présent, la guerre menaçante, les affrontements sans répit, le sang dégoulinant... Le lecteur a une idée précise et peu appétissante du tableau, il faut mettre de côté sa sensibilité exacerbée, pas de place ici pour l'atermoiement.

D'après le peu que j'en sais, sur la fantasy et ses remèdes, j'ai senti que ce roman n'offrait rien d'original dans le décor et restait très traditionnel avec des héros valeureux, des femmes au charme redoutable, de la sensualité qui frise en marge, de la magie étincellante, des communautés diverses, des méchants, des gentils, du souffle épique... et j'en passe. Cela se laisse découvrir, même si la lecture ne révolutionnera pas votre culture dans ce domaine.

J'ai particulièrement aimé l'élan dramatique, le retournement des situations, les intrigues et les faux amis, la conspiration, la duperie et en même temps j'ai failli me lasser de cette atmosphère de cataclysme persistant. C'est très noir, de plus en plus poisseux. Je n'étais pas mécontente d'en sortir. Bizarre, n'est-ce pas ? J'avais besoin de me noyer pendant un temps, de me perdre dans d'autres dimensions mais il a fallu que je me sauve du marasme. Parce que, ça devenait usant.

Je présume que l'auteur nous réserve d'autres surprises, car il a su introduire des éléments - comme des nouveaux personnages - qui vont prendre leur importance pour la suite des aventures. J'avoue, je suis curieuse de connaître leur évolution...

Hachette, 2008 - 384 pages - 18€
Illustrations de Pascal Quidault

Un blog : http://kheradon.skyrock.com/

C'est grâce à Babelio et aux éditions Hachette que j'ai découvert ce livre.

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31 décembre 2008

Que reste-t-il de nos amours ?

Une année se termine dans ma vie de grande lectrice, un petit bilan s'impose... qui consiste à regarder par-dessus son épaule, consulter les archives et se rappeler. C'est toujours surprenant à réaliser, et parfois ça vous ramène à d'autres moments dans votre vie personnelle (pour moi, un livre est toujours relié à quelque chose de concret)... bref c'est déconcertant. En gros, je n'aime pas les bilans - même s'ils sont parfois nécessaires. :/

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Premier bilan, l'année 2008 a-t-elle été celle du manga ?

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Oui !

Autre constat flagrant, l'année 2008 a été l'année de Twilight.

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Stephenie Meyer est une vraie raconteuse d'histoires. Elle a su le prouver avec un roman d'un autre genre, Les Âmes Vagabondes. Moi je suis fan.

Ensuite, en 2008 j'ai aussi lu de plus en plus de livres pour la jeunesse. Je ne vais pas revenir sur la dépréciation faite (injustement) à l'égard de cette catégorie, c'est tout, déjà dit et bien dommage dans l'ensemble. Voici en vrac plusieurs titres qui ne comptent pas pour des prunes (selon mon goût) :

  • 41Hhy2Z2SuL__SS400_41_ZVzwBYaL__SS500_La déclaration - Gemma Malley

  • Ne t'inquiète pas pour moi - Alice Kuipers

  • I heart you You haunt me - L. Shroeder

  • Un monde sans rêves - Nicola Morgan

  • Comme des soeurs - E. Craft & S. Fain

  • Toi et moi à jamais - A. Brashares

  • 978221108925851nkK0CTV6L__SL500_AA240_La messagère de l'au-delà - M. Hooper

  • Le passager de l'orage - Claire Gratias

  • Notre petite vie cernée de rêves - Barbara Wersba

  • Le premier qui pleure a perdu - Sherman Alexie

  • Quand elle sera reine - Rachel Hausfater

  • 510lCrd2fyL__SL500_AA240_Ma folle semaine avec Papyrus - Isabelle Jarry

  • Cathy's book

  • Miss Charity - Marie Aude Murail

  • L'amour en cage - M. Rippert

  • Mon amour kalachnikov - S. Deshors

  • Le chat assassin - Anne Fine

A ceci, vient s'ajouter des romans pour les plus grands :

  • Le dé d'Atanas - Hervé Picart

  • 51KyCAQFu5L__SL500_AA240_51ZX3iuiaoL__SL500_AA240_La petite cloche au son de grêle - Paul Vacca

  • Rêve d'amour - Laurence Tardieu

  • Festin de miettes - M. Bramly

  • Petit dictionnaire chinois-anglais pour amants - Xiaolu Guo

  • Le mystérieux docteur Fu Manchu - Sax Rohmer

  • Ker Violette - Karine Fougeray

  • 41JFQbPEg0L__SL500_AA240_Rebelles - A. Godbersen

  • A marée basse - Jim Lynch

  • North & South - Elizabeth Gaskell (+ la série BBC !!!)

  • Twist - D. Bertholon

  • La tête en friche - Marie Sabine Roger

  • Les déferlantes - Claudie Gallay

  • The Guernsey Literary and Potato Peel Pie Society - Mary Ann Shaffer et Annie Barrows

Et pour la légèreté, l'accro du shopping de S. Kinsella, Meg Cabot (Une irrésistible envie de sucré), Tonie Behar et Cecelia Ahern (à découvrir plus longuement)... :))

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@ MonTse GisBert

Je range au placard cette année difficile. Pour l'instant, 2009 s'annonce tout aussi éreintante.
Concernant le blog, cette formidable histoire d'amour et de haine, je ne change rien... je suis mes envies, j'aime, je n'aime pas, je le dis ou je me tais. Depuis six mois, j'accuse une grande fatigue morale. Je m'accroche, car je sais que la lecture permet de me changer les idées. J'affiche donc en façade un sourire de circonstance, à côté ma petite vie est beaucoup plus chahutée. J'ai toujours choisi de ne déposer que des petits cailloux entre ces murs roses, la vie, la vraie, j'ai voulu la mettre de côté. Or, de plus en plus je m'aperçois que ça empiète. C'est difficile, parfois, à expliquer. Je voulais juste vous prévenir, je suis comme je suis, et en ce moment ce n'est pas ma faute si je suis la championne du yoyo.   

Amis lecteurs, je ne vous souhaite rien.
Je ne prends aucune résolution, je colle juste les paroles de Berry sur mon front,
parce qu'elles me correspondent.

Prendre l'air, parler à quelqu'un,
Avoir l'air d'aller plutôt bien,
Déjeuner, y penser au moins,
Tenir, tenir, tenir debout et demain,
Décoller de mon traversin,
Faire une liste de trucs qui vont bien,
M'y tenir, essayer au moins,
Tenir, tenir, tenir debout et demain,
Prendre un thé, et puis prendre un bain,
Me coiffer, essayer au moins,
Balancer tous ces vieux machins,
Tenir, tenir, tenir debout et demain.

A très bientôt.

30 décembre 2008

Miss Charity - Marie Aude Murail

Ce roman est un refuge, 560 pages durant lesquelles une demoiselle prénommée Charity voit jour, grandit, se passionne pour les animaux et la botanique, grandit et s'isole dans son monde, où la peinture et les histoires sont ses principales sources d'intérêt. Nous sommes dans l'Angleterre victorienne, riche et prospère, crispée et hypocrite sur ses arrières. Charity Tiddler n'a pas d'autre choix que parfaire son éducation pour briller dans les hautes sphères de la société, elle fera cependant montre d'un tempérament exceptionnel (pour l'époque) en refusant de se plier aux règles établies et de se fondre dans le moule.

Ce roman est un bel hommage à la littérature, en s'inspirant de Beatrix Potter, Jane Austen, la comtesse de Ségur, Charlotte Brontë et George Sand, de même en citant Shakespeare que Charity apprend par coeur pour réciter à tue-tête, dès son plus jeune âge. C'est un roman épais, près de 600 pages, qui pourtant se lit avec plaisir et grande facilité, les illustrations de Philippe Dumas apportent un raffinement précieux, en pleine osmose avec l'aura de l'histoire. Cette peinture de l'époque est savoureuse, le portrait de Charity est attachant, très beau. Il soulève l'excentricité d'une demoiselle qui s'émancipe avant l'heure, et qui va accomplir de belles choses dans le domaine qui la touche, malgré la désapprobation générale, de même en s'affichant avec un garnement passionné de théâtre, qu'on considérait alors comme un voyou !

Marie-Aude Murail réussit à partager avec son lecteur son amour pour la lecture et sa reconnaissance pour cette littérature d'antan qui continue d'influencer les oeuvres romanesques de nos jours ! Ce serait merveilleux d'en trouver davantage.

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(en savoir plus)

Ce roman est un refuge, dans lequel les 560 pages ne sont pas de trop pour nous couver, nous dorlotter, nous emporter. On ne se lasse pas une minute, on plonge, on adore et on décolle pour une autre dimension, on vit à l'heure victorienne dans cette Angleterre riche et prospère, un peu crispée et hypocrite sur ses arrières. C'est aussi l'histoire d'une jeune demoiselle, sensible et cultivée, intelligente et originale. Miss Charity Tiddler, née en 1870, est l'unique rejeton d'un couple guindé, qui appartient à la bonne société. C'est une enfant solitaire, elle aime trouver refuge au troisième étage de la demeure familiale, dans sa nursery où elle cache sa petite ménagerie. Car Charity s'entoure de petits animaux (des souris, des grenouilles, des lapins, des canards etc.) et passe son temps à les observer pour les dessiner, les peindre à l'aquarelle.

Son goût des sciences naturelles, ses longues promenades dans la campagne du Kent, ses discussions en aparté avec ses compagnons animaux et ses lectures de Shakespeare qu'elle apprend par coeur ne font pas d'elle une jeune lady appliquée. Et c'est justement parce que Charity Tiddler ne convient pas à l'image moulée et à l'archétype attendu qu'on s'attache à elle, en reconnaissant implicitement un parcours à la Beatrix Potter... Mais c'est de manière générale un hymne à la littérature, à travers Jane Austen, la comtesse de Ségur, Charlotte Brontë et George Sand, pour ne pas en nommer davantage, que cet épais ouvrage nous convie. C'est un véritable enchantement. Un remarquable travail de finesse, d'humour, de délicatesse. Et les illustrations de Philippe Dumas sont un atout inestimable dans cet ensemble raffiné.

J'ai tout bonnement adoré, c'est simple, je ne voulais plus en sortir. J'ai aimé les mille petits détails qui fourmillent à chaque page, la belle description de l'éducation anglaise, la volonté encore balbutiante de l'émancipation de Charity, son tempérament teinté de discrétion et de modestie, ses bonnes manières, sa gentillesse, son amitié pour sa gouvernante française et pour sa bonne, une écossaise à la chevelure rousse, Tabitha, qui raconte des histoires folles parce qu'elle-même est ravagée. Et Charity, à l'aube des manifestations d'indépendance pour la femme, apparaît davantage excentrique et incomprise. C'est une originale, certes, mais surtout elle est différente, rêveuse et douée. Elle chante faux, joue mal du piano, fuit la broderie mais elle se révèle dans le dessin et l'aquarelle. Elle comprend très vite une chose, 

« Autant les fleurs et les champignons trouvaient facilement leur nom et leur définition au clair soleil de ma raison, autant les choses humaines se déposaient au fond de moi, toutes grises et indécises. »

Miss Charity ne se mêle pas aux sorties mondaines, noue des relations profondes avec des personnages jugés inconvenables, comme Kenneth Ashley, un ami d'enfance de ses cousins, un fils de fermier qui s'est lancé dans le théâtre. Quelle belle rencontre, d'ailleurs. Ce jeune homme est remarquable, effronté et coquin pour l'apparat, mais sa fantaisie est attirante ; et on ressent presque des petits papillons dans le ventre lorsqu'il fait son entrée et taquine la timide Charity.

En bref, j'ai plus qu'aimé. Je me suis noyée avec bonheur dans ce roman-pavé de près de 600 pages. Impossible de l'abandonner. C'est en outre regrettable de tourner la dernière page et de lâcher la main de Miss Charity. Marie-Aude Murail a su brillamment nous enchaîner... encore, des lectures de la sorte !

Ecole des Loisirs, coll. Medium Grand Format - 2008 - 562 pages - 24,80€
Illustrations de Philippe Dumas

--) les avis de Marie , Alice et Emjy

 

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29 décembre 2008

Le secret de Noël - Anne Perry

 

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Tradition oblige, Anne Perry nous offre pour les fêtes de noël son conte qui plante à merveille le décor : le village anglais, son ambiance tranquille et perdue de la surface du globe, une pause dans la vie trépidante, une palette intéressante de personnages ordinaires, coincés dans les carcans de l'époque victorienne, et ajoutez à tout ceci un cadavre au dessert ! Vous êtes servis.

Nous suivons ici le couple Corde - Dominic et son épouse Clarice - qui quittent avec plaisir Londres pour Cottisham, afin de remplacer le pasteur Wynter parti en vacances pour quelques semaines. C'est une aubaine pour ce jeune couple rompu à l'autorité de l'évêque et du rythme harassant de la capitale. Dominic et Clarice découvrent le calme de la campagne, font connaissance avec les villageois, hésitent, se questionnent... car des détails chiffonnent de plus en plus la vive épouse. Clarice est intriguée. Le pasteur Wynter était selon tous un homme bon, loyal, confiant. Il connaissait aussi les secrets de tout le monde, et peut-être ceci aurait pu exacerber quelques frustrations ou bouffées colériques. Car l'homme est retrouvé mort. Son départ a été mis en scène. Qui aurait pu commettre un tel crime ? Malgré les recommandations du médecin du village, Clarice va mener l'enquête, épaulée par son mari plus méfiant et circonspect. Le couple risque gros. Et le lecteur s'accroche au paletot de la jeune femme, qui est perspicace, pleine d'esprit et sujette à l'emportement. Nous la suivons dans les rues sans vie de ce village étouffé par la neige, nous sursautons au moindre crissement de pas, ou lorsqu'une silhouette surgit sans prévenir. Pas facile de deviner qui est le coupable, le mystère est tendu. Et les secrets des villageois se dévoilent un par un... de quoi frissonner de plaisir !

10-18 / Grands détectives - 2008, 188 pages. 10€
traduit de l'anglais par Pascale Haas

 

 

27 décembre 2008

A tout jamais - Nicholas Sparks

Ohlala ! Cette couverture, ce titre, cet auteur américain prolifique... beaucoup de niaiserie droit à l'horizon, et je mords à l'hameçon. Mais pourquoi ? Il a fallu un film découvert et apprécié récemment pour que je m'intéresse à cet auteur américain, Nicholas Sparks. Le film en question est celui de Cassavetes, The Notebook, adapté du roman "Les pages de notre amour". J'ai été purement fascinée, j'ai adoré cette histoire d'amour et je me suis dit qu'une telle adaptation s'est nourrie d'une bonne intrigue, et donc que les livres de l'écrivain ne devaient pas être dénués d'intérêt... Alors j'ai choisi parmi son importante bibliographie ce titre - A tout jamais. De là à croire que j'avais bientôt entre les mains un nouveau Love Story... il n'y a qu'un pas que je ne saurais franchir. Toutefois il ne faut pas s'emballer !

418SGQ977WL__SS500_Ce roman réunit tous les ingrédients pour faire chavirer le lecteur, qui est d'ailleurs prévenu au début du roman : vous allez rire et pleurer. Pour ma part, je n'ai été concernée ni par l'un ni par l'autre. N'en concluez pas que j'ai été déçue, car l'histoire est efficace, très rapide et assez exaltante. Cela raconte une rencontre improbable, un garçon riche et soucieux du regard des autres (Landon Carter), une fille de pasteur, qui se promène avec sa bible et s'habille comme l'as de pique (Jamie Sullivan). Cette dernière dégage une humeur placide et confiante, elle semble se moquer des railleries de ses camarades au lycée. Elle est généreuse, atypique, elle agace Landon parce qu'elle est différente. Et puis, elle le choisit comme partenaire dans une pièce de théâtre. C'est important pour elle et son père, que le garçon de 17 ans a toujours eu en horreur. Pourquoi ferait-il plaisir à cette fille ? Et que vont penser ses copains ? Malgré tout, il accepte, s'embarque dans l'aventure, et il va l'inviter comme cavalière à la fête de l'école. De fil en aiguille, les deux jeunes gens passent de plus en plus de temps ensemble, apprennent à se connaître, disons surtout que Landon est surpris par la beauté insoupçonnée de Jamie. Il est séduit, s'amourache, malgré son interdiction. Jamie avait prévenu : "Promets-moi de ne pas tomber amoureux de moi."

Ce qui rend cette histoire poignante et percutante est, sans aucun doute, sa briéveté. En quelques 200 pages, le tableau est dressé. Quarante ans ont passé et Landon est à jamais marqué par ses 17 ans. Il nous raconte son histoire, qui est belle parce qu'elle est éphémère et tragique.  C'est du pur mélo, prédisposé pour le grand écran (un film est d'ailleurs sorti en 2002 : Le temps d'un automne). Je n'ai toutefois pas réussi à être pleinement touchée par le récit. C'est très paradoxal car je n'ai pas décroché de ma lecture, que j'ai dévorée en quelques heures. Et ma foi, j'en suis là à me demander ce que j'ai à ce point apprécié pour ne pas m'en détacher... car j'ai été profondément agacée par l'influence judéo-chrétienne qui se glisse entre les lignes, jugeant finalement que ça devenait gnan-gnan à la longue. Ceci me laisse perplexe, parce que j'ai aimé ce petit bouquin (qui est très, très sentimental !). C'est peut-être ça...

      Robert Laffont, 2000 / Pocket, 2002 - 214 pages - 5,90€
traduit de l'anglais (USA) par Christine Bouchareine

 

 

 

Acheter : A tout jamais

23 décembre 2008

La vie est un arc-en-ciel - Cecelia Ahern

51sWn5PtvrL__SS500_Je n'avais pas été prévenue que ce roman allait me ravir tout simplement, me rendre gaga avec un sourire niais, ou alors c'est le miracle de noël. Je ne sais pas, mais le résultat est là : j'ai dévoré cette histoire où l'on parle d'amour et d'ironie du sort, où l'on suit la correspondance de deux amis d'enfance. Car tout est raconté à partir de lettres, de messages, de mails. Et cela commence tôt, sur les bancs d'école. Rosie et Alex ont 7 ans, ils se filent en douce leurs petits mots, au nez et à la barbe de leur maîtresse. Ils se sont jurés de ne jamais se séparer, mais le garçon doit suivre sa famille et quitter Dublin pour Boston. Et les années passent, les promesses défilent, les rendez-vous manqués aussi... Les aléas de la vie mettent en péril leur amitié, Rosie et Alex restent soudés. Ils n'ont pas conscience que cet attachement entre eux a dépassé le stade amical, ou oui ils s'en doutent, chacun de leur côté, mais jamais au bon moment. Tout le temps, ils se loupent, ils hésitent aussi. Leurs proches ont depuis longtemps deviné qu'ils étaient faits l'un pour l'autre, et pourtant leur histoire ne cesse de s'écrire d'après un scénario tordu. Ah, la vie ! Elle ne fait pas toujours des cadeaux. Rosie et Alex l'ont bien compris.

C'est délicieux, adorable, craquant, drôle, crispant et tout et tout. Je n'avais pas l'intention de lire ce roman, mais j'ai mis la main dessus en faisant un peu d'ordre dans mes piles monstrueuses de livres à lire. J'ai commencé à le feuilleter, juste par curiosité, et boing j'ai été accrochée aussitôt. Rosie Dunne, principalement, est une jeune femme extraordinaire, pleine d'esprit, sarcastique, orgueilleuse, butée et attachante. Son parcours est dessiné sous le signe de l'indépendance, des coups bas, de la sensibilité et d'une force exemplaire. C'est une héroïne exceptionnelle ! Le roman, ensuite, est très vite prenant car il est écrit avec vivacité, composé de messages qui s'échangent à la vitesse de l'éclair. C'est entraînant, un subtil assortiment de badinage, de cynisme, de larmes, de colère et j'en passe. J'ai juste, en tout petit reproche, trouvé que ça s'étirait un peu trop en longueur sur la fin, cependant j'ai beaucoup beaucoup aimé !

Albin Michel, 2005 / J'ai Lu, 2007
412 pages - 6,70€
traduit de l'anglais (Irlande) par Nicole Hibert

22 décembre 2008

Ce soir, Miss C vous propose...

sur france 2, le  divinidylle tour à 23h15

il s'agit du même docu-reportage-concert présent dans l'édition collector de la tournée magique de la divine Vanessa !!!

à regarder, parce que -M-, parce que Vanessa, parce que c'est bon comme ça...

"Il était donc incontournable de conserver une trace de la tournée, sa préparation, ses tours de chauffe, son incroyable énergie, sa magie et – surtout – les retrouvailles de Vanessa avec un public toujours prêt à vivre l’idylle avec une artiste trop rare pour eux."
(rocknfrance)

22 décembre 2008

La Magie du bonheur - Kristin Hannah

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Présentation de l'éditeur
A l'approche de Noël, Joy, récemment divorcée et brouillée avec sa sœur, n'a pas le cœur à la fête. Sur un coup de tête, elle s'envole pour une destination inconnue, décidée à tout oublier le temps des vacances. Mais son avion s'écrase au milieu d'une forêt très dense. Par miracle, Joy échappe à la mort. Elle a alors le choix entre prévenir les siens qu'elle est en vie et s'offrir quelques jours pour souffler. Sa rencontre avec Bobby, un petit garçon qui habite avec son père le chalet dans lequel elle a trouvé refuge, va changer son destin...

Ce roman est avant tout le portrait d'une femme brisée, récemment divorcée, trahie par l'homme qu'elle aimait et qui la trompait avec sa soeur cadette. Noël s'annonce avec un goût amer, et Joy choisit de partir et d'oublier. Or son vol se crashe, elle en sort sans trop de peine mais préfère s'éloigner. Couper les ponts avec sa vie. Disparaître. Ne plus exister. Elle s'enfonce dans la forêt, arrive près d'un lac où se tient une auberge isolée. Elle y rencontre un garçon de 8 ans, Bobby, et son père Daniel. Ce couple aux ailes brisées va inspirer des sentiments multiples chez Joy, elle est émue par la détresse de l'enfant, perplexe face au caractère ténébreux de l'homme à l'accent irlandais et enfin elle est transportée par la présence fantôme de la maman défunte. C'est une aura qui se dégage, un feu de paille. Et on devine beaucoup de choses, pensant même pouvoir déjà écrire la fin. Mais non. La seconde partie s'annonce imprévisible, elle remet les pendules à l'heure. Et le roman se finit, sur une touche de magie... oui, oui le titre trouve bel et bien sa signification. La magie du bonheur (Comfort & Joy) ressemble à un téléfilm de l'après-midi, c'est juste distrayant dans le fond et pour la forme. On pourrait très bien s'en passer, si ce n'est que l'esprit de noël est dans les airs, que le besoin de romance doublée d'une histoire gentille et honnête feront pencher la balance vers le "pourquoi pas?". C'est le roman de l'instant, du moment. De la saison, aussi.

Presses de la cité, 2008 - 226 pages - 18,90€
traduit de l'anglais (USA) par Francine Siety

 

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