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Chez Clarabel

8 juin 2008

Stargirl & Signé Stargirl - Jerry Spinelli

A Mica (Arizona), Stargirl Caraway vient d'entrer en seconde dans le lycée de Léo. Elle arbore des tenues excentriques, joue de l'ukulélé, étonne tous les élèves. Léo en tombe amoureux. Stargirl est un phénomène qui attire les regards, ses camarades la jalousent ou se lient d'amitié avec elle. Progressivement, à force de miracles, la jeune fille devient même la nouvelle coqueluche de l'école. Mais le jour où elle encourage à la fois l'équipe de basket du collège et l'équipe adversaire, Stargirl est mise au ban de la vie du lycée... Difficile de tolérer les entorses aux règles établies par une loi tacite et muette. L'histoire d'amour entre Leo et Stargirl risque, elle aussi, d'être sujette à des chuchotements et ainsi fragilisée.

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Ce roman traite de la différence et l'anticonformisme. La figure de Stargirl est lumineuse, c'est une jeune fille atypique, qui vit dans sa bulle. Sa venue dans le lycée de Mica réveille les moutons endormis, c'est comme un électrochoc. Jusqu'à présent, les élèves suivaient des codes établis. C'était un public statique, qui ne s'enflammait guère pour les sports d'équipe. Chacun à sa place, aussi. Le repas à la cantine, tous les midis, est avalé dans le silence. C'est morne, sage, le calme plat. Et Stargirl arrive, avec son ukulélé, son rat Cannelle et sa marguerite sur son pupitre... Un enchantement ! Cela montre d'autant plus la stupidité du commun des mortels - Leo, le narrateur - qui est séduit par l'originalité de cette fille, en tombe amoureux puis souffre d'être la cible de "l'évitement". Alors, vachement, il demande à sa belle de changer, de rentrer dans le moule. Et pourtant, la Stargirl qui a su l'éblouir était bien celle qui aujourd'hui lui fait honte !

Un gros casse-tête, ce livre ! Il montre bien la dualité existante dans la société actuelle, celle de l'apparence, qui juge selon des préceptes figés et qui nous endoctrinent bêtement. Il suffit d'une part d'originalité, d'un pas de travers et le couperet tombe... Je n'ai pas aimé Leo pour toutes ces raisons, pour sa lâcheté notamment. Il subit l'influence de masse et désire que son adorée adopte une attitude plus conforme. Être en accord avec le jugement des Autres, voilà un terrible dilemme pour une demoiselle libre comme l'air, qui ne souffre pas qu'on l'enferme dans une case. Léo mérite-t-il un tel amour ?

Editions Flammarion 2003 pour la traduction française, coll. Tribal - 270 pages. 10€

Traduit de l'anglais par Luc Rigoureau.

On retrouve notre Stargirl dans ce roman publié sept ans plus tard. L'histoire, elle, se passe juste après la douloureuse rupture avec Léo. De la Pennsylvanie où elle vient d'emménager avec sa famille, Stargirl décide de lui écrire une lettre qui se transforme vite en journal intime. Elle y raconte la douleur de la séparation, sa solitude, mais aussi les personnages originaux qu'elle rencontre et avec qui elle se lie d'amitié. Il y a la petite Dootsie, qui, du haut de ses cinq ans, mène son petit monde à la baguette, Betty Lou, qui n'a pas mis un pied hors de chez elle depuis 9 ans, Alvina, au tempérament bouillonnant et Perry, le voleur aux yeux bleus.

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Est-ce parce que ce roman est livré d'un point de vue féminin, celui de Stargirl, que je l'ai trouvé terriblement spécial et attachant ? Toujours est-il que j'ai davantage apprécié cette suite ! On y retrouve une jeune fille déchirée, déçue et blessée. Tous ses espoirs placés en Léo ont été balayés et la jeune fille souffre énormément. Les mois passent, ses petits galets désemplissent son chariot du bonheur et cela la consterne. C'est intéressant ici de découvrir l'autre aspect du miroir, le côté verso d'une histoire livrée (côté pile) par Léo. Mais heureusement on n'y passe pas des plombes non plus, Stargirl ne se complaît pas dans l'atermoiement et très vite elle se ressaisit.

Dans la nouvelle ville où elle vient d'emménager, elle découvre des personnalités aussi fantasques et burlesques qu'elle. C'est une vie qui lui ressemble, faite d'excentricités, de gentillesses et de particularités. Parce que Stargirl n'est pas une fille typique, elle se doit d'être entourée d'amis précieux et hors du commun. C'est à la fois drôle, magique et ça donne cruellement envie. Stargirl a le don de saupoudrer la vie des autres avec ce grain de folie douce, elle fascine. Et malgré tout, ses pensées continuent de voler vers Arizona Leo et c'est rageant ! On ne brûle pas les ailes d'un premier amour, j'ai bien compris. Et dommage, car la rencontre avec Perry est beaucoup plus pétillante et excitante à suivre ! On referme les 370 pages de ce livre avec un air heureux et comblé. On en retient le plaisir incomparable d'avoir touché les étoiles !

A découvrir !

Flammarion pour la traduction française, 2008 - Coll. Tribal - 370 pages. 10€

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Luc Rigoureau.

L'avis de Ricochet

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6 juin 2008

La petite capuche rouge - Orianne Charpentier

petite_capuche_rougeMéthilde a quatorze ans. C'est une adolescente qui se sait belle, intouchable et redoutable aux yeux de ses camarades d'école. Elle a une logique implacable, surtout en mathématiques. Elle écrit des tonnes de fiches, surtout pour ses cours et pour mieux gérer les nouvelles choses qu'elle rencontre (comment embrasser la première fois, par exemple). Car en fait, sa vie n'est pas toute jolie ni toute rose. Le problème concerne sa maman, étrangement absente, et cela pèse sur sa conscience et ses humeurs. Méthilde a donc choisi d'affûter ses paroles - assassines - pour être crainte des autres. Sa façon à elle de se protéger est de paraître toujours forte et inébranlable.

Ce matin-là, Méthilde choisit de mettre un joli pull rouge qui lui va comme un gant. Et ce vêtement a sur elle un effet électrique : elle a envie d'être gentille et serviable. Pour la première fois, elle va se rendre chez Sarah pour l'aider à réviser les maths. Elle se rappelle avoir été odieuse avec cette fille, cinq ans plus tôt, en la traitant de pouilleuse. Aujourd'hui, Méthilde a toujours la réplique sèche et méchante au bord des lèvres mais une voix intérieure la force à se retenir. Bizarrement, elle se montre compréhensive et douce avec Léopoldine, son ennemie jurée, qui est également la meilleure amie de Sarah. Toutes les trois se font des confidences, quand soudain une tempête est annoncée et Méthilde doit rentrer chez elle. Avant de partir, la mère de Sarah lui confie un panier de victuailles à remettre à une amie de la famille, qui habite sur le chemin qui passe par la forêt.

Notre petit chaperon rouge, très contemporain, va braver le vent, la pluie et l'obscurité naissante. Méthilde a peur, elle se sent seule et perdue. En route, elle croise son Sauveur mais ce dernier a la dente dure contre la jeune fille, car il ne lui a jamais pardonné d'avoir insulté sa famille. La nuit promet d'être longue, pénible pour Méthilde. Pour la première fois, elle fait face à ses erreurs, doit expliquer pourquoi elle a ce comportement et ce qui la pousse à ne pas se faire aimer des autres.

Un très, très joli roman sur l'amitié et l'amour naissant ! La petite capuche rouge est un conte revisité, écrit avec une fraîcheur et une pertinence qui font plaisir à découvrir (Orianne Charpentier a déjà signé un premier roman, Madame Gargouille). L'héroïne peut paraître antipathique au début, et pourtant on l'apprécie énormément. Son esprit mordant est une qualité, à mes yeux, car on devine que sa méchanceté est une carapace. Le fait qu'elle change et comprenne ce qui cloche chez elle ajoute aussi à la rendre plus attachante. A conseiller, à partir de 11 ans.

Gallimard jeunesse, 2008 - Coll. Hors-piste - 116 pages. 7€

Illustrations de Sébastien Mourrain.

5 juin 2008

Je veux vivre - Jenny Downham

Depuis quatre ans, Tessa vit avec la maladie - une leucémie contre laquelle elle ne bataille plus car elle se sait condamnée. Elle n'a que seize ans et ressent de la colère. Entre les jours à rester dans son lit, sans bouger ni envie de sortir, et les moments où elle veut croquer la vie à pleines dents, Tessa a dressé une liste de dix choses à accomplir avant de mourir. Ce sont des trucs que doivent vivre toutes les adolescentes normales, selon elle : braver l'interdit, prendre de la drogue, conduire sans permis et faire l'amour ! Avec sa meilleure amie Zoey, Tessa a choisi de cocher un par un les points de sa liste, au gré de sa santé qui lui joue des tours, de son corps qui flanche et des sonneries d'alarme. Son temps est compté, la jeune fille sait qu'il faut faire vite. Brûler la vie par les deux bouts pour se sentir en vie.

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Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'on ressent toute la véhémence de la jeune fille atteinte de leucémie, très lucide sur son sort. Oui, c'est de la colère qui transpire de ce texte, une envie de hurler et de saccager tout. Tessa, seize ans, nous embarque dans ses délires, elle est totalement incontrôlable, assez énervante et capricieuse, mais touchante aussi. On comprend que ses réelles motivations sont masquées par la trouille. Peur de mourir, peur d'être seule. C'est un beau portrait tout en ambiguité qui ressort de ce livre. On n'échappe pas au pathos, en un final assez longuet qui gâche un peu l'absence de sensationnalisme, ou ce que j'avais ressenti comme étant exempt de toute volonté de s'étaler. Une adolescente de seize ans, condamnée à mourir, ne veut pas dire non et elle se bat. C'est un cri de vie et d'amour. Et puis paf, les vingt dernières pages font traîner les adieux, la séparation, l'inévitable. Oui, c'est très émouvant, mais c'est aussi un peu "too much" à mon goût. Néanmoins, au coeur de toutes ces pages marquées par la maladie, une belle histoire d'amour pointe son nez et apparaît telle une superbe parenthèse, de même la relation entre le père et la fille est juste tout simplement bouleversante, très poignante. Cela change des schémas classiques, et c'est bien. Un très bon livre, émouvant et sensible.  

Il existe deux éditions pour ce roman : pour la jeunesse et pour les adultes. Car c'est un livre destiné à tous, et qui clame un grand SOS.

Plon, juin 2008 - 390 pages - 17€

Traduit de l'anglais par Aleth Paluel-Marmont - titre vo : Before I die.

A été lu aussi par Miss Brownie et par Mélanie (Book in)

4 juin 2008

^ Shinobi Life ^

Shinobi Life est un petit chef d'oeuvre poignant et passionnant, une véritable histoire d'amour profonde et intelligente, intense et romantique, une romance touchante qui devrait plaire à toutes les lectrices qui aiment les shôjos !!!

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Cela débute dans le Japon médiéval avec une scène entre une princesse et un ninja sur le point de s'échapper, quand une explosion plonge le garçon dans un bond dans le temps. Il tombe du ciel et sauve in extremis une jeune fille prénommée Beni, qui fait l'objet de nombreux kidnappings par la faute de son père (un homme étrange, qu'on soupçonne puissant, mais mauvais et calculateur). Âgée de dix-sept ans, Beni est pressée de trouver la mort pour enquiquiner son paternel. Sa rencontre magique avec le ninja va pourtant changer le cours de son destin.

Kagetora est sonné par son traumatisme et reste persuadé de vivre dans une "illusion". Il ne comprend pas qu'il vient de voyager dans le temps, qu'il n'est plus au service de la princesse Beni mais de sa descendante. En effet, la ressemblance physique entre les deux est frappante, de plus elles portent le même prénom. Beni n'imagine pas qu'il est un vrai ninja, trouve que le garçon est charmant et pense qu'il vient d'être engagé comme garde du corps par le secrétaire de son père. Elle lui trouve une attitude délicieusement rétro, et pour cause ! (...)

La relation entre Beni et Kagetora est éblouissante. Ce dernier est hyper protecteur, possède un charisme renversant, il est renfermé et obligeant. Toutefois, il se dévoue corps et âme pour "sa princesse". Beni va finalement comprendre qu'il ne joue pas un jeu, quand à son tour elle va plonger dans le passé féodal de Kagetora ! L'inévitable face-à-face avec la vraie princesse risque de mettre le ninja devant un constat terrible : la Beni qu'il chérissait n'est qu'un imposteur, sa mission prend subitement fin et Kagetora est condamné à mourir, ainsi le décrète le pacte des ninjas et son ennemi juré, un ami d'enfance nommé Hitaki, compte bien appliquer cette loi.

Waouh ! C'est drôlement bien ! Et ceci n'est qu'un aperçu !

En fait, Shinobi Life était voué à n'être qu'un one-shot, d'où l'impression de précipitations dans le feu de l'action et une fin engageante, bref le succès aidant, la mangaka Shoko Conami a été poussée à en faire une série ! Cette idée de rencontre entre une jeune fille moderne et un ninja exilé de son époque est étourdissante, aidée de quelques bonds dans le temps, qui pimentent la sauce, et de grands coups de théâtre avec des vilains très méchants, qui veulent séparer notre couple, plus des instants estampillés de mille étincelles (oui, c'est tellement merveilleux, on a des étoiles dans les yeux !)...

Au début, la relation entre Beni et Kagetora est balbutiante, pétrie des us et coutumes d'un autre temps. L'attirance entre nos deux protagonistes est hallucinante, et pourtant lui sait qu'il doit tenir son rang et elle s'en mord les doigts de ne pouvoir lui mettre dans le crâne le fait qu'ils vivent désormais dans une société totalement différente. Le deuxième tome va même introduire un troisième larron, sur l'initiative du père de Beni qui complote des fiançailles arrangées. Encore et toujours, l'histoire d'amour - qui crève les yeux - est freinée et dérangée par la force des choses. (Sans cela, on s'ennuierait profondément !) (Et puis, ce serait troop facile !)

J'ai été franchement attirée par les couvertures du manga, elles éveillent un sentiment d'attirance et de sensualité. On y voit (ou devine) cette liaison sulfureuse entre la belle et le very sexy garde du corps (qui ne craquerait pas, hein !?!). Cette série est entrée dans mes conseils de lecture après l'achat de Vampire Knight (merciiii Lamousmé). Son succès repose sur l'idée assez originale du scénario (un ninja et le voyage dans le temps) mais connaît son apothéose car LE personnage de Kagetora remporte haut la main tous les suffrages. Le type est beau, il parle peu mais agit beaucoup, rapide comme l'éclair, toujours présent dans l'ombre de sa belle, c'est le chevalier servant par excellence ! Et puis, il a le don du sacrifice, un côté gentleman et viril, bref... que de vapeurs ! ! !

J'ai sans doute trop misé sur la touche sentimentale du manga, mais il faut savoir aussi que c'est hilarant, avec quelques scènes d'anthologie (Kagetora est choqué des tenues de sa belle et pense qu'elle porte un pagne - qui n'est autre qu'un string !).

Une intrigue prenante et un humour décapant sont au programme !

Shinobi Life : Shoko Conami

Asuka, 1ère impression : Novembre 2007. Actuellement 4 tomes disponibles, la série est en cours au Japon.

Collection : Shôjo  Genre : Aventure - Sentimental

Edit après lecture des tomes 3 & 4 : J'ai terminé la série hier soir, enfin terminé... je suis à cran, je veux la suite et très vite ! J'avais un sourire gaga sur le visage, je buvais toutes les pages, j'étais rondement emballée et comblée. L'action ne faiblit jamais et notre couple se bat contre leurs ennemis pour pouvoir vivre leur grand amour. Ce Kagoretora, quel dieu vivant ! De plus, on commence à découvrir les faces cachées d'autres personnages, comme Rihito ou la mère de Beni. On devine un Hitaki revenchard mais avec des blessures secrètes... aussi ! Me voilà toute fleur bleue ! C'est du propre !!! :o)

 

Lamousmé a établi une liste de mangas à découvrir et/ou lire d'urgence !

3 juin 2008

(en passant...)

Sortie en forêt prévue, aujourd'hui, avec l'école... Je m'en vais d'un pas ailé, chaperonner ces chères têtes brunes et blondes. Je ne vous dis pas que ce qui me motive, au-delà de tout, car peut-être vais-je guetter les cimes des arbres, espérant une (im)probable rencontre !

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Non je ne vais pas à Forks, et c'est bien dommage ! ;o)

free music

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2 juin 2008

Killer Blonde - Laura Levine

Quatrième de couverture

Californienne jusqu'au bout des ongles, Jaine Austen, la trentaine, intelligente, drôle mais un peu désespérée et toujours célibataire, est engagée comme nègre par SueEllen Kingsley, une superbe blonde, pour écrire un livre sur l'art de recevoir. Tout un programme.

Comme Jaine doit subvenir aux besoins de son chat Prozac, doté comme elle d'un solide appétit, elle n'a pas eu d'autre choix que d'accepter ce travail. Et cela même si elle doit passer des journées entières assise sur la cuvette des toilettes à écouter SueEllen dicter, depuis sa baignoire, des recettes et des souvenirs d'enfance légèrement... arrangés !

Tout bascule le jour où Jaine découvre sa patronne flottant toujours dans sa baignoire, mais électrocutée. Pas de doute, il s'agit d'un meurtre ! Il est temps pour Jaine de mener ses propres investigations au coeur d'une jet-set où les apparences policées sont tellement trompeuses...

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Il s'agit du premier volet d'une série policière délicieusement drôle, mettant en scène Jaine Austen (!), une héroïne digne des romans de Janet Evanovich (dixit l'éditeur). Le début est très drôle, cette narratrice sympathique nous entraîne sans effort dans ses aventures cocasses. Jaine est une nana célibataire, avec quelques kilos en trop, qui partage son appartement avec son chat Prozac. Elle est payée pour trouver des slogans de génie et vient de décrocher un job en or (payé rubis sur l'ongle) mais contraignant, puisqu'elle doit supporter les jérémiades d'une Super Peste péroxydée avec des seins en forme d'obus, qui aime barboter dans son bain.

La mort de SueEllen Knightley n'est pas accidentelle, la liste des suspects est aussi longue que deux bras réunis, et pourtant la police soupçonne la belle-fille Heidi, qui a fait un coup d'éclat lors de sa soirée d'anniversaire en clamant vouloir la mort de l'épouse de son père. Parce qu'elle s'est liée d'amitié avec cette adolescente mal dans sa peau, Jaine décide de jouer au détective privé. 

J'avoue que la clef de l'énigme est assez bien cachée ! Jaine Austen est une enquêtrice peu orthodoxe, qui se moque d'être au coeur de situations embarrassantes (scène de catch à l'appui, en tenue légère !). Cette lecture est un vrai pschiit pour les neurones, à but strictement divertissant. Mais à tel point qu'on commence à s'inquiéter pour notre intellect, un truc aussi peu consistant... est-ce honnêtement indiqué par la sécu ? J'ai un sérieux doute, d'autant plus que j'ai senti poindre une perle d'ennui en cours de route. Jaine Austen (franchement, il fallait oser !) est désopilante, sauf qu'au bout d'un certain temps, je trouve que cela ne m'amuse plus.

(C'est comme la semi-intrigue lancée par les emails des parents de Jaine, qui vivent en Floride. La mère accro au téléshopping se plaint de la nouvelle lubie de son mari : porter un postiche de seconde main, une moumoute horrible et pouilleuse. Le père de Jaine, lui, n'en démord pas et croit être la coqueluche des copines de sa femme ! Au début, c'est rigolo mais, à force de répétition, ça devient vaguement lourd...)

Cette série est publiée dans le but d'attirer les fanas de Janet Evanovich, qui a ouvert la voie du roman policier hilarant avec une héroïne atypique et attachante. Toutefois la série de Laura Levine pêche pour l'instant à n'avoir pas su introduire une ou plusieurs présence(s) masculine(s) pour pimenter l'intrigue ! Ou susciter l'envie, que sais-je ? Aux USA, cette série a déjà "fait des petits" et rencontre un gros succès (il est vrai que c'est moins cher qu'un anti-dépresseur !). Le verdict en France est pour l'instant... d'un calme plat !

City Editions, 2008 pour la traduction française - 284 pages - 14,50€

traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Jocelyne Barsse

^^^ Bon anniversaire à ma grande soeur ! ! ! ^^^

1 juin 2008

^ La logique des âmes ^

Un thriller psychologique sur fond de fantastique, Koênji Masahiko et Mori Yukinatsu esquissent à traits épurés et efficaces un incontournable du genre. (source)

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Matsuri, après des années d'internement, est appelée à rejoindre la brigade de recherche et d'investigations spéciales pour mettre en pratique ses facultés hors du commun. Sublime et froide d'apparence, la jeune femme est une yuta. Elle se charge de l'obscur, de ce qui a trait à la mort. Elle aide à chasser les mabui (autrement dit, les âmes) pour libérer les esprits envoûtés ou les endroits fantômes. Un peu "space" ?...

Dans ce volume, Matsuri et ses équipiers vont se frotter à des affaires très étranges : une vidéo maudite qui circule sur le net, un village perdu dont les visiteurs sombrent dans la folie et un Bagman qui emballe ses victimes découpées dans des sacs... Aussi effrayantes qu'elles puissent paraître, ces histoires appartiennent aussi au domaine des légendes urbaines. Y'a-t-il du vrai, ou du fantasme ?

Akihiko, qui suit Matsuri à la trace, est perplexe, complètement nigaud mais fasciné par cette beauté quasi surnaturelle. Qui est-elle ? D'où vient-elle ? Et quel est ce secret qui semble la lier au commandant Tetsuo ?

Les enquêtes sont très sombres, pas très habilement ficelées puisqu'on devine rapidement le coupable. En fait, tout repose sur l'ambiance totalement oppressante et glauque. Lorsque Matsuri revêt son kimono pour sa séance d'incantation, les scènes prennent subitement un tour effrayant. Nous sommes - pour reprendre le générique de X-files - au-delà des frontières du réel ! Un peu Quatrième Dimension, aussi.

Je ne suis pas totalement conquise par ce premier tome. Je ne fais aucun reproche sur ses qualités, mais je crois tout simplement que j'ai besoin d'une lecture plus réjouissante et légère. Ici, c'est tout le contraire. Et pourtant, c'est une série très courte, seulement deux volumes (à ce jour, le deuxième est à paraître courant Juin 2008). Vais-je lire ou non la suite ? Je ne sais franchement pas.

Editeur : Bamboo
Collection : Doki-Doki
Avril 2008 - 224 Pages

Voici une musique totalement dans l'ambiance du manga, ou qui pourrait s'en inspirer ! ;o)   

 

free music

31 mai 2008

La double vie de Pénélope B. - Anne Solange Tardy

Après l'humiliation cuisante infligée au mariage de son ex-petit ami, Pénélope décide de plaquer sa Bretagne, où elle mène une vie rangée et sans saveur,  pour les fastes de Paris, auprès de sa tante Aure, directrice d'une agence de communication, en plein coeur du quartier huppé de Saint-Germain. La réalité est plus amère : solitude et sentiment profond d'être une plouc, Pénélope n'en mène pas large. Pour donner le change, elle ouvre un blog et se surnomme la Mouette. Elle choisit de raconter son parcours de petite bretonne perdue dans la faune du glamour et du chic, mais ça ne vole pas haut. Les visiteurs ne se bousculent pas au portillon.

Quand vient la rencontre avec son cousin Axel, directement débarqué de New York, Pénélope voit subitement son existence revêtir les couleurs de l'arc-en-ciel. Relookage des pieds à la tête, shopping dans les boutiques prestigieuses, soirées hyper tendance... C'est le remake de Pretty Woman, en mieux. Pénélope Beauchêne est assise près des dieux, elle en fait écho sur son blog et c'est le gros buzz ! La fréquentation triple de jour en jour, les journaux se penchent sur le phénomène, notre Mouette se gausse de bonheur.   

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Pourtant, il y a un hic. Car tout est faux, tout est en toc. Pénélope le sait, mais elle se tait. Du moins, elle offre de jolis emballages pour masquer un contenu très creux, futile et inexistant. Mais voudrait-elle, franchement, se sortir d'un tel piège ? Car c'est un cadeau empoisonné ; elle reconnaît sa déloyauté, se défend d'une part de vérité et réalise que ses tricheries masquent une autre réalité : sa vie parisienne est nulle, constituée de faux-semblants, depuis le début elle s'est plantée sur toute la ligne. Même le garçon qui lui faisait battre son coeur semble avoir mis les voiles et la taxe de grosse fabulatrice ! C'est LE casse-tête du roman : Pénélope jubile, elle est adulée dans le virtuel, c'est la star de la blogosphère. Par contre, elle a viré mythomane et hésite à se regarder dans un miroir.

Je ne vais pas me défendre d'avoir beaucoup aimé ce roman ! Parce que j'ai aimé, oui vraiment ! ! ! Il est superficiel et léger (comme la chanson), trèès drôle (j'étais bidonnée comme une baleine avec le coup du nez qui saigne et les deux tampax pour éponger le flux !!!) et sa couverture rose me ravit particulièrement.

Ensuite, je ne vais pas vous faire un exposé sur l'effective vacuité d'un blog - l'histoire démontre ici qu'on peut raconter tout et n'importe derrière son écran, il y a des gens qui veulent vraiment y croire et d'autres qui font semblant - ni pointer du doigt l'affligeant parisianisme et l'hypocrisie du paraître - après tout, je m'en gave aussi ! Ce premier roman d'Anne Solange Tardy est encore un exemple du succès transporté d'un blog (Cachemire et soie) en format papier. Je n'étais pas une lectrice de son blog et je ne sais pas si ce livre raconte son expérience, mais je suis sûre d'une chose : c'est une parfaite comédie romantique et gentiment satirique (sur la blogosphère, les fashionistas, les strass et paillettes). C'est bigrement réussi, on engloutit ce bouquin, on rigole et on referme la dernière page en se disant ... bah c'était sympa !

Editions First, 2007 - 340 pages - 14,90€

Illustration de couverture : Delicatessen

Prêté par Cuné - son avis ici !

A été lu par Amanda aussi.

Un bon roman de plage, selon moi !!!

30 mai 2008

La mariée mise à nue - Nikki Gemmel

mariee_mise_a_nuLa mariée mise à nue se présente comme un journal retrouvé après la disparition mystérieuse de sa narratrice, une épouse comblée et mère d'un petit garçon, selon les apparences. La police a vite bouclé son enquête en concluant à un suicide, or la mère de cette jeune femme est persuadée du contraire. Sa fille a orchestré une mise en scène de sa disparition et ce manuscrit en détient certainement la clef. Que cache-t-il ? Des confidences, une vérité crue et sans fard, une absence d'épanouissement, une réalité amère et sinistre, bref un portrait qui brise le mythe du mariage et de la maternité. Pas brillant ? Non, je l'avoue.

Le roman est composé de chapitres courts, ou qui porteraient mieux le nom de leçons. Ces dernières sont inspirées d'ouvrages victoriens évoquant la sacro sainte science ménagère. Tout un programme ! Et le contraste est énorme, vaguement amusant, pour ne pas dire délibérément moqueur. Le journal s'ouvre sur le voyage de noces à Marrakech où déjà percent les premières failles. Le couple est mollasson, le mariage sans éclat, l'entente sexuelle déjà frelatée. L'homme et la femme partagent le même oxygène d'une bulle qui les asphyxie tout autant. Et l'image d'Epinal n'en finit pas de voler en mille morceaux. La routine du quotidien s'en donne à coeur joie, les concessions écoeurent, le manque de passion est flagrant. Chacun semble mijoter dans son jus, impossible de livrer sans ambages la somme de frustrations.

La jeune femme est fortement affligée, déçue, soupçonneuse et blessée dans son moi profond. L'idée d'écrire ce journal, dans le dos de son mari, lui viendra progressivement, au fil du changement de cap qui s'opérera dans sa vie. Car elle a décidé de bouger, de changer, d'aller au-devant de ses désirs et de ses envies. Il faut alors savoir que le sexe prendra une part prépondérante dans l'éclosion de sa sensualité et participera implicitement à guider cette femme d'une trentaine d'années à trouver sa voie.   

A la base, Nikki Gemmel avait souhaité publier ce roman anonymement, car elle pensait très honnêtement livrer dans ce livre des propos pouvant choquer et/ou heurter la sensibilité de ses proches. Pourtant, elle assume sans rougir chaque mot de ce livre, chaque pensée affichée de sa narratrice et n'en démord pas de briser les clichés rutilants qui s'imposent à toutes les femmes. Mais curieusement, la photographie de ce couple m'est apparue sordide, pathétique et flippante. Heureusement, elle n'est guère universelle ! Les tergiversations de cette jeune femme ont pour moi sonné comme autant de claques douloureuses pour qui croiraient encore aux contes de fées ! Ci et là, on peut trouver des propos vraisemblables, comme Le contraire de l'amour n'est pas la haine, mais l'indifférence. L'indifférence émotionnelle, l'indifférence physique. Mais je crois avoir trouvé ce livre trop long, trop enlisé dans des scènes assez glauques, avec des fantasmes humiliants et qui dérangent. La lecture, en général, ne gratouille pas, elle chatouille, elle pique, elle peut mettre mal à l'aise. Je n'ai pas non plus ressenti d'empathie pour les personnages, et ça vous place indiciblement en marge du roman. A voir, donc.

La mariée mise à nue, Nikki Gemmel.la_mariee_mise_a_nu_poche

Traduit de l'anglais (australien) par Alfred Boudry.

Au diable vauvert, 2006 - 357 pages - 22€

Disponible au Livre de Poche, Mai 2008.

Sur le site du Livre de Poche, on retrouve tous les blogueurs participants à cette opération autour de La Mariée mise à nu.

30 mai 2008

Eloge du silence pendant l'amour - Lisa Azuelos

Quatrième de couverture

C'est passé 30 ans que les coeurs deviennent fragiles. Ce livre, entre réalité et fiction, est la chronique douce et drôle d'une trentenaire divorcée, mère de famille, dont le coeur s'est fracassé un soir de Noël quand son compagnon l'a quittée : « Avec mon coeur dans sa minable valise, pleine de mon minable passé avec lui, une brosse à dents, quelques caleçons et trois chemises dont une repassée par mes soins. » Pour se remettre à l'endroit, il faut marcher à l'envers. Du nouvel homme, arrivé par hasard, on ne veut rien savoir. On connaît l'odeur de son savon avant de connaître son nom. On fait parler les corps pour mieux taire les mots. Le silence est-il la clef des passions qui durent ?

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A la question : Le silence est-il la clef des passions qui durent ?, je réponds oui, sans hésiter. Ce roman en est le parfait exposé ! Sa narratrice, Lilli, est une jeune femme divorcée, mère de trois enfants, qui partage la garde alternée avec le cynique Noël, parti avec une valise le soir même de cette fête. Après ça, on vous ramasse à la petite cuillère, vos idéaux et vous. Vous ne croyez plus en grand-chose et vous attendez juste que le temps passe, au jour le jour. C'est fini de rêver éveillée ! Et puis, les vacances arrivent, vous êtes détendue et disponible, vous acceptez qu'un type vous drague et vous le suivez dans sa chambre, vous êtes consentante pour cette nuit sans lendemain. Aucun discours, juste du plaisir à saisir. Et ça marche plutôt, comme philosophie. Le retour à Paris, la grisaille ou l'été indien, et toujours votre amant connu en Corse vous "textote" (quel terme horrible!).

Ce n'est pas encore une liaison, ce n'est pas du tout une histoire d'amour. Cette histoire entre Lilli et Antoine s'est construite à l'exact opposé des schémas classiques, l'exposition du corps avant l'usage des mots. Le classicisme est rebattu et usé, la preuve est que Lilli a perdu ses illusions et ne croit quasiment plus au coup de foudre. Elle n'est pas amoureuse de cet Antoine, elle le voit épisodiquement, accepte qu'il en fréquente d'autres. Elle ne veut pas de scénario dans la tête, "de lui je ne veux que le bon, même si cela suppose parfois un grand vide. Le vide ne me fait pas plus peur que le silence, il permet de prolonger le deuil de ceux qui m'ont fait mal et qui m'habitent encore, malgré moi. Le silence guérit les maux, et je prends mon temps, sans pour autant dire d'Antoine qu'il est mon passe-temps. Il est juste mon autre temps, mon lien ombilical avec les choses de l'amour qui me font du bien."

Portrait d'une femme désabusée, qui cherche à panser ses plaies sans faire de plans sur la comète, cet Eloge du Silence se goûte sans appétit ni exigence. Le résultat est léger et spontané, livré sans fard. J'ai bien aimé l'histoire et l'idée, mais je n'ai pas trouvé l'écriture exceptionnelle, parfois un tantinet alourdie d'effets de style qui pénalisent la sensation (ou l'envie) de simplicité. Résultat, on passe un bon moment à lire ce court roman (150 pages), sans prétention. Et on est content d'accompagner cette femme dans sa guérison ! A suivre, par curiosité.

Plon, 2008 - 152 pages - 16,50 €

Les avis (positifs) de Cuné et Virginie

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