Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

Chez Clarabel

14 janvier 2007

Mal de pierres - Milena Agus

mal_de_pierresLa narratrice nous raconte une histoire passionnante de sa saga familiale, à petite échelle, dans l'île de la Sardaigne où tout commence avec le mariage de sa grand-mère, bien malheureuse d'être à 30 ans toujours célibataire et repoussée par ses soupirants, qui conclue donc par dépit son alliance avec un type arrivé chez ses parents (trop heureux de marier cette fille impossible). Pourquoi, impossible ? Car la grand-mère est une femme très belle, mais elle traîne une réputation d'allumée qui écrit des poèmes olé-olé à ses amoureux. Pour fuir la honte sur la famille, la grand-mère est donc mariée à ce veuf qu'elle n'aime pas, mais lui non plus ne l'aime pas, il accepte d'ailleurs la chasteté et court se soulager dans les maisons closes. Jusqu'à ce que la grand-mère réagisse, à le voir fumer sa pipe tranquillement, un soir, dans la cuisine ...

Il y a aussi ce voyage en cure thermale à l'automne 1950 sur le continent où la grand-mère, âgée de 40 ans, rencontre le Rescapé, un individu marqué aussi par les coups du destin, et entre eux va naître une belle histoire d'amour qui marquera à jamais la grand-mère. La vie de cette grand-mère est ainsi racontée en pointillés par la petite-fille, qui rapporte le témoignage des uns et des autres, puisant sur son instinct et l'amour qu'elle nourrissait pour cette femme mystérieuse, qu'on croyait un peu folle. Jusqu'à la dernière page, le lecteur n'aura de cesse d'attendre le gong de la sentence finale, "sait-on jamais tout de quelqu'un, aussi proche soit-il". L'amour devient une entité presque maladive, une folie héréditaire et une résolution qui s'approche parfois de la malédiction. Ce roman de l'italienne Milena Agus est étourdissant, il raconte une histoire fascinante, avec des personnages extraordinaires, qu'on quitte à regret. C'est une lecture sensible, à l'aura troublant, qu'on lit avec émerveillement sur quelques 120 pages.

Liana Levi

Publicité
Publicité
13 janvier 2007

Cette sacrée vertu - Winifred Watson

cette_sacr_e_vertuPrésentation de l'éditeur
A 9h15, Miss Guenièvre Pettigrew, vieille fille aussi vertueuse que résolument opposée à toute coquetterie, apprenait qu'une certaine Miss Lafosse cherchait une bonne d'enfants... A 9h45, elle sonnait chez Miss Lafosse et trouvait au lieu des enfants attendus, une ravissante jeune femme en déshabillé vaporeux et un monsieur à demi endormi ! A 10h15, elle se voit embarquée dans un imbroglio sentimental inextricable. A 15h13, elle console, avec un art et un doigté qui l'étonnent elle-même, une jeune fille en pleurs qui vient de se disputer avec son fiancé. A 17h02...

Je vais me tenir à la 4ème de couverture où "Mais chut ! Révéler ce qui attend Miss Pettigrew avant la fin de cette journée mémorable, c'est risquer de troubler le plaisir du lecteur qui, de surprise en surprise, sera entraîné dans un tourbillon d'éclats de rire jusqu'à la trouvaille finale"... Alors ok, n'en dévoilons pas davantage sur ce roman malicieux, tout en discours et qui rappelle la grande tradition du théâtre burlesque. Ici on savoure heure par heure les joies et déconfitures d'une Miss Guenièvre Pettigrew, romanesque et vieille fille guindée, qui clame une haute idée de la vertu à l'entourage frivole dans lequel elle vient de mettre les pieds. Alors, c'est très drôle, les situations cocasses ne manquent pas, Miss Pettigrew est absolument charmante, jamais ennuyante ou rasante avec ses préceptes "vertueux". C'est, au contraire, une comédie enlevée et rigolote qui fut publiée pour la première fois en 1938 - quel panache, vingt dieux !

10-18

** Je dois cette découverte à une délicieuse blogueuse dont les goûts (très sûrs) sont synonymes de tentations à la pelle, et je n'ouvre pas la malle aux favoris ! ... **

13 janvier 2007

Crépuscule ~ Susan Minot

J'ai souvent considéré Susan Minot comme l'héritière de Sylvia Plath et Laurie Colwin. Un regard vif, une plume sèche mais enlevée, des histoires simplettes avec toujours une profondeur d'âme chez les héroïnes... Souvent l'introspection donne de l'eau au moulin et dans le cas de "Crépuscule" le procédé est assez bien mené, même s'il peut déconcerter certains lecteurs. La narration n'est jamais linéaire, les voyages dans le temps incessants. Les souvenirs de 1952 ont un peu une image fitzgeraldienne, donc assez plaisante et batifoleuse. Pourtant il y a un drame derrière cette palissade. On le découvre vers la fin, évidemment. Par contre, j'ai trouvé et moyennement apprécié que l'auteur cherchait à comparer Ann à l'héroïne des "Hauts de Hurlevent" d'Emily Brontë, bof ! S'ajoute aussi un sentiment de quelques longueurs. Sans quoi, ce roman se lit de bout en bout avec plaisir !

lu en janvier 2006

12 janvier 2007

Paris ne finit jamais - Enrique Vila Matas

Paris_ne_finit_jamaisÀ l'occasion d'une conférence qu'il doit donner à Barcelone, un écrivain revient sur ses années de bohème et d'apprentissage littéraire à Paris. A cette époque, le jeune homme se voulait "très pauvre" et "heureux", comme Hemingway à ses débuts, mais Vila-Matas s'est abstenu de réel bonheur, il était en fait très "malheureux" (et pauvre comme Job). Vila-Marquas était à Paris pour écrire son premier roman, "La lecture assassine" (où la lecture du manuscrit devait entraîner la mort du lecteur !), et bénéficiait d'un soutien remarquable en la personne de Marguerite Duras, qui devint sa logeuse.

Vila-Matas est un "malade" d'Hemingway et cherche à tout prix à lui ressembler, quitte à participer à des concours de sosie de l'écrivain (où il se ridiculise à plates coutures), ou reproduire ses expériences. "Paris est une fête" étant une de ses plus grandes références, il n'hésite pas à rétorquer avec son "Paris ne finit jamais" pour apporter le témoignage de sa propre aventure, finalement plus pitoyable et grotesque, à lui rappeler avec honte sa pédance maladroite en imitant Sartre sur les terrasses des cafés de St-Germain-des-Prés... Mais l'ensemble est absolument jubilatoire à lire, c'est truffé de clins d'oeil (oui, on y croise une certaine Isabelle Adjani débutante !) et le rapport qu'entretient l'auteur avec son personnage ne manque pas d'auto-dérision, de finesse mais aussi de tendresse.

10-18

12 janvier 2007

La femme dans le frigo - Gunnar Staalesen

La femme dans le frigo

Au début, l'enquête était plutôt simple, aux yeux de Varg Veum : une femme d'une soixantaine d'années trouve inquiétant que son fils ne lui donne plus de nouvelles. Il travaille sur une plate-forme pétrolière dans la région de Stavanger, et durant les périodes vacantes, le garçon se détend en ville où il loue une chambre chez une logeuse qui a besoin d'arrondir les angles. Bon - c'est un travail de routine, se dit Veum, et il quitte Bergen pour Stavanger où il y découvre une faune nouvelle, corrompue par la richesse pétrolière et pervertie par la profusion des échoppes où pour passer le temps les employés des plates-formes viennent claquer leurs sous dans l'alcool et les "professionnelles". Veum ne perd pas une minute de son temps, quand survient l'incroyable : un corps de femme sans tête est retrouvé dans le frigo du porté disparu ! La police s'en mêle... 
C'était la 1ère fois que je lisais une enquête du privé norvégien, Varg Veum, et je suis franchement conquise par cette rencontre. Sur l'aspect d'être un "policier du Nord", l'histoire de Gunnar Staalesen garde cette empreinte d'un personnage central accommodant, droit dans ses principes, et qui traîne quelques fantômes dans le placard, autant d'arguments qui nous le rendent attachant, à pousser la curiosité de poursuivre la lecture de la série et en savoir plus. Sur le plan de l'enquête, dans le fond, c'est plutôt bien ficelé, sans trop de longueurs, comme on l'imagine dans ce genre de policiers nordiques, au contraire il y a un juste mélange entre la réflexion et l'action, qui tient en haleine le lecteur jusqu'aux dernières pages. Pas de crimes où le sang s'éclabousse sur les murs, juste quelques bousculades, beaucoup de zones d'ombres et pas mal d'eaux sales pour planter le décor de cette délicate affaire... Si ce n'est déjà fait, n'hésitez pas à découvrir cet auteur !

Une enquête de Varg Veum, le privé norvégien 

Trad. du norvégien par Élisabeth Tangen

Folio policier , Nouvelle édition en 2016 

 

Publicité
Publicité
11 janvier 2007

En poche ! #1

Quelques mots pour saluer la parution en format poche de deux lectures fort appréciées :

femme_en_vert_points

musee_de_la_sirene_pocheLa suprématie anglosaxone est terminée, il faut ouvrir sa bibliothèque aux nouvelles voix venues du Nord, dont l'islandais Arnaldur Indridason. Son livre La femme en vert est disponible en format poche, paru chez Points. Voici ma critique ici .

Je signale aussi qu'aux mêmes éditions Points est paru le roman de Cypora Petitjean-Cerf : Le musée de la sirène  (dont voici mon avis ).

 

11 janvier 2007

C'est ouvert !

blog_zulma

Le blog des Editions Zulma a enfin ouvert ses portes !

Pour cliquer, c'est ici !

blog_zulma

11 janvier 2007

Comme tous les après-midi - Zoyâ Pirzâd

comme_tous_les_apres_midiElles sont jolies, ces femmes sur le rebord de leur fenêtre. Elles guettent les bruits de la rue, les cris des jeunes qui tapent dans le ballon, elles épient leurs voisines qui commettent les mêmes gestes répétitifs du quotidien, elles sont là, à humer le printemps, à s'extasier sur l'arbre en fleurs et elles ont le sourire aux lèvres...

Ce sont de jolies femmes qui vivent une existence ordinaire, auprès d'un mari, de leurs enfants, d'une mère ou d'une belle-fille qui peint quelques toiles excentriques en fumant comme un pompier. Elles frisent parfois la démence ou l'hystérie, sont sujettes à des actes impulsifs, comme acheter des bas et rencontrer un individu qu'on cache dans un cagibi.

Mais il n'y a pas que des femmes dans les histoires de Zoyâ Pirzâd, même si elles sont en majorité. Il y a des hommes assis sur un banc, à l'imagination fébrile et débridée, des hommes qui gagnent leur salaire et s'approchent de leur retraite dorée, des hommes qui confient leur paye à une épouse économe et fière de l'être, des hommes qui boudent le riz à la tomate. Et puis, au coeur de ces portraits familiers, il y a cette histoire d'un mug déniché dans une boutique des années 20 ou le mystère des fleurs brodées sur un couvre-lit, des pépites... et du saugrenu avec l'invasion imminente des sauterelles, à découvrir !

Zoyâ Pirzâd est iranienne et son langage respire un parfum d'ailleurs très délicat, à la fois poétique et qui fait tourner la tête et les sens. Ce qu'elle dresse dans ses petits textes de quelques pages fait écho à son style simple et imagé, "Zoyâ Pirzâd épingle comme un papillon rare les expressions sensibles de la fuite du temps, perçant d'un seul regard doux et précis la fine pellicule couvrant la surface des choses". C'est magnifique ! Il faut respirer cette odeur des pétunias, ce thé qui fume dans la cuisine d'une femme tantôt épuisée par son travail, éreintée par l'habitude du quotidien, ou effleurer le regard complice de cette épouse qui voulait sa paire de bas sans plus attendre, goûter ces raisins et ce riz pilaf aux lentilles... Un petit livre léger, tout rose, au charme ravageur !

Zulma

11 janvier 2007

Le contentement de Jennifer Wilson - A.L Kennedy

contentement_de_jennifer_wilson"Dites mon nom. Seulement le prénom. Sa-vi-nien. Comme si vous mangiez un mets savoureux, qui devient encore plus savoureux, le meilleur étant à la fin, Sa-vi-nien. Regardez-moi dans les yeux et dites-le. S'il vous plaît." - C'est ainsi que va commencer la troublante histoire d'amour de Jennifer Wilson, 35 ans, célibataire, et qui exerce le métier de "voix" pour une station de radio écossaise, après sa rencontre avec un inconnu amnésique, grand écrivain incompris, et qui dit s'appeller Savinien de Cyrano de Bergerac.

L'histoire ressemble à une fable où le rêve emboîte le pas à une confession troublante d'une jeune femme un peu décalée. Jennifer Wilson est éloquente et nous parle de son existence dans le moindre détail, depuis son enfance où les souvenirs lui viennent à la pelle mais décousus, ses rapports souvent ambigus avec l'autre, sa pratique du sado-masochisme avec un ex lui rappelle combien il est temps pour elle de tourner la page, puis son quotidien dans sa grande maison où se croisent d'autres personnalités évanescentes, son travail qui n'a ni queue ni tête, sa maladie qui lui donne une fiève à nourrir des hallucinations de plus en plus poussées. "Personne ne devrait croire en des choses impossibles, cela crée de l'espoir. Oh, je sais, c'est très cynique, ce que je dis là, et l'espoir, en tant qu'idée, qu'inspiration, est admirable. Je le sais. Mais l'espoir ne fait pas de bien."

Il est fort délicat de donner un avis définitif sur ce roman, son charme est réel, son contenu est par contre plus complexe, rempli d' "hallucinations platoniques", et il y a aussi quelques longueurs. Voilà de quoi décourager le plus brave des lecteurs, et pourtant ce serait un tort de ne pas aller au-devant de cette Jennifer Wilson, une fille un peu toquée mais suffisamment sensée pour se décrire en des termes qui vous laissent rêveur, elle parle d'elle avec recul et intelligence, évoque "son calme, d'autres l'ont appelé insensibilité, manque d'implication, excès de contrôle, tempérament de poisson froid".

J'ai aimé son portrait, sa narration et j'ai parcouru ce roman avec un profond attachement pour cette personne. Il y a des zones opaques, des chemins secrets, des contradictions, des mensonges même, mais Jennifer assume tout. Et puis, il y a l'histoire entre Jennifer et Savinien, où les mots d'amour sont trempés dans des pots de miel, garants d'onctuosité, un peu d'amertume et d'espièglerie, mais jamais imprégnés de sentimentalisme foudroyant... Tout ça pour conclure à une note d'espoir et d'envie : Jennifer Wilson est cette inconnue qu'on croise dans la rue, elle vous sourit, vous la regardez avec étonnement, tiens je la connais, et pourtant ???

  • C'est ça, le problème avec les rêves blancs comme neige, inféodés à l'émotion, le lendemain matin, ils vous fichent invariablement une terrible gueule de bois.

Editions de l'Olivier

10 janvier 2007

Mercredi, jour des enfants (la suite !)

Aujourd'hui, mercredi 10 janvier 2007, est le sacro-saint jour de l'ouverture des Soldes !

Miss C. et sa maman sont deux folles de fringues, aussi aujourd'hui est un jour de drame car elles ont loupé le chant du clairon (à cause de l'école !!!). Pour se consoler :

IMGP2980

... elles ont donc pris le livre de Sophie Jansem et ouvert la penderie de Yolande, cette petite grenouille verte aux mains palmées, aux belles cuisses et à la peau douce, et se sont ainsi amusées comme des folles pour habiller Yolande, férue de natation et autres sports, amatrice de déguisements, de costumes exotiques, entichée de robes de bal et des tenues de princesse, grande couturière mais aussi consommatrice de haute couture ... bref la garde-robe de Yolande est riche de "60 autocollants" qui font le plaisir de votre enfant. On s'amuse à choisir pour Yolande la parure adéquate, mais pourquoi ne pas aussi bouleverser l'ordre établi et draper cette charmante Yolande d'un superbe sari de soie mauve pour se rendre à un cocktail ... ? Allez, chiche. De toute façon, les autocollants sont repositionnables, de quoi offrir des belles journées de lecture en s'amusant !

IMGP2989

IMGP2984

En plus d'être coquette, elle est vraiment craquante, cette Yolande !

**  Yolande aime les habits à la folie !  **

Sophie Jansem

chez  Mango jeunesse

Publicité
Publicité
Chez Clarabel
Publicité
Newsletter
2023 Reading Challenge
Clarabel has read 8 books toward her goal of 200 books.
hide
Sauveur & fils
Quatre sœurs : Geneviève
Audrey Retrouvée
Le sourire étrange de l'homme poisson
Calpurnia et Travis
L'homme idéal... ou presque
Trop beau pour être vrai
Tout sauf le grand amour
Amours et autres enchantements
Ps I Love You


Clarabel's favorite books »
Publicité