Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Chez Clarabel
29 octobre 2010

Une si douce fureur, de Christian Authier

une_si_douce_fureurIl y a six ans, Valentine et le narrateur se sont aimés avant de se séparer. Ils se retrouvent par hasard. C'est plus qu'un signe, pour le narrateur cela signifie que Valentine est bel et bien la femme de sa vie. On parle alors de rencontre amoureuse et de plénitude sentimentale revêtues de leurs plus beaux atours, sauf que tout n'est jamais rose dans le meilleur des mondes... le narrateur l'apprend à ses dépens. Troisième roman de Christian Authier, "Une si douce fureur" a  été en fait ma première rencontre avec l'auteur. J'avais été tellement emballée que j'avais aussitôt voulu lire ses précédents romans (Enterrement de vie de garçon ; Les liens défaits). Jamais niaiseux, ce roman parle d'une relation amoureuse actuelle, ordinaire, avec ses hauts et ses bas. De très belles références accompagnent les pérégrinations du narrateur, et aboutissent sur une conclusion toute poétique : "J'ai perdu ma vie à t'oublier et à me souvenir de toi, à te fuir et à te poursuivre" (Octavio Paz). Un vrai hymne à l'amour, si vous en doutiez...

J'ai Lu, septembre 2010 - 4,20€

EXTRAIT :

" Ceux qui vivent dans les livres, par et pour les livres forment une race curieuse. Pourquoi se retrancher de la réalité et des vivants pour engloutir des centaines de milliers de pages écrites le plus souvent par des morts ou des inconnus que nous ne rencontrerons jamais ? A quoi bon refuser la "vraie vie", au profit d'histoires imaginées ou réinventées ? Pourquoi, parmi ces lecteurs frénétiques, certains jugent-ils bon parfois d'ajouter quelques pages aux bibliothèques déjà existantes ?
Tout simplement parce que nos existences et nos sentiments ne sont finalement justifiés que lorsqu'ils reçoivent l'onction de la fiction ou de la création littéraire. Les livres qui nous accompagnent sont des preuves précieuses. Ils nous confortent dans nos erreurs, nos doutes, nos croyances, nos colères, toute cette somme de mollesses et de crispations qui fait de nous des inadaptés. Ce sont les papiers d'identité de clandestins qui trouvent dans la compagnie des ombres que nous permettent les écrivains une franc-maçonnerie informelle. La littérature ne possède aucune valeur thérapeutique. Un temps, elle peut nous anesthésier, elle ne nous guérira pas de nos plaies et blessures. Ce n'est pas son rôle. Nous traînons avec des livres dans les poches et des phrases dans la tête. Pas dupes de cette fragile mais précieuse carapace, nous nous ébrouons dans une dimension parallèle, entre les vivants et les morts, entre notre réalité recomposée et celle, sèche et étroite, des autres humains.
C'est cet "état d'esprit" qui fait de nous des êtres à part, des réfractaires, des marginaux. "

 

Publicité
Publicité
30 septembre 2010

En poche ! #32

Rebelles, le premier tome de la série d'Anna Godbersen, est disponible en format poche (LdP) !

 

rebelles_anna_godbersen

   

Dans le New York de la fin du XIXe siècle, Elizabeth Holland n'a aucune envie d'épouser Henry Schoonmaker, le riche fiancé choisi par ses parents, d'autant plus qu'elle aime Will, le domestique de la maison. Elles sont belles, riches, snobs, amoureuses et prêtes à tout pour trouver l'amour, l'argent et la gloire… Scandales, drames et complots sur fond d'humour et de passion : le roman d'une jeune fille libre en 1899 à Manhattan. (4° de couv)

La série collectionne les clichés, c'est mièvre et ça coule de partout, cela colle même aux doigts, c'est limite écoeurant, tant de visages en forme de coeur et les teints forcément d'albâtre laissent penser qu'on baigne dans du *harlequinisme* de haut vol. Et pourtant, on s'accroche, on en redemande, on aime ça et on suit avec délectation les péripéties amoureuses de la bonne société new-yorkaise, la même qu'affectionnait Edith Wharton. Du moins, Anna Godbersen manie autrement la plume, moins classieuse et plus cinématographique. L'effet fait illusion. Les personnalités sont stéréotypées, l'histoire repose sur les cancans, les scandales, les liaisons secrètes et les alliances arrangées. On y découvre aussi des êtres avides, opportunistes, sans état d'âme. Ce n'est pas de la grande littérature, mais la série se lit avec facilité et réussit à construire une intrigue habile, riche en suspense et assez bien fouillée pour nous émouvoir, nous atteindre et nous embarquer. La suite tient la route, la série se boucle en quatre tomes.

7 septembre 2010

En poche ! #31

Ker Violette de Karine Fougeray avait été  pour moi un GROS COUP DE COEUR (éditions Delphine Montalant, 2008).

Le roman est enfin en poche !

ker_violette  10 heures du matin. Du kir-champagne dans une bolée de cidre. Au fond d'un bar breton, ils sont deux face à face. Lui, c'est Félix, marin, pêcheur, artiste. Elle, c'est Clara. Elle n'est pas d'ici. Plus d'ici. Un homme qui peint des rascasses et une fille qui cherche son cheval...  Clara ne pense qu'à cela, ne rêve que de cela. Retrouver Prince. Refaire le chemin. C'était il y a longtemps mais rien n'est oublié. D'abord : aller voir Martreux, le maréchal-ferrant sourd-muet. Lui, saura. Et ensuite ? La vie, la mer. L'Irlande, une vieille pension bretonne, des lettres d'amours, des histoires de marins et l'odeur du varech... Parce que, parfois, la vie se cabre, à 36 ans, Clara n'a plus que son cheval en tête. Pour se remettre en selle...

=) C'est un roman qui parle d'amour, mais vraiment un amour mirifique, hors du commun, qui dure depuis des lustres. C'est un feeling, une émotion pure et instantanée, un électrochoc, le genre qui file une décharge sitôt qu'on se frôle... C'est l'histoire d'une tristesse, d'un abandon, d'un deuil, d'un chagrin. C'est aussi un énorme silence, un poids qui dure et qui s'encroûte avec les années. C'est une rencontre éblouissante, deux âmes qui s'unissent, une communion, un déchirement. Dans ce livre, aussi, on respire l'air de la mer, on boit beaucoup de champagne, on sent l'eau de cologne de Guerlain, une odeur surannée de violette. La mer, encore, on la maudit, on l'admire, on court après, on s'y baigne nue. On la traite de tricheuse, de menteuse, de mante religieuse. Mais la mer n'est pas tout. La mer, ou la mère ?

Pocket (septembre 2010) - 5,90€ 
NB : La couverture originale était mille fois plus jolie !

Encore un COUP DE COEUR, mais dans un registre tout à fait différent : Darling Jim de Christian Mork.

Darling_Jim    Il est arrivé un jour à Castletownbere, Irlande. Tout en lui respirait la force, la beauté. Le bruit de sa moto l'annonçait de loin. Et personne en ville, depuis, n'a oublié Jim. Darling Jim. Le raconteur d'histoires, l'amant merveilleux : les hommes l'admiraient, les femmes l'adoraient. On écoutait sans se lasser sa vieille légende celtique, toujours la même : celle du loup qui, devant sa proie, hésite. Aimer. Ou dévorer. Sombre et sauvage histoire qui décidera de celle des soeurs Walsh. Tombés dans les mains d'un innocent facteur, leurs journaux intimes révéleront tout le bruit, la fureur, l'horreur d'une passion perverse. Des cadavres, des haines et des vengeances de femmes rendues folles par un faux prophète, un loup, déguisé en brebis, l'irrésistible, l'inoubliable, l'impitoyable Jim...

C'est un roman qui nous promène d'un chemin à un autre, sans jamais nous perdre, le narrateur veille et nous pousse gentiment vers le sentier qu'il souhaite nous voir emprunter. Et ça fonctionne plutôt bien, on mord à l'hameçon. Une fois ouvert ce livre, on ne peut plus le refermer ! Et l'écriture est sensuelle, brillante, étourdissante. C'est un livre à plusieurs facettes, qui vous raconte une histoire d'amour, de danger et de tristesse. Une histoire qui donne la chair de poule. Une histoire un brin fantastique, avec des contes et légendes qu'on imagine se raconter au coin du feu ou avec une lampe de poche sous une tente ! Pour frémir de plaisir.

Pocket (juin 2010) - 7,30€


16 avril 2010

En poche ! #30 : Corniche Kennedy, de Maylis de Kerangal

Corniche_Kennedy

 

Puisque frimer précisément, tchatcher, sauter, plonger, parader, c'est ce qu'ils font quand ils sont là, c'est ce qu'ils viennent faire.

 

Un roman de l'été, de l'interdit, du danger. Ce sont les petits cons de la corniche, vus par Maylis de Kerangal.

en savoir plus, ici

3 février 2010

En poche ! #29

Deux sorties en format poche pourraient intéresser petits et grands lecteurs (sur ma bonne foi ! ;o)

Tobie_Lolness

Tobie Lolness, Tome 1 : La vie suspendue de Timothée de Fombelle

Folio junior, 2010 - 390 pages - 7,60€

Tobie Lolness, un millimètre et demi de la racine des cheveux à l'ongle des pieds, appartient au peuple du grand chêne. Le père de Tobie, savant génial et prophète d'une grande sagesse, a refusé de livrer le secret d'une invention pour transformer la sève de l'arbre en énergie motrice. Furieux, le Grand Conseil a condamné les Lolness à l'exil dans les basses branches, territoire sauvage. Tobie y rencontrera la jolie Elisha. Et plus encore...

Vous ne connaissez pas encore Tobie Lolness ? Réparez vite cet oubli ! Tobie est un personnage de littérature qui deviendra classique, c'est ma conviction ! Tobie Lolness est un héros hors du commun, attachant, courageux, fidèle en amitié et en amour, sensible et droit. Un modèle ! A ceci, s'ajoute une aventure captivante, en plus d'être intelligente et poétique. On y trouve des valeurs fondamentales, des messages subliminaux (prenez soin des arbres et de la planète  !) et c'est tellement bien écrit. Pas de fantastique, pas de magie, simplement de l'élémentaire. La preuve que cela demeure une valeur fondamentale ! François Place apporte également sa contribution grâce à des illustrations de toute beauté. C'est plus qu'un cri d'alarme, c'est une absolue nécessité de lire Tobie Lolness (à suivre avec un deuxième tome, Les yeux d'Elisha).

Pour les fans, le nouveau roman de Timothée de Fombelle, VANGO, sortira en librairie le 18 mars !

 

skully_fourbery

Skully Fourbery de Derek Landy

Folio junior, 2010 - 360 pages - 7,60€

Skully Fourbery est, comme son nom l'indique, un squelette qui, camouflé sous son allure de dandy, se révèle un détective doublé d'un extraordinaire magicien. Il a aussi un humour imparable. La jeune Stephanie Edgley fera sa connaissance en héritant d'un oncle richissime, car dans le même temps elle devient la cible d'individus peu recommandables qui attendent d'elle de leur donner une clef que détenait son oncle défunt. 

Stephanie va découvrir que la petite ville irlandaise où elle vit repose aussi sur un monde souterrain, un univers plus sombre, où on trouve des Forces des Ténèbres, des mages, des sorciers, des magiciens, des gentils, des méchants. La lecture est entraînante, on a à peine le temps de souffler. Il y a du complot, de l'action, des batailles échevelées, et surtout beaucoup d'humour. Le personnage de Skully Fourbery est épatant, sa petite partenaire très attachante. D'ailleurs, ceux qui sont fans du détective squelette auront le plaisir de le suivre dans deux autres tomes, chaque livre offrant la liberté de prolonger ou non l'aventure, il n'y a pas de final à se ronger les ongles parce qu'on crève d'envie de connaître la réponse.

  ******   

A signaler pour ceux qui ont eu le bon goût d'apprécier le premier tome, Le livre du temps, Tome 2 : Les sept pièces de Guillaume Prévost est déjà disponible en Folio junior  !

 

Publicité
Publicité
11 décembre 2009

De grâce et de vérité ~ Jennifer Johnston

10-18, domaine étranger, 2009 - 218 pages - 7,90€
traduit de l'anglais par Anne Damour

de_grace_et_de_veriteSally, comédienne, rentre chez elle à Dublin pour profiter de son congé après une tournée triomphale mais épuisante, c'est alors que son mari Charlie lui annonce qu'il la quitte. Le coeur brisé, elle le met à la porte, se réfugie sous la couette ou s'isole devant son téléviseur à regarder la guerre, comme elle dit. Son voisinage veille sur elle, les enfants bruyants tapent du ballon, une copine lui remonte le moral autour d'un verre de vin, son agent la pousse pour signer un nouveau contrat à New York, sa belle-mère lui remonte les bretelles au téléphone, Sally dit stop.

Aussi, pour faire table rase du passé, elle décide d'affronter monsieur l'évêque, son grand-père, avec qui sa mère était fâchée. Sally souhaite lui tirer les vers du nez, qu'il lui avoue les secrets de famille, à commencer par qui était son père. Sa mère Ruth l'a élevée seule, en lui interdisant toujours de poser trop de questions, ce silence a fini par empoisonner la vie de tous.

Jennifer Johnston est une brillante romancière. Ce que j'apprécie dans ses livres repose dans son ambiance irlandaise, cette fois pas de pub, pas de pluie (ou très peu), pas de solitude avec acharnement du sort, mais bien évidemment une maison dont le charme opère comme un cocooning, un personnage féminin au caractère affirmé, une histoire pas folichonne et encore moins palpitante. A quelques exceptions près, ce sont toujours les mêmes ingrédients et c'est ce que j'aime le plus retrouver. Ce roman, de grâce et de vérité, porte très bien son titre, l'histoire agit tout en séduction, doucement mais sûrement, j'ai aimé son rythme, les personnages qui pourraient en glacer plus d'un, par contre j'ai été un peu rebutée par ce qu'on y apprend à la fin, même si je n'ai pas été surprise non plus, en fait j'ai regretté qu'on bascule aussi inévitablement dans la facilité.
Discutable, donc.

Du même auteur, s'il fallait vous conseiller un titre pour mieux découvrir Jennifer Johnston, je ne peux que vous recommander Petite musique des adieux.

26 octobre 2009

Nous avons toujours habité le château ~ Shirley Jackson

Christian Bourgeois, 1971 pour la traduction française / Pocket, 1999 - 285 pages.
Shirley Jackson 1962 / titre vo : We have always lived in the Castle.
traduit de l'anglais (USA) par Françoise Maleval et Irène de Cambeur

« Je m’appelle Mary Katherine Blackwood. J’ai dix-huit ans et je vis avec ma soeur Constance. Je me suis souvent dit que j’aurais fort bien pu être un loup-garou, car l’index et le majeur de mes deux mains sont de la même longueur, mais il a fallu que je me contente de mon sort. J’ai horreur de me laver, je déteste les chiens et le bruit. J’aime bien ma soeur Constance, Richard Plantagenet et l’amanite phalloïde. Tous les autres membres de ma famille sont morts.

La dernière fois que j’ai jeté un coup d’oeil aux livres de la bibliothèque municipale alignés sur l’étagère de la cuisine, je me suis rendu compte que la date limite de prêt était dépassée depuis plus de six mois. Je me suis demandé si mon choix aurait été différent si j’avais su alors qu’ils resteraient nos derniers livres et, à jamais, sur l’étagère de notre cuisine. »

***********

nous_avons_toujoursDeux soeurs vivent dans une grande demeure isolée, avec un vieil oncle scotché dans son fauteuil roulant, perdu dans son monde et ses papiers qu'il compulse à longueur de journée. Une étrange atmosphère règne dans la demeure des Blackwood, cela vous frappe aussitôt dès les premières pages. L'aînée, Katherine, surnommée Merricat, se rend deux fois par semaine au village pour les courses et les livres à la bibliothèque. C'est une épreuve pour elle, l'hostilité des villageois est flagrante, les murmures grondent sur son passage et quelques enfants n'hésitent pas à pousser la chansonnette qui fiche la frousse,

Merricat, said Connie, would you like a cup of tea?
Oh no, said Merricat, you'll poison me.
Merricat, said Connie, would you like to go to sleep?
Down in the boneyard ten feet deep!

du thé, du sucre, du poison... peu à peu la petite étincelle voit jour et le lecteur comprend le drame de cette famille. Ou presque.

Constance, la plus jeune, vit recluse chez elle, sous la garde protectrice de sa soeur. D'étranges rumeurs ont couru à son sujet, avec une accusation de crime par empoisonnement. Seul le vieil oncle Julian est là pour témoigner du dernier repas pris avec tous les membres des Blackwood, et des fameuses framboises au sucre. ^~^

Ce n'est pas un roman bien épais, mais il réussit à produire l'effet désiré... distiller le doute, l'angoisse et le malaise. C'est une histoire qui traite de secrets, mais aussi de sorcellerie, de squelettes dans le placard, de maison lugubre... bref, de quoi bien frissonner en tournant les pages et en attendant la fin et sa délivrance. C'est un roman qui réunit les codes du roman gothique, par contre l'aspect terrifiant (comme l'indique le TERREUR de l'édition Pocket) se vérifie dans son ambiance et ses mystères, n'attendez pas de rebondissements qui éclaboussent (de sang) en pleine figure. C'est beaucoup plus latent et tout aussi efficace !

Un dernier mot sur l'auteur : Shirley Jackson est morte à 45 ans. C'était un personnage excentrique et secret (elle mentait sur sa date de naissance) et elle s'était autoproclamée sorcière. Elle a néanmoins été reconnue par la critique anglo-saxonne comme l'un des grands écrivains du XX° siècle avec deux ouvrages fondateurs de la terreur moderne, "Maison hantée" et "La loterie". (Ses écrits ont d'ailleurs inspiré des adaptations cinématographiques.)

11 septembre 2009

En poche ! #28

***

Julie_et_Julia_de_Julie_PowellJ'avais lu le roman l'an dernier, en mai 2008. Le projet cinématographique était en cours, maintenant c'est chose faite, Julie et Julia

 

*****

en_retard_pour_la_guerreLongtemps annoncé en poche, sans cesse repoussé à une date ultérieure, voici donc le roman de Valérie Zenatti, En retard pour la guerre, ou Ultimatum car je découvre en même temps qu'un film a été adapté par Alain Tasma avec Gaspard Ulliel (hmmm) et Jasmine Trinca. Inconnu au bataillon. Dommage.
Pour le livre, ne passez pas à côté. C'est très, très bon. Amateurs de littérature pour la jeunesse, vous connaissez probablement les livres de Valérie Zenatti. Ce titre pour les grands (marre des classes et des catégories, pardi !) raconte l'histoire d'une étudiante française partie à Jerusalem. Nous sommes en 1991, la guerre n'est pas loin, mais la jeune fille n'est pas stressée. En fait, elle se cherche. Etudes, amours, moi profond... c'est son parcours qu'on suit, dans une ville prête à exploser. Climat chaud, inquiétant, aux trousses d'une demoiselle qui ne craint rien ni personne, si ce n'est l'ombre d'elle-même.
J'avais beaucoup aimé ! Voici mon lien.

en poche, Points / 6 €

*****

les_derniers_indiensEncore un auteur que j'apprécie beaucoup, mais dont l'univers âpre et sans couleur a du mal à séduire de prime abord. Marie-Hélène Lafon est un auteur épatant, depuis son premier roman, Le soir du chien, je n'ai cessé de suivre ses livres, de les apprécier tous plus ou moins, voici un dernier exemple : Les derniers indiens. Ce n'est pas un roman facile, pas une ambiance guillerette, les personnages n'ont pas un charisme dévastateur et l'histoire pourra en déconcerter plus d'un... MAIS il s'agit tout de même de Marie-Hélène Lafon et ça veut tout dire (euh, pour moi !). Je me comprends. Ma lecture, ici.

en poche, Folio / 5 €

son nouveau roman, L'Annonce, est disponible, chez son éditeur buchet chastel.

*****

 

et d'autres romans encore, en cliquant sur les images vous obtiendrez un lien direct vers mes lectures, au sujet de : la première marche d'isabelle minière, mon journal intime de lisa azuelos, la femme de l'allemand de marie sizun, et mon coeur transparent de véronique ovaldé, le premier tome de la communauté du sud par charlaine harris (qui a inspiré la série sulfureuse true blood), this is not a love song de jean-philippe blondel, fleur de glace de kitty sewell :

la_premiere_marche    journal_intime    la_femme_de_lallemand    et_mon_coeur    true_blood    this_is_not_a_love_song    fleur_de_glace

... et d'autres sorties en format poche, à veiller, surveiller, fouiller, chasser, découvrir ! de belles heures de lecture s'offrent à nous !

 

25 août 2009

Dix petits indiens ~ Sherman Alexie

10_18 , 2009 - 276 pages - 7,90€
traduit de l'anglais (USA) par Michel Lederer

dix_petits_indiensJ'aime beaucoup l'écriture de Sherman Alexie, je m'en suis aperçue en lisant son roman pour la jeunesse, Le premier qui pleure a perdu. Depuis, je n'avais pas renouvellé l'expérience même si je m'étais promis de ne pas en rester là. Ainsi, nos retrouvailles ont eu lieu sous le signe d'un recueil de nouvelles, Dix petits indiens. Neuf textes au compteur, pas seulement des petits bouts d'histoire jetés sur le tapis, non, ce sont des récits qui s'installent dans le temps, et qui donnent envie d'en avoir un peu plus, parce que le format de la nouvelle est adéquat pour picorer, mais c'est aussi terriblement frustrant pour qui s'attache et se retrouve le bec dans l'eau quand le point final arrive.
Bref, ce que j'aime chez Sherman Alexie c'est son style alerte, écriture fluide, sans fioritures, un ton humoristique, à la limite du sarcasme, l'auteur a un jugement implacable sur la société, et notamment sur la communauté indienne, il ne baigne pas dans le sentimentalisme et ne joue pas sur la corde sensible, laquelle voudrait qu'on s'apitoie sur ce peuple qui en a bavé dans le passé. Alexie n'y va pas avec le dos de la cuiller, et selon lui l'indien est aussi coupable de son état dépressif, de sa tendance à l'alcoolisme ou sa trop grande facilité à s'apitoyer sur son triste sort. Indien ou blanc, après tout, c'est le même combat pour survivre dans la jungle (hostile et urbaine !).
Comme bon nombre de lecteurs, j'ai beaucoup apprécié le premier texte de ce recueil, Moteur de recherche. C'est l'histoire d'une étudiante d'origine Spokane qui découvre dans les rayons de la bibliothèque universitaire un livre de poésie signé d'un auteur indien, totalement inconnu. Un Spokane ignoré de sa propre communauté ! ? Comment est-ce possible ? Corliss décide de partir à sa recherche. A noter que tous les amoureux des livres et la lecture y savoureront des passages qui leur parleront sans équivoque !
Un petit extrait, en passant, qui explique toute l'histoire de l'identité indienne résumée en quelques lignes : 
« Corliss n'ignorait pas combien les Indiens sont obsédés par l'authenticité. Colonisés, exterminés, exilés, les Indiens avaient forgé leur identité en interrogeant l'identité des autres Indiens. Remplis de haine de soi et de doute, ils avaient fait de leurs tribus des sectes nationalistes. Mais peut-on nous reprocher notre folie ? se demandait Corliss. Nous sommes des gens exilés par d'autres exilés, par des puritains, des pèlerins, des protestants et tous ces autres cinglés de Blancs jetés hors de cette Europe plus cinglée encore. Nous qui étions jadis indigènes en ce pays, nous devons immigrer dans sa culture. »
Ce livre est un bon recueil truffé d'autodérision, de grands éclats et des petitesses attachés à notre société, avec des histoires drôles et dramatiques. J'ai bien aimé !

Sherman Alexie est un magicien de la langue et un virtuose de la narration, annonce Florence Lorrain sur Atout-Livre.

l'avis d'elfe 

26 juillet 2009

Du vent dans mes mollets ~ Raphaële Moussafir

J'ai Lu, 2009 - 112 pages - 4,20€

du_vent_dans_mes_molletsRachel a neuf ans et doit se rendre chez Mme Trebla, une dame qui parle avec les enfants en faisant des dessins, pour tenter de comprendre pourquoi la demoiselle s'endort tous les soirs sans enlever ses chaussures ni son cartable. La raison, Rachel la connaît, mais c'est une adorable chipie qui aime raconter sa vie avec un humour vif et pétillant. Rachel a une maman étonnante, un peu forte physiquement, la fillette en a honte malgré elle, mais elle adore cette maman qui lui tient tête, qui est fière d'elle, fière de son physique spirituel, comme elle dit, et qui admire sa coupe de cheveux façon petit lord Fauntleroy ou qui refuse d'envoyer un chèque au Club Barbie, parce que c'est risible de vouloir entrer au club des amis d'une fille en plastique avec des cheveux en nylon filasse (prière de ne pas surchauffer la maison afin d'éviter à la meilleure amie de fondre sur un radiateur, s'esclaffe le père). Et pourtant, "il faut laisser aux enfants la liberté d'avoir mauvais goût" soupire la maman. A ceci, la réplique de la gamine fuse : "Parce que c'est moi qui ai mauvais goût ? Alors ça, c'est la meilleure ! Et ça la gêne pas, maman, de mettre des chaussettes en laine dans des mocassins blancs avec sa jupe longue à franges sous prétexte qu'il y a un petit vent frais ?... C'est bien ce que je dis, décidément, les parents heureusement qu'ils filent pas dans leur chambre à chaque fois qu'ils sont à côté de la plaque, parce que sinon, il resterait plus grand monde à table." Futée, la petite Rachel, et dire qu'elle n'a que neuf ans ! (Le même âge que ma fille, d'ailleurs, sauf que je n'ai pas le même spécimen à la maison.)
Rachel a aussi une grande amie, Hortense, sa complice pour les blagues téléphoniques (pauvre Mme Courtecuisses !). Bref, cette lecture cultive un ton qui reste bon enfant. C'est agréable, impertinent, rafraichissant, et les réflexions de la fillette font souvent mouche. On ricane, on ricane. Et progressivement, les rires font place aux larmes, pas dégoulinantes, c'est juste la grande faucheuse qui s'invite sans prévenir, et ça vous coupe les pattes. Comment dire la mort, comment l'expliquer, comment dormir sans se reprocher de ne plus y penser. Toutes questions philosophiques sont mises à part, à vrai dire. Car ce petit bouquin joue son va-tout pour une lecture simple et pleine de vie, et passe en revue des considérations enfantines sans paraître insupportables ou caricaturales. J'ai juste un reproche, c'est beaucoup trop court ! 

A été lu par Lily

Existe aussi en coffret 2 CD audio, texte lu par l'auteur, et ça coûte 15,50€ (à découvrir des extraits sur le site Lire dans le Noir) et en version illustrée par Mamz'elle Roüge aux éditions Intervista pour le prix de 16,50€.

Voilà. :)

Publicité
Publicité
<< < 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 > >>
Chez Clarabel
Publicité
Newsletter
2023 Reading Challenge
Clarabel has read 8 books toward her goal of 200 books.
hide
Sauveur & fils
Quatre sœurs : Geneviève
Audrey Retrouvée
Le sourire étrange de l'homme poisson
Calpurnia et Travis
L'homme idéal... ou presque
Trop beau pour être vrai
Tout sauf le grand amour
Amours et autres enchantements
Ps I Love You


Clarabel's favorite books »
Publicité