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Chez Clarabel
3 juillet 2009

En poche ! #27

Le secret ~ Frédéric Lenoir

« Emilie fut la seule à remarquer que son fils avait dans le regard quelque chose de nouveau, d'indéchiffrable, une lumière impalpable qui lui rappelait ce bonheur intérieur qu'elle-même ressentait lorsqu'elle allait visiter son propre secret. Elle sut que Pierre taisait l'essentiel, mais elle resta silencieuse. »

le_secretPierre Morin est un jeune homme élevé seul par sa mère, garçon atypique car rêveur, secret et pur. Il apprécie davantage être en communion avec la nature, les fleurs, les animaux qu'au milieu des hommes. A part la fille du cafetier, la jolie Pauline, dont il est secrètement amoureux... Un jour, lors d'une chute contre le pied d'un saule pleureur, il perd connaissance, est porté disparu pendant deux jours et est retrouvé dans cette posture, mais avec une lueur étrange et nouvelle dans les yeux. Pierre possède désormais un secret ! Lequel ? Les gens pensent de lui qu'il est simple d'esprit, fou, idiot. Mais lorsqu'il hérite inopinément d'une grande bastide et de plusieurs hectares de terres, il devient aussitôt la coqueluche du village, le nouveau bon parti pour toutes les filles à marier, Pauline compris.

Dans cette histoire qui se passe au coeur d'un village d'un autre siècle, l'auteur dépeint essentiellemnt les cupidités, les avidités et les perfidies qui naissent chez le commun des mortels. La figure de Pierre Morin semble la seule à s'élever au-dessus du lot. Devenu la cible des pires calculs, victime de toutes les bassesses inimaginables chez l'homme, Pierre préserve un secret qui exacerbe les passions. Frédéric Lenoir maîtrise le jeu du début à la fin, mais s'affale aux dernières pages. L'issue apparaît soudainement bien décevante alors que le lecteur avait été tenu en haleine jusque-là. Cela fait l'effet de trouver une mouche dans sa soupe, après de succulentes lampées. Très frustrant, donc.

(lu en février 2006)

Livre de Poche, 4,50€

**********

7 jours à River Falls ~ Alexis Aubenque

7_jours_river_falls

Ce thriller à la sauce américaine a en fait été écrit par un libraire français. L'action se passe dans une petite ville près de Seattle, mettant en scène un shérif, une profileuse et des étudiants de bonne famille, tous très beaux, intelligents et branchés.

Même si personnellement j'ai moyennement accroché à cette lecture, lui trouvant un air de feuilleton sans grande originalité, je peux comprendre qu'il parvienne à séduire un lectorat avide de sensations. A River Falls, les corps de deux étudiantes ont été retrouvés, portant des traces de sévices et autres tortures. Le shérif Logan est assisté d'une profileuse du FBI, Jessica Hurley, qui est aussi son ancienne petite amie. La fin se révèle assez riche en rebondissements.

Un deuxième livre vient de paraître, Un automne à River Falls, avant le troisième opus qui bouclera cette trilogie.

(lu en août 2008)

Livre de Poche, 6,95€

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26 juin 2009

Goodbye Mister President ~ Danièle Georget

(roman lu en mars 2007 - disponible en poche)

goodbye_mister_presidentNovembre 1963. Fort Worth, Texas.
Un couple s'installe dans une chambre d'hôtel dans une chaleur intenable et moite. Dehors, l'orage menace. Mais il y a aussi des étincelles entre l'homme et la femme, des animosités couvées, prêtes à éclore.
La nuit s'annonce longue, difficile, pleine d'échanges décomposés en 3 parties : grincements, rugissements, chuchotements.
L'homme s'appelle John F. Kennedy. La femme est Jackie Bouvier Kennedy. C'est le Président des Etats-Unis venu à la conquête du Texas récalcitrant, à l'aube de sa nouvelle campagne électorale. Nous sommes à la veille du très fatal 22 novembre.

Ceci n'est nullement un roman biographique et politico-historique, c'est davantage une fiction autour d'un couple qui n'en peut plus de se supporter en silence et qui, sous la contrainte d'un huis-clos forcé, va se parler à coeur ouvert.
John est agacé, il tente d'ébranler la superbe de sa femme, qu'il estime mal-aimée par ses compatriotes, incomprise par le "peuple américain", cantonnée dans son rôle de diva bourgeoise acclamée par la presse européenne et les intellectuels.
Mais John s'aveugle, car il sait l'importance de son épouse pour apaiser les situations. Voilà pourquoi il tient à ce qu'elle l'accompagne dans cette campagne pour briguer un deuxième mandat.
Jackie est impassible, tantôt meurtrie et estomaquée, pourtant elle ne laisse rien deviner. Les tromperies du Président, le clan Kennedy, les magouilles, la politique en général, tout ça l'écoeure et la dépasse. Elle veut divorcer ! Une autre blessure secrète la ronge, mais il faudra du temps pour qu'elle se dévoile. 

  Le Livre de poche, 6,50€

17 juin 2009

En poche ! #26 : La pelouse de camomille ~ Mary Wesley

un roman déjà lu et relu, de nouveau disponible en format poche (avec une couverture différente)  la_pelouse_de_camomille

Comme chaque été, les cinq neveux de Richard et d'Helena se retrouvent en Cornouailles. C'est le temps des jeux, de l'insouciance, le goût de toutes les audaces, au bord de la falaise ou sur la pelouse de camomille, sans autre souci que les tourments de l'amour qui vous rongent une jeunesse.
La petite Sophy donnerait sa vie pour Oliver qui, lui, est fou de Calypso, si belle et si lointaine. Elle a toujours juré d'épouser un homme riche sans amour, elle jettera son dévolu sur Hector, politicien ayant le double de son âge. Car pour mieux pimenter cette belle saga familiale, il faut d'office préciser que l'action se passe durant l'été 1939. La guerre va être déclarée et amène un couple de réfugiés juifs, Max et Monika, chez le pasteur du coin. C'est un éminent pianiste, un brin cavaleur et beau parleur. Il va faire chavirer le coeur d'Helena, pourtant mariée mais ennuyée par sa vie recluse auprès de Richard, son second mari unijambiste. Elle partira à Londres, sans crainte des bombardements, vivre une passion tumultueuse auprès de son musicien juif.

C'est bien ce qui est également très surprenant dans ce roman où la trame ne chôme pas, sans cesse rebondissante et étonnante. Ce n'est pas parce que c'est la guerre que nos personnages vont s'endormir sur leurs lauriers, bien au contraire ! "Nous avons tous vécu intensément. Nous avons fait des choses que nous n'aurions jamais faites autrement. Ce fut une période très heureuse. (...) Tout était exacerbé, surtout l'amour."
Effectivement les passions sont ravageuses !

Ce roman n'est pas une bluette sentimentale. Il fourmille plutôt de vivacité, d'esprit, de dialogues mordants, de personnages flamboyants et uniques en leur genre. Mais ils sont à contre-courant de l'image idyllique des êtres parfaits, car ils sont tous fragiles, odieux, égoïstes et héroïques à leurs heures. Et ce, en dépit des circonstances ! Qu'importe les liens du mariage, l'âge, l'enfant à naître, les bombardements ou la guerre, tout simplement !

L'anglaise Mary Wesley nous offre ainsi une lecture passionnante, qui s'inscrit idéalement pour vos vacances (et pas forcément !). En presque 400 pages, jamais la cadence ne s'essouffle. On ne stagne pas durant l'été 1939, le scénario évolue, voyage dans le temps et nous conduit même sans nous y attendre cinquante ans plus tard ! Je crois aussi que le succès de ce livre repose sur le style fringant et truffé de badinage que nous propose l'auteur. J'ai passé des heures de lecture absolument délicieuses ! Je vous conseille vivement de vous y plonger également !

J'ai Lu, 2009 - 382 pages - 6,70€

(roman relu en juillet 2008)

11 juin 2009

Eleanor Rigby ~ Douglas Coupland

Les Liz Dunn de ce monde ont tendance à se marier, puis vingt-trois mois après leur mariage et la naissance de leur premier enfant, elles optent pour une coupe de cheveux pratique et plus facile d'entretien qui leur dure toute la vie. Les Liz Dunn prennent des cours de pâtisserie et préféreraient mâchonner des ballons de foot que de priver leurs enfants de muesli. Elles possèdent un vibromasseur, et un fantasme mettant en scène un cow-boy pour accompagner son utilisation. Non, pas un cow-boy - plus un type qui construit des terrasses, d'onéreuses terrasses de designer avec spas multijets intégrés - des types qui consacreraient des heures, si nécessaire, à aider une Liz à trouver la bonne couleur de mastic pour la rénovation du carrelage de la chambre d'amis.
Je ne fais pas honneur à mon nom : je ne suis ni enjouée, ni femme d'intérieur. Je suis morne, maussade et sans amis. J'occupe mes journées à mener un combat permanent pour préserver ma dignité. La solitude est ma malédiction - la malédiction de notre espèce -, c'est l'arme qui tire les balles qui nous font danser sur le plancher d'un saloon et nous humilier devant des inconnus.
D'où vient la solitude ? Je hasarderais que le coup de dés auquel on peut assimiler la famille est loin d'être étranger à tout ça - père alcoolique ; mère agoraphobe ; enfant unique ; cadet ; aîné ; mère enquiquinante ; père qui triche au golf... Et vous, quel est votre héritage familial. Vous êtes là. En train de lire ces lignes. Coincidence ? Vous pensez peut-être que le destin c'est seulement pour les autres. Vous êtes peut-être gêné de lire un livre qui parle de solitude - quelqu'un va peut-être vous surprendre et découvrir alors votre honteux secret. Et d'ailleurs vous n'êtes peut-être même pas certain de savoir ce qu'est la solitude - c'est courant. On handicape nos enfants pour le restant de leurs jours en omettant de leur expliquer ce qu'est la solitude, avec toutes ses nuances, ses tonalités et ses incidences. Quand ça nous tombe sur le coin de l'oeil, généralement juste après avoir quitté le domicile familial, on est totalement pris au dépourvu. On n'a aucune idée de ce qui nous arrive. On croit qu'on est malade, schizoïde, bipolaire, monstrueux, avec en prime une carence en zinc. Il faut attendre d'avoir trente ans pour comprendre ce qui a pompé la joie de notre enfance, qui a transformé notre cerveau en une fournaise hurlante, alors même qu'en apparence on semblait aussi confiant et bronzé qu'un pilote de Qantas Airways. La solitude.

eleanor_rigby

All the lonely people
Where do they all come from ?
All the lonely people
Where do they all belong ?

Célibataire de trente-six ans, Liz Dunn vit seule dans un appartement sans charme. Elle vient de se faire opérer des dents de sagesse et occupe sa semaine de convalescence à regarder des vidéos de films tristes. Sa famille s'inquiéte pour elle alors que Liz fait preuve d'un pragmatisme déconcertant. Elle n'a pas d'amis, et alors ? Ce n'est pas que ça la dérange, c'est plutôt le regard des autres, qui portent sur elle un gros point d'interrogation, qui la rend foncièrement sarcastique.
Jusqu'au jour où elle reçoit un appel téléphonique, Liz fait trois bonds en arrière, se rappelle son voyage scolaire en Europe, à Rome. Elle avait seize ans. Soudain, sa solitude chérie, dans laquelle elle apprécie tant s'envelopper, va être quelque peu bousculée.
S'annonce un roman atypique, à l'humour féroce, hanté par des figures grotesques, pathétiques, touchantes ou extravagantes. J'avoue avoir été souvent perplexe, puis intriguée par ce style. Ce n'est pas ce que je raffole le plus, mais de temps en temps c'est appréciable. Toutefois le roman est parfois déroutant, le cynisme de Liz fait l'effet d'une douche froide à plus d'une occasion, à petites doses ça me fait sourire, en 300 pages on peut friser l'overdose.
J'en suis sortie légèrement étourdie. Certaine d'avoir passé un agréable moment de lecture, et pourtant...

10 / 18 - 2009 - 300 pages - 7,90€
traduit de l'anglais par Christophe Grosdider
   

25 mai 2009

En poche ! #25 : La brigade l'Oeil ~ Guillaume Guéraud

roman paru chez le rouergue en collection doAdo noir, en septembre 2007, enfin disponible en poche (je ne trouve pas la couverture très belle)brigade_de_loeil chez folio SF.

Quatrième de couverture 

Rush Island, 2037. La loi Bradbury interdit toutes les images depuis vingt ans sur l'ensemble du territoire. La propagande matraque : «Les photographies sont nocives. Le cinéma rend fou. La télévision est l'opium du peuple.» Les agents de la Brigade de l'OEil, les yeux armés du gouvernement, traquent les terroristes opposés à cette dictature. Brûlent les images encore en circulation et les pupilles de ceux qui en possèdent. Parce qu'un bon citoyen est un citoyen aveugle.

Mon avis... ICI

Ce roman de Guillaume Guéraud est une pure réussite ! Ôde au cinéma, au pouvoir des images, aux messages véhiculés par leur magie et à leur puissance sur les consciences et la mémoire, le livre est en somme une déclamation à garder les yeux ouverts, à ne pas les fermer devant l'endoctrinement et le pouvoir absolu et arbitraire.
Outre le sens incontestable de ce livre, il dégage aussi une incroyable puissance, une frénésie dramatique et émotionnelle. On sent derrière ces lignes toute la vénération de l'auteur pour le style cinématographique, sa plume ici s'y fond à merveille.
De chapitre en chapitre, on suit tour à tour les personnages de Kao et du capitaine Falk. Il est donc facile de deviner que leurs sorts sont liés, implicitement. Par contre, il n'est pas sûr de deviner l'issue, de retenir la fuite en avant et c'est pourquoi le lecteur est happé par cette histoire, hypnotisé et ne lâchant pas une seconde ce livre.
C'est superbe ! Beaucoup d'habileté dans l'intrigue, un sens lapidaire pour la formule qui tranche comme une lame de couteau, des personnages charismatiques et une portée considérable derrière cette histoire ... n'attendez plus !
A partir de 15 ans.

Folio SF, 2009 - 317 pages - 7€

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25 mai 2009

La noce d'Anna ~ Nathacha Appanah

enfin disponible en poche noce_d_anna

Pourquoi j'ai tout personnellement aimé ce roman ? Car je me suis sentie toute concernée par ce portrait de maman, qui regarde sa fille se marier. Se rappelant l'enfant blonde et rieuse devenir une jeune femme plus modérée, Sonia se demande pourquoi sa fille finalement lui ressemble si peu. Il y a au fond d'elle une envie de bousculer son enfant, de vouloir la placer dans un autre cadre, plus semblable à ses idéaux. Se marier en rouge, les cheveux au vent, un hibiscus derrière l'oreille, les pieds nus.. pourquoi pas ? Mais Anna, elle, trouve ça "ridicule". Etre mère et le devenir, ce roman pose toutes les questions délicates. Etre fille, assumer sa propre identité, couper le cordon, c'est une autre problématique. "La noce d'Anna" m'a renvoyé un portrait de maman que je risque d'être, de devenir, que je suis peut-être déjà...  Car je me suis aussitôt sentie dans la peau de Sonia, je me suis vue dans cette noce, actrice indépendante ou spectatrice malgré elle, regardant ma fille poudrée de blanc, les lèvres rouge carmin, la trouvant belle mais si loin de moi... Je me suis plongée dans ce livre avec un vrai bonheur, j'ai purement et simplement aimé.  La journée apporte à Sonia beaucoup de réponses à toutes ses questions, la berce à force d'introspection et de regards vers un passé libérateur. Je n'ai plus de mots pour évoquer mon enthousiasme, déjà fort éloquent avec Blue Bay Palace, son deuxième roman. Tout bonnement, j'ai adoré.

Quatrième de couverture

« Aujourd'hui je marie ma fille, je laisserai de côté mes pensées de vieille folle, je serai comme elle aime que je sois : digne, bien coiffée, bien maquillée, souriante, prête à des conversations que je suivrai avec un enthousiasme feint et qui ne me laisseront aucun souvenir, parée pour butiner d'invité en invitée, mère parfaite que je serai aujourd'hui. »

Pendant la noce d'Anna, sa mère se souvient. De la jeune femme qu'elle a été, si différente de sa fille, de ses dix-huit ans, de sa liaison, brève et passionnée, avec Matthew rencontré à Londres, de son retour à Paris, seule et enceinte. Au fil de cette journée les souvenirs resurgissent accompagnés de regrets, d'espoirs et d'envies ; parce qu'elle en a encore, des envies, cette femme célibataire qui marie sa fille...

La noce d'Anna, par Nathacha Appanah
Folio, 2009 - 192 pages - 5,50€

Mon avis ICI

2 avril 2009

En poche ! #24 : Le mec de la tombe d'à côté

« Méfiez-vous de moi !
Seule et déçue, je suis une femme dont la vie sentimentale n'est pas très orthodoxe, de toute évidence. Qui sait ce qui pourrait me passer par la tête à la prochaine lune ?
Vous avez quand même lu Stephen King ?
Juste là, je suis devant la tombe de mon mari, assise sur un banc de cimetière vert bouteille lustré par des générations de fesses, en train de me monter la tête contre sa dalle funéraire.
»

le_mec_de_la_tombe

Désirée a 35 ans, elle est trop jeune pour être veuve. Benny en a 36, il est célibataire et agriculteur. Tous deux se rencontrent au cimetière, ils sont assis sur le même banc et c'est sur un délicieux malentendu que commence leur histoire. Il a suffi d'un sourire, mais pas n'importe lequel..., pour que Désirée et Benny tombent dans les bras l'un de l'autre. Et ainsi naît une passion dévorante.

Ce roman a tout pour lui : il est romantique, fou, actuel, coquin, humoristique, cocasse et virtuose ! Il parle d'amour, mais aussi de la difficulté des couples à accorder leurs violons, grâce à des personnages mémorables et adorables (Désirée est bibliothécaire, citadine, indépendante et cultivée ; Benny travaille la terre, s'occupe de ses vaches, il vit dans la maison de ses parents, qui est vieillotte, sale et en pleine campagne, et il lit un livre par an).

Et malgré tout, c'est une histoire d'amour, une vraie, qu'on va suivre. Avec les bons moments et les versants glissants. Rien de sérieux, du genre prise de tête ! Et pas trop de miel, ni de clichés écoeurants. Non, c'est franchement drôle. Simple. Un vrai coup de coeur.

ENFIN DISPONIBLE EN POCHE !!!!

Le mec de la tombe d'à côté, Katarina Mazetti

Babel, 2009 - 254 pages - 7,50€

roman traduit du suédois par Lena Grumbach et Catherine Marcus

*****

Mon coup de coeur de l'année 2006 : j'en parlais ICI !

31 mars 2009

En poche ! #23 : La ferme du crime

 

ferme_du_crime_pocheEn 1950, en Bavière, dans le village de Tannöd, Barbara, son père, sa mère et ses deux enfants sont retrouvés assassinés dans la ferme familiale. Que s'est-il passé ? 

Dans un climat froid, une mise en scène implacable et avec un suspense redoutable, le livre se présente comme une succession de témoignages - instituteur, curé, voisin... - jusqu'au dénouement final. Impossible d'échapper à l'engrenage, qui emprisonne le lecteur au coeur de cette tragédie en huis-clos, où sommeillent histoires de famille et secrets inavouables.

Un vrai roman noir. A ne pas louper !   

J'en parlais ICI !

La ferme du crime, d'Andrea Maria Schenkel
Babel Noir, 2009 - 128 pages - 6,50€
traduit de l'allemand par Stéphanie Lux

27 mars 2009

Les domestiques ~ Michael Marshall Smith

les_domestiquesMark ne s'entend pas avec son beau-père David, il ne supporte pas son air supérieur, sa manie de vouloir tout contrôler. Depuis son remariage, sa mère est tombée malade et elle ne sort pratiquement plus de la maison. Ils viennent d'emménager à Brighton dans une demeure bourgeoise où se trouve, dans un appartement au sous-sol, une vieille dame très discrète.
Comme Mark s'enfuit de plus en plus de la maison, pour faire du skate ou pour prendre un bol d'air car il étouffe, il fait la connaissance de cette mamie qui l'accueille dans son modeste chez-elle. Là, elle lui montre une clef qui ouvre une porte donnant accès sur un couloir où on a le sentiment de remonter le temps. On pénètre dans les anciens quartiers des domestiques, on y découvre les cuisines, les appartements du majordome ou de la gouvernante. L'ensemble est vide, gris, froid et abandonné.
Mark ne doit en parler à personne, la vieille dame y tient. L'adolescent joue le jeu, fait son crâneur de savoir quelque chose qu'ignore David. D'ailleurs, entre eux, le ton durcit et le garçon s'enfuit de chez lui. Il se réfugie chez sa voisine du dessous, boit son thé et mange des petits gâteaux, puis s'endort. Réveillé en sursaut, Mark ressent l'envie de retourner seul dans le passage fermé à clef et profite du sommeil de la vieille dame pour s'y faufiler, et là...

Une si belle couverture ne pouvait augurer qu'une belle invitation, non ?
Malheureusement j'ai été plutôt déçue par ce roman. L'histoire est longue à se mettre en place, la première partie s'éternise sur 100 pages et nous fait suivre l'adolescent qui se heurte avec son beau-père, qui regrette Londres et le temps où sa mère était heureuse et pleine de vie. Pas trop de nouvelles sur le père. Le garçon passe son temps à râler, aller et venir entre chez lui, l'extérieur, et ses trop brèves rencontres avec la vieille dame. Le mystère est distillé au compte-gouttes. 
Je me suis longtemps posée des questions sur ce roman, à quand les premiers frémissements, à quand un début d'action, n'est-il point rangé dans la catégorie sf-fantasy ? Même si je suis novice, j'ai cru comprendre que l'auteur était une pointure !
Hélas ce roman est plat. Il y a quelques éléments fantastiques pour émoustiller l'intrigue, mais c'est tellement long à venir (malheureusement, lorsque cela survient, c'est fugace, léger, même pas le temps de s'en apercevoir !), et cela ne crée aucun frisson. La fin est trop vite expédiée, la 'résolution' du problème absolument aberrante, pour ne pas dire obscure et incompréhensible.
Non, j'ai franchement eu le sentiment d'avoir lu un livre qui parle de l'adolescence, des conflits avec le beau-père et la maladie d'un proche. On ne retient que ça ! Il reste ensuite très peu de place ou de temps pour évoquer les fantômes, l'étrange petite mamie et ses gâteaux délicieux, et puis ce climat à Brighton, assez préoccupant, ou la maison et son architecture qui méritait d'être décortiquée et exploitée. Je ne sais pas, il y avait des tas de pistes pour nous servir un repas copieux.
En quatrième de couverture, il est écrit : Les Domestiques est un magnifique roman, une fable poignante qui marque le retour d'un écrivain d'exception.
Han-han. Ne vous attendez pas au chef d'oeuvre non plus !

Bragelonne, coll. Milady, 2009 - 286 pages - 6€ 

(version courte)

Fraîchement installé à Brighton, dans une maison qui appartient au nouveau mari de sa mère, Mark entre en conflit direct avec son beau-père et passe de plus en plus de temps à l'extérieur, rencontrant par la même occasion la vieille dame qui habite l'appartement du sous-sol. Un jour, elle l'invite chez elle et lui révèle un secret derrière une porte fermée à clef. On y découvre les quartiers des domestiques, le cadre d'une époque révolue, tout semble abandonné et décati, et pourtant...

Point de suspense dans ce roman. L'intrigue est relativement faible, les personnages manquent de charisme. On assiste davantage à un roman qui traite de la crise de l'adolescence, un gamin qui se heurte avec son beau-père et qui est confronté à la maladie de sa mère, il va trouver dans le monde secret de la mamie du dessous une solution pour résoudre ses problèmes, du moins je le pense, car il faut peut-être voir dans ce roman une parabole qui me dépasse.
J'ai été moyennement emballée par cette histoire, que j'ai trouvée très lente à se mettre en place. Même si l'auteur est une pointure dans le milieu fantastique, il ne nous offre pas un modèle du genre avec ce court roman. Soit, quelques fantômes apparaissent... mais trop brièvement. Pas le temps de s'attacher, ni de comprendre. Trois p'tits tours, et puis s'en va.
Dommage. J'aimais beaucoup la couverture, qui invitait à l'évasion et au mystère.

26 mars 2009

L'office des vivants ~ Claudie Gallay

office_des_vivantsIl règne dans cette maison en haut de la montagne une atmosphère de vide - vide affectif, vide matériel, vide intellectuel. Le Père est bourru, il travaille quand ça lui chante, s'occupe des bêtes et de la terre, mais ne ramène pas souvent le pain pour nourrir les bouches. La Mère le maudit de l'avoir engrossée une troisième fois, elle se porte mal et doit rester alitée.
Marc et Simone sont deux gosses que rien ne bouleverse, ils roulent leur bosse, jouent dans la cour, ne se lavent pas souvent, ont des poux dans les cheveux, parfois ils se rendent à l'école, quand le temps le permet, la route est longue et le climat sec et glacial.
Pas loin, il y a aussi le grand-père qui passe son temps à sucer ses pastilles et la grand-mère Coche qui est avare comme un rat. Pas facile de lui soutirer une tranche de pain nappée de confiture !
Tout se mérite dans cette vie étriquée.
Un jour, un bébé est déposé sur le pas de la porte. C'est la petite de Mado, qui était fille de ferme et qui a fait perdre la tête au Père. Un matin elle est partie avec les économies de la famille, elle n'est plus jamais revenue. Elle a déposé un cadeau quelques mois après, et c'est comme ça que Manue a fait son entrée.
La gamine n'est pas du tout désirée dans ce foyer. Seul Marc s'est épris de l'enfant, il veille sur elle, coiffe sa chevelure de sauvageonne et s'est juré de la protéger pour l'emmener loin de cette misère quand ils seront grands.

A lire comme ça, on pourrait croire que ce roman est poisseux, écoeurant, limite insoutenable. Mais non ! Claudie Gallay sait soutenir notre regard, elle raconte son histoire sans ambages, son écriture âpre et dépourvue d'artifices donne lieu à un miracle. Elle évoque une misère affective, des personnages cabossés et laids, un environnement qui écarte la tendresse, et encore... l'amour tente de percer, de façon brutale, mal embouchée ou impuissante. Car ce roman reste gris, froid, implacable.
On dit de cette famille qu'elle a le mauvais oeil, et qu'elle récolte ce qu'elle sème. Et pourtant, en tant que lecteur, on se sent incapable de ressentir le moindre accablement, la plus petite compassion ou l'idée de jugement. On n'est pas épargné pour autant, ça cogne, ça fait mal mais c'est si bien écrit qu'on ne décroche pas.
Il s'agit du tout premier roman de Claudie Gallay, publié aux éditions du Rouergue en 2001. Il était indisponible depuis longtemps, cela me trottait de le lire, surtout que Laure m'avait donné envie ... la patience est enfin récompensée : sortie en poche, chez Babel. A ne pas louper !
Et j'aime beaucoup la couverture ! En vrai, elle est encore plus bouleversante.

Babel, 2009 - 224 pages - 7,50€

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