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Chez Clarabel
29 mai 2009

Celle que j'aime ~ Audren

tout commence à la cantine, avec un rêve qui se brise par la faute de saucisses...

Petit à petit, les bruits autour de moi se sont assourdis. Je n'entendais plus rien qu'un grondement semblable à celui de la soufflerie d'un parking. Je me noyais dans la panique, je respirais à peine, j'étouffais même. La nouvelle m'avait démolli, déboussolé, pétrifié. Mon pauvre cerveau, dur comme un fossile, ne fonctionnait plus du tout.

le drame de paul est d'apprendre que son amoureuse lison est végétarienne, son drame s'explique parce qu'il est fils de charcutiers et les deux données, ensemble, sont parfaitement incompatibles...

Mais elle, en quelques mots, venait de démolir mon rêve. Maintenant je devais choisir : Lison ou la charcuterie. Un choix douloureux, impossible.
Lison était intelligente et si jolie ! Mais la charcuterie, c'était ma vie, mon bonheur, mon envie !

comment résoudre ce problème insoluble ? paul est effondré, il décide de rayer la belle lison de sa vie, du jour au lendemain il l'ignore et ne lui parle plus, bien évidemment la petite copine a beaucoup de peine car elle ne comprend pas ce brusque changement de comportement. la solution viendrait-elle sur ce constat, simple et efficace :

Je venais de réaliser que s'aimer ne signifiait pas forcément se ressembler.

ce n'est pas grave si lison ne deviendra pas une charcutière, paul sait qu'à deux ils réinventeront le monde... sans viande ! ;o)

Un délicieux petit roman servi par la plume facétieuse d'Audren et par les illustrations "chatoyantes" de Stephanie Blake, à apprécier pour les plus jeunes, dès 6 ans.

celle_que_jaime

Mouche de l'école des loisirs, 2009 - 47 pages - 6,50€

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25 avril 2009

Ma tante est épatante ~ Gladys Marciano

Illustrations de Thomas Gosselin

Les vacances aidant, nous lisons beaucoup de romans pour la jeunesse... et au soleil, s'il vous plaît. Sans dépenser un copec, vous voyageons aussi beaucoup, nous traversons les frontières, nous sommes ainsi allées à Londres, en Ecosse, quelque part dans des royaumes inconnus, peuplés de magie et de créatures fantastiques. C'est sûr que ça ne remplace pas l'expérience sur le terrain (snif snif), mais on se console comme on peut. Et puis on sait qu'on se vengera très bientôt, et on se rattrapera dignement !!! Gnak gnak gnak. Y'a pas de raison. En attendant, cette fois-ci nous partons en Espagne, à Barcelone !

tante_epatante

 

Clara passe quelques jours avec sa tante Zarie à Barcelone. La découverte de la ville ne manque pas d'étonner la fillette, entre les chambres avec la vista tant désirée, maître mot dans ce dédale touristique, ou les immeubles en forme de vague, la Sagrada Familia qui est une église pas terminée, belle, très belle avec des tours comme des immenses bougies qui seraient en train de fondre, le métro qui débouche sur la plage... A Barcelone, on goûte aux tapas, on se promène sur les Ramblas et on peut s'acheter une magnifique robe rouge avec de gros pois noirs, des volants et une traîne, comme les danseuses espagnoles.

Tante Zarie a aussi l'âme nostalgique, car Barcelone lui rappelle son amour perdu, Paco, qui était son mari espagnol. Entre eux, ce fut le coup de foudre et dès le début de leur rencontre, Zarie lui a dit : « Si tu m'aimes, ne me parle plus qu'en espagnol » et il m'a dit : « D'accord, mi querida, mi amor. » Et leur histoire d'amour a été comme une histoire au cinéma, sans les sous-titres (dixit la tante épatante).

Tante Zarie est aussi la meilleure pour expliquer ce qu'est la mort, pour ne plus en avoir peur et pour chasser les cauchemars, grâce à une petite cuillère avec du sucre à l'intérieur. « Les cauchemars sont amers, et ils sont attirés par ce qui est sucré. La nuit ils se colleront à ta cuillère, et pris comme une mouche sur du miel, ils ne pourront plus t'attaquer. »

Ce roman apprend à cultiver le bonheur, à saisir l'instant et à chasser les pensées tristes. L'histoire s'ouvre d'ailleurs sur la meilleure façon de bien préparer sa valise ! Ou comment emporter sa maison et les êtres qu'on aime le plus à l'autre bout de la planète.

J'ai bien aimé ce texte, qui propose un joyeux voyage à Barcelone, mais j'ai aussi trouvé qu'il était un peu fourre-tout. On évoque l'amour, la mort et les cauchemars en plus de présenter la cité espagnole, son architecture, sa culture, et son historique. C'est un roman à cent à l'heure. La figure de la tante épatante est admirablement brossée, d'ailleurs ma fille lance de grands appels pour que ses tantes chéries lui paient un voyage à Barcelone !
A bon entendeur...

Rouergue, coll. ZigZag, 2009 - 112 pages - 6,50€

le blog de thomas gosselin: http://rocambolebijou.over-blog.com/

5 avril 2009

Il n'y a pas de petits lecteurs ! #5

Un truc sur un machin, texte de Bernard Friot
illustrations de Christian Guibbaud

 

truc_sur_machinTous les enfants connaissent monsieur Friot grâce à ses Histoires pressées. Texte court et propos rigolo assurent un succès prouvé et approuvé auprès de tous les jeunes lecteurs !

Les Petits poèmes mécaniques reprennent le même principe. Il suffit de s'inspirer d'une comptine, d'y glisser fantaisie et plaisir, puis de s'en aller librement, de laisser champ libre à la création verbale et musicale, puis d'écouter, de s'étonner, d'exploser de rire.

On voit une poule qui en a marre de picoter du pain dur et qui veut de la brioche, danser sur un air de rumba et boire du coca-cola. Ou un steack haché danser le tango avec une escalope de veau. Une calculette amoureuse d'un boeuf. Un trappeur de l'Alaska partir à Copacabana bronzer de haut en bas. Ou encore, un corbeau sur un dictionnaire réciter ses règles de grammaire.
Et ainsi de suite.

Au total, une dizaine de petits poèmes dansent la farandole et s'amusent sur les créations complètement insolites et drôles. C'est très agréable à lire à haute voix ! 
Et c'est aussi le genre d'exercice qui pourra facilement être reproduit à l'école.

Milan Poche Cadet, 2009 - 40 pages - 5,20€
dès 6-7 ans

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Le secret des tutus truqués, texte de Gérard Moncomble
illustrations de Christophe Merlin

secret_des_tutusDe l'art de découvrir une nouvelle série pleine de panache !

Dix jalouses, une qui panique, une qui ronchonne. Sans oublier le roi des manettes. Un type pas net ! Treize coupables possibles !

Un soir à l'Opéra, Félix File-Filou s'enthousiasme à l'idée d'assister à un ballet. Malheureusement, le programme est annulé car il y a disparition de tutus ! Toutes les danseuses se posent des questions. Le mystère s'épaissit, mais le détective FFF prévient la directrice, Mme Gavotte, de retenir son public car le spectacle va bientôt reprendre.

Ni une ni deux, notre ami va résoudre cette affaire de tutus truqués !

Héros récurrent, Félix File-Filou ou le détective FFF est brillant, drôle, talentueux, élégant (avec sa casquette "Deerstalker" et sa cape "Inverness" comme Sherlock Holmes !). Le ton de Gérard Moncomble  est enlevé, très agréable à lire, en plus les illustrations de C. Merlin sont un régal pour les yeux.

Ma fille regrette juste que ce soit trop court ! 

Milan Poche Benjamin, 2009 - 24 pages - 4,90€
dès 6-7 ans

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Alice au Maroc, texte de Caryl Férey

alice_au_marocLa mère d'Alice est géographe, actuellement sur un chantier au Maroc. Elle voit son retour retardé de quelques semaines, suite au décès d'un de ses collègues, dont la mort ne serait pas accidentelle. La police ouvre une enquête. Alice et son père choisissent de la rejoindre pour les vacances, et embarquent avec eux la meilleure amie d'Alice, Atika. Or, à peine arrivée au Maroc, lors d'une représentation d'un montreur de serpents, Atika est enlevée sous les yeux de sa copine qui alerte ses parents. En compagnie d'Hamed, un jeune géologue de vingt ans, ils poursuivent les kidnappeurs jusqu'au fin fond du désert, chez un propriétaire de figuiers.

Cette enquête débordante d'enthousiasme et d'action est bien menée par la plume de Caryl Férey, qui est aussi un auteur fort apprécié dans la collection Série noire (cf. son roman Zulu sélectionné pour le prix des Lectrices de Elle). Je fais sa découverte grâce à ce roman policier qui s'adresse en fait aux plus jeunes (10 ans et plus), mais cela n'empêche pas de me voir conquise. Il réussit l'exploit de mêler un cadre dépaysant (le Maroc, avec sa vallée des Roses, l'Atlas, la médina, la place Jemaa-el-Fna, le riad etc.) à une intrigue habilement troussée, teintée d'écologie.
Ce roman ne s'adresse pas aux grands amateurs de polars et romans noirs, qui risqueraient d'être frustrés par le rythme très linéaire de l'intrigue, mais aux enfants de 10 ans, qui débutent dans le genre. Ils apprécieront les personnages sympathiques et la plongée sur le terrain d'un pays au charme envoûtant (pour rappel, le Maroc).

Syros, coll. Souris Noire, 2009 - 144 pages - 5,90€ 

29 mars 2009

Il n'y a pas de petits lecteurs ! #3

(nous lisons bien et beaucoup en ce moment... pourquoi s'en priver ?)

La drôle de vie d'Archie - Agnès Laroche
illustrations de François Foyard

archieLa vie n'est pas drôle pour Archie, élève de 6ème. Ses parents se sont séparés, sa mère est rentrée dans son pays, en Angleterre, et a cru que son fils n'aurait pas supporté le choc d'un déménagement doublé d'une expatriation. C'était sans savoir que la situation à la maison allait virer en catastrophe : son père ne travaille plus (il est enquêteur de police), il dort toute la journée et il s'est mis à boire. Archie doit se débrouiller seul pour manger, faire ses devoirs etc. Ses résultats scolaires sont déplorables, le garçon n'a pas la tête à apprendre ses leçons, il préfère dessiner (et il est doué pour croquer de savoureuses caricatures des personnages et des situations qui l'entourent).
Au collège, il a un seul copain, Pierre-Louis, surnommé le P'tit. C'est un enfant précoce, il a neuf ans. Lui aussi a des soucis : sa mère le couve trop, depuis son veuvage. Elle s'est dernièrement mise en tête d'inscrire son fils dans une école spécialisée pour les enfants surdoués, mais Pierre-Louis n'en a pas du tout envie. Comme sa mère reste sourde à ses protestations, le P'tit a un super plan. Il est persuadé que cela va résoudre tous les problèmes, y compris ceux d'Archie.
Pierre-Louis explique que leurs parents ont besoin d'un électro-choc. Alors il décide de disparaître. Il met en scène sa fugue, sauf qu'Archie ignore où se cache son copain, même lorsque sa mère vient le supplier ou lorsque la police a ouvert son enquête. D'ailleurs cela devient de plus en plus inquiétant. Où est Pierre-Louis ?

Un super plan qui n'en est pas vraiment un, un papa qui prend conscience de sa déchéance, une mère qui étouffe son enfant, un prof d'arts plastiques bienveillant, une enquêtrice qui ressemble à un hamster, un copain qui n'a peur de rien, une recherche de repères, un besoin d'amour, un espoir d'être entendu, écouté, compris... enfin voilà de quoi parle ce roman !

Nous avons pris beaucoup de temps à lire ce roman, à voix haute. Contrairement à d'habitude, c'est un livre assez long, de 155 pages, et qui parle de sujets que nous n'avons pas coutume de lire (mais cela n'empêche pas de s'y intéresser) :  l'alcoolisme, la solitude, le désarroi. Très vite, l'histoire parle également d'espérance, d'entraide et laisse présager un horizon teinté d'amour, des retrouvailles avec la maman et des familles qui resserrent leurs liens. C'est un roman sensible, agréable à lire. Nous avons beaucoup aimé la personnalité d'Archie et ses dessins qui illustrent son état d'âme.   

le blog d'agnès laroche : http://agneslaroche.blogspot.com/

Rageot, coll. Famille, 2009 - 155 pages - 6,30€
A partir de 9 ans.

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Un week-end d'enfer - Brigitte Smadja

weedendMehdi et Baptiste sont meilleurs copains depuis toujours. Medhi garde pourtant secret son amour fou pour Angelica, la soeur de 17 ans de Baptiste. Il sent une profonde et inexplicable animosité chez le garçon envers son aînée, qui ne s'améliore pas lorsque les parents annoncent leur projet de week-end au Maroc et la charge à Angelica de garder son frère et son camarade. Medhi est fou de joie, ce qui contraste avec l'humeur bougonne de Baptiste. Il traite sa soeur de démone, et elle l'appelle Crapaud. L'ambiance s'annonce lourde et orageuse.
Mais dès le vendredi soir, tout se passe à merveille. Angelica bichonne les garçons, leur cuisine un gratin dauphinois (loupé) et gère sans sourciller la situation quand, en pleine nuit, ils sont tous tirés du lit en catastrophe car la chaudière manque de les asphyxier. Arrive le samedi et le climat idyllique est rompu. Angelica informe les plus jeunes qu'ils sont consignés dans la chambre de Baptiste car elle organise une fête (avec l'accord des parents) où ne sont invités que les 'vieux' de 17 ans, pas moins. Le petit coeur de Medhi se brise, il ressent la même rancune qu'éprouve son ami, meurtri et blessé d'être rejeté par sa grande soeur. Alors il choisit ses armes pour se venger : il passe la nuit à chatter sur le net avec une nana du nom de Dita, elle est plus âgée, ça le flatte. Aussi il accepte sans réfléchir un rendez-vous fixé au lundi.

Entre nuit d'enfer, nuit apocalyptique, climat polaire et climat enfiévré, le roman se balade... Angelica et ses amis sont des amateurs du gothique - un code comme un autre pour se prouver qu'ils existent en appartenant à un groupe. Le regard de Medhi, le narrateur de l'histoire, est intransigeant, parfois moqueur. Il sait aussi que son ami agit bêtement en discutant avec une inconnue, par simple esprit de vengeance et parce qu'il se sent incapable d'avouer à sa soeur qu'il l'aime très fort et qu'il attend d'elle de l'intérêt sincère.
La personnalité de Baptiste est vraiment troublante, très paradoxale, épuisante aussi car elle change tout le temps. On passe de l'euphorie au stade dépressif en un quart de tour. Une vraie crise d'adolescence, avec ses inépuisables complexités.
A lire en connaissance de cause, sinon ça use !

Ecole des Loisirs, coll. Neuf, 2009 - 93 pages - 8,00€
dès 10-11 ans

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Un oeuf dans la foule - Manuela Draeger

un_oeuf

Les Josette sont un groupe d'écolières qui s'appellent toutes Josette. Depuis un mois, elles ne vont plus à l'école mais sur les bords de l'estuaire manger des oeufs durs. Elles attendent la douze millième Josette. Bobby Potemkine, Lili Nebraska et Lili Iomelli essaient de savoir pourquoi.

Une brochette de personnages hors du commun, une histoire à se taper la tête contre un mur, une nuit qui ne tombe jamais, des écolières qui font l'école buissonnière, une Josette numéro 12000 est attendue... où, pourquoi, comment. Le narrateur - Bobby - mène une enquête qui échappe à toute logique. Le décor n'a pas de lieu, le temps n'est plus et le lecteur se sent vite perdu.
Ce livre correspondrait davantage aux goûts des amateurs d'intrigue tordue et innovante, aux amateurs d'onirisme.
S'assurer aussi que son cerveau est bien connecté. (Ce n'était pas mon cas, voilà pourquoi !)

Après recherche, j'ai trouvé ceci sur le site de Ricochet :

Derrière Manuela Draeger se cache Antoine Volodine, qui est peut-être lui-même un pseudonyme… On le connaît aussi sous le nom de Lutz Bassmann, Elli Kronauer. Les différents auteurs, qu’il appelle des « voix du post-exotisme », sont censés venir d’un ailleurs inventé, un monde de fiction politisé et dur. Ils racontent ces univers dans des livres pour en échapper. Cela donne des romans étranges, hypnotisants, et Manuela Draeger plonge dans le surréalisme le plus total. Son héros récurrent Bobby Potemkine lutte contre les difficultés de communication, la solitude engendrées par son environnement. Une expérience littéraire à ne pas manquer.

 

(Tout s'explique !)

 

Ecole des Loisirs, coll. Medium, 2009 - 63 pages - 7,00€

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rendez-vous le week-end prochain pour un nouveau tour d'horizon car... il n'y a pas de petits lecteurs ! ;o)

28 mars 2009

Il n'y a pas de petits lecteurs ! #2

(pour ceux qui l'ignorent encore, j'ai coutume de lire des romans à voix haute pour mademoiselle ma fille, elle a peut-être bientôt 9 ans, mais elle ne rechigne pas contre quelques séances de lecture avant l'extinction des feux...) voici un échantillon des dernières lectures.

Céleste, ma planète - Timothée de Fombelle
Illustrations de Julie Ricossé

celeste_ma_planeteDans un futur proche, le narrateur, un jeune garçon délaissé par sa mère, vit dans une ville modelée par d'immenses tours de verre et des nuages de pollution. Il rencontre Céleste, qui lui redonne le goût d'être amoureux. Mais au lendemain de leur rencontre celle-ci disparaît. Il décide de la retrouver, puis de la sauver lorsqu'il apprendra qu'elle est gravement malade, et de faire un formidable coup d'éclat pour réveiller les consciences endormies, car soigner la planète guérira aussi Céleste.

Ce merveilleux petit roman est un cri d'amour, un signal d'alerte mais jamais un moratoire pour nous faire prendre conscience de l'état de la planète. Suffit d'un zest d'intelligence pour réagir, il me semble. Enfin bref, le roman dénonce les abus, la pollution, la consommation à outrance, l'individualisme... mais sans jamais être dogmatique. Pour faire avaler la pilule plus joliment, l'auteur s'est tenu à raconter une histoire d'amour, très pure et pleine d'espoir, entre Céleste et le garçon. Il y a beaucoup de charme, d'aventure et d'émotion dans ce livre qu'il faut lire à n'importe quel âge !

Ce texte a précédemment été publié en 2007 dans la revue Je Bouquine.

Folio junior, 2009  - 92 pages - 4,00€  (c'est donné !)

l'avis de Gaëlle

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Je ne suis pas soeur Emmanuelle - Carine Tardieu

je_ne_suis_pasAdèle a 13 ans. C'est une fille sans histoires. Un soir, sa mère l'envoie faire quelques courses. En parcourant les rayons, l'adolescente a une envie de chewing-gum. Pas de problème, elle glisse le paquet dans son panier. Mais au moment de passer en caisse, elle l'oublie et s'en rend compte. Pourtant elle choisit de ne rien dire. C'est son premier larcin : voler. Une pulsion soudaine, qui fait naître en elle de nombreuses questions relatives à la honte et à la culpabilité. Non elle n'est pas soeur Emmanuelle, la bonté faite femme, mais pourquoi insiste-t-elle là-dessus ?
En fait, on découvre qu'elle avait une soeur aînée, Emmanuelle, qui est morte avant d'avoir ses treize ans. Cette tragédie a marqué la famille et sans le vouloir Adèle s'est couverte d'un manteau de culpabilité qui l'oppresse horriblement. C'est par le vol du paquet de chewing-gum que tout va ressortir, pour aussi arriver à ce constat : je ne suis pas parfaite, mais au moins je suis vivante.

Très bon texte, qui traite de l'adolescence à fleur de peau et du deuil. Le monologue de la narratrice déborde aussi d'un humour corrosif, pas désagréable à lire. Excellente découverte !

Actes Sud junior, coll. D'une seule voix, 2009 - 62 pages - 7,80€
illustration de couverture : Anne-Marie Adda

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Un coeur gros comme ça, - Jo Hoestlandt
illustrations de Frédéric Rébéna

un_coeur_grosClasse verte pour l'école de Garance, direction la montagne et le bon air de la campagne. Nos petits citadins vont découvrir pendant trois semaines le calme, le silence, la nuit noire, les étoiles, les murmures, la nature, les animaux... Dans la classe de Garance, tout le monde s'entend très bien, même si Manu reste la tête de turc. C'est un garçon qui ne s'embarrasse d'aucun tracas, on peut penser de lui tout ce qu'on veut, il s'en moque (et il a bien raison !). C'est un idéaliste, un rêveur et un original. Il donne toujours le sentiment d'être à l'ouest, il réfléchit dans son coin, il pose beaucoup de questions qui sortent de l'ordinaire, et elles ne sont pas forcément inintéressantes. Garance s'en rend compte. Elle était un peu comme ses copines, à traiter Manu de lourd et de balourd. Et puis elle s'aperçoit que c'est un type bien aussi. Avec lui, elle a des petits codes, la nuit avant de s'endormir, ils s'adressent un toc toc toc contre la paroi qui sépare leur chambre, ou bien le garçon lui explique qu'une petite souris de Paris s'est prise d'affection pour lui et lui envoie des tas de lettres. Pour la remercier il a l'idée de conserver tous les bons fromages de montagne pour les envoyer dans un colis avant leur départ.

Parfois, on ne remarque pas les gens précieux à côté de nous. Il suffit d'ouvrir ses yeux... C'est le message qui figure en quatrième de couverture. Et on ne se lassera jamais de le répéter ! Nous avons beaucoup aimé ce petit roman, très tendre, drôle et attachant. La petite Garance a des airs d'une certaine demoiselle de ma connaissance (et sa maman m'en rappelle une autre ! ;o)). La façon de raconter les rapports entre les uns et les autres est d'ailleurs très pertinente, on y découvre aussi qu'on ne cesse jamais d'apprendre d'autrui et qu'on n'est jamais à court de surprises !
Excellente lecture, dès 8 ans.

Nathan poche, coll. C'est la vie, 2009 - 102 pages - 4,80€

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Et si votre enfant aime les histoires policières, voici un petit conseil de lecture sympathique :

bonflairUne enquête de Mister Bonflair, L'étrange incendie
de Claire Clément
illustrations de Frédéric Benaglia

L'histoire est simple : Bertus le sanglier a invité ses amis à pique-niquer, mais la petite fête tourne au drame. Tout le monde part fâché. Et peu de temps après, on découvre la maison de Bertus en cendres. Tout a brûlé. Est-ce possible que parmi les suspects se trouve un de ses amis ? Bertus est soulagé de croiser Mister Bonflair sur sa 600 Taquavoir. Fin limier, celui qu'on ne doit surtout pas nommer Achille Duchoux, son vrai nom qu'il déteste, va flairer et chercher des indices.

Vraiment un livre idéal pour un lecteur débutant (dès 6 ans) qui aime mener sa petite enquête.
Cette lecture s'accompagne de précieuses illustrations qui permettent au lecteur de chercher par lui-même, de faire attention au moindre détail pour trouver des indices. L'auteur a aussi ponctué chaque double page d'une question - 1) pour tenir l'intérêt du lecteur en haleine - 2) pour l'amener à réfléchir par lui-même. Ainsi l'enfant aura la certitude d'avoir participé à l'enquête et (pourquoi pas ?) trouvé la solution tout seul !
Un roman qui requiert la participation du lecteur. C'est bien, non ?

Nathan poche, coll. Mystère, 2009 - 30 pages - 4,70€

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21 mars 2009

Il n'y a pas de petits lecteurs !

 

 

 

Ça va valser - Guillaume Guéraud

ca_va_valserLe grand-père Léonine est un phénomène : il a soixante-dix neuf ans, c'est un ancien révolutionnaire, il a connu le Mexique, l'Argentine, la Chine et il a braqué des banques pour aider la guerilla du Che. Aujourd'hui, rangé et veuf, il vit auprès de sa famille qu'il pousse à partager sa passion de la danse. En fait, grand-père Léonine est champion de valse. Chaque année, il se rend au concours national, avec son beau smoking et sa partenaire de danse, qu'il juge trop bourgeoise. Cette fois-ci, un problème se pose : le rendez-vous a lieu à Vesoul, ce n'est pas la porte à côté et sa famille chipote. Trop long voyage, un peu barbant, etc. Le grand-père râle, menace, insiste. Ses proches cèdent et le voyage se prépare. Mais le trajet tourne vite en cauchemar, car grand-père Léonine a une attaque. La fin du rêve ? On se retrouve dans un service de soins intensifs, les nerfs à vif et on partage les sentiments de la famille. C'est qu'on a fini par l'aimer, Léonine ! Il est bourru, il a du caractère et il est vif, mais à soixante-dix-neuf ans c'est trop jeune pour partir. Ce ne serait pas juste, du moins. En quelques 40 pages, Guillaume Guéraud est parvenu à nous dessiner un portrait attachant d'un bonhomme extraordinaire, ancien révolutionnaire, gangster, pilleur de banque,  grand-père Léonine a vécu mille vies dont il régale son petit-fils (et le lecteur par la même occasion !). C'est un petit texte drôle et enlevé comme un pas de danse, nous avons également trouvé que les mots compliqués étaient bien expliqués (goulag, nazi, le Che...). D'ailleurs les figures révolutionnaires ne manquent pas ! 
Très accessible pour les 6-9 ans.

Thierry Magnier, coll. Petite poche, 2009 - 48 pages - 5€

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Le baiser à moustaches, de Jean-Michel Payet
illustrations de Nicolas Ryser

baiser_a_moustachesLe baiser à moustaches est un petit texte audacieux et original, car le narrateur - qui se dévoile à la fin du premier chapitre - n'est pas commun. Gregor fréquente le même collège que Coraline dont il est éperdument amoureux. Mais il n'ose pas se déclarer. Son meilleur ami Apo va lui donner des conseils pour obtenir un baiser, qui pourrait rompre le charme.
En fait, Gregor est un rat. Il pense que sa famille et lui étaient des humains auparavant et qu'ils ont été transformés par un sort, il ne s'en rappelle plus très bien. Autour de lui on pense qu'il est un peu fou car ses propos sonnent plus comme des divagations. Mais Apo le soutient, il a cru comprendre qu'un baiser pouvait transformer l'animal en être humain, pourquoi ne pas tenter sa chance ? Apo et Gregor se rendent donc chez Coraline, l'aventure est périlleuse, notre narrateur est pataud et timoré. Chez sa dulcinée, le plan d'Apo tombe à l'eau lorsque les deux amis découvrent le gros matou de la jeune fille ! 
L'amour donne vraiment des ailes, car Gregor va accomplir des miracles, comme prendre sur lui et se rendre dans le Grand Cloaque où se nichent les horribles rats noirs. Il espère retrouver la précieuse bague en améthyste qui appartenait à la grand-mère de Coraline et qui est tombée dans les égouts. Peut-être sera-t-il récompensé pour ses efforts et sa témérité !
La fin est mignonne, car elle est inattendue. L'histoire aussi ne manque pas de rebondissements, et les ratons ont un capital sympathie qui les rendent presque craquants ! (Le baiser, à la fin... brrr !)
Un texte assez dense, abordable pour les lecteurs confirmés dès 7-8 ans.

Une première version de cet ouvrage a paru en 2007 dans le magazine DLire.

Milan poche, cadet +, coll. tranche de vie, 2009 - 62 pages - 5,90€

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Pas de vacances pour Kiki ! - Bruno Heitz

kiki_2Le lecteur retrouve la famille de Kiki le hamster. Cette fois-ci, sa jeune maîtresse et ses abominables parents cherchent à partir en vacances pour pas cher. Une idée germe dans les pauvres cerveaux de ces géniteurs bêtes et méchants : profiter de l'hospitalité du correspondant de leur fille.
De l'art de confondre Dol en Bretagne et Dole dans le Jura.
De l'impertinence avec un hamster qui ronge tout ce qu'il trouve, qui vit caché dans un tiroir et qui envoie des mails codés en pleine nuit.
Des illustrations simples, en noir et blanc, très épurées.
De l'humour, surtout, pour croquer des personnages râleurs et glandeurs, et une petite fille qui prend la poudre d'escampette pour se réconcilier avec son "corresse".
A glisser dans une poche, cette BD a un format microscopique, et c'est sympa comme petite histoire ! A lire sous plusieurs degrés, petits et grands vont apprécier.

Thierry Magnier, Petite Poche BD, 2009 - 5€

10 mars 2009

... je jure que je n'ai pas pleuré !

51Jg99MXlWL__SS500_« Mon western préféré s'appelle Vera Cruz. Il se passe dans une ville mexicaine. Ses deux personnages principaux sont à la fois amis et ennemis. Un cow-boy honnête et courageux. Et un bandit sympathique à la gâchette facile. A la fin, tous les deux, ils s'affrontent en duel.
Ce n'est pas le Mexique et il n'y a pas de bandits dans la cour de notre école, mais j'ai repensé à Vera Cruz quand Manu est sorti de la cantine en vociférant dans mes oreilles :
- Je vais tellement te défigurer que tu ne te reconnaîtras même pas dans un miroir !
J'ai tiré une réplique de cow-boy pour tonner à mon tour :
- Je vais te faire mordre la poussière avant que tu puisses lever le petit doigt !
»

Et dire que tout a commencé par un simple match de foot pendant la récréation... des moqueries à deux balles et deux garçons vexés comme des poux ! Pour ne perdre la face devant les copains, ils se font face et se menacent. On assiste à un combat de coqs - on cherche à s'intimider, on sort des noms d'oiseaux et on rivalise d'imagination avec toutes les promesses de souffrance qu'on va infliger à l'autre.

Les esprits s'échauffent, on se retrousse les manches, le pied trépigne dans la poussière, on pourrait presque entendre la petite musique qui fait grimper le suspense, vous savez, quand les deux adversaires se rejoignent pour le duel. Il ne manque plus que les éperons, le colt et la brindille de paille au coin de la bouche, ok ça fait très image d'Epinal, mais on se croit tellement dans un western qu'on réunit très vite les ingrédients. On oublie tout, l'école, la récréation, les copains... Nous sommes dans un désert aride du Mexique, le duel s'annonce saignant. Mais l'arbitre n'est pas loin... pas mal, l'arbitre ! Totalement inattendu. Et ça va rabaisser le clapet de deux insolents ! Non mais. Est-ce que ce sont des manières de parler ?

Beaucoup aimé !
Cette histoire de bagarre est tournée en dérision, grâce à la comparaison du western. Les garçons perdent complètement pied avec la réalité, ils se font un film et ils ne s'aperçoivent même plus qu'ils deviennent ridicules. Et tout ça pour une histoire de ballon ! ...
Une bonne tranche de rigolade pour le lecteur.

La grande bagarre, de Guillaume Guéraud - illustré par Olivier Balez
Milan poche, Cadet ~ Eclats de rire, dès 8-9 ans. 4,90€

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51NaZCCTQWL__SS500_Place à la reine de la castagne, Lili. C'est une dure, elle n'a pas froid aux yeux, elle cogne avec la tête dans le ventre de ses adversaires. Les garçons, ça ne lui fait pas peur. Elle tape, elle fonce, elle aime la bagarre.

Son grand-père, un ancien coco inconsolable, ne comprend pas pourquoi sa petite-fille aime taper des poings. Sa mère aussi a abdiqué, elle ne reconnaît plus son enfant. Le papa, lui, est absent... il rentre tard le soir, ou il pédale à vélo pendant des heures.

Un jour à l'école, arrive Aslan. Sa famille vient de Tchétchénie, un pays en guerre, comme le montrent les images violentes à la télé. Parce que la bagarre, oui c'est moche. Et comme le dit le grand-père, mieux vaut avoir des raisons de se battre plutôt que de se battre pour avoir raison.

Il a vu juste, et Lili a compris que la bagarre est surtout utile lorsqu'on l'emploie à bon escient. Aslan et sa famille n'ont pas de papiers et sont menacés d'expulsion. Alors Lili et ses camarades d'école vont manifester, avec un bon slogan.

« La violence, elle peut être dans les mots, Liloutchka, ça peut faire plus mal que les poings. Mais il faut maîtriser son arme pour être efficace. »

J'ai beaucoup aimé les illustrations de Julia Wauters.
L'histoire de Rachel Corenblit est plus foutraque. Les coups volent, c'est parfois impressionnant. Et puis on ne cerne pas assez bien pourquoi la petite fille aime autant la baston. On devine qu'elle se sent mal, dans sa famille ça ne rigole pas beaucoup, mais c'est trop flou. Tout juste suggéré. Je ne pense pas qu'un lecteur de 7 ans pourra y cerner la nuance.
Par contre le chemin qui conduit à mieux canaliser son énergie et sa colère pour des causes justes est intéressant.
Joli portrait de fillette, en contradiction. Et quelques balbutiements pour éveiller une microscopique conscience politique, mais surtout humaniste.

Lili la bagarre, de Rachel Corenblit - illustré par Julia Wauters
Rouergue ~ Zig Zag, 6,50€

le blog de julia wauters : http://demaindernierdelai.over-blog.com/

Rachel Corenblit est également l'auteur de Shalom Salam maintenant ; L'amour vache ; Dix-huit baisers plus un ... (mes avis figurent dans les archives du blog).

 

 

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8 mars 2009

A quoi ça sert le courage sans amour ?

515XaZzFHUL__SS500_Richard, sans peur et sans reproche, a un coeur de lion et une épée de plastique baptisée Turendor. Richard est un petit garçon qui sème la terreur dans le jardin. C'est lui le plus fort, du moins le pense-t-il jusqu'à sa rencontre avec Marie.

Marie est une demoiselle calme, posée et qui n'aime pas les jeux bruyants. D'accord pour être amie avec Richard, devenu coeur d'artichaut, mais pas d'accord pour jouer au grand chef ou chercher la bagarre. Avec elle, c'est sans l'épée, sinon rien.

Richard obtempère. Il abandonne Turendor et devient doux comme un agneau. Sauf qu'un mini drame éclate au bac à sable lorsqu'un affreux serpent surgit sur l'herbe et fait pousser des cris d'horreur à la demoiselle en détresse. Richard le chevalier servant vient à la rescousse !

C'est un texte très drôle, dans lequel on découvre l'exagération typique des jeunes enfants à amplifier leurs jeux ou leurs hantises. Le serpent, par exemple, est un ver de terre. Les créatures et les esprits de la maison et du jardin ne sont que des insectes ou des crottes de chien du voisin. Richard est un petit garçon qui pousse des cris de sauvage, avec des manières bravaches... mais Marie l'accepte comme il est. Car il lui a « sauvé la vie ».
Dès 3 ans, pour lecture à voix haute.

Petit chevalier sans peur, de Natalie Zimmermann - illustré par Rémi Saillard
Nathan Mes p'tites histoires, 2009 - 5,95€

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51Ssp3JJcfL__SS400_Dans la savane, Toriki le petit lièvre sort de son terrier et croque quelques fruits délicieux dans un buisson. C'est la belle vie !

Kouma la grande girafe tend son long cou vers le sommet d'un baobab pour y cueillir les feuilles tendres. Toriki est fasciné, il trouve que la girafe peut embrasser le ciel. Kouma pense au contraire qu'être petit permet de se cacher.

Les deux amis suggèrent alors d'échanger leur taille et se rendent chez Marabout, l'oiseau sorcier de la savane. Ni une ni deux, il accomplit leurs désirs. Au début, chacun savoure la nouveauté mais les ennuis commencent. Le roi des animaux, le lion, surgit et veut croquer nos deux compères.

Ce n'est vraiment pas facile de changer de peau. Toriki et Kouma s'en aperçoivent, mais ce n'est pas trop tard pour trouver une autre solution, mieux appropriée ! 

Cette histoire a été testée à deux voix par une institutrice et des enfants de CP, le niveau de lecture facile correspond aux acquis de janvier à juin. Nous sommes à mi-chemin entre la BD et le roman. On y trouve un texte d'un narrateur complice et des bulles qui expriment ce que pensent les personnages.

L'histoire est une belle fable sur l'acceptation de soi, avec des héros attachants, et de jolies illustrations.
Dès 5-6 ans.

Que la vie est belle ! de René Gouichoux - illustré par Mylène Rigaudie
Nathan Poche, 2009 / 5,35€

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Et on termine avec un conte, pour les plus grands.

51wDqQaxexL__SS500_Et quelle belle surprise ! C'est l'histoire d'un village gardé par le feu de la petite lanterne, confié depuis des temps anciens avec cette mise en garde : La lumière ne vient pas seulement du ciel, alors entretenez-la. Mais les habitants ont un peu oublié ces mots gravés dans la pierre, et un soir le feu a disparu, dérobé par un dragon qui vit dans les montagnes.

Tina, une orpheline de huit ans, qui vit avec son grand-père, détient la clef pour récupérer le feu de la lanterne. Elle va rencontrer la fée Zélie, puis un mystérieux voyageur de passage... Erin.

« si les coeurs comme les gâteaux étaient fabriqués dans des fours, les leurs viendraient très certainement du même moule. Car ils percevaient tous les deux les mots cachés dans les chuchotis, et leurs regards étincelaient d'une même flamme vive ! »

D'autres péripéties attendent ce garçon courageux et la petite fille qui écoute les vents du ciel... Ce texte se veut une apologie à la sensibilité, il faut écouter son coeur, apprendre aussi à écouter la nature. L'histoire fonctionne par imagerie, comme celle de marteler cette rengaine : il faut toujours entretenir la flamme.

« C'est quand on croit que les choses nous appartiennent que souvent elles nous échappent. La patience, l'amour et l'humilité doivent s'entretenir tous les jours. Ce sont comme des petites pousses. »

Un très beau conte, plein de poésie. Chaudement recommandé !
Dès 7 ans.

Le feu de la toute petite lanterne, de Kochka - illustré par Nicolas Duffaut
Nathan poche contes, 2009 - 4,90€

le blog de nicolas duffaut : http://pendantcetempsailleurs.blogspot.com/

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Pour l'achat de 2 titres de la sélection Nathan Poche*, Fnac.com vous offre un troisième volume choisi par nos soins parmi les 4 titres suivants : Croc-Blanc de Jack London, Calamity Mamie fait du sport de Arnaud Alméras, Nico T7 Maudit Mardi gras de Hubert Ben Kemoun, Les Orphelins Baudelaire T1 Tout commence mal de Lemony Snicket *Un seul par commande, ajouté automatiquement à votre colis, dans la limite des stocks disponibles. 

27 février 2009

« à quoi ça sert de courir ? je ne suis pas pressée, moi »

51rwhFeUBEL__SS500_Pourquoi tu cours ?

de Karin Serres
illustrations d'Anne-Charlotte Gautier

Rouergue, coll. Zig Zag, 2009
90 pages - 6€

« Quand je me réveille, il fait encore nuit. On est en hiver. Qu'est-ce qui me réveille tous les matins, comme ça ? Un bruit ? J'ai trop chaud ou trop froid ? Une fois réveillée, je ne me rendors jamais. Alors je reste cinq minutes sous ma couette pour finir mon rêve, puis j'enfile un pull et je vais dans la cuisine me faire du thé. Assise dans le noir, j'écoute les chevaux de l'eau chaude galoper dans la bouilloire. Je verse l'eau sur un sachet, j'emporte la tasse fumante dans le bureau de ma mère et je dessine en attendant le petit déjeuner. »

Joli coup de coeur pour ce petit roman, admirablement écrit, d'une plume sensible et délicate. C'est l'histoire d'une fillette, Rose, qui se trouve les cuisses trop enrobées. Elle passe son temps à rêver et réfléchir, sur la vie qui est pleine de mystères. Tous les matins, elle écoute le pas de course de sa voisine, la fille aux cheveux rouges, Chloé, et elle se demande pourquoi elle court. Son papa pompier aussi fait son footing tous les matins, et un garçon de la classe, Kevin, le crâneur, s'entraîne pour devenir un pro de la compèt'. Mais quel plaisir à courir ? Sur le chemin de l'école, Rose laisse son imagination vagabonder, parfois elle croise le chien de personne, avec qui elle communique par télépathie. C'est une rêveuse, une contemplatrice... elle a une imagination débordante (elle rêve de crocodiles qui deviennent des loup-garous la nuit tombée), elle dessine beaucoup, elle est plutôt atypique, et attachante, bref elle est vraiment mignonne, cette petite fille !

Découvrir son monde intérieur, tout en réflexion et en rêveries, est un vrai bonheur. Et les illustrations d'Anne-Charlotte Gautier sont délicieuses. Je recommande vivement !

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51ljdTvsrfL__SS500_L'envol du hérisson

d'Agnès de Lestrade
illustrations de Charlotte des Ligneris

Rouergue, coll. Zig Zag, 2009
112 pages - 6,50€

Parfois la vie, c'est lourd comme un camion de deux tonnes, ou léger comme le vol d'un hérisson. Le papa d'Eugénie vient de perdre son travail, il est au chômage. Au début il est plutôt content d'avoir du temps libre et il bricole à la maison. Un jour, il rentre de l'anpe déprimé et usé. Il a cinquante ans, il se sent trop vieux. Alors il ne fait plus rien, il ne se lave plus, il traîne devant la télévision, il ne prépare plus à manger. Il a même laissé tomber la cabane en bois qu'il construisait dans le noyer, pour sa fille. Eugénie se sent triste, impuissante et honteuse, à l'école elle n'ose pas en parler à ses amis. C'est alors que sa maîtresse leur fait part d'un concours, autour d'un objet volant. Ce serait bien si un parent pouvait les aider... Tiens, serait-ce  l'occasion idéale pour permettre à son papa de remettre le pied à l'étrier, et de lui redonner des ailes. Pourquoi pas ?

« Nous, les enfants, on ne comprend pas tout. Mais on sent très bien ce qu'il y a à l'intérieur des gens. On est comme de grosses éponges qui absorbent ce qui ne se voit pas. Moi, j'ai tout de suite senti que papa essayait juste de ne pas se noyer. »

Un texte sensible, qui colle au climat actuel. Vu par le regard de la petite fille, ce portrait de papa au chômage est émouvant et juste. On voit le papa confiant, puis dégringoler et enfin reprendre goût à la vie. Ce n'est pas une histoire morose pour autant, car on partage les sentiments de l'enfant qui veut se battre. Eugénie se trouve à l'école comme dans une bulle, ça lui permet de souffler un peu, à la maison le silence est pesant, les repas sont avalés sans goût... A la fin, c'est un message d'espoir et de bonheur qui en ressort. Tant mieux.

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28 janvier 2009

Wiiiiiiiiissssss ! Titiiiiiiiiiii !

Nina Titi - Brigitte Smadja

9782211091558Nina est une Titi. Elle est haute comme une noix de coco. Elle a le don de l'imagination, du rêve et du chant. Comme tous les Titis. En fait, ce sont ses parents qui souhaiteraient la voir comme ça. Car Nina se sent plus l'âme d'une Wiss, comme son ami Arthur. Elle aime la voltige, grimper dans les arbres, faire des sauts. Au début ses parents ne comprennent pas, sa mère chipote, son père se gratte derrière l'oreille. Tous deux conspirent, préparent une surprise. De son côté, Nina veut s'entraîner pour accomplir l'exploit de grimper jusqu'à la cime du Géantissime et y planter son drapeau. Toute seule, ce ne sera pas facile. En plus Nina a le coeur qui palpite, prêt à exploser. Mais à deux, on est plus fort ? Arthur choisit de lui tendre la main pour aider son amie et devenir les héros de la forêt. 

C'est bien mignon, tout ça.
Sur le moment, avec l'histoire des petits peuples qui vivent dans la forêt, j'ai instinctivement pensé à Tobie Lolness. C'est fugace. Car l'histoire de Nina Titi fait plus appel à la solidarité, à l'amitié et à l'entraide. Le seul but pour l'héroïne est de démontrer à ses parents son courage et la possibilité d'être autre chose que ce qu'on attend d'elle.
Absolument charmant. Plein de fraîcheur. De belles illustrations, aussi (d'Alan Mets).
A conseiller pour vos enfants, qui lisent tout seuls. Ou pour la lecture orale.

Ecole des Loisirs, coll. Mouche, 2008 - 62 pages - 7€
Texte de Brigitte Smadja - Illustrations d'Alan Mets.

 

 

 

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Le grand voyage de Minusman - Nathalie Brisac

9782211093545Dommage pour nous, nous ne savions pas que Minusman était le jeune héros d'aventures à suivre. Nous ne le découvrons qu'avec Le Grand voyage de Minusman, avec le sentiment d'être passées à côté de quelque chose.

A la base, Isaac est un garçon qui rêve la nuit de se transformer en Minusman,  « le petit qui gagne contre les grands ». Il vit des histoires palpitantes, incroyables et pleines de rebondissements. Il est déjà venu en aide à Yapa Plujuste, sorcière très laide mais très gentille, et à Kouik Mériadec, l'un de ses camarades issu d'un pays en guerre qui vit en France sans papier. Cette fois-ci, il va partir sur une nouvelle planète, Mask 1, où la population a pour particularité de porter un masque. Les rencontres sur cette planète ne sont pas géniales, au début la princesse lui fait les yeux doux mais très vite les autres enfants se montrent vilains et blessants. Minusman, avec son masque de Zorro, perd de la prestance et l'admiration de sa belle. C'est décevant et triste.

Heureusement il rencontre Père Poubelle, un homme au masque très laid qui vit seul dans une maison isolée. Minusman va lui proposer de l'accompagner et de rentrer sur terre. L'homme hésite, mais l'enfant lui donne ce conseil : « Sur notre Terre, ceux qui s'aiment enlèvent leurs masques, c'est bien mieux comme ça ». Une petite phrase à méditer.

Nous ne connaissons pas bien la série, comme nous la découvrons par hasard, c'est ennuyeux. Mais elle promet monts et merveilles grâce à l'écriture charmeuse de Nathalie Brisac, aux illustrations de Magali Bonniol... mais surtout grâce à son petit héros attachant, fragile et rêveur. Un bon exemple pour les bambins. A conseiller.

Ecole des loisirs, coll. Mouche, 2008 - 48 pages - 6,50€
Texte de Nathalie Brisac - Illustrations de Magali Bonniol

Les autres titres :Minusman (2006) ; Minusman et les 100 papiers (2007)

Le site de l'auteur : http://www.nathaliebrisac.com/

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