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Chez Clarabel
25 septembre 2015

Et rien d'autre, de James Salter

Et Rien D'autre CD

Présentation de l'éditeur : La Seconde Guerre mondiale touche à sa fin. À bord d’un porte-avions au large du Japon, Philip Bowman rentre aux États-Unis. Il a deux obsessions, qui l’accompagneront tout au long de sa vie : la littérature et la quête de l’amour. Embauché par un éditeur, il découvre ce milieu très fermé, fait de maisons indépendantes, et encore dirigées par ceux qui les ont fondées. Bowman s’y sent comme un poisson dans l’eau, et sa réussite s’avère aussi rapide qu’indiscutable. Reste l’amour, ou plutôt cette sorte d’idéal qu’il poursuit, et qui ne cesse de se dérober à lui. 

Quelle déception. J'ai tenté de découvrir ce roman encensé par OdL lors de la rentrée 2014, en profitant du format audio (roman lu par l'excellent Eric Herson Macarel), mais quelle lecture ennuyeuse ! Elle m'est apparue lente, plate, inintéressante. Cela raconte l'histoire d'un pauvre type, Bowman, qui est mou et barbant, de surcroît misogyne, et qui m'a très vite tapé sur le système. Allez comprendre pourquoi. Le texte est farci de scènes de sexe très détaillées (pour moi, elles sont vulgaires et malvenues). Et il ne se passe rien d'exceptionnel dans la vie de cet homme qui mérite qu'on s'y arrête. Tout est banal. C'est une histoire sur le temps qui passe. Super. On a déjà lu ça mille fois. Salter a cependant une belle écriture, agréable à lire. Mais son roman m'est tombé des mains. Abandon à mi-parcours pour cause de saturation. 

Ce que continue d'en dire l'éditeur : Ce livre magnifique est comme le testament d’une génération d’écrivains, derniers témoins, sans le savoir, d’un monde promis à la disparition. Parce que l’art est le seul lieu où les contraires coexistent sans se détruire, il noue d’un même geste la soif de vivre de la jeunesse et la mélancolie de l’âge mûr, la frénésie érotique et le besoin d’apaisement, la recherche de la gloire et la conscience aigüe de son insignifiance.

Sixtrid / Juin 2015 ♦ Interprété par Eric Herson Macarel (durée : 11h 27) ♦ Traduit par Marc Amfreville pour les éditions de l'Olivier (All That Is)

 

Et rien d'autre

Disponible en format poche chez Points, août 2015

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12 juin 2015

L'Histoire épatante de M. Fikry & Autres trésors, de Gabrielle Zevin

L'histoire épatante de M  heart-by-heart

A.J. Fikry, libraire sur l'île d'Alice, veuf inconsolable depuis deux ans, n'a pas un caractère facile et refuse tout compromis, aussi bien avec ses clients qu'avec ses lectures. Lorsqu'il rencontre pour la première fois Amelia Loman, représentante pour une maison d'édition, il se montre tout aussi odieux et intraitable, avant de noyer son désarroi dans l'alcool le soir venu. À son réveil, sa vie va basculer, suite au vol d'un livre de grande valeur, et la découverte d'un bébé abandonné dans sa boutique, notre bonhomme acariâtre va alors se métamorphoser en une crème onctueuse et délicate !

Amoureux des livres et des belles histoires, cette lecture est pour vous ! Vous ne manquerez pas de vous attacher à l'histoire d'un homme au cœur brisé qui pensait se terrer dans sa librairie pour oublier son chagrin et se protéger de l'extérieur, mais une petite Maya va jaillir de nulle part et devenir le soleil de sa vie. Après tout, « la vie est plus belle lorsqu'elle s'écrit à plusieurs ». 

On se fond alors dans le paysage parmi cette communauté insulaire, légèrement exubérante, qui fait bloc autour de notre A.J. Fikry : son pote flic, qui ne lisait que des bouquins de J. Deaver avant de se lancer dans un club de lecture, sa belle-sœur qui adore le théâtre et supporte un mari volage, auteur d'un roman à succès, mais qui peine à se renouveler. L'ensemble est joyeux, drôle, enlevé, bariolé et attachant, avec des anecdotes croquignolettes et désopilantes, comme la venue sur l'île de l'écrivain fétiche d'Amelia... qui va virer au fiasco.

C'est tout simple, idéaliste mais adorable à lire. Cela vous parle aussi de livres et de l'amour des livres, pourquoi nous aimons lire et pourquoi nous aimons tout court. C'est sans prétention, si ce n'est de vous offrir quelques heures de lecture distrayante et bienfaisante. Un grand MIAM de bonheur !

Fleuve Noir / avril 2015 ♦ traduit par Aurore Guitry (The Storied Life of A.J. Fikry)

7 mai 2015

La Dernière fugitive, de Tracy Chevalier

La dernière fugitive CD 

Honor Bright et sa sœur Grace quittent l'Angleterre pour rejoindre la nouvelle communauté de Quakers à Faithwell en Ohio. Las, après un long voyage éprouvant, Honor perd tragiquement sa sœur, emportée par la fièvre jaune. Elle poursuit donc seule son chemin, est recueillie chez Belle Mills, une modiste qui va mettre à profit les talents de brodeuse et de couturière de la jeune fille, et rencontre son frère Donovan, un redoutable chasseur d'esclaves.

Et de plonger ainsi dans une aventure basée au cœur de l'Amérique profonde de 1850, où l'on se croirait dans un western, avec ses bourgades à peine sorties de terre, ses cowboys chevauchant la poussière, ses fermiers trimant comme des dingues, ses préceptes moraux et dogmatiques, qui n'empêcheront pourtant pas notre héroïne d'affirmer une volonté farouche dès qu'il sera question de défendre ses idées. (Le “Chemin de fer clandestin”, emprunté par les esclaves en fuite, et la passivité de ses Amis la pousseront ainsi à braver les interdits.)

Cette lecture romanesque et passionnante est racontée en toute simplicité par Benjamin Jungers & Sarah Stern (qui lit les parties épistolaires), sans chichi, ni sentimentalisme exacerbé, en mêlant avec intelligence et dans un style élégant la fiction à un chapitre de l'histoire des États-Unis. Je me suis sentie naturellement transportée et suis tombée sous le charme, encore une fois, de la plume de T. Chevalier. Le texte audio a été abrégé en collaboration avec l'auteur (durée d'écoute : 8 h 30) pour un récit plus captivant et pleinement enthousiasmant.

Gallimard, coll. Écoutez Lire ♦ Février 2015 ♦ Traduit par Anouk Neuhoff [The Last Runaway]

Texte abrégé en collaboration avec l'auteur ♦ Lu par Benjamin Jungers & Sarah Stern ♦ Durée d'écoute :  8 h 30

12 novembre 2014

L'Âge des miracles, de Karen Thompson Walker

Lagedesmiracles

Un jour d'octobre, l'humanité découvre avec stupeur que la rotation de la Terre a ralenti.

« Il n'y avait aucune image à montrer à la télévision, ni immeubles en feu, ni ponts effondrés, ni bouts de ferraille tordue, ni terre brûlée, ni maisons emportées par un glissement de terrain. Aucun blessé. Aucun mort. Ce fut, au début, une tragédie invisible. »

L'histoire ne sera finalement pas celle d'un roman post-apocalyptique auquel on est en droit de s'attendre, ici pas de sensationnalisme, juste de la nuance dans ce que vit et ressent la narratrice de douze ans, Julia, à travers un récit subtil, émouvant et très à fleur de peau. On ne s'intéresse pas à l'échelle mondiale, l'histoire se passe en Californie, chez Julia, dont la vie tourne autour du collège, du foot, du piano et de la maison. Un cocon douillet, rassurant. Sauf que tout a été chamboulé. 

Sa mère tombe malade, son père mène une double vie, sa meilleure amie déménage, une marge de la population décide de rejoindre des mouvements protestataires (les partisans du temps réel), son voisinage se déchire, les amis vont et viennent, d'autres se révèlent... Julia aussi se détache de l'enfance, sans être totalement prête pour la prochaine étape, au vu des observations faites sur ses congénères qui la laissent perplexe et désorientée (poussée hormonale ?). Elle est donc coincée dans un entre-deux, pas très à l'aise.

Est-ce seulement la faute du ralentissement ? Pas sûr. « Ç'avait peut-être commencé avant, pourtant je ne m'en suis rendu compte qu'après : mes amitiés se désintégraient. Tout se délitait. C'était une traversée difficile, celle qui menait de l'enfance à l'âge suivant. Et comme n'importe quel périple éprouvant, tout n'y survivrait pas. »

C'est en fin de compte un roman tout en sobriété et pudeur, où les répercussions sur les émotions et les petits riens d'une vie (qui pourrait être la nôtre) sont à peine perceptibles. Pourtant, les effets du phénomène existent et s'insinuent dans l'ordinaire de la vie de manière sournoise. Le contre-coup est déstabilisant, mais c'est ce qui rend cette lecture si attachante. Son aura mystérieuse et le ton nonchalant laissent une empreinte délicate et captivante sur le lecteur. C'est beau. Très touchant. 

« L'amour s'usait et les humains échouaient, le temps passait, les pages se tournaient. »

10/18, février 2014 ♦ traduit par Alice Delarbre (The Age of Miracles)


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« De nombreuses études ont été consacrées aux effets physiques du mal de la gravité, mais l'histoire ne rendra jamais compte de toutes les vies métamorphosées par les changements de caractère, plus subtils, qui accompagnèrent le ralentissement. Pour des raisons que nous n'avons pas entièrement comprises, le ralentissement, ou plutôt ses effets ont modifié la chimie de certains cerveaux, transformant de façon notable l'équilibre précaire entre pulsions et maîtrise de soi. »

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« Nous étions des enfants de la plage, du soleil. Nous ne connaissions rien à la neige. Je n'en avais jamais vu tomber, je ne savais pas qu'elle était si légère au début, qu'elle cédait si facilement sous les semelles, je n'avais jamais entendu ce crissement unique. Je ne savais pas, avant ce jour, que la neige étouffait tous les sons, assourdissant à sa façon le vacarme du monde. »

 

11 septembre 2014

L'École des saveurs, par Erica Bauermeister

LEcole des saveurs de Erica Bauermeister

Un jour, la petite Lilian se lance un défi fou : si elle parvient à guérir sa mère de son chagrin en cuisinant, elle consacrera son existence à la gastronomie. La magie d'un chocolat chaud aux épices opère et, une vingtaine d'années plus tard, Lilian anime tous les premiers lundis du mois un atelier de cuisine dans son restaurant.

Ce roman est formidable, il se lit vite, procure une sensation grisante et apaisante, on s'y sent comme dans un cocon douillet et c'est très appréciable. L'histoire est aussi naturelle et chaleureuse que son héroïne, Lilian. Une jeune femme secrète, mais totalement dévouée à sa cuisine. Dotée d'un sixième sens, elle est capable de déceler le manque ou le besoin chez ses clients (qui deviennent rapidement des amis) et parvient à les soulager sans avoir l'air d'y toucher. Un don unique et précieux. 

On pénètre ainsi dans cette intimité, d'abord par curiosité, puis on s'installe et on prend plaisir à découvrir le petit groupe de personnages, à travers leurs secrets, parfois leur chagrin mais surtout leurs espoirs. C'est doux, réconfortant et bouleversant. Une belle palette d'émotions. Et les scènes de cuisine sont aussi ensorcelantes, elles embaument les pages du livre, on se sent enivré, possédé par la magie des épices, du chocolat, du fromage, du champagne... Autant d'expériences culinaires qui vont éveiller des ardeurs inconnues !

C'est un roman au pouvoir de séduction insoupçonné, et qui fait un bien fou. Une lecture fabuleuse, gourmande, savoureuse, légère et grave à la fois. 

Le Livre de Poche, mai 2011 ♦ traduit par Mona de Pracontal pour les éditions Presses de la Cité (The school of essential ingredients)

Si les lectures à notes gourmandes et savoureuses vous attirent, découvrez aussi :

Chocolat amer, de Laura Esquivel & Mangez-moi d'Agnès Desarthe

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9 avril 2014

Les Suprêmes, par Edward Kelsey Moore

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Totale surprise encore une fois, ce roman s'est offert à moi avec sa couverture craquante et la promesse d'un rendez-vous à mi-chemin entre La couleur des sentiments (pour la communauté noire) et les Beignets de tomates vertes (pour la bande de copines inséparables et attachantes). Sans me douter du reste, je me faisais une joie d'aller au-devant de cette découverte. Et effectivement, j'ai adoré l'histoire de ces trois femmes extraordinaires.

Odette, Clarice et Barbara Jean ont grandi dans le même quartier populaire de Plainview (Indiana) dans les années 60 et ont très tôt instauré des petits rituels sacrés, comme le rendez-vous dominical chez Big Earl, à leur table attitrée, près de la baie vitrée. C'est tout aussi naturellement qu'elles ont été surnommées les Suprêmes, en hommage au groupe de Diana Ross, puisqu'elles sont apparues comme des filles intouchables, mais fascinantes.

Trois filles aux personnalités dissemblables mais complémentaires, et aux choix de vie souvent discutables, mais jamais discutés. « Entre Suprêmes, nous nous traitions avec beaucoup de délicatesse. Nous fermions les yeux sur les défauts des autres et faisions preuve de prévenance, même quand cela n'était pas mérité. » Aussi, lorsque Odette, le pilier du groupe, découvre qu'elle est malade, ses amies aussi décident de revoir leur existence soit en virant un mari trop volage ou en cessant de noyer un vieux chagrin d'amour dans l'alcool (de la vodka bue dans une petite tasse en porcelaine, avec un exemplaire de la Bible ouvert sur les genoux !). 

J'ai ressenti un formidable élan de tendresse, de sympathie et d'affection pour les Suprêmes et leur petit monde de maris, de voisins, de cancans, de sermons, de blagues, de fantômes, de légendes, de coups durs, de grandes joies, de secrets et d'envies... Un joli univers, bouillonnant de vie et d'humanité. On sourit beaucoup, parfois on a le cœur gros, mais c'est juste un trop-plein d'amour. Cela déborde de partout, c'est touchant, léger, doux et attendrissant. Difficile à résumer, mais cette lecture est un remède miracle contre les petites baisses de régime et autres sensations vagabondes.

Actes Sud, avril 2014 ♦ traduit par Cloé Tralci, avec la collaboration d'Emmanuelle et de Philippe Aronson

7 avril 2014

Canada, de Richard Ford

« D'abord, je vais raconter le hold-up que nos parents ont commis. Ensuite les meurtres, qui se sont produits plus tard. C'est le hold-up qui compte le plus, parce qu'il a eu pour effet d'infléchir le cours de nos vies à ma soeur et à moi. Rien ne serait tout à fait compréhensible si je ne le racontais pas d'abord. 
Nos parents étaient les dernières personnes qu'on aurait imaginées dévaliser une banque. Ce n'étaient pas des gens bizarres, des criminels repérables au premier coup d'oeil. Personne n'aurait cru qu'ils allaient finir comme ils ont fini. C'étaient des gens ordinaires, même si, bien sûr, cette idée est devenue caduque dès l'instant où ils ont bel et bien dévalisé une banque. » 

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Great Falls, Montana, 1960. Dell Parsons a 15 ans lorsque ses parents braquent une banque, avec le fol espoir de rembourser un créancier menaçant. Le hold-up échoue, les parents sont arrêtés, et Dell a désormais le choix entre la fuite et l’orphelinat. Il traverse la frontière et trouve refuge dans un village du Saskatchewan, au Canada.

Trop calme, trop mou, trop indolent. Rarement un roman n'aura autant multiplié les efforts pour réveiller mon intérêt somnolent ! La faute aussi à Thibault de Montalembert, dont l'interprétation trop maîtrisée a rendu l'ensemble ronronnant, fastidieux et lassant. Eh oui, hélas. Pourtant je me souviens d'une lecture enthousiasmante de La vérité sur l'Affaire Harry Quebert. Cette fois il adopte une posture trop guindée, à laquelle je n'ai pas adhéré.

L'histoire aussi se donne un style “je me révèle lentement”, mais l'effet laisse franchement à désirer. On s'ennuie, à force d'errance, de retour en arrière, de lenteur et de descriptions interminables. Le narrateur fait pitié, tant il est passif. On a envie qu'il se bouge, qu'il prenne sa vie en main, qu'il agisse, et puis non... C'est déprimant. Je n'ai pas du tout été emballée par ce roman morne et assommant, qui n'a pas été sauvé par une lecture à voix haute au ton solennel, pas très concluant. Déception !!!

Audiolib, mars 2014 ♦ texte intrégral lu par Thibault de Montalembert (durée : 14h 27) ♦ traduit par Josée Kamoun pour les éditions de l'Olivier

13 mars 2014

Cet instant-là, par Douglas Kennedy

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Je poursuis ma découverte des romans de Douglas Kennedy, avec ce titre qui n'a pas su soulever un enthousiasme débordant. L'histoire de Thomas Nesbitt, écrivain à succès, soudainement confronté à son divorce après vingt ans de vie commune, est aussi l'occasion de le renvoyer à un passé pas très lointain, celui de sa folle jeunesse, dans les années 80, où il a débarqué dans la ville de Berlin, alors coupée en deux par un mur.

Thomas replonge ainsi dans les souvenirs de sa passion amoureuse pour une jeune femme exilée de l'Est, Petra. Belle, mystérieuse, fascinante. Son histoire personnelle l'avait également rendue mélancolique et à fleur de peau, mais elle avait su trouver auprès de Thomas un réconfort et la promesse de lendemains meilleurs. Elle lui avait aussi confessé son parcours, avec son lot de drames et de déchirures. Bref, tout allait pour le mieux entre eux deux. Et puis, il y a eu « cet instant-là », le fameux...

Alors je ne vous cache pas que la lecture est longue, très longue, surtout le début, mais la partie rétrospective n'apporte pas non plus de regain ni de souffle nouveau. Encore des longueurs, en plus des clichés, et l'histoire d'amour qui se révèle mélodramatique, mais surtout sirupeuse et larmoyante. Pff, quoi. Sans compter que j'ai toujours beaucoup de mal à m'attacher aux personnages de D. Kennedy, j'ignore pourquoi mais ça ne prend pas.

J'ai alterné ma lecture papier avec la version audio, presque irréprochable comme d'habitude, par contre j'ai un problème, dès qu'une voix masculine aborde les dialogues ou les personnages féminins, ça coince. Les interventions de Marcha Van Boven sont trop rares, dommage, cela aurait pu compléter l'interprétation, sincère et poignante, de Philippe Résimont et rendre l'ensemble plus crédible.

Audiolib ♦ novembre 2011 ♦ texte intégral lu par Philippe Résimont et Marcha Van Boven (durée d'écoute : 17h 41) ♦ traduit par Bernard Cohen pour les éditions Belfond ♦ en format poche chez Pocket (janvier 2013)

2 décembre 2013

Cinq jours, par Douglas Kennedy

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Laura est mariée à Dan depuis de nombreuses années, et pourtant elle ne se sent ni heureuse ni épanouie. Elle mène sa vie professionnelle avec application, elle adore son travail et pourtant là aussi elle commence à flancher. A force de côtoyer tous les jours la détresse des autres (elle est technicienne en radiographie), Laura a le sentiment de devenir transparente.
Elle a aussi pris à bras le corps la dépression nerveuse de son fils, a supporté la neurasthénie de son époux, humilié d'être au chômage. Le temps passant, Laura a accumulé le stress et la morosité des autres et a fini par ne plus se soucier d'elle-même.
Lors d'un weekend à Boston, elle rencontre Richard, agent d'assurances, marié et père de famille lui aussi, un type au physique ordinaire, qui l'aborde, la touche, lui parle. Tous deux ont d'abord un déclic intellectuel. L'un et l'autre vouent une passion pour les mots et la littérature et blablatent des heures durant sur leurs connaissances, leurs frustrations aussi, car jamais auparavant ils n'avaient pu exprimer leur érudition avec autant de liberté.
De fil en aiguille, les sentiments vont apparaître. Et ainsi, ils vont vivre une liaison fusionnelle, passionnelle, intense.
Fin de l'histoire ? Pas vraiment.
Car l'histoire est terriblement banale, nous faisant comprendre que la raison reste plus forte que la passion, que nos vies sont vouées à demeurer dans leur petite case, bien cloisonnée. Inutile de rêver en sortir. Il y a le poids de la famille, des proches, de notre éducation aussi ... Tout ça fait qu'on demeure paralysé plus souvent qu'on ne le voudrait.
A vrai dire, je n'ai pas beaucoup accroché à cette histoire, que j'ai trouvée lente, longue et barbante.
L'ennui, dans ce livre, c'est l'accumulation de clichés, les dialogues plats, le besoin d'étaler une bonne couche de culture qui sonne faux, l'impression d'être en retrait de cette histoire, tristement banale de surcroît, avec des personnages ternes et ordinaires, qui se jettent dans une passion amoureuse laquelle ne nous fait pas rêver une seconde.
L'interprétation de Rafaèle Moutier est jolie et délicatement sensuelle, mais un peu moins convaincante dès qu'il s'agit du personnage de Richard (quel pédant, ce type ! et pourtant quel lâche ! ...). En clair, autant j'ai pu être touchée par la partie féminine, la sensibilité de Laura, autant j'ai été agacée par ce type médiocre, frileux, qui bombe le torse avant de se défiler au moment opportun (tout ce qui m'insupporte !).
C'est triste et tellement pathétique dans l'ensemble. Ce n'était franchement pas le livre qu'il me fallait lire en ce moment (la maladie, la morosité, le constat d'échec, et tout ça). Je n'en pouvais plus d'arriver à la fin ! Par contre, aussi bizarre que cela puisse paraître, j'ai tout de même voulu aller jusqu'au bout de l'histoire, même si j'ai survolé des passages de temps à autre. Comme quoi ! Ce livre renferme peut-être un pouvoir de fascination morbide... 

Audiolib, novembre 2013 - texte lu par Rafaèle Moutier (durée d'écoute : 10 h 31) - traduit par Bernard Cohen, pour les éditions Belfond.

8 novembre 2013

La boutique de la seconde chance, par Michael Zadoorian

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Ce roman était déjà passé entre mes mains l'année dernière, mais le timing n'était pas bon car je l'avais vite reposé sur ses étagères. Cette fois, la tentative s'est avérée concluante, plus douce et apaisante que je n'aurais pu l'imaginer. Car cette histoire avait effectivement beaucoup à me raconter : le narrateur s'appelle Richard, surnommé Chiffo, c'est un as de la brocante, un passionné des vieilles choses. Il tient une petite boutique où il réunit tout son capharnaüm et passe le reste de son temps à chiner dans les foires ou chez des particuliers.

Je vous dois une confession toute personnelle : j'adore chiner, fouiller après les bonnes affaires, dénicher l'objet perdu, retomber en enfance, trouver de l'âme à un vieil objet... C'est une passion qui ne s'explique pas, mais qui fait des émules ! Forcément, ce livre ne pouvait que me plaire car c'est à peu près le même discours que tient le narrateur. Bref, au cours de son histoire, Chiffo perd sa mère et doit vider la maison familiale. Il pensait opérer de manière chirurgicale, sa manière habituelle, et puis il se prend une claque en feuilletant un livre de recettes.

C'est une plongée dans l'intimité de ses parents qu'il ne soupçonnait pas, il va les découvrir sous un jour nouveau, s'attendrir et, peut-être, voir sa propre carapace se fissurer. Car Chiffo n'a pas de vie affective, ses relations avec les femmes sont épisodiques et fugaces, jusqu'au jour où il rencontre Theresa, le clone de Betty Page. Tout ça fait que sa petite existence ordinaire est en pleine ébullition, en train d'évoluer et de mûrir, donc c'est plutôt pas mal. La lecture, dans l'ensemble, est fort sympathique, un peu redondante certes, mais elle attachera quiconque s'enthousiasme pour la brocante et la quincaille, car il y a vraiment des perles au niveau des anecdotes, c'est du petit lait à boire ! 

 10-18, novembre 2013 - traduction de Jean-François Merle

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