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Chez Clarabel
10 juin 2013

“With the Smithies, it was different. There was sometimes no telling where one of them began and the others left off.”

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Sally, Celia, April et Bree se rencontrent sur le campus de la mythique université féminine de Smith, célèbre à la fois par la qualité de son enseignement et l'esprit féministe et libertaire qui y règne. Le roman s'ouvre sur l'annonce du mariage de Sally, auquel doivent se rendre ses trois copines, l'occasion pour chacune de ressasser leur première rencontre et le chemin accompli depuis.

J'avais, très honnêtement, beaucoup d'attentes concernant ce roman. Mais hélas j'ai été un chouïa déçue car je n'ai pas su m'attacher aux héroïnes, ni m'embarquer dans leur histoire. Pourtant, le roman fait plus de 500 pages et offre une perspective de lecture dense et palpitante. Au lieu de ça, je suis restée en marge du récit. Peut-être avais-je naïvement espéré une lecture plus légère, aussi j'ai vite déchanté en réalisant que le roman traite de thèmes forts et percutants (homosexualité, abus de faiblesse, viol, deuil, etc.), comprenant au fond de moi que j'avais fait fausse route.

En somme, c'est un roman d'initiation qui papillonne et illustre des jeunes femmes en pleine éclosion, à la découverte d'elles-mêmes, de leurs envies, de leurs désirs et de leurs peurs, ce sont donc des questions d'identité, de rôle et de place de la femme dans la société actuelle dont il est sujet ici. La lecture est fraîche et gazouillante en surface, mais recèle des amertumes profondes et (limite) déprimantes.

Et là, tout de suite, maintenant, cela ne collait pas du tout à mon humeur, ni à ma soif d'évasion. D'où la petite déception, pour ma part. 

Les débutantes, par J. Courtney Sullivan
Livre de Poche (2013) - traduit par Frédéric Collay et Anne-Laure Paulmont

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8 mai 2013

"Une vie de femme est toujours un compromis."

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Ce roman possède un charme fou, il a eu le très bon goût de me transporter littéralement à Lyme Regis, sur la côte du Dorset, bercée par le son des vagues et des mouettes, ce qui a été fortement appréciable en cette saison printanière. L'histoire se passe au début du XIXe siècle, autour de deux héroïnes, Mary Anning et Elizabeth Philpot. L'une est jeune, issue d'une famille désargentée, frappée depuis toujours par la passion du fossile, inculquée par son propre père, l'autre est une vieille fille excentrique, indépendante et généreuse. Toutes deux ne devaient jamais se rencontrer, mais les circonstances en ont décidé autrement.

Ainsi, elles affronteront ensemble bien des tempêtes au cours des longues années qui ont jalonné leur amitié. Avec une période de creux, durant laquelle les deux femmes vont s'éloigner suite à une fâcherie pour un homme, puis par la faute de leur orgueil trop prononcé, car toutes les deux n'ont jamais cessé de penser l'un à l'autre, sans vouloir franchir le premier pas pour s'excuser ou demander pardon. C'est donc un roman sur la vie, un roman qui parle d'amitié, en plus d'être un roman qui évoque la place des femmes dans la société scientifique (Mary devra batailler pour qu'on reconnaisse ses talents et autres connaissances en matière de fossiles !).

Aussi, ce roman est tout simplement formidable. Doux et apaisant. Avec un sens du romanesque absolument parfait, sans la moindre faute de goût. Dès lors qu'on glisse un doigt de pied dans cette histoire, on n'imagine plus vouloir en sortir sans connaître la suite ou la fin ! L'histoire est lue par Danièle Lebrun de la Comédie-Française, pour le rôle d'Elizabeth Philpot, et Julie-Marie Parmentier, pour celui de Mary Anning. C'est un duo qui allie la force et la douceur, en plus de la sensibilité et de la petite note qui bouleverse sans en avoir l'air. C'est une promenade littéraire ravigotante, une bouffée d'air pur et une petite parenthèse enchanteresse. A déguster, les paupières closes, le casque sur les oreilles.

Prodigieuses créatures, par Tracy Chevalier
Gallimard, coll. Ecoutez Lire (2012) - Traduction d'Anouk Neuhoff

18 avril 2013

“A Japanese can live on a teaspoonful of rice a day. We were the best breed of worker they had ever hired in their lives.”

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Au début du XXe siècle, des célibataires américains ont choisi, sur catalogue, leurs épouses d'origine japonaise, après avoir échangé quelques lettres et photographies. Ces demoiselles, de tous âges et de tous horizons, ont ainsi tout quitté dans l'espoir d'une vie meilleure, mais la réalité s'est finalement révélée différente. Car toutes ces jeunes filles, avec des rêves débordant des poches, n'ont malheureusement pas trouvé l'amour à leur arrivée. La plupart ont en fait été considérées comme du bétail, de la main d'œuvre docile et bon marché. Et les époux n'étaient pas des banquiers ou de riches négociants en soierie, mais de simples fermiers, logés dans des tentes ou des cabanes.

Amère désillusion pour toutes ces Japonaises, piégées dans un mariage sans âme, sans vie, sans tendresse ! Mais lorsque certaines d'entre elles ont appris à faire contre mauvaise fortune bon cœur, ou su établir une véritable harmonie familiale, elles ont ensuite été frappées par les horreurs de la guerre, l'attaque de Pearl Harbor et les mesures gouvernementales visant à parquer tous les immigrés d'origine japonaise dans des camps, perdus dans les montagnes. Partagées entre la honte, l'incompréhension, l'impuissance et l'amertume, nos héroïnes ont assumé leur nouveau destin sans broncher.

Le récit de Julie Otsuka est foncièrement intéressant, intelligent, poignant et instructif. Par contre, ce que je trouve dommage, même si cela fait partie du choix de l'auteur, c'est d'avoir délibérément parlé à la première personne du pluriel, montrant ainsi qu'il s'agit d'un témoignage collectif, toutes unies dans la même galère. Le problème, c'est que l'ensemble m'est apparu impersonnel, avec une distance établie, sans possibilité de s'attacher à une histoire ou un personnage en particulier. Ce ne sont finalement que des visages anonymes, on a beau ressentir ce que ces jeunes femmes ont pu éprouver dans cette expérience de vie, mais il en découle aussi un sentiment de vide. C'est assez déconcertant.

A la narration, nous avons Irène Jacob, dont le charme et la subtilité confèrent à l'écoute une mélodie gracieuse, aux accents doux et puissants selon les besoins. C'est particulièrement agréable ! Lecture courte, seulement 3h47 ! Dans le même registre, je vous conseille Le fil à recoudre les âmes de Jean-Jacques Greif.

Certaines n'avaient jamais vu la mer, par Julie Otsuka
Audiolib, 2013 / Phébus, 2012 - Traduit par Carine Chichereau
Texte intégral lu par Irène Jacob

PRIX FEMINA ETRANGER 2012

27 mars 2013

"Come on, girl. Don't cry."

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C'est au son de la voix grave de la très belle Anna Mouglalis, un choix qui a été approuvé par Toni Morrison elle-même, que j'ai donc choisi de me laisser bercer, pour mieux découvrir l'univers de l'auteur qui m'était peu familier. A peine les premières notes ont retenti, l'histoire a jailli de nulle part et j'ai tout de suite été transportée dans un ailleurs fait de poussière, de rage, de désespoir, dans un paysage lavé de couleurs. Un monde terne et âpre.

C'est donc l'histoire de Franck, vétéran de la guerre de Corée, qui s'échappe de son asile dès lors qu'il apprend que sa jeune sœur Ycidra est gravement malade. On sait très peu de choses sur lui, pour commencer. On devine son désarroi, son désespoir et sa détermination à quitter Seattle pour arriver en Géorgie. Son but : la petite ville de Lotus, où il a grandi sans une étincelle de bonheur. Son univers tournait autour de sa sœur et de ses meilleurs potes. Puis il est parti à la guerre, lui le soldat noir, fier de servir le drapeau américain.

Après quoi, le retour a sonné le début de sa descente aux enfers, trop de cauchemars, d'images immondes, de sacrifices, de meurtres et de massacres viennent le hanter. Il tente d'oublier dans l'alcool, ou dans l'amour, mais c'est un homme brisé. C'est finalement au cours de son voyage, pour sauver sa sœur, qu'il comprendra tout ce qu'il a tenté de camoufler, ce qui a bien failli l'étouffer.

De son côté, Ycidra aussi a connu sa douleur, ses rêves brisées et ses illusions perdues. Car c'est un peu le tour de piste que nous offre ce court roman, un panel de vies démantibulées, d'existences fracassées. Des corps usés. Des esprits hantés. C'est dur, oui. Par contre, ce n'est pas le champ de mines dont on pourrait en sortir avec la tête à l'envers. En fait, on se surprend à avaler tout ce qu'on nous raconte comme sous l'effet d'hypnose. La langue est belle, pure et sophistiquée. Pas un pas de travers. L'image toujours impeccable. L'auteur tranche dans le vif, crac, et ça ne fait même pas mal.

La forme courte réussit très bien à ce récit, pour son état d'urgence et de sauve-qui-peut. Seule la dernière ligne droite m'aura laissé un goût amer, chiffonnant presque la très belle appréciation que j'avais de cette rencontre, et c'est bien parce que j'ai aimé les 3/4 du livre que je lui octroierai donc mon plein assentiment ! A digérer, à méditer, à ruminer. 

Home, par Toni Morrison
Christian Bourgois éditeur, 2012 / Audiolib, 2013 - Traduit par Christine Laferrière
Texte intégral lu par Anna Mouglalis
durée : 4 heures seulement !

26 mars 2013

“Write about what disturbs you, particularly if it bothers no one else.”

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Quelle magnifique histoire ! J'avais vaguement suivi le buzz autour du roman au moment de sa parution, encore une fois j'avais préféré attendre avant de me faire ma propre opinion, et puis j'ai opté pour l'audio-livre, qui a fini de planter le clou dans mon appréciation plus qu'enthousiaste ! Les trois comédiennes nous transportent littéralement dans leur monde, dans leur histoire, c'est un délice pour les oreilles.

Nous plongeons donc dans le Sud des Etats-Unis, à Jackson, dans le Mississippi, dans les années 60, et nous découvrons la vie des bonnes noires, qui élèvent les enfants des familles blanches, lesquelles ne se conduisent pas toujours de façon charitable ou honorable avec elles. Nous sommes aux balbutiements des droits civils, de Martin Luther King et du président Kennedy, ça fourmille, ça grouille, ça songe mais ça n'ébranle pas cette petite société sudiste, rétrograde et endormie sur elle-même.

Alors, nous faisons connaissance avec plusieurs bonnes, dont Aibileen et Minny. La première a déjà une longue expérience derrière elle, c'est une femme sage, un peu usée, mais qui n'aime pas faire de vagues. Elle est folle de la petite Mae Mobley, la fillette rondouillette dont elle s'occupe, mais envers laquelle sa propre mère, Miss Leefolt, est souvent maladroite et exigeante. Minny, elle, est une tigresse, elle n'a pas sa langue dans sa poche, elle dit tout haut ce qu'elle pense, ce qui lui fait souvent perdre sa place. Elle a un sérieux contentieux avec Miss Hilly, une redoutable mégère qui mène tout le monde à la baguette et qui interdit quiconque de l'embaucher dans tout le Mississippi !

Heureusement, Minny va rencontrer Miss Célia, un clone de Marilyn Monroe, jeune femme douce, complètement à côté de ses pompes, qui ne sait rien faire de ses dix doigts et qui voudrait apprendre à cuisiner, sans que son mari en sache quelque chose. Alors Minny doit travailler en cachette. Quelle farce ! Le nombre de fois où la bonne se retrouvera dans des situations saugrenues est aussi l'occasion de bonnes séances de gloussements... Sans quoi, ce duo est foncièrement attachant. J'ai beaucoup aimé leurs séquences.

Bref, parmi les amies de Miss Leefolt et Miss Hilly, nous avons Miss Skeeter, qui est pourtant tout le contraire de ces dames. C'est une grande branche, à la coiffure rebelle, toujours célibataire, au grand dam de sa mère. Elle rêve de mener une carrière dans le journalisme ou l'édition. En attendant, elle rédige des conseils de ménagère pour la gazette locale (une blague !), avant de se lancer dans son grand projet qui va la réunir, elle et Aibileen, puis toutes les bonnes de la région, autour de leurs conditions de travail et du regard qu'elles posent sur leur situation.

Cette ébauche de livre est un futur brûlot. Et pourtant, toutes vont s'y consacrer, d'abord avec maladresse et la peur au ventre, puis animées d'une foi véritable, d'une envie d'en découdre, de parler, de raconter, de se libérer. Car elles ont toutes une histoire poignante, révoltante, attachante à partager. Et c'est fascinant avec quelle simplicité, quel amour et quelle passion nous adhérons à leur incroyable parcours. Ce sera comme une gestation dans la douleur, avec un voile de folie et d'insouciance, mais quel acte de courage aussi !

Sincèrement, je n'ai pas vu le temps passer. Tout de suite, j'ai été absorbée par cette formidable aventure humaine, parsemée d'anecdotes très drôles (le premier rendez-vous entre Miss Skeeter et Stuart, le moment où Minny se planque dans les toilettes, la pathétique collection de trônes éparpillés dans le jardin pour protester contre la loi sur les WC, sans oublier la fameuse tarte au chocolat ... un potin tout bonnement hilarant, même s'il est tout sauf appétissant !). Il y a donc matière à sourire, rire, soupirer aussi, face à tant de bêtises, d'injustice et de discrimination, mais globalement il en sort un message très positif et une sensation jubilatoire. Je recommande fortement !!!

La couleur des sentiments, par Kathryn Stockett
éditions Jacqueline Chambon, 2010 / en poche, Babel pour Actes Sud, 2012 / Audiolib, 2011
Traduit de l'anglais (USA) par Pierre Girard
Texte intégral lu par Nathalie Hons, Nathalie Hugo, Cachou Kirch et la participation de Valérie Lemaître
durée : 17 h 50

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15 mars 2013

"The same wind that blows us off course can turn and carry us home."

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Tout commence par un rapport de force entre Nora Sutherlin, un célèbre auteur de romans érotiques, et son éditeur, Zach Easton, fraîchement débarqué de Londres. Elle souhaite publier un livre différent de ses écrits habituels et a sollicité l'aide d'une prestigieuse maison new-yorkaise, pour laquelle travaille Zach. Celui-ci est farouchement opposé au projet (imposé son supérieur) et compte mener à la baguette la jeune femme en lui faisant bien sentir que c'est “un écrivain du ruisseau, qui n'écrit que des histoires de caniveau”. Pas très sympa, donc. Ceci dit, Nora est une jeune femme rebelle, sarcastique et plus encore.

Elle a connu une liaison d'une dizaine d'années avec Soren, qui l'a initiée aux tourments de la soumission. Éreintée par cette passion dévastatrice, elle a pris la fuite pour se lancer dans une vocation opposée, celle de devenir la plus grande Dominatrice d'une boîte privée. Autant dire qu'elle n'est pas effarouchée à l'idée d'être bousculée par Zach ! Au contraire, elle y trouve du plaisir et l'envisage comme un véritable stimulant. Elle cherche aussi à le déstabiliser, à flirter et à le pousser dans ses retranchements, mais Zach est un homme secret et aigri. Il sort d'une rupture amoureuse douloureuse, le fantôme de son ex est partout présent dans ses pensées, au risque de le rendre fou.

N'oublions pas non plus l'irrésistible Wesley, un jeune Apollon qui vit sous le toit de Nora et officie en tant qu'assistant personnel. Or, c'est un intouchable. Ses convictions religieuses sont profondes, le garçon est vierge, fou amoureux de Nora, elle-même n'est pas insensible à son charme, et pourtant ces deux-là ne cèdent jamais à leurs pulsions. Là aussi, l'histoire est intéressante à suivre.

Car c'est tout l'intérêt de ce livre, multiple et moins racoleur que ses confrères. Sans Limites vous raconte une histoire d'amours désabusées, d'amitié, de confiance et de découvertes de ses désirs les plus sombres, les plus inavouables. C'est un livre qui m'a finalement grandement surprise, car l'histoire est teintée d'une certaine amertume. Tour à tour, elle est capable de se révéler complexe et fascinante, avec des passages déstabilisants sur la violence que l'héroïne est capable de s'infliger. On ressent alors vivement son désespoir, son impuissance et sa fragilité. Détail non négligeable, l'écriture est belle et sensuelle. Elle dépouille l'aspect graveleux auquel la romance érotique trop souvent s'acoquine. Rien que pour ça, pour l'aspect original et peaufiné, je recommande cette lecture qui donne l'impression de lire autre chose qu'une simple fiction du genre.

Sans limites, par Tiffany Reisz
Harlequin, coll. Mosaïc, 2013 - traduit par Alba Neri 

"I know people think erotica is just a romance novel with rougher sex.  It's not.  If it's a subgenre of anything, it's horror.

- Horror? Really?

- Romance is sex plus love.  Erotica is sex plus fear."

13 mars 2013

“You wanted hearts and flowers,” he murmurs.

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Nous avions abandonné une Anastasia en pleine reprise de ses moyens, choisissant de fuir sa relation malsaine avec Christian, et j'avais grandement applaudi ce choix. Clap clap clap. Hélas, la résistance de la demoiselle aura duré ... 20 pages. Quelle désolation ! Ana a donc commencé son boulot, elle est assistante auprès d'un éditeur indépendant, lequel semble lui porter une attention bien pressante. Hmm, c'est alors que Christian réapparaît avec ses cadeaux, ses virées en hélicoptère et ses tons graves et impétueux, tout ça parce qu'il n'est pas content de la mine de déterrée de sa petite copine, qui a aussi perdu quelques kilos, le comble du comble, car ... à quand date son dernier repas ?! (pff)

Eh oui, c'est toujours, toujours la même rengaine. Christian se pose en mâle dominateur, mais c'est ridicule, Ana est naïve et ne cesse de minauder. Au secours. Dès lors qu'il lui propose de revoir les bases de leur relation (encore un contrat ?), elle frétille d'excitation. Enfin une relation avec des fleurs et du chocolat ? Naaan... Je sature.  Autant j'avais pu rigoler avec les débuts de cette série olé-olé, autant cette fois je m'escrime et je jure que la plaisanterie a assez duré.

Et cette farce dure trois tomes, pitié STOP. C'est chiant et y'en a marre de ces fadaises et autres niaiseries. Le pire, c'est qu'il y a maintenant des tonnes de bouquins qui ont pris le relais et qu'on ne trouve plus que ça (de la médiocrité et du porno vulgaire). Que passe cette mode au plus vite et qu'on retrouve des histoires plus croustillantes, drôles et écrites avec une vraie plume.

Rien à redire sur l'interprétation de Séverine Cayron, juste et stoïque quand on songe aux singeries qu'elle doit débiter, c'est le seul bon point à sauver de ce livre à écouter.

Cinquante nuances plus sombres, par E.L. James
JC Lattès / Audiolib, 2013 - traduit par Aurélie Tronchet
Texte intégral lu par Séverine Cayron, avec la participation de Julien Bocher

11 février 2013

"Je sais à ce moment-là que je ferais n'importe quoi pour cet homme. Je lui appartiens."

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Ana est étudiante, en dernière année. C'est une jeune femme amoureuse de littérature romantique, qui n'a jamais connu le grand frisson et qui entend se préserver pour LE candidat idéal. Et elle le rencontre au cours d'une interview pour le journal de la fac, il s'agit de Christian Grey, multimillionnaire, attirant et célibataire. Aussitôt son cœur fait boum.

Le problème d'Anastasia, c'est qu'elle se dévalorise constamment : physique ordinaire, maladresse légendaire, d'une naïveté et d'une innocence déconcertantes... Et la gourde confie son destin amoureux à un type qui lui propose tout le contraire, du sexe, sous contrat et avec des clauses particulières. Toute autre jeune fille (in)expérimentée prendrait ses jambes à son cou, mais pas notre mademoiselle Steele !

Alors, je dois avouer m'être beaucoup amusée à l'écoute des premiers chapitres, avec la conscience aigüe que ce n'était peut-être pas normal, sauf qu'il faut reconnaître que l'héroïne, dont la première entrée en scène se solde par une chute à quatre pattes sur le seuil du bureau de Christian Grey (oui franchement j'ai ricané comme une bécasse), est pathétique à souhait.

Pendant longtemps j'ai trouvé que c'était comique et divertissant, avec des défauts à la pelle (diantre, ce niveau d'écriture). Je reste, cependant, intimement convaincue que cette version Audiolib a pu jouer en faveur de mon appréciation générale (S. Cayron est troublante, ironique, coquine et sans complexe). Bon, dès le moment où on entre dans le vif du sujet, avec l'étalage graveleux de scènes sexuelles pas du tout sensuelles, j'ai commencé à faire la fine bouche.

Voilà, c'est de la lecture de distraction, qui comporte une lourdeur de style, des personnages têtes à claques, une histoire quelque peu grivoise, avec des descriptions sans charme, d'un érotisme plat, mais j'ai tenu jusqu'au bout, 16 heures d'écoute tout de même, car l'interprétation du livre audio est agréable et pertinente. 

Cinquante nuances de Grey, par E.L. James
JC Lattès / Audiolib, 2012 - traduit par Denyse Beaulieu
Texte intégral lu par Séverine Cayron

25 janvier 2011

A ne lire qu'après ma mort

IMG_2276Voici le truculent portrait d'une mamie de 82 ans qu'on a collée en maison de retraite et qui ne décolère pas. Sa petite-fille lui a offert un cahier et un stylo pour tuer le temps, mais ce n'est pas trop le genre de Cora de s'épancher. Contre toute attente, elle s'adonne avec plaisir à cet exercice et elle nous raconte TOUT sur son quotidien aux Palisades. Avec son caractère bougon, Cora n'est pas commode et ne s'entend avec personne, elle traite les autres pensionnaires de pimbêches, elle fume en cachette, mange des bonbons en dépit de son régime, avale ses pilules plus que de raison. Heureusement, il y a Vitus, un européen aux manières raffinées, pour lequel elle s'entiche follement. Avec lui, elle se sent revivre. Cela lui donne une pêche d'enfer, elle devient presque raisonnable, elle maigrit, et elle se met à fouiller dans son passé pour comprendre ce qui a pu la rendre aigrie à ce point. Bon, la vie aux Palisades est également un peu chamboulée par une série de vols. Cora, notamment, a perdu son cristal fétiche - autant dire que celui qui a fait ça le paiera cher ! Malgré ses airs revêches, Cora Sledge est bougrement attachante, drôle et impitoyable. Parfois touchante, aussi, surtout quand elle repense à ses années en arrière et qu'elle met enfin le doigt là où ça fait mal.

Quelque chose était bouché en moi. Le rencontrer, c'était un peu comme percer avec un clou la croûte qui se forme sur l'embout d'un tube de colle et s'apercevoir qu'il reste du produit encore bon à l'intérieur. Le monde s'en trouvait ravivé. J'avais de nouveau envie de vivre.

Bons baisers de Cora Sledge - Leslie Larson
10-18 Grand format (2011) - 379 pages - 18€
traduit de l'anglais (USA) par Michèle Valencia

24 juillet 2009

L'Autre homme de ma vie, par Emily Giffin

lautre_homme_de_ma_vieQuel ennui, ce livre ! C'est bien simple, j'ai fini par le parcourir en diagonale. Je ne supportais plus les longs atermoiements de la narratrice, Ellen, mariée à Andy, un fringant avocat, issu d'une famille aisée, aimante, extraordinaire. Ellen aussi se revendique heureuse en amour et pas un nuage ne plane sur son mariage.
Mais pourquoi se justifie-t-elle autant ? Par la faute de la réapparition de son ex, Leo. C'était son grand amour quand elle était étudiante, sa passion dévorante et dévastatrice. Lorsque Leo a rompu, huit ans plus tôt, Ellen s'est sentie pire qu'une vieille paire de chaussettes bonne à jeter. Et c'est grâce à son amie Margot, la soeur de son futur mari, qu'elle a su remonter la pente, en s'investissant dans le boulot aussi.
Les années ont passé, Leo est de retour, rencontré par hasard dans les rues de New York. Le mensonge s'installe à partir du moment où Ellen décide de ne pas en parler à Andy.
Les pages défilent et la jeune femme s'interroge : félicité conjugale contre coup de foudre jamais guéri. Et l'histoire n'en finit pas de peser, c'est lent, c'est mou. L'héroïne est horriblement passive, c'est insupportable. Sa vie est décrite comme idyllique et sublime, Andy est un type merveilleux, même s'il dort en pyjama fraîchement repassé (sic). En contre-poids, nous avons Leo, le terrible amant perdu, inaccessible, chaud brûlant, qui exsude la sensualité et l'érotisme.
Quelle déception, au final ! Plus de 360 pages ont été pondues pour une conclusion dépitable. Pourtant l'histoire aurait pu joliment broder sur la thématique des remords face à un passé qui ressurgit, avec une révélation fébrile, car si tout était à refaire, quels seraient nos choix. Le titre original est beaucoup plus révélateur, Love the man you're with, qui signe un moralisme dont la traduction française a largement fait impasse. (Mais si j'avais su, je serais pas venue !)
A lire, pour crisser bien fort !!!

Presses de la Cité, 2009 - 380 pages - 19,50€
Traduit de l'anglais (USA) par Alice Delarbre

En savoir plus sur la page de l'éditeur (avec une petite fourmi qui semble s'être perdue, cliquez dessus pour comprendre)

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