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Chez Clarabel
8 février 2020

Pour un instant d'éternité, de Gilles Legardinier

Pour un instant d'éternitéRien ne va plus... entre Gilles Legardinier et moi.
Découvert en 2013 avec Demain j'arrête, j'ai enchaîné les romans avec jubilation. Un enthousiasme jamais altéré. Vraiment top. Coïncidence ou pas, depuis son changement d'éditeur, ça ne colle plus. J'aime de moins en moins ce qu'il propose (Le premier miracle, Une fois dans ma vie, J'ai encore menti). Bof bof.
Tout me semble lourd, long et redondant.

Ce nouveau titre n'a pas fait exception : l'histoire est confuse et lassante... malgré un programme alléchant. En plein Paris du début du Siècle, qui consacre l'Expo Universelle, on fait connaissance avec une équipe de cerveaux habiles à concevoir des cachettes à trésors et à démêler les énigmes. Dépassés par leur réputation, ils seront hélas confrontés à des personnages peu recommandables et deviendront incidemment des cibles à éliminer.
Un peu d'aventures, un peu d'intrigue criminelle, un soupçon de pouvoirs occultes... un peu fourre-tout au final. La lecture est fastidieuse car elle n'accroche pas et retombe facilement sur de vieux acquis. Les discours, les relations, les tours et détours, les rebondissements, les personnages aussi... c'est du déjà vu.
En fait le roman est très inégal : parfois je me surprenais à écouter l'histoire avec intérêt, parfois je me demandais combien de temps encore avant la fin ! ? Bref. Un peu trop sinueux, si vous voulez mon avis. D'où l'ennui et la déception.
Tant pis.

©2019 Editions Flammarion (P)2019 Editions Gallimard

Fort de l’inventivité et de l’humanité qui ont fait sa marque, Gilles Legardinier sait nous emporter au coeur de destins qui basculent. Combinant tous les talents qui font son exceptionnel succès, il nous offre ici une aventure captivante dans un univers énigmatique, une histoire qui enflamme notre imagination et nos émotions.

⭐⭐.5

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29 janvier 2020

Ceux qui voulaient voir la mer, de Clarisse Sabard

Ceux qui voulaient voir la merLassée de sa vie parisienne, Lilou plaque tout et s'installe à Nice avec son fils Marius. En l'accompagnant chaque jour au parc, elle remarque une mamie, perdue dans sa bulle, en train de ressasser le passé. La rencontre finit par se produire : bonjour, je m'appelle Aurore et j'ai le cœur brisé par un grand amour qui s'est envolé à New York pour ne jamais revenir... Si elle se confie à Lilou, c'est dans le but de transmettre son histoire à sa petite-fille qu'elle ne voit plus.
Le défi est de taille mais très excitant. Lilou dévore la correspondance des amants et devient une Miss Marple qui s'enflamme en rêvant secrètement à des retrouvailles émouvantes. Obsédée par son récit, Lilou s'attache et ne veut surtout pas décevoir Aurore.
À côté de ça, sa nouvelle vie prend aussi des couleurs chatoyantes : séances folkloriques de zumba, amitiés éclatantes, querelles de voisinage, petits meurtres en famille et j'en oublie. La partie contemporaine du roman laisse apparaître une formidable osmose et procure un bien-être très appréciable.
En revanche, les flashbacks sont plus inégaux car on se passionne plus ou moins à ces vieux souvenirs. Ils nous révèlent pourtant des moments forts avec des personnages qu'on apprend à découvrir et apprécier... mais le tourbillon dans lequel ils nous entraînent est trop disproportionné pour y adhérer pleinement. Les révélations sont banales ou attendues, si bien que je n'ai pas été transportée jusqu'au bout.
Toutefois j'ai globalement passé un bon moment : lecture distrayante et agréable à suivre ! Come and go with me ♪♫ https://youtu.be/-nt4rlmpqtc

©2019 Éditions Charleston (P)2019 Audible Studios

Cette jolie histoire est mise en avant par la narration intuitive de Marie Bouvier, simplicité, émotion, tendresse... tout est bon - sauf les intonations exagérées pour caractériser les personnages, comme la voisine méfiante ou le grand tatoué mystérieux. Brisons les codes, cessons les clichés, laissons la lecture vagabonder sans entrave et permettons à l'imagination de faire son œuvre... amen.

⭐⭐⭐

2 décembre 2019

Le petit roi du monde, de Philippe Amar

Le petit roi du monde lizzieVictor a connu une enfance heureuse auprès de sa Tatie mais celle-ci vieillit et tombe malade, du coup les services sociaux se chargent de trouver une nouvelle famille d'accueil pour le garçon de douze ans. Sauf qu'il en a décidé autrement ! Ainsi, il passe les petites annonces au crible pour trouver sa mère idéale. Pour lui, aucun doute possible : elle s'appelle Lily et elle est pâtissière.
Pour l'aborder, Victor met au point un stratagème assez maladroit : il se présente en tant que Miguel, célibataire en quête du grand amour. La jeune femme tombe sous le charme. Vient la rencontre tant attendue, et là... surprise !
En fait, ce roman est invraisemblable mais tellement doux et attendrissant. J'ai totalement succombé. On y rencontre un môme formidable, avec de la suite dans les idées. Car son obstination à décider de son avenir est hallucinante (oui, peu crédible) mais on s'attache à son parcours. Et puis ses courriers sont drôles, lorsqu'il cherche à plaire et qu'il fait appel aux répliques cultes des comédies romantiques ! Quel numéro.
Victor ne manque pas d'idées folles et compte pour soutien une équipe de bras cassés d'une loyauté à toute épreuve. Impossible pour lui d'échouer à sa mission... non ?! En tout cas, on se prend au jeu et on savoure cette jolie histoire d'adoption, vraiment hors norme.

©2019 Éditions Plon (P)2019 Lizzie

Très bonne lecture par Claire Cahen : sensibilité, tendresse, émotion. Un concentré de bonne humeur et d'ondes positives !

⭐⭐⭐.5

 

Le petit roi du monde

25 novembre 2019

Les choses humaines, de Karine Tuil

Les choses humainesL'histoire du roman met en avant beaucoup de choses qui vont de travers dans notre société et contre lesquelles on a parfois fini par s'y habituer, lâchement. C'est un constat affligeant. D'où ma lecture en apnée, dans un état d'hébétude, à la fois pressée d'en finir mais curieuse du dénouement.

Lors d'une soirée trop alcoolisée, un garçon propose à une fille de sortir prendre l'air puis lui roule un patin derrière une benne à ordures. Ce qu'il advient ensuite est flou, disons qu'il est vécu différemment par les deux protagonistes. Car dès le lendemain, Alexandre est accusé de viol et placé en garde à vue. Son attitude est nonchalante : le garçon nie les faits et réclame son passeport pour retourner à Stanford. Comble de tout, Alexandre Faller est un fils de - son père est un animateur emblématique de la télévision, sa mère est une journaliste féministe très engagée. Le poids de cet héritage va également peser dans la balance. Il ne faudrait pas ébruiter l'affaire et encore moins épiloguer pour un coup d'un soir d'à peine vingt minutes... damned.

Au fil de la procédure judiciaire, on s'intéresse à ce petit monde imbu de leur pouvoir et on déteste sans exception ce spectacle désolant. On évoque pêle-mêle la sentence médiatique, les hashtags qui pullulent en masse, la violence des réseaux sociaux, la sexualité bafouée, les propos explicites, les gestes anodins qui ne doivent plus l'être, l'absence d'empathie, quid du bourreau et de la victime, bref un constat sec et sans concession d'une société qui va mal. Au cœur de ce maelström, on se sent complice et coupable. On n'aime pas du tout ça ! Les personnages sont moches. Le miroir qu'on nous tend renvoie l'image d'un monde qui s'autodétruit. On a le moral à zéro après cette lecture... qui m'inspire vraiment peu d'espoir ! Quelle tristesse.

©2019 Editions Gallimard (P)2019 Editions Gallimard

Prix Interallié, 2019
Prix Goncourt des Lycéens, 2019

Le sexe et la tentation du saccage, le sexe et son impulsion sauvage sont au cœur de ce roman puissant dans lequel Karine Tuil interroge le monde contemporain, démonte la mécanique impitoyable de la machine judiciaire et nous confronte à nos propres peurs. Car qui est à l’abri de se retrouver un jour pris dans cet engrenage ?

Constance Dollé met en voix avec justesse un récit efficace qui révèle toutes les complexités soulevées par la question du consentement.

 

22 novembre 2019

Rose désert, de Violaine Huisman

G03362En comparaison avec Fugitive parce que reine, le deuxième roman de Violaine Huisman paraît d'abord beaucoup plus superficiel. C'est l'histoire d'une jeune femme qui vient de se séparer de son compagnon et qui décide de traverser le désert du Sahara pour tout oublier. Elle débarque avec un modeste bagage et ignorant les zones à risques qu'elle va fouler... qu'importe, elle va au-devant de rencontres et d'interdits un peu flous. C'est une jeune femme bohème, libre et entière, après tout.

Au fil des pages, on réalise aussi que l'histoire se répète, mais sonne plus profonde et consistante. L'ombre de la mère est toujours présente et plane sur son existence, ses choix de vie, ses aventures amoureuses. On y revient sans cesse. On parle aussi de son père, de leur famille, de son adolescence chaotique, des premières idylles et des hommes toxiques. Par contre c'est toujours aussi cru et impudique, tellement personnel aussi (comme raconter sa première fois), érotique et sensuel, pense-t-on, moi ça ne me branche pas beaucoup.

Le roman est donc un fourre-tout de souvenirs, de rencontres, d'expériences, d'états d'âme et d'espoirs. Dommage pour le déballage grivois (tendance porno-chic). Reste la sincérité derrière les confidences. Et puis ce roman est merveilleusement lu par Rachel Arditi, comédienne prodigieuse et interprète formidable, qui mérite à elle seule qu'on n'abandonne pas trop vite ni trop tôt ! 

©2019 Editions Gallimard (P)2019 Editions Gallimard

En revisitant ses rapports aux hommes depuis l'adolescence, la narratrice aborde avec une sincérité rarement égalée les tabous de l'éveil à l'amour et à la sexualité. L'écriture si particulière de Violaine Huisman, à la fois poétique et abrupte, s'impose sur ce sujet intime dans toute sa vitalité.

 

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22 novembre 2019

Fugitive parce que reine, de Violaine Huisman

G02701Quel beau roman... qui m'a d'ailleurs fait penser aux films de Diane Kurys et au roman de Gwendoline Hamon, Les dieux sont vaches. Des univers profonds, qui puisent dans l'intimité et l'authenticité, tout en titillant notre corde sensible. Ça peut effrayer, lasser, exaspérer - moi, ça m'a bien plu.

Dans ce roman, Violaine Huisman évoque sa maman, Catherine, une femme très belle et farouche, qui se voulait libre d'aimer sans la moindre attache. Par contre, c'était aussi une femme fragile, exigeante envers les hommes et tyrannique avec ses filles. Elle buvait trop, fumait comme un pompier, était malade, n'avait aucune convenance sociale. Honteuse de ses origines modestes et de son manque d'éducation, elle avait mis l'accent sur son charme, sa sensualité, son aura. Toute sa vie, Catherine a ainsi tracé son chemin sans tergiverser, se donnant sans retenue mais griffant comme une tigresse à la moins incartade.

Ce portrait de femme est raconté à travers les yeux de sa fille qui déballe son enfance tumultueuse, ses chagrins, ses frustrations, ses lacunes, ses désirs... avec toujours son besoin désespéré d'attirer l'attention de celle-ci, de crier son amour et d'en recevoir autant. C'est assez violent et sans concession (d'où l'étalage de sexe et d'obscénités... pas top !). Mis à part ce détail, le roman est envoûtant et touche au cœur de la cible (quand tu es en plein chaos affectif ou quand tu lis tout ce qui touche à la famille ou avec des mères sur la corde raide). C'est tout bon !

©2018 Éditions Gallimard (P)2019 Éditions Gallimard

Ce premier roman raconte l'amour inconditionnel liant une mère à ses filles, malgré ses fêlures et sa défaillance. Mais l'écriture poétique et sulfureuse de Violaine Huisman porte aussi la voix déchirante d'une femme, une femme avant tout, qui n'a jamais cessé d'affirmer son droit à une vie rêvée, à la liberté.

Violaine Huisman met en voix ses propres mots et livre une déclaration d'amour bouleversante. Une lecture d'une rare intensité. Note de moi-même : excellente perfomance ! Car il est rare qu'un auteur soit aussi bon lecteur... hé oui.

Disponible en collection Folio (n° 6631)

  G02630

PRIX LITTÉRAIRE DE L'ENS CACHAN 2019

PRIX FRANÇOISE-SAGAN 2018

PRIX MARIE CLAIRE DU ROMAN FÉMININ 2018

 

 

 

 

 

 

20 novembre 2019

Ça peut pas faire de mal : Les femmes écrivains, lu et commenté par Guillaume Gallienne

Les femmes écrivains ça peut pas faire de malCette émission radio, diffusée sur France Inter, est excellente ! Elle m'accompagne souvent sur les routes des vacances et offre à découvrir un large panel de lectures et d'univers littéraires.
Cette fois, ce sont les femmes écrivains qui sont à l'honneur. De grandes dames comme Marguerite Duras, Annie Ernaux, Simone de Beauvoir et Marguerite Yourcenar. Comme le souligne Leïla Slimani en préface, il n'existe pas d'écriture féminine mais il y a une urgence pour les femmes à raconter leur histoire. « À lever le voile sur des expériences, des émotions, des combats qui ont été trop longtemps passés sous silence. L'avortement. Le viol. L'érotisme. La maternité. La domination sociale et le combat pour la liberté. »
Toutes ont aussi puisé dans les livres une émancipation, une échappatoire. Elles ont bouleversé l'ordre, changé de classe sociale, affronté le regard des autres, bousculé la pudeur. Elles ont ainsi fait preuve de courage, de lucidité ou de tendresse à raconter leur parcours. Leurs romans évoquent des femmes qui s'affranchissent, qui font des études, qui aiment librement, qui se détournent du patriarcat. Tous les quatre nous touchent à leur façon et pourraient encore éveiller des consciences endormies. Hé-ho, ça se passe ici et ça peut pas faire de mal !
J'ai donc passé deux heures trente fabuleuses à me bercer de mots, de musique d'ambiance et d'extraits de romans où l'on respire un parfum quelque peu suranné... j'aime beaucoup !

"C'est un drôle de truc, l'écriture."
Marguerite Duras

 "Être femme, c'est le résultat d'une histoire."
Simone de Beauvoir

"Il est des livres qu'on ne doit pas oser avant d'avoir dépassé quarante ans. On risque avant cet âge de méconnaître l’existence des grandes frontières naturelles qui séparent l'infinie variété des êtres."
Marguerite Yourcenar

 "Il n’y a pas de vraie mémoire de soi."
Annie Ernaux

©2018 France Inter (P)2019 Editions Gallimard

Guillaume Gallienne rend hommage avec délice à quatre grandes écrivaines, accompagné au piano par Philippe Dubosson et au violoncelle par Ernesto Insam. L’écoute en classe de ce CD est autorisée par l’éditeur.

 

 

1 octobre 2019

Une joie féroce, de Sorj Chalandon

Jeanne est une femme formidable. Tout le monde l'aime, Jeanne. Libraire, on l'apprécie parce qu'elle écoute et parle peu. Elle a peur de déranger la vie. Pudique, transparente, elle fait du bien aux autres sans rien exiger d'eux. Jeanne, qui a passé ses jours à s'excuser, est brusquement frappée par le mal. "Il y a quelque chose", lui a dit le médecin en découvrant ses examens médicaux. Quelque chose. Pauvre mot. Stupéfaction. Et autour d'elle, tout se fane. Son mari, les autres, sa vie d'avant.

Une joie féroce

Les premières pages du roman sont glaçantes : l'annonce du cancer tombe comme un couperet. S'ensuit tout le protocole d'usage (rapporté platement et néanmoins très fidèlement à la réalité). L'héroïne est sonnée. Son désarroi s'accentue par la distance du corps médical, la réaction pathétique du mari, le regard des gens, les réflexions anodines et superficielles.
Tout ça fout un coup au moral. Et je n'étais franchement pas très réceptive.
Puis le roman glisse vers une histoire de rencontres providentielles avec trois autres femmes soudées par la maladie et les coups du sort. Toujours au nom de leur solidarité féminine, elles vont devenir partenaires dans le crime (et mettre au point le braquage du siècle dans une bijouterie place Vendôme).
C'est alors un roman aux antipodes de ce qu'on envisageait qui s'écrit et qui va se conclure de manière tout aussi inattendue. Sauf que j'étais déjà totalement larguée (avant tout parce que je n'ai ressenti aucune empathie pour les personnages, puis parce que j'ai trouvé cette volte-face impromptue et aberrante). Cette lecture est donc tombée à plat.
Mauvais timing ou pas, je n'ai pas réussi à adhérer à son style patchwork. Ses spectres aussi sont très pesants et vite démoralisants : ils marquent l'histoire d'entrée de jeu et vous hantent tout du long. Impossible de me décoller de cette sensation... j'avais hâte d'en finir !

Excellente interprétation par Valérie Muzzi, tout en finesse et sobriété. Malgré mon manque d'enthousiasme pour son propos, l'écoute du roman a été très agréable.

©2019 Éditions Grasset & Fasquelle (P)2019 Audiolib

 

En guerre contre ce qui la ronge, Jeanne va prendre les armes. Elle était résignée, la voilà résistante. Elle se dresse, gueule, griffe, se bat comme une furie. Elle découvre l'urgence de vivre, l'insoumission, l'illégalité, le bonheur interdit, une ivresse qu'elle ne soupçonnait pas. Avec Brigitte la flamboyante, Assia l'écorchée et l'étrange Mélody, trois amies d'affliction, Jeanne la rebelle va détruire le pavillon des cancéreuses et élever une joyeuse citadelle.

 

9 septembre 2019

Venise n'est pas en Italie, par Ivan Calbérac

Venise n'est pas en ItalieÉmile, quinze ans, craque pour Pauline, musicienne et passionnée de cinéma. Il a suffi d'une simple balle de ping-pong pour lui mettre la tête à l'envers. Depuis, il ne cherche qu'à lui plaire et attirer son attention. La patience aidant, le garçon est invité à l'accompagner pour un concert à Venise.
Son cœur manque d'exploser dans sa poitrine. Ne reste plus qu'à convaincre ses parents pour acheter le billet de train, et alors... en avant la dolce vita ! Seulement, rien ne va se passer comme prévu. Mouise après mouise, Émile croit sa chance lui échapper. Mais il va s'accrocher - il n'est pas prêt de renoncer à son rêve - et s'embarque pour une aventure pleine d'émotions.
Au programme, l'histoire réserve pas mal de dérision et de tendresse. Elle croque surtout le portrait d'une famille haute en couleurs - les Chamodot sont des gens extraordinaires aux apparences terriblement ordinaires. Pour Émile, la cohabitation n'est pas simple. Il faut dire que le garçon a un peu honte des siens tandis que Pauline est habituée au velours, au faste et au grand luxe.
Très peu pour la famille d'Émile, qui vit en caravane sur un terrain embourbé et qui s'imagine qu'on peut teindre les cheveux en blond pour paraître différent. Ça peut sembler saugrenu - et parfois on atteint les limites du cocasse - mais l'émotion n'est jamais loin pour révéler la vérité derrière les faux-semblants.
Et je ne regrette absolument pas d'avoir découvert ce roman en format audio - le comédien est franchement top. Son interprétation est enjouée, propre au fatalisme des adolescents, elle incarne le désarroi amoureux, les affres du premier amour, l'espoir et les désillusions en vrac. C'est pertinent, entraînant. Sûr que ce voyage entre Montargis et Venise surprend mais l'expérience est pleinement revigorante. Très, très chouette lecture !

©2015 Flammarion (P)2017 Éditions Gallimard

 

23 juillet 2019

La vie secrète des écrivains, de Guillaume Musso

La vie secrète des écrivainsJe ne suis pas mécontente de cette lecture aux faux airs de La Vérité sur l'affaire Harry Quebert.
On retrouve la figure de l'écrivain célèbre vivant reclus dans sa maison, sur une île, loin du tapage médiatique. Un aspirant romancier souhaite le rencontrer pour lui confier son manuscrit. Et dans le même temps le corps d'une femme assassinée est découvert non loin de sa propriété.
Une journaliste est sur les dents et souhaite faire la lumière sur plusieurs affaires dont le meurtre sauvage d'une famille entière (probablement au cours d'un cambriolage). Un crime survenu des années plus tôt et jamais résolu.
On a ainsi plus qu'à suivre le rythme d'une histoire pleine de mystères et peuplée de personnalités pas très fiables. Le scénario est assez convenu, toutefois on mord facilement à l'hameçon car on croque la lecture en une bouchée.
Convient aussi parfaitement en livre audio : 6 petites heures d'écoute en apnée avec un narrateur efficace (sauf une voix trop âpre pour incarner le fameux Nathan Fawles).
Par météo assassine et chaleur écrasante, voilà donc un rendez-vous adéquat qui permet de buller tranquille et de passer un moment simple et distrayant.

©2019 Calmann-Lévy (P)2019 Audiolib

 

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