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Chez Clarabel
25 janvier 2007

Mentir vrai ~ Gisèle Fournier

Jeanne rencontre dans la rue la perfide Anne, une amie qui ne lui veut pas du bien en lui racontant certaines choses sur Simon, son ancien compagnon. Cet homme, Jeanne l'avait rencontré chez Anne et avait été à la fois séduite par lui tout en se sentant menacée. Effectivement, sa relation avec lui, même si elle a su lui apporter quelques bases reposantes, a vite viré vers de vieilles angoisses et des cauchemars de l'enfance qui se sont réveillés.
Le mensonge dans le roman de Gisèle Fournier est édulcoré, malaxé et amadoué. Mentir pour polir, poncer, arrondir les angles. C'est ainsi que conçoit les choses, Simon. Mais Jeanne, trop meurtrie d'avoir gardé le silence pour arranger la vérité, accepte difficilement de partager sa vie avec lui. De la sorte. Alors, au prix de gros efforts, malgré l'amour, elle apprend à le quitter, en dépit du passé qui reflue. Sur un ton grave, presque dans l'urgence, au bord de la folie, Jeanne sauve sa peau. Beau roman, dans la lignée des histoires imaginées par son auteur, même si les passages sur l'oncle auraient mérité d'être plus creusés.

lu en janvier 2006

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23 janvier 2007

Jeune fille - Anne Wiazemsky

wiazemsky_anneAnne, âgée de 17 ans, suit son amie Florence, actrice débutante, chez le réalisateur Robert Bresson. Il est immédiatement sous le charme de cette délicieuse jeune fille, muette, réservée et engoncée dans une gaucherie maladive. Anne se sent impossiblement creuse, nulle et moche, complètement inexistante. Aussi, la proposition de Bresson de la faire tourner dans son prochain film présente à ses yeux une offre irréelle, un cadeau du ciel et une nouvelle étape de sa vie, qu'elle jugeait jusqu'à présent fort ennuyeuse et conventionnelle, avec pour seul horizon le baccalauréat à passer.

L'été d'Anne se passe du côté de Guyancourt, à servir un réalisateur exigeant et despotique, confondant le miel et le vinaigre pour plier son équipe et asservir les jeunes filles têtes d'affiche de ses films. Anne devient la "prisonnière" de Bresson, troublée par cet homme plus âgé, rebutée par son souffle chaud et ses caresses enjôleuses. Elle se vexe pourtant de perdre son intérêt, s'inquiète de le vexer et s'ennuie de lui durant un week-end en famille. Anne, élevée dans une famille bourgeoise, petite-fille de François Mauriac, devient soudain songeuse : cet été auprès de Bresson serait-il le présage d'un avenir en mouvement ?

"Jeune fille" d'Anne Wiazemsky est un roman silencieux et pudique sur les débuts d'actrice de l'écrivain. Racontée avec du recul et un détachement déconcertant, l'histoire d'Anne s'appose également pour décrire le portrait de toute jeune fille mal dans sa peau, à qui on offre soudainement de décrocher la lune, et en saisissant cette chance une audace prend le pas. Anne devient ange et démon, un petit papillon qui sort de sa chrysalide. Sa relation avec le réalisateur dérange, détonne, perturbe. Mais à la fois, l'idée d'émotion et de sincérité se complète, vous laissant un goût de simplicité jamais frelatée. Un plaisir de lecteur comme Anne Wiazemsky sait merveilleusement créer, à travers ce thème de l'innocence trompeuse et trompée. A déguster !

Gallimard

23 janvier 2007

Adieu les anges... ~ Pierre Wiehn

Un roman léger et sensible à la fois, avec Petit Pierre, garçonnet de presque neuf ans, au centre de l'histoire : au pays du Cognac, la vie aux Coudriers est paisible et idyllique. La vie à l'école, le catéchisme, les messes, les amis (dont Simon, dit Bubu, dit "l'Alsacien"... un secret) et la belle Marie, la jeune fille qui lui met le ventre à l'envers. Histoire quelconque ? Non, nous sommes en 1944, le pays est occupé par les Allemands, même si le village de Petit Pierre semble être épargné. Pourtant il vit chez son oncle et sa tante, ses parents ne donnent aucune nouvelle et les rumeurs grondent : actes de résistance, radio de Londres, messages codés, maquisards ou miliciens... Petit Pierre observe les tourments d'une guerre à travers les yeux d'un enfant intelligent, futé et qui tente de retenir les leçons que tous les adultes veulent lui apprendre.
Instants magiques et mélodieux, "Adieux les anges..." est un petit roman à savourer & savoureux ! C'est bon comme du bon pain, un roman qui baigne dans le terroir, sans franchement basculer dans la tendance. Un ton juste du début à la fin. Et des mots bien dits et bien pensés pour résumer la guerre, l'occupation, la résistance et la libération. Un petit bijou !

lu en janvier 2005

22 janvier 2007

La dernière sonate de l'hiver - Béatrice Wilmos

la_derniere_sonate_de_l_hiverParce que le narrateur est prié de rédiger une courte biographie sur le pianiste russe, Vladimir Solianovsky, il découvre avec fascination son interprétration fantasque et pleine de fougue de Scriabine. La figure souriante et qui cache le désespoir de cet homme poursuit le narrateur qui décide de fouiller le passé, de partir à la pêche aux souvenirs, en rassemblant les morceaux d'un puzzle qui vont le conduire en Allemagne, sur les traces d'un violoniste, Ivo Vaganov, russe également, et d'une jeune femme allemande, Maria Ködenitz.

La première moitié du roman s'attache à débusquer les traces de Solianovsky, lesquelles vont se perdre en traînées de poussière dans l'autre moitié de cette histoire. A force de rencontres, de cahiers retrouvés miraculeusement, de lettres cachées et jamais envoyées, le narrateur obsédé par ce jeu d'ombres parvient à redessiner l'histoire des deux musiciens russes et d'une romance à Berlin, en plein coeur de l'hiver 1943, sous la crainte des bombardements et de l'écho lointain de la bataille de Leningrad.

C'est un chant mélancolique que nous conte Béatrice Wilmos dont "La dernière sonate de l'hiver" est le premier roman. C'est une histoire bouleversante, habitée par des spectres, des héros désespérés qui préfèrent mourir pour une "simple romance" plutôt que pour "rien". Après tout, comme souligne l'un des personnages, "nous n'avons été que des musiciens", livrés au chaos, à la folie et au massacre. Tout n'est que fureur et hécatombe, à travers les destins brisés des russes et des allemands, comme le témoigne la bouleversante confession de Maria, prise au piège de ses fantômes, désemparée par le poids de la responsabilité du secret qu'elle porte. D'abord nébuleuse, l'histoire de ces héros tragiques se peaufine, s'étoffe et prend de l'ampleur, à tel point que "j'ai eu l'illusion qu'ils étaient vivants". Les zones d'ombre demeurent, mais les grandes lignes ont été tracées : "quand la lumière est trop vive, les ombres sont plus épaisses". Vraiment une sonate qui va résonner pour un petit bout de temps dans ma tête...

Flammarion

22 janvier 2007

Clara la nuit - Catherine Locandro

clara_la_nuitClara est double : la journée c'est une jeune femme en jeans et baskets, la nuit elle revêt sa tenue de prostituée et tapine au bar Chez Louisa. Jusqu'à présent, Clara maintenait cette limite avec exigence. Or, la visite d'un client lui demandant de lire quelques lignes d'un message sensuel va bouleverser Clara et sa rigueur. En revoyant cet homme dans son existence "normale", en se faisant houspiller par un individu qui cherche à plier son indépendance et la ranger dans son sérail, Clara comprend que sa vie bascule, que ses fantômes la rattrappent, qu'un "second voyage" s'impose...

Ce livre est perturbant. Il déroute parce qu'il parle du milieu de la nuit et de la prostitution avec clairvoyance. C'est glauque, c'est violent, c'est désespérant. Et pourtant, l'histoire de Clara trouve à sortir du piège du misérabilisme. Son portrait est écrit sans dentelles ni fioritures, mais il se pare d'une rencontre amoureuse qui sauve l'aura oppressant de Clara la nuit. Souvent j'ai eu envie d'abandonner ma lecture, mais Catherine Locandro (qui écrivait là son 1er roman) a réussi le tour de force de séduire dans l'absolu, d'être réaliste et tendre à la fois. Clara la nuit est une prostituée au grand coeur, elle est belle, et elle passe son temps à lire. Cette silhouette de lectrice doit certainement compter dans la conquête de ses pages... à méditer ou consulter si ce livre a le bonheur de paraître en poche.

Gallimard

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19 janvier 2007

La douceur assassine - Françoise Dorner

douceur_assassineMonsieur Armand est un vieux monsieur à la retraite, veuf et père de deux enfants qu'il ne voit quasiment plus. Un jour dans le bus, il croise une jeune fille en jupe plissée bleu marine. Troublé par son sourire, il est définitivement conquis par le geste de tendresse que cette Pauline va lui tendre. Tous deux vont se revoir, s'entendre, se comprendre. "Deux solitudes qui se croisent, l'une connaissant les règles du jeu, mettant l'intelligence et l'instruction au-dessus de tou, sacrifiant le coeur et la bonté à l'obligation morale, et l'autre, instinctive et sensible, sachant spontanément donner de l'amour et de l'attention sans créer de malentendus."

"La douceur assassine" est une histoire écrite avec beaucoup de sensibilité, une histoire simple et jolie. Elle met en avant la solitude et le désarroi d'un homme face au temps qui passe, le conforte à faire le bilan de son passé, de sa carrière professionnelle, de son mariage qui s'est conclu par la mort douloureuse de l'épousée, de son rôle de père. La relation entre Armand et Pauline est douce et pudique, elle n'implique que des sentiments de respect et tolérance. Elle pousse l'un à s'ouvrir, l'autre à réfléchir. C'est une rencontre délicieuse, une lecture divertissante, écrite avec intelligence et habileté. "Sur quoi peut déboucher une rencontre entre une vie qui se termine et une autre qui commence ? Le malentendu, l'illusion, la pitié. Je n'avais qu'à m'en prendre à moi-même. Je savais très bien ce que je risquais en me livrant à la gentillesse d'une inconnue. Je savais très bien que la moindre attention pour un homme de mon âge peut lui être fatale. L'indifférence tue à petit feu, mais la douceur assassine." - Un roman très sensé, qui amène à se poser beaucoup de questions. Intéressant.

Albin Michel

18 janvier 2007

Boléro - Michèle Lesbre

boleroCela commence ainsi : "J'avais découvert cet hôtel par hasard, un jour de pluie, en automne. Il paraissait abriter les bonheurs les plus insensés, protéger un peu de la vie ordinaire. Tout à l'heure j'y suis entrée seule, prétendant m'appeler Roslyn Taber sans que la femme à l'accueil parût surprise." Oui, car Roslyn Taber est en fait le personnage interprété par Marilyn dans Les Désaxés. C'est ainsi que j'ai plongé instantanément en état de grâce, savourant page après page la plume de Michèle Lesbre qui nous raconte une histoire de souvenirs ressassés à la suite d'une lettre reçue, un courrier qui lui vient de loin, d'une campagne où Emma, la narratrice, avait passé un été fabuleux chez Gisèle, l'ancienne voisine de ses parents à Paris. Au cours de cet été, la jeune fille avait fait la connaissance de Fred et Paul, deux amis amoureux qui s'amusaient à refaire une version enjouée de Jules et Jim. Cet été-là aussi, Emma suivait Gisèle au Trianon pour voir tous les vieux Classiques du cinéma hollywoodien, Gary Cooper, Claudette Colbert, Rita Hayworth, Marilyn, bref du beau linge...

En même temps qu'Emma se rend à son entretien professionnel, auquel elle attache peu d'importance et de motivation, elle revit les instants sacrés de cet été à la campagne, de ses nuits inoubliables que le "Boléro" de Ravel a ponctuées. Avec ses fantômes aux trousses, Emma court dans la ville pluvieuse, hésite à ouvrir sa lettre, enrage de découvrir l'emménagement d'un voisin au 6ème étage, repense à son amant parti en Italie, enfile sa robe de taffetas couleur amande, finit dans un hôtel et rencontre un pianiste.

Ce roman a eu pour moi des échos incroyables, bouleversants, avec des passages inouis sur le cinéma des années glorieuses. Mais il n'y a pas que les paillettes, il y a des moments graves, la guerre d'Algérie, les larmes, les pertes, et toujours ce "Boléro" qui se faufile comme "une petite douleur familière, insidieuse et têtue". J'ai honnêtement savouré ce roman, je l'ai trouvé beau, magique et intime. Et j'apprécie beaucoup le style de Michèle Lesbre pour dire l'indicible, comme dans son roman "La petite trotteuse".

Sabine Wespieser

18 janvier 2007

Terrasse - Marie Ferran

terrasseIl faut honnêtement surmonter le poids des 1ères pages, où on découvre que pendant que la femme prenait une douche et l'homme était en train de dormir, le petit jouait sur la terrasse et s'est noyé au fond de la poubelle. Le narrateur embraye sur le choc d'un tel événement dans leur vie de couple, un peu forcé de prendre du recul. Il décide de partir en voyage, d'aller à Istanbul. Pendant les trois mois de son périple, il réfléchit sur les causes de son mal de vivre, trouve un exutoire, cherche une raison de justifier cette mort, passe son temps à accepter ce coup du sort.

C'est donc, comme le montrent les 1ères pages, un roman assez morbide, plutôt lourd à absorber. Il parvient à la fois à captiver l'intérêt du lecteur et à l'écoeurer, l'ennuyer. C'est en fait un peu inégal, car de nouveau vers la fin on se hâte d'en sortir, un peu lassé d'avoir fait le tour et de tourner en rond. Les dernières pages sont, cependant, surprenantes pour la trame ! Alors voilà le dilemme de "Terrasse" écrit par Marie Ferran : c'est écrit avec beaucoup d'intelligence, beaucoup de rigueur, mais peut-être un peu trop car certains passages sont froids et pêchent à émouvoir le lecteur. C'est, malgré tout, assez encourageant à découvrir, puisque c'est aussi un 1er roman et qu'il mérite d'être extirpé du trop grand nombre de romans qui paraissent à l'automne.

Seuil

15 janvier 2007

Arnaud Guillon en romans

guillon_arnaudQuelques mots sur la bibliographie d'un auteur, Arnaud Guillon, dont la lecture des romans rappelle un certain Modiano à ses débuts ... Il vient de publier un recueil de nouvelles, Hit-Parade, dont je vais vous parler demain !

15 août : Paris, l'été. Pierre, écrivain de trente-sept ans, rencontre Sacha, également la trentaine, jeune maman qui vit séparée de son compagnon. Plus qu'un coup de foudre, la relation est fragile car elle pousse le narrateur vers cette femme, belle, mystérieuse mais insaisissable. De plus, elle lui rappelle farouchement son ancienne petite amie, Marie. "15 Août" figure parmi mes préférés, essentiellement pour la figure de Sacha, un croisement intelligent entre les blondes héroïnes d'Hitchcock et Audrey Hepburn. La blondeur, le foulard, les lunettes noires et les petites robes seyantes, bref je savoure !

Ecume Palace : De retour en Normandie,  sur les traces de son enfance, le narrateur revient vers Ecume Palace, l'hôtel où il résidait tous les étés avec sa famille. Aujourd'hui on lui apprend que ce lieu va être rasé, forçant ainsi l'homme à se poser sur la mémoire des murs et du lieu de toute une époque. Il se promène pour retrouver un monde qui n'existe plus, qui a grandi et qui a enterré l'enfance et l'insouciance.  C'est un constat difficile pour cet éternel célibataire prisonnier du passé et de ses rêves. Ce roman est très nostalgique, il sonne comme une balade dans les années 60. Toute cette époque est décrite, reproduite,  avec finesse et poésie...

Daisy printemps 69 : Daisy est une jeune anglaise de vingt ans, actrice débutante, qui rencontre dans une librairie le narrateur, Michel, écrivain d'un premier roman "Fin d'été". Michel va être fasciné par la jeune femme, il va la suivre, devenir son ami, son confident. Un troisième acteur, Andrew le photographe, prend place dans l'histoire, et c'est un tourbillon de la vie qui commence. Il s'agit du tout 1er roman de l'auteur, assez amer et désolé, au style hélas plombant, qui sert une histoire tristounette. C'est loin d'être son meilleur ! Malgré le décor printanier de "Daisy, printemps 69", ça ressemble plus au poème de Verlaine : "Les sanglots longs des violons de l'automne blessent mon coeur d'une langueur monotone. Tout suffocant et blême quand sonne l'heure je me souviens des jours anciens et je pleure. Et je m'en vais au vent mauvais qui m'emporte deça delà pareille à la feuille morte." - ça résume tout ! Dommage.

Près du corps : Dans une villa en bord de mer, Daddy (le grand-père de 91 ans) vient de mourir. La famille est réunie pour une ultime fois, coincée dans cette grande maison aux volets fermés, en pleine canicule. C'est l'occasion pour le narrateur de se rappeler les bons moments passés dans ce lieu inoubliable, avec ses cousins, et de prendre ainsi conscience du poids que le temps trace en filant comme l'éclair... C'est un album de souvenirs qui se feuillette, en couleur sépia, dans une grande maison où des corps explosent de vie dans la mer, à deux pas de là.  "Près du corps" a l'odeur d'eau de cologne retrouvée au fond d'un placard, ou le bruissement du vent dans les arbres, des mots qui se chuchotent, des confessions qu'on dévoile une première et dernière fois. C'est un univers clos, un microcosme rempli de photos jaunies, de rires d'enfants et de sanglots étouffés.

  • Près du corps sort très prochainement en poche chez Pocket !

(Les premiers romans d'Arnaud Guillon ont été publiés chez Arléa, depuis Près du corps il est chez Plon.)

9 janvier 2007

La disparition de Richard Taylor - Arnaud Cathrine

disparition_de_richard_taylorRichard Taylor est marié à Susan, ils ont une petite fille qui vient de naître et sont les heureux propriétaires d'un appartement confortable dans un quartier paisible de Londres. Arrive une voisine charmante, Jennifer Wilson, qui se manifeste chaque nuit par ses cris et ses gémissements, à rendre marteau le couple dont la propre vie sexuelle affiche un drapeau en berne depuis des lustres. Et puis survient l'impensable : Richard disparaît.

Elles sont nombreuses, les femmes de sa vie, à prendre la parole à chaque chapitre pour parler de cet homme, expliquer ses silences et son mystère, cerner sa disparition. On commence par l'épouse, puis la collègue de travail, la mère, l'amie et les rencontres de passage. Le temps passe, la vie s'écoule et Richard prend l'ombre d'une silhouette perdue dans le brouillard.

"La disparition de Richard Taylor", nouveau roman d'Arnaud Cathrine, est une histoire plutôt mélancolique et morose, où le portrait d'un homme se dessine depuis les paroles des femmes de sa vie. Ces dernières ne sont pas toutes des conquêtes, des relations durables, certaines sont simplement des rencontres du hasard, de quelques heures, où un mot, une confession ont découlé, créant parfois en un temps infime une connivence pure et indescriptible.

katherine_taylor_paintingIl faut aimer Arnaud Cathrine pour se plonger dans son livre, pas que ce soit une lecture à déconseiller, mais il faut s'attendre à un univers âpre et subtil. L'écriture est très ciselée, l'auteur a de plus pris le parti de parler au féminin, sur un sujet masculin. Il n'a pas non plus hésité à avoir recours aux spectres de Sarah Kane, la dramaturge anglaise, et du roman de A.L. Kennedy "le contentement de Jennifer Wilson". C'est sombre et farouche, ça rappelle la fragilité de la vie, l'absolue nécessité de prendre son destin en mains, avec les risques que cela implique. Moi j'ai bien aimé, mais c'est un roman sensible, à ne pas mettre entre des mains délicates.

Verticales

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