Blackmoore, de Julianne Donaldson
En toute franchise, ce roman n'est pas sans défaut. Mais je m'en moque : j'ai adoré le héros. 🥰Pour échapper aux nombreux scandales occasionnés par sa famille, Kitty a décidé de partir aux Indes en compagnie de sa tante célibataire. Avant ça, elle souhaite se rendre à Blackmoore, la demeure familiale de son meilleur ami Henry, et doit répondre à trois demandes en mariage pour décrocher la bénédiction de sa mère (une horrible croqueuse de dots). Malheureusement, Kitty est trop impatiente de débarrasser le plancher pour réfléchir aux conséquences d'un tel engagement.
Sur place, la situation va effectivement aller de mal en pis. Les Delafield lui réservent un accueil désobligeant. Sa présence est loin de faire l'unanimité, surtout que la fiancée de Henry vient également de prendre ses quartiers d'été. Or ce dernier est un modèle de dévouement, de loyauté et d'abnégation. Il est en admiration devant Kitty depuis des années (amoureux secret ? chut !). Leur relation amicale, complice et attachante, est franchement extraordinaire.
Pourtant, Kitty a juré qu'elle ne se marierait jamais. Elle ne veut pas ressembler à sa famille. Elle refuse de céder aux élans amoureux. Et elle tient absolument à quitter le pays. Henry est prêt à tout pour la soutenir ou répondre à ses projets insensés. C'est d'ailleurs lui qui devra lui faire ses trois demandes en mariage ! En contrepartie, Kitty accepte de lui livrer trois de ses secrets les plus intimes.
Le romantisme ne vous effraie pas ? La douceur, la tendresse, l'émotion pure ? Foncez. Ce roman est juste bouleversant. Et puis, Henry Delafield est parfait. Il fera battre votre cœur à une cadence infernale. Promis. Autre bon point : le charme des lieux, la campagne verdoyante, les landes sauvages, le chant des oiseaux, l'ambiance hors du commun. Tout simplement splendide !
Seul bémol : la surdose des drames et des malheurs qui s'abattent sur notre héroïne. Au départ, il me semblait que Kitty était une jeune femme indépendante et sûre d'elle. Avec son enthousiasme communicatif, sa propension à rêver et s'éblouir, elle semblait incarner la fraîcheur et la fougue de la jeunesse. Mais le sort s'acharne sur elle. Les gens la méprisent. Et elle doit sans cesse lutter contre les préjugés. Sans compter sa famille... SOUPIRE.
À part ça, cette lecture est formidable. Toile de fond captivante et follement romanesque. J'avais des centaines d'étoiles dans les yeux dès que les amis d'enfance se retrouvaient. Même le final m'a fait glousser niaisement. C'est peu de dire que ce livre a enflammé ma raison ! ❤️🔥
Milady romance, 2015 - Traduit par Alix Paupy
⭐⭐⭐⭐⭐
Le feu des forges, de Penny Watson-Webb
Suite à une invasion viking, le village de Jodelle tombe entre les mains des hommes de Rollon. Veuve et enceinte, Jodelle n'a pas d'autre choix que d'épouser un barbare qui réclame aussi sa forge et ses enfants. Elle a beau maudire cet inconnu, elle est prête à tout pour protéger son fils à naître.
De son côté, Rurik est un spécimen à part. Par son physique, viril et conquérant, il dicte sans sourciller sa façon de penser et prouve sa détermination à obtenir ce qu'il veut. Par contre, il ne cherche pas à brusquer la jeune femme et comprend qu'il doit lui donner du temps pour s'adapter à la situation.
Lui aussi est un homme marqué par la vie (son passé est hanté par des blessures), mais cette forgeronne au caractère volcanique a su le séduire dès le premier regard. Ceci dit, n'attendez aucune niaiserie de leur part. Le couple se lance dans une relation tumultueuse, même si elle est mûrement réfléchie. Disons qu'ils ont le sens du sacrifice mais qu'ils se chamaillent aussi pour l'honneur.
En tout cas, l'histoire est palpitante, écrite avec justesse et douceur. La romance est ancrée dans une vie de village qui se révèle très active. Les vikings prennent leurs quartiers, se mettent en couple (sans violence) et composent avec les deux cultures. On assiste ainsi à une cohabitation houleuse, car les opposants n'abdiquent jamais, mais elle s'avère également très instructive.
Du moins, c'est ce que j'ai ressenti à la lecture de ce roman. Car j'ai été agréablement surprise par l'histoire, les personnages, le contexte et les détails. C'est en effet un roman attachant, riche en rebondissements et loin des clichés des romances historiques. L'ensemble peut parfois manquer de chair ou de folie, en comparaison des séries du genre Vikings ou The Last Kingdom par exemple, mais ça reste très distrayant à lire. Je suis même ravie de la découverte !
Harlequin coll. Victoria, 2021
⭐⭐⭐⭐
Daphné (La chronique des Bridgerton 1), de Julia Quinn
Relecture format audio.Par contre, la voix de la comédienne m'a longtemps déstabilisée car c'est aussi la voix de la série La Passe-Miroir que j'ai lue l'an dernier et qui est encore très présente dans mes souvenirs. Mais je ne regrette pas ce choix non plus car Clotilde Seille porte à merveille les chroniques savoureuses (et mondaines) des Bridgerton !
Ce premier tome ouvre donc le bal et se révèle jouissif par son caractère volage et enjoué. Lorsque Daphné et Simon se rencontrent, ils décident rapidement de faire semblant de se courtiser pour avoir la paix en société. Lui ne souhaite pas se marier, elle espère que sa cote grimpera en flèche en côtoyant un duc. Et ça fonctionne.
Du moins, Antony (l'aîné de la fratrie) n'est pas dupe et scrute les mains potentiellement baladeuses de son vieil ami. Il n'y a pas de hasard dans la vie. Et ce qui doit arriver arrivera, ou pas. Chaque chose en son temps.
Las, dès lors que le mariage a lieu, la relation du couple s'enlise. Le caractère maussade de Simon est exacerbé. L'homme est hanté par son enfance, son héritage, son père, son bégaiement. Il ne veut pas d'enfant et se sent piégé. Ouh, le vilain boudeur.
Cette partie casse un peu le rythme d'une lecture jusque-là guillerette et éloquente. Simon, arrête de te prendre le chou. Chéris ta douce et n'en parlons plus. La demoiselle Bridgerton est têtue et effrontée comme il faut. Forza Daphné ! Tu fais honneur à ta famille, conventionnelle et foldingue selon les circonstances.
Je poursuis donc la découverte au gré des parutions audio - 1 par mois. Et petite précision : non je n'ai pas vu la série Netflix.
©2008 Editions J'ai Lu (P)2021 Editions Gallimard
- Lu par : Clotilde Seille
- Série : La chronique des Bridgerton, Volume 1
- Durée : 11 h 38
⭐⭐⭐
Le Printemps des Débutantes (Summerset Abbey #2), par T.J. Brown
L'histoire fait suite aux héritières dans lequel nous faisions connaissance avec les sœurs Buxton, leur amie Prudence et de charmants spécimens masculins. :)
Le temps des présentations est révolu. Place à l'action.
Encouragée par son père, Victoria rêve d'une carrière scientifique mais la revue botanique refuse ses publications sous prétexte qu'elle est une femme. Tout à son désarroi, elle rejoint une association de suffragettes et accepte de rassembler des fonds auprès des amies de sa tante. Elle ne soupçonne pas encore que son meilleur ami Kit est en train de tomber amoureux d'elle car Victoria a toujours été ferme et refuse toute idée de mariage !
De son côté, sa sœur Rowena vit une folle passion amoureuse pour un fringant pilote et cherche une solution pour réconcilier leurs deux familles qui se détestent. Elle accepte donc de simuler des fiançailles avec un autre gentleman (charmant, vraiment charmant) et continue de vivre son idylle en cachette. Mais la mascarade prend de plus en plus un tour inattendu et va redistribuer les cartes pour le cotillon !
Pendant ce temps, Prudence tente d'accepter sa nouvelle condition (d'épouse et de déclassement). Elle doit tirer un trait sur son éducation oisive car elle ne vaut désormais pas mieux qu'une simple domestique. Elle a épousé un homme adorable - mais tellement adorable que je détestais Prudence pour sa niaiserie ! Elle ne sait ni coudre, ni cuisiner, ni faire une lessive convenable. Elle occupe un logement modeste dont elle a honte et ne donne plus aucune nouvelle à ses anciennes amies.
En vérité j'aime beaucoup cette série. ♥ Elle n'est pas sans défaut et les demoiselles sont bougrement agaçantes. Malgré tout je ne me lasse pas de suivre leurs histoires. C'est mon plaisir coupable que je savoure tranquillement. Pour l'instant je suis bien en peine de prédire la conclusion. Je croise juste les doigts pour conserver un brin d'audace dans Le Temps des Insoumises ! Et m'en vais de ce pas croquer quelques pages pour sustenter mon petit cœur tout mou.
Harlequin / coll. HQN / 2020 pour la présente édition - Traduit par Catherine Berthet
#SummersetAbbeyVolume2 #NetGalleyFrance
⭐⭐⭐⭐
Les héritières (Summerset Abbey #1), par T.J. Brown
Un début de série saupoudrée d'élégance et de tralala romanesque, se déroulant dans l'Angleterre du début du XXe siècle, avec une intrigue renversante où des demoiselles se débattent pour sauver leur héritage, respecter la mémoire de leur père, croire en leurs rêves et résister face aux intempéries. Miam, miam, miam.
Endeuillées, Rowena et Victoria doivent quitter leur maison londonienne pour vivre chez leur oncle à Summerset Abbey. Toutefois, la présence de leur amie Prudence est compromise. En tant que fille de leur préceptrice, celle-ci doit désormais travailler comme leur simple femme de chambre.
Cette humiliation met en colère les deux sœurs qui promettent de trouver une solution. Pour Prudence, la réalité est un rappel à l'ordre : le temps de l'insouciance est dépassé, elle doit accepter sa place parmi les domestiques qui n'ont aucune pitié pour elle.
Même l'entente entre les trois jeunes femmes va peu à peu s'altérer car elles multiplient les cachotteries (Rowena avec son pilote d'aéroplane ; Victoria avec son besoin de fouiller le passé ; Prudence avec son lord intrépide) si bien que le doute est planté et qu'elles se comprennent de moins en moins tout en voulant se préserver.
Au final, ce n'est ni trop mièvre ni trop mélodramatique. C'est délicieusement poudré comme la série glamour d'Anna Godbersen (rappelez-vous Rebelles). Du plaisir coupable sur toute la ligne. Pour une mise en bouche, ma foi, j'ai été très agréablement surprise et je compte lire rapidement la suite des aventures, cf. Le Printemps des Débutantes.
Format Poche / Parution Juillet 2020 - Collection Les Favoris Harlequin - Série : Summerset Abbey
Traduit par Sophie Pertus
⭐⭐⭐⭐
Les demoiselles de Spindle Cove, Tome 3 : Un mariage au clair de lune, de Tessa Dare
Je suis définitivement séduite par cette série, qui continue d'opérer son charme au fil des livres ! Cette fois, nous suivons avec intérêt la relation effervescente entre Kate Taylor et le caporal Thorne. Elle est solaire et rayonnante, lui affiche une humeur sombre et taciturne. Elle est passionnée de musique, il quitte la pièce sitôt qu'elle entame un morceau. Bref, rien ne laissait présager la moindre attirance ou petite promesse de romance entre eux.
Mais suite à son voyage désastreux à Hastings, Kate loupe la diligence de retour et doit son salut à Thorne. Il arbore soudainement la parure du héros fascinant de beauté et doué d'une noblesse de cœur. La jeune femme est encore sous le coup de l'émotion lorsqu'elle débarque à l'auberge et se découvre une famille d'adoption, les Gramercy, trois femmes et un homme qui brandissent sous son nez la preuve de sa filiation.
Kate, qui a passé son enfance dans un orphelinat, est bouleversée par la nouvelle. Elle manque davantage de défaillir lorsque Thorne annonce leurs fiançailles à ces gens qu'il catalogue d'hurluberlus. Sous sa carapace d'ours mal léché, notre caporal est sensible à la détresse de sa dulcinée et craint qu'elle ne s'attache à une famille de substitution par dépit...
Quid des sentiments qui honorent nos tourtereaux ? C'est très, très compliqué. Kate est attendrie par l'âme torturée de Thorne, lequel combat violemment son attirance pour la jeune femme et s'interdit de la séduire mais revient sans cesse vers elle, mû par une pulsion plus forte que tout.
Se noue aussi une intrigue emberlificotée sur le secret des origines de Kate (fille de marquis ou pas ?) et sur le passé tourmenté de Thorne. Sérieusement, j'ai trouvé ça vaudevillesque en diable ... mais pas franchement crédible ni passionnant.
De manière générale, la lecture de ce troisième tome m'aura semblé moins excitante que les rendez-vous précédents. Peut-être parce que Thorne n'incarne pas le séducteur impénitent dans toute sa superbe, à moins d'être sensible au charme ténébreux... Mais son côté renfrogné donne néanmoins l'occasion de séquences hilarantes, comme la soirée surprise pour ses fiançailles, les villageois s'en souviendront !
Malgré ces réserves, j'apprécie follement d'être de retour à Spindle Cove, de croiser une galerie de personnages farfelus, de savourer l'humour de la série... Elle reste l'une des plus belles réussites du genre !
J'ai Lu, coll. Aventures & Passions, mai 2014 ♦ traduit par Julie Guinard
Les demoiselles de Spindle Cove, Tome 2 : Une semaine de folie, par Tessa Dare
Minerva Highwood, déjà croisée dans le précédent épisode, avait su se démarquer par sa passion pour la géologie. Sa mère en lève les yeux au ciel, mais qu'importe, la demoiselle préfère courir la campagne, fouiller les sols et lire des ouvrages scientifiques plutôt que danser, écrire de la poésie, boire son thé à petites gorgées ou pavaner dans les bals pour trouver un prétendant.
De toute façon, avec son physique quelconque, Minerva a conscience qu'elle ne trouvera jamais la perle rare. Même sa propre mère lui serine qu'elle est une cause désespérée ! Toute l'attention de la famille est d'ailleurs focalisée sur la sœur aînée, la ravissante et vaporeuse Diana. Celle-ci aurait conquis le jeune vicomte de Spindle Cove, lord Payne, dont la réputation de débauché n'est hélas plus à peindre...
Aussi, pour soustraire sa sœur de cet intérêt dégradant, Minerva décide de s'immiscer dans leur romance et propose à Colin une fugue amoureuse, jusqu'en Écosse. Notre séducteur s'esclaffe, avant de se raviser. Et impose ses conditions.
Bien évidemment, l'aventure qui va suivre est proprement hallucinante.
Jamais couple n'a été aussi dépareillé, ce qui occasionne de belles séquences cocasses et sexy.
Car, au nom de la sacro-sainte recherche scientifique, Minerva se livre à des expériences d'un genre nouveau, guidée par les conseils d'un expert en l'art de séduction, pas mécontent d'avoir trouvé une partenaire aussi voluptueuse et hardie !!
Oui, oui, c'est proprement scandaleux mais pas totalement dépravé non plus.
Tessa Dare joue toujours sur la corde raide du désir, sans franchement basculer dans la décadence. Et pour bien faire, elle y met les formes ET l'humour. La complicité qui va naître entre Minerva et Colin est franchement savoureuse. Soudés dans l'adversité et développant au fil de leur parcours une connivence coquine et espiègle, tous deux vont beaucoup apprendre de l'autre, elle pour son épanouissement personnel, lui pour se libérer de ses démons... « Vous avez le goût des prunes mûres. - Allons, c'est absurde. - Pourquoi ? - Parce que ce n'est pas la saison des prunes. »
C'était encore un vrai régal de lecture, une romance placée sous le signe de l'aventure et de la passion, pour de vrai. Seul regret, l'histoire s'est écartée du cocon douillet de Spindle Cove...
J'ai Lu, coll. Aventures & Passions, février 2014 ♦ traduit par Laurence Murphy
Les demoiselles de Spindle Cove, Tome 1 : Un moment d'abandon, par Tessa Dare
Nous voici en présence d'une lecture absolument irrésistible ! Ce n'est pas que de la romance, mais une histoire enlevée et très drôle, avec un couple charmant, aux dialogues assassins, beaucoup de tension érotique et sensuelle, un cadre idyllique et la sensation exaltante d'une vraie partie de rigolade !
L'histoire se passe au sein d'une communauté hors du commun, mais très attachante : Spindle Cove, le refuge pour les âmes esseulées, incomprises et laissées pour compte... bref, le repère des vieilles filles désespérées. En tête de file de cette brigade en jupons, on trouve Susanna Finch. Un caractère volcanique et passionné, une langue bien pendue, une soif d'indépendance, un soin jaloux à préserver son petit cocon douillet, une volonté farouche et un esprit féministe... Nous sommes loin de la jouvencelle en détresse !
Le commandant Victor Bramwell en fera vite les frais.
Blessé au genou, celui-ci doit ronger son frein en acceptant d'entraîner une milice de campagne, tout en rêvant de retourner sur le champ de bataille. Spindle Cove est pour lui le summum de l'ennui, une aberration dans sa conception virile de la société. La gent masculine n'est plus que l'ombre d'elle-même, ce sont les femmes qui mènent la danse. Ou plutôt, mademoiselle Finch met son grain de sel partout.
Bramwell rugit de frustration. En sa qualité de chef, il entend mener son monde à la baguette. Peine perdue. Il a trouvé une interlocutrice au tempérament aussi affirmé que le sien, la confrontation entre eux deux s'annonce piquante, tumultueuse... et très, TRÈS excitante !
La guerre des sexes est déclarée... et quelle farce ! Je me suis surprise à plonger dans ce roman avec un enthousiasme débordant. L'histoire procure un véritable plaisir, on rit tout du long, les personnages nous entraînent dans un univers folklorique et tendrement exubérant. En somme, Spindle Cove fait l'effet d'un rendez-vous vivifiant, où chaque individu occupe une place importante. C'est un bonheur d'évasion et la promesse d'y retrouver un univers familier livre après livre.
J'ai été absolument conquise. Dès lors que le couple vedette entre en collision, pour sa première rencontre mémorable, on retient son souffle, un sourire, et on se réjouit des entrevues à venir. Car Bramwell et Susanna vont entreprendre une séduction torride, mais jamais vulgaire. La jeune femme ne tourne pas de l'œil aux moindres allusions salaces, l'homme est une brute bouffie d'orgueil, qui va fondre lamentablement face à cette révolutionnaire de choc et de charme. L'alchimie est immédiate, les joutes verbales sont impayables... et on attend leurs interactions avec fébrilité.
Point de romantisme exacerbé, mais juste la touche nécessaire d'attraction fatale... du charme en pagaille et - ô miracle - de l'humour, de l'esprit, des répliques désopilantes. «... ici, à Spindle Cove, nous goûtons la liberté à coups de petites bouchées sucrées. »
J'ai adoré !
J'ai Lu, coll. Aventures & Passions, décembre 2013 ♦ traduit par Julie Guinard
“Verity, you have a choice. We eat, we talk, we pass the evening with an attempt at civility. Or we f***. It’s up to you.”
La divine Soraya, la plus célèbre courtisane du pays, décide de prendre sa retraite sans en avertir ses admirateurs. Son dernier protecteur, le duc de Kylemore, son amant durant un an, avait choisi de lui demander sa main pour provoquer son insupportable mère. Hélas pour lui, il découvre une maison vide. La belle s'est fait la malle et lui voit rouge.
Il décide de retourner le pays pour la retrouver. C'est dans un petit village au bord de mer qu'il tombe nez à nez avec Verity Ashton, parée d'une robe noire guindée et d'un chignon strict. Elle est froide, distante, ne lui doit rien et le lui rappelle. Alors il l'enlève sur le champ et l'enferme dans sa maison au fin fond de l'Ecosse.
La jeune femme entre en résistance, elle veut se racheter une vertu, lui est trop blessé pour la comprendre, il agit comme un gamin frustré d'avoir été privé de son jouet préféré, il est bête, borné et brutal. Ses intentions sont claires : il veut la briser, bafouer sa fierté, salir son âme. Il va s'y employer avec des gestes rudes, pour ne pas dire choquants et révoltants.
Car ce roman m'a sérieusement posé un cas de conscience. Pour la première fois, une liaison tumultueuse m'est apparue malsaine, ce n'est plus de la passion animale, ni un coup de folie, ça ne ressemble pas du tout à de l'amour, c'est dérangeant. Il y a trop de scènes violentes, avec des actes forcés et de la brutalité (le premier rapport, entre eux, après leurs retrouvailles, a été pour moi le plus abominable !).
A cause de tout ça, je n'ai pas aimé le duc, son attitude est exagérée et inexcusable. Je n'ai pas compris non plus comment les sentiments de Verity avaient pu s'éclairer aussi soudainement. Que de frustration, que d'amertume. J'avais bien aimé le début, pourtant.
L'amour fou, par Anna Campbell
J'ai Lu, coll. Aventures & Passions, éd. 2010 - traduit par Viviane Ascain
To catch a bride >.<
Rafe Ramsey n'envisage nullement de se marier, aussi profite-t-il de l'occasion de rendre service à une vieille dame qui prétend que son unique petite-fille est toujours en vie, quelque part, en Egypte, pour échapper à des fiançailles arrangées. Il n'attend pas une seconde, fouille les rues du Caire, tombe sur des jeunes mendiants, en chope un pour servir d'appât car il a compris que sous les fripes de l'un d'eux se camoufle une certaine demoiselle au charmant minois.
Ramsey se frotte les mains, il a retrouvé Alicia Cleeve, la disparue, et veut la ramener en Angleterre. Mais celle qui se présente sous l'identité d'Aïsha refuse farouchement de le suivre, elle souhaite rester proche de ses amis, de ses racines et a un autre secret aussi (mais il fait la sourde oreille !). Alors il va l'amadouer, assurer le confort de sa famille d'adoption, la protéger et lui assurer un bel avenir ailleurs. Si, si, c'est promis. Les résistances de la demoiselle faiblissent enfin.
Vous obtenez ainsi une histoire charmante, mais pas très palpitante malgré son résumé. C'est effectivement très long pour une romance, dans le sens où les deux protagonistes opèrent un soupçon de rapprochement au bout de 200 pages. Pas moins ! C'est vous dire comme c'est mou, pas très convaincant, très lisse, trop poli et délicieusement guindé. Le style de Mme Gracie ne m'étourdit pas un seul instant, ses histoires manquent de passion, je passe définitivement mon tour pour la suite.
Les Archanges du diable #3 : Une lady à épouser, par Anne Gracie
J'ai Lu, coll. Aventures & Passions, 2012 - traduit par Sophie Pertus