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Chez Clarabel
13 mai 2019

Je t'aime, de Barbara Abel

je t'aime barbara abel pocketMaude (divorcée) et Simon (veuf) forment un couple fusionnel. Ils vivent avec leurs enfants respectifs dans une grande maison bourgeoise et partagent un bonheur sans nuage. Un jour, Maude surprend la fille de son compagnon en train de fumer du cannabis dans sa chambre. La jeune fille promet d'en rester là si sa belle-mère n'en touche pas un mot à son père. Pourtant, quelques mois plus tard, un accident de la route fait vaciller tout ce petit monde. Alice est placée en garde à vue. Simon crie à l'injustice. Le couple est alors aspiré dans un chaos contre lequel il ne va pas pouvoir lutter.

C'est aussi tout un mécanisme improbable qui se met en branle. Un enchaînement de circonstances qui ressemble à un jeu de quilles. La boule est lancée et va tout fracasser sur son passage. Et ça vacille, et ça tombe, un peu au hasard, mais ça fait des ravages. J'ai lu d'ailleurs ce roman en une goulée - avec la sensation d'être en apnée. J'étais tellement médusée. L'histoire ressemble à un immense sauve-qui-peut où suinte le désespoir. Il n'y a aucune violence ni de manipulation perverse. Simplement c'est l'histoire d'une famille qui agit n'importe comment par amour. Certes, les conséquences sont désastreuses. Le drame survient là où on ne s'y attend pas. Et on assiste à cette pagaille avec stupeur et horreur.

C'est très, très bon. Un peu choquant mais tellement prenant.

Parution POCKET (2019)

©2018 BELFOND (P)2018 LIZZIE

Ceci n'est pas exactement une histoire d'amour, même si l'influence qu'il va exercer sur les héros de ce roman est capitale. Autant d'hommes et de femmes dont les routes vont se croiser au gré de leur façon d'aimer parfois, de haïr souvent. Parce que dans les livres de Barbara Abel, comme dans la vie, rien n'est plus proche de l'amour que la haine.

Cachou Kirsch est une lectrice remarquable ! Sa performance nous glace le sang dans les veines. C'était en parfaite adéquation avec la description du cauchemar décrit. Une tension latente, mais glaçante. C'est excellent !

Couverture de Je t'aime

 

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10 mai 2019

L'Égarée, de Donato Carrisi

l'égarée audiolibPoint final d'une trilogie entamée avec Le Chuchoteur puis avec L'Écorchée, ce roman m'a premièrement désarçonnée car il n'y avait aucune trace de Mila Vasquez ni le moindre éclaircissement sur ce qu'on avait fait miroiter.
Ceci dit, la lecture n'a pas longtemps souffert de cette contrariété et j'ai vite mordu à l'hameçon en focalisant mon attention sur l'histoire de Samantha Andretti, une disparue qui refait surface au bout de 15 ans. Un psychiatre à son chevet cherche à comprendre le dédale dans lequel elle s'est perdue. La police veut mettre la main sur son tortionnaire. Et un détective privé reprend du service pour solder la dette qu'il a vis-à-vis de la famille.
Globalement le roman est angoissant, pesant et affolant. Carrisi a coché chaque case du cahier des charges pour produire un thriller contemporain efficace. L'affaire est lourde, l'enquête brumeuse. Bref. La lecture nous glace le sang dans les veines mais le pompon revient aux derniers chapitres. Ou comment l'auteur nous retourne le cerveau avec virtuosité.
Sans trop en dévoiler, c'est excellent ! J'aurais pu parier que c'était joué d'avance... et puis je hausse les épaules de bonne grâce. Voilà. La boucle est bouclée. On redresse le museau et on respire un bon coup. Cette trilogie vaut qu'on s'y arrête malgré les atrocités qu'elle contient et sa galerie de personnages cabossés. Elle incarne le Mal là où on ne s'y attend pas et cette perspective est à elle seule sidérante donc redoutable.

©2018 Calmann-Lévy. Traduit par Anaïs Bouteille-Bokobza. Titre VO : L'Uomo del Labirinto (P)2019 Audiolib

Grande lectrice de livres audio, j'ai appris à reconnaître les voix et faire le tri parmi les comédiens - Antoine Tomé figure hélas sur ma liste noire. Désolée. Mais sa propension à caricaturer les personnages féminins est insupportable. C'est crispant comme pas possible. Il faut écouter la Trilogie Bill Hodges de Stephen King pour s'en rendre compte. Imaginez une intrigue pétrifiante avec une intonation nasillarde - non, vraiment - c'est éreintant. Pour cette fois, le roman étant relativement court, j'ai vaincu mes réticences et passé un bon moment.

PS : À quand la suite des aventures de Marcus le prêtre amnésique (cf. Le tribunal des âmes) ? Roman lu par Jean-Michel Vovk.

 

9 mai 2019

Rituels, par Ellison Cooper

Rituels ellison cooperCe roman est tortueux à souhait !

Sayer Altair croyait avoir tout compris des profils psychologiques des tueurs en série mais une récente enquête risque de chambouler toute sa science ! On vient de trouver, dans une maison abandonnée, le corps d'une jeune fille à qui l'on a injecté une drogue hallucinogène utilisée par les shamans durant les cérémonies rituelles. D'étranges symboles mayas sont également découverts, mais les indices n'ont pas fini d'orienter les enquêteurs vers un criminel à la logique implacable.

Scènes de crimes complexes, un tueur en série particulièrement retors, des enquêteurs baladés du début à la fin... j'ai même craint que trop de fausses pistes tuent le dénouement. J'ai déjà lu ça et cela a flingué le roman (cf. ce bon vieil Harry Quebert).
Mais bon, là franchement, je n'ai rien vu venir. Et c'est plutôt pas mal.
Il y a aussi un aspect addictif dans cette histoire (rythme, tension, mouvement) qui a rendu ma lecture obsédante et remarquable. On ne perd pas de temps, on cavale de gauche à droite. On suit Sayer dans une course contre la montre, avec un regard circonspect autour de soi. On vit ce roman à fond ! Et l'héroïne n'a pas tout dit donc on risque fort de la retrouver.
Par contre, l'explication finale est pour le moins paradoxale. Je dis ça, je dis rien.

Dernière chose, la lecture audio a aussi été profitable à cette lecture : Audrey d'Hulstère est excellente. Ajoutez une réalisation sonore pertinente, avec effets spéciaux ou vocaux, ce qui nous plonge littéralement dans l'ambiance. J'ai tendu l'oreille jusqu'à la dernière minute pour ne rien louper de ce scénario complexe et tendu. 

©2018 Le cherche midi. Traduit par Cindy Colin Kapen. Titre VO : Caged. (P)2019 Audiolib

 

2 mai 2019

Sadie, de Courtney Summers

sadie courtney summersÀ seulement 19 ans, Sadie Hunter n'a connu qu'une vie de misère : une mère alcoolique, des petits copains minables, une caravane en point de chute. 
Un jour, sa mère plaque tout et laisse à Sadie le soin de s'occuper de sa petite sœur. Mais les ennuis s'enchaînent et vont se solder sur la mort de Mattie. Nul ne sait ce qu'il s'est passé car Sadie a également disparu.
Un journaliste radio tente alors de faire la lumière sur ce drame et raconte par épisodes le mystère des filles de Cold Creek. Il retrace le parcours de Sadie, rencontre ses proches ou des témoins, téléphone à son chef en confiant son désarroi. Cette histoire est en effet bouleversante car elle est ponctuée de pointillés et de parenthèses qui vous laissent le cœur lourd et amer.
De son côté, Sadie traque un homme - son père - et ne s'estimera jamais en paix si ça n'aboutit pas. C'est surtout une nana fracassée qu'on découvre. Résignée sur son sort. On a peur pour elle car sa soif de vengeance sent le désespoir à plein nez.
C'est rude, pas franchement joyeux et toujours très vague à la fin. On ne sait pas qui, quoi, comment, pourquoi. On a juste une sensation de poids énorme dans l'estomac et on comprend le journaliste qui rechignait à se lancer dans un tel défi par crainte des révélations et autres réflexions à venir. C'est un roman très, très sombre. Vraiment gaffe à ne pas le confier aux âmes trop pures ou sensibles.

La Martinière J. (2019) - traduit par Marie-José Thériault

 

1 mai 2019

Mon amie Adèle, de Sarah Pinborough

mon amie adelePouah pouah pouah. Quelle arnaque.
Je me souviens des avis dithyrambiques à la sortie du livre et de ma curiosité à découvrir ce phénomène. Quelques mois plus tard, je prends enfin connaissance du sujet : un homme et une femme se rencontrent dans un bar et échangent un baiser. 
Mais l'homme est marié. Il est aussi le nouveau patron de Louise. Son épouse Adèle devient son amie pour tromper sa solitude. Louise et David ont également une liaison dans le dos d'Adèle. De ce triangle amoureux, rien de bon ne peut en sortir. 
Évidemment on n'a pas tout lu ni eu connaissance de toutes les infos. Car Adèle n'est pas une victime. Elle fait de Louise sa complice, sa confidente. David devient un tyran dont on craint les réactions. Emballez c'est pesé. Sauf qu'on a encore tout faux !
En fait, ce roman s'amuse à raconter un peu n'importe quoi. Au fil des chapitres les versions n'ont de cesse de se renouveler. Manque de bol, tout ça m'a plutôt éreintée. 
Je n'ai pas été convaincue non plus par l'option prise par l'auteur pour boucler son roman. Là on atteint des sommets ! Je n'ai pas du tout adhéré. J'ai été agacée aussi par les personnages - la Louise qui fonce bille en tête et se mêle d'une affaire qui ne la regarde pas. Entre nous, c'est abusé et carrément tordu. D'où ma très grande déception. J'en espérais tellement...

©2017 Librairie Générale Française pour la traduction par Paul Benita. Titre VO : Behind her eyes (P)2019 Audiolib

Très bonne performance des trois lecteurs choisis par Audiolib pour incarner ce trio infernal : ambiance sombre et pesante pour thriller psychologique tendance malsaine et dérangeante... C'est du lourd !

 

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30 avril 2019

Les voisins du 9, de Felicity Everett

Les voisins du 9Lorsqu'ils emménagent au numéro 9, Lou et Gavin fascinent leur voisine Sara. Artistes menant une vie bohème et tapageuse, ils ne connaissent ni la routine ni le conformisme. Leur maison ne désemplit jamais. C'est un va-et-vient constant de copains, de bonnes bouffes, de musique et d'alcool. La première fois qu'elle y met un pied, Sara ne sait plus si elle est horrifiée ou envoûtée.
Mais l'emprise a déjà opéré. Avec son mari Neil, les voilà entraînés dans ce raz-de-marée chaotique. À l'opposé de leur façon de vivre. La nouveauté a pour eux le goût de l'exotisme, de l'encanaillement. Ils vont ainsi retrouver une nouvelle intimité, lâcher prise avec l'éducation de leurs enfants et aussi abandonner leurs vieux amis. Ils reçoivent en plein de la poudre aux yeux et se sentent gratifiés d'être ainsi honorés.
Toutefois, nul n'est parfait. Des failles apparaissent - infimes mais pernicieuses. Comme le caractère narcissique de Lou, son charme à cajoler son entourage pour obtenir des faveurs. Quid de leur sincérité, leur spontanéité, leur snobisme ? Au-delà du paraître cool et branché, ne serait-ce point une mainmise sur l'autre, avec son pouvoir de séduire et d'exercer une ascendance sans avoir l'air d'y toucher ? Chi va piano, va sano. Sara sort enfin de sa torpeur.
On le sait, on le sent. Il y a de la tromperie dans l'air ! Malgré les dispositions apparentes, nulle propension au thriller psychologique n'est pourtant envisagée. Alors non, il ne se passe pas grand-chose dans ce roman. Oui, ça ronronne plus que ça grogne. L'histoire se déploie à travers les petits riens du quotidien et ça a du bon aussi. On zieute, on trépigne, on soupire. J'aurais certes voulu qu'une Némésis se révèle mais on s'en tiendra à un regard perdu dans le vide... #frustration

HarperCollins Poche (2019) - Traduit par Marie Lauzeral

Titre VO : The People At Number 9

 

29 avril 2019

Avalanche Hôtel, de Niko Tackian

Avalanche HôtelLe roman ne commence pas de façon très originale : un type se réveille la mémoire en vrac. Il croit travailler dans un hôtel luxueux puis découvre qu'il est policier et enquête sur la disparition d'une jeune fille. Ceci explique sans doute pourquoi il s'est perdu dans les montagnes enneigées, sauvé in extremis par un bon samaritain.
Enfin. Tout n'est pas clair dans cette histoire. Les première pistes nous laissent à penser une version et l'instant d'après d'autres révélations nous guident vers de nouveaux sentiers. Il faut croire que l'auteur manipule exprès le lecteur avec son personnage amnésique qui confond souvenirs enfouis et divagations oniriques. Sauf que...
On part loin, très loin dans un imbroglio pas possible. Où la vérité est ailleurs. Oubliez néanmoins Fox MulderJack Torrance ou même Jason Bourne. Joshua Auberson est un type ordinaire, semblant souffrir de troubles psychiques, lesquels vont l'entraîner dans une expérience bizarre mais pénible à suivre. La frontière entre rêve et réalité est d'ailleurs très mince - on bascule aussi entre présent et passé - mais on reste dans un brouillard sans fin et impénétrable.
Ce n'est pas facile d'apprécier un tel voyage. Quand bien même ça se lit rapidement, le rythme n'est étonnamment pas si vif et trépidant. Au contraire, j'ai trouvé que c'était plat, agrémenté d'un zeste de suspense, hélas peu croustillant au vu des attentes.
D'où une frustration au final - cette lecture ne m'a pas semblé aussi aboutie qu'un Vertige de Thilliez, voire L'Anneau de Moebius. Et puis l'ambiance devient de plus en plus lugubre et moins fantasmagorique en bout de course. Cela me laisse sceptique. À noter que la performance d'Olivier Chauvel, lecteur pour Audiolib, est excellente ! On ressent pleinement le mystère des lieux et les tourments du personnage, on a la sensation d'une immersion totale, dans le froid, le flou, la psychose... c'est glaçant.

©2019 Calmann-Lévy (P)2019 Audiolib

 

 

29 avril 2019

Sœurs, de Bernard Minier

Sœurs Bernard MinierEn 1993, Martin Servaz débutait dans la police criminelle avec une affaire particulièrement corsée : deux frangines assassinées, attachées à des troncs d'arbres dans des tenues de communiantes. Comme elles idolâtraient un écrivain célèbre, les inspecteurs vont le prendre pour cible - interrogatoire musclé etc. - mais un événement inattendu va boucler le dossier précipitamment.
Vingt-cinq ans plus tard, l'épouse de cet écrivain est assassinée. Servaz est de nouveau sur le coup et retrouve un homme brisé. Encore une fois, l'enquête démontre que la fiction empiète le réel. Que cet homme cristallise de nombreux fantasmes. Au flic de tout démêler sans trop se perdre dans ce marasme.
Après ma lecture hallucinée de Nuit, il me fallait reprendre du service au plus vite. Si je n'ai pas lu Soeurs avec la même intensité ou la même fringale, je n'en sors pas mécontente non plus. Cette lecture n'est en effet pas avare en crimes tordus et autres rebondissements saisissants. En prime, elle offre une confrontation implacable entre deux personnalités pour le moins biaisées. Servaz qui revient de l'enfer, Lang qui flirte avec... On a aussi une orchestration millimétrée - aucun détail superficiel - et une histoire qui déroule son fil dans une ambiance pesante et dramatique.
Franchement, on a les synapses en surchauffe tant la manipulation est étudiée magistralement. On se surprend à relâcher la pression après le point final, réalisant alors qu'on n'en menait pas large ! Par contre, les personnages ne me touchent pas. Et apparemment, Servaz tire sa révérence dans cet épisode. Bon vent à lui ! Que voulez-vous...
Je n'oublierai pas de sitôt ce roman au caractère obsédant et qui se penche sur le milieu des écrivains, leur inspiration et leur public parfois trop envahissant. Bon point aussi pour la lecture audio faite par Hugues Martel !

©2018 XO éditions (P)2018 Audiolib

        REPRIS EN POCHE CHEZ POCKET (2019)

        

28 avril 2019

La Dernière Nuit à Tremore Beach, de Mikel Santiago

la derniere nuit à tremore beachJ'ai adoré l'ambiance de ce roman carte-postale : une maison isolée sur une plage irlandaise. Clenhburran, comté de Donegal. La pluie, le vent, l'orage... c'est somptueux.
Un homme vit seul, en retraite forcée après un divorce douloureux et une carrière en souffrance - il est pianiste de renommée internationale. Peter n'est plus capable de composer et boit trop. Un soir de tempête, en se rendant chez ses voisins, il est victime d'un accident et est frappé par la foudre. Hospitalisé en urgence, il ressort quasi indemne mais souffre de migraines atroces.

Les jours passant, la douleur peine à s'effacer et Peter constate qu'il fait de de plus en plus de rêves étranges, paranoïaques ou prémonitoires, en fait notre homme est convaincu que ses amis vont mourir. Impossible pour lui d'expliquer ce phénomène. La médecine aussi est impuissante. Et ça tourne en boucle comme de la paranoïa aiguë ou une grosse crise hallucinatoire. On nage en plein délire.
Résultat, on trépigne d'envie de savoir ce qui se trame car la narration est lente et longue. Certes, elle fait traîner le suspense et entretient savamment un flou artistique sur les rêves de Peter. Mais c'est parfois un peu trop disparate - heureusement que le décor est magnifique, ça fait passer le temps - aussi on pardonne tous les petits défauts de ce roman chaotique à ses heures perdues. Le dénouement est d'ailleurs explosif - d'un seul coup, sans prévenir. On a un enchaînement intense et vibrant... mais est-ce un rêve ou la réalité ?
En tout cas, le dépaysement a été appréciable. Je me sentais ailleurs durant ma lecture. Complètement transportée.

Roman traduit de l'espagnol par Delphine Valentin (Actes Sud, 2016 pour la traduction)

Repris en poche BABEL NOIR (2018)

 

26 avril 2019

Elle, de Harriet Lane

Elle Harriet LaneC'est en rangeant ma bibliothèque que j'ai mis la main sur ce livre. Me souvenant avoir beaucoup aimé Le beau monde, j'ai commencé à picorer quelques phrases sans supposer que j'allais finalement tout engloutir en quelques heures.
Emma est une maman débordée par ses deux jeunes enfants. Un jour, en postant son courrier, elle paume son portefeuille qu'une inconnue lui rapporte à la maison. Cette femme prétend agir de façon désintéressée et bienveillante. Nina est artiste peintre, divorcée, mère d'une adolescente de 17 ans. Elle n'hésite pas à proposer son aide pour soulager Emma dans son quotidien bordélique.
Ce que celle-ci ignore, c'est que Nina a tout orchestré du début à la fin. Elle joue un rôle malsain dans la vie d'Emma qui ne soupçonne vraiment rien. Ou quand elle s'interroge, elle est encore à côté de la plaque. Il faut dire que l'influence de Nina est fugace mais elle s'infiltre efficacement dans les moindres recoins. Emma est pour elle une cible. Sa cible. Pourquoi ? On n'a de cesse de se poser la question tout au long du roman.
L'ambiance du livre m'a fait penser au film de Jacques Deray (La Piscine) au cours duquel Jane Birkin flirte avec le danger sous les yeux d'une Romy Schneider impuissante. Il y a ici la même impression de torpeur qui ne trompe personne car le drame est tapi dans l'ombre et attend son heure pour nous sauter en pleine figure.
C'est fascinant. On succombe sans mal à l'aura indolente du roman, on reste aux aguets en devinant que tout est faussement anodin, on découvre une relation obsessionnelle qui fait carburer l'imagination sur le comment tout ça va finir. La résolution est par ailleurs angoissante - déchirante - et tellement frustrante ! Harriet Lane écrit de façon remarquable et très poétique mais on ne se figure pas l'horreur que masque son récit.
Quelle prouesse ! C'est excellent.

Éditions Plon - collection Feux Croisés - 2015

Traduit par Séverine Quelet

 

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