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Chez Clarabel
17 mars 2016

Le Poète, de Michael Connelly

Le poète

Je n'ai pas abandonné Harry Bosch, seulement je tente de suivre au plus près l'ordre chronologique des livres de Connelly. Et donc... Le Poète. Classé parmi les meilleurs polars de tous les temps. Sans exagération. Voilà qui catalogue d'office cette lecture parmi les plus stressantes et attendues au tournant. Je ne vais pas vous faire languir et avouer de suite que le rendez-vous a été à la hauteur des espérances !

L'histoire concerne le journaliste Jack McEvoy, anéanti par le suicide de son frère, Sean, un policier qui ne supportait plus le stress de son boulot et l'échec de  l'affaire Theresa Lofton (une jeune étudiante sauvagement assassinée). Voulant comprendre les raisons de son geste tragique, Jack reprend tout à zéro et remarque assez rapidement plusieurs cas de suicide à travers le pays concernant d'autres flics éreintés par une grosse enquête non aboutie. La coïncidence est troublante, mais n'en attire pas moins le FBI, en la personne de l'agent Rachel Walling, aussi belle que redoutable, et dont la première intervention est aussi sexy que musclée. Jack est sous le charme et négocie finement pour rester au cœur de l'action, au nom de son frère, mais aussi pour la primeur du scoop et rendre justice à des victimes incomprises (le serial killer a trop longuement sévi en toute impunité). La suite de ses investigations continuera de le traîner loin, très loin, notamment sur la piste d'Edgar Allan Poe (point commun avec Les Mots qui tuent de Martha Grimes), ainsi que sur des terrains vagues où Jack va s'embourber à plus d'un titre. Connelly use de nombreux subterfuges pour égarer les enquêteurs (et le lecteur) et nous assomme avec une succession de pistes et de fausses pistes - qui rendent cependant le rythme haletant et le dénouement inattendu et époustouflant. Son seul point faible, à mon goût, réside dans ses interludes romantiques, maladroits et encombrants, qui servent inutilement l'intrigue ou la pimentent de façon lourdaude. Mais je lui pardonne aisément car il me tarde de plonger à nouveau dans son univers de mec bourru, qui rend le tout pas mal addictif.

Calmann-Lévy / ROBERT PÉPIN PRÉSENTE ♦ Juin 2015

Traduit par Jean Esch pour les éditions du Seuil (The Poet, 1996)

Le Poète Points

Points / Mai 2013 pour la présente édition

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15 mars 2016

Sous l'emprise des ombres, de John Connolly

Sous l'emprise des ombres

Imaginez une communauté repliée sur elle-même, attachée à ses traditions et allergique à toute intrusion. Ce qu'il se passe à Prosperous reste à Prosperous. Cette petite ville du Maine vit sous la gouverne du conseil des Anciens, impliquant le chef de police, le pasteur et la vieille Hayley Connier, laquelle est chargée de filtrer les informations pour préserver leur image proprette. Ils ont fixé leurs propres lois, les font respecter sans état d'âme. Aussi, l'entrée en scène du détective Charlie Parker, venu enquêter, après de longues, longues pérégrinations, sur la mort suspecte d'un sans-abri et la disparition de sa fille Annie, provoque quelques remous au sein du conseil. Parker empiète sur leur territoire, Parker pose trop de questions, Parker pose et impose son rôle de trublion. Prosperous voit rouge et va répliquer sans attendre. Et promis, ça va saigner. Tout ce mystère autour de Prosperous nous enveloppe dans un climat de doute et d'angoisse particulièrement réussi et rend la lecture piquante, grinçante, flippante à souhait. Sans cela, j'ai eu un mal fou à entrer dans le roman, car j'avais l'impression de prendre un épisode en cours (il s'agit du tome 12 de la série Charlie Parker) et je ne comprenais rien du tout. Il y a notamment un fil rouge concernant le Collectionneur, sans plus de précision pour les non-initiés, ce qui est extrêmement perturbant. Globalement c'était bien, voire très bien, dès lors qu'on découvre les arcanes de Prosperous, ses secrets, ses mensonges, ses rituels et ses sacrifices, mais c'était aussi déconcertant de débarquer au milieu du schmilblick, dans le cercle de Charlie Parker, sans les présentations d'usage. J'aurais sans doute apprécié davantage si j'avais commencé la série par le début (Tout Ce Qui Meurt). À méditer... ;-)

Pocket / Mars 2016 

>> Ce livre audio en version intégrale vous est proposé en exclusivité par Audible,

uniquement disponible en téléchargement.

Sous l'emprise des ombres | Livre audio

Traduit de l'anglais par Santiago Artozqui pour les Presses de la Cité (The Wolf in Winter)

Lu par : François Tavares (Durée : 12 h 59) - Audible FR / Mars 2015 

 

14 mars 2016

L'Oiseleur, de Max Bentow (Une enquête de l'inspecteur Nils Trojan #1)

L'Oiseleur

L’inspecteur Nils Trojan traverse une passe difficile et consulte en secret la psychologue Jana Michels pour traiter ses crises d’angoisse et interpréter ses cauchemars récurrents. En tant qu’inspecteur de la brigade criminelle, il ne peut se permettre de montrer le moindre signe de faiblesse, d'autant plus qu'un crime barbare réclame toute son attention. On vient de retrouver, dans son appartement, le corps d'une jeune femme mutilée, avec le crâne rasé, les yeux crevés, et plus particulièrement, un oiseau mort niché au cœur de ses entrailles. Hélas, les crimes vont se répéter à une cadence infernale, portant tous la même signature d'une mise en scène odieuse et répugnante. Nils Trojan est à cran, mais prend en compte que l’Oiseleur est attiré par un profil similaire de victimes, impliquant des jeunes femmes blondes. Sans le vouloir, un duel s’engage également entre l'inspecteur et le dangereux psychopathe, qui vient de trouver son point faible et va prendre plaisir à jouer avec les nerfs du policier. 

Avec son style nerveux, le roman nous entraîne dans un contexte bien flippant et remarquable par ses scènes de crime décrites avec précision. Dommage que l'inspecteur principal, au bord de la névrose, nous touche si peu par son histoire, son parcours et ses fêlures. Le dénouement est implacable, mais appelle à une suite imminente. 

Collection Folio policier / Janvier 2016

Trad. de l'allemand par Céline Hostiou [Der Federmann] pour Denoël, coll. Sueurs Froides

 

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14 mars 2016

Le Dernier coyote, de Michael Connelly

le dernier coyote editions retrouvees

Harry Bosch, on le sait, est colérique, impulsif et sanguin, du genre à s'emporter en claquant les portes et en crachant les pires insultes. Sa manie de passer au-dessus des ordres et de franchir constamment la ligne jaune a fini par lasser sa hiérarchie, qui le contraint à suivre une thérapie avec le Dr Carmen Hinojos. Bosch est en pétard, mais prend peu à peu conscience du mal qui le ronge - le meurtre de sa mère, Marjorie Lowe, survenu trente ans plus tôt et jamais résolu. Il comprend alors qu'il est temps pour lui de s'y pencher, pour peut-être débloquer ce verrou tenace qui l'enserre depuis l'enfance. Toutefois, plonger dans le passé de call-girl de sa mère est extrêmement éprouvant pour Bosch. Bien que frappé d'interdiction d'enquêter (il a également rendu son badge), il se sert de l'identité de son supérieur, Harvey Pounds, pour mener ses investigations et pénétrer les hautes sphères de l'administration dans l'espoir d'éclairer les relations sulfureuses de Marjorie (elle entretenait une liaison avec un politicien en vogue). Mais cette manœuvre sera lourde de conséquences, pour Harry... qui va goûter à l'amertume de son insolence et conserver en bouche une aigreur persistante.  

Cette lecture est étonnante de sensibilité et prend aux tripes dans son initiative de vouloir percer la carapace de notre inspecteur revêche et le délivrer de ses démons. Certes, Harry traverse une mauvaise passe et collectionne les coups durs (Sylvia l'a quitté et sa maison est à deux doigts de s'effrondrer depuis le tremblement de terre qui s'est produit près de Los Angeles en janvier 1994). Il n'aime pas s'épancher sur son triste sort, mais doit reconnaître qu'il a un mauvais karma à soigner. Et c'est décidément dans le rôle du sauveur des causes perdues qu'il est le plus fort, avec ce cas le plus personnel de sa carrière à appréhender. Le dénouement de l'intrigue ne manquera pas non plus de déstabiliser le lecteur... j'ai d'ailleurs pensé à la série Cold Case pour l'émotion, l'ambiance nostalgique, l'injustice et le suspense du contexte. De fait, c'est un roman sombre et poignant, mais qui ne transforme pas Harry Bosch en personnage mollasson et pétri de douleur pour autant. Loin de là ! L'épisode est très bon et constitue une partie d'un tout, je ne peux qu'enchaîner avec la suite... ;-) 

Les éditions retrouvées / Mars 2015

Traduit par Jean Esch pour les éditions du Seuil (The Last Coyote, 1995)

Le dernier coyote

Points / Septembre 2015 pour la présente édition

 

5 mars 2016

Dix petits nègres, d'Agatha Christie

Dix petits nègres 2013

Dix personnes sont conviées par un hôte mystérieux à séjourner sur l'île du Nègre. On trouve ainsi le docteur Armstrong, le détective Blore, Miss Emily Brent, la jeune Vera Claythorne, le capitaine Lombard, le général Macarthur, le sarcastique Anthony Marston, le juge Wargrave, désormais à la retraite, et le couple Rogers, qui sont les employés de maison. Seul manque à l'appel le maître des lieux, un certain U.N. Owen, qui tarde à arriver. Tous ont accepté son invitation à l'aveugle pour plusieurs raisons, beaucoup par curiosité, un peu pour se reposer, souvent par appât du gain, soit pour décrocher un job ou pour s'affilier à un généreux mécène. Mais à peine ont-ils mis un pied sur l'île qu'ils vont réaliser leur erreur. La sanction ne se fait pas attendre et tombe à l'heure du souper : une bande-son sortie de nulle part se déclenche, les accusant d'avoir tous quelque chose à cacher et à craindre. Serait-ce une plaisanterie qu'elle serait du plus mauvais goût ! songent-ils amèrement. Osant à peine se regarder dans le blanc des yeux, tous décident de quitter l'île sans plus attendre. Hélas, la navette a disparu et les contraint à demeurer sur leur rocher, coupé du monde.

C'est donc dans un climat tendu que va se dessiner l'une des intrigues les plus diaboliques de la littérature policière, et qui a depuis inspiré de nombreuses copies. Mais, comme on dit, souvent imitée, jamais égalée. Agatha Christie était une technicienne hors pair, capable de vous retourner prestement les clichés et les codes du genre. Avec son histoire des Dix Petits Nègres, elle impose là une signature devenue culte. Car sur l'île, l'ambiance entre les convives vire à la soupe à la grimace. Comprenant que leur vie dépend d'une vulgaire comptine, ils frémissent d'effroi en voyant leurs comparses s'effondrer les uns après les autres, se regardant en chien de faïence, certifiant que l'instigateur de cette mascarade vengeresse se trouve parmi eux. Leurs plus sombres secrets s'en trouvent révélés. Le climat en devient plus qu'oppressant, et c'est carrément flippant à lire. Même si on connaît déjà les ressorts de l'intrigue, pour avoir lu le livre dans le passé, on se tient à carreau et on se délecte de l'incroyable supercherie qui se trame sous nos yeux.  C'est incontestablement le plus redoutable des romans d'Agatha Christie. 

Le Masque / Bibliothèque idéale d'A.Christie (Novembre 2013) ♦ Couverture par Martin Parr 

Traduit par Gérard de Chergé (Ten Little Niggers, 1939)

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#Jeu littéraire : Vintage Mystery Cover Scavenger Hunt 2016 : un chapeau

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4 mars 2016

Dernier meurtre avant la fin du monde, de Ben H. Winters

DERNIER MEURTRE AVANT LA FIN DU MONDE

Le monde est devenu fou, depuis que les scientifiques ont annoncé l'impact de l'astéroïde Maïa sur la planète, sans espoir d'y échapper, l'humanité a compris qu'il lui restait moins d'un an à vivre. Pourquoi s'embêter dans sa routine si l'on peut enfin accomplir de vieux rêves et lâcher prise pour de bon ? C'est du moins ce que pense une grande majorité d'individus, à l'exception d'une poignée d'irréductibles, dont Hank Palace, flic à Concord, New Hampshire.

Alors qu'il se rend dans un vieux McDo pour constater un nouveau cas de suicide - un chargé en assurances, Peter Zell, qui a choisi de déposer les armes en avance - Hank a l'intime conviction que les apparences sont trompeuses et que la mort du type a été déguisée pour masquer un crime. Globalement, les services d'ordre bénéficient d'une réglementation plus stricte pour dissuader toute flambée de violence, mais nombre de policiers ne se donnent plus la peine de mener à bien leurs enquêtes et laissent trop souvent courir les affaires impunies. Aussi, l'obstination de Palace, à réfuter l'évidence et creuser une piste aléatoire, fait doucement glousser ses collègues. 

L'intrigue policière est en apparence conventionnelle et assez basique, dans le sens où on a là un pur roman noir, au déroulement classique et sans esbroufe. Ce qui le distingue du lot, finalement, c'est son contexte de fin du monde. Alors, là, chapeau pour la description de l'ambiance pré-apocalyptique, réaliste et poignante. On a franchement l'impression d'y être, de sentir la chape de plomb, prête à s'abattre, et d'éprouver un mélange d'impuissance, de colère et de désarroi. On baigne dans un climat pesant, limite démoralisant, mais on s'y habitue aussi, et c'est d'ailleurs en relevant le nez du livre qu'on se sent étourdi et plein de confusion. Quelles sont les limites de la réalité et de la fiction ?

Rien que pour ça, je trouve ce roman très réussi et je le recommande chaudement. Il sera suivi de deux autres livres, et vu le compte à rebours (l'histoire se déroule en mars, la fin du monde est prévue en octobre) cela présage des frissons d'angoisse et d'excitation ! 

10/18 / Février 2016 

Traduit par Valérie Le Plouhinec (The Last Policeman) pour les éditions Super 8.

4 mars 2016

Les Monstres, de Lauren Beukes

Les Monstres

La police de Detroit vient de découvrir le corps mutilé d'un jeune garçon, dans une mise en scène sordide et révoltante (une bouillie de membres humains associés à des restes de cerf). L'inspectrice Gabriella Versado, chargée de l'enquête, est horrifiée par tant de perversité et ne va plus compter plus ses heures au boulot, délaissant malgré elle sa fille de seize ans, Layla, une adolescente solitaire et mal dans sa peau, qui va également occuper son temps libre de façon irréfléchie, en traquant les prédateurs sexuels sur le net (une idée de sa copine Cass, qui cherche à masquer sa fragilité derrière son insolence). D'autres personnages viennent compléter le tableau, dont Jonno, un pauvre type en quête de scoop pour son blog, ou Clayton Broom, au profil psychologique particulièrement instable. De toute manière, dans ce livre, rien n'est clair, tout fonctionne de travers. On y trouve une palette d'individus affligeants, dont les destinées semblent avoir été brassées grossièrement, dans un récipient vide et creux. Et puis ça sent très fort la fatalité, coincé dans un décor lugubre et morose. L'ambiance générale tend carrément à la déprime, à la désolation, au misérabilisme. L'histoire, enfin, est lourde, pesante et trop bizarre... pas du tout palpitante. Même le dénouement poussif tourne au ridicule les plus grandes scènes de suspense haletant. Là, sans rire, c'est pitoyable. Honnêtement, j'attendais plus de frissons. Au lieu de ça, cette première approche de l'univers, réputé sulfureux, de Lauren Beukes n'a été que déception et amertume. Sa vision trop noire et dérangeante du roman policier, conjuguée aux codes du fantastique, n'a pas su me convaincre.

Presses de la Cité / Coll. Sang d'encre ♦ Juin 2015

Traduit par Laurent Philibert-Caillat (Broken Monsters)

>> Ce livre audio en version intégrale vous est proposé en exclusivité par Audible, 
uniquement disponible en téléchargement.

Les monstres | Livre audio

Lu par : Gaëlle Savary / Durée : 14 h 15   (P)2015 Audible FR

2 mars 2016

La Blonde en béton, de Michael Connelly

La Blonde en béton CL

Quatre ans après avoir tué Norman Church, le principal suspect dans l'affaire du Dollmaker, Harry Bosch doit rendre des comptes devant les tribunaux, accusé par la famille du défunt de grave erreur policière. Notre inspecteur tient bon la barre, contre vents et marées, affrontant les foudres de l'avocate Money Chandler, dont la spécialité consiste à épingler les dérapages des forces de l'ordre. La position de Bosch reste inflexible, jusqu'au jour où ses collègues sont prévenus de la présence d'un corps, coulé dans le béton, qui porte toutes les traces du serial killer, alors que celui-ci avait déjà été tué. Cette nouvelle découverte ébranle les certitudes de notre super-flic, qui doit agir vite et bien, et ce dans la plus grande discrétion, pour ne pas alerter l'accusation ni la presse. Mais l'étau se resserre et la paranoïa gagne du terrain. Bosch pointe du doigt l'éventualité d'un copieur et l'existence d'autres corps. Son enquête vole en éclats par la faute d'une taupe au sein de son équipe. Harry se sent acculé mais tente de cerner au mieux la personnalité du criminel et multiplie les suspects. Le dénouement est ainsi une succession de rebondissements après maintes déductions et tentatives d'approcher le coupable. Et c'est super bien rendu. Le scénario, haletant et habile, nous cueille par le nez pour nous guider là où il faut, quand il faut.

Ce roman est aussi pour moi la conversion ultime à la série Harry Bosch dont les deux premiers tomes (Les égouts de Los Angeles et La Glace noire) n'avaient pas su me charmer au-delà du possible. Cette fois, l'alchimie a opéré et je suis fatalement conquise. Bosch est un flic teigneux, pas sympa, mais sa force et sa détermination sont aussi la dynamique de la lecture, qui jongle entre la procédure judiciaire et la quête du serial killer, deux directions fort palpitantes pour l'intrigue. J'ai entrepris de suivre la série par ordre chronologique et vais découvrir ça avec grand plaisir dorénavant ! 

Calmann Levy / Robert Pépin présente (Mai 2014)

Lire le premier chapitre de "La Blonde en béton"

 

La blonde en béton   La blonde en béton LdP 2015

Points Policier (Mai 2012) / Le Livre de Poche (Mai 2015)

Traduit par Jean Esch (The Concrete Blonde, 1994)

23 février 2016

Kobra, de Deon Meyer

Kobra

Lecture anarchique oblige, je redécouvre un Benny Griessel requinqué et fringant cowboy comme membre des Hawks, l'unité de police spéciale, après l'avoir croisé en sale posture, au fond du trou et alcoolique, dans Jusqu'au dernierSa vie amoureuse aussi se porte au mieux, même si notre homme est chiffonné par des soucis techniques, qu'il n'ose confier à personne, par honte ou par pudeur. Résultat, son entourage s'imagine déjà que sa mine des mauvais jours signifie que Benny a replongé dans son addiction et ses vieux démons. Ceci étant, l'enquête policière va également solliciter son attention et ses méninges. Un triple assassinat dans une guest-house, un client britannique disparu et des douilles de cartouches gravées d'une tête de cobra... Benny Griessel et son adjoint Cupido en restent comme deux ronds de flan, soucieux d'avance de négocier avec les prérogatives internationales. Mais le mystérieux Cobra, ce criminel qui tue plus vite que son ombre, ne chôme pas et vient de signer un nouveau massacre en ville, en abattant des agents de sécurité qui venaient d'interpeller un jeune pickpocket. Et bim, Tyrone Kleinbooi prend à son tour sa place sur l'échiquier... La suite ne demande qu'à s'écrire. Et c'est rondement mené. 

Car on a là un bon bouquin d'action, qui nous envoie en Afrique du Sud... fragile et violente, comme ses héros ! L'intrigue se déroule sans temps mort et se lit tout aussi efficacement. Rien n'est laissé au hasard pour amener à un dénouement particulièrement haletant et surprenant. Cette série policière est une découverte riche en émotion et pleine d'entrain. Une très bonne pioche.

Sixtrid / Juin 2015 ♦ Interprété par Eric Herson-Macarel (Durée : 11h 37)

Traduit par Estelle Roudet pour les éditions du Seuil ♦ Disponible en poche Points Policier / Novembre 2015

Kobra POints

23 février 2016

Gel nocturne, de Knut Faldbakken

Gel nocturne

Georg et Lydia Hammerseng formaient un couple tranquille, uni par des années de mariage, apparemment sans histoire. L'inspecteur de police, Jonfinn Valmann, peut d'ailleurs certifier cette aimable réputation d'après sa brève expérience, puisqu'il était un ami de leur fils Klaus au lycée. Depuis, leurs routes ont pris des chemins différents et l'homme n'a plus eu de nouvelles de son camarade. Sauf que... tout n'est pas dit. Et les apparences sont évidemment trompeuses. Quand la police découvre le couple mort dans leur maison, les premières hypothèses oscillent entre l'accident et le suicide. Le meurtre est loin d'être envisagé. C'est seulement lorsque les enquêteurs tentent de prévenir les enfants, Klaus et sa sœur Hanne, qu'ils sont surpris de ne plus trouver leur trace. Comme s'ils avaient disparu. En fouillant davantage dans les affaires de la famille Hammerseng, les secrets peu à peu se dévoilent et les failles vont apparaître. Du fait de sa lointaine accointance avec les victimes, Jonfinn Valmann a été écarté du dossier, lequel a été attribué à sa compagne, Anita Hegg. Le couple, dont la liaison dure depuis un an, va étrangement éprouver la résistance de leur attachement autour de cette affaire pas bien claire. Valmann ne dévoile pas tout de son passé et mène une enquête en parallèle, sans avertir qui que ce soit, tandis que sa partenaire aussi joue les cachottières. Quel imbroglio. Les 3/4 de l'histoire tiennent ainsi la route, du fait de la teneur classique, mais efficace, de l'intrigue policière. On tente de chiffonner une image trop lisse et on s'aventure vers des sentiers mouvants, en plus de s'inviter dans la vie des policiers (pour ceux qui aiment suivre l'ordre chronologique, ce livre vient après L'Athlète et Frontière mouvante). Seule la fin a été pour moi une déception, mais c'est une appréciation tout à fait relative, car cela reste un bon bouquin, vite lu, mais pas exceptionnel non plus

Seuil Policiers / Avril 2012 ♦ Traduit du norvégien par Hélène Hervieu (Nattefrost)

Challenge Nordique 2016

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