Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Chez Clarabel
18 octobre 2013

“Nom d'une micropipette ! J'étais libre ! Quel talent !”

IMG_9733

Flavia de Luce, âgée de seulement onze ans (sa maturité m'épate !), nous revient dans une nouvelle enquête criminelle, qui aura le don de faire lambiner le lecteur, puisque celle-ci ne survient qu'à la moitié du roman. Alors oui, c'est usant pour les nerfs de se demander quand le coup va enfin tomber mais toute bonne chose mérite sa peine !
En attendant, nous suivons cette chère Flavia qui sillonne la campagne anglaise avec sa bicyclette Gladys et fomente des plans pour empoisonner ses sœurs aînées. C'est ainsi qu'elle croise au bord de la route le célèbre marionnettiste, Rupert Porson, et son assistante Nialla, en panne de véhicule. Ils sont diligemment pris en charge par le pasteur, qui va les loger chez un couple de fermiers, les Ingleby. En échange, ils acceptent de donner une représentation pour remercier la communauté de Bishop's Lacey de sa chaleureuse hospitalité.
Flavia est dans ses petits souliers, ravie de prêter main forte. Mais voilà, un drame survient... De nouveau, notre jeune enquêtrice, qui affiche un goût prononcé pour les détails macabres et les expériences chimiques, fait preuve d'une intelligence redoutable pour démasquer la vérité. Sa connaissance des lieux et des habitants lui permet de se faufiler partout, d'écouter et d'analyser, oui, oui, à la façon d'une Miss Marple en culottes courtes, bardée d'un humour froid et cinglant.
C'est savoureux en diable, un petit bonbon anglais à déguster. Ce que j'apprécie dans cette série, plus que tout, c'est son ambiance raffinée et sa galerie de personnages tous très attachants. So british dans l'art et la manière - je suis conquise, définitivement.

La mort n'est pas un jeu d'enfant, par Alan Bradley (éditions 10/18, coll. Grands Détectives, octobre 2013 - traduit par Hélène Hiessler)

Publicité
Publicité
14 octobre 2013

La Maison de Soie: Audiolib lu par François Montagut

IMG_9663

Watson est au crépuscule de sa vie, mais avant de tirer sa révérence il souhaite confesser une aventure particulièrement bouleversante, au cours de laquelle Sherlock et lui ont bataillé avec une enquête délicate, dangereuse et sulfureuse ! Toutefois, il avait promis de n'en rien dévoiler de son vivant. Son texte, donc, sera confiné dans un coffre et publié près d'un siècle plus tard. Tout débute par une rencontre ordinaire, avec un marchand d'art qui prétend être suivi par un individu et qui s'inquiète pour sa famille. Très vite, Sherlock et Watson vont retrouver le suspect, avec un couteau planté dans le cou ! C'est suite à la disparition d'un complice de Wiggins, le jeune Ross Dixon, que l'affaire prendra un tour préoccupant.

Pour la toute première fois, Sherlock voit ses inébranlables certitudes en prendre un coup dans l'aile ! Il est passé complètement à côté d'un indice important, lequel aura des conséquences tragiques. Cela va d'ailleurs lui faire prendre conscience de son manque de considération pour les gamins des rues, qu'il exploite à tort ou à raison, à l'image de toute la société qui se contrefiche du sort de ses gosses sans le sou, qui perdent leur innocence sur les trottoirs et mettent en péril leur vie à chaque seconde. Eh oui, c'est une grande première chez Sherlock Holmes ! Se soucier des autres, par pur altruisme. o_O

C'est à ces petits détails qu'on reconnaît le pastiche. Sans quoi, Anthony Horowitz a su répondre aux exigences du cahier des charges en offrant une intrigue redoutablement efficace et absolument divertissante. Les descriptions sont pointilleuses, avec un sens de la théâtralité qui pousse aux soupirs ... d'admiration ou d'exaspération. Soit c'est surjoué, soit c'est assez fidèle à l'esprit de la série, ou disons que c'est suffisamment approximatif pour faire illusion. Ne chipotons pas, après tout Sherlock a souvent été copié, mais jamais égalé ! Techniquement, François Montagut n'a pas déçu un seul instant et offre une lecture maîtrisée et captivante.

La Maison de Soie, par Anthony Horowitz (Audiolib, mars 2012 - texte intégral lu par François Montagut - durée d'écoute : 10 h 12 - traduit par Michel Laporte pour Hachette - Calmann Lévy, 2011 - existe en format poche)

2 octobre 2013

La sirène: Audiolib, lu par Jean-Christophe Lebert

IMG_9450

Quelle lecture éprouvante, au rythme d'une affaire glauque, pesante, poignante ! J'étais au taquet, n'en pouvant plus de savoir, pestant contre la manie qu'a Camilla Lackberg de distiller son suspense, de faire parler ses personnages par des allusions, de suivre le cheminement de leurs pensées sans jamais toucher au but, et donc devoir attendre, toujours attendre. C'est seulement dans les derniers chapitres que le voile se lève. Comble du comble, dans ce sixième volume, la fin est tout bonnement insoutenable. Cela se termine sur une chute libre, terrible, on ne sait plus où donner de la tête, même notre cœur manque un petit battement, c'est tellement intense et insupportable, on râle, on hurle ... parce qu'il faut ABSOLUMENT avoir le livre suivant (Le gardien de phare) sous la main, sinon c'est la frustration assurée !

Voilà, c'est dit.

L'histoire, elle, est assez commune. Elle s'ouvre sur la disparition d'un homme, marié et bon père de famille. Son épouse est dévastée, Patrik et son équipe sont dans leurs petits souliers tellement ils ont honte de n'avoir aucune piste. On apprend aussi que Christian, le type de la bibliothèque, déjà aperçu dans les livres précédents, a réussi à publier son premier roman, intitulé La sirène, un conte jugé sombre mais fascinant. Erica fait office de marraine. Côté rétrospective, nous suivons l'histoire d'un jeune garçon adopté, qui se sent trahi depuis la naissance du bébé de la famille. Lui qui pensait avoir tout l'amour et l'admiration de sa nouvelle mère voit celle-ci se désintéresser totalement de lui et le mépriser ouvertement. Et encore, ceci n'est que la partie émergeante de l'iceberg !

C'est une histoire très, très dure, je l'ai déjà annoncé, mais qui parvient à nous scotcher aux pages du bouquin (ou, accessoirement, aux écouteurs de l'iPod) en entretenant brillamment notre intérêt en éveil. Heureusement le cadre tranquille de Fjällbacka permet d'alléger toute sensation de malaise. De plus, Erica s'investit énormément dans cette enquête, au grand dam de Patrik, qui s'inquiète essentiellement pour sa santé (car elle est enceinte jusqu'aux yeux et attend des jumeaux !). Elle se pose toujours là au bon moment, reçoit les confidences ou chipe des indices à la barbe de la police, comme ça, sans moufter. Ce n'est pas crédible pour un sou, mais cela reviendrait à contester le rôle de fin limier à Miss Marple en son temps !

A la technique, nous découvrons un nouveau narrateur, pour cet épisode, en la personne de Jean-Christophe Lebert. La lecture est agréable, passionnante, etc. Par contre, la voix de Mellberg, hmm, j'ai un doute... Je sors de cette lecture encore sous le 'choc' des révélations, secouée par la précipitation des événements. Quel final ! J'en ai le souffle coupé. La suite, vite ! maintenant...

La sirène, par Camilla Läckberg (Audiolib, septembre 2012 - texte intégral lu par Jean-Christophe Lebert, durée d'écoute : 15 h 53 - traduction de Lena Grumbach)

2 octobre 2013

Un lieu incertain: Audiolib lu par Thierry Janssen

IMG_9300

Encore un fidèle rendez-vous avec le commissaire Adamsberg, dans une enquête criminelle nous baladant entre Londres, Paris et un petit village en Serbie ... Quelle atmosphère particulièrement excitante (mais glauque aussi) ! On croise des cadavres découpés en petits morceaux, des pieds chaussés abandonnés près d'un cimetière, des mythes vampiriques, des vieilles histoires de famille ... Et on assiste aussi à des retours en fanfare de cadavres planqués dans les placards ! Je dis ça, je ne dis rien. Disons que, tout de même, on tombe sur les fesses en apprenant que les anges déchus existent. Ou qu'ils sont tombés directement de l'Enfer.

Adamsberg, dans ce roman, est dépassé par les évènements. Il en voit de toutes les couleurs, de la trahison à la mélancolie, en passant par l'impuissance et le doute. C'est un spectacle assez déprimant, ou plutôt pathétique. Notre homme mériterait parfois qu'on le secoue vertement, car son petit manège nous épuise ! Il est lent, apathique, déboussolé, déconfit. Bouh, quel triste sire ! A côté de ça, l'histoire oscille entre le désenchantement, certes, mais surtout l'angoisse et le suspense. Tant mieux, ça tient en haleine. J'ai d'ailleurs pas mal mordu à l'hameçon, saisissant toutes les perches tendues, avec la conviction intime que je me faisais bêtement berner, mais c'est de bonne guerre.

C'est la quatrième fois, il me semble, que Thierry Janssen accompagne les romans de Fred Vargas en version audio. Franchement, ne changez rien ! C'est la voix parfaite, l'interprétation idéale pour situer et cerner des personnages et lieux aussi flippants que ceux dont l'auteur a le talent de nous concocter. Pour moi, ce rendez-vous a donc été une totale et pleine réussite.

Un lieu incertain, par Fred Vargas (Audiolib, février 2013 / J'ai Lu, septembre 2010 - Texte intégral lu par Thierry Janssen,  durée d'écoute : 11 heures)

1 octobre 2013

“La peur du noir. Elle reste là, tapie au fond de soi. La peur la plus ancienne de toutes. Une peur primitive.”

IMG_9255

Hiver 1937. Jack part pour une expédition scientifique en Arctique, mais très vite ce voyage se transforme en cauchemar. Des cinq hommes engagés dans la mission, seulement trois prennent le départ : Jack, opérateur radio, Algie, chasseur et maître-chien de traîneau, et Gus, biologiste. Ils établissent leur campement sur la baie de Gruhuken où le capitaine du bateau refuse de les débarquer, sous prétexte d'une vieille malédiction.

Les trois explorateurs s'installent finalement dans leur cabane, pas loin d'une mine abandonnée. Les jours s'écoulent lentement, une petite routine prend place, entre parties de pêche, sorties des chiens et relevages scientifiques. Les jours se raccourcissent progressivement, bientôt la nuit polaire va s'abattre sur eux. Un autre drame les frappe alors, Jack se retrouve seul, confronté à ses pires angoisses.

Car tout se passe dans l'aura et l'ambiance du livre, c'est une tension psychologique pernicieuse qui se glisse entre les lignes, à travers le journal de Jack. On ressent, comme lui, cette oppression de l'isolement et de la solitude, en plus d'autres tourments, car Jack a des hallucinations, ou des visions. Il sent que le lieu est hanté, il entend des bruits, il perçoit « une chose réelle, mais qui n'est pas vivante ».

L'angoisse ! Voilà ce que cherche à vous inspirer cette lecture, une sensation rampante d'inconfort et de malaise, une peur panique, la trouille au ventre, le stress galopant, l'appréhension de l'inconnu, de la folie émergeante... Tout ça est aussi planté dans un décor fabuleux, le cercle polaire dans toute sa splendeur, avec ses secrets et son instinct de préservation. Qui sait ? J'ai bien du mal à exprimer ce qu'a pu m'inspirer cette lecture, entre fascination et ennui (parfois, il ne se passe pas grand-chose non plus, on fait juste qu'attendre !), toutefois elle ne laisse pas indifférente.

40 jours de nuit, par Michelle Paver (Hachette, coll. Black Moon, septembre 2012  - traduit par Blandine Longre)

Publicité
Publicité
19 septembre 2013

Le Cinquième témoin, de Michael Connelly (Audiolib, lu par François Tavares)

IMG_9252

C'est le premier livre de Michael Connelly que je découvre et j'ai été littéralement transportée. Cette version Audiolib a en effet été du petit lait à boire. Le narrateur, François Tavares, a su parfaitement nous plonger au cœur de l'intrigue, en y mettant le ton pour ponctuer chaque minute du procès, en haussant la voix pour souligner la véhémence du juge, l'exaspération de l'accusation ou l'acharnement de la défense. C'était prodigieux.

Mickey Haller, avocat de son état, est un type qui apparaît d'abord antipathique. Son rôle consiste à dépouiller les règles du système, pour les retourner à l'envoyeur. C'est un manipulateur chevronné, capable de saisir la moindre allusion anodine pour s'en emparer, la brandir en étendard et sauver son beefsteak. C'est particulièrement malin, parfois maladroit et agaçant, mais au fond de lui, Haller n'est pas un mauvais bougre non plus. Lorsqu'il accepte de défendre Lisa Trammel, accusée d'avoir tué un banquier qui menaçait de saisir sa maison, c'est aussi la dénonciation d'un système mafieux qui s'annonce à lui, avec à la clef un procès retentissant, médiatisé à outrance (on découvre au passage les signatures de contrats d'exclusivité pour les projets cinématographiques, business is business in America). Nous plongeons donc dans un procès façon David contre Goliath. La masse populaire est en transe, Mickey Haller compte bien surfer sur la tendance et prouver l'innocence de sa cliente.

C'est judicieux, bien conduit, assez palpitant, on vit le procès et on s'emballe pour les effets du style, les clash, les coups bas et les bastons sur les trottoirs. Haller en bave, mais reste toujours sûr de lui. Même sa vie sentimentale connaît un sursaut positif, qui se prêterait presque à des lendemains meilleurs... Enfin, je pense qu'on découvrira tout ceci dans un prochain roman. Pour l'instant celui-ci a su pleinement me convaincre, j'ai aimé le ton et l'atmosphère qu'impose Connelly, c'est palpitant, noir et assommant, avec un fabuleux tour de passe-passe dans la dernière ligne droite. Du très bon boulot, bravo !  

Le cinquième témoin, par Michael Connelly (Audiolib, juillet 2013)
Traduit par Robert Pépin - Texte intégral lu par François Tavares (durée d'écoute : 14 h 46)

19 septembre 2013

Inferno, lu par François d'Aubigny

IMG_9226

Robert Langdon se réveille sur un lit d'hôpital à Florence, frappé d'amnésie sur les dernières trente-six heures. Pour échapper à une nouvelle tentative d'assassinat, il s'enfuit avec une jeune femme médecin, Sienna Brooks. Pour seul indice, Langdon possède une capsule avec une image de Botticelli, La Carte de l'Enfer, inspirée par le poème de Dante. C'est le fil rouge, le détail autour duquel il faudra tourner et retourner, comprendre les messages codés, chercher l'explication derrière des rendez-vous loupés, fuir un ennemi invisible, s'en remettre à cette jeune femme blonde, au passé mystérieux.

Tout ce que je peux affirmer, c'est que l'intrigue est drôlement bien ficelée, avec soubresauts, entourloupes, rebondissements et gong fatal. On sursaute à plusieurs reprises, tout en reconnaissant que c'est facile, trop facile. On se laisse entuber comme des andouilles. Par principe, j'ai fermé les yeux et j'ai suivi Langdon dans un dédale infernal, entre Florence, Venise et Istanbul, je l'ai écouté m'expliquer des théories toutes plus dingues les unes que les autres, tout ça pour mettre le doigt sur un problème qui touchera peut-être notre civilisation (surpopulation, planète saturée, etc.).

C'est une lecture spécialement calibrée pour capturer le lecteur et le balader dans des couloirs labyrinthiques où on en prend plein les yeux et la tête. Ou les oreilles. Le format Audiolib offre une perspective intéressante, car on se la coule douce au son de la voix de François d'Aubigny, qui fait tout le boulot, il nous met en situation, fait monter la pression, joue avec le suspense et nous impose un rythme particulièrement stressant. J'ai bien aimé dans l'ensemble, mais je garde à l'esprit que c'est un produit estampillé Dan Brown. Côté divertissement, c'est tout  bon.

Inferno, par Dan Brown (Audiolib, août 2013)
Texte intégral lu par François d'Aubigny - traduit de l'anglais par Dominique Defert et Carole Delporte
durée d'écoute : 16 heures

16 septembre 2013

« Le désespoir tue. »

IMG_9227

Sur une route de campagne, un bus est détourné de son trajet, disparaît quelques heures puis réapparaît les clefs sur le moteur ronronnant, les phares allumés. Plus de conducteur, ni de passagers à bord. Que s'est-il passé ? Au large, dans un petit chemin paumé, la carcasse d'un autre bus sert de lieu d'incarcération de ces otages hors du commun. Ils sont une petite trentaine, beaucoup sont âgés, d'autres voyagent en famille, avec leurs enfants ou leurs grands-parents. Les ravisseurs étaient organisés, ils ont agi en vitesse. Ils ont enfermé tout le monde, avec seulement un peu d'eau et une baignoire pour leurs besoins intimes. Leur délivrance est prévue dans moins de 24 heures.
Le décompte a commencé.

Comment vous dire, tout le mal que ce livre fait ! C'est une lecture cauchemardesque, en long, en large et en travers. On est là, à bord de ce bus, avec tous ces pauvres gens, en train de se demander s'ils vont s'en sortir, puis de composer avec la promiscuité, la chaleur, le manque d'espace, l'envie de boire, de manger, de se soulager... C'est infernal, la tension est incroyablement palpable, distillée avec langueur, car on devient abruti par l'attente et l'enfermement.

Cette lecture vous serre à la gorge, vous prend en étau, elle vous étouffe. Vous êtes prisonniers du même calvaire que tous les personnages, vous assistez au meilleur, mais surtout au pire. Car dans une telle situation, très vite les instincts se réveillent, la folie guette, le désespoir se répand. Quel livre bouleversant ! J'avais les larmes aux yeux au moment de le finir. J'étais plus qu'éprouvée, j'étais éreintée, mise k-o. C'est vraiment une lecture démoniaque, dure et implacable, par contre je ne regrette pas de l'avoir découverte, j'ai beaucoup aimé, même si j'ai été malmenée, j'ai vécu des sensations fortes et mémorables.

Le bus, par Madeleine Robitaille (éditions Mic Mac, coll. Caféine, avril 2010)

9 septembre 2013

“Three Pines wasn’t on any tourist map, being too far off any main or even secondary road. Like Narnia.”

IMG_9123

J'avais dans l'idée de lire un policier de la vieille école, dans un cadre bucolique et charmant, à Three Pines, un village québécois où tout le monde connaît tout le monde. Aussi, l'assassinat de l'ancienne institutrice, Mlle Jane Neal, dont le corps a été retrouvé dans les bois, près de chez elle, met la communauté en émoi. L'inspecteur-chef Armand Gamache, de la Sûreté du Québec, est dépêché sur les lieux.

A la façon d'un Hercule Poirot ou d'une Miss Marple, Gamache observe, interroge, écoute les uns et les autres blablater. Il remonte aussi les bretelles de sa nouvelle collaboratrice, l'agente Yvette Nichol, jugée impatiente, brouillonne et guindée. Il faut qu'elle apprenne que, dans ce métier, l'empathie est une qualité indispensable. Sans quoi, on ne se démène pas follement à Three Pines, on y vit pépère, on fait connaissance, on se perd dans l'étude des arcs et des flèches (*ennui*), on déguste l'ambiance prout-prout si chère à mon cœur.

C'est le premier livre de la série mettant en scène Armand Gamache, je pense qu'il fallait en passer par là pour cerner personnages et localité avant de prendre ses aises. Du moins, je l'espère. J'avais très envie de m'enthousiasmer pour cette découverte, je n'y suis pas parvenue totalement, le livre m'est certes apparu un peu long et ennuyeux, mais avec de bonnes choses aussi, à l'intérieur, qu'il faut exploiter sereinement.

Nature morte, par Louise Penny
Babel noir, septembre 2012 - traduit par Michel Saint-Germain

“Three Pines wasn’t on any tourist map, being too far off any main or even secondary road. Like Narnia, it was generally found unexpectedly and with a degree of surprise that such an elderly village should have been hiding in this valley all along. Anyone fortunate enough to find it once usually found their way back.”

3 septembre 2013

L'enfant allemand, Audiolib (16 h 25) lu par Eric Herson-Macarel

IMG_9102

Ce cinquième volet de la série de Camilla Läckberg était, à mon sens, le plus attendu. Il renferme un terrible secret et donne enfin une explication sur le comportement froid et insensible de la mère d'Erika et Anna. En fouillant les affaires de celle-ci, Erika a en effet trouvé un journal intime, une brassière maculée de sang et une médaille ornée d'une croix gammée.

Cette pièce a été confiée à un éminent professeur, un spécialiste de la question nazie, mais l'homme ne donne plus de nouvelles. En vérité, il a été tué chez lui et cette mort étrange semble liée aux interrogations d'Erika. Cette dernière a entrepris de travailler à domicile, comptant sur son époux, en congé parental, pour s'occuper de leur fille et lui laisser un peu de champ libre. En théorie, bien sûr. En pratique, le couple va frôler la crise de nerfs ! De plus, Patrik est attiré par le lieu du crime et meurt d'envie de se mêler de l'enquête, par petites touches, car son devoir de père le rappelle souvent à l'ordre. Et puis, on s'en fiche un peu de toutes ces considérations existentielles du couple Hedström. Ce qui nous passionne, disons-le franchement, c'est de plonger dans le passé de cinq jeunes gens, dans les années 40, au moment de la guerre, de l'arrivée des réfugiés, du soulèvement des résistants, des risques de la dénonciation, du spectre des tortures et de la mort... On découvre une histoire poignante, entre fascination et horreur, et qui apportera aussi une immense consolation pour les sœurs Falk qui ont grandi sans une once d'amour maternel. Cette fois, on comprend mieux pourquoi.

Ce cinquième volet me voit aussi dans l'obligation de faire une courte pause, je me sens rassasiée et pleinement repue. J'en viens presque à constater les défauts dans la belle mécanique de Camilla Läckberg, dont les livres sont orchestrés sur le même principe, qui se répète inlassablement. C'est en ingurgitant plusieurs tomes à la suite qu'on s'en rend compte. Mais je garde tout de même un très bon souvenir de cette lecture à long terme, sous la houlette de Monsieur Eric Herson-Macarel, qui est pour moi l'un des meilleurs narrateurs sur le marché.

L'enfant allemand, par Camilla Läckberg
Audiolib, 2011 / Actes Sud, 2011 pour la traduction française 
Texte intégral lu par Eric Herson-Macarel  (durée d'écoute : 16 h 25)
Traduit par Lena Grumbach et Catherine Marcus

Publicité
Publicité
Chez Clarabel
Publicité
Newsletter
2023 Reading Challenge
Clarabel has read 8 books toward her goal of 200 books.
hide
Sauveur & fils
Quatre sœurs : Geneviève
Audrey Retrouvée
Le sourire étrange de l'homme poisson
Calpurnia et Travis
L'homme idéal... ou presque
Trop beau pour être vrai
Tout sauf le grand amour
Amours et autres enchantements
Ps I Love You


Clarabel's favorite books »
Publicité