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Chez Clarabel
11 avril 2013

"A New York, on ne fait jamais attention aux autres."

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Ethan Muller est à la tête d'une galerie d'art à Manhattan, où il tente d'asseoir sa réputation, autrement qu'en étant le fils héritier d'un magnat de l'immobilier. Son destin bascule dès lors qu'il découvre, dans un appartement délabré situé dans le Queens, une collection de tableaux exceptionnels, qui deviendra la plus grande œuvre d'art de la saison. Victor Cracke, l'artiste en question, a en fait dessiné sur une multitude de feuilles en papier un décor torturé, constitué sous forme de puzzle, où se mêlent également des portraits d'enfants. Et c'est là que tout bascule, car Ethan va recevoir le coup de fil d'un flic à la retraite, désormais un vieil homme maladif, obsédé par des crimes non résolus perpétrés par un pédophile, et dont les victimes sont représentées dans l'œuvre de Cracke ! Ce dernier a mystérieusement disparu. Il devient donc urgent de le retrouver pour l'interroger. Avec l'aide de Samantha McGrath, la fille de l'enquêteur, qui est elle-même procureur, Ethan se lance sur une piste aux allures folles et désespérées. A ceci, s'ajoutent des interludes dont on ne capte pas la portée sur le moment, si ce n'est qu'il s'agit bien de l'histoire familiale des Muller.

Bref, je dois avouer que je suis sortie de ma lecture quelque peu déconfite. En gros, j'ai été déçue. J'en attendais clairement davantage, mais le résultat m'a souvent semblé bavard, assez vide et moyennement pertinent. Le narrateur, de plus, est un type abject, ou disons qu'il m'insupportait assez vite, donc ça n'a pas facilité la poursuite des opérations. Le tort de l'éditeur aura été, probablement, de ranger ce livre en tant que thriller, je trouve que c'est surestimé car l'ensemble relève plutôt du roman noir et poisseux. Le milieu de l'art est judicieusement exploité, même s'il ne m'a pas semblé follement glamour non plus. Cela reste un roman qui se lit, avec une intrigue sordide, accablé toutefois par du blabla insipide. Il y a du bon et du moins bon, en somme.

Les visages, par Jesse Kellerman
Audiolib, 2010 /  Points, 2011 - traduit par Julie Sibony pour les éditions Sonatine
Texte intégral lu par Hervé Bernard Omnès (durée : 14 h 06)

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8 avril 2013

"Trouvez l'amour, Marcus. L'amour donne du sens à la vie."

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Cet épais roman de 630 pages représente en version audio pas moins de 21 heures d'écoute ! Ooooh, encore un exploit ! Mais heureusement, l'histoire est prenante, habilement construite, basée sur le judicieux principe de gober tous les propos du narrateur, qui nous force à emprunter une multitude d'impasses, avant de rebrousser chemin et d'arriver vers une issue, pour le moins, triste et amère. Globalement j'avoue que ce roman a su me prendre dans ses filets, même si l'histoire n'est peut-être pas exceptionnelle, elle est vraiment bien ficelée.

Cela commence sur l'arrestation de Harry Quebert, un écrivain qui doit sa renommée à la publication d'un roman à succès. Le corps d'une adolescente de quinze ans a été retrouvé dans son jardin, il s'agit de la jeune Nola Kellergan, disparue depuis une trentaine d'années, avec laquelle il aurait entretenu une liaison. Quel scandale ! Aussitôt, Marcus Goldman débarque dans la petite ville d'Aurora, dans le New Hampshire, et jure de prouver l'innocence de son maître et ami.

Mais quelle enquête ! que de révélations ! que de secrets enfouis ! Les tentatives d'intimidation vont également sortir leur museau, la population d'Aurora va se terrer sur elle-même, suspicieuse et songeuse. Tout le monde devient potentiellement coupable, peu à peu les langues se délient, et on replonge dans le passé, revivant les faits, les souvenirs, les supputations... C'est particulièrement retors et diabolique. Même les victimes deviennent des bourreaux, on a vite le tournis, à force d'être baladé entre le vrai et le faux.

A côté de cette sombre affaire, on découvre également les dessous de l'édition, le vedettariat, la panne d'écriture, la construction d'un livre selon 31 règles. Tout ça est foncièrement passionnant, cela participe au mouvement. Par contre, c'est assez long aussi, avec une pelletée de clichés (comme celui concernant la mère de Marcus) et une succession de rebondissements qui risque fort de lasser le lecteur. C'est le pari du schéma à rallonges, un projet ambitieux et plutôt réussi, avouons-le. J'ai ainsi plongé avec le plaisir de me perdre dans cette histoire-fleuve, bardée de retentissements, et je n'ai pas vu le temps passer. Et puis cela reste une lecture de pur divertissement, donc je ne regrette rien. La version Audiolib est encore une fois de qualité impeccable.

La vérité sur l'Affaire Harry Quebert, par Joël Dicker
éditions de Fallois, 2012 / Audiolib, 2013
Texte intégral lu par Thibault de Montalembert (durée : 21 h 15)

5 avril 2013

Son existence semblait se résumer à un brillant ratage. Côté amours : néant. Côté amis : des morts, des fauchés, des paumés.

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A Paris, en 1998, Milo Jassy travaille en tant que bouquiniste sur les quais de la Seine. Il a pour voisine la pétulante Stella Kronenbourg, qui vend des souvenirs de pacotille aux touristes de passage. Lors d'une courte absence, il reçoit un paquet d'une cliente en colère, car les trois ouvrages sont abîmés. Là, il découvre un article de journal annonçant la mort d'un ancien ami et collègue, Roland Fresnel, assassiné dans sa boutique.

Il se rend aussitôt auprès de la sœur de la victime, Nelly, qui a été également son ancienne maîtresse. Les retrouvailles ont un goût amer, de larmes douloureusement séchées. Milo est meurtri, mal à l'aise. Il cherche à comprendre le crime, saisit des bouts de piste, se lance sur la trace d'une rouquine, rencontre au passage une photographe, délicieuse, élégante et énigmatique. Assez vite, il comprend que pour connaître la vérité, il doit procéder à une analyse de son propre parcours sentimental.

Et la fille au baladeur ! Silhouette fuyante, inquiétante, qui rôde et lime ses ongles, en attendant l'heure de sa vengeance... C'est quelque part saugrenu, un peu flippant, mais surtout sans queue ni tête. Hélas. J'étais toute disposée à me familiariser avec cette histoire, cette ambiance, mais j'ai trouvé le ton lourd, maladroit, avec des personnages si peu charismatiques (à l'exception de cette chère Stella !). Milo, au centre, est un type dépressif, désabusé, pas très brillant, nullement charmant. L'intrigue criminelle est pratiquement accessoire, nous avons beaucoup de ronds-de-jambe et un certain maniérisme dans la façon de délayer le suspense. A force, c'est un peu usant et j'ai été soulagée de tourner la dernière page, sans tomber des nues quant au dénouement de l'affaire.

Sang dessus dessous, par Claude Izner
Collection Grands Détectives chez 10/18 (2013)

29 mars 2013

Billy Dent’s First Commandment was “Thou shalt not leave evidence.”

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Jazz Dent est un adolescent de dix-sept ans, tristement célèbre pour être le fils de l'un des tueurs en série les plus redoutés du pays. Bon, ce dernier croupit en prison. Le fils vit désormais chez sa grand-mère, mais a passé toute son enfance auprès de son paternel psychopathe, lequel l'a donc initié à ses us et coutumes, lui demandant de contribuer à rassembler ses petits trophées et en lui expliquant bien comment on procède pour être le meilleur serial killer.

Un autre gamin aurait probablement pété un câble, ou fini tout aussi taré, mais pas Jazz. Le garçon a su se distinguer, c'est un garçon droit, honnête et très intelligent. Son esprit vif et aiguisé le conduit souvent dans les pattes du shérif, surtout lorsqu'une enquête criminelle pointe son museau. La petite ville de Lobo's Nod, réputée tranquille, n'a pas coutume d'être le théâtre des horreurs... sauf qu'un cadavre de femme, aux doigts sectionnés, vient d'être découvert.

Jazz est convaincu que c'est la signature d'un tueur en série. Il reconnaît tous les signes, il supplie le shérif de l'enrôler dans son équipe, lui seul est capable de se glisser dans la peau et la tête d'un maniaque sanguinaire. Toutefois, il doit combattre les préjugés, certifier qu'il est innocent (eh oui ! cette enquête va révéler que le coupable s'est fortement inspiré de Billy Dent), mais aussi lutter contre des pulsions que son père estimait naturelles. Tel père, tel fils, voyons !

Amateurs d'histoires sombres, macabres et angoissantes, vous allez vous régaler ! Si, de plus, vous ne loupez pas un épisode de la série Dexter, je pense que cette lecture comblera toutes vos attentes. Pour ma part, je suis un peu restée en retrait, je n'ai pas trop adhéré à la mécanique trouble et grinçante de l'intrigue, mais j'admets que l'ambiance est particulièrement excitante. Etonnamment, il y a aussi beaucoup d'humour dans le récit - Jazz est un garçon pragmatique, parfois cinglant mais bougrement sarcastique. Il est entouré de son meilleur ami Howie, qui est hémophile, mais qui est surtout caustique et délirant, sans oublier Connie, sa petite copine folle de lui et prête à tout pour montrer à la face du monde qu'il est formidable et digne de confiance.

La fin vous glacera les sangs et laisse présager qu'un autre tome verra jour prochainement ! Game: The Sequel to "I Hunt Killers" sortira courant avril 2013 aux USA.

I hunt killers, par Barry Lyga
Coll. Msk pour les éditions du Masque, 2013 - traduit par Marie Cambolieu

Super packaging pour encadrer la promotion du livre, pour preuve : 

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Avec en bonus le fameux petit doigt ...  brr !

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25 mars 2013

“The past is history. The future is a mystery. The present is a gift.”

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L'histoire se situe dans la proche banlieue de New York, aux Hollows, petite bourgade réputée tranquille et silencieuse, cerclée par des bois qu'il faut éviter de traverser, à cause des mines souterraines. Une vingtaine d'années plus tôt, une femme a disparu, abandonnant son mari et ses deux jeunes enfants. C'était la première grosse enquête de Jones Cooper, aujourd'hui flic à la retraite et occupant ses journées à bichonner les jardins de ses voisins.

Lorsque Michael Holt est de retour en ville, pour vider et vendre la maison de ses parents, il souhaite également rouvrir le dossier sur la disparition de sa mère. Il a embauché un détective privé, lequel est assisté d'une médium, Eloise Montgomery, qui fait des rêves sur les morts suite à un tragique accident de voiture. Sans comprendre pourquoi, elle a eu une vision de Jones Cooper et vient le lui signaler. Ce dernier est intrigué, mais a d'autres chats à fouetter.

En effet, Jones a été sollicité par la très discrète Paula Carr, mariée et mère au foyer, qui s'inquiète à propos de la première femme de son mari. Celle-ci a envoyé son fils Cole en vacances chez eux, mais depuis n'a plus donné de nouvelles. Kevin prétend qu'elle a mis les voiles, mais Paula est quelque peu perplexe. Personne ne doit être au courant de cette enquête que Cooper tient à cœur de conclure, pour se réconcilier avec ses vieux démons.

Cette lecture n'est finalement composée que d'action lente et d'introspection, avec une ribambelle de personnages dont les destins vont finir par se croiser, ou disons qu'on s'en doute, sinon à quoi servirait cette galerie de portraits interminable ? Bref, l'auteur déroule son fil sur un rythme nonchalant, en entretenant l'idée que l'on se fait du suspense, c'est psychologique, pas éclaboussant.

Il faudra attendre la deuxième partie, au bout de 300 pages, pour enfin s'offrir un début de frisson. C'est dommage d'avoir cherché à tout décortiquer, dans la présentation des lieux, des personnages et dans l'analyse de leurs sentiments, leurs secrets et leurs pensées, c'est beaucoup trop touffu, trop long. Le dénouement, finalement, n'est qu'une suite de décompression après toutes les fausses angoisses perçues. Je vous jure, rien que le prologue promettait une histoire plus stressante.

Ce n'est pas une déception, juste une frustration. C'est moins un thriller, et davantage une sombre histoire de vies ordinaires bousculées par les désordres amoureux et les non-dits, avec pour cadre la parfaite petite ville américaine, théâtre fabuleux des drames intimes.

Les voix du crépuscule, par Lisa Unger
Livre de Poche, 2013 (éditions du Toucan, 2012) - traduit par Yoko Lacour

-SELECTION POUR LE PRIX DES LECTEURS-

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20 mars 2013

Si douce sera la mort, par Charlaine Harris ☠

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Suite à la mort accidentelle de ses parents, six mois plus tôt, Catherine Linton est rentrée au bercail, à Lowfield, petite ville du Mississippi. Après avoir tenté de convaincre le shérif James Galton d'enquêter sur cette tragédie, en pure perte, la jeune femme s'est repliée sur elle-même et mène une existence recluse et solitaire. Elle sort juste pour se rendre à son job pour la Gazette locale, tenue par Randall Gerrard, ou pour s'entraîner au tir dans les champs.

C'est seulement après avoir découvert le cadavre d'une femme, sur les terres de sa famille, que les inspecteurs vont enfin la prendre au sérieux. Leona Gaites, la victime, était l'ancienne infirmière qui travaillait avec son père. Son corps a été battu à mort, puis jeté dans une cabane paumée. Etrangement, sa présence sur les lieux du crime fait de Catherine la nouvelle attraction de la ville. Les gens s'inquiètent, ils s'interrogent aussi, surtout lorsqu'elle va encore tomber sur un deuxième corps, cela commence à faire trop de coïncidences.

Alors, mine de rien, ce roman date déjà de 1981 et accuse un peu le coup. Il n'est pas fondamentalement dépassé, ou vieillot, si ce n'est un petit côté kitsch que je trouve plutôt charmant. Par contre, l'héroïne, Catherine, n'inspire pas franchement l'empathie. Elle se révèle, à tour de rôle, grincheuse, colérique ou négligée. Malgré tout, son histoire m'a plu. L'intrigue policière est classique, dans la tradition du whodunit, mais l'ensemble est prenant. J'avais très vite deviné le fin mot de l'histoire, toutefois cela ne m'a pas empêchée de suivre le fil sans moufter.

Et puis, il y a cette ambiance du Sud, si chère à l'auteur, reconnaissons que c'est tout de même quelque chose... la ségrégation raciale, le culte de la réussite, le souci des apparences, les secrets, les mensonges, le chantage, les mentalités étriquées ... Eh oui, tout ça, tout ça ! Voilà qui nous cadre un moment de lecture particulièrement dépaysant, mais pas désagréable non plus.

Si douce sera la mort, par Charlaine Harris
J'ai lu, 2012 - traduit par Anne Muller

18 mars 2013

“There's a difference between really loving someone and loving the idea of her.”

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Nick et Amy sont mariés depuis cinq ans. Comme chaque année, la jeune femme organise une chasse aux trésors pour fêter leur anniversaire de mariage. Or, ce jour-là, Nick rentre chez lui et découvre sa maison saccagée. Sa femme, elle, a disparu. Aussitôt l'enquête pèse sur le mari dont le stoïcisme affiché attise les foudres de la vindicte populaire. En filigrane, nous découvrons le journal intime d'Amy, et soudainement l'histoire prend une vilaine tournure.

Les doutes s'installent, bien ancrés, poisseux et dérangeants. Puis, résonne le gong de la deuxième partie, nos certitudes de nouveau vacillent et l'histoire revêt un voile trouble qui finit de nous rendre complètement dingue. Qu'est-ce que j'ai pu aimer ce livre ! Le scénario est machiavélique, avec une mise en scène sophistiquée et au suspense saisissant. L'auteur nous raconte l'idée qu'on se fait d'une histoire d'amour, selon le principe qu'on aime plus souvent l'idée qu'on se fait d'une personne, plutôt que la personne elle-même. Et ainsi, elle nous déroule son intrigue avec un aplomb incroyable, une finesse exemplaire, le tout ponctué de coups de théâtre retentissants.

J'ai été bluffée. La version Audiolib nous propose deux lecteurs, Julien Chatelet pour les passages concernant Nick, et Odile Cohen (la voix française d'Uma Thurman) pour toutes les parties d'Amy. Ces deux voix racontent chacune leur histoire, elles se font écho, proposent une version, puis une autre, et nous, au milieu, nous avons le tournis. Mais c'est grandiose ! Singulièrement prenant, stupéfiant et bien campé. J'adopte définitivement les romans de cet auteur, que je vais découvrir sans plus attendre.

Les apparences, par Gillian Flynn
Sonatine, 2012 / Audiolib, 2013 - traduit par Héloïse Esquié
Livre audio 2 CD MP3 - durée : 18 heures

14 mars 2013

"Lily, pourquoi vous fourrez votre nez dans les affaires des autres ?"

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Un lundi matin, en se rendant au boulot, Lily Bard découvre une voiture rouge dans les bois, avec à l'intérieur le cadavre de Deedra Dean. Allons donc, c'est reparti pour un tour. Lily contacte la police, tente d'éventer leurs soupçons, s'interroge sur cette mort brutale. Elle ne connaissait pas particulièrement la victime, mais faisait des ménages chez elle et savait, un peu comme tout le monde, que Deedra avait des mœurs légères. Tout de suite, il est établi que le crime serait d'ordre sexuel.

Quelques jours plus tard, Lily sauve in extremis un vieil homme piégé dans sa maison, alors qu'on venait d'y mettre le feu. La jeune femme étant somnambule, elle a coutume de déambuler dans les rues et de prévenir la police au moindre agissement suspect. Cette fois, elle se trouve davantage impliquée, passée sur le grill. Mais plus personnellement, cela réveille des souvenirs de sa propre agression. De plus, Lily s'inquiète car son business de femme de ménage est en train d'en prendre un coup dans l'aile. Depuis trois livres déjà, elle ne cesse de perdre des clients !

Quid du mystérieux et irrésistible Jack Leeds ? Il est hélas très peu présent dans cet épisode, coincé entre Little Rock et la Californie. Le couple se téléphone, mais le manque est là. Lily commet d'ailleurs un petit impair, avec Bobo Winthrop, c'est bête. Par contre, dès lors que Jack fait son apparition, on ne joue plus dans la même cour et on comprend qu'un grand pas va être franchi d'ici peu. Chic !

J'aime vraiment beaucoup cette série, qui se termine avec le 5ème livre ( Shakespeare's counselor). L'ambiance à Shakespeare n'est pas chaleureuse ni guillerette, c'est tout le contraire, mais quelque part on s'y attache, et comme on connaît de plus en plus les personnages, chaque coup dur ne nous paraît plus si anodin. Ce sont peut-être des bouts de vie sordides, parsemés à travers la lecture, mais heureusement on y trouve aussi un peu d'humour, de bonne humeur et de l'amour vrai, sincère, authentique.

Lily Bard, tome 4 : Libertinage fatal, par Charlaine Harris
J'ai Lu, 2013 - traduit par Tiphaine Scheuer

14 mars 2013

Profanation : La deuxième enquête du département V

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Nous retrouvons notre inspecteur Carl Morck et son assistant Assad en train de dépouiller un dossier déposé par une main anonyme sur leur bureau, au sujet d'une histoire qui aurait déjà trouvé son dénouement. Il y a vingt ans, un frère et une sœur ont été sauvagement assassinés dans une maison de campagne, le coupable a reconnu les faits, permettant d'innocenter une bande de jeunes gens très riches et snobs, accessoirement coupables d'assouvir leurs instincts les plus vils en pratiquant des parties de chasse aux trophées douteux.

Donc, ce petit club élitiste n'a jamais été inquiété et a prospéré, formant aujourd'hui les nouvelles puissances montantes et influentes. Carl, lui, est intrigué mais pas réellement motivé. C'est seulement lorsque ses supérieurs tenteront de le mettre au frais qu'il va sérieusement s'investir dans cette affaire crapuleuse. Il a notamment remarqué que la seule femme du groupe, complice de leurs vices, a disparu de la circulation et serait réapparue en tant que SDF aux alentours de la gare. Il missionne Assad pour la contacter, toutefois ils ne sont pas les seuls sur la piste, car ses anciens acolytes sont déterminés à mettre la main sur cette Kimmie. La clef de l'énigme ?

Autant j'ai apprécié retrouver les personnages, le département V, tous les petits secrets des uns et des autres, suivre les histoires qui se déploient dans l'ombre, autant j'ai été moyennement emballée par l'intrigue criminelle en elle-même. Trop glauque, polluée par des détails sordides, distillant un suspense éventé, jouant avec notre corde sensible, bref l'enquête n'est pas particulièrement palpitante. De plus, l'auteur a exagérément noirci le portrait des hommes à abattre, ce qui accentue la sensation de malaise. Donc, bémol sur l'intrigue et ses entournures, mais j'espère que le troisième tome va reprendre du poil de la bête.

Profanation : La deuxième enquête du département V, par Jussi Adler Olsen
Albin Michel, 2012 - traduit par Caroline Berg

  • Parution du premier tome, Miséricorde, en Livre de Poche.

13 mars 2013

“Things denied, things untold, things hidden and disguised.”

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J'ai attendu que le buzz autour du nouveau roman de JK Rowling s'essouffle pour enfin saisir l'occasion de découvrir ce qu'il recelait. Et ma foi, je n'ai pas du tout été déçue ! C'est franchement une lecture brillante, captivante et très amère que l'auteur nous propose, chacun jugera selon sa sensibilité, pour ma part j'ai été embarquée dès les premières pages.

Tout commence par le décès brutal de Barry Fairbrother, la quarantaine, époux et père de famille comblé. Il était également membre du conseil paroissial, c'est d'ailleurs le petit détail qui fera toute la différence, car à l'occasion de l'élection du nouveau membre, une série de passions intimes va se déchaîner.

Les chapitres sont dans l'ensemble assez courts, car ils permettent un tour d'horizon pointilleux sur la communauté de Pagford, une bourgade charmante, qui se veut chic et noble, mais qui souffre d'une épine dans le pied avec l'implantation d'une cité et une clinique de désintoxication. Une partie de la société rétrograde trouve que cela fait désordre dans le paysage, et voudrait refourguer le paquet à la commune voisine, Yarvil.

Evidemment, Barry Fairbrother était un partisan de cette cité nommé Les Champs, dont il était originaire et avait su s'élever en devenant un membre respectable et respecté de la petite ville. Il avait d'ailleurs pris sous son aile la jeune Krystal Weedon dans son équipe d'aviron, afin de l'éloigner de son milieu désœuvré avec sa mère junkie, son petit frère surveillé par les services sociaux, tout ça sans père ni boulot.

On découvre tout un petit noyau de personnalités assez caractéristiques, la veuve éplorée et rancunière, le meilleur ami sentimentalement instable, le grand manitou qui pousse son fils à se lancer en politique, l'épouse de celui-ci qui noie son ennui dans l'alcool, la femme médecin aux nerfs fragiles, l'assistante sociale qui a cru avoir droit à sa part de bonheur, le type aigri qui se défoule en tabassant ses proches, sans oublier les adolescents, autres éléments déclencheurs, car ils sont les spectateurs désabusés de cette foire aux monstres, et eux aussi ont leurs comptes à régler.

Ce regard posé sur notre société est cynique, sans concession et sans équivoque. Pour ceux qui en seraient restés à une vision magique et enchanteresse de l'univers de Harry Potter, ils trouveront matière à être bousculés et à regretter ce changement de registre. En ce qui me concerne, j'ai été bluffée. J'ai opté pour l'écoute en Audiolib de cet épais roman de plus de 600 pages, du coup cela représente pas loin de 21 heures de lecture attentive. C'est impressionnant, mais honnêtement je n'ai pas vu le temps passer et j'ai été captivée par cette magistrale orchestration, qui a bien su souligner l'intensité dramatique au fil des chapitres.

Une place à prendre, par J.K. Rowling
Texte intégral lu par Philippe Résimont / Traduit de l'anglais par Pierre Demarty
Grasset, 2012 - Audiolib, 2013

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