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Chez Clarabel
12 mars 2012

Vivre libre. Ou mourir.

la lecture du premier tome (Delirium) est nécessaire,
http://blogclarabel.canalblog.com/archives/2011/02/01/20275178.html 

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En voilà un roman absolument déconcertant ! La suite de Delirium figurait parmi mes plus grandes attentes de 2012, non sans une certaine angoisse, car la fin était tellement déchirante. Comment imaginer le nouveau monde de Lena ? Comment allait-elle se construire après ces évènements ? C'est sans entrer dans les détails que je vais envisager mon avis, sans trop nommer les concernés, sans dévoiler l'intrigue.

Il se passe clairement un tournant via ce tome 2, les choses y sont totalement différentes, plus dures, plus sombres, plus implacables. Lena est une héroïne qui a appris de ses faiblesses, et qui va désormais connaître le versant de l'amour - soit, la haine, la frustration, la rancune. C'est fort et déstabilisant, car cette fois l'auteur fait ressentir à son personnage d'autres émotions, l'obligeant ainsi à se remettre en question, à s'interroger sur ses désirs les plus profonds.

Je ne suis toutefois pas sûre que ça me plaise, que la nouvelle orientation prise par l'auteur soit à mon goût, même si les idées développées sont rigoureuses et pertinentes. Plus d'une fois je suis restée bouche bée. Et pour la première fois j'ai douté. En fait j'ai trouvé le livre moins bon, pas mauvais, mais moins excitant. Je n'ai pas ressenti cette petite flamme du début (je garde un souvenir tellement fort de Delirium, c'était prévisible que j'allais placer la barre trop haut quant à la suite), je me suis un peu ennuyée, toute la partie dans la Nature est nécessaire à l'évolution de l'histoire et du personnage, mais je suis demeurée en retrait. Je n'ai pas accroché aux nouveaux personnages, alors qu'ils ont beaucoup à apprendre et à apporter à la série, je pense spécialement à un personnage en particulier, celui qui fait basculer l'enjeu romantique dans une perspective bien frustrante ! Je ne sais pas, c'est paradoxal, peut-être excusable, mais c'est tellement frustrant...

En somme, je pense que ce deuxième tome sert davantage de faire-valoir au livre suivant. Toutes les théories autour de la fameuse maladie, l'amor deliria nervosa, ont été présentées, dans les deux camps, les pour et les contre, maintenant place au dénouement, place à l'action, place aux prises de position, et place à la détermination. Et que l'auteur rende à la série cette étincelle de passion, de vie et d'envie qui fait un peu défaut dans ce tome 2 !

Delirium livre 2, par Lauren Oliver
Hachette jeunesse, coll. Black Moon, 2012 - traduction d'Alice Delabre 

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9 mars 2012

“I learned that I was either crazy in love with you, or putting on the best performance of my life.”

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Comment rebondir après le final du tome 2 ? Par une belle pirouette : un trou de mémoire ! Nora se réveille dans un cimetière, sa vie a complètement perdu son sens, sa mère a désormais une liaison avec Hank Millar, le père de Marcie, et elle découvre avec stupeur qu'elle ne se souvient plus de ses cinq derniers mois. Elle a bien été kidnappée, elle est de retour saine et sauve, mais totalement amnésique. Nora n'est pas seulement frustrée, mais en colère.

Oubliez l'héroïne aux agissements pas toujours cohérents, cette fois Nora est forte, volontaire, elle a la rage au ventre, on lui cache des choses, tant pis, elle va tout réapprendre par elle-même. A commencer par sa rencontre avec Jev, un type louche, qui la sauve d'un mauvais pas avant de l'envoyer sur les roses... ce n'est pas normal. Et puis qui est Patch, autour duquel règne le silence absolu ? Même Vee, sa meilleure amie, lui ment à son sujet. C'est très, très louche. Nora a appris à se méfier, notamment du nouveau petit copain de sa mère. Hank est dangereux, sournois, puissant et redoutable. Dans l'ombre, s'organise aussi un conflit entre les déchus et les nephils. Et devinez qui va se mouiller alors qu'elle devrait se tenir à l'écart ? Han, han.

Très franchement, ce tome 3 est plus que stressant ! Puisque nous sommes dans la confidence de certains éléments, nous devinons des intrigues cachées tout en observant Nora se dépatouiller du mieux qu'elle peut, en même temps on a peur pour elle et on aimerait la prévenir, et on se demande aussi jusqu'où l'histoire va nous mener. Quelles sont les limites ? Hank Millar est un personnage retors, un vrai méchant, j'ai été bluffée par sa perversité, ce qui a accentué ma nervosité. J'ai tourné les pages du roman à toute vitesse, angoissée, emportée, excitée... bref j'étais à cran.

Certes, au début, l'absence de Patch est pesante et inquiétante. Mais sitôt qu'il apparaît, c'est du bonheur en barre. Becca Fitzpatrick peut s'enorgueillir d'avoir réussi une saga brillante grâce à son héros de papier ! Personnellement, je suis en totale admiration et ce tome 3 a su me gâter. Certaines scènes sont à se pâmer, oui, vraiment. Je n'ai pas boudé mon plaisir. Seul bémol dans l'affaire, la fin du roman est légère et pas à la hauteur de la tension ressentie tout du long. Cela fait pschiiit, c'est frustrant... mais ça explique pourquoi un tome 4 s'est soudainement révélé nécessaire, ou utile. Chacun jugera, je trouve ça un peu dommage. Sans quoi, excellente lecture pour une saga qui ne me déçoit pas du tout.

Silence (Hush, Hush #3) ~ Becca Fitzpatrick
Le Masque, coll. MsK (2012) - traduit de l'anglais par Marie Cambolieu

23 février 2012

"I loved and lost and survived."

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Lucero-Elisa est une princesse, mais pas du genre habituel. Elle se décrit comme une grosse saucisse, son physique grassouillet la dégoûte, et parce qu'elle se sent empotée et dévalorisée, elle se goinfre tout le temps. Pourtant, elle porte une Pierre Sacrée au nombril. Depuis sa naissance, le Destin a fait d'elle une Elue. Promise à accomplir un grand miracle, mais lequel ? Elisa ignore tout de ce qui l'attend, son père et sa soeur aînée la tiennent à l'écart des affaires du royaume, d'ailleurs elle n'a pas son mot à dire lorsqu'à seize ans, elle doit se marier avec le roi Alejandro d'une contrée voisine.

Sitôt arrivée au palais de Joya d'Arena, Elisa est déconcertée par l'attitude courtoise mais distante de son époux. De plus, celui-ci lui demande de maintenir le secret sur leurs noces et d'être attentive aux faits et gestes de la cour. Au lieu de la réconforter, cette déférence accentue le malaise d'Elisa. C'est tellement plus rassurant de se réfugier dans les cuisines, ou à la bibliothèque, où elle cherche par tous les moyens à obtenir les réponses que ses proches ont longtemps refusé de lui donner. Et là, paf ! changement de décor. Changement de carte. On reprend toutes les données et on révise son jugement.

La deuxième partie de l'histoire passe la vitesse supérieure, voulant apporter un éclairage différent. Elisa n'est plus l'héritière choyée dans son palais royal, elle est confrontée aux réalités du terrain ... et c'est déroutant. Mais les nouveaux personnages qu'on croise sont attachants. Elisa elle-même va adopter une nouvelle attitude, prendre confiance en elle, s'investir et prendre des initiatives. Il y a toujours en elle cette jeune fille timorée, mais le temps est compté car la guerre fait rage. Les troupes ennemies ont élaboré des plans d'attaque de longue date, alors que son père et son époux passaient leur temps à palabrer autour d'accords entre voisins. Quelle perte de temps ! De plus, à la tête de l'ennemi, se trouvent des Animagi, des créatures redoutables, et Elisa n'est plus très sûre d'être à la hauteur des espérances quant à son statut d'Elue.

Ce qui a été passionnant à suivre, dans ce roman, c'est bien évidemment l'évolution de l'héroïne. Au départ, Elisa est une fille pataude et encombrée d'un corps disgracieux, qui s'est forgée une carapace derrière son esprit caustique, et qui va progressivement se découvrir une force et un pouvoir d'analyse hors du commun. La métamorphose ne relève pas du miracle non plus, il faudra du temps, de l'expérience et des rencontres pour permettre au papillon de sortir de sa chrysalide. Et le regard amoureux d'un jeune guide du désert, aussi... (une belle rencontre bouleversante). La fin du roman est davantage ancrée dans l'action, la guerre, la politique et les enjeux militaires. Le ton se durcit, l'auteur force le destin et n'y va pas avec le dos de la cuillère. Le dénouement est implacable, déstabilisant, et pourtant juste. On pourrait rester ainsi, sur ces nouvelles pistes, mais c'est trop tentant de vouloir en savoir plus. (Et puis j'ai un faible pour Hector.)

Ce roman, riche en aventures, demeure incontestablement un beau portrait de femme, qui force l'admiration.

La Fille de Braises et de Ronces, par Rae Carson
Robert Laffont, coll. R, 2012. Traduit par Madeleine Nasalik.
titre VO : The Girl with Fire and Thorns 

23 février 2012

“Life isn't a book. There's no guarantee of a happy ending.”

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A ce stade de la série, nous sommes au 5ème tome, il devient difficile de ne pas évoquer des éléments importants susceptibles de passer pour des spoilers ! La fin du tome précédent a laissé voir une entrée en matière dans la noirceur et la haine. Kalona s'est invité à la Maison de la Nuit, Neferet a complètement basculé du côté obscur, ensemble ils veulent renverser la déesse Nyx.
Zoey et sa brochette d'amis se sont réfugiés dans les souterrains où Stevie Rae et ses semblables ont élu leurs quartiers. Plus le temps passe, et plus le stress monte car il faut élaborer un plan de contre-attaque. Zoey va donc décider de retourner à la Maison, sous bonne escorte. Elle est bizarrement attirée par Kalona, qui peuple ses rêves et tente de l'ensorceler pour qu'elle tombe sous son charme diabolique. Zoey est tentée, mais Zoey a d'autres soucis sentimentaux sur les bras. Elle sort de nouveau avec Erik, et a aussi de nouveau imprimé avec Heath. Oui, encore ! Je dois avouer que cette découverte m'a fait râler. C'est comme si les vieilles leçons étaient déjà oubliées. C'est insensé.

Mais Zoey donne dans la surenchère, car elle revoit le très séduisant Stark, l'archer de son coeur, celui qu'elle croyait son âme soeur avant qu'il succombe. Son retour la bouleverse et elle s'est jurée de le sauver. Hop, encore un à ajouter dans son cheptel. Quel est le problème ?
A part cette inconséquence chronique chez notre héroïne, la série se révèle une lecture addictive et divertissante. Elle a trouvé son rythme, entre action, tension, révélation, trahison et séduction. Cela me plaît bien !

The House of Night #5 Hunted - P.C. Cast & Kristin Cast
Published March 2009 by St. Martin's Griffin

- Disponible en VF chez Pocket jeunesse : TRAQUEE

21 février 2012

- Il faut le sauver ! cria-t-elle. - De quoi ? - De lui-même.

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Au compteur, c'est un roman de 100 pages, ça peut sembler peu consistant, mais c'est assez pour en infliger au lecteur. Parce que c'est un texte implacable et marquant et qu'il n'est nullement besoin d'en imposer plus.
C'est l'histoire d'un môme qu'on a enlevé de ses montagnes, des milices sont venues, ont tout brûlé, ont embarqué les jeunes, tué les vieux et violé les femmes. A Ijaz, on lui donné un fusil. On lui a appris la peur, puis la mort. Avec une bande de soldats, il a semé la terreur.

Un jour, face à une femme enlevée pour assouvir les besoins de la troupe, le gamin craque. Il n'en peut plus de cette vie et veut retourner dans ses montagnes. Alors il s'enfuit, il sauve la malheureuse, il ne parle pas, il marche pendant des heures avant de s'effondrer devant les grilles d'un dispensaire tenu par des femmes.
La responsable, Neige, prend pitié de lui et accepte de le recueillir. Le gamin va délirer toutes les nuits, hanté par ses cauchemars, traumatisé par ce qu'il a vu, entendu, accompli. Il n'arrive pas à effacer l'ardoise.
Lorsque j'ai eu ce livre entre les mains, mon premier instinct a été de le refuser. Pas envie, pas le coeur à me plonger dans un tel enfer. Et puis j'ai lu les premiers mots, les premières phrases, et alors je n'ai plus levé mon nez. J'étais totalement immergée dans cette histoire, qui s'est révélée telle que je l'imaginais, sombre, impitoyable et sans concession, et c'est justement cette férocité qui a remporté toute mon adhésion. Autant de virulence qui accentue la portée dramatique de l'histoire, sans tomber dans la surenchère non plus !
C'est loin d'être un texte facile, mais c'est probablement parce qu'il n'y a aucune tromperie dans les faits ou les paroles qu'il devient plus intéressant, plus percutant. Et puis l'auteur a vraiment su employer les mots justes pour dresser le portrait d'un gosse forcé à grandir, qui voudrait tout oublier de son passé, réapprendre à s'aimer et aimer, pour vivre comme un garçon de son âge (quinze ans). 

Récolte la tempête, par Jean-Albert Mazaud
Milan jeunesse, coll. Macadam, 2012. 

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21 février 2012

Can't Stand Me Now

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Paloma a quatorze ans et se prépare à fêter son réveillon de fin d'année chez son ami Pierre. Ils se connaissent depuis toujours, leurs familles ont passé toutes leurs vacances sur l'île de Bréhat, ils ont formé une petite bande, avec Maxime, Antoine et Martin. Et puis un an vient de se passer en faisant voler en éclats la cohésion du groupe. C'est en fille forte, aiguisant son sens de l'humour teinté d'ironie, son envie d'en découdre, son besoin de foncer, de croire en quelque chose, de provoquer l'autre, bref Paloma se pointe chez Pierre, la bouche en coeur, la bave aux lèvres. Car la demoiselle a la rage !
Et c'est en chieuse qu'elle se comporte. Insupportable, intenable, volage, allumeuse, provoquante, déraisonnable, paumée. Pierre prend sur lui, il est fou d'elle, il voudrait qu'elle le comprenne, mais les barrières érigées sont résistantes. Et les heures s'écoulent, le malaise s'installe, d'autres figurants passent pour pimenter la soirée, notre jeune couple patauge dans la semoule.
C'est u-sant !
Est-ce lié au fossé générationnel ? Faut-il être une adolescente pour comprendre ce qu'une autre adolescente cherche à partager ? Paloma est une jeune fille de son époque, elle est entière, désabusée et romantique, lisant beaucoup, aimant passionnément la musique, chantant à tue-tête les paroles des autres pour mieux exprimer ce qu'elle ressent.
Au coeur du roman, sa relation avec Pierre, tumultueuse et exigeante, laisse planer le doute. Paloma a pour mission de ne pas se donner, de se préserver, d'entretenir le mystère, d'attiser le désir... oui, c'est ça, exactement ça, ne plus être une petite fille, mais bientôt une femme, en attendant il y a cet entre-deux et c'est tiré par les cheveux !
Le roman est à l'image de son auteur (jeune) : il est maladroit, et tellement ancré dans l'absolu. L'héroïne n'est pas très sympathique et m'a plus d'une fois tapé sur les nerfs. La seule partie qui m'a fait sourire, c'est lorsque Paloma avoue son béguin pour Peter Doherty et ses fantasmes débridés lorsque celui-ci louait l'appartement de sa tante à Paris.
C'est indéniablement le roman d'une adolescente qui s'adresse à d'autres adolescents.

Pastel Fauve, par Carmen Bramly (JC Lattès, 2010)
à signaler : l'auteur a publié un deuxième roman, Superfragilibus, avec pour héroïne Doodoowa, une amie de Pierre. 

20 février 2012

”You are very loved.”…”You need to work harder at loving yourself.”

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J'ai beaucoup aimé ce roman.
Holly a perdu sa maman et, dans la foulée, la sensation d'avoir tout perdu, de ne plus rien ressentir. Alors, elle couche avec un type sous prétexte qu'il est beau, gentil et attentionné. Elle ment à son meilleur ami. Elle se lie d'amitié avec une fille qu'elle trahit en douce. Elle boit, trop. Elle passe à côté du bonheur parce qu'elle a la trouille.
A première vue, c'est un roman triste et doux-amer mais ça ne lui enlève ni la tendresse ni la sincérité qu'il inspire. Le ton est juste, l'histoire poignante, les personnages sont attachants, ils ne sont pas parfaits, parfois trop romantiques ou affreusement égoïstes, au centre Holly commet ses propres maladresses, elle grandit, elle apprend, elle doit se reconstruire, ce qui n'est pas facile parce que tout le monde lui rappelle qu'elle ressemble à sa mère. Personnellement j'ai ressenti un vrai élan de tendresse pour elle.
En clair, j'ai été touchée par cette histoire, c'est simple, adorable et mélancolique aussi, ça parle d'amour, d'amitié et de trahison, de ces petits riens qui nous filent entre les doigts. Holly va faire preuve d'une grande maturité dans les derniers chapitres, en adoptant la méthode du lâcher prise et en l'assumant. Et cela me touche vraiment, parce que je n'avais pas envie de quitter Holly sans être rassurée quant à son avenir. Je devine que la fin va en déconcerter plus d'un, mais elle est juste parfaite. Porteuse d'espoir, et de renouveau. 
Dernière chose, j'ai totalement craqué pour Nils ! ♥

La toute première fois, par Lauren Strasnick
Albin Michel jeunesse, coll. Wiz, 2012. Traduit par Sarah Tardy. 

20 février 2012

“Suddenly question number four popped into my mind. Have you thought about how this relationship will end?”

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Depuis le temps que je voulais découvrir Judy Blume, je suis hélas un peu déçue !
Pour la petite histoire. Ce roman, qui date de 1975, a fait l'objet d'un scandale pour avoir osé parler de sexe et de sexualité. C'était une révolution. Un livre en avance sur son temps.
Aujourd'hui, je le trouve malheureusement un peu vieillot et plat dans son écriture. Pas mauvais, mais pas follement excitant non plus.
Sans quoi, l'émerveillement du premier amour est décrit avec justesse, mais aussi “l'assouvissement du désir et l'éveil à la lucidité sous l'intime conviction que ce sera pour toujours”... En plein dans le mille.
C'est donc l'histoire de Katherine qui tombe amoureuse de Michaël. Pour lui prouver qu'elle l'aime très fort, elle accepte de briser sa coquille et veut coucher avec lui. Le garçon est pressant, même s'il s'en défend. Leur relation devient alors fusionnelle, et les parents de Katherine considèrent qu'un peu de distance ne fera pas de mal au couple. Oui, ils ont raison, car la jeune fille va enfin retrouver sa jugeote et son sens critique. Il faut dire que je n'ai jamais été sensible aux charmes de Michaël (il donne un petit nom à son sexe !?! Mouarf.).
Il y a une totale transparence dans l'histoire, on y partage tout, sans gêne, sans tabou. C'est ce qui peut plaire aux ados confrontés à leurs premiers émois amoureux & sexuels. Ils se reconnaîtront probablement dans l'histoire de Katherine, d'autant qu'elle paraît vraie, sincère et livrée sans tricherie.
Sur le même thème, j'ai préféré le roman de William Nicholson : L'amour, mode d'emploi .

Pour toujours, par Judy Blume
Ecoles des Loisirs, coll. Médium, 1986. Traduit par Isabelle Reinharez 

18 février 2012

“Everyone carries around his own monsters.”

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Ceci n'est pas qu'un simple roman avec des zombies, ces derniers apparaissent même comme de vulgaires figurants, mais il ne faudrait pas négliger leur importance non plus. C'est une histoire plus complexe qui se propose à nous, une histoire sombre, qui baigne dans une atmosphère lugubre, comme une fin du monde annoncée, avec son lot d'amertume, d'angoisse et de haine.

Benny Imura est un adolescent de quinze ans qui doit envisager de travailler pour mériter ses rations, sauf qu'il n'est pas très doué et doit accepter, la mort dans l'âme, de devenir l'apprenti de son frère Tom, un chasseur réputé parmi toute la communauté de Mountainside. Le problème, c'est que Benny le traite de lâche et lui reproche la mort de leur mère. Aussi, lors de la première sortie hors de la Barricade, dans la Putréfaction, là où grouillent les zombies, Benny découvre une autre facette de son frère et de son métier. Cependant, le gamin n'est pas prêt à l'accepter, au lieu de ça, il s'enferme dans un mutisme et préfère ne plus voir ses amis, Chong, Morgie et Nix.

Aux yeux de Benny, seul Charlie l'oeil rose est un véritable héros. Lui aussi est un chasseur de primes, il est habile et fine gâchette, redouté et redoutable, de plus il ne s'entend pas du tout avec Tom. Toutes les convictions du garçon s'effondrent à partir du moment où il achète son paquet de cartes à collectionner et découvre celle de La Fille Perdue. Tout de suite, il accroche, il veut la connaître, comprendre son histoire et mène son enquête. Sauf qu'en posant trop de questions, Benny attire l'attention de Charlie, une attention jugée hargneuse et mauvaise, et qui entraînera d'autres conséquences...

Et l'histoire s'enchaîne et ne cesse de surprendre, de scotcher, de toucher et de révolter. En fait, le roman de Jonathan Maberry suggère que le Mal véritable n'a pas fait son nid dans la Putréfaction, du moins pas parmi les Zombies, mais plutôt au sein même de la communauté de Mountainside, parmi les rescapés ou les naufragés. Ceux qui survivent sont capables de tout, Benny va l'apprendre à ses dépens, accuser douloureusement une telle leçon, mais pas forcément l'accepter. Être au pouvoir ne signifie pas se comporter comme un monstre prédateur, la tendance doit se renverser, Benny va tout faire pour. À commencer par retrouver la célèbre Fille Perdue.

Apocalypse Zombie est donc une lecture forte, aux scènes d'action saisissantes, ancrée sur la volonté de révéler la face cruelle et vicieuse de l'âme humaine. Ce n'est pas un livre sur la survie, mais plutôt sur l'apprentissage de la vie, sur le fait de grandir et plus précisément sur les relations entre Benny et son frère Tom. C'est vraiment une lecture différente de ce que je m'imaginais, par rapport au titre ou à la couverture, et finalement je n'ai pas du tout été déçue. J'ai lu ce roman comme une plongée en enfer, ça fait peur, un peu, mais on a surtout peur de ce qu'on découvre, c'est scotchant, efficace, impossible de lâcher le livre avant la fin !

Apocalypse Zombie, par Jonathan Maberry
Castelmore, 2012. Traduction d'Arnaud Demaegd.
titre VO : Rot & Ruin. 

16 février 2012

“I am free. I am haunted. But if nothing else, I am wide awake.”

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Je ne savais pas à quoi m'attendre en ouvrant ce roman, aussi j'ai été agréablement surprise par celui-ci ! Dès le début, j'ai été séduite par l'histoire de Rose, endormie dans un tube depuis soixante ans, et qui se réveille sous l'effet d'un baiser (ça fait très cliché, mais c'est secondaire). La demoiselle est une riche héritière d'un empire interstellaire, son retour ébranle la société, mais pas seulement. Rose elle-même est tétanisée par ce qu'elle découvre autour d'elle, par le fait d'apprendre que ses proches sont morts, que la planète a été frappée par toutes sortes d'épidémies et qu'elle doit aujourd'hui tenter de s'adapter à ce qui l'entoure.

A ses côtés, il y a Bren, le beau garçon aux yeux verts, très gentil et dévoué. Rose compte énormément sur lui pour faire ses premiers pas dans le monde, sauf que tout la paralyse. Au lycée, elle fait également la rencontre d'Otto, à la peau bleue et aux yeux jaunes, une créature génétiquement créée selon un protocole discutable... Et il y aussi le Plastine, une espèce de Terminator programmé pour trouver sa cible afin de la conduire auprès de son commanditaire, quitte à l'éliminer si celui-ci demeure introuvable. Très, très flippant, à vrai dire !

Tout ceci constitue un roman au charme envoûtant, au rythme lent, aux considérations poignantes mais dont la conclusion est quelque peu décevante (c'est peut-être un détail pour d'autres, mais pour moi j'ai trouvé le choix de vie qui s'impose à Rose plutôt malsain et bancal...) ! Tout au long du roman, Rose apparaît comme une jeune fille fragile, vulnérable, nostalgique et meurtrie. Elle vit dans le souvenir de son premier amour, Xavier. Elle est parfois bizarre et incohérente dans ses agissements, je dois avouer que ça a failli m'agacer, mais c'était bien avant de découvrir et comprendre la cause son traumatisme.

Rose a été victime d'un système, victime d'un abus de pouvoir, victime d'avoir fait confiance, victime d'avoir cru en sa responsabilité, victime donc de penser qu'elle avait mérité un truc pareil. C'est affreux, révoltant, ça vous remue les tripes et ça fait réfléchir. Parce qu'il faudra du temps à Rose pour se reconstruire, si jamais elle y parvient, et rien que pour ça, on lui pardonne son air éthéré pendant les 3/4 du roman ! A nous aussi, lecteur, il faudra du temps pour digérer une histoire aussi forte et profonde, qui risque de nous hanter pendant un moment...

Belle de Glace, par Anna Sheehan
Hachette jeunesse, coll. Black Moon, 2012. Traduit par Mathilde Bouhon. 
titre VO : A long, long sleep 

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