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Chez Clarabel

10 juin 2009

Mon carnet secret (rien qu'à moi !) ~ Natalie Zimmermann

Illustrations : Joëlle Passeron

mon_carnet_secret

C'est typiquement le genre d'ouvrage dont est actuellement friande ma fille de neuf ans. Et il faut dire que le marché est plutôt bien pourvu, pour exemple : Zoé tout court ; Journal d'un dégonflé ; Mon journal grave nul ; Stella etc. ; et j'en passe.

Derrière cette couverture aux couleurs tape-à-l'oeil, nous découvrons le journal d'une fouineuse prénommée Andromaque, surnommée Mimi car elle déteste son prénom. La curiosité est un vilain défaut, et Mimi est une pub vivante pour illustrer cet adage. Elle nous régale de ses plus jolies entourloupes, et réussit à ne pas nous agacer, parce qu'elle est franchement drôle et intelligente. Au fil des mois, on découvre un peu sa vie - à l'école, à la maison, pendant les vacances. Ses petites manies sont passées au crible - Mimi adore le chocolat et fouille les placards de la cuisine pour dévorer des plaquettes entières, mais le résultat ne se fait pas attendre lorsqu'une bonne crise de foie la cloue au lit ! Elle chipe également le journal de sa soeur Roxane et fait des commentaires dans la marge, ou elle farfouille dans les tiroirs de la chambre de ses parents et joue avec les bijoux de sa mère. Elle pourrait passer pour une petite peste,  à lire comme ça, heureusement c'est loin d'être le cas.

Esthétiquement ce carnet trouve grâce aux exigences les plus chichiteuses - illustré, coloré, on trouve même des traces de doigts barbouillés de chocolat, ou des caricatures avec des répliques comiques. Le but est d'imiter au plus près le vrai journal intime et l'impression est parfaite ! Disons que cela plaira vraiment aux jeunes lecteurs.

A noter que les aventures de Mimi la fouineuse ont déjà paru entre 2005 et 2007 dans la collection Nathan poche. Les textes ont été réadaptés et retravaillés pour cette publication plus dans l'air du temps.

Nathan, 2009 - 140 pages - 8€

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10 juin 2009

Vérité, vérité chérie ~ Valérie Zenatti

verite_verite_cherieCamille est une ravissante petite louve à qui tout réussit. Elève surdouée, très intelligente, avec une moyenne de 30/20 qui souligne ses résultats excellentissimes, Camille est vouée à un grand avenir. Et puis vient ce devoir inattendu, qui consiste à dessiner le portrait de son grand-père, qui fait dresser les oreilles et hérisser le poil. Pourquoi Camille réagit de la sorte ? Incapable de s'expliquer la boule coincée dans la gorge, le petit prodige cherche des explications auprès de ses parents mais leurs réponses trop vagues éveillent sa suspicion.
A la nuit tombée, un soir de pleine lune, Camille va percer le mystère qui enveloppe son arbre généalogique.
Ce petit roman nous offre une palette de lecture très réjouissante, qui va des souffrances d'un enfant surdoué, du sentiment d'abandon, des questions sur qui je suis et d'où je viens, sans oublier une construction habile, tenant en haleine chapitre après chapitre, à suivre la quête des origines de Camille, laquelle se pose beaucoup de questions. Et des questions souvent très justes !
Pour mieux fondre son idée de comparaison, l'auteur a choisi de mettre en scène une communauté de loups avec ses codes et sa hiérarchie, animée par une mentalité finalement très humaine. L'histoire s'inspire aussi des contes de Perrault, comme le Petit Chaperon rouge ou Les 3 petits cochons. Inutile de donner d'autres détails.   
L'intrigue est formidablement bien développée, allant de surprise en surprise. C'est très franchement une première lecture qui tient la route et qui enchante petits et grands.

Illustrations d'Audrey Poussier

Mouche de l'école des loisirs, 2009 - 80 pages - 8€

A été lu par ma fille qui a beaucoup apprécié.

Coup de coeur pour Aurélie

10 juin 2009

Journal d'un chat assassin (chut ! les livres lus...)

C'est en apprenant sa poésie, Le chat et l'Oiseau par Jacques Prévert, que ma fille s'est rappelée l'histoire du Journal d'un chat assassin d'Anne Fine. Et dans la foulée nous avons découvert ce cd issu de la nouvelle collection, chut ! les livres lus de l'école des loisirs (à découvrir ici, pour le site : http://chut.ecoledesloisirs.com/)

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L'écoute du cd ne dure que 33 minutes - oui, c'est court. Mais le roman lui-même se lit également très vite ! C'est un livre court, percutant, à l'humour mordant. L'histoire est lue par David Jisse (également producteur d'émissions sur France Culture) sur une musique de Sylvain Kassap, interprétée par un ensemble de contrebasse, batterie, percussions et clarinettes. Le tout donne un air jazzy, idéal pour mettre en valeur l'humour noir et caustique du chat Tuffy.

N'hésitez pas à visiter le site de cette collection, pour découvrir des extraits et l'ensemble du catalogue.
Sont également disponibles (par exemple) :
Le hollandais sans peine, de Marie-Aude Murail  /  Verte, de Marie Desplechin  / Lettres d'amour de 0 à 10 ans, de Susie Morgenstern.

Oui, je suis une grande amatrice des livres-cd ! Comme j'ai également longtemps écouté les feuilletons à la radio (les histoires noires, sur France Bleue, le dimanche soir, très tard... je me rappelle d'un épisode glaçant alors que j'étais sur une aire d'autoroute, paumée, il faisait tout noir, bref je n'en menais pas large !).
Cela ne remplace pas un roman, c'est simplement une autre façon de lire et de partager une lecture.

Très bonne écoute !
Le Journal du chat assassin en cd coûte 9,50€

9 juin 2009

Les mots des autres ~ Clare Morrall

les_mots_des_autresA sept ans, Jessica Fontaine était une petite fille robuste, charpentée. Grosse d'après ses deux cousins, bien portante d'après sa mère distraite et peu observatrice. Ses yeux bruns où dansait une lueur fiévreuse regardaient droit devant, contrairement à son habitude de les tenir baissés.

Hors du commun, Jessica l'est certainement. D'un naturel discret et renfermé, la petite fille apprécie l'isolement du vaste manoir familial, Audlands, dont le faste a hélas fané au fil du temps. Contrairement à sa mère, Connie, et sa petite soeur Harriet, Jessica n'apprécie guère les parties de chasse au trésor ni les manifestations publiques que ses proches prennent plaisir à organiser. L'enfant se découvre toutefois une passion pour la musique et sort de son mutisme pour exiger de sa mère des leçons de piano.
Etudiante, Jessica a pour amie Mary avant de rencontrer Andrew. C'est un violoniste de grand talent, au charme certain et au tempérament éclatant. Jess tombe amoureuse et accepte de l'épouser. Elle entrevoit tout juste la dépression ronronnante du garçon, ses bouffées d'ennui, son excentricité, le calme avant la tempête. Andrew n'entretient pas de bonnes relations avec sa mère, Miranda, décrite comme une Lucrèce Borgia, mais Jessica est éblouie par sa liaison naissante et opte pour l'aveuglement au lieu de l'inquiétude.
Vingt-cinq ans plus tard, Jessica est divorcée, elle vit avec son fils Joel qui lui rappelle étrangement son père indolent. Et au moment où Andrew manifeste le désir de renouer avec le bon vieux temps en suggérant à son ex-femme de reprendre la vie à deux, Jessica revient sur sa vie écoulée.

Il s'agit du troisième roman de Clare Morrall, après Couleurs où déjà on suivait le portrait d'une femme fragile, délicate et émouvante. Cette fois, Jessica Fontaine a également pour dilemme de composer avec les autres, le regard des autres, ou les mots des autres. Depuis toute petite, on aperçoit déjà qu'elle est à part, mutique, réservée et solitaire. Même sa propre mère s'imagine qu'elle n'est pas "normale" et soupçonne un autisme non déclaré qui fait s'esclaffer son époux. Roland a tout compris de sa fille, elle est intelligente, au-delà de la "normale", et cela la rend particulièrement si différente. Mais Jessica ignore ce genre de considérations, la seule manifestation à une quelconque ouverture s'est trouvée dans la musique. Elle n'avait pas dix ans lorsqu'elle a su qu'il fallait qu'elle apprenne le piano. Cette relation sensorielle n'a peut-être pas affiché son plein épanouissement, car il lui faudra beaucoup de temps, de prise de conscience et d'événements qui agissent en électrochoc pour comprendre que Jessica est à part des autres, dans le bon sens du temps. Aucune crainte de la solitude chez elle, c'est d'ailleurs un besoin, son oxygène. Longtemps étouffée par des parasites, Jessica s'est retrouvée dans le monde embroussaillé des autres, comme elle dit. Se contentant de glisser "ses pas dans le sillage épineux de quelqu'un".

Construit comme un patchwork, le roman passe du temps présent au temps passé, de l'enfance à la vie estudiantine, la vie conjugale et la maternité frustrée. Ainsi se dresse un portrait de femme qui pourrait paraître extravagant - comme souvent dans les romans de Clare Morrall. Mais personnellement je trouve que c'est le genre de lecture qui confine dans une bulle, en 400 pages l'histoire coule tranquillement, cela se laisse lire, c'est fluide, sympathique. J'aime beaucoup. Et c'est intéressant de suivre "l'accouchement" de cette femme, qui a souffert de n'avoir jamais su communiquer avec les autres et qui vivait sa vie parmi le monde comme un confinement perpétuel. Cela peut paraître étrange, or je peux vous garantir que Clare Morrall possède une capacité admirable de vous raconter tout cela sans susciter le moindre soupçon de perplexité.

Fayard, 2009 - 404 pages - 23€
traduit de l'anglais par Françoise du Sorbier

Par contre la couverture anglaise est beaucoup plus jolie ! clare_morrall

7 juin 2009

Vengeances romaines ~ Gilda Piersanti

vengeances_romainesEn tournant la dernière page de Jaune Caravage, qui fermait le cycle des Saisons Meurtrières, j'avais émis le souhait (muet) de retrouver un autre cycle avec les personnages récurrents créés par Gilda Piersanti. J'ai donc été très heureuse d'apprendre la parution de Vengeances romaines, et à la fin de cette lecture je sais désormais qu'il y aura d'autres livres avec Mariella De Luca et sa coéquipière Silvia.

L'intrigue policière est bien nébuleuse dans ce roman, on signale la disparition d'une veuve, mère de famille, qui n'a plus donné signe de vie après le réveillon du Nouvel An. Dans le même temps, Silvia, subjuguée par une réfugiée roumaine, enquête également sur la disparition de sa mère, une badante arrivée en Italie, pour subvenir aux besoins de sa famille restée au pays. Et également, les agissements mystérieux d'un couple de personnes âgées les rendent de plus en plus suspects d'un crime qu'on ne saurait comprendre !

Au coeur de la cité romaine, l'histoire inscrit son rythme latin envoûtant, et riche culturellement (comme souvent, on retrouve des références à l'art qui participent à résoudre les affaires criminelles). Mariella est une jeune femme amoureuse, sa liaison avec Paolo la rend plus douce et posée, ce qui ravit son supérieur. Mais Silvia est plus soupçonneuse, intriguée par la chambre fermée à clef dans l'appartement luxueux du fiancé, incapable de saisir l'attachement de sa camarade. Cette insistance laisse présager un nuage sombre, et la belle romance pourrait y prendre ombrage.

Ce qui devient une signature dans cette série, c'est la présence des sentiments et de la nostalgie dans l'enquête policière, on n'y trouve pas du tout de cavalcades échevelées, de crimes sanguinolents. Le charme opère autrement, grâce à l'ambiance, à la personnalité des personnages, à la complexité de l'intrigue (trop de disparition, trop de vengeances voilées...). C'est toujours très bon de se plonger dans les romans de Gilda Piersanti. Ce titre ne fait pas exception à la règle. L'auteur a su étoffer une romance qui aurait pu virer plan-plan et qui, finalement, ouvre la porte de l'anti-chambre des tragédies romaines. Point de commedia dell'arte dans ce théâtre. C'est sombre, tendrement mélancolique. Ai-je besoin de préciser que je suis totalement sous le charme ?!
De plus, la fin de ce roman apporte des révélations stupéfiantes. Je suis impatiente de lire la suite des événéments.

Le Passage, 2009 - 260 pages - 18€

A signaler : Les 3 premiers volets des Saisons meurtrières sont déjà disponibles en poche, chez Pocket. rouge_abattoir vert_palatino bleu_catacombes  (plus d'infos en cliquant sur les couvertures)

 

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7 juin 2009

Kmille fait son blog ~ Cécile Le Floch

kmille_fait_son_blogCamille a treize ans, elle adore la tarte au citron meringuée et le koala est son animal préféré. Au cours des vacances de Pâques, l'adolescente apprend que ses parents vont divorcer. L'annonce est faite un soir, au camping, dans le sourire et les larmes. Sur le chemin du retour, c'est l'accident. Camille est gravement blessée. La moelle épinière touchée, les membres inférieurs paralysés, la jeune fille retourne à l'école, de longs mois après, en fauteuil roulant.

Camille a créé son blog qui lui sert de journal intime où, sous pseudo, elle crie son injustice, sa colère, son désespoir, ses accès de déprime, son incompréhension, sa révolte. Les chapitres se suivent, on découvre son quotidien au collège, où rien n'est matériellement adapté à sa situation. Elle décrit les regards extérieurs, les réflexions entendues, les questions des curieux, celles qui dérangent et qui agacent.

Dans son entourage, entre des parents qui ne se supportent plus et une excellente meilleure amie toujours là pour la soutenir, Camille compte également deux garçons qui ne la laissent pas indifférente - Florian, un garçon de seize ans aux beaux yeux verts, qui vient régulièrement donner un coup de main au CDI, et Kevin, son ancien camarade de classe, qui l'appelle sa petite souris, et qui est resté gentil et attentif avec elle. Mais Camille est encore fragile, son handicap a modifié son caractère. Devenue plus agressive et colérique, Camille en veut à la terre entière, alors qu'elle cherche simplement à se protéger derrière sa coquille.

Voilà pour ce roman, dont la jolie couverture avait attiré mon regard (*). J'ai été séduite par cette histoire, par la mélancolie de Camille, par ses raisonnements sincères et justes. Jamais elle ne nous apparaît puérile ou excessive, ses billets d'humeur publiés sur son blog nous la rendent émouvante et drôle, réfléchie et incomprise. L'approche est bien balancée, je me suis surprise à lire d'une traite ce roman simple, et qui ne tombe jamais dans le pathos. Peut-être les solutions de la fin sentent un peu trop le happy end, mais peut-on reprocher à un roman de vouloir être positif ? Non, je ne pense pas. Ou alors, ce serait dommage.

Rageot romans, 2009 - 180 pages - 6,30€
à partir de 11 ans

illustration : Yann Hamonic

(*) J'avais trouvé la 4ème de couverture trop vague :

M : Super bien, ton blog !
Kmille : J'y croyais plus et voilà ! Vous m'avez écrit ! Vous êtes trois maintenant, c'est génial ! Bon, vous ne vous foulez pas question commentaires, mais comparé au mutisme des visiteurs précédents, vous êtes en progrès !
Je constate que vous avez choisi l'anonymat avec des pseudos énigmatiques à souhait. Pas de problème, ça me va.

6 juin 2009

Toujours Zoé Tout Court ~ C.M. Harper

Il existe un deuxième volume à Zoé tout court, ce n'est pas une suite, l'un et l'autre peuvent se lire indépendamment, mais c'est tout de même agréable d'avoir fait la connaissance de Zoé grâce au premier livre !

toujours_zoe_tout_court

C'est donc l'histoire d'une fillette, Zoé, qui doit partager le même prénom avec trois autres Zoé dans sa classe. La maîtresse a désigné notre Zoé pour un Tout Court en queue de poisson, ce qui déplaît fortement à la demoiselle. L'arrivée d'un maître stagiaire lui donne un éclair d'espoir, mais les habitudes sont ancrées et impossible de s'émanciper de ce surnom ridicule.

Dans son quartier, une famille vient d'emménager dans la maison voisine de sa meilleure amie Mimi. Toutes deux font connaissance avec un garçon pas banal, puisqu'il marche sur les mains. Il s'appelle Max et devient grand copain avec Sammy, le type qui agace Zoé parce qu'il met ses doigts dans le nez. Et Mimi semble également beaucoup apprécier leur compagnie. Bref, Zoé part quelques jours à Chicago visiter sa grand-mère et découvre à son retour une coalition suspecte entre Mimi, Max et Sammy. La pauvre Zoé se sent soudainement mise à l'écart. Et l'incroyable se passe, car notre héroïne va se lier d'amitié avec les autres Zoé de sa classe, notamment la Sale Peste qui n'est plus si peste, et former le Gang des Zoé grâce à un projet d'école.

Cette lecture s'apprécie pour son humour, pour ses personnages attachants, pour son esthétique car c'est un roman illustré qui est à mi-chemin entre le journal intime et le carnet de notes. (Je trouve d'ailleurs que cela devient de plus en plus à la mode !) CM Harper a l'habitude de s'adresser aux enfants et c'est sans surprise qu'elle se sert des valeurs comme l'amitié et l'entraide, associées au super pouvoir de notre Zoé qu'est l'empathie, pour raconter une histoire pas forcément extraordinaire, mais servie par une touche pétillante. Les jeunes lecteurs (dès 7-8 ans) sont sensibles à ce style de narration et à ce registre d'histoire où il n'y a aucune once de méchanceté, juste des pans de vie qui peuvent les concerner. C'est simple, c'est sympathique.

D'autres livres sont à paraître (un extrait est donné en fin de livre, avec l'annonce d'une sortie en 2010). On peut déjà trouver aux USA des titres comme Just Grace walks the dog ou Just Grace goes green (pour info, Zoé s'appelle Grace en version originale).

Nathan, 2009 - 185 pages - 8€
traduit de l'anglais (USA) par Anne Delcourt

5 juin 2009

Les enquêtes d'Enola Holmes : La double disparition ~ Nancy Springer

En attendant de lire le nouveau volume (Le secret de l'éventail), je suis heureuse de découvrir la sortie en poche du tout premier livre... 

enola_holmes_poche

Avec ce 1er livre qui annonce une série passionnante, l'auteur Nancy Springer a eu l'audace d'imaginer une soeur cachée aux frères Holmes, Mycroft et Sherlock. Enola a 14 ans, c'est l'enfant du scandale et de la honte, car née tardivement (sa mère avait cinquante ans) et dans la bonne société anglaise c'était simplement inadmissible ! Est-ce pour cette raison qu'Enola a grandi loin de ses frères, seule dans sa grande maison, auprès d'une mère absente et perdue dans sa peinture, et du couple Lane, unique serviteur de la famille ?
Or, en cette journée d'anniversaire, Enola va découvrir avec dépit que sa mère est partie. Elle a sciemment disparu ! Elle informe ses aînés qui accourent sur le champ, par le premier train arrivant de Londres. Mais face à l'excitation de la jeune fille, l'imperméabilité des Holmes fait effet de douche froide ! Enola comprendra vite qu'elle ne peut compter que sur elle-même, chose qu'elle va d'ailleurs mettre à profit en mijotant un petit plan de fuite, à la barbe du grand détective !
Et l'aventure continue, dans un Londres bruyant, malodorant, livré à la racaille, et une étrange affaire de disparition d'un jeune vicomte de 12 ans... Enola sent l'inspiration la guider, mais ne voit pas venir le danger.
Franche baignade dans l'ambiance Holmesienne par excellence, dans un Londres plus victorien qu'en vrai ! Les enquêtes d'Enola Holmes promettent de vives émotions, où rien n'est brodé dans la dentelle. Cette série offre une vision très pertinente de la condition des femmes au 19ème siècle, et grâce à son intelligence et sa bravoure, Enola promet de tenir la dragée haute à l'éminent Sherlock Holmes !
La figure de ce dernier est esquissée en semi-ombre, mais la personnalité est fort respectée (personnage taciturne, malade de dépression, dépréciant la gente féminine...). Et la peinture de Londres, du siècle victorien est brillamment étudiée ! De même le style littéraire est élaboré, très élégant et pour cela cette lecture s'adresse plus à des "bons" lecteurs.
Dès 14 ans, à mon avis.

Nathan poche, 2009 - 288 pages - 6,50€
traduit de l'anglais par Rose-Marie Vassallo

Feuilleter les premières pages

5 juin 2009

Je ne sais pas dessiner ~ Colas Gutman

Les dessins de Léonard ont pour effet de faire pleurer sa grand-mère.... de désespoir ?
Léonard aimerait beaucoup épater la galerie grâce à ses croquis, et surtout la belle Eva qui n'a d'yeux que pour Dimitri, notamment parce que le garçon dessine très bien. A chaque récréation, il accapare l'attention de toute l'école, et en particulier celle d'Eva, grâce à ses dessins très expressifs. Au fond de lui, Léonard est jaloux et cela réveille son sens de la compétition. Grâce aux conseils de sa grand-mère, Léonard sait qu'il doit persévérer et y mettre du coeur. Mais comment ça se dessine un coeur ? se demande le garçon. Sa grand-mère lui suggère de penser à ce qu'il aime le plus... euh le fromage mou, le jeu vidéo, le karaté, la bd ? Avouer qu'il aime d'amour la jolie Eva est inenvisageable, c'est chasse gardée, alors il se tait. Ses dessins sont toujours bâclés mais l'espoir renaît, car la belle se lasse des dessins de Dimitri, de ses robots... pas rigolos. Lui, Léonard, sait donner le sourire à sa dulcinée ! Voilà peut-être la solution à son problème...

je_ne_sais_pas_dessiner

Voici un petit roman qui ne s'embarrasse pas avec les détails et le fignolage, l'auteur en personne a glissé ses propres croquis, très proches du griffonnage, et ça colle parfaitement dans le texte, où l'on suit le souci d'un garçon qui ne sait pas dessiner même s'il voudrait bien améliorer ses gribouillages. Résultat, il y a peu de texte, beaucoup d'illustrations et l'ensemble est vraiment sympa. C'est loin d'être ce genre de livres où on remplace un mot par un dessin, ça ressemble plutôt à un journal illustré et, ma foi, c'est rondement plaisant à feuilleter.

Ce livre conviendrait plus facilement à des jeunes lecteurs, ou aux plus récalcitrants... (qui n'aiment pas lire, ou ne veulent pas que la lecture traîne). Ma fille l'a lu, a bien aimé et rigolé comme une baleine, avant d'avouer qu'elle était un peu grande pour cette fine galette (même si elle n'a pas boudé son plaisir !).
Une petite préciosité, à ranger dans les inclassables qui donnent le sourire.
Tout simplement.

Mouche de l'école des loisirs, 2009 - 30 pages - 7,50€

Aurélie a également aimé

4 juin 2009

Oust ! ou L'insupportable monsieur Stan ~ Claudine Aubrun

illustré par Delphine Perret

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Il y a d'abord cette présentation en quatrième de couverture :

Comment fait Antoine, fils unique de la famille Dumourtier, pour vivre avec cet horripilant monsieur Stan, le chien de la maison, plus collant que le plus collant des chewing-gums de la collection de tante Olga ? L'insupportable animal est toujours planté là pour le critiquer, trouver tout nul et, surtout, faire son intéressant. Comme dit mamy Martine, qui adore les gâteaux : " C'est pas de la tarte ! "

(je trouve cette présentation irrésistiblement drôle !)

Puis la couverture, le format souple, la figure des protagonistes, le trait de Delphine Perret et l'humour de Claudine Aubrun... bref vous obtenez un livre très sympathique, à considérer comme un roman graphique, débordant d'humour, mettant en scène un tandem qui n'est pas sans rappeller le couple Rita et Machin.

A ma gauche, nous avons Stan... ou plutôt monsieur Stan, le grand seigneur de la maison, qui se distingue par son flegme, son culot et son insolence. A ma droite, on trouve Antoine, le pauvre garçon qui en a soupé de cette cohabitation avec un chien qui outrepasse son rôle et sa place. A dire vrai, ce n'est plus un chien ! C'est un individu à part entière, il parle, ou disons il commente tout sans vergogne, il fait le malin et les quatre cent coups, toujours en douce, ce qui exaspère Antoine.

Là où on sent une vraie distance avec Rita et Machin, c'est que Antoine et Stan ne sont pas du tout amis. Il n'y a guère de connivence entre eux, l'un existe simplement pour respirer l'air de l'autre, qui étouffe et supplie sa grand-mère de recueillir le chien à la campagne, en espérant ainsi redevenir le petit chouchou de la famille, seule préoccupation, seul centre d'intérêt de ses parents ! 

Voici un aperçu de cette lecture :

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A lire, c'est vraiment très drôle ! En neuf épisodes (ou tranches de vie), on suit les aventures d'Antoine et du chien Stan chez tante Olga, qui souhaite devenir écrivain pour les enfants, ou avec l'oncle Albert, qui veut remporter le concours du meilleur cri de cochon, chez papy Ramon et mamy Martine, un couple qui s'adore et a choisi de vivre l'un en face de l'autre, Antoine se sent enfin le roi de la famille tandis que Stan fait du boudin.

C'est délicieusement ironique, particulièrement cocasse et à contre-courant des amitiés lisses et entendues (mais ce n'est pas bien méchant). Une curiosité à découvrir pour se faire plaisir.

A réserver aux amateurs d'humour caustique. Petits et grands.

IMGP6496

Syros, 2009 - 95 pages - 12,90€

 

le site de l'auteur http://claudine-aubrun.fr/

NB : Photos personnelles - illustrations à ne pas reproduire. Merci. 

 

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