19/06/15

Les Derniers jours de nos pères, de Joël Dicker

LES DERNIERS JOURS DE NOS PÈRES

Londres, 1940. Winston Churchill décide de créer une branche spéciale des services secrets, le SOE. Jeune parisien valeureux et attachant, Paul-Émile (dit Pal) est rapidement recruté pour intégrer un petit groupe de Français et suivre un entraînement intensif aux quatre coins de l’Angleterre. C'est lent, long, douloureux mais ça procure l'occasion de tisser une solidarité exemplaire, face aux coups durs, et surtout face à la suite des opérations, lorsqu'ils seront renvoyés en France occupée pour seconder les réseaux de résistance. Et le lecteur aussi sera aspiré par cette mélancolie ambiante, le rythme du récit étant atonique et plat, ce n'est pas une écoute qu'on partage de gaieté de cœur, même si l'interprétation d'Hugues Boucher pour Audiolib est lisse et proprette, elle n'efface pas l'impression d'un roman écrit de façon ampoulée et solennelle. Car Joël Dicker en fait beaucoup trop, et c'est bien dommage. On se lasse trop vite de cette histoire instructive, mais décrite avec grandiloquence. Action lente, style précieux, personnages effacés... pourtant au service d'une histoire de guerre et d'espionnage, une histoire d'humanité et de fraternité, une histoire de survie et de peur, une histoire de père et de fils. Vraiment dommage d'avoir tartiné tout ça d'un ton emprunté et trop maniéré.

Audiolib / mai 2015 ♦ texte lu par Hughes Boucher (durée : 12h 53) ♦ éditions du Fallois, 2012

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«  On ne peut pas écrire ce qu'on n'a pas vécu. » 

Posté par clarabel76 à 09:00:00 - - Commentaires [2] - Permalien [#]
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08/04/13

"Trouvez l'amour, Marcus. L'amour donne du sens à la vie."

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Cet épais roman de 630 pages représente en version audio pas moins de 21 heures d'écoute ! Ooooh, encore un exploit ! Mais heureusement, l'histoire est prenante, habilement construite, basée sur le judicieux principe de gober tous les propos du narrateur, qui nous force à emprunter une multitude d'impasses, avant de rebrousser chemin et d'arriver vers une issue, pour le moins, triste et amère. Globalement j'avoue que ce roman a su me prendre dans ses filets, même si l'histoire n'est peut-être pas exceptionnelle, elle est vraiment bien ficelée.

Cela commence sur l'arrestation de Harry Quebert, un écrivain qui doit sa renommée à la publication d'un roman à succès. Le corps d'une adolescente de quinze ans a été retrouvé dans son jardin, il s'agit de la jeune Nola Kellergan, disparue depuis une trentaine d'années, avec laquelle il aurait entretenu une liaison. Quel scandale ! Aussitôt, Marcus Goldman débarque dans la petite ville d'Aurora, dans le New Hampshire, et jure de prouver l'innocence de son maître et ami.

Mais quelle enquête ! que de révélations ! que de secrets enfouis ! Les tentatives d'intimidation vont également sortir leur museau, la population d'Aurora va se terrer sur elle-même, suspicieuse et songeuse. Tout le monde devient potentiellement coupable, peu à peu les langues se délient, et on replonge dans le passé, revivant les faits, les souvenirs, les supputations... C'est particulièrement retors et diabolique. Même les victimes deviennent des bourreaux, on a vite le tournis, à force d'être baladé entre le vrai et le faux.

A côté de cette sombre affaire, on découvre également les dessous de l'édition, le vedettariat, la panne d'écriture, la construction d'un livre selon 31 règles. Tout ça est foncièrement passionnant, cela participe au mouvement. Par contre, c'est assez long aussi, avec une pelletée de clichés (comme celui concernant la mère de Marcus) et une succession de rebondissements qui risque fort de lasser le lecteur. C'est le pari du schéma à rallonges, un projet ambitieux et plutôt réussi, avouons-le. J'ai ainsi plongé avec le plaisir de me perdre dans cette histoire-fleuve, bardée de retentissements, et je n'ai pas vu le temps passer. Et puis cela reste une lecture de pur divertissement, donc je ne regrette rien. La version Audiolib est encore une fois de qualité impeccable.

La vérité sur l'Affaire Harry Quebert, par Joël Dicker
éditions de Fallois, 2012 / Audiolib, 2013
Texte intégral lu par Thibault de Montalembert (durée : 21 h 15)