Fiançailles, de Chloe Hooper
Partagée entre le désœuvrement et le désespoir, Liese accepte l'invitation d'Alexander à le rejoindre dans sa ferme au fin fond du bush. Depuis quelques mois, elle entretient avec lui une relation inattendue, en vendant son corps contre de l'argent, afin d'éponger ses dettes. Tout a commencé comme un jeu, se dit-elle, sauf qu'elle y perd pied et voudrait tout effacer, mais elle accepte un dernier weekend avec lui, avant son prochain départ.
Ce qui l'attend alors, chez cet inconnu guindé, est tout aussi déconcertant, troublant, captivant. La maison d'Alexander, isolée et silencieuse, impose son histoire familiale et sa décoration désuète, Liese est intimidée, voire effrayée par ce décorum gothique et inquiétant. Si l'on s'attendait à une ambiance sulfureuse, le lecteur a fait fausse route ! Liese est étourdie par la situation, entraînée par les révélations faites par son amant, qu'elle tente d'échapper, tout en continuant à donner le change. Un paradoxe qui conforte, là aussi, la sensation de malaise.
Ce livre est hyper déroutant, confondant, malicieux, retors, étrange... mais envoûtant ! Oui, oui. Le roman, construit comme un thriller, est d'une tension psychologique redoutable et pernicieuse. Faux-semblants, séduction, désir et jeux de rôles constituent les piliers de cette intrigue absolument insaisissable. On y perd tous ses repères et la narratrice elle-même est complètement à côté de la plaque ! J'ai beaucoup aimé les sensations de cette lecture, entre le vertige, l'ivresse et la frustration. Cela change, et c'est bien.
10/18 ♦ avril 2015 ♦ traduit par Florence Cabaret (The Engagement) pour Christian Bourgois éditeur
En poche ! # 46
Encore une pleine récolte de nouveautés, ça sent bon les vacances !
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Nuit de noces à Ikonos, de Sophie Kinsella
De si jolies ruines, de Jess Walter
En cas de forte chaleur, de Maggie O'Farrell
Passé imparfait, de Julian Fellowes
Ces lieux sont morts, de Patrick Graham
Des enfants trop parfaits, de Peter James [LU]
La Ballade d'Hester Day, de Mercedes Helnwein
C'est elle, de Danny Wallace [LU]
Des vies en mieux, d'Anna Gavalda
Le bonheur côté pile, de Seré Prince Halverson
Les Arbres voyagent la nuit, d'Aude Le Corff
L'éveil de Mademoiselle Prim, de Natalia Sanmartin Fenollera
Le testament des abeilles, de Natacha Calestreme
Les Lumineuses, de Lauren Beukes
La Faute, de Paula Daly
Portrait d'une femme sous influence, de Louise Doughty
L'invité du soir, de Fiona McFarlane
Une lettre de vous, de Jessica Brockmole
Les brumes de l'apparence, de Frédérique Deghelt
Défense de tuer (Une enquête de l'inspecteur-chef Armand Gamache) de Louise Penny
La blouse roumaine, de Catherine Cusset
Expo 58, de Jonathan Coe [LU]
Amis et rien de plus, de Kristan Higgins
Par le feu, de Jane Casey
La police londonienne traque désespérément celui qu'on surnomme le Crémateur, qui doit son sobriquet à sa manie de brûler des jeunes femmes au gré de ses rencontres. On compte déjà quatre victimes, sans indice, ni témoin. La découverte du corps martyrisé de Rebecca Haworth relance l'affaire et c'est la jeune recrue, Maeve Kerrigan, qui a la charge de dépatouiller ce dossier épineux. L'intrigue est riche en surprise et captivante, alors qu'elle suit une ligne de conduite propre, lisse, assez classique. Pas de détails obscènes, ni de cadence infernale. Ici on talonne le tempo de Maeve, une héroïne ordinaire, appliquée et compatissante, mais au tempérament affirmé, dès lors qu'on la catalogue de jolie plante catapultée par la promotion canapé, parmi ses collègues sexistes. Son enquête ne cessera de rebondir au gré des découvertes faites sur la vie de Rebecca, éclipsant ainsi le serial-killer, mais la séance de torture psychologique n'en est pas moins intense, puisque suspects, victimes et manipulateurs se croisent, sans différenciation possible. Cette nouvelle série offre pour originalité de se centrer sur la sensibilité et l'intuition féminines, ce qui ne manque ni de charme, ni d'attrait !
10/18 ♦ Septembre 2014 ♦ Traduit par Cécile Leclère pour les éditions Presses de la Cité ♦ Suite disponible : Dernier jugement
En poche ! # 45
Une jolie moisson de nouveautés, pour de belles heures de lecture au parfum de vacances !
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Tombée du ciel, de Cecelia Ahern [LU]
Dieu me déteste, de Hollis Seamon
Miss Alabama et ses petits secrets, de Fannie Flagg
Vacances à l'anglaise, de Mark Haddon
Les Couleurs de l'espoir, de Julie Kibler
Le beau monde, d'Harriet Lane [LU]
Londres par hasard, d'Eva Rice
Une dernière danse, de Victoria Hislop [LU]
Un si beau jour, d'Elin Hilderbrand
Les Dieux sont vaches, de Gwendoline Hamon [LU]
N'oublier jamais, de Michel Bussi [LU]
Guide à l'usage des jeunes filles à bicyclette sur la route de la soie, de Suzanne Joinson
À la claire rivière, de Katherine Webb
Abomination, de Jonathan Holt
La mort s'habille en crinoline, de Jean-Christophe Duchon-Doris
La dernière carte, de Carin Gerhardsen
Le duel, d'Arnaldur Indridason [LU]
Ce qui n'est pas écrit, de Rafael Reig [LU]
Un assassinat de qualité, d'Ann Granger
Les Suprêmes, d'Edward Kelsey Moore [LU] ♥
La Petite Communiste qui ne souriait jamais, de Lola Lafon [LU]
En poche ! # 43
Nouvelle sélection des dernières nouveautés en format poche...
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Crème anglaise, de Kate Clanchy
Fiançailles, de Chloe Hooper
Entre les jours, d'Andrew Porter
Les mensonges, de Karen Perry
La vie épicée de Charlotte Lavigne (tome 3) de Nathalie Roy
Sagan 1954, d'Anne Berest
Je ne renie rien, de Françoise Sagan
Sous la terre, de Courtney Collins
Faillir être flingué, de Céline Minard
Black-out, de John Lawton ♦ INÉDIT ♦
Irrésistible alchimie, de Simone Elkeles
Étiquette et espionnage (Le Pensionnat de Mlle Géraldine #1), de Gail Carriger
Tout ce que je suis, d'Anna Funder
Ruth a toujours vénéré sa cousine Dora qui, par son tempérament enflammé, prend tous les risques pour défendre les causes auxquelles elle croit. Toutes deux juives, vivant en Allemagne, elles sentent enfler la menace du nazisme et assistent attérées à la montée en puissance de Hitler. Elles décident alors de se réfugier à Londres, où elles vont poursuivre leur lutte contre le totalitarisme, pensant alerter l'opinion publique internationale.
Ce roman raconte non seulement une histoire politique auprès d'activistes gauchistes mais mêle aussi leurs tourments sentimentaux. Ruth est folle amoureuse d'un journaliste, Hans, qui brillait par son arrogance dans la société berlinoise mais qui ne va pas supporter l'anonymat dans lequel il sombre en s'installant à Londres. Dora multiplie les liaisons, sans parvenir à se détacher de l'écrivain, Toller, dont les troubles psychologiques le rendent difficile à cerner.
Derrière le romanesque, se cache aussi une grand part de vérité en s'inspirant de personnages réels, Ernst Toller, Hans Wesemann, Dora Fabian, Ruth Becker, Berthold Jacob etc. ayant tous existé ! L'auteur a donc réussi à confondre le fictif à l'historique avec beaucoup de brio. De fait, l'histoire de ces militants est franchement passionnante, digne d'un véritable roman d'amour et d'espionnage. Lecture captivante, poignante, un peu longuette à démarrer, mais lecture intelligente, nous plongeant illico dans les rouages de la résistance, entre suspicion, trahison et refus d'abdiquer.
On suit quatre destinées éclaboussées par le désordre qui règne en Allemagne, d'où surgira l'obscurantisme, qui déploiera ses tentacules par-delà les frontières. Cette force de frappe est stupéfiante, on le découvre dans ce roman brillant et imprégné d'authenticité. Plus d'une fois, on se sentira le cœur pris en étau, éprouvant de l'admiration, de la pitié, de la tristesse et de l'effroi. L'intrigue est complexe, parfois lourde, parfois lente, mais elle est riche de parcours étonnants, courageux et bouleversants.
10/18 ♦ janvier 2015 ♦ Traduit par Julie Marcot & Caroline Mathieu
pour les éditions Héloïse d'Ormesson (All That I Am)
Ici ça va, de Thomas Vinau
Un couple d'amoureux prend un nouveau départ, en s'installant dans la maison d'enfance de l'homme, qu'ils viennent d'acquérir malgré son état de délabrement. Ce retour aux sources les galvanise. Elle, au jardin, sifflote des airs guillerets, tandis que lui ressasse ses souvenirs. Ensemble ils réapprennent les plaisirs simples de la vie, comme marcher pieds nus dans l'herbe, se baigner dans la rivière, contempler les étoiles, nourrir un bébé ragondin au biberon, lire des vieux bouquins ou écouter des vinyles...
Rarement un livre aussi court (130 pages), avec une histoire aussi succincte, n'a réussi à autant me charmer sans déployer le moindre effort. C'était comme une évidence. En quelques phrases, j'étais éberluée, conquise par la poésie et la pureté du récit. C'est magnifique ! Un condensé d'émotions, offert en toute générosité et « écrit naturellement ».
Histoire d'amour, histoire familiale. Histoire de retour, de reconstruction et de rénovation. Le livre met aussi en avant les petits riens qui font tout le bonheur du quotidien. Simplicité, émotion, tendresse, partage. C'est lumineux. De toute beauté. Et cela met du baume au cœur. Ma 1ère pépite de 2015 ! ♥
10/18 ♦ août 2014
« Je me méfie. J'ai toujours peur que ça ne dure pas. Dès qu'il y un moment de bonheur, de paix, je me répète que ça ne durera pas. Que le temps est un menteur. Qu'avoir quelque chose c'est commencer à le perdre. C'est comme cela que je fonctionne. C'est ce que la vie m'a appris. Si tôt. La perte. Le peu de fois où je l'ai oublié, le boomerang m'est revenu dans les dents. (...) La confiance ne se déclame pas. Il faut l'apprendre. Tout doucement. Il faut que quelqu'un d'autre vous l'apprenne. À grands coups de demains et de câlins. »
En mer, de Toine Heijmans
Donald a largué les amarres, à bord de son voilier rouge, pour une virée en mer du nord durant trois mois. Moral en berne, boulot peu épanouissant, vie de couple en stand-by. Ce besoin de partir devenait vital. Son épouse, Hagar, l'a immédiatement soutenu, gageant que cette aventure le rendrait meilleur à son retour.
Et puis, deux-trois jours avant la fin du périple, Donald propose de récupérer leur fille de sept ans, Maria, lors d'une escale au Danemark. Il rêve de voguer en duo avec la prunelle de ses yeux. Il s'y voit déjà et se fait un film dans la tête : osmose fabuleuse, complicité évidente et expérience inoubliable.
La petite Maria s'invite donc à bord, avec ses Barbie, sa peluche préférée et ses questions à la pelle. Ensemble, ils mangent des sardines grillées, nagent en pleine mer, dévorent des tartines au chocolat, regardent le ciel... menaçant. Un gros rouleau de nuages sombres s'annonce à l'horizon. L'orage approche. Donald se crispe et multiplie les signaux d'alerte. Surtout, ne pas faillir. Être à la hauteur. Ne pas décevoir.
Ce court roman de 160 pages réussit l'exploit de nous bluffer en partageant l'état d'esprit du narrateur, un type plein d'allant, animé d'intentions louables, mais vite gagné par l'angoisse et saisi d'une paranoïa démentielle lorsque surgit le doute. Celui qui fait perdre tous les repères et noircir un tableau jusque là idyllique.
J'ai beaucoup apprécié cette plongée vertigineuse et délirante, le suspense psychologique et la construction en flashback qui nous tient d'autant plus en haleine ! Puis survient la fin ... véritable soufflé sorti du four trop tôt, dégonflé par l'air ambiant.
Sérieusement, quelle déception ! Quelle supercherie. J'en attendais davantage, ou disons que je regrette que l'éditeur ait osé faire des promesses non tenues. Une belle arnaque, cette comparaison avec Sukkwan Island. Mais les 3/4 de la lecture n'en demeurent pas moins stupéfiantes !
10/18 (littérature étrangère), septembre 2014 ♦ traduit du néerlandais par Danielle Losman ♦ Prix Médicis Étranger 2013
L'Âge des miracles, de Karen Thompson Walker
Un jour d'octobre, l'humanité découvre avec stupeur que la rotation de la Terre a ralenti.
« Il n'y avait aucune image à montrer à la télévision, ni immeubles en feu, ni ponts effondrés, ni bouts de ferraille tordue, ni terre brûlée, ni maisons emportées par un glissement de terrain. Aucun blessé. Aucun mort. Ce fut, au début, une tragédie invisible. »
L'histoire ne sera finalement pas celle d'un roman post-apocalyptique auquel on est en droit de s'attendre, ici pas de sensationnalisme, juste de la nuance dans ce que vit et ressent la narratrice de douze ans, Julia, à travers un récit subtil, émouvant et très à fleur de peau. On ne s'intéresse pas à l'échelle mondiale, l'histoire se passe en Californie, chez Julia, dont la vie tourne autour du collège, du foot, du piano et de la maison. Un cocon douillet, rassurant. Sauf que tout a été chamboulé.
Sa mère tombe malade, son père mène une double vie, sa meilleure amie déménage, une marge de la population décide de rejoindre des mouvements protestataires (les partisans du temps réel), son voisinage se déchire, les amis vont et viennent, d'autres se révèlent... Julia aussi se détache de l'enfance, sans être totalement prête pour la prochaine étape, au vu des observations faites sur ses congénères qui la laissent perplexe et désorientée (poussée hormonale ?). Elle est donc coincée dans un entre-deux, pas très à l'aise.
Est-ce seulement la faute du ralentissement ? Pas sûr. « Ç'avait peut-être commencé avant, pourtant je ne m'en suis rendu compte qu'après : mes amitiés se désintégraient. Tout se délitait. C'était une traversée difficile, celle qui menait de l'enfance à l'âge suivant. Et comme n'importe quel périple éprouvant, tout n'y survivrait pas. »
C'est en fin de compte un roman tout en sobriété et pudeur, où les répercussions sur les émotions et les petits riens d'une vie (qui pourrait être la nôtre) sont à peine perceptibles. Pourtant, les effets du phénomène existent et s'insinuent dans l'ordinaire de la vie de manière sournoise. Le contre-coup est déstabilisant, mais c'est ce qui rend cette lecture si attachante. Son aura mystérieuse et le ton nonchalant laissent une empreinte délicate et captivante sur le lecteur. C'est beau. Très touchant.
« L'amour s'usait et les humains échouaient, le temps passait, les pages se tournaient. »
10/18, février 2014 ♦ traduit par Alice Delarbre (The Age of Miracles)
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« De nombreuses études ont été consacrées aux effets physiques du mal de la gravité, mais l'histoire ne rendra jamais compte de toutes les vies métamorphosées par les changements de caractère, plus subtils, qui accompagnèrent le ralentissement. Pour des raisons que nous n'avons pas entièrement comprises, le ralentissement, ou plutôt ses effets ont modifié la chimie de certains cerveaux, transformant de façon notable l'équilibre précaire entre pulsions et maîtrise de soi. »
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« Nous étions des enfants de la plage, du soleil. Nous ne connaissions rien à la neige. Je n'en avais jamais vu tomber, je ne savais pas qu'elle était si légère au début, qu'elle cédait si facilement sous les semelles, je n'avais jamais entendu ce crissement unique. Je ne savais pas, avant ce jour, que la neige étouffait tous les sons, assourdissant à sa façon le vacarme du monde. »
La Mort dans une boule de cristal, d'Alan Bradley
Lors de la traditionnelle kermesse paroissiale, Flavia se faufile sous la tente d'une diseuse de bonne aventure pour y découvrir son avenir. Mais, maladroite et bouleversée par ce qu'elle entend, la jeune fille provoque un incendie involontaire et déguerpit derrière le stand de tir de noix de coco. La pauvre femme est sauvée de son magma de voiles enfumées grâce à l'intervention du médecin. Flavia, balbutiante de confusion, propose à la vieille gitane de planter sa roulotte sur les terres familiales, sans se douter que ce n'est pas sa première fois.
Des années auparavant, Fenella et son mari Johnny Faa avaient été accueillis par la mère de Flavia, avant d'être chassés par son père. La réaction de celui-ci s'annonce encore une fois houleuse, mais la cadette des De Luce n'écoute que son courage. Or, le danger rôde et devient plus pressant : Fenella est victime d'une nouvelle agression, sa petite-fille effrontée, Porcelaine, rapplique, toutes griffes dehors, et le corps d'un pendu est retrouvé à la fontaine de Poséidon. Toujours sur les terres de Buckshaw. Flavia de Luce est aux premières loges, poussée par une curiosité insatiable et son goût certain pour les détails macabres (et les progrès de la science !).
Ainsi, sur sa bicyclette Gladys, elle parcourt les routes de Bishop's Lacey, rencontre des témoins, interroge ses voisins, fait tourner la tête de l'inspecteur Hewitt et essuie les mesquineries de ses sœurs, en veillant à ne pas agacer son père, lui-même contrarié par des soucis financiers. En fil rouge, le mystère sur Harriet, sa mère disparue lors d'une expédition au Tibet dix ans plus tôt, reste entier mais saisit aux tripes et au cœur tant la jeune héroïne est avide d'indices et de détails supplémentaires. Cette absence lui pèse, la règle du silence aussi.
Bref, encore un épisode réussi qui complète cette charmante saga de manière classieuse et distinguée. On ne frissonnera pas pour l'ambiance noire et l'intrigue policière au machiavélisme échevelé. Au contraire, c'est british et old-fashioned, similaire à un roman d'Agatha Christie, à savourer donc autour d'une tasse de thé, en toute quiétude. De plus, les notes d'humour et le flegme de l'héroïne sont purement jubilatoires. Je me languis après la parution d'un prochain livre en VF, alors que les éditions du Masque semblent avoir jeté l'éponge depuis 2012. Pourtant il existe 6 livres (bientôt un 7ème tome) en édition anglaise ! Croisons les doigts.
10/18 ♦ coll. Grands Détectives, avril 2014 ♦ traduit par Hélène Hiessler pour les éditions du Masque (A Red Herring Without Mustard)
« Juste sous mon nez, sur la table de nuit, se trouvait une tasse de chocolat chaud.
La vision de l'épaisse peau brune qui s'était formée à la surface du liquide telle de la glace sur une mare gelée me donna un haut-le-cœur. Il y a peu de choses que je déteste catégoriquement, mais la peau du lait se classe haut la main en tête de celles-ci.
Même la pensée de la merveilleuse transformation chimique qui permet à la substance de se former - les protéines du lait baratté, pulvérisés par la chaleur de l'ébullition, se rassemblent ensuite pour former, en refroidissant, une peau gélatineuse - ne suffit pas pour me consoler. Plutôt manger des toiles d'araignées que cette substance infâme. »