“There are no coincidences. And everything means something.”
A la mort de son père, Thais, dix-sept ans, voit sa tutelle confier à Axelle Gauvin, une amie de la famille qu'elle ne connaît pas du tout. Elle part donc s'installer à la Nouvelle-Orléans, découvre un monde nouveau et excentrique, mais la plus grosse découverte consiste à tomber nez-à-nez avec son sosie parfait. Thais aurait donc une soeur jumelle, Clio, laquelle a été élevée chez sa grand-mère et ... initiée à la magie dès son plus jeune âge. Thais tombe des nues, mais ses soucis ne font que commencer.
Pour un premier tome, nous avons tous les éléments en place : présentation des personnages, de la magie, des secrets et des enjeux, l'histoire prend vraiment son temps pour installer ses pions, c'est assez long, pas très palpitant non plus, surtout qu'au final il n'y a pas de grosses surprises pour pimenter tout ça. Donc, d'un certain point de vue, c'est une lecture très lisse et peu originale.
Ensuite, Clio et Thais tombent toutes les deux amoureuses de beaux garçons au charme ténébreux, l'une pour un certain André, et l'autre pour Luc. Mais ne vous attendez pas à une nuée de papillons dans le ventre, car l'histoire ne nous laisse même pas le temps de partager cette sensation, car à peine esquissé, c'est déjà plié ! Beaucoup de promesses et d'attentes pour un résultat banal et bien frustrant, c'est ce que je retiendrai de cette lecture, maintenant la suite ne peut que se développer car elle a toutes les cartes en main. Parution du tome 2 en avril 2013.
Balefire, tome 1 : Le Calice du vent, par Cate Tiernan
Msk, 2012 - traduit par Aude Lemoine
Les Chroniques de Wolf Springs, tome 1 : Déchaînés, par Nancy Holder et Debbie Viguié
“What kind of freaks are they? Is this some result of banjo inbreeding?”
Katelyn vient de perdre sa mère, elle quitte la Californie pour s'installer chez son grand-père, Mordecai McBride, qu'elle ne connaît pas du tout. C'est un type rustre, qui aime la chasse et la solitude, il impose à sa petite-fille des règles de vie très strictes : pas de sortie la nuit tombée, pas de promenade dans la forêt environnante, pas de balade en solo, tout simplement, et des leçons pour apprendre à tirer avec une arme à feu. Huuu, quel scandale pour cette petite mijorée herbivore, qui passe son temps à se plaindre et à pleurnicher.
Déjà, Katelyn ne me plaît pas des masses ! Mais je fais l'impasse, après tout l'ambiance de Wolf Springs n'est pas dénuée de charme, si l'on apprécie le côté petite ville américaine, figée dans le temps, baignant dans ses légendes, ses mystères et ses secrets. Un peu de poudre aux yeux, et me voilà presque séduite. Katelyn entame sa vie de lycéenne, se lie d'amitié avec Cordélia, une solitaire qui ne s'entend pas non plus avec sa famille, et fait la route tous les jours avec Trick, le mauvais garçon aux blagues pourries, mais très chevaleresque, ce qui pourrait chatouiller la jeune fille.
Bon, celle-ci croise aussi le cousin de Cordélia, Justin le motard, et là c'est le coup de foudre. Du genre, magnétisme animal. Elle lui saute dessus, il lui avale la langue, elle s'accroche à lui comme à une bouée de secours, il pourrait la dévorer sur place. Ahem et triple ahem. Après ce petit flirt très poussé, Katelyn tente de remettre ses idées en place en bûchant sur son exposé (une vieille histoire sur une mine d'argent, et un Cerbère qui sème la terreur dans la région). Dans le même temps, Wolf Springs est frappé par une série de meurtres. Les langues se délient, les masques tombent, Katelyn court tous les risques et sa nouvelle meilleure amie ne cesse de pâlir, blêmir et balbutie des excuses à la gomme.
Au programme, donc, un enchaînement d'évènements, de non-évènements, de passions débridées, d'émotions fortes et de révélations fracassantes... Pfiou ! J'ai slalomé sur la piste entre le bon et le moins bon, mais au final je sors décontenancée par ma lecture, riche en promesses, mais tenues à la légère. Peut-être la faute à une construction malhabile, des personnages qui s'éparpillent et font des grands gestes en poussant des cris très fort, sans le moindre intérêt. C'est un peu dommage, j'avais perçu le potentiel du livre, mais au final il me laisse insatisfaite et frustrée. La suite tranchera ! Sans quoi, je suggère aussi la découverte d'une autre série méconnue, 13 to Life de Shannon Delany - j'en appelle aux éditeurs français !
Milan, coll. Macadam, 2012 - traduit par Marie Cambolieu
“Scared?" "You haven't lived until you go grave robbing.”
Ari est une jeune fille paumée, ballottée de foyer en foyer depuis l'enfance, c'est une solitaire barricadée derrière sa carapace de dure à cuire. Elle doit à son physique hors du commun, des cheveux et un regard couleur de lune, le sentiment de ne pas appartenir au même monde qui l'entoure. C'est ainsi qu'elle entame des recherches sur ses origines, sa mère est morte, elle ne sait rien sur son père. Elle trouve un début de réponse dans un hôpital psychiatrique, de quoi lui filer les jetons, puis se trouve nez à nez avec un guerrier débarqué de nulle part et déterminé à lui faire la peau.
Ni une, ni deux, elle décide de se réfugier à New 2. C'est le nouveau nom donné à la Nouvelle-Orléans. La région vit désormais en totale autarcie, suite au déferlement des ouragans qui ont tout ravagé sur leur passage. Sa mère y aurait également séjourné, peu avant sa naissance. Ari cherche quelques pistes, fait des rencontres, s'incruste dans une vieille maison délabrée où se sont réfugiés des gosses débrouillards et particulièrement doués. Il y a comme des ondes fantastiques qui planent dans l'air, Ari est complètement déstabilisée.
Et puis elle rencontre Sebastian, un beau garçon au charme ténébreux, qui lui donne un coup de pouce, en plus de lui faire ressentir de nouvelles sensations. C'est délicieux, pas mielleux pour un sou. Et ça n'occulte pas la quête du savoir, de comprendre qui est Ari, de quelle malédiction sa famille semble marquée. Parce que c'est le point fort du roman, son ambiance envoûtante, nimbée de charme et de mystère. Le décor planté à la Nouvelle-Orléans est tout aussi fascinant, avec son folklore, son vaudou, ses spectres et ses excentricités. On frissonne, de plaisir et d'effroi.
Peu à peu on avance dans l'histoire et on découvre de nouveaux horizons, c'est surprenant, assez grisant aussi. Il faut dire que j'ai aimé ce livre dès les premières pages, et je n'ai jamais ressenti le moindre ennui par la suite. Tout me plaisait, tout m'enchantait et m'étourdissait. L'héroïne est une battante, mais ses errances sont nombreuses, justifiées, elles permettent de progresser dans le récit selon son rythme, sans brusquer, sans bondir, sans soupirer non plus. J'ai vraiment beaucoup aimé, autant pour le fond que pour la forme. Car c'est un roman qui ne cesse de nous balader en beauté, avec les froufrous des bals et du carnaval, sans pour autant masquer les ombres menaçantes, qui s'invitent à la fête et font craindre le pire. J'ai été pleinement enchantée par cette découverte, vivement la suite !
Le noir lui va si bien, par Kelly Keaton
Fleuve Noir, coll. Territoires, 2012 - traduit par Marie-Hélène Méjean-Bernaille
“My too stormy passions work me wrong, and for excess of Love my Love is dumb”
D'emblée, j'avoue un intérêt coupable pour les histoires se passant dans un pensionnat, donc là j'ai été plutôt vernie. Cimmeria est une école d'aspect guindé et classique, autour de laquelle règne un mystère épais et pesant. Les parents d'Allie, excédés de ses nombreuses frasques, ont choisi de l'y envoyer en mesure de discipline stricte. Allie, qu'on nous présente avec ses cheveux rouges, ses yeux charbonneux et ses Doc Martens, prétend être une rebelle le temps d'un chapitre, la suite nous prouvera tout le contraire.
Car Allie ressemble à toutes ces jeunes héroïnes, naïves, curieuses et aveugles, en colère contre l'autorité parentale, se livrant corps et âme à leurs histoires sentimentales, souvent parce que son prétendant est tellement beau et irrésistible que ce serait dommage de ne pas saisir sa chance. Qu'importe si l'ambiance énigmatique pèse dans la balance, si des copains conspirent dans votre dos et élaborent un club élitiste à la barbe du monde, non, non, il ne faut pas s'en soucier, pas pour l'instant, d'abord il suffit de s'acclimater au monde impitoyable de l'adolescence. Vous savez, cette joyeuse époque constituée de mesquineries de bas étage, de guéguerres pathétiques, de crises de jalousie et de rumeurs qui vous empoisonnent vite l'existence...
Le quotidien d'Allie est ainsi ponctué de repas entre amis, de cours où l'on disserte autour de poèmes romantiques, de rendez-vous galants, de bal d'été qui vire à la catastrophe (ouf, un peu d'action), d'heures de colle, de balades interdites au clair de lune, de bain de minuit, de bruits bizarres dans la forêt ou sur les toits... Tout cela sur plus de 400 pages. En somme, l'auteur a cultivé à fond son mystère sur la Night School, j'ai longtemps attendu la révélation, supputé des tas de théories, aussi au moment d'en découvrir plus, euh... j'ai levé les sourcils d'étonnement. J'en attendais clairement plus !
Je ne suis pas déçue par ma lecture, j'ai bien aimé me balader dans les couloirs de Cimmeria et je me suis attachée aux petites histoires d'Allie (en soupirant aussi très fort devant sa bêtise et son inconstance !). Il y a un charme certain dans ce roman, mais il est aussi très long, inutilement long, au risque de faire traîner un suspense à trois francs six sous. La suite est déjà disponible, puisque l'éditeur français a obtenu sa parution en exclusivité mondiale pour remercier les fidèles lecteurs de leur accueil enthousiaste.
Night School, par C.J. Daugherty
Robert Laffont, coll. R. (2012) - traduit par Cécile Moran
“You’re so naïve. Don’t you see what people are? They’re animals. Every one of them.”
Deux vaisseaux ont été envoyés dans l'espace pour préserver la survie de l'espèce humaine. A bord de l'Empyrée, Waverly et Kieran envisagent leurs fiançailles comme une suite logique à leur histoire d'amour. Après tout, quand on s'aime, on se marie et on fait des bébés. Pour l'avenir. Sur l'autre aéronef, le Nouvel Horizon, le programme aurait capoté. Sa responsable de mission, Anne Mather, sollicite un entretien avec le capitaine Jones, mais les choses vont se passer autrement. Résultat, toutes les filles de l'Empyrée sont enlevées et conduites le plus loin possible.
Est-ce réellement une opération de sauvetage ? Leurs vies étaient-elles menacées sur leur vaisseau ? Mais que cache Anne Mather, avec ses beaux discours baignés dans le miel ? Son amour pour Kieran résistera-t-il aux épreuves ? Ce dernier, aussi, va gérer une situation nouvelle, saisir sa chance et affirmer son autorité. Seule ombre au tableau : Seth. Un garçon qui ne laisse pas Waverly indifférente. (Hmm, je sais.) Enfin bref, la jeune fille va se débattre avec une multitude de questions, ce n'est plus une gamine et face aux épreuves elle va révéler une véritable force de caractère. Elle en aura besoin, puisqu'elle sera convoitée à des fins ... quelque peu discutables (plus l'histoire évolue, plus les perspectives se dévoilent). Franchement, c'est glauque !
Avis réservé, pour une lecture en demi-teinte. Rarement un livre ne m'aura laissé une impression aussi confuse et perplexe. En gros, l'histoire m'a mise mal à l'aise et je n'ai pas aimé cette sensation, même si je n'ai rien contre les sujets qui dérangent et bousculent le lecteur, mais là, je n'ai pas été très réceptive. Au final, ce roman me laisse totalement indécise. Une relecture s'impose, plus tard.
Glow : Mission Nouvelle Terre (tome 1), par Amy Kathleen Ryan
Msk, 2012 - traduit par Alice Delarbre
Oh, by the way, Prince, the coach isn’t mine, I’m really a filthy little barefoot servant on borrowed time !
Callie vit dans la rue avec son petit frère, Tyler, et leur ami d'enfance, Michael. Pour gagner un peu d'argent, elle décide de louer son corps. (Une petite explication s'impose : nous sommes dans une société du futur, suite à une guerre des Spores, seuls les plus jeunes et les plus âgés ont survécu, ces derniers veulent s'offrir une nouvelle jeunesse en se payant quelques jours dans un corps frais, beau et tonique). Callie s'engage ainsi pour une mission d'un mois, mais les choses vont mal se présenter.
*** Il va y avoir un bug avec sa puce, l'adolescente va se réveiller dans la vie d'une autre mais doit continuer de faire semblant, en jouant un double rôle. Elle va aussi découvrir qu'elle est chargée d'une mission suicide, mais refuse de se mouiller, sauf qu'elle est déjà impliquée et ne peut plus faire marche arrière. ***
STARTERS est une lecture intense et prenante, une lecture riche en action et suspense, avec une héroïne qui se débat seule contre un système pourri. C'est sombre, assez poignant et tendu. Callie est une jeune fille charmante et sympathique, pas bête non plus, elle va tomber amoureuse, vivre un conte de fées, se sentir trahie puis basculer dans un véritable enfer. C'est franchement bien fichu, car j'ai tout gobé et je ne regrette rien ! C'est un super thriller, qui se lit à toute vitesse (et qui ne perd pas un temps fou dans des considérations romantiques inutiles !). De plus, ce 1er tome trouve une issue favorable, pas besoin d'aller plus loin pour ceux qui refusent le long-cours. Personnellement j'ai hâte de renouer avec cet univers étrange et captivant.
Starters, par Lissa Price
Robert Laffont, coll. R, 2012 - traduit par Aude Lemoine
“If you ain’t scared… you ain’t human.”
Présentation du décor : nous avons un Bloc, avec des murs immenses et des portes qui se ferment tous les soirs, pour se protéger des créatures du Labyrinthe. Car derrière cette enceinte, se trouve une jungle de lianes, où se cachent les Griffeurs, des espèces de limaces immondes qui s'en prennent à leurs victimes en les piquant, ce qui provoque une crise de delirium appelée la Transformation. Pour en guérir, il faut injecter le Sérum et attendre deux jours en poussant des cris d'horreur.
Au sein du Bloc, on trouve une petite vingtaine d'adolescents. Débarqués de nulle part, ils ne se souviennent ni de leur passé, ni de leur histoire. Chaque mois, un nouveau candidat surgit d'une boîte, complètement hébété et seulement capable de bredouiller son prénom. Cela fait deux ans que cette étrange aventure dure, les adolescents sont à cran, aussi accueillent-ils avec dépit le dernier arrivant. Mais Thomas est un empêcheur de tourner en rond, il pose des questions, juge et émet des opinions, il fourre son nez partout et il a pour ambition de devenir Coureur (pour affronter le Labyrinthe et ses Griffeurs). En gros, il dérange.
Et puis, il n'ose pas l'avouer, mais il a une impression de déjà-vu. L'endroit lui semble familier mais sa mémoire lui joue des tours. Il comprend toutefois que la soudaine arrivée d'une fille parmi le groupe est le signe d'un grand changement. Ensemble, peut-être vont-ils cerner le mystère qui les entoure. Mais bon, rien n'est simple et puis la bande des Tocards met souvent des bâtons dans les roues, car cette succession d'évènements hors du commun est perturbante et provoque des grognements de frustration.
Concrètement, l'histoire est très curieuse : elle suscite l'interrogation, excite l'imagination et incite le lecteur à tourner les pages à toute vitesse. C'est un roman d'action, de suspense et de manipulation (ou je ne m'y connais pas). Le milieu est à la fois exotique et hostile, on s'y sent mal à l'aise, en danger et on n'y comprend rien du tout ! Sur ce plan, c'est infaillible, nos nerfs sont à vif et on devient un pantin entre les mains de l'auteur (et des Créateurs du Bloc !). Très bon épilogue, à ce propos, qui lance la perspective d'une suite encore plus flippante (mais moins surprenante, je suppose). Toutefois, j'émets une petite réserve car j'ai trouvé le style un peu lourd et pesant. J'ai passé un bon moment de lecture, mais il m'a tout de même manqué la petite étincelle pour revendiquer un enthousiasme débordant.
L'Epreuve, tome 1 : Le Labyrinthe, par James Dashner
PKJ. (2012) - traduit par Guillaume Fournier
◘ POD ◘
Il est cinq heures du matin lorsqu'un cri perçant et métallique retentit brusquement. Josh et son père sont tirés de leur sommeil et s'interrogent. En levant les yeux au ciel, ils n'en reviennent pas de voir de grosses boules noires surgir de nulle part, suivies par des faisceaux de lumière qui foudroient tout sur leur passage. La situation est grave, seule issue possible : ne pas bouger de chez soi et attendre la suite des évènements.
A Los Angeles, Megs, douze ans, attend seule sa mère dans leur voiture lorsque la catastrophe arrive. Autour d'elle, sur le parking de l'hôtel, c'est le début d'un chaos monstrueux. La panique force tout le monde à tenter de fuir, mais c'est peine perdue. La gamine comprend alors qu'elle ne doit compter que sur elle-même, dans un milieu devenu désormais hostile. Chapitre après chapitre, on zigzague ainsi de la Californie à l'état de Washington en accompagnant les deux personnages principaux confrontés à la même situation désespérée, dans un climat tendu et inquiétant. D'où viennent ces perles de la mort et quelles sont leurs intentions ?
Pour ceux qui ont eu la chance d'être encore en vie, il faut songer à s'organiser : nourriture, eau, médicaments, électricité, toilettes, tout y passe. Ajoutez les plus bas instincts humains et vous obtenez une histoire stressante, au rythme parfaitement efficace puisqu'on ne fait que tourner les pages avec avidité. N'attendez cependant pas trop d'action du côté des envahisseurs, qui vont rester une simple ombre dans le décor (ô frustration !). Le vrai danger ne vient pas du ciel, c'est écrit sur la couverture. En gros, je ne suis ni déçue, ni follement séduite, mais j'espérais une lecture plus intense au vu du florilège des commentaires enthousiastes. Une suite serait fortement souhaitée !
POD, par Stephen Wallenfels
Hachette jeunesse, coll. Black Moon, 2011 - traduit par Alice Delarbre
Jazz . . . Booze . . . Boys . . .
Chicago, 1923. Trois jeunes filles veulent s'étourdir des joies du jazz, des boissons alcoolisées et des garçons. C'est illégal, mais qu'importe ! Gloria, issue d'une famille fortunée, est fiancée au meilleur parti de la ville. Elle a toutefois envie de flirter avec l'interdit et se rend dans un bar clandestin pour boire et écouter de la musique en cachette. Ce soir-là, c'est comme une révélation pour elle : la scène l'attire, ainsi que le beau pianiste noir, Jerome Johnson.
Sa cousine Clara, fraîchement débarquée de Pennsylvanie, séjourne chez les Carmody pour aider aux préparatifs des fiançailles. Nul ne doute que sous sa carapace de petite péquenaude mal fagotée se cache une ancienne garçonne qui a vécu une vie décadente à New York, avant de devoir rentrer au bercail après une nuit en prison. Elle fuit son passé, un ancien amant et d'autres secrets encore !
Et puis Lorraine, la meilleure amie délurée et maladivement jalouse, secrètement amoureuse de Marcus, l'ami d'enfance de Gloria, vit dans l'ombre de celle-ci et ronge son frein en attendant son heure. C'est une pauvre petite fille riche, malheureuse et seule, qui est prête à tout pour qu'on s'intéresse à elle. Je dois dire qu'elle fait un peu pitié, à la fin.
C'est une lecture facile et légère. Sous les fanfreluches et intrigues amoureuses, on trouve aussi des drames intimes, des pièges tendus dans l'ombre, des personnalités plus vaches qu'en apparence. Toutes les bonnes ficelles du métier ! Et puis l'époque des années 20, symbole du glamour et de la perdition, est le décor parfait pour planter une histoire, en manque de volupté (le texte a été traduit et *adapté* !), mais riche en coups de théâtre qui tiennent en haleine. Classique, efficace et addictif. What else ?
Ingénue, par Jillian Larkin
Bayard éditions, 2012 - traduit par Francine Deroyan, et adapté par Sidonie Van den Dries
http://www.cabaret-lelivre.fr/
"Once you read something, you can't erase it from your brain."

De quoi sont faits nos rêves ? Que se passerait-il si quelqu’un pouvait entrer dans ces histoires folles qui agitent nos nuits ?
Depuis qu’elle a cinq ans, Janie Hannagan porte un lourd secret : quand les autres s’endorment près d’elle, elle perd connaissance pour être entraînée dans leurs songes. Témoin de leurs terreurs nocturnes, elle voudrait les aider mais comment faire ? Elle est là, au coeur de leur intimité la plus profonde, mais ils ne semblent pas la voir… Et quand elle se réveille, il ne lui reste qu’une sensation de gêne coupable qu’elle ne peut partager avec personne.
En se confiant à Cabel, Janie croit trouver l’âme soeur et espère sortir de sa solitude. Mais ses rêves, à lui, se révèlent si troubles et inquiétants… A-t-elle fait le bon choix en choisissant ce garçon-là ?
Je vais vite oublier ce rendez-vous loupé et abandonner Janie à ses rêves, parce que je n'ai vraiment pas accroché à son histoire. Problème d'écriture, un texte au présent, impression d'être prise pour une simplette, une histoire qui ne casse pas trois pattes à un canard, des personnages sans éclat, sans charisme, et soudain l'envie de ne pas perdre son temps, de penser à tous ces autres livres qui attendent... Là je dis STOP ! Impression désagréable d'une lecture médiocre.
Wake, par Lisa McMann
La Martinière J. (2012) - traduit par Raphaële Eschenbrenner