“We're the same. Two sides to the same coin.”
L'action reprend exactement là où nous l'avions laissée à la fin de Lueur de Feu. ** spoilers - spoilers ** Cassian a retrouvé Jacinda, mis en déroute les chasseurs et reconduit la jeune fille et sa famille au sein du clan. Un miracle s'est produit, avec la manifestation de Tamra, désormais un draki estompeur. Elle a ainsi pu effacer la mémoire de Will et des siens pour prendre la fuite. C'est donc un retour en disgrâce pour Jacinda, le clan lui fait chèrement payer son histoire d'amour avec un humain, seul Cassian continue de lui manifester intérêt et protection.
J'adore cette série ! C'est un plaisir coupable sur toute la ligne, mais j'assume complètement. Cette suite cherche à raconter les moeurs des Drakis, une communauté très fermée, dictée par des règles strictes et archaïques. On a envie de compatir avec Jacinda pour toutes les épreuves infligées, mais dans le fond on ressent également de l'agacement pour son personnage. La jeune fille se montre égoïste, bornée et stupide. Elle est totalement obsédée par Will, un jour elle se résoud à l'oublier, le lendemain elle réalise que c'est impossible, qu'elle l'aime en dépit de tout, malgré les interdictions. Bref, c'est pire qu'une girouette et c'est gonflant ! C'est finalement sa soeur Tamra qui se dévoile, plus sensible, plus touchante, plus forte aussi. Toutes ces années à être traitée avec indifférence ont forgé son caractère, en bien. Par contre, le titre français induit le lecteur en erreur, car je n'ai nullement constaté de rivalités entre les deux soeurs. Au contraire, leur relation gagne en connivence. En fait, c'est juste un prétexte pour Jacinda de résister à Cassian, son élu désigné par les Anciens. Alors lui, vraiment, il ne se contente pas d'être beau et fort, il est vaillant, stoïque, conquérant. Pour une raison que j'ignore, il est dingue de Jacinda et fait tout pour la protéger ! Pfiou, petit coeur en émoi...
J'ai donc trouvé ce deuxième tome aussi bon que le premier, avec des passions interdites et folles et sauvages (on comprend mieux lorsqu'on sait que Sophie Jordan écrit beaucoup de romances pour adultes ! elle a le chic pour décrire les émois sentimentaux et les contacts physiques qui filent des frissons partout ! hihi). J'ai ressenti mille sensations en lisant ce livre, ne voulant jamais le reposer pour souffler, j'aime l'histoire, j'aime les personnages, j'aime râler et pester et soupirer, enfin c'est tout ce que j'attends d'une série : enthousiasme et distraction.
Lueur de Feu, tome 2 : Soeurs rivales, par Sophie Jordan
Gallimard jeunesse, 2012 - traduit par Alice Marchand
“...maybe hope isn't such a bad thing. Maybe it's what keeps us together.”
Cette suite n'aura pas connu le même enthousiasme ravi et débordant, comme cela avait été le cas pour le 1er tome, Ephémère, tant les deux livres ne se ressemblent en rien ! ** risque de spoilers ** La fuite de Rhine et Gabriel est à moitié une réussite, ils ont quitté le manoir de Vaughn mais sont rapidement kidnappés par une vieille maquerelle, au coeur d'une fête foraine, un endroit faussement féérique puisque les filles sont retenues contre leur gré, droguées, battues et abusées sexuellement.
Nous effectuons donc nos premiers pas dans une ambiance sordide et démoralisante, à la rigueur je n'ai rien contre, je trouve que c'est une bonne prise de risque de la part de l'auteur, qui s'affranchit de la tendance mielleuse du moment à vouloir rester lisse et consensuelle en toutes circonstances. Lauren DeStefano, par exemple, ose aborder des sujets à prendre avec des pincettes (la prostitution, la drogue, la dépendance, le sexe aussi) avec une franchise non déplacée. Alors pour une fois qu'un auteur sort des sentiers battus, je ne vais pas bouder non plus.
Le problème, c'est qu'à force de peindre tout en noir, on a le moral dans les chaussettes à la fin du roman ! (J'étais soulagée de tourner la dernière page.) Dans le premier tome, nous avions eu droit à l'illusion du bonheur au sein du manoir, auprès de Linden, maintenant on découvre l'état du monde extérieur, complètement ravagé, auprès de Gabriel. Le contraste est saisissant, et j'avoue une préférence pour l'atmosphère languide et oppressante de la première partie. J'ignore quelle issue possible s'offrira à Rhine, mais cela laisse la porte grande ouverte au dénouement ! De plus, j'ai grandement apprécié la plume, belle et envoûtante, de Lauren DeStefano. A l'instar d'autres auteurs anglo-saxons, comme Maggie Stiefvater ou Tessa Gratton, elle se libère du simplisme dont souffrent de plus en plus les romans pour ados pour une vraie qualité littéraire, fortement appréciable.
Fugitive (Le Dernier Jardin #2) - Lauren DeStefano
Castelmore, 2012 - traduit par Tristan Lathière
“My enemies are everywhere. And sometimes, those we least suspect turn out to be our biggest threats.”
Je me suis replongée avec angoisse et excitation dans la série The Lying Game, avec ce deuxième tome qui s'inscrit dans la directe lignée du premier. Emma tente de résoudre le meurtre de sa soeur Sutton en se faisant passer pour elle, même si cela lui réserve toujours autant de désagréables surprises. Les jumelles ont des tempéraments opposés, Emma est donc décontenancée par le déferlement de haine et de jalousie qu'a su exacerber Sutton. Celle-ci, qui intervient in petto, est également spectatrice de sa pitoyable existence et prend conscience du mal qu'elle a fait autour d'elle, sauf que c'est un peu tard pour réparer les dégâts !
Ce deuxième tome va se focaliser sur les Jumelles Twitteuses et revenir sur l'incident du train, où Sutton aurait une nouvelle fois joué un rôle peu honorable. La pression est poussée à son maximum, car il est impossible de ne pas remettre en question l'honnêteté de tous les personnages, entre les copines qui se comportent comme des garces entre elles, les garçons qui sont trop beaux pour être vrais et dégainent habilement leur amertume au moindre faux pas, sans oublier les parents, pourquoi pas, leur rôle aussi est trouble et peut-être dangereux. Le climat est basé sur une telle tension psychologique qu'on n'a jamais l'esprit en paix. On doute de tout, et de tous.
Il y a notamment un passage où les filles partent en randonnée dans le désert et qui montre bien la perversité du scénario, car on a franchement les chocottes à ce moment-là. Les nanas sont de vraies folles, la frontière entre le jeu et l'enjeu est tellement mince, ce n'est plus étonnant que l'une d'elles ait finalement trouvé la mort ! Bref, pour ceux qui apprécient les ambiances angoissantes et les intrigues avec des noeuds impossibles à délier, voilà une série qui ne devrait pas les décevoir. On mord très vite à l'hameçon et on n'a qu'une envie, passer au chapitre suivant et en découvrir toujours plus, en supputant des tas de théories !
The Lying Game, tome 2 : Ne jamais dire jamais, par Sara Shepard
Fleuve Noir, coll. Territoires, 2012 - traduit par Isabelle Troin
-) à découvrir : le nouveau morceau de -M- (sortie de l'album en novembre) youhou !!!
Fin d'un champion
J'avais lu et bien aimé le premier tome de la série avec Lily Bard, sans toutefois sauter au plafond, parce qu'il faut bien admettre que l'héroïne aux idées noires plombe un peu l'ambiance générale. Heureusement ce deuxième rendez-vous révèle un potentiel nouveau et non dénué de charme, même si les évènements à Shakespeare ne sont toujours pas sujets à la plaisanterie.
Tout commence par la mort inexpliquée d'un champion de body-building, Del Packard, dans la salle de sports de son ami, et ancien amant, Marshall Sedaka. Lily, accessoirement femme de ménage et premier témoin sur les lieux du crime, pressent que de vieilles histoires vont remonter à la surface, en particulier l'affaire d'une agression contre un Noir, Darnell Glass. Un climat de suspicion et de haine raciale commence alors à s'immiscer dans les rues de la petite ville, ça en devient vite dérangeant et perturbant, surtout lorsqu'on réalise que telle ou telle personne serait impliquée dans une milice secrète aux activités extrémistes plus que douteuses. Et c'est tout le paradoxe de l'existence de Lily : elle ne rêve que de tranquillité, fait ses ménages en toute discrétion, et elle est toujours là au mauvais endroit, au mauvais moment, à fréquenter les mauvaises personnes.
Un nouvel arrivant, Jack Leeds, sème aussi la confusion dans ses pensées. Le personnage est encore trouble, mais... il y a matière à creuser ! Dans l'ensemble, la sensation d'une lecture sombre et pesante est toujours d'actualité (le sujet sur le racisme est lourd, mais traité avec un aplomb certain qui fait honneur à Charlaine Harris). On ne doit pas taire les drames intimes et mesquins des petites villes américaines, l'auteur met les pieds dans le plat et entraîne ses personnages sans tergiverser. Elle les malmène, mais elle les fait avancer, elle ne perd pas de temps avec la tendresse, le romantisme, ici les gestes sont brusques et maladroits, du coup les personnages ont tellement d'états d'âme qu'on en oublierait presque qu'un type est mort à la page 10. Enfin bref, j'ai été davantage séduite par cette nouvelle approche et compte bien m'installer plus longtemps à Shakespeare, Arkansas.
Fin d'un Champion (Lily Bard #2) - Charlaine Harris
J'ai Lu, 2012 - traduit par Tiphaine Scheuer
“This is war,' I yelled through the door. -'Lucky for me,' Morelli said. 'I give good war.”
Parce que je viens de voir le film, avec Katherine Heigl dans le rôle de Stephanie Plum, j'ai eu envie de renouer avec la série dont je n'avais lu que le tout premier tome, il y a déjà un bon bout de temps. Bien m'en a pris, car ce fut une vraie partie de rigolade ! Stephanie n'est certes pas la meilleure chasseuse de primes du New Jersey, mais elle n'a pas l'intention de raccrocher son tablier. Ses missions mettent du sel dans sa petite existence, et puis ses collaborations avec l'inspecteur Morelli valent le détour.
Son dernier prévenu, Kenny Mancuso, est aussi un vague cousin de Joe, ce qui expliquerait son implication dans l'affaire, mais Stephanie se méfie, car Morelli prend sans jamais donner en retour. Et pourtant, leur complicité fait vraiment plaisir à suivre ! Il y a de l'électricité entre ces deux-là, hmm, ça sent l'histoire en devenir, à tel point que le personnage de Ranger n'est qu'une ombre dans le décor, le type disparaît pendant les 3/4 de l'intrigue, avant de repointer son museau cinq minutes avant la fin.
Bon, cette série ne serait pas ce qu'elle est, si on ne pouvait compter sur sa brochette d'artistes de second plan. Mamie Mazur, pour commencer, est une grand-mère adorable, pimpante et carrément déjantée. Elle s'improvise assistante de sa petite-fille en l'accompagnant aux expos funéraires et en fourrant ses doigts partout. On trouve d'ailleurs de bonnes scènes d'anthologie dans ce tome, notamment chez la famille Plum, surtout lorsque Stephanie reçoit son paquet-surprise de New York, huhuhu, c'est d'un comique ! La trame policière met du peps à l'ouvrage, mais j'ai presque honte à avouer que ce n'est pas ce qui importe le plus non plus, en somme je déclare Trenton ma nouvelle destination pour les vacances !
Deux fois n'est pas coutume (Stephanie Plum #2), par Janet Evanovich
Pocket (juin 2000) - traduit de l'américain par Philippe Loubat-Delranc
Il fallait qu'ils se fassent la guerre, c'était plus fort qu'eux.
Les aventures écossaises d'Hannah se déroulent désormais à l'université St Andrews, où elle va être introduite auprès d'un Cercle, tenu par un certain Darius, que Leith réprouve farouchement. De manière globale, le petit copain d'Hannah a une fâcheuse tendance à la surprotéger et à lui dicter sa façon de vivre (personnellement, ça m'agace énormément !). Je ne suis toujours pas séduite par ce couple, leur romance ne me donne aucun papillon dans le ventre, et c'est regrettable.
L'histoire, par contre, a beaucoup évolué et en bien. Après un démarrage difficile et balbutiant, l'intrigue a sincèrement su me surprendre pour m'attraper dans ses filets. Niveau suspense, ça sent le pétard mouillé mais mon esprit diabolique s'est déchaîné intérieurement. Quelle fin, wooow, j'étais ravie ! Cette série, pour moi, est clairement divertissante, par contre je ne rejoins pas les éloges dithyrambiques en clamant qu'elle est la meilleure de tous les temps (n'exagérons pas, elle est agréable et victime de ses défauts aussi -) Hannah et Leith sont tellement niais !). Le troisième tome étant en rupture de stock, je fais donc une petite pause bénéfique.
Les étoiles de Noss Head, tome 2 : Rivalités par Sophie Jomain
Rebelle éditions, 2011
.... singing musicals to yourself as serious psychological motivation.
Cela fait déjà deux ans que j'ai lu la première partie des aventures de la famille Martin à New York. Rappelez-vous, propriétaire d'un hôtel tendance Art Deco, la famille se saigne aux quatre veines pour lui rendre son heure de gloire, alors que l'endroit est au bord du délabrement. Scarlett, quinze ans, suit l'exemple de ses aînés pour apporter sa modeste contribution en s'occupant d'une suite où la très excentrique Mrs Amberson, une ancienne comédienne, en a fait son point de chute. Cette arrivée providentielle avait été un vrai coup de pouce pour les Martin, qui ont été les témoins, et les acteurs, d'un été particulièrement mouvementé.
Sur un plan sentimental Scarlett s'était entichée d'Eric, le meilleur ami de son frère Spencer, mais l'idylle a tourné court et depuis l'adolescente est d'humeur morose. La rentrée approchant, de nouvelles péripéties vont cueillir cette charmante famille qui ne manque pas de ressources, sauf que cette fois l'intrigue va davantage se concentrer sur les premiers pas de Spencer, en tant que vedette la plus haïe de tout New York, de Lola, amoureuse désabusée qui risque de retomber dans les filets de son histoire inachevée, et Scarlett, désormais l'assistante de Mrs Amberson, poussée à devenir le chaperon de la dernière recrue de leur agence, Chelsea Biggs, comédienne en herbe, et son frère Max, affichant une ironie à toutes épreuves. Scarlett et lui ne se supportent pas, ils partagent la même paillasse en biologie, se lancent constamment des piques, mais tout ça, sous couvert de jolis sentiments naissants, on s'en doute. Toutefois, Scarlett n'a pas guéri sa déception amoureuse et Eric est de retour dans sa vie, comme s'il cherchait à renouer avec elle.
Sitôt les premières pages lues, j'étais complètement sous le charme ! C'est un tel bonheur de retrouver la famille Martin, de s'immiscer dans leur vie pas ordinaire et de suivre leurs aventures essentiellement tournées autour du théâtre et de la comédie (les affaires de l'hôtel sont passées au second plan). Mais c'est aussi et surtout une histoire qui met en avant la famille, au sein de laquelle surviennent les coups de tête, les coups de coeur, les doutes, les pardons, les interrogations, les solutions... bref, un formidable portrait d'amitié et de solidarité, toujours dans l'humour et la joie de vie, sans jamais édulcorer les petits bobos qui font pleurnicher. Je retiens de cette lecture un plaisir frais, pétillant et enthousiasmant, un joli moment de dépaysement aussi, puisque la ville de New York offre un cadre idyllique et magique, qui procure un effet grisant ! J'ai refermé mon livre sur une note d'enchantement, et de frustration aussi, puisque j'ignore quand la suite sera disponible. Et cette suite est tout bonnement indispensable, nomdediou !
Au Secours Scarlett ! par Maureen Johnson
Gallimard jeunesse, coll. Scripto, 2011 - traduction de Cécile Dutheil de la Rochère
illustration de couverture : Dominique Corbasson
...and there was only Grimm, blue eyes blazing, his massive frame filling the doorway. He was majestic, towering, and ruthless.
Petite déception concernant ce tome 2, qui nous raconte l'histoire de Grimm, le bras droit de Hawk Douglas.
Grimm est un Berserker, ce qui signifie dans la mythologie scandinave qu'il est un guerrier fauve capable d'entrer dans une fureur sacrée qui le rend surpuissant. Sa famille a été massacrée sous ses yeux, il a grandi chez les Saint Clair, où la petite demoiselle, Jillian, était folle de lui. Les années ont passé, Grimm a poursuivi son chemin mais Jillian ne l'a jamais oublié. Amoureuse de lui, elle s'est jetée à son cou alors qu'il a préféré lui tourner le dos.
Bref, le temps des retrouvailles est venu. Grimm, ainsi que deux autres prétendants, ont été convoqués par le père de Jillian pour conquérir son coeur afin de la détourner de son intention d'entrer au couvent. Jillian n'a d'yeux que pour Grimm, il s'en doute mais la repousse toujours. Pour lui, être un Berserker est une malédiction, il ne souhaite pas que cela touche son entourage, car bien évidemment lui aussi est amoureux de Jillian. Mouaip, mouaip, mouaip.
Je suis restée en retrait de cette romance, que je n'ai pas trouvée renversante mais un peu ridicule. Grimm passe son temps à fuir la demoiselle qu'il aime, elle est passablement agacée pour sa froideur et le lui rend bien alors qu'elle se languit de lui, voilà le topo, c'est passablement ennuyeux, du moins personnellement je n'y ai pas pris goût. Point de trace d'Adam Black au programme, ce n'est décidément pas avec ce titre que l'auteur a pu exploiter sa mythologie introduite avec La malédiction de l'Elfe noir. Nul doute qu'elle se rattrapera par la suite...
Les Highlanders, tome 2 : La rédemption du Berserker, par Karen Marie Moning
J'ai Lu, rééd. 2011 - traduction de Lionel Evrard
“You make me feel things, Beth. That's why you have to stay. Hell's whole lot brighter with you in it.”
Cette suite de Halo est intéressante sur un certain plan, l'auteur nous fait découvrir un autre univers, celui de Hadès, le royaume des enfers, avec de nouveaux personnages confrontés à leurs horreurs, et les assumant pleinement. C'est véritablement la face sombre de la trilogie, après la démonstration des talents des anges, de la nécessité de leur présence et de leur mission sur Terre...
Bethany a donc été enlevée par Jack Thorne, conduite à Hadès pour y être consacrée princesse du Troisième Cercle. Elle se voit dans l'incapacité d'en sortir ou de contacter ses proches. Cette situation la mine, mais elle tient tête à son tortionnaire, lequel fait étrangement preuve de délicatesse et de patience avec elle. C'est aussi l'élément qui rend ce tome plus excitant, Jack nous apparaît toujours aussi diabolique et dangereux, mais il n'en est pas moins mystérieux. Il semble sincèrement attiré par Bethany, sensible à ne pas la décevoir pour gagner ses faveurs. Il n'ignore pas l'amour qu'elle porte à Xavier, simple mortel, sauf que cet amour est interdit et qu'il a encore toutes ses chances de son côté.
Dans cette optique, on pense que des personnages comme Ivy ou Gabriel vont être relégués au second plan, mais pas tant que ça. Après un léger flottement, ils vont organiser la contre-attaque pour sauver Bethany, et c'est par un procédé ingénieux que l'auteur nous permet de suivre l'histoire en parallèle. C'est ainsi que nous retrouvons un Xavier plus acharné que jamais pour arracher sa douce des mains de l'Enfer...
Globalement l'histoire n'est pas déplaisante, mais j'avais trouvé qu'elle était plus mignonne et romantique dans le premier tome. Cette fois, j'ai été gênée par l'influence religieuse et l'affrontement entre le Bien et le Mal qui est très marqué, à mon goût. L'épilogue aussi a des risques de vous soutirer quelques larmes d'amertume, alors qu'une certaine déclaration fait véhiculer un message à prendre avec des pincettes (pour moi, ce sont des valeurs niaises, attention car cette lecture s'adresse essentiellement à des jeunes lectrices de 12 ans, il ne faudrait pas qu'elles prennent ça pour du pain bénit, mais ceci n'est que mon humble avis !). L'histoire se termine en chute libre, de quoi espérer un troisième tome final qui exigera encore plus de sacrifices chez notre jeune couple.
L'amour interdit, tome 2 : Hadès par Alexandra Adornetto
Pocket jeunesse, 2012 - traduit de l'anglais (Australie) par Leslie Boitelle
“Clare. Give me a reason to stay.”
Voilà donc la suite de Visions, un premier roman très enthousiasmant, qui savait mêler avec dextérité la romance au suspense policier. Nous renouons avec Claire et sa famille dont les capacités de voyance suscitent toujours la curiosité à Cape Cod, la saison estivale tire sur sa fin et le lycée est chamboulé par la nouvelle de la disparition d'une élève de dernière année. La mère de cette fille est aux abois, la police n'a pas ouvert d'enquête parce que tous les indices laissent penser à une fugue, mais Claire va accepter de l'aider.
L'affaire est vécue de façon plus distancée cette fois-ci, Claire n'est pas personnellement concernée, même si son frère Perry fait toujours grise mine et s'enferme dans ses secrets, son attitude dérange et l'ambiance à la maison n'est pas à la fête. De son côté Claire se découvre une soudaine popularité à l'école, avec toute une bande de copines et des projets de sorties entre filles, plus ses déboires sentimentaux qui font doucement sourire (franchement, choisir entre Gabriel et Justin relève du casse-tête chinois, c'est mignon, pas du tout agaçant, les deux garçons se valent et le choix à la fin ne décevra pas grand-monde... je pense!).
Néanmoins, on trouve une nouvelle donnée dans ce livre avec l'apparition d'un admirateur secret, qui fait livrer des fleurs ou d'autres cadeaux à Claire, au départ la jeune fille prend ça à la légère avant de réaliser que c'est une attitude malsaine et qui fiche la frousse. Et là, franchement, j'ai trouvé l'auteur futé dans sa tactique, parce qu'elle a su détourner notre attention alors que tous les indices sont sous notre nez, elle nous balade doucement mais sûrement, et c'est un peu bêtement qu'on découvre le dénouement, pas que celui-ci soit renversant, mais ... bon.
Bref, je me suis prise au jeu, j'ai tremblé et suspecté tout le monde, j'ai connu ma valse des hésitations et des préférences avec les amoureux de Claire. Malgré tout, j'ai trouvé que c'était moins excitant que la première fois. (On retrouve les mêmes codes et recettes, c'est souvent le cas avec ce genre littéraire. Au début c'est neuf et séduisant, après ça se répète... d'où une petite déception.) Il n'en demeure pas moins que j'ai beaucoup aimé ces deux romans de Kim Harrington (surtout le premier), ils sont frais et pétillants, l'héroïne est une chic fille, les intrigues sont rondement menées, ne vous attendez pas à une révolution non plus, mais ce sont des livres qui ont tout compris du genre qu'est le thriller romantique. A la lecture, c'est parfaitement efficace !
Perception, par Kim Harrington
Seuil jeunesse, 2012 - traduit de l'anglais (USA) par Isabelle Perrin