L'odeur de la colle en pot, d'Adèle Bréau
Voilà un roman qui cogne en plein cœur tout ado ayant survécu aux années 90 et qui nous régale d'une bonne grosse couche de nostalgie ! Waouh, le choc.
Au-delà des petits détails qui comptent énormément, on trouve une histoire banale d'une jeune fille de treize ans qui emménage dans un appartement à Paris avec ses parents et sa petite sœur. La rentrée approche avec son lot de considérations (image de soi et relation avec les autres). Ce nouveau départ était censé améliorer le quotidien de la famille, mais c'est loupé, le père est de plus en plus absent et la mère alterne crises de larmes et engueulades. Tout ça sent la séparation. Mais la narratrice a d'autres chats à fouetter car elle aussi traverse une période très floue, très compliquée - cette fichue crise d'adolescence.
Adèle B. raconte tout ça avec tact, tendresse et mélancolie. Comme si l'on ouvrait un journal intime et qu'on replongeait dans les souvenirs (du temps où il fallait prendre son mal en patience pour appeler ses amis ou son amoureux, bredouiller sa timidité au téléphone sous les oreilles indiscrètes de l'entourage, rêver et pleurer entre les quatre murs de sa chambre en écoutant de la musique avec un casque sur les oreilles). L'effet miroir est franchement étonnant.
J'ai évidemment été enchantée par ce voyage dans le temps, qui exhale l'innocence et l'apprentissage de la vie. Après coup, ça semblait plus facile. Ou ça nous paraît moins sombre et dramatique en vieillissant. Argh ! C'est finalement cet aspect “regard en arrière” qui me touche le plus. Le fond reste ordinaire : l'adolescence ou l'ascenseur émotionnel par excellence. Un sujet ô combien universel. En tout cas, c'était un très joli moment de lecture, fort appréciable.
JC Lattès, 2019
Septembre 1991. Caroline a treize ans et restitue le portrait d’une génération désenchantée, les professeurs, les premiers flirts, les cafés où l’on fume encore, les cabines téléphoniques, les vidéoclubs, la musique triste dans son walkman, les cahiers Clairefontaine, les Guignols de l’Info, le bruit des craies et c’est toute une époque qui ressurgit comme lorsqu’on plonge son nez dans ces petits pots de colle à l’odeur d’amande.
⭐⭐⭐.5
La Stratégie du hérisson, de Jane O'Connor
Je m'attendais à un roman doudou, une lecture légère et souriante, moins à un rendez-vous chargé d'émotion. Quelle surprise, donc.
Le roman s'ouvre sur le portrait d'une femme de cinquante-six ans, assistante dévouée auprès d'un professeur d'université, dont elle est secrètement amoureuse. Lorsqu'il lui préfère une femme, plus jeune et plus belle, son monde s'effondre. Sylvia tombe dans la spirale de la jalousie et de l'amertume, avant de s'enfermer dans le désespoir et la dépression.
Si l'héroïne peut sembler a priori irritable (et naïve), elle m'est davantage apparue vulnérable et attachante. J'ai en effet ressenti beaucoup de compassion face à son parcours chaotique. Les saisons passent, faites de hauts et de bas, mais j'avais envie de ramasser ses petits morceaux éparpillés tant sa vie partait en cacahuète, son entourage n'étant pas toujours bienveillant.
Au fond, c'est le miroir de nos vies ordinaires et jalonnées à la fois de déceptions et de satisfactions. Il y a surtout un grand message d'espoir derrière puisqu'on termine le roman sur une note pleine de confiance - quel bien fou !
Milady Feel Good Books, 2019 pour la traduction
Par Pauline Buscail. Titre VO : Needlemouse
Un roman qui séduira les lecteurs de Graeme Simsion, Ruth Hogan et Gail Honeyman
« Les hérissons sont recouverts de plus de cinq mille piquants qui leur servent de mécanisme de défense. S'il se sent menacé, le hérisson peut se rouler en boule pour protéger les parties vulnérables de son corps des prédateurs tels que les blaireaux ou les renards. Hélas, les hérissons se roulent aussi en boule en cas de forte circulation, ce qui explique qu'un grand nombre d'entre eux finisse tué sur les routes. »
Un couple presque parfait, de Marian Keyes
Un couple presque parfait ne raconte pas comment on tombe amoureux, mais comment on reste amoureux. Car l'histoire commence mal pour l'héroïne dont le mari vient de lui annoncer qu'il souhaite faire une pause et partir six mois en Asie du Sud-Est.
Amy est sonnée et ne cache pas sa déception. Elle doit désormais gérer seule son boulot et la famille. Un sacré bordel. Il faut dire que son rythme de vie est complètement fou. C'est même étourdissant combien on se laisse engloutir par cette frénésie (les premiers chapitres filent très, très vite). On ressent aussi ses angoisses, sa colère, son chagrin, son amertume. Mais on comprend peu à peu pourquoi et comment Amy et Hugh en sont arrivés là.
Au fond, l'histoire est banale mais formidablement exposée par Marian K. (prescriptrice du genre). Ça a un fond de chick-lit (ça court dans tous les sens, ça pouffe, ça ose et ça se plante) mais avec une conscience profonde et touchante du temps qui passe (les couples s'usent, les enfants vous bouffent, les parents vous minent, le boulot vous tue). La pression est partout, le quotidien pas franchement glamour. Et pourtant, on lit tout ça sur une sensation de légèreté. Ou d'effervescence. Car ça pétille du début à la fin, malgré les coups durs, les baisses de régime, les doutes etc. Le constat est désarmant.
Toutefois, si j'ai lu les 200-300 pages sans souci, j'ai fini par me lasser face au reste (le roman compte 700 pages). L'histoire s'essouffle face aux situations incongrues qui interviennent à tort et la solution paraît bien navrante après le passage du cyclone. Donc, un peu déçue sur la fin mais pas du tout mécontente d'avoir croisé cette famille extraordinaire et turbulente.
“ Manifestement, ce n'est pas la fin avec un grand F. Deux pas en avant, un pas en arrière. Ce n'est pas le terminus pour mes émotions. ”
éditions Hauteville (ex - Milady) , 2019 pour la traduction française par Agnès Jaubert
Daphné (La chronique des Bridgerton 1), de Julia Quinn
Relecture format audio.Par contre, la voix de la comédienne m'a longtemps déstabilisée car c'est aussi la voix de la série La Passe-Miroir que j'ai lue l'an dernier et qui est encore très présente dans mes souvenirs. Mais je ne regrette pas ce choix non plus car Clotilde Seille porte à merveille les chroniques savoureuses (et mondaines) des Bridgerton !
Ce premier tome ouvre donc le bal et se révèle jouissif par son caractère volage et enjoué. Lorsque Daphné et Simon se rencontrent, ils décident rapidement de faire semblant de se courtiser pour avoir la paix en société. Lui ne souhaite pas se marier, elle espère que sa cote grimpera en flèche en côtoyant un duc. Et ça fonctionne.
Du moins, Antony (l'aîné de la fratrie) n'est pas dupe et scrute les mains potentiellement baladeuses de son vieil ami. Il n'y a pas de hasard dans la vie. Et ce qui doit arriver arrivera, ou pas. Chaque chose en son temps.
Las, dès lors que le mariage a lieu, la relation du couple s'enlise. Le caractère maussade de Simon est exacerbé. L'homme est hanté par son enfance, son héritage, son père, son bégaiement. Il ne veut pas d'enfant et se sent piégé. Ouh, le vilain boudeur.
Cette partie casse un peu le rythme d'une lecture jusque-là guillerette et éloquente. Simon, arrête de te prendre le chou. Chéris ta douce et n'en parlons plus. La demoiselle Bridgerton est têtue et effrontée comme il faut. Forza Daphné ! Tu fais honneur à ta famille, conventionnelle et foldingue selon les circonstances.
Je poursuis donc la découverte au gré des parutions audio - 1 par mois. Et petite précision : non je n'ai pas vu la série Netflix.
©2008 Editions J'ai Lu (P)2021 Editions Gallimard
- Lu par : Clotilde Seille
- Série : La chronique des Bridgerton, Volume 1
- Durée : 11 h 38
⭐⭐⭐
Frangines, par Adèle Bréau
On entre dans ce roman comme dans une grande maison de famille, bruyante et bordélique.
Trois sœurs se retrouvent dans la maison de leur enfance où vit leur maman (séparée de leur père). Elles débarquent avec leurs enfants ou partenaires, mais surtout avec leurs bagages émotionnels.
Elles doivent en effet mettre à plat des années de non-dits qui ont pu porter à confusion et fragiliser des liens ô combien sacrés (j'en sais quelque chose).
On pose vite ses valises pour écouter leurs histoires, de mères, de filles, d'épouses, de femmes. Et moi, j'ai bu leurs paroles. Touchée par ce roman qui me parle et m'embarque dans sa bulle en faisant écho à mon propre vécu.
J'ai beaucoup aimé cette sensation presque apaisante car l'histoire se déroule en Provence en plein été, mais surtout elle me berce dans son cocon familial si cher à mon cœur.
Très doux, très joli roman !
JC Lattès, 2020
Mathilde, Violette et Louise sont sœurs. Depuis l’enfance, elles vivent leurs plus belles heures à La Garrigue, une bâtisse que leurs parents ont achetée autrefois à Saint-Rémy-de-Provence.
Tout les oppose et pourtant rien ne peut séparer Mathilde, éblouissante et dominatrice, Violette, qui a grandi dans l’ombre de son aînée, et Louise, la benjamine, née des années plus tard.
Cet été, les frangines se réunissent dans la demeure familiale pour la première fois depuis le drame de l’année précédente.
Entre petites exaspérations et révélations inattendues, ces retrouvailles vont bouleverser à jamais leur vie. Car les murs de La Garrigue, gardiens des secrets de trois générations, ne les protégeront peut-être plus.
⭐⭐⭐.5
L'Académie des femmes parfaites, de Helly Acton
- Est-ce que vous prévoyez toujours de partir en Thaïlande ?
- Absolument.
- Qui sait, peut-être que vous rencontrerez là-bas quelqu'un qui est sur la même longueur d'onde que vous.
- Je n'espère pas, docteur. Je crois que j'ai vraiment pris goût au célibat.
Amy Wright, trente-deux ans, est en couple avec Jamie depuis bientôt deux ans. Ni l'un ni l'autre ne semblent pressés de passer à la vitesse supérieure. C'est simplement la pression sociale qui rend la jeune femme fébrile et perplexe.
Lorsque son amoureux la convie pour une soirée spéciale, Amy s'imagine déjà recevoir sa demande romantique et tout le tralala. Or, le goujat la dépose dans un studio pour un nouveau programme de télé-réalité : Les oubliées de l'amour. La voilà plaquée en direct et candidate pour une émission consistant à faire un travail sur soi pour *s'améliorer* et ainsi devenir *la Perle* (femme parfaite).
// Emoji qui vomit //
En tout, elles seront sept femmes larguées par leur compagnon, enfermées dans une villa sous l'œil scrutateur des caméras. Elles doivent suivre une thérapie, accepter un relooking, lister leurs erreurs et vanter leurs mérites pour convaincre le public. Humour acide, nous voilà.
Le roman fusille un peu les travers de la société, l'image qu'on colle aux relations, la charge que subissent les femmes, les réseaux sociaux polluants, la notoriété à deux balles et tout ça. C'est assez surprenant de lire un roman de la collection &H qui ne soit pas du tout une romance au final. Et tant mieux.
Ça bouscule les lignes. Au final, la lecture montre qu'on peut également avoir un parcours de vie sans tomber dans le schéma mariage et maternité comme but ultime. Amy et ses nouvelles copines ont toutes des histoires qui les rendent attachantes, curieuses et particulières. J'ai bien aimé, c'était grinçant mais très positif !
HarperCollins France / coll. &H / 2020
Traduit par A. Morelli / Titre VO : The Shelf
⭐⭐⭐
Love and Other Words, de Christina Lauren
Encore un nouveau registre dans lequel s'illustre le duo Christina Lauren : la fiction féminine (women's fiction).
Dans cette histoire, nous ne suivons pas une romance aux clichés répandus, mais nous suivons pas à pas la relation entre deux amis d'enfance qui tombent amoureux, qui s'embrouillent et qui finalement se retrouvent dix ans après.
Pour tout comprendre, il faudra un peu de patience. Soit, 430 pages de tendresse, de pudeur et d'émotion à raconter une amitié amoureuse qui s'épanouit tranquillement. Cela nous donne un roman agréable et très touchant.
Mais dans lequel je me suis un peu ennuyée - c'est moins sexy que la série Beautiful et moins drôle que Josh et Hazel. Oups. Cela commence pourtant très bien, mais au fil des pages le tempo devient plus lent et long. Et les personnages ont de gros, gros bagages.
Il y a en fait un gouffre entre les discussions sans filtre des deux amis de longue date, une attitude sans complexe à aborder des sujets parfois sensibles, et pourtant, entre eux, il y a aussi des non-dits, des années de silence, des questions sans réponse, des doute à foison. Très bizarre.
Comme quoi, l'amitié entre garçon et fille n'est jamais lisse. Toutefois, cela reste une relation authentique et bouleversante. Seulement, pour moi, ça manquait de peps et de légèreté. C'est juste une question de goût car l'ensemble est sympa même si j'attendais plus de fun.
©2019 Hugo Roman (P)2019 Audible Studios
- Lu par : Lou Broclain
- Durée : 8 h 34
Macy, interne en pédiatrie, prépare son mariage avec Sean. Lorsqu'elle tombe sur Elliot - son premier amour - la vie parfaite qu'elle avait construite commence à se craqueler. Jadis, Elliot était tout pour Macy. Un ami précieux et un véritable soutien après le décès de sa mère. La nuit où il lui a finalement déclaré son amour, il lui a également brisé le cœur. Dix ans après leur rupture, le hasard les réunit. Combien de temps faudra-t-il aux deux héros pour découvrir ce qui a provoqué leur rupture ? Ce qui a mal tourné ?
Le véritable amour ne disparaît jamais des cœurs. Un récit entre passé et présent, le lecteur ignore jusqu'à la toute fin de l'ouvrage, jusqu'au dénouement final, ce qu'a fait Elliot, ce qui a mal tourné. Elliot parviendra-t-il à percer le secret des dix années de silence de Macy et à se dépasser lui-même, pour la convaincre que l'amour absolu existe ?
C'est donc l'histoire d'un amour de jeunesse plein de promesses, entre deux adolescents, interrompu en plein vol et qui évolue onze ans plus tard, en une histoire d'amour forte et confiante, entre adultes.
⭐⭐⭐
Winterwood : La forêt des âmes perdues, de Shea Ernshaw
Point fort du roman : son ambiance tellement ensorcelante.
Imaginez une jeune fille vivant isolée dans une maison au milieu des bois. Un nuit d'hiver, suite à une violente tempête, elle trouve un garçon porté disparu depuis quinze jours. Elle pense d'abord qu'il est mort car il est étendu, les yeux clos, la peau bleue. Mais voilà qu'il les ouvre soudainement et la fixe comme un hébété. Nora le recueille chez elle.
Mais rien n'est clair dans cette histoire. Le garçon s'appelle Oliver et parle peu. Sa mémoire est défaillante. Tout juste se souvient-il qu'il séjourne dans un camp pour jeunes en difficulté. Lorsqu'il décide d'y retourner, c'est pour s'en échapper à nouveau.
De son côté, Nora ne peut pas oublier leur rencontre. Elle a besoin de comprendre et décide de mener sa petite enquête. Par contre, il faut bien se figurer que le contexte est oppressant, qu'il fait très froid et que des légendes de sorcellerie courent sur la famille de Nora.
Donc, total respect pour cette atmosphère si particulière et qui rend la lecture mystérieuse et néanmoins envoûtante. Cela m'a énormément plu. J'avais plusieurs pistes en tête quant à l'issue du roman, et pourtant le dénouement m'a un peu prise de court. Une autre issue aurait été plus percutante, à mon goût, mais c'est très bien comme ça aussi.
Un bon roman au charme gothique et terriblement mélancolique. Je dis oui, oui et encore oui.
Rageot, 2020 - Traduit par Lilas Nord
⭐⭐⭐.5
Meurtres et pépites de chocolat (Hannah Swensen #1), de Joanne Fluke
J'ai lu les dix premiers chapitres de cette nouvelle série (à paraître chez Le Cherche Midi en Avril). Il semblerait que les éditeurs se chamaillent pour éditer des romans policiers dans la veine des Agatha Raisin : une héroïne ordinaire, des crimes dans une petite ville et une enquête conduite au petit bonheur la chance. No stress. Du pur "cosy mystery" donc.
Hannah Swensen vit et travaille à Eden Lake, dans le Minnesota, où elle possède une boutique de cookies. Un matin, elle découvre le cadavre de son livreur de lait. Et comme son beau-frère est également l'adjoint du shérif, elle accepte de lui rendre service en fouinant à droite et à gauche pour trouver des indices. Hmm. Du peu que j'ai lu jusqu'à présent, l'histoire manque de conviction et le personnage de Hannah ne m'est pas très sympathique.
C'est une jeune femme abrupte et mordante (on comprend sa lassitude face à sa mère qui veut la caser avec le dentiste). Mais il y a tout de même des clichés d'un autre temps, cf. la séance de maquillage et la robe de femme fatale. Sa propension à se mêler et avoir le dernier mot sur tout me gave un peu. Et son abord est plutôt froid. Je ne sais pas. Je suis encore sur la réserve.
Pour l'instant je suis moins sous le charme et mes séries anglaises conservent toute ma préférence, cf. Les détectives du Yorkshire, Son Espionne Royale mène l'enquête ou Flavia de Luce.
Le Cherche Midi, 2021 - Traduit par Florianne Vidal
Titre VO : Chocolate Chip Cookie Murder
Extrait disponible sur Netgalley
https://www.netgalley.fr/catalog/book/218035
Qui le sait ? ; de Lesley Kara
Ancienne alcoolique, Astrid suit une cure dans une ville en bord de mer. Elle n'a pas touché un verre depuis 192 jours, 7 heures et 15 minutes. Tout de suite, on sent la jeune femme fragile et vulnérable, traumatisée par son passé, rongée par la culpabilité et la frustration.
Sa rencontre avec Josh vient d'ailleurs tester ses limites. Doit-elle saisir cette main tendue ou d'abord lui confier son histoire ? Mais elle n'ose pas. Elle a perdu toute confiance en elle et a aussi beaucoup déçu ses proches (sa mère) au fil du temps donc ça laisse des traces.
Pour ne rien arranger, elle se sent perpétuellement sur le qui-vive. Comme si elle était traquée. Est-ce seulement de la paranoïa ? Astrid ne dit pas tout, elle se méfie. Elle a des secrets. Et une rupture avec un ex encore vivace dans son esprit.
Ce roman est surtout un drame psychologique, avec une narratrice confuse et peu fiable, avec qui il faut trier entre le vrai et le faux. Toutefois on s'attache à Astrid et on s'intéresse à son histoire en désirant comprendre - ce qui s'est passé avant son retour chez sa mère et ce qui se trame désormais dans cette station balnéaire, loin de ses démons qu'elle fuit désespérément.
Au final, c'est justement l'état mental, très chancelant, de la jeune femme qui donne du poids et de la force au récit. Astrid est paumée, pas très convaincante. Auprès d'elle, on absorbe, on guette, on appréhende un peu. D'où une ambiance nébuleuse pour une lecture désarmante. Ajoutez un rythme lent, une tension diffuse mais poignante. Ça donne des frissons.
Bref. Même si on se doute de certaines confessions, on tremble jusqu'au bout et on a le cœur qui se serre aussi face à cette histoire chaotique mais très touchante. C'était plutôt pas mal, donc.
éditions Les Escales / coll. les escales noires / 2021
Traduit par Clara Gourgon
⭐⭐⭐