13/04/20

Regarde-moi, par Aga Lesiewicz

Regarde moiKristin est photographe et mène une existence confortable au cœur de Londres. Son petit ami est également un artiste qui gambade à travers le monde. Libre et sans attache, leur vie se veut bohème et branchée. Mais cette belle façade se craquelle le jour où Kristin reçoit un premier mail anonyme, suivi par d'autres messages troublants, lesquels vont peu à peu mettre à sac son univers doré. Tous révèlent une photo de son intimité qui lui font réaliser qu'elle est traquée, chez elle, dans la rue, au boulot, partout. Après une tournée à l'étranger, son petit ami peine à lui apporter le réconfort souhaité. Cela semble d'ailleurs trop tard car les événements s'enchaînent et taillent en pièces toutes les certitudes.

Comme j'avais déjà lu son roman précédent (À perdre haleine) je savais à quoi m'attendre en matière de bon et moins bon dans celui-ci. Côté intrigue, ça tient la route. On nous promet un thriller urbain, claustrophobe et dérangeant, se jouant de nos terreurs les plus intimes. C'est effectivement le cas. Par contre, la lecture pêche au niveau des personnages, principalement l'héroïne qui agit de façon illogique (encore une fois). J'ai relevé plusieurs détails aberrants, comme reluquer le laveur de vitres et fantasmer sur le mari de sa copine... « Ça doit être hormonal, je ne me conduis jamais comme ça. » Ou disons que la nana est à cran mais elle saoule aussi.

J'ai donc été moins convaincue par ce roman comparé au précédent (À perdre haleine). J'avais vite senti le fin mot de l'histoire. Sinon j'ai bien aimé le cadre londonien mais moins accroché à la mécanique mise en place (la photographie, tout ça... bof bof). Les personnages... n'en parlons pas. Il y a aussi de grosses failles dans l'intrigue... toutefois, son climat sulfureux, ajouté au rythme mou, donne le ton et constitue une forme d'attrait. Un peu de langueur, de nonchalance, pourquoi pas. C'est une lecture correcte mais sans plus.

Belfond Noir (2018) - Traduit par Julia Taylor

⭐⭐⭐ 

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24/02/18

À perdre haleine, par Aga Lesiewicz

À PERDRE HALEINEVous allez détester cette héroïne ! 

Anna a trente-cinq ans, célibataire, elle vit seule avec son chien dans un quartier cossu près du parc de Hampstead Heath. Elle travaille dans une société de production, dans un service en pleine restructuration, mais ne craint pas pour son poste de manager. Après une relation de trois ans, elle vient également de rompre avec le charmant James. Parce que, trop charmant.

Anna recherche davantage, elle veut des frissons, de l'interdit, du tabou. Et bingo, un jour en faisant son footing dans le parc, elle croise un très bel homme - du type “Mannequin Dior” - et lui saute dessus pour palper le contenu de son short. No comment. La fois d'après, c'est elle qui se fait prendre contre un arbre. Une partie de jambes en l'air fougueuse et sous l'effet d'une pulsion incontrôlable. Eh ouais. Cela va se reproduire deux, trois fois. Le truc sordide et brutal, qui devient presque un besoin obsessionnel.

Le plus choquant, finalement, c'est qu'en parallèle une série de viols survient dans ce même parc. Puis des crimes. La police enquête, Anna doute mais refuse de lier son Mannequin Dior à cette réalité barbare. Sérieux, je ne compte plus le nombre de fois où j'ai cru halluciner, les yeux ronds comme des billes, en lisant tout ça. Heureusement on a une histoire qui tient la route et qui se ponctue de rebondissements inattendus. Du coup j'ai tourné les pages à toute vitesse, comme sous hypnose, tant je voulais découvrir le pot aux roses.

Il y a certes de nombreuses pistes envisagées, toutes empruntées en songeant que c'était plié, et puis... et puis... Franchement, c'est bien ficelé et assez redoutable comme lecture, même si l'héroïne n'agit pas toujours de façon cohérente et est assez imbue d'elle-même. J'avoue avoir été prise dans l'engrenage et embobinée royalement. J'ai également beaucoup aimé la totale immersion dans la vie londonienne à travers le quotidien d'une trentenaire au confort matériel indiscutable.

Au final, le roman inspire un certain malaise, qui s'oublie vite par son suspense efficace.

Belfond Noir, 2017 - Traduit de l'anglais par Claire-Marie Clévy

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