The Revolution of Ivy (The Book of Ivy #2), par Amy Engel
Suite et fin de la série & avis toujours ultra positif !
Je suis un peu coincée à présenter l'histoire sous peine de SPOILERS. Quoi qu'il en soit, ce que je retiens par-dessus tout, c'est la dévotion sans bornes de Bishop pour sa jeune épouse paumée. Mon cœur n'a eu de cesse de faire des loopings au fil des pages. Qu'est-ce que c'était bon. ♥
Finalement la série ne propose pas d'action à la Hunger Games (ou autres séries dystopiques) mais met le doigt sur l'émotion en traçant délicatement le parcours sensitif de l'héroïne. Ivy a grandi auprès d'un père et d'une sœur avides de vengeance et de pouvoir. Elle n'a jamais contesté son rôle dans leur projet d'assassiner le fils du président. Son mariage arrangé était une simple pièce du rouage. Ivy était donc formatée pour accomplir sa mission. Seulement la réalité va ruiner ses certitudes car Bishop est un être à part. Il est loin de l'image du fils héritier qui vivrait dans une douce utopie et attendrait son heure pour reprendre le flambeau. C'est une âme pure et noble. Il se montre patient, attentif et à l'écoute de ses besoins. Comment résister ? Ivy va peu à peu chavirer et sera submergée par ce trop-plein de sentiments dont elle ne sait que faire !
L'histoire est incroyable - même si elle se déroule dans un univers rude et peu enclin à la frivolité, elle nous embarque avec délicatesse dans une lecture captivante et profonde. On croise aussi des personnages attachants. Big up à Caleb et Ash qu'on quitte avec beaucoup de regret. En bref, la série mêle l'aventure, la survie, le sens du sacrifice et l'espoir d'une nouvelle vie avec beaucoup de brio. C'est excellent. Beau et très fort. Je n'oublierai pas de sitôt Bishop & Ivy. 😎✨
Lumen éditions, 2016 - Traduit par Anaïs Goacolou
// Repris en format poche chez PKJ.
⭐⭐⭐⭐⭐
Les affreusement sombres histoires de Sinistreville #2: Les jumeaux Traîne-Malheur, de Christopher William Hill
Les jumeaux Mortenberg vivent depuis leur plus jeune âge chez leur tante Gisela. Abandonnés par leurs parents, ils ont connu la maison de redressement pour enfants inadaptés avant la chaleur d'un foyer désargenté mais compatissant.
Pour mettre un peu de beurre dans les épinards, Tante Gisela loue parfois une chambre de la maison, d'où l'arrivée de cet étrange bonhomme, qui leur file les jetons et qui s'appelle Morbide. Tout indique qu'il s'agit d'un assassin. Les jumeaux s'imaginent déjà qu'il va supprimer leur tante dans son sommeil. En fouillant ses affaires, ils ont le choc de leur vie en découvrant dans une boîte à chapeau la tête de Gisela. Vite, la police ! Au meurtre... etc.
Greta et Feliks ne sont pas au bout de leurs surprises. Ils apprennent ainsi que leur tante a été actrice dans des films d'horreur, que les studios Von Merhart ont brûlé dans un incendie criminel et que la romancière Olga Van Veenen leur ouvre les portes de son château, mais attention, nous sommes à Sinistreville... où les meurtres, désastres et autres affaires macabres sont monnaie courante.
Ici l'espoir est vain et le bonheur, une utopie. Ah ah. Place à l'humour noir et féroce... Et c'est franchement jubilatoire ! J'avais déjà été séduite par la destinée déplorable de Hubert très, très méchant avant de me lancer dans cette nouvelle chronique. On retrouve l'atmosphère plombante, les drames en cascade, les détails glauques et les situations follement cocasses. C'est sympa et effrayant (pour de faux).
Flammarion jeunesse (2015) - traduit par Anaïs Goacolou
Couverture illustrée par Chris Riddell
#moisanglais_2018
Christopher William Hill est né en Cornouailles. Il aime le théâtre et les objets anciens. Il travaille beaucoup pour la radio. Les pièces qu’il a écrites pour les jeunes adolescents ont rencontré un succès international. Il a notamment écrit pour Flammarion jeunesse la série Les affreusement sombres histoires de Sinistreville.
Erik Vogler et les Crimes du Roi Blanc, de Beatriz Osés
Erik Vogler passe pour un adolescent excentrique et monomaniaque, avec ses petites lubies, ses manies, ses tics et ses tocs. Sa grand-mère Berta de Grasberg a beaucoup de mal à supporter ses bizarreries. Pourtant, c'est chez elle que le garçon devra passer ses vacances, au lieu d'un voyage à New York avec son père. Erik est très contrarié lorsqu'il arrive à la campagne et s'installe dans sa petite chambre poussiéreuse. Son séjour va être un calvaire. De plus, le garçon et la grand-mère ne cachent pas leurs sentiments réciproques à subir cette cohabitation sous la contrainte.
Le premier soir, par un nuit d'orage, Erik est surpris par une panne de courant au moment de prendre sa douche. Au même instant, il aperçoit un fantôme derrière la fenêtre et croit mourir de peur. Les jours suivants, d'autres indices lui font tourner la tête (une pièce d'un jeu d'échecs qui apparaît et disparaît, la sonate de Schubert qui s'enclenche sans raison, une page d'un poème de Goethe qu'il trouve dans ses affaires...). Inutile d'attendre de sa grand-mère un quelconque soutien. Au lieu de ça, Erik finit par comprendre qu'ON cherche à lui adresser un message et va s'intéresser aux récents faits divers. Chez lui, à Brême, une jeune fille de son âge, Sandra Nadel, a été retrouvée assassinée, mais son criminel court toujours. Erik va donc chercher à résoudre l'énigme.
Ce fantastique petit bouquin se lit d'une traite, tant il nous happe dans son histoire au suspense efficace. Les personnages aussi ne manquent pas de mordant et cassent la routine d'une osmose familiale idyllique. Erik Vogler est un garçon assez triste, solitaire, enfermé dans des mimétismes qui lui ôtent toute spontanéité, attaché à des petits gestes snobs (sa coiffure impeccable, ses chaussures de marque, sa tenue de rigueur, son eau plate à température ambiante qu'il commande tous les jours au café...). Sa grand-mère va vicieusement perturber ses habitudes, lui servir des soupes froides, des plats peu appétissants, lui présenter un voisin, Albert Zimmer, un prétentieux imbattable aux échecs.
C'est ainsi que ce trio improbable nous convie à suivre leurs aventures cocasses et palpitantes dans ce petit roman qui croque aussi bien leurs portraits avec humour sans alléger l'attente anxieuse et le climat angoissant de l'histoire. D'autres livres existent en version originale. Ce serait sympa de les voir traduits pour retrouver ce jeune héros hors du commun !
Traduit du castillan par Anaïs Goacolou (Erik Vogler y los crímenes del rey blanco) pour Hachette, mai 2016
Les Affreusement sombres histoires de Sinistreville : Hubert très très méchant, de Christopher William Hill
M. et Mme Brinkhoff avaient de hautes ambitions pour leur fils Hubert. Ils proposèrent ainsi sa candidature à l'Institut de Sinistreville, dont la réputation n'était plus à faire. L'enseignement y est élitiste et rigoureux mais promet un avenir glorieux. Entre ces murs sombres et glaciaux, Hubert trouva vite auprès de la jeune Isabella Myop, avec laquelle il préparait un prestigieux concours de violon, un réconfort certain pour résister aux assauts sournois de leurs professeurs tortionnaires jusqu'au jour fatidique des examens qui vont bouleverser la vie du garçon à jamais.
Attention, cette lecture baigne dans une atmosphère gothique et funeste qui pourrait bien faire dresser les cheveux sur la tête des enfants les plus sages ! Mais c'est divin. Affreusement divin. Hubert va en effet se métamorphoser en vengeur masqué pour réparer de terribles injustices et élaborer des plans tordus et machiavéliques, selon des ruses diaboliques, qui finissent par des crimes immondes. Vous criez au scandale ? trouvez ça amoral ? C'est sans connaître la personnalité des victimes, toutes plus perfides et vicieuses les unes que les autres.
Cette histoire cruelle et sans pitié ne serait pas fréquentable si elle n'était accompagnée d'une bonne louche d'ironie et d'un humour noir absolument délectable (ainsi, l'étonnante vengeance du Strudel !). L'originalité de cette série apporte un coup de fraîcheur dans les rayons jeunesse. C'est donc à suivre en toute impunité, car il me tarde de prolonger ce plaisir sans scrupule à parcourir les ruelles obscures et inquiétantes sur les traces du Saigneur de Sinistreville.
Flammarion ♦ janvier 2015 ♦ illustrations de Chris Riddell
Traduit par Anaïs Goacolou (Tales from Schwartzgarten : Osbert the Avenger)