04/02/20

En poche ! Valentine ou la belle saison, d'Anne-Laure Bondoux

Valentine Pocket

Une héroïne dans le creux de la vague, un retour aux sources et des fantômes dans les placards... Ce roman d'Anne Laure Bondoux nous plonge dans une douce introspection familiale : celle d'une sœur et d'un frère qui découvrent le secret de leurs parents, mais qui doivent aussi panser leurs propres blessures (séparation, divorce, carrière en berne).

En s'installant dans la maison de Monette, à la campagne, Valentine et Fred retrouvent de vieux amis avec lesquels ils forment une petite bande de pieds nickelés fort sympathiques. Entre parties de vélo et séances de running, tous cherchent un nouveau souffle, parlent de politique (campagne électorale 2017) et prennent la vie comme elle vient, avec son lot de promesses (brisées, déçues) ou d'espoirs (des grands, des beaux, des forts).

Cette lecture, sans prétention, va donc nous faire doucement mariner dans notre jus. L'histoire est tranquille, l'ambiance paisible, on se croirait dans du Anna Gavalda ou du Barbara Constantine, pour l'esprit communauté solidaire et famille d'adoption. Les personnages ici ne sont pas des naïfs, rêveurs ou inconscients, mais ils veulent saisir leurs secondes chances, ou du moins ce que la vie peut encore leur offrir. Et ils y croient.

Résultat, la lecture est sympa. Parfait pour la détente et pour oublier le quotidien morose. On s'évade avec nonchalance et on suit le parcours d'âmes désœuvrées en quête de paix intérieure. Un rendez-vous très intéressant et ultra positif !

Pocket (2019)

⭐⭐⭐

 

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28/11/18

Valentine ou la belle saison, d'Anne-Laure Bondoux

Valentine ou la belle saison lizzie

Une héroïne dans le creux de la vague, un retour aux sources et des fantômes dans les placards... Ce roman d'Anne Laure Bondoux nous plonge dans une douce introspection familiale : celle d'une sœur et d'un frère qui découvrent le secret de leurs parents, mais qui doivent aussi panser leurs propres blessures (séparation, divorce, carrière en berne).
En s'installant dans la maison de Monette, à la campagne, Valentine et Fred retrouvent de vieux amis avec lesquels ils forment une petite bande de pieds nickelés fort sympathiques. Entre parties de vélo et séances de running, tous cherchent un nouveau souffle, parlent de politique (campagne électorale 2017) et prennent la vie comme elle vient, avec son lot de promesses (brisées, déçues) ou d'espoirs (des grands, des beaux, des forts).
Cette lecture, sans prétention, va donc nous faire doucement mariner dans notre jus. L'histoire est tranquille, l'ambiance paisible, on se croirait dans du Anna Gavalda ou du Barbara Constantine, pour l'esprit communauté solidaire et famille d'adoption. Les personnages ici ne sont pas des naïfs, rêveurs ou inconscients, mais ils veulent encore saisir toutes les secondes chances que la vie leur offre.
Résultat, la lecture est sympa, c'est parfait pour la détente et ça vous change du quotidien tristoune. Le texte est lu par Fabienne Loriaux et Benoît Grimmiaux, deux voix agréables pour nous accompagner dans ce parcours des âmes désœuvrées en quête de paix intérieure. Un rendez-vous très intéressant.

©2018 Fleuve Éditions, département d'Univers Poche (P)2018 Lizzie, un département d'Univers Poche

 

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09/08/18

En poche ! La magnifique, d'Anne-Laure Bondoux

Roman préalablement publié sous le titre Pépites (2005)

la magnifique anne laure bondouxBella Rossa a vingt ans et possède une beauté sauvage (une chevelure rousse, des formes généreuses et une poitrine plantureuse qui lui attire bien des ennuis).
Elle s'occupe seule de la ferme familiale à Maussad-Vallée. Son père est devenu paralytique suite à une mauvaise chute et passe son temps à boire. Sa mère a fichu le camp des années plus tôt en suivant des pélerins vers l'Ouest.
Avec la guerre, Bella Rossa sent le vent tourner et décide de quitter la ferme après une altercation un peu chaude avec des soldats. Elle charge fissa son barda à bord d'une vieille carriole et décide de tenter sa chance en ruant elle aussi vers l'or.
En chemin, elle croise un séduisant sergent, Jaroslaw Modrzejewski... une rencontre pour le meilleur et pour le pire.


Caramba ! Voilà une histoire passionnante, qui nous fait vivre des émotions fortes et bouleversantes. Il y a certes une histoire d'amour orageuse, avec ses hauts et ses bas.
Mais elle ne doit pas nous faire oublier le beau
 portrait de femme dans toute sa complexité : sa conquête de la liberté et son lot de déconfitures.
Loin des clichés, le
 Far-West révèle aussi son univers cru et sans pitié. Notre Bella Rossa est farouche, elle ne manque pas de courage et va traverser des petites villes paumées, avec ses communautés inquiétantes, ou d'autres plus chaleureuses, sans masquer les drames humains toujours plus touchants.
C'est parfois dur, mais la fascination n'en est que plus intacte. Dès les premières lignes, on plonge aussitôt dans l'ambiance. On ressent un total dépaysement et un réel envoûtement. 
Les personnages sont attachants, le style de l'auteur est tour à tour poétique et captivant. Impossible de lâcher prise.
En somme, ce voyage au pays des cowboys et des prospecteurs, en plein Gold Rush, est juste parfait ! J'ai adoré.

Bayard coll. Je Bouquine (2018 pour la présente édition)

couverture illustrée par Frédéric Rébéna

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20/05/15

Et je danse, aussi de Jean-Claude Mourlevat & Anne-Laure Bondoux

« J'aime bien votre image des poussins perdus, et nous en avons une pleine basse-cour, j'ai l'impression ! Par habitude professionnelle, vous semblez vous le reprocher. Vous avez tort. Laissez l'ordre et la cohérence chronologique. La vraie vie est foutraque, ce n'est pas à vous que je vais l'apprendre. Continuez de me raconter ce qui vous passe par la tête, j'adore ça ! »

Et je danse, aussi

Quelle lecture lumineuse ! De suite, elle vous transporte dans un tourbillon de lettres, ponctuées de charme et d'humour, toutes plus savoureuses les unes que les autres, si bien qu'on ne s'arrête plus, une fois ouvert ce livre, on ne le referme plus avant la dernière page.

J'ai adoré cette rencontre entre un romancier à succès en manque d'inspiration et une jeune femme “grande, brune et grosse” qui souhaite partager avec lui ses secrets, sa folie, sa tendresse. C'est magique ! On se laisse emporter par le flot des mots qui coulent depuis la Drôme jusqu'à la Sarthe, et vice versa, mais le résultat est là : on sourit énormément et on suit le fil de cette amitié exceptionnelle, en l'enviant secrètement.

Anne-Laure Bondoux et Jean-Claude Mourlevat ont accompli un petit miracle avec ce roman simple, généreux, attachant et merveilleux. Ce sont 280 pages de rires et de larmes. 280 pages d'une histoire où s'emmêlent la famille, les amis, les rencontres amoureuses, la trahison et les cœurs brisés, la perte des illusions et le chagrin incommensurable. L'euphorie du début fera peu à peu place à une note plus grave, sans plomber l'ambiance générale, laquelle finira par retrouver ses flonflons et ses confettis avec la même insouciance. C'est juste fabuleux et entraînant !

♪♫ Ce livre va vous donner envie de chanter, d'écrire des mails à vos amis, de boire du schnaps et des tisanes, de faire le ménage dans votre vie, de croire aux fantômes, de courir après des poussins perdus, de pédaler en bord de mer ou de creuser une piscine. Ce livre va vous donner envie d'aimer. Et de danser, aussi ! ♫♪

Fleuve Noir ♦ mars 2015

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19/03/15

Tant que nous sommes vivants, d'Anne-Laure Bondoux

Tant que nous sommes vivants

Bo et Hama se rencontrent sur le chemin de l'usine et tombent instantanément amoureux. Comme une évidence. La ville aussi se sent pousser des ailes et ouvre un cabaret de spectacle pour distraire les ouvriers. Puis, c'est le drame. Il n'est guère plus le temps de rire et s'amuser, à la place il faut panser ses plaies et sécher ses larmes. La colère gronde et pousse notre couple d'amants maudits à fuir. Ils vont alors s'aventurer dans une forêt d'aulnes, où une étonnante fratrie va les conduire dans des galeries souterraines. Commence un nouveau chapitre pour une nouvelle vie d'apprentissage et de découverte. Hama et Bo forgent leurs liens avec la même passion et agrandissent leur cercle avec la naissance de leur fille. Et leur périple de continuer, à trois, toujours plus haut, toujours plus loin.

Finalement, ce roman est bien mystérieux, étrange, envoûtant. On a d'ailleurs la sensation d'être dans un conte fantastique, invitant le lecteur à dépasser sa zone de confort pour plonger dans un imaginaire original et fouillé. C'est particulièrement surprenant et entraînant. Par contre, je ne m'attendais pas à une histoire aussi triste. Même le bonheur privilégié de Bo et Hama va être mis à mal, rongé par l'amertume. Il faut dire aussi que les conflits s'enchaînent et vont meurtrir notre couple. Le temps use la passion, chiffonne les visages épanouis, éteint les regards énamourés. C'est beau et poignant, mais tout ça vous laisse d'humeur chagrine. Heureusement, Tsell reprendra le flambeau et se lancera sur les routes, à l'instar de ses parents, au rythme de son cœur qui bat pour un autre. Un livre émouvant, mais remarquable et riche en nuances.

Gallimard jeunesse, septembre 2014 ♦ illustrations : Hélène Druvert

En savoir plus : Le début et la suite, sans trop en dire

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05/01/11

Pêle-Mêle Clarabel #16

 

 

Avis de dernières lectures : smileyc052bis

Voici Lola et Lola agent secret d'Isabel Abedi. Une série drôle et punchy qui raconte les aventures rigolotes d'une petite allemande de 9 ans 1/2 qui rêve la nuit d'être une chanteuse de pop-rock et qui, le jour, aime beaucoup fourrer son nez dans les affaires des autres. Avec sa meilleure amie Flo (leur rencontre se passe dans le tome 1, et c'est déjà tout un programme !), Lola revêt la panoplie du parfait agent secret afin de s'introduire chez un critique gastronomique qui n'a pas digéré sa visite dans le restaurant familial, où bosse également la mère de Flo, et qui menace donc avec son article grognon de mettre en péril les affaires du père de Lola. En route, la demoiselle tombe amoureuse. A dix ans c'est terrible, beau, sérieux déjà et touchant - je n'oublie pas que c'est une lecture récréative, qui s'adresse à des mistinguettes qui ont l'âge de ma fille, et qui ont donc des attentes toutes propres, toutes lisses et bien gentilles. Et c'est tant mieux ! Car cette série aux allures girly (les illustrations d'Isabelle Maroger sont pour cela parfaites et craquantes) est fraîche, drôle et distrayante. A adopter ! Voir un aperçu sur le blog de l'illustratrice. (Bayard jeunesse, 2008 & 2010)

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Vous pensiez tout connaître des contes de fées et vous avez le goût de secouer tout ça en voulant des histoires qui partent dans tous les sens, tout en respectant la trame d'origine ? Optez donc pour les Anticontes de fées de Grégoire Solotareff ! Ce sont trois histoires à l'envers, trois histoires détournées des classiques et franchement c'est un régal. On découvre un Petit chaperon vert au caractère revêche, qui n'a pas peur du loup et qui peste de devoir mettre en garde sa copine au chaperon rouge, laquelle papillonne dans les bois sans craindre la bête féroce. Ha ha ! Non seulement Barbe Bleue cachait sa pièce secrète (sa salle des tortures) mais il aurait eu également un frère - Barbe Rose, un type gentil qui observait les crimes du tyran en attendant sagement son heure pour sauver les demoiselles trop curieuses. La cruauté de ce conte donne ici lieu à un grand moment d'humour. Barbe Rose, ou celui qui se rêvait nabab à la place du tortionnaire... le pied ! Et enfin, la Laide au bois dormant, ou comment une jumelle jugée trop laide a vécu à l'écart mais sans jalousie, profitant des 100 ans pour mener une vie heureuse et très calme (du moins, une petite vengeance envers la Reine mère n'est pas de refus, gnak gnak gnak). J'ai beaucoup aimé l'arrivée du prince charmant au look un peu voyou, qui vient enlever sa princesse avec sa tronçonneuse d'or. Les temps ne sont plus ce qu'ils étaient, et je trouve ça génial !  C'est une lecture originale, culottée et truculente. (L'école des loisirs, 2009) Illustrations de Nadja.

L'occasion de vous rappeler l'existence de Château l'attente de Linda Medley (Editions Ça et Là, novembre 2007) :

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Le poids de ce livre vous donnera des biscotos en béton, et c'est tant mieux aussi de découvrir son contenu alléchant, enchanteur, un peu barré et loufoque comme j'aime. Cela commence par une version de la Belle au bois dormant, classique et intéressante, mais après le départ de la princesse... Le château est abandonné, quelques âmes vont alors prendre possession des lieux et tous ont en commun d'être soit déboussolés ou incompris, rejetés par la vie ou touchés par un coup du sort. Ce Château l'Attente devient donc le rendez-vous de tous ceux qui veulent vivre une autre vie, en harmonie et en paix. C'est reposant, on s'y sent comme dans du coton, c'est doux et rassurant. On y croise un peu de tout - des humains, des animaux ou des créatures fantastiques. Tous ont une histoire attachante, chaque chapitre offre l'occasion d'en apprendre plus sur chacun d'eux. Et 450 pages plus loin, on a le sentiment d'être orphelin parce qu'il faut tous les quitter et retourner à sa vraie vie.
(Lecture destinée pour les plus adultes d'entre nous...)

Petite déception avec le nouveau roman de Colas Gutman, Les super-héros n'ont pas le vertige. smileyc089

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Comment vous dire ? Je suis une grande, GRANDE admiratrice des histoires de Colas Gutman. Et chacun de ses livres a été pour moi un régal de lecture. L'histoire de Maurice avait tout pour me plaire : on parle de super-héros. Et j'adore les super-héros ! Ajoutez cette ravissante couverture de Marc Boutavant, dont j'aime beaucoup le travail également, bref, les carottes étaient cuites. Mais non ! Quelle désillusion. Ce qui avait débuté dans un grand tourbillon d'humour a subitement glissé dans une certaine gravité inopinée. Oui, oui, il se passe un événement tragique, mais pourquoi ?! Je me suis posée la question sur son utilité. A la fin, je ne savais plus du tout où on allait, quel était le propos de l'histoire (la timidité, non ?...), pourquoi les parents ressemblaient à des pantins sans utilité, et si finalement la volonté de faire léger n'a pas été traitée trop maladroitement. Bon, on fera comme si. Et lisez La vie avant moi, c'est un petit bouquin génial !  (L'école des loisirs, 2010)

On change de registre, on opte pour un livre rigolo et qui NE SE PREND PAS DU TOUT AU SERIEUX : Krotokus 1er, Roi des Animaux de Caryl Ferey (Pocket jeunesse, 2010).

krotokusKrotokus est un monarque despotique, un monstre sanguinaire, particulièrement fainéant, qui se charge d'éliminer ses ennemis à force de coups bas. Pour mieux endormir son peuple, il mijote de marier son fils à une Danaïde - la princesse Papillon. Malheureusement celle-ci se fait enlever par des hyènes, au grand dam de sa dame de compagnie, la vache Pâquerette, complètement traumatisée par cette agression. La cour fait alors appel à Goupille, le renard qui craque pour le sexe féminin, le vin et les câlins. L'opération pour sauver la fiancée est lancée, les scènes à venir s'annoncent poilantes, délirantes, burlesques, cocasses et fatalement irrésistibles ! L'histoire s'adresse à la fois aux plus jeunes (la trame de l'histoire est simple, l'action trépidante, ça fonctionne toujours) et aux plus adultes (l'humour, les clins d'oeil font des étincelles, même si le second degré n'est pas toujours très clair pour les enfants, qu'importe...). C'est mieux que du prozac.

En voici un extrait,
- Tu me plais bien, petit renard, dit-elle. Mais ne m'appelle plus jamais reine : je renonce à ce titre idiot et me range près de mon peuple, et de tous les autres...
Les moustaches de Goupille frémirent de plaisir.
- Qu'à cela ne tienne, très, très chère... Je ne sais pas ce que vous avez prévu pour les cinquante prochaines années de votre vie, mais je suis d'accord pour les passer avec vous... si le coeur vous en dit, bien sûr.
Goupille souriait, mais son coeur battait comme des volets dans la tempête. La lionne prit son air le plus majestueux :
- Mon coeur est grand, dit-elle. Il y a bien assez de place pour un petit renard comme toi... Mais je te préviens : je n'aime que la douceur, l'amour et le rock'n roll.

Oh yeah.

Et pour terminer ce marathon de lectures cautionnées par mademoiselle ma fille... Dans la collection des destins extraordinaires des grands héros de la mythologie, je demande Lancelot du Lac. Cette version a été rédigée par Anne-Laure Bondoux. Oui, Anne-Laure Bondoux ! Hélas je n'ai pas trop retrouvé son brin de plume. Le style est simple, mis au service d'une histoire entraînante et instructive (notamment pour ceux qui ne connaissent pas !). Un peu trop simple, à mon goût. L'accent est porté sur l'amour fou de Lancelot pour Guenièvre - la fin ne dit pas ce qu'il adviendra d'eux après leur fuite de Camelot mais ce n'est pas ce qui compte... L'histoire ici veut montrer un Lancelot amoureux - un amoureux loyal et honnête, envers sa dame et envers lui-même. Un amoureux au coeur palpitant ! L'idée est noble et respectable. (Tourbillon, 2010) Illustrations de Joëlle Jolivet. 

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27/02/10

Nos français qui s'exportent !

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Jean-Claude Mourlevat : Le Combat d'Hiver  -) Winter's End

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Agnès Desarthe -  Mangez-moi  -)  Chez moi

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Anne-Laure Bondoux - Les Larmes de l'Assassin  -) The Killer's Tears

 

 

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23/01/09

Le temps des miracles - Anne Laure Bondoux

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C'est l'histoire d'un petit français égaré dans le Caucase, Koumaïl n'est qu'un bébé lorsqu'il est sauvé d'un accident de train par Gloria, qui le recueille et l'élève. Mais le pays entre en guerre, il faut partir, marcher droit devant. A sept ans, le garçon connaît déjà les abris de fortune, la faim, le froid et la menace de voir la milice débarquer. Gloria et lui s'enfoncent toujours plus loin dans les montagnes, lient des amitiés avec d'autres compagnons de misère qu'il faut sans cesse quitter dans la précipitation. Cela n'entache ni leur énergie ni leur espérance, car Koumaïl sait qu'il est citoyen de la république française et qu'il s'appelle Blaise Fortune. Gloria lui a assez raconté son histoire pour qu'il la ressasse jusqu'à tomber de fatigue. Il sait qu'un jour il doit retourner chez lui et retrouver sa mère, d'ailleurs Gloria s'occupe de tout, pour traverser le continent et les frontières on peut lui faire confiance.

Quel merveilleux roman ! C'est une histoire d'exil qui me rappelle quelque part le roman de l'italien Fabio Geda car ce sont deux livres qui racontent le périple d'un jeune garçon parti sur les routes pour retrouver un être cher mais qui savent échapper à tout ennui, toute morosité et toute tristesse. Que dire, que dire... du charme fou, de l'écriture sans pareille d'Anne-Laure Bondoux, des personnages tous plus extraordinaires les uns que les autres, du message d'espoir derrière chaque chapitre, des petites larmes de bonheur, des promesses d'amour aussi, des histoires qu'il faut sans cesse se raconter pour se créer un monde meilleur, se réinventer et s'offrir une vie plus belle, pleine d'espoir et de lumière... c'est un peu tout ça, et bien plus encore. Je vous laisse le plaisir de la découverte, c'est mon autre roman coup de coeur du moment (avec celui de Fabio Geda).

Bayard, 2009 - 255 pages - 11,90€

http://letempsdesmiracles.bondoux.net/

l'avis de Gaëlle

 

 

 

 

 

 

D'autres romans d'Anne-Laure Bondoux : PépitesLes larmes de l'assassin

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31/05/07

Pépites - Anne Laure Bondoux

pepitesBella Rossa a vingt ans, elle est sublime avec sa chevelure rousse, ses formes généreuses et sa poitrine opulente mais qui lui attire bien des ennuis. Elle s'occupe seule de la ferme familiale à Maussad-Vallée avec son père rendu paralytique suite à une chute de toit, et qui passe désormais son temps à ergoter et boire. La mère est partie quinze ans auparavant, en suivant une troupe de pélerins pour l'Ouest.
La vie de Bella Rossa va basculer avec l'arrivée de la guerre. En croisant des soldats en déroute, elle décide de charger son barda à bord d'une vieille carriole et s'en va chercher sa bonne fortune. Le chemin sera long, douloureux, criblé de plombs avec une pépite fichée dans le ventre... bref Bella Rossa doit se départir de la misère, des hommes, de la pauvreté et s'enfonce toujours plus vers l'Ouest, sur les traces des chercheurs d'or.
En route, le coeur de Bella Rossa a cogné pour un séduisant sergent, Jaroslaw Modrzejewski, pour qui ses sentiments sont si forts qu'ils vont se briser en découvrant la nature complexe du suborneur.

Mais c'est en lisant cette passionnante histoire qu'on en découvre plus sur cette palette très étendue où les émotions sont vives, bouleversantes et très fortes. Il y a une histoire d'amour au coeur de "Pépites", mais aussi un remarquable portrait de femme, sa conquête de la liberté, de la fortune et ses peines. Anne-Laure Bondoux offre un aperçu du Far-West dans sa splendide réalité : un univers cru, violent, réservé aux plus forts.
Le long périple de Bella Rossa est une visite de petites villes et de communautés inquiétantes, passablement rassurantes, derrière lesquelles des drames couvent. Mais la fascination n'en est que plus profonde. Dès les premières lignes lues, le lecteur est captivé par cette atmosphère. C'est rude, on ne fait pas dans la dentelle, aussi bien dans les dialogues ou dans la sexualité sous-jacente (mais jamais de scènes grivoises !). Pourtant c'est totalement dépaysant et justement envoûtant !

Je préconise un lectorat averti pour se plonger dans cette délicieuse littérature, et j'invite volontiers n'importe qui à balayer l'étiquette "jeunesse" pour pousser la curiosité. C'est foncièrement captivant, personnellement j'ai adoré et j'ai été complètement chamboulée par ce roman. On s'attache aux personnages, on savoure le style recherché d'Anne Laure Bondoux, bref on ne lève pas son nez de son livre de sitôt !
Et si les thèmes peuvent paraître choquants, troublants pour les confier aux adolescents, il faut savoir aussi que ce livre a le même ascendant qu'un Western à la télé ! ...

Bayard jeunesse, 350 pages. Septembre 2005. 350 pages - 11,90 euros. Illustration : Philippe Marcelé.

Prix Ado des Bibliothèques pour Tous 2005     -     Prix du Roman Historique de la ville de Poitiers 2005

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Du fantastique, du diabolique et de l'émotion pure

les_chatsCe sont les vacances d'été. Sebasto passe son temps chez Da, son grand-père d'adoption. Il est surpris d'y trouver un chat noir aux yeux d'argent. Bientôt, des phénomènes inexpliqués apparaissent et Sebasto est surpris d'apercevoir deux, puis trois, puis quatre chats absolument identiques ! Sebasto et son grand-père découvrent alors la malédiction qui menace le monde.
Roman fantastique pour les plus jeunes ? Oui. Ce livre est accessible pour les 10-11 ans et réveille tous les instincts contre l'horreur. On frissonne, on tremble, on se questionne. On n'hésite d'ailleurs pas à le qualifier de roman diabolique. De plus, l'utilisation des chats comme essence à cette histoire donne un poids extraordinaire : ce sont des animaux domestiques, mais auréolés de mille et une légendes qui sont entretenues grâce à ce genre de littérature !
Par contre, c'est un peu léger pour un adulte, mais les enfants vont adorer ! Le scénario est habile, bien écrit, son ambiance est mystérieuse, même angoissante !
Autant d'ingrédients efficaces pour cette recette.
Récompensé par le prix Chronos de littérature de jeunesse en 1999 par les élèves de 6e-5e.

Les Chats, par Marie Hélène Delval - Bayard - 154 pages . Mai 2005.  5.80 euros.

marmite_du_diableJ'ai trouvé ce livre décevant, j'ai même peiné pour en venir à bout alors qu'il n'est pas bien épais ! (180 pages) L'histoire était sommairement intéressante : un homme découvre un grotte préhistorique mais il est accusé d'avoir fabriqué de toutes pièces les preuves et les peintures de ce lieu inconnu. Pour preuve, l'homme a refusé de donner les indications pour visiter le site. Ce François Wilthbert s'était d'ailleurs honoré passablement d'un gros scandale en saccagant bêtement un site classé plusieurs années auparavant. Défait du milieu, il avait oeuvré en cachette. L'affaire s'est un peu enterrée car Wilthbert est mort d'un cancer foudroyant, et aujourd'hui son fils Nicolas se sent désoeuvré. Il aimerait rendre justice à son père, trouver la trace de cette grotte, faire taire les mauvaises langues. Mais en découvrant les carnets de son père, Nicolas décèle une face sombre et déplaisante qui plonge le garçon dans une colère latente.
Pour vraiment se plonger dans le bain, c'est-à-dire approcher la mystérieuse "Marmite du Diable", il faut au lecteur la patience de parvenir jusqu'à la page 130 ! Avant cela, on assiste surtout à l'agonie d'un adolescent mal dans sa peau, agacé et énervé, rancunier et presque haineux. Dans ce bouillon de sentiments amers, lui vient aussi une pulsion irrépressible pour les jeunes filles et le sexe. Faire l'amour devient une lubie, une envie obsédante, un désir "sauvage" !
Cela m'a surprise ! C'est bien la première fois que je découvre dans un roman "pour la jeunesse" qu'on aborde aussi franchement le sujet de la sexualité chez les adolescents ! Sans quoi, ce roman m'a également inspiré de l'ennui car l'intrigue est traînante. Les quelques bons passages parviennent tout juste à sauver les meubles, le sujet de la spéléologie est précis, les thèmes sont abordés avec finesse, l'atmosphère est sombre et pesante. Autant d'atouts pour attirer les lecteurs désireux d'une lecture où le personnage central leur ressemble comme deux gouttes d'eau ! (A partir de 12-13 ans).

La Marmite du Diable par Olivier Silloray - Bayard - 180 pages. Mars 2006. 10,90 euros.

larmes_de_l_assassinA découvrir dès 13 ans, préconise l'éditeur. Mais je me questionne sur le jeune lecteur en question, plongé dans cette histoire sombre. Comment relever la tête sans éprouver la chape qui s'y abat progressivement ? Moi, je me suis sentie clouée à mon siège. C'est noir, très noir. Dans une maison du bout de la terre, les parents de Paolo Poloverdo sont égorgés par un criminel, Angel Allegria. Il épargne le garçon et vit un an à ses côtés, quand arrive un autre inconnu, Luis Secunda. Tous trois vont "former une famille" de bric et de broc, seuls, loins, écorchés. C'est franchement glauque. S'ajoute toute l'âpreté du décor chilien, un pays de nulle part. J'avais franchement un nuage noir au-dessus de ma tête !

Mais finalement, j'ai été assez surprise puis touchée par le tournant des événements. Il y a un sursaut d'action et d'émotion dans l'histoire, très prenante donc. La relation entre l'enfant et l'assassin soulève plusieurs perplexités, mais certaines leçons psychologiques expliquent ce phénomène entre le bourreau et sa victime (= le syndrome de Stockholm). Paolo Poloverdo est un garçon très attachant, qui inspire de la pitié, hélas. Je n'aime pas ce sentiment. Pourtant ce n'est pas péjoratif ni réducteur, dans "Les larmes de l'assassin" le sentiment d'amour et d'affection est exploité différement. Ce roman tranche dans l'habituelle littérature jeunesse que j'explore, d'ailleurs ce livre se destine à tout public. Je ne suis pas la seule à le remarquer, et c'est vrai. Par contre, tout jeune lecteur risque de s'y perdre. Aussi je le conseille pour un lecteur averti, et pourquoi pas pour les adultes ? A noter : le choix du nom d'Angel Allegria n'est pas anodin, ange + joie ne mènent pas à "un assassin". Est-ce déjà signe de miséricorde ? Un bon livre, en tout cas.

Les larmes de l'Assassin, par Anne Laure Bondoux - Bayard - 340 pages. Mai 2003. 10,90 euros.

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