Une nouvelle vie pour Millie Plume, par Jacqueline Wilson
en poche !
Millie Plume a 14 ans et doit quitter l'Hôpital des Enfants Trouvés pour devenir servante chez un écrivain de livres pour enfants. Une perspective qui lui semble alléchante (elle rêve elle-même d'écrire), mais qui la trouve finalement amère. Elle est convaincue de ne pas être faite pour ce job et s'insurge contre le système des classes. En attendant des jours meilleurs, le soir dans sa chambre, elle écrit des lettres pour sa maman ou son frère Jem, en souhaitant les revoir bientôt.
Une nouvelle rencontre va pourtant lui apporter du baume en cœur : Bertie, un garçon boucher drôlement sympathique. Leur relation est croquignolette, ponctuée de rendez-vous dominicaux où ils butinent joyeusement. C'est vraiment mignon, même si cela place Millie dans une situation inconfortable, car Jem accapare toutes ses pensées. Il faut qu'elle le revoit pour avoir les idées plus claires ! En attendant, les choses se compliquent lorsqu'elle confie ses Mémoires à son employeur, qui va pomper toutes ses idées comme un mufle.
C'est du grand Jacqueline Wilson ! Où l'on se régale malgré nous à suivre les aventures malchanceuses d'une héroïne intelligente et vouée à accomplir de grandes choses. Cadre historique et fond de vérité sociale rendent l'histoire d'autant plus prenante et enrichissante. Le tout est assaisonné de joie, d'amour, de tendresse et d'innocence... bref ça se lit sans rechigner, avec grand plaisir, et on en redemande ! (Série en trois tomes, le troisième est disponible en grand format.)
Traduit par Alice Marchand ♦ Folio junior, mars 2014 ♦ Illustration de couverture : Anne Simon
“Il y avait tant de choses que je ne comprenais pas dans ce monde étrange (...), j'avais débarqué sur une autre planète.”
Suite des Malheurs de Millie Plume, cette nouvelle vie s'ouvre bravement sur une scène de cris, de larmes et de séparation. Il n'est nullement écrit que la félicité serait un droit chez notre petite Millie. Elle voit donc sa mère partir de l'Hôpital des Enfants Trouvés, malheureuse et désespérée. A 14 ans, elle doit aussi se prendre en charge et accepter un poste de servante chez un écrivain de livres pour enfants. Millie Plume est à moitié consolée, car sa rencontre avec l'homme ne lui laisse qu'une amère impression.
Et puis elle est convaincue de ne pas être faite pour ce job, elle s'insurge même contre le système de classes mais l'époque n'est pas à la révolution. Pour l'instant il lui faut se taire, plier l'échine et frotter le plancher au risque de s'user les mains. Le soir, seule dans sa petite chambre, avec son bout de chandelle, elle écrit des lettres pour sa maman ou son frère Jem, elle espère toujours trouver une solution et croit en un avenir meilleur.
Elle vient aussi de rencontrer Bertie, un garçon boucher drôlement sympathique. Leur relation est croquignolette, ponctuée de rendez-vous dominicaux où ils butinent joyeusement. C'est vraiment mignon, même si cela place Millie dans une situation inconfortable, car Jem occupe toujours une place très importante dans son cœur. Elle pense qu'en le revoyant, cela pourrait lui éclaircir les idées ! En attendant, les choses se compliquent lorsqu'elle confie ses Mémoires à son employeur, qui va pomper toutes ses idées comme un mufle, après quoi Millie éclate de colère.
Ce deuxième tome réserve à notre héroïne rousse et flamboyante son lot d'épreuves qui rendent compte des duretés de l'époque (victorienne), avec la condition des femmes, des malades et des enfants contraints au travail ingrat. Heureusement Millie fait montre d'un aplomb et d'un optimisme à tout crin. Elle est même prête à jouer les sirènes pour ne pas mourir de faim, ou refuse d'être arnaquée par une pseudo experte en spiritisme qui abuse de la détresse des gens pour se remplir les poches.
Bref, Millie est une jeune fille épatante. Ses aventures sont souvent remplies de belles rencontres, de coups durs et de rebondissements. Un troisième tome va conclure cette fabuleuse histoire, qui nous captive dès les premières pages.
Une nouvelle vie pour Millie Plume, par Jacqueline Wilson
Gallimard jeunesse, février 2013 - traduit par Alice Marchand - illustrations de Nick Sharratt
Illustration de couverture : Anne Simon - Le 1er tome est disponible en format poche, Folio junior.
Minuscule, farouche et rousse : je vous présente Millie Plume.
Passage en Folio junior du roman de Jacqueline Wilson paru l'an dernier en grand format :
Nous sommes en 1876, à Londres. Millie est un bébé abandonné, aussitôt placé en famille d'accueil où elle y passera cinq années joyeuses et insouciantes. Puis, la séparation. Les larmes. La déchirure. L'incompréhension. Retour à l'Hôpital des Enfants-Trouvés où l'attend une éducation stricte. Millie ne rigolera pas tous les jours, mais avec sa nature et sa force de caractère elle parvient à surmonter les sales coups montés par ses petites copines de chambrée, par supporter la rigueur du froid dans le lit, le manque de nourriture, les leçons de couture, la discipline des anciennes.
Millie souvent se sent seule, même quand elle retrouve par hasard ses soeurs ou frères d'adoption, ou quand elle s'attache à Polly, une nouvelle venue, ou Ida, qui travaille en cuisine et lui file en douce des raisins secs ou du sucre pour adoucir son porridge. En vrai, Millie n'arrive pas à se satisfaire de son existence. Elle rêve de liberté, ne veut pas finir soubrette, aspire à autre chose, à retrouver sa véritable mère (ne serait-ce point cette écuyère rencontrée un jour au village ?) et à revoir Jem, son grand frère chéri.
Ce qui est très délicat dans le roman, c'est le soupçon de mélange entre l'humour et la tendresse, la générosité et la détresse, la peine, le chagrin, la triste réalité d'un avenir bouché. C'est un joyeux fourre-tout, avec une fin vraiment trop édulcorée, envers laquelle on ne tient finalement pas rigueur. Car on souhaite le meilleur pour Millie Plume. Petite rouquine au tempérament volcanique, débordant d'énergie, elle n'a jamais baissé les bras face à l'adversité et s'est toujours promis de bouleverser ce que la vie avait de plus plat à lui offrir.
C'est une lecture très plaisante, avec une héroïne attachante, pétillante et pleine de sensibilité, où on passe un très bon moment. A noter qu'une suite vient de paraître en grand format, Une nouvelle vie pour Millie Plume.
Les malheurs de Millie Plume, par Jacqueline Wilson
Gallimard jeunesse, coll. Folio junior, 2013 - traduit par Cécile Dutheil de la Rochère
illustrations de Nick Sharratt - couverture : Anne Simon
Spooky Week : les choix de miss C. !
au programme, deux romans pour jeunes lecteurs qui aiment rigoler avec des personnages atypiques, qui n'hésitent pas à faire montre d'un joli langage fleuri et dont les aventures sauront dessiner un sourire sur les lèvres ...
Drôles de trolls, Tome 1 : Allez, les trolls ! ~ Alan MacDonald
Mark Beech (Illustrations), Vanessa Rubio (Traduction)
Ulrik sera-t-il sélectionné dans l'équipe de foot ? Pas sûr, car c'est un troll, plus doué pour la chasse aux chèvres que pour courir derrière un ballon. Les bottes à ventouses dont il est si fier ne valent sans doute pas les crampons de Gérald Fierotin, son détestable voisin humain. Et voilà que M. Troll père menace de lui voler sa place ! Grooaaar ! Bonjour les humains, voici les trolls, sales, rugissants, râleurs... mais tellement attachants.
C'est aussi drôle à lire qu'à regarder ! Les illustrations de Mark Beech nous rendent les trolls plus délirants que jamais. Non ce n'est pas du tout affreux ni dégoûtant, c'est cocasse et déjanté ! La rivalité entre la famille Fierotin et les Trolls est tout bonnement extrordinaire, dans le sens où ce n'est pas méchant mais gentiment moqueur (dans ce tome, par exemple, on s'affronte sur un terrain de foot). Et les illustrations de Mark Beech (cf. The everyday witch, un album jeunesse présenté tout récemment !) ne sont pas sans rappeler l'influence d'un certain Quentin Blake. D'ailleurs, s'il fallait continuer le jeu des comparaisons, j'ai trouvé que le langage imagé des trolls était quelque part équivalent au style du Bon Gros Géant de Roald Dahl ! :) Dans la famille Troll, on se dit des mots doux genre « mon grozaffreux » ou « mon horriblidou » et le papa demande à son fiston « Tu n’as pas brossé tes dents au moins, j’espère ? » avant qu’il s’en aille à l’école.
Ce genre d'humour est pile poil dans les cordes des jeunes lecteurs (dès 7-8 ans, selon le niveau). Pour filles ET garçons !
Folio cadet, 2008 - 140 pages - 5,50€
*-*-*-*-*-*
Panique chez les Bouledogre ~ Jean-François Ménard
Anne Simon (Illustrations)
Ah, l'horrible famille ! Pourquoi la jeune et jolie Aurélia fait-elle partie des Bouledogre ces êtres incultes et grossiers qui ne pensent qu'à s'empiffrer de viandre crue ? Si seulement elle pouvait vivre au Milieu des humains ! Un jour, miracle : elle rencontre un garçon beau et raffiné. Pourvu qu'il ne se rende pas compte qu'elle est une ogresse !
Argument de vente : Roméo et Juliette au pays des ogres !
Comment voulez-vous ne pas résister !?!
Et puis, sachant que ce texte était signé Jean-François Ménard, autrement connu pour avoir traduit Harry Potter ou Artemis Fowl, j'étais cuite comme les carottes ! Du coup, curieuse et alléchée, j'ai feuilleté ce livre avant de le confier à ma douce enfant...
Verdict : c'est très, très drôle ! C'est bien huilé pour le jeune public, on trouve des personnages affreux et ignobles, des ogres qui pillent les boucheries et s'empiffrent de viande, des insultes qui volent et de bonnes targnoles pour solde de tout compte... ouah j'étais servie. Les premières pages en mettent plein les mirettes. Pas étonnant que la prude et délicate Aurélia se sente si peu à sa place.
Elle aussi est fille d'ogres, et pourtant sa nature frêle et délicate ne peut l'imprimer. Elle fait un blocage avec la voracité de sa famille, la viande la dégoûte... bref Aurélia rêve d'une autre vie, elle se perd dans la lecture de ses livres qui lui font croire au prince charmant. A ce propos, ce beau parleur d'Homère n'aurait-il pas les traits du valeureux chevalier ? Serait-ce lui son prétendant ? (La scène de leur première rencontre est parfaitement risible, mais c'est charmant !)
Quelques chapitres plus loin, c'est le clash ! Aurélia qui tentait de dissimuler ses origines découvre que Homère est également un ogre et qu'il appartient au clan rival des Bouledogre, c'est un Croquebourru, et malheureusement leur amour est condamné. L'heure des drames a sonné, mais pas seulement, car chez les ogres, les règlements de compte sont bruyants, bavards et baveux.
C'est donc une agréable découverte pour jeunes lecteurs, un livre qui ne manque pas d'idées et qui est riche en jeux de mots savoureux. C'est d'ailleurs le point commun des deux lectures sélectionnées par la miss, et je trouve qu'elle fait preuve d'originalité et de facétie dans ses choix !
Hors-Piste / Gallimard jeunesse, 2009 - 208 pages - 9,50€