Rien ne t'efface, de Michel Bussi
Médecin à Saint-Jean-de-Luz, Maddi est témoin de la disparition tragique de son fils Esteban alors qu'il se promenait sur la plage. Dix ans plus tard, elle est de retour pour ressasser son souvenir quand elle croise la silhouette d'un garçon ressemblant trait pour trait à son fils.
Seulement, ce garçon s'appelle Tom et vit avec sa mère en Auvergne. Maddi a mené son enquête et décidé de le suivre. Elle est convaincue qu'elle doit sauver cet enfant du piège qui l'enferme (il vit dans une ferme délabrée avec une mère désœuvrée). Et puis des détails troublants viennent lui confirmer que ce Tom est son Esteban.
Philosophie bouddhiste, théorie de la réincarnation, duperie et mensonges... très vite, le roman se lance dans une imagination débordante. L'intrigue affiche également un très bon rythme, du suspense, des rebondissements. C'est donc tout naturellement qu'on accompagne cette femme médecin dans sa quête obsessionnelle à découvrir la vérité.
Maddi n'est cependant pas toute seule sur son chemin de croix, il y a son psy resté en Normandie, qui prétend l'aimer et prêt à tout abandonner pour lui prouver, l'assistante sociale partagée entre la croire et la suspecter, une vie de village chamboulée par une série de meurtres. Oui, oui, soudain la lecture paraît beaucoup moins lisse et insouciante.
Tout bon lecteur acharné se perdra en spéculations au fil des chapitres : la narratrice est-elle folle ? victime d'un coup monté ? le garçon est réel ou une créature manipulée ? qui tire les ficelles ? C'est tout à l'honneur de Michel Bussi de nous embrouiller les esprits. Bravo, ça fonctionne très bien. Le dénouement est certes plutôt chaotique, et moins bluffant, car à force d'ingurgiter ses livres, on pressent les ruses et les fausses pistes. Je suis moins naïve, monsieur.
Par contre, c'est toujours aussi divertissant et agréable à lire. Surtout pendant les vacances. Et le format audio est parfait pour m'assister à buller tranquillement tout en me triturant les méninges afin de dénouer les ficelles de cette intrigue retorse !
©2021 Michel Bussi et Presses de la Cité (P)2021 Lizzie, un département d'Univers Poche, Paris
- Lu par : Léovanie Raud, Marie Bouvet, Antoine Doignon
- Durée : 13 h
- Sur le thème puissant de la maternité, Michel Bussi livre un nouveau suspense addictif, vertigineux, servi par un twist de haut vol, dans lequel se justifie l'impensable par amour pour un enfant.
- Une intrigue magistrale, un twist virtuose pour le nouveau suspense 100% Bussi.
⭐⭐⭐
Le Prince brisé (Les héritiers #2), de Erin Watt
Deuxième tome lu aussitôt après avoir terminé La Princesse de Papier. Même constat : plaisir coupable, lecture addictive et famille détraquée. J'ADORE.
On retrouve notre Cendrillon chez les riches, sauf qu'elle vit un vrai cauchemar. Sa confiance a été brisée. Ses rêves piétinés. Retour à la case départ. Mais Ella est toujours déterminée, vindicative et farouche. Go, girl. Ne lâche rien. Chez les Royals, forcément tout fout le camp. Trop de mensonges, de trahisons, de ressentiments. Ils font tout de travers. Et le palais prend l'eau.
Ça bouillonne donc sur 400 pages // 9 heures d'écoute // et c'est palpitant. Excessif, infernal et un peu grotesque. Qu'importe, j'ai bu du petit lait et j'en veux encore. Hop, direction le troisième round ! :)
©2018 Hugo Roman (P)2018 Audible Studios
- Lu par : Célia Charpentier, Antoine Doignon
- Série : Les héritiers, Volume 2
- Durée : 8 h 54
- Bémol sur la voix d'Antoine Doignon. Parce que, 1. il me rappelait le personnage d'Adopted Love (bof). 2. il interprète très mal les rôles féminins, et nous donne une Ella niaise et balbutiante en présence de son mec (bof, bof). 3. Finalement, je préfère la lecture faite par Célia Charpentier (injustement décriée).
Reed Royal a tout. Il est beau, riche et possède une position sociale enviée de tous. Dans son école où ne sont admises que les familles de l'élite locale, les filles lui courent après et les garçons rêvent d'être comme lui. Et, pourtant, personne ne l'intéresse en dehors de sa famille. Mais ça, c'était avant l'arrivée d'Ella.
⭐⭐⭐⭐
Ton âme sœur (ou presque) (Blue Heron 5), de Kristan Higgins
Dernier tour de piste pour les habitants de Manningsport. Parmi cette chaleureuse communauté, le sort de Connor O'Rourke nous tenait à cœur. Le jumeau de Colleen, copropriétaire du bar en ville, réputé pour son caractère d'ours mal léché, a coutume d'affoler les pronostics pour connaître l'élue de son cœur.
En vérité, notre homme se consume d'amour pour la belle Jessica Dunn, dont il est fou amoureux depuis ses douze ans. Ils se voient en cachette mais passent leur temps à se séparer car Jess n'est pas prête à s'investir dans une relation sérieuse. Du moins, elle prend pour excuse son jeune frère Davey, qui souffre d'un retard mental et qui déteste Connor. Celui-ci fait preuve de patience et d'écoute auprès de sa douce, mais cette situation lui devient de plus en plus insupportable. Après sa demande en mariage et la rebuffade de trop, Connor a décrété qu'il arrêtait les frais. Terminé. Il a besoin de construire sa vie autrement. À prendre ou à laisser.
Autant dire qu'en lisant cette présentation, je n'avais PAS DU TOUT envie de me plonger dans cet épisode. La longue valse des hésitations, au secours. Mes craintes ont donc été fondées car l'histoire m'a semblé tellement triste et plate. D'entrée de jeu, les dés sont pipés. Le couple se connaît déjà et tourne autour du pot. Aucune séduction à venir, aucune interaction malicieuse. Ça sent le froid sibérien. Soupirs. Très vite, les complications que s'inventent Jessica pour freiner sa vie sentimentale s'avèrent agaçantes. La romance impossible, le couple qui s'aime et se quitte, inlassablement, non merci. C'est une rengaine insupportable et peu émoustillante. C'est comme un vieux plat réchauffé, dont on relève la saveur avec quelques épices, sauf que ça reste fade en bouche. Au fond, c'est un peu dommage de terminer une série aussi affriolante sur une note aussi contrariante. L'auteure ne propose rien dans ce roman, elle joue concrètement les prolongations. Cela reste mon sentiment personnel car évidemment l'ambiance de Blue Heron est rayonnante de gaieté et de bonne humeur. Elle nous imprègne et nous inonde de bonnes ondes. Une juste compensation pour nous faire oublier cette sensation de rendez-vous loupé avec Connor (un sombre idiot, tout de même, quand on songe à sa réflexion après sa première nuit avec Jess... ohmygod). J'attends d'autres romans de Kristan Higgins, the one and only, pourfendeuse à jamais de lectures onctueuses et qui rendent heureux. Merci Audible Studios pour cette exclu. #wewantmore
©2018 HarperCollins pour la traduction francaise. Traduit par Marie Lauzeral (P)2018 Audible Studios
- Lu par : Antoine Doignon, Lou Broclain
- Série : Blue Heron, livre audio 5
- Durée : 11 h env.
Bonne interprétation des deux comédiens, avec une préférence pour Lou Broclain, sensible et attachante. Le hic avec son partenaire masculin, ce sont les voix féminines (Jessica ou Colleen... non mais franchement). Bémol aussi pour Davey qu'on fait passer pour un môme alors qu'il a 26 ans (ok il souffre d'un retard mental mais il n'est pas débile non plus). Bien entendu, ça reste une excellente idée d'avoir plusieurs intervenants dans ce genre d'exercice. L'écoute globale a été très agréable, bravo.