En poche ! Les Enfants du fleuve, de Lisa Wingate
Memphis, 1939. Alors que leur mère est en plein accouchement difficile, les cinq enfants Foss sont arrachés de leur péniche pour être conduits dans un étrange orphelinat. On leur explique que leur maman est morte et que leur père a renoncé à ses droits parentaux. Les adorables bambins aux boucles blondes sont rapidement exhibés et présentés à des riches familles qui les adoptent les uns après les autres. Rill est l'aînée de la troupe, elle a douze ans et se rebiffe contre cette séparation forcée. Elle ne comprend pas non plus qu'on leur impose de changer de nom et qu'on leur interdise d'évoquer leur vraie histoire. En attendant, la fillette s'accroche pour supporter les conditions difficiles au foyer, les regards libidineux du gardien, les brimades des autres gamins. Leur famille est éclatée mais Rill ne perd pas espoir de sauver sa fratrie.
De nos jours, en Caroline du Sud, Avery Stafford est une jeune avocate à qui tout sourit. Elle vient de se fiancer à son ami d'enfance et se mobilise pour la nouvelle campagne de son père (sénateur) quand elle fait la rencontre d'une vieille dame qui s'émeut à la vue de son bracelet en forme de libellule. Un détail en amenant un autre, Avery va contacter un certain Trent Turner, chargé de remettre un courrier en mains propres à sa grand-mère, laquelle n'a hélas plus toute sa tête. Négociant au mieux, la jeune femme parvient à obtenir les documents qui la poussent à enquêter toujours plus loin sur un héritage familial complexe et inattendu.
Sitôt les premiers chapitres avalés, le temps de replacer chaque personnage dans son contexte, j'avoue que l'histoire n'a pas cessé de me hanter ! On suit avec passion les deux parcours racontés en parallèle, attendant avec fébrilité la collision, car l'intrigue est conduite de longue haleine et remue profondément notre corde sensible. On y découvre aussi le scandale Georgia Tann ou, pendant trente ans, son trafic d'adoptions sous le manteau a fait sa fortune, en volant les plus démunis pour complaire les foyers argentés. Bénéficiant au passage de complicités bienveillantes, son marché juteux n'a jamais été inquiété mais a propulsé de nombreuses familles dans un chaos sans nom.
En somme, cette lecture est excellente ! Elle m'a fait vivre mille émotions et se révèle étonnamment attachante. On se balade ainsi en plein cœur de l'Amérique bon chic bon genre à courir après une histoire invraisemblable, tour à tour romanesque, poignante et passionnante.
POCKET 2019 - Traduit par Aude Carlier
Les enfants du fleuve, de Lisa Wingate
Alors que leur mère est en plein accouchement difficile, les cinq enfants Foss sont arrachés de leur péniche pour être conduits dans un étrange orphelinat. On leur explique que leur maman est morte et que leur père a renoncé à ses droits parentaux. Les adorables bambins aux boucles blondes sont rapidement exhibés et présentés à des riches familles qui les adoptent les uns après les autres. Rill est l'aînée de la troupe, elle a douze ans et se rebiffe contre cette séparation forcée. Elle ne comprend pas non plus qu'on leur impose de changer de nom et qu'on leur interdise d'évoquer leur vraie histoire. En attendant, la fillette s'accroche pour supporter les conditions difficiles au foyer, les regards libidineux du gardien, les brimades des autres gamins... Leur famille est éclatée mais Rill ne perd pas espoir de sauver sa fratrie.
En Caroline du Sud, de nos jours, Avery Stafford est une jeune avocate à qui tout sourit. Elle vient de se fiancer à son ami d'enfance et se mobilise pour la nouvelle campagne de son père (sénateur) quand elle fait la rencontre d'une vieille dame qui s'émeut à la vue de son bracelet en forme de libellule. Un détail en amenant un autre, Avery va contacter un certain Trent Turner, chargé de remettre un courrier en mains propres à sa grand-mère, laquelle n'a hélas plus toute sa tête. Négociant au mieux, la jeune femme parvient à obtenir les documents qui la poussent à enquêter toujours plus loin sur un héritage familial complexe et inattendu.
Sitôt les premiers chapitres avalés, le temps de replacer chaque personnage dans son contexte, j'avoue que l'histoire n'a pas cessé de me hanter ! On suit avec passion les deux parcours racontés en parallèle, attendant avec fébrilité la collision, car l'intrigue est conduite de longue haleine et remue profondément notre corde sensible. On y découvre aussi le scandale Georgia Tann ou, pendant trente ans, son trafic d'adoptions sous le manteau a fait sa fortune, en volant les plus démunis pour complaire aux foyers argentés. Bénéficiant au passage de complicités bienveillantes, son marché juteux n'a jamais été inquiété mais propulsé de nombreuses familles dans un chaos sans nom.
En somme, cette lecture est excellente ! Elle m'a fait vivre mille émotions et se révèle étonnamment attachante. On se balade ainsi en plein cœur de l'Amérique bon chic bon genre à courir après une histoire invraisemblable, tour à tour romanesque, poignante et passionnante. Une belle trouvaille.
éditions Les escales (2018) - Traduit par Aude Carlier
La Maison des hautes falaises, de Karen Viggers
Karen Viggers est un auteur que je souhaitais découvrir depuis un moment, car je prévoyais une lecture riche en évasion, à l'instar des romans de Victoria Hislop. Le changement d'air est bien au rendez-vous - direction un coin paumé d'Australie, au bord de l'océan - par contre, l'histoire réserve des émotions contradictoires. On fait en effet la connaissance de deux personnages qui traversent l'existence en léchant leurs plaies mais qui refusent de s'épancher pour mieux chasser leurs vieux démons. Ils préfèrent, au contraire, les bichonner et les garder sous le coude. D'un côté, Lex avait une brillante carrière d'animateur et une vie de couple épanouissante, jusqu'à la perte tragique de son enfant. La soupape de sécurité ayant explosé, l'homme a tout plaqué pour s'installer dans un village de pêcheurs, à l'abri des regards. Un jour, il croise la route de Callista, une artiste locale, qui mène une vie de bohème. Elle aussi possède un passé parsemé de zones d'ombres, qu'elle préserve jalousement. Ces deux-là ont un coup de foudre. Ils vivent l'instant présent sans peur du lendemain, mais ne dévoilent rien de leurs fantômes. C'est dit comme ça, mais au fond c'est carrément borderline, et toute l'histoire ne cessera d'en faire la démonstration. Les personnages eux-mêmes ont conscience de leurs “émotions bordéliques”. Ce sont tous deux des êtres fêlés, handicapés sentimentalement, paralysés par le lâcher prise. Et bon sang comme c'est lourd à absorber ! J'ai eu beaucoup, beaucoup de mal à suivre leurs dérives et à cerner leur valse des hésitations. Tout est trop compliqué et accablant. Malgré tous mes efforts, je n'ai pas su m'attacher à Lex et Callista. Leur histoire est longue et lente à se déployer - trop d'atermoiements, aucune perspective rayonnante, et cerise sur le gâteau, une interminable séance de sauvetage de baleine en guise de dénouement ! Débroussaillez tout ça et vous obtenez un roman bien amer, un poil mélodramatique, sur fond de douce sérénade mélancolique...
Valérie Marchant, lectrice pour Audiolib, sauve les meubles par son interprétation sensible et agréable à l'oreille. Car si le roman décline effectivement son ode à la nature et à l'océan, il manque cruellement de vigueur à nous transporter dans le parcours de vie des deux protagonistes. De la délicatesse, de la beauté et de la poésie... certes, mais l'envolée romanesque peine à décoller ! Une déception, donc.
©2016 / 2008 / 2017 Karen Viggers / Éditions les Escales, un département d'Edi8 / Audiolib. Traduit par Aude Carlier
(P)2017 Audiolib - Texte lu par Valérie Marchant (durée : 12h 39)