Inheritance Games (Inheritance Games #1) de Jennifer Lynn Barnes
J'ai découvert ce roman en audio et je dois dire que le format colle parfaitement à l'ambiance baroque et inquiétante (l'écoute est entraînante) !Nous embarquons à bord dès les premières pages, quand l'héroïne de dix-sept ans, Avery Grambs, une lycéenne ordinaire qui a perdu sa maman et qui trime pour joindre les deux bouts, est curieusement conviée à la lecture d'un testament d'un riche inconnu lequel lui lègue sa fortune. Seule contrepartie : vivre un an dans le manoir des Hawthorne. Et ainsi cohabiter avec une famille dédaigneuse et rancunière.
Pause.
Dans votre tête, comme dans celle de la jeune fille, vous vous dites : comment et pourquoi. Toute la lecture se base donc sur cette intrigue : riche en suspense, en non-dits, en secrets et en énigmes. Que de faux-semblants et de mensonges. Cette famille incroyable planque en effet plusieurs fantômes dans les placards. Des disparitions. Des drames. Des trahisons. Et on découvre tout ça petit à petit. Splendeur et décadence chez les nantis.
Le concept n'est pas nouveau. Mais ça fonctionne très bien car la lecture est étonnamment rapide, les chapitres sont courts et dégainent les révélations à un rythme effréné. J'avais du mal à stopper la lecture tellement j'étais prise dans le feu de l'action.
Seul bémol : les personnages sont plutôt quelconques. Ou trop stéréotypés. On retrouve la nana solitaire, née sous une mauvaise étoile, intelligente et curieuse, mais propulsée au cœur de vieux tourments, avec quatre frangins qui ont appris à jouer des coudes pour ne pas perdre leurs intérêts. Ils sont beaux, séducteurs et joueurs. Portent aussi un lourd bagage émotionnel.
Les Hawthorne font pourtant front commun - contre la jeune Avery. Elle est avertie dès le départ. Surtout ne pas craquer pour eux. Pour Jameson ou pour Grayson. Verboten. Forbidden. À mon goût, ces sursauts romantiques sonnent faux. Et j'ai donc du mal à gober leur pathos, pour l'instant.
Pour conclure, ce premier tome ouvre le bal d'une saga familiale pleine de mystères ! Le roman se termine sur un nouvel aveu avec un énième défi pour l'héroïne. Bravo, l'invitation est lancée et acceptée. C'était une lecture très divertissante et captivante à écouter.
©2020 / 2022 Jennifer Lynn Barnes / éditions Pocket Jeunesse, département d'Univers Poche, pour la traduction française. Traduit par Guillaume Fournier (P)2022 Lizzie, un département d'Univers Poche
- Lu par : Audrey d'Hulstère
- Durée : 10 h 26
- Bravo à Audrey d'Hulstère pour son interprétation soignée et sensible. On se glisse dans la peau de l'héroïne avec confusion, on vit ses émotions, on ressent ses doutes et ses craintes. C'était très bien. Dosé comme il faut, ni trop ni peu.
#InheritanceGames #NetGalleyFrance
⭐⭐⭐⭐
Trois vœux, de Liane Moriarty
En bref : c'était bien, malgré quelques longueurs et la sensation d'étirer superficiellement l'intrigue !Le roman s'ouvre sur une scène volcanique, au restaurant, trois sœurs fêtent leur anniversaire quand soudain l'une d'elles se lève avec une fourchette plantée dans son ventre de femme enceinte. Eh ouais. Les petits meurtres en famille, ça me connaît.
Avant d'en arriver là, l'auteure procède à son schéma habituel en fouillant les souvenirs et en alternant personnages et situations pour planter le décor. Les trois sœurs, Lynn, Cat et Gemma, sont des triplées. Elles ont un peu grandi en étant des phénomènes de foire, exploitées par leur mère qui a bâti sa carrière sur leur dos.
Mais les filles gagnent à être connues, notamment pour leur parcours et leurs attentes qui partent dans tous les sens. Lynn maintient qu'elle peut gérer sa carrière, son couple et son enfant à parts égales. Cat découvre que son mari a eu une aventure. Et enfin Gemma enchaîne des déceptions amoureuses mais tombe sous le charme d'un serrurier aux cils incroyables.
Ces trois-là sont à la fois solidaires et garces entre elles. Elles ont le sens de la famille, se protègent et se soutiennent. Cependant, elles ne sont pas transparentes et souvent préfèrent un semblant d'apparence par peur d'être trop vulnérables.
En fait, j'ai bien aimé ce roman à travers son portrait des trois sœurs dont la relation est complice mais perfectible aussi. Je me suis sentie proche de l'une et l'autre à tour de rôle. Par contre, et c'est un reproche courant, le roman de Liane Moriarty est bancal avec des passages trop longs ou inutilement dilués. Pense-t-elle que ça alimente l'intrigue ou son suspense ? En tout cas, l'effet recherché est loupé. Ça casse le rythme et c'est limite ennuyeux par moments. Sans quoi, en comparaison des autres titres déjà lus, celui-ci est plutôt bon. Du moins, il ne déçoit pas !
©2021 Editions Albin Michel (P)2021 Audiolib
- Lu par : Audrey D'Hulstère
- Durée : 11 h 33
- Ce roman, mené comme un thriller, est un soap doux amer dont personne ne ressort indemne. Audrey D'Hulstère incarne à merveille ces trentenaires en pleine crise existentielle.
- La lecture audio est effectivement très bonne, grâce à sa comédienne aguerrie, qui joue subtilement avec les caractères et entretient savamment le doute et l'espoir au fil des chapitres. C'était très appréciable, et je pense que ça a contribué à ma bonne estime du roman.
⭐⭐⭐⭐
Un manoir en Cornouailles, par Eve Chase
Est-ce que je pouvais résister à une lecture se déroulant dans un manoir défraîchi, au fin fond des Cornouailles et abritant une famille brisée par un enchaînement de drames ? Absolument pas.
Je suis également plus que ravie de ma lecture. D'abord, parce que l'histoire est passionnante : construite sur deux époques, brassant les narrations (Amber en 1968 et Lorna trente ans plus tard).
On fait donc connaissance avec l'éblouissante famille Alton en vacances dans leur grandiose demeure : ils sont beaux, insouciants, comblés d'amour. Mais un soir d'orage, le jeune Barney tarde à rentrer à la maison. Sa maman part à cheval le retrouver. Et c'est le drame.
Les enfants ne se remettront jamais de cette soirée. Leur père, brisé par le chagrin, néglige la maison. Les dettes s'accumulent. C'est alors que Caroline Shawcross débarque avec son fils Lucian. Son arrivée va plonger la fratrie dans une grande confusion. L'union sacrée va se déliter et chaucn va chercher à fuir ces lieux frappés d'une terrible malédiction.
Lorsque Lorna découvre Pencraw, trente ans après, au hasard de ses pérégrinations, elle tombe immédiatement sous le charme mais ne soupçonne rien de son passé. La vieille Mrs Alton lui propose alors de séjourner quelques jours, au grand dam de son fiancé qui rentre seul à Londres. L'emprise du manoir sur Lorna est d'ailleurs perturbante car elle lui fait ressentir des émotions inédites mais bouleversantes. Elle aussi va puiser dans ses souvenirs enfouis pour faire ressortir ce qu'elle n'imaginait pas.
Enfin, tout ce que je peux en dire, c'est que le roman est captivant ! L'intrigue est bien ficelée, pas démentielle mais riche en suspense car elle accroche le lecteur du début à la fin. Certaines révélations sont poignantes et parfois attendues. Et ça m'a bien plu ! Je prévois de lire Les Filles du manoir Foxcote (le nouveau roman d'Eve Chase) très prochainement.
©2015 / 2021 Titre original : "Black Rabbit Hall" / NiL éditions, pour la traduction française. Traduit par Aline Oudoul (P)2021 Lizzie, un département d'Univers Poche
- Lu par : Audrey d'Hulstère, Cachou Kirsch
- Durée : 11 h 30
⭐⭐⭐⭐
Les Élus, de Veronica Roth
J'ai découvert par hasard ce nouveau roman de Veronica Roth, dans le catalogue des nouveautés audio plus précisément. Petit instant d'hésitation. Pause. Et j'ai cliqué. Haha.
En fait, je ne regrette pas du tout car j'ai été agréablement surprise par l'histoire.
Veronica Roth revisite sa ville de Chicago après des événements traumatisants (une force obscure, de la magie, des élus et un monde secouru non sans sacrifices). Dix ans ont donc passé mais les héros sont encore cabossés par cette amère expérience. En tête, Sloane traîne sa culpabilité comme une peau morte et sent que la mission est inachevée.
Évidemment, son instinct ne la trompe pas. Très vite, de nouveaux drames vont rappeler la bande (des cinq élus) pour les contraindre à reprendre du service.
Même si le roman n'est pas parfait non plus, il n'a pas déçu mes attentes pour autant. Les avis en moyenne étant mitigés, j'avais en effet un peu peur. Et puis, non. J'ai trouvé l'histoire bien construite, bien rythmée. Casting correct, suspense bien fichu. C'est un premier tome, et pourtant le roman se conclut sur une fin. Ceci dit, la suite m'interpelle. ^-^
Le format audio a également été du bonus pour moi : la performance se révèle vivante et dynamique. Gage d'un rendez-vous réussi. Youhou. J'avais d'étranges sensations de déjà-vu (The Umbrella Academy ou la série des éléments de Rachel Caine). Sensation fourre-tout mais positive car j'ai passé un très bon moment.
À votre tour de faire votre propre opinion au sujet de ce livre ! Foncez sans arrière-pensée.
©2021 Éditions Michel Lafon (P)2021 Lizzie, un département d’Univers Poche
- Lu par : Audrey d'Hulstère
- Durée : 13 h 55
Sloane, Matt, Ines, Albie et Esther, les élus, ont sauvé le monde il y a dix ans. Aujourd'hui, ils ont trente ans et célèbrent une décennie de paix, après leur victoire sur l'Obscur, dont le règne semait chaos et terreur sur Chicago. Tous sont prêts à oublier cette période affreuse et à profiter de leur notoriété pour réussir dans leurs carrières respectives.
Tous sauf Sloane, que sa célébrité encombre... Ces paparazzis qui la pourchassent dans les rues, et l'Obscur qui la poursuit dans ses rêves... et puis quel rôle a-t-elle joué dans cette aventure ? Privée de son libre arbitre, elle s'est contentée de faire ce qu'on exigeait d'elle : combattre, triompher, épouser Matt, le leader du groupe, l'Élu.
⭐⭐⭐⭐
Rituels, par Ellison Cooper
Ce roman est tortueux à souhait !
Sayer Altair croyait avoir tout compris des profils psychologiques des tueurs en série mais une récente enquête risque de chambouler toute sa science ! On vient de trouver, dans une maison abandonnée, le corps d'une jeune fille à qui l'on a injecté une drogue hallucinogène utilisée par les shamans durant les cérémonies rituelles. D'étranges symboles mayas sont également découverts, mais les indices n'ont pas fini d'orienter les enquêteurs vers un criminel à la logique implacable.
Scènes de crimes complexes, un tueur en série particulièrement retors, des enquêteurs baladés du début à la fin... j'ai même craint que trop de fausses pistes tuent le dénouement. J'ai déjà lu ça et cela a flingué le roman (cf. ce bon vieil Harry Quebert).
Mais bon, là franchement, je n'ai rien vu venir. Et c'est plutôt pas mal.
Il y a aussi un aspect addictif dans cette histoire (rythme, tension, mouvement) qui a rendu ma lecture obsédante et remarquable. On ne perd pas de temps, on cavale de gauche à droite. On suit Sayer dans une course contre la montre, avec un regard circonspect autour de soi. On vit ce roman à fond ! Et l'héroïne n'a pas tout dit donc on risque fort de la retrouver.
Par contre, l'explication finale est pour le moins paradoxale. Je dis ça, je dis rien.
Dernière chose, la lecture audio a aussi été profitable à cette lecture : Audrey d'Hulstère est excellente. Ajoutez une réalisation sonore pertinente, avec effets spéciaux ou vocaux, ce qui nous plonge littéralement dans l'ambiance. J'ai tendu l'oreille jusqu'à la dernière minute pour ne rien louper de ce scénario complexe et tendu.
©2018 Le cherche midi. Traduit par Cindy Colin Kapen. Titre VO : Caged. (P)2019 Audiolib
- Lu par : Audrey d'Hulstère
- Durée : 11 h 30 env.
Am Stram Gram, de M. J. Arlidge
Suis très perplexe après cette lecture.
Qui, pourtant, démarre fort : des couples sont enlevés pour être séquestrés dans des lieux sordides. Ils n'ont pas d'eau, pas de vivres, mais un pistolet chargé d'une seule balle. Le deal est clair : pour survivre, il faut éliminer l'autre.
Ce jeu morbide va hélas faire des adeptes et essaimer ses victimes dans tout Southampton. Pour l'équipe du commandant Helen Grace, la traque est dès lors obsessionnelle et sans pitié. Qu'importe si l'assassin est coriace, avec toujours une longueur d'avance.
L'ambiance au bureau est aussi tendue par la connaissance d'une taupe au sein de la brigade. Qui livre des infos au tortionnaire ? qui marchande des bribes de l'enquête à la presse ? En gros, tout fout le camp. Et on continue d'avaler des pages et des pages de scènes immondes avec un stoïcisme anormal.
Comme si ça ne suffisait pas, la vulgarité s'invite à la fête. À croire qu'on aurait pu oublier combien c'est glauque. Une surenchère inutile. Déjà que l'héroïne est particulièrement tordue dans son genre : chaleureuse comme un bloc de marbre et aimant pratiquer une vie sexuelle riche en sensations fortes.
Voilà, voilà. Des réjouissances peu folichonnes pour un roman dégobillant les travers et autres perversités de notre société. Je m'attendais peut-être à autre chose, je ne sais pas, je suis écœurée par tout ce que j'ai lu. Même le dénouement fout un coup au moral. C'est lugubre, très désagréable comme sensation.
Je vais digérer un peu avant d'ouvrir Il court, il court, le furet.
©2015 Éditions Les Escales, pour la traduction française. Traduit par Élodie Leplat (P)2019 Lizzie
- Lu par : Valérie Muzzi, Fabienne Loriaux, Audrey d'Hulstere, Aurélien Ringelheim
- Durée : 8 h 50 env.
REPRIS EN POCHE CHEZ 10-18
Virus L.I.V. 3 ou la mort des livres, de Christian Grenier
En 2095, deux clans s'opposent : les Lettrés et les Zappeurs. Tout est venu du plan rigoureux mis en œuvre par le gouvernement pour lutter contre le désamour de la lecture. En optant pour des méthodes radicales, ils ont provoqué la colère des Zappeurs, désormais passés dans la clandestinité et farouchement opposés à la lecture, aux mots, aux livres etc. Ils viennent même de propager un virus foudroyant qui détruit peu à peu les livres sitôt qu'on les ouvre pour entamer une lecture. Allis, une jeune romancière sourde et muette, est ainsi convoquée chez les Voyelles (membres élitistes issus de l'Académie Européenne des Intellectuels Officiels Unis). En plus de décrocher sa promotion, elle est chargée de partir en mission en s'infiltrant chez l'ennemi. En effet, depuis quelques mois, elle converse en ligne avec une dénommée Mondaye qui pourrait lui filer des tuyaux et faire avancer son enquête.
Est-ce encore utile de présenter ce célèbre roman de Christian Grenier ? Publié en 1998, le livre cherchait à répondre aux inquiétudes qui pesaient sur le bon vieux bouquin, et sa place au cœur des foyers, alors que les ebooks, les smartphones et internet lui faisaient cruellement concurrence. Allait-on vers la mort des livres ? Damned. L'auteur a donc pris le pari d'écrire une histoire inspirée du cultissime Fahrenheit 451 de Ray Bradbury (où les livres sont bannis et brûlés) en proposant une alternative originale. Et le résultat est top - truffé de références et d'humour, capable de nous transporter dans un imaginaire fabuleux, tout en offrant la possibilité de réfléchir et discuter sur les réflexes à adopter ! Au final, on rappelle que les sciences et les lettres font bon ménage - les deux pôles sont loin d'être incompatibles ou irréconciliables. On ressort ainsi au bout de 3 heures d'une écoute captivante (merci Audrey d'Hulstère), avec l'impression d'avoir voyagé dans le livre lui-même, d'avoir vécu au plus près l'aventure, frissons et émotions incluses. Bon pour une lecture passionnante et incontournable !
©1998 Hachette Livre. (P)2018 Audiolib. Lu par Audrey D'Hulstère (durée : 3h 35)