“My name's Val, not Buffy. Do I look like a blond cheerleader with questionable taste in men?”
Val Shapiro se transforme toutes les nuits en Tueuse de vampires. Cela permet d'alimenter en énergie sa moitié de succube qu'elle tente de refouler en elle, sauf que sa vie est frustrante. Sa famille vient de la mettre à la rue, ne supportant plus les risques inconsidérés qu'elle faisait courir à ses proches (sa demi-soeur Jen, par exemple).
Heureusement elle est recrutée par le chef de la Section des Crimes Obscurs et fait équipe avec un certain Dan Sullivan, qu'elle trouve de plus en plus à son goût. Mais comme elle a honte, ou peur, de sa part démoniaque (elle a donné le prénom de Lola à son succube), elle préfère se tenir à distance des autres et se sent donc très seule !
Chargée d'une enquête épineuse, Val va pouvoir se changer les idées, réaliser que la ville de San Antonio regorge de créatures maléfiques et combattre le Mal pendant qu'il est encore temps. De plus, elle est assistée d'un chien-démon, baptisé Croc, qui fait preuve d'un humour mordant. Dans l'intervalle, Val fera la rencontre opportune de son *cousin* Micah et compte énormément sur lui pour apprivoiser la bête qui dort en elle.
Voilà grosso-modo pour ce premier tome d'une série qui s'annonce, ma foi, pas trop mauvaise, mais pas transcendante non plus. Je pense que toutes les bases sont posées, pour permettre à l'auteur de mieux s'éparpiller par la suite afin d'enrichir son univers. Déjà son héroïne est attachante, pas chipoteuse, c'est une fonceuse, une vraie, qui réfléchit beaucoup et qui sait se poser les bonnes questions (elle n'a que 18 ans aussi). Elle a également besoin de tendresse, et d'amour, sans que ça tourne à l'obsession non plus.
J'ai apprécié ce mélange de force brute et de délicatesse, de prise de conscience et d'action dure et violente (ça reste de l'urban fantasy). Je n'ai peut-être pas envie de lire la suite immédiatement, mais j'y reviendrai sans doute car quelque chose m'a intriguée dans cette série.
Demon inside, tome 1 : Mords-moi par Parker Blue
Baam! éditions J'ai Lu, 2011 - traduction d'Emilie Etcheverry
"Oh come on," he says to the stone. "I promise to use it for the power of good. No girls' locker rooms, I swear."
(Ce deuxième tome a probablement bénéficié de mon appréciation enthousiaste du film, I am number Four, vu récemment.)
Au programme : plus d'action, moins de crise d'adolescence - ou presque.
John, Six et Sam sont en cavale, ils veulent retrouver les autres numéros et en découvrir davantage sur leurs origines. Ils ont aussi compris qu'ils ne devaient plus se planquer mais affronter leurs ennemis pour vaincre.
L'intrigue avance pas mal sur ce plan, le seul embêtement c'est d'avoir des pauses dans le récit pour suivre l'histoire de Marina, une jeune fille qui a grandi dans un couvent en Espagne. Elle aussi cherche des réponses à ses questions et a trouvé le début d'une piste en la personne de John Smith, lors de son tumultueux passage à Paradise dans l'Ohio.
Alors que j'avais été déçue par l'évolution du personnage central dans le 1er tome, j'ai cette fois trouvé que John s'impliquait plus sérieusement dans sa mission. De plus, ses déboires sentimentaux ne sont pas au centre de tout, ce qui est un soulagement. (Il pense beaucoup à Sarah, mais est également attiré par Six...)
En somme, cette suite opère une avancée intéressante qui fait honneur à la motivation ultime de la série, à savoir être de pure distraction, avec un zest de suspense et d'action. De nouvelles données peuvent surprendre, des nouveaux personnages font également leur apparition, le rythme est soutenu, parfois stressant et la fin est plutôt bluffante. De quoi titiller la curiosité et la patience du lecteur !
Le Pouvoir de Six, par Pittacus Lore
éditions J'ai Lu, coll. Baam!, 2012 - traduction de Marie de Prémonville
Numéro Quatre
Une déception, pour moi. La fin est touchante mais ne suffit pas pour rattraper l'histoire, laquelle s'est révélée plate et ennuyeuse. Le personnage central - Numéro Quatre - est en fait un gamin banal, qui tombe amoureux pour la première fois et va donc vouloir oublier la menace qui pèse sur son existence pour "croire" à une vie ordinaire. C'est bien gentil, mais ça passe au second plan l'essentiel de la trame, à savoir la planète Lorien, les méchants Mogadoriens et les autres enfants extraterrestres avec des Dons exceptionnels.
Il y a une quinzaine d'années, neuf enfants ont été envoyés sur Terre pour la survie de leur espèce. Ils ont été confiés à des tuteurs chargés de leur éducation, leur but étant de se fondre dans la masse, de ne jamais s'attacher et de survivre. Trois ont été retrouvés et assassinés.
Numéro Quatre - connu sous le nom de John Smith - arrive à Paradise, dans l'Ohio, avec Henri. Il commence à manifester un certain ras-le-bol et aspire à s'établir dans une ville, avoir des amis, tomber amoureux, se poser pour oublier son destin. Dès son premier jour de lycée, John craque pour la jolie Sarah et s'attire les foudres de son ex petit copain. Et dans la foulée, ses premiers Dons apparaissent, quitte à le plonger dans l'embarras.
L'essentiel du roman s'attache donc à l'évolution de ce garçon extraterrestre dans son milieu ordinaire - un lycée dans une petite ville américaine. C'est ce que j'ai trouvé tristement plat et insipide, l'action est lente et les problèmes existentiels du héros m'ont hélas peu touchée. En fait, nous sommes constamment dans l'attente et l'observation, et après avoir découvert ce roman grâce à la bande-annonce du film dont il est l'adaptation, je n'imaginais pas une intrigue aussi statique. J'ai clairement été frustrée !
L'action est plus pêchue dans les derniers chapitres, avec pas mal de rebondissements et des coups de théâtre plutôt saisissants. Ce n'est pas assez pour me convaincre, par contre j'avoue une profonde tendresse pour Bernie Kosar. Qui est Bernie Kosar ? Han, han. C'est un personnage qui m'a fait rire, trembler et même pleurer ! Bref, la suite paraîtra en VO à la fin de l'été 2011. Et notez le nom de l'auteur - Pittacus Lore ! Un extraterrestre, lui aussi... (frappé du même syndrome qui touche Lemony Snicket ou Pierdomenico Baccalario / Ulysse Moore).
Sans quoi, je ne peux que vous conseiller de découvrir la série Phaenomen d'Erik L'Homme ou Némésis de Catherine MacPhail, ainsi que les romans de Kevin Brooks (Being, iBoy...). Ils ne promettaient rien et se sont révélés agréablement surprenants, ce que je reproche au roman de Pittacus Lore. Numéro Quatre n'est, en somme, qu'un soufflé appétissant, qui s'est dégonflé à l'air libre. Je suis déçue !
Numéro Quatre - Pittacus Lore
Baam ! (2011) - 447 pages - 13,80€
traduit de l'anglais (USA) par Marie de Prémonville
Sortie française du film, réalisé par D.J. Caruso, le 16 mars.