13/06/21

L’Été du cyclone, de Beatriz Williams

L’Été du cycloneSi vous aimez les histoires d'amitié, d'amour et de trahison, prenez place car cette lecture va vous réserver une belle tranche d'intrigue dramatique (et néanmoins captivante) !

Tout commence en 1931. Lily et Budgie sont étudiantes et amies d'enfance lorsqu'elles rencontrent deux beaux sportifs, Graham et Nick. Ce dernier tombe immédiatement sous le charme de la douce et très discrète Lily. Le coup de foudre est réciproque. Leur liaison doit cependant demeurer secrète, en raison du qu'en-dira-t-on.

Lorsqu'on les retrouve quelques années plus tard, en 1938, Lily est en vacances dans la maison de famille à Seaview. Elle est célibataire, veille sur sa sœur de six ans et retrouve pour la première fois Budgie... qui vient d'épouser Nick. 😲

Oui, j'avoue, l'histoire peut parfois sonner creuse et téléphonée, mais qu'importe : j'ai été envoûtée par l'ambiance. Charme vintage à fond. Des décors de rêve, soleil et plage, insouciance estivale. Des jeunes gens désœuvrés fument et boivent du champagne pour occuper leur temps.

Qu'on ne s'y trompe pas, non plus, il règne comme une impression de calme avant la tempête dans ce théâtre à ciel ouvert. Certes, le dénouement m'a parfois fait froncer les sourcils mais cela ne gâte nullement mon excellente appréciation.

C'était un voyage incroyable, tout en élan enflammé et souffle romanesque. J'ai beaucoup aimé. 💛

Belfond, 2015 - Traduit par Julia Taylor

Titre VO : A Hundred Summers

⭐⭐⭐⭐

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13/05/20

Les lumières de Cape Cod, par Beatriz Williams

Les lumières de Cape CodTrès, très attirée par l'ambiance côte est américaine, années 60, résidences cossues surplombant les plages et abritant des drames familiaux sur les traces des Kennedy... j'ai donc dévoré ce livre en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire ! Mais si j'admets que ça se lit vite et bien, le contenu est souvent gnangnan. 😏

Tiny Hardcastle est l'épouse comblée du prochain candidat aux élections présidentielles (du moins, Frank fait tout pour). Il n'hésite donc pas à mettre en scène son couple et conforter l'illusion d'un bonheur sans nuage. Car la réalité est autre : Tiny est malheureuse et ne trouve plus sa place parmi ce clan oppressant. Le retour du héros de guerre a également remué de vieux souvenirs d'une idylle survenue lors de ses fiançailles et qui s'est interrompue dans les larmes. Aujourd'hui Tiny est victime de chantage. Son passé toque à sa porte et il est temps de régler sa dette. Sa sœur Pepper débarque à son tour pour insuffler à son existence un peu d'exubérance et d'hypothétiques scandales. Un été chaud brûlant se prépare.

Je suis assez lucide quant aux défauts du roman mais je ne regrette pas ma lecture qui m'a fait voyager dans un univers propice aux fantasmes. Avec sa silhouette blonde et gracile, Tiny détient un certain potentiel hitchcockien (un savant mélange de force et faiblesse). Elle renonce à la passion pour se plier aux jeux des convenances dans cette Amérique puritaine. Seulement, le pouvoir et le mensonge l'étouffent et la poussent à se rebeller. Le soutien de sa petite sœur est d'ailleurs formidable ! ... Et me donne envie de lire les histoires des autres sœurs Schuyler - cf. La vie secrète de Violet Grant et Une maison sur l'océan - car je crois avoir pris goût à toute cette matière sucrée et lourde (ça me fait penser à du Lucinda Riley ou c'est tout comme). Quoi qu'il en soit, c'est une lecture délicieuse et qui invite à la détente !

Pocket (2018) - Traduit par Julia Taylor pour les éditions Belfond

Titre VO : Tiny Little Thing

⭐⭐⭐⭐

 

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23/06/15

Teaser Tuesday #62

Teaser_tuesday

Cent quatre-vingts kilomètres de route tortueuse s'étendent entre les grilles de l'université de Smith College et le stade de football de Darmouth, et Budgie conduit comme elle fait tout le reste : à toute vitesse.
Les feuilles scintillent dans des tons dorés, orangés et rouges, elles se détachent du ciel bleu où le soleil brille sans un nuage, créant une impression de chaleur trompeuse. Budgie a décrété que nous devions prendre la décapotable et conduire cheveux au vent, mais je grelotte. Enroulée dans mon gilet de laine, je m'agrippe à mon chapeau.
Elle rit d'un air moqueur.
- Tu devrais ôter ton chapeau, ma belle. Tu me fais penser à ma mère. Elle croit que ce serait la fin du monde si quelqu'un voyait ses cheveux.
Elle doit crier pour que je l'entende, avec tout ce vent.
- Ce n'est pas ça ! réponds-je en criant aussi.
La vérité, c'est que mes cheveux se transformeront en une boule d'herbes sèches si je les libère du chapeau cloche en laine noire qui les enveloppe ; les jolies petites boucles de Budgie, elles, volettent délicatement dans le vent et se remettront parfaitement en place à la fin du voyage.
L'Été du Cyclone - Beatriz Williams

Il y a longtemps, Harold, tu m'as dit : 
- Il y a tant de choses que nous ne voyons pas.
- Que veux-tu dire ? ai-je demandé, tandis que mon cœur faisait un bond dans ma poitrine.
- Les choses qui sont juste sous nos yeux, as-tu répliqué.
Tu conduisais comme tu le faisais toujours et j'étais assise sur le siège passager. La nuit tombait, je m'en souviens, et nous retournions sans doute à la brasserie. Au loin, les lampadaires parsemaient de taches de lumière la lisière bleue velours de Dartmour et la lune était, elle, une discrète tache de craie.
J'avais la vérité sur le bout de la langue. Je ne pouvais plus le supporter.
- Range-toi sur le côté, ai-je presque crié. Écoute-moi, Harold Fry...
La Lettre de Queenie (Tout ce qu'elle n'a pas pu dire à Harold Fry) - Rachel Joyce

Catherine s'arc-boute mais elle n'a plus rien à sortir. Elle s'agrippe à l'émail froid et relève la tête pour regarder dans le miroir. Le visage qui lui fait face n'est pas celui avec lequel elle est allée se coucher. Ce visage, elle l'a déjà vu et elle comptait bien ne jamais le revoir. Elle s'examine sous cette nouvelle lumière crue puis elle mouille un gant, s'essuie la bouche et le presse contre ses yeux, comme pour éteindre la peur qui brûle en eux.
« Est-ce que ça va ? »
La voix de son mari la fait sursauter. Elle espérait qu'il ne se réveillerait pas. Qu'il la laisserait tranquille.
« Mieux, maintenant », ment-elle en éteignant la lumière. Puis elle débite un nouveau mensonge. « Ce doit être le plat à emporter d'hier soir qui n'est pas passé. » Elle se tourne vers lui, une ombre au cœur de la nuit.
« Retourne te coucher. Je vais bien », murmure-t-elle. Il dort quasiment debout, mais il tend tout de même le bras et pose la main sur son épaule.
« Tu en es sûre ?
- Oui », répond-elle. Sa seule certitude, c'est son besoin d'être seule.
« Robert. Promis. Je te rejoins dans une minute. »
Il laisse ses doigts s'attarder un moment sur son bras, puis il cède. Elle attend d'être certaine qu'il s'est rendormi avant de regagner leur chambre.
Elle l'observe, posé à l'envers, encore ouvert, tel qu'elle l'a laissé : ce livre auquel elle s'est fiée.
Révélée - Renee Knight

- Allez, réveille-toi. Je nous ai organisé une petite aventure. Une aventurette. Juste pour une journée. On part en expédition. Jake ouvrit les rideaux : Tu dis toujours qu'il faut se lever plus tôt pour profiter de cette lumière. Et tu as raison. C'est magnifique. Les ombres qui apparaissent avec l'éblouissante clarté du jour sont pas encore là. C'est splendide.
L'esprit encore endormi, Will se releva sur un coude, énumérant dans sa tête les objets qu'il avait sous les yeux : armoire, sac à dos, télévision, chaise. Un thermos de la taille d'une bouteille de plongée, bouché par du liège. La photo de deux poissons aux yeux globuleux. Des traces brunes au plafond qui formaient un archipel. Une table de chevet avec de faux miroirs. Il n'arrivait pas à se souvenir du nom de l'hôtel ni même de la ville où ils se trouvaient. Will avait l'impression que derrière la porte de la chambre se trouvait une vaste monde étrange et inhospitalier qu'il n'était pas encore prêt à affronter. Il se frotta les yeux.
- De quoi tu parles ?
- Je suis réveillé depuis plus d'une heure et j'ai trouvé une super-opportunité. On va voir une cascade secrète. Alors fais ton sac : short, t-shirt, maillot... Le type nous attend dehors.
- Quel type ?
- Howard, un mec cool, peut-être juste un peu étrange....
Traqué - Simon Lewis

Posté par clarabel76 à 08:30:00 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
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