"PS: Ne laissez pas les chats vous convaincre que les bonnets péruviens vous vont bien. "

Quelle lecture désopilante ! J'avais complètement zappé ce livre, à cause de sa couverture, de son gros succès... bref j'étais méfiante. Je n'avais lu aucun résumé, j'ignorais tout de l'histoire, je savais juste que c'était drôle. Finalement, j'ai dit, banco ! En route pour l'aventure !
Et tout de suite, j'ai accroché, j'ai gloussé, j'ai reconnu en cette Julie une héroïne épatante et très attachante, c'était une vraie copine, une fille avec qui on aimerait tout de suite se lier, pour se joindre à sa joyeuse bande, pour partager les délires des soirées entre filles, pour vivre de folles épopées nocturnes, comme des plans d'évacuations de tank noir hyper stylé, pour tomber amoureuse d'un patronyme (Ricardo Patatras !), pour se coincer la main dans une boîte aux lettres, pour croiser son regard, jour après jour, pour le suivre dans son jogging, ou se payer une filature avec un bonnet péruvien sur la tête...
Mais quelle bidonnade ! J'ai plus d'une fois éclaté de rire, toute seule, devant alors expliquer à mon entourage pourquoi je riais autant, et bizarrement ce que je tentais de leur raconter me semblait creux et ridicule, mais tant pis. J'ai dévoré mon livre, c'était mon bien le plus précieux, d'un seul coup, il ne fallait pas m'en détourner, pas m'en séparer. Je voulais encore de l'histoire rocambolesque entre Julie et Ric. C'est tellement bon !
Pour tout dire, c'est une délicieuse comédie romantique, aux aventures burlesques et aux personnages complètement dingues, une vraie parodie de la vie, mais qu'est-ce que ça fait du bien de lire une sucrerie pareille ! Cela vous procure un sentiment de bonheur pur et immense, c'est simple mais tellement précieux, avec une belle morale à la fin : « Il faut tout espérer, au risque d'être déçu. Il faut tout éprouver au risque d'être blessé, tout donner au risque d'être volé. Ce qui vaut la peine d'être vécu vous met forcément en danger. » ♥
Demain j'arrête ! par Gilles Legardinier (Pocket, avril 2013)
Qu'était devenue ma cité médiévale, son charme pittoresque, ses allées sombres et tortueuses ?
Cela faisait trop longtemps que je repoussais le moment de lire Rose, je ne m'explique pas pourquoi, car tout de suite, dès les premières notes au son de la voix de Nathalie Hons (également la voix d'Aibileen dans La couleur des sentiments), j'ai été captivée par cette histoire.
Nous sommes au cœur de Paris, sous le Second Empire. Un certain baron a décidé de moderniser les petites rues de la capitale, en rasant des quartiers entiers, ce qui forcément suscite la grogne des habitants. Dans la rue Childebert, nous découvrons Rose Bazelet, une veuve d'une soixantaine d'années, qui est farouchement attachée à sa maison et à ses souvenirs. La plupart de ses voisins vont se résoudre à partir, seule Rose va résister et se cacher dans la cave, avec la complicité d'un chiffonnier. Dans l'attente de la destruction de sa demeure, Rose écrit son journal et nous raconte l'histoire de sa maison, inévitablement attachée à celle de sa vie.
Rose écrit à son époux, Armand, un homme bon et amoureux, frappé trop tôt par la maladie. Elle revoit leur rencontre et leur félicité conjugale, la naissance de leurs enfants, puis la déchéance et la mort. Elle raconte aussi comment elle a pu survivre à son deuil, notamment grâce à sa passion dévorante pour la lecture et son amitié avec Alexandrine Walker, une jeune fleuriste.
J'ai, très sincèrement, aimé cette histoire pleine d'élégance et nimbée d'un charme délicatement suranné. J'ai eu le sentiment d'être littéralement transportée à cette époque, de partager cette petite vie pimpante de la rue Childebert. La plume de Rose est douce, pudique et sensible. C'est un bonheur d'écouter une telle histoire. Seul le secret, qu'elle nous dévoile sur la fin, me laisse quelque peu perplexe. Cette anecdote m'est apparue sordide au cœur de cette lecture qui était pour moi simple, mais sophistiquée. Un léger bémol qui n'enlève strictement en rien tout le bien que j'ai pensé de ce très beau roman !
Rose, par Tatiana de Rosnay
éditions Héloïse d'Ormesson / Audiolib, 2011 - traduit par Raymond Clarinard
Texte intégral lu par Nathalie Hons (durée d'écoute : 4 h 55)
"... en tant que lecteur, il faut faire confiance à l'auteur, au poète. Ils savent comment s'y prendre pour nous extirper de notre vie ordinaire et nous envoyer tanguer dans un autre monde dont nous n'avions même pas soupçonné l'existence."
"We teleported. Like in Star Trek or Harry Potter, sort of. No! Like in Dr. Who if you think of the Tardis! Holy canola !"
Voilà le quatrième et dernier tome de la série, qui se veut une bonne conclusion pour une lecture charmante et souvent pleine d'humour. Le seul défaut de ce tome-ci, comme pour le précédent, repose dans les longueurs. Après tout, j'estime que l'auteur aurait pu goupiller les deux livres en un seul pour rendre son intrigue encore plus entraînante et riche en intensité dramatique et romantique.
A ce propos, Zara est toujours confrontée à son casse-tête sentimental, entre Nick, son premier amour, et Astley, le roi lutin qui a toute ma préférence, la jeune fille a du souci à se faire, sans oublier la menace de l'Apocalypse, le roi Frank et Isla la folle qui veulent la zigouiller, les kidnappings répétés des habitants de Bedford, bref Zara qui rêvait de sauver le monde va pouvoir réaliser son vieux rêve !
C'est seulement dans la deuxième partie du roman qu'on entre dans le vif du sujet, avec un sacré twist dans les derniers chapitres qui risque de vous inspirer des cris d'horreur. Je n'en dévoile pas davantage, mais j'ai traversé un petit moment de flottement à ne plus savoir quoi penser. Là, je dois avouer, Carrie Jones a été grandiose !
Avec son style enthousiaste et souvent maladroit, l'auteur a réussi à mener sa série vers une issue honorable, sans prétention, et c'est ce qui m'a tout le temps plu au cours de la lecture. Je me suis amusée, j'ai un peu rêvé, j'ai été bluffée, j'ai pesté, j'ai soupiré, mais au final je ne regrette pas cette découverte, cela ne fait pas de cette série un rendez-vous incontournable, juste un bon moment à passer.
Désolation (Envoûtement #4) - Carrie Jones
City éditions, 2012 - traduction d'Ariane Maksioutine