Le Pont des Tempêtes (The Bridge Kingdom #1) de Danielle L. Jensen
Waouh ! J'ai adoré. 🥰
Pour tout un ensemble : l'univers, l'ambiance, les personnages, la politique, la romance, l'action et la fin. Bonté divine, c'est d'une intensité. C'est fou.
Lara a grandi dans le désert et suivi une formation de tueuse avant de devenir l'épouse du roi Aren d’Ithicana. Son père, le roi de Maridrina, entend ainsi respecter le Traité des Quinze ans en offrant la main de son héritière. Mais il a surtout l'intention d'en faire son arme secrète et de l'envoyer comme espionne sur les terres ennemies pour débusquer les plans du fameux Pont des Tempêtes.
L'arrivée de la jeune femme ne se déroule pas dans la joie et l'allégresse. Tout d'abord, les deux camps se jugent froidement et comprennent vite qu'il leur faudra du temps pour gagner une confiance réciproque. Lara est rompue à cet exercice puisqu'elle a été entraînée pour charmer le jeune roi. Or, Aren est difficilement corruptible. Même s'il se montre courtois, il est aussi très distant.
Et puis, il y a le climat sur l'île où Lara vient de s'installer. Une île sans cesse menacée par les intempéries, les attaques répétées, les navires à refouler, les catapultes à charger, les falaises et les rochers qui jonchent les alentours, les requins et les serpents plus puissants que des poisons, ou les grand-mères vicieuses à mater. La vie à Ithicana est loin, très loin des trésors promis.
Sincèrement, je vous invite à plonger au cœur de cette lecture, pour vous imprégner des décors et ses vibrations, mais aussi pour vivre cette aventure avec force et passion. Je vous mets au défi de ne pas ressentir pleinement le tourbillon des éléments. L'océan en furie, les combats épiques et la tension brûlante entre les personnages... Lara Veliant, la sulfureuse. Et Aren Kertell, le démon barbare.
Lara est une jeune femme sournoise. Elle agit sans scrupule et dans le seul but de trahir. Quitte à duper son mari, alors qu'il déploie des trésors de patience et dévoile une âme pure et idéaliste *déchirement*. Mais Lara veut sauver son peuple et étouffe le moindre remords pour y parvenir. Et c'est pour ça qu'on tourne les pages en rageant, et en réprimant notre frustration, car c'est un dilemme de chaque instant. Chaque geste de tendresse est une bille supplémentaire au plan en cours.
Mais ce couple gagne à être connu. Leur passion n'est pas dévorante. Il y a du désir entre eux, très fort. Et des barrières, des mensonges, des trahisons. Mon cœur de midinette a fondu comme du beuure au soleil. Certaines scènes sont ...🔞🤞🤭
Bref. Je ressors un peu gauchement de ma bulle. Je suis encore étourdie, avec la boule au ventre. Purée, je crois avoir vécu l'histoire à fond. C'était magique. Petit soulagement de savoir que la suite est annoncée pour l'automne 2023. Merci ♥
Éditions Bragelonne, 2023 pour la traduction. Trad. par Laurence Boischot. Illustrations : Fabrice Borio, Audrey Manzano
// Existe une édition collector de toute beauté ! N'hésitez pas. Pour 28€ le travail est de qualité. //
⭐⭐⭐⭐⭐🖤
Block 46, de Johana Gustawsson
Alexis Castells, une française installée à Londres, écrit des livres sur les maniaques criminels et les dossiers les plus tordus impliquant des psychopathes. La jeune femme s'est fait un nom dans la profession et avoue exercer cette fascination morbide pour se “guérir” d'une perte traumatisante, mais ceci appartient à son jardin secret. Depuis, Alexis mène une vie mondaine et superficielle, refusant de s'investir dans toute nouvelle relation. Son univers de nouveau s'effondre à l'annonce du meurtre sauvage de son amie Linnéa, une créatrice de bijoux, originaire de Suède. Alexis parvient à convaincre une vieille connaissance, la profileuse Emily Roy, de participer à l'enquête et se rend sur place pour constater qu'un serial killer sévit en toute impunité dans la région de Falkenberg sans jamais avoir alerté la police jusqu'à présent. En parallèle de cette sombre histoire, on plonge aussi dans l'enfer des camps de concentration pour suivre le calvaire d'un jeune allemand, Erich Ebner, un étudiant en médecine qui va servir d'assistant au Doktor Horst Fleisher dans le fameux Block 46. Ce chassé-croisé entre le passé et le présent va naturellement alimenter l'investigation menée de concert par Alexis et Emily, mais chaque élément est amené au compte-gouttes et accentue l'atmosphère poisseuse et pesante du livre. L'ensemble est plutôt bien construit, malgré quelques maladresses et le besoin de déballer des détails glauques, sans doute pour rendre le récit plus saisissant (la surenchère, parfois... faut y prendre garde !). Cela reste néanmoins un premier roman agréable à parcourir, particulièrement bien ficelé et documenté, avec une fin assez surprenante et menée à un train d'enfer. L'auteur a réuni de bons ingrédients pour rendre une copie tout à fait correcte et convenir d'une lecture efficace et prenante.
Avec l'aimable autorisation des éditions Bragelonne, 2015
Le Dernier jardin (intégrale) de Lauren DeStefano
« Tell freedom I said hello. »
La trilogie de Lauren DeStefano, Le Dernier jardin, réunie en intégrale (1062 pages) pour 9,99 € -
en format e-book.
Attention, cette intégrale ne sera proposée que pour une durée limitée. Vous avez jusqu'au 4 mars pour en faire l'acquisition !
Vivants, d'Isaac Marion
R est un zombie. Il n'a pas de nom, pas de pouls. Mais il rêve. Dans la carcasse d'un Boeing, sa nouvelle demeure, il passe son temps à écouter du Sinatra sur sa vieille platine. R est nostalgique d'un temps dont il n'a gardé aucun souvenir. Son existence d'âme errante lui pèse. Un zombie avec une conscience ? Sérieusement ? Eh oui.
Un jour, lors d'un raid avec ses potes décérébrés, R tue un jeune milicien, lui avale sa cervelle et épargne la vie de la jeune fille qui l'accompagnait. Car R vient d'être frappé d'un étrange phénomène : il s'est retrouvé dans la tête de sa victime, un dénommé Perry. Déboussolé, il entraîne Julie avec lui, dans son royaume des damnés.
Ahem. Je range ma perplexité dans ma poche.
Julie, plutôt docile en de pareilles circonstances, va se fondre dans l'univers de R et ainsi assouvir sa grande curiosité sur les zombies. Et l'on parle d'une histoire d'amour ? Attendez, ne nous emballons pas, et puis c'est techniquement im-po-ssi-ble. Même R nous livre des détails à ce sujet qui dissipent tout malentendu. Merci.
Par contre, chose étonnante, je me suis surprise à rire, mais rire, en lisant ce roman.
Loin d'être un zombie amorphe, R se révèle un narrateur faisant montre d'un humour sarcastique, avec un solide sens de la dérision. Julie aussi a du répondant, mais sous son apparence de fille forte, se cache un être sensible, fragilisé par le décès de sa mère et l'éducation militaire de son père.
Et puis, tout va basculer : Julie se rend à l'évidence, sa place n'est pas dans ce repère de morts-vivants. Mais R n'envisage pas d'être séparé d'elle. Solution de l'équation ? Notre couple improbable doit se résoudre à cet amour maudit ? Non plus. Quitte à tout perdre, autant prendre tous les risques. Yalla !
Ainsi se déroule cette histoire absolument ahurissante, menée tambour battant, totalement imprévisible et sauvage. J'ai ri, mais alors quelle bonne surprise ! Moi qui considérais avec perplexité ce roman proposant une « histoire d'amour entre un Mort et une Vivante », j'ai finalement découvert un récit étonnamment drôle et qui sort des sentiers battus.
Seul le dénouement me laisse dubitative, mais ne nuit pas à mon enthousiasme global. Mine de rien, j'ai tout de même souligné pas mal de répliques hilarantes...
« - J'ai faim, dit-elle.
Je la regarde sans comprendre. Faim ? Qu'est-ce qu'elle veut ? Un bras ou une jambe ? Du sang chaud, de la viande et de la force vitale ? C'est une Vivante... elle veut peut-être se manger elle-même ? »
Ah ! ah ! ...
Bragelonne, octobre 2011 pour la présente édition ♦ traduit par Benoît Domis (Warm Bodies)
Succubus Blues ~ Richelle Mead
Bragelonne, 2009 - 380 pages - 20€
Traduit de l'anglais (USA) par Benoît Domis
J'ignorais tout de la signification du mot succube, entendez : un démon qui prend l'apparence d'une femme pour avoir des relations sexuelles avec un mortel. Ha-ha. Ma curiosité a toutefois été titillée, ça et le fait que l'histoire se passe dans un monde autour des livres ... j'étais cliente !
Georgina Kincaid, l'héroïne, travaille dans une librairie. Elle est succube mais déteste ça. Ses réflexions et ses attitudes s'attachent plus à celles d'une humaine, jusqu'à son apparence, irréprochable de séduction, qui fait tourner la tête à tous les hommes sur son passage.
Cela commence par sa rencontre avec son auteur préféré, Seth Mortensen, qui se révèle sous un jour nouveau. Beaucoup moins brillant qu'à l'écrit, l'homme est un introverti peu sûr de lui, fasciné par la belle Georgina, pourtant il recule plus souvent qu'il n'entreprend. Mais il faut souvent se méfier de l'eau qui dort !
C'est Roman Smith, un type croisé entre les rayons de la librairie, qui rendra Georgina fébrile d'excitation rien qu'à sa vue. Il est beau, il est sexy, il est charmant, il est culotté. Il est le fruit défendu. Georgina se fait violence de ne pas succomber, car elle connaît les conséquences, aussi elle se retient, souffre et devient folle de désir, en dépit des nombreuses barrières qu'elle s'impose.
Des scènes d'intensité érotique sont à prévoir ! Vraiment, un régal.
Bref, toute cette histoire ne se cantonne pas à des aventures sentimentales d'un succube qui regrette son pacte avec le diable. En fait, Seattle voit surgir un tueur en série qui s'en prend à la communauté des immortels, dont fait partie Georgina. Le petit groupe se concerte, cherche des solutions, malgré les imprécations sévères de l'archidémon Jérôme et de l'ange Carter qui souhaiteraient mettre leur troupe à l'abri.
Sur ce plan, l'auteur cherche à brouiller les pistes, j'ai joué le jeu durant un temps mais j'ai clairement vu venir le fin mot de l'histoire. Ceci n'a nullement gâché mon plaisir, j'admets, j'étais accrochée aux pages de mon livre. Au début j'étais étonnée du manque d'action et du côté plan-plan de l'intrigue. Des démons et des vampires mènent une vie ordinaire, se fondent dans la masse, côtoient des anges en toute impunité, et jamais ne démontrent l'étendue de leurs pouvoirs machiavéliques, tiens donc ! C'est dire combien cette lecture s'appuie sur d'autres sensations, plus sensuelles et érotiques, mêlant crûment les fantasmes et le sexe.
N'est-ce pas terriblement affriolant ?
Verdict sans appel : La lecture est rapide, distrayante, surprenante et très sexy !
Le tome 2 "Succubus Nights" est déjà disponible en français. Yapluka !
En savoir plus sur Georgina Kincaid, sur le blog de l'éditeur et sur Facebook
illustration de couverture : Jean-Sébastien Rossbach